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Contraception et cheveux
Avant de choisir une pilule, il est important de définir si la patiente présente une
sensibilité aux androgènes. Il faudra pour cela rechercher des signes cliniques tels que: des
règles irrégulières persistant 2 ans après les premières règles, un hirsutisme, une chute de
cheveux de type androgénique du vertex ou une acné persistante malgré des traitements à
l’isotrétinoine . Lorsque différents facteurs sont retrouvés on demandera l’avis d’un
endocrinologue à la recherche d’une hyperandrogénie vraie. Mais dans la plupart des cas, il
n’existe pas d’augmentation des hormones dans le sang et l’hyperactivité se situe au niveau
du cuir chevelu qui capte trop la testostérone et la transforme en dihydrotestostérone à l’aide
de la 5 alpha réductase de type II. Cette dihydrotestostérone est responsable de la
miniaturisation et de la disparition progressive des cheveux.
Si ce terrain de sensibilité aux androgènes est détecté, il faudra préférer une pilule avec
un effet androgénique minimum et un taux d’œstrogène suffisant si possible 0,03 mg par
jour d’ethinyl-oestradiol. Les oestrogènes ont un effet positif sur le cheveux en le protégeant de
l’action des androgènes. Ils augmentent le production hépatique de sex Hormone Binding
Globuline qui se lie aux androgènes libres et ils optimisent l’effet du progestatif.
Les progestatifs contenus dans les pilules peuvent dériver soit de la progestérone soit de la
testostérone. La plupart des pilules utilisent des dérivés testostérone et, même si les troisième
génération ont un pouvoir androgénique moins important que les deux premières générations, il
gardent une certaine activité androgénique. Dans la mesure où un derivé de 19 nortestostérone
est choisi, il faudra avoir recours à un dérivé de troisième génération avec un dosage en éthinyl-
oestrodiol d’au moins 30µg. En ce qui concerne les dérivés de la progestérone le plus
puissant progestatif anti androgénique reste l’acétate de cyprotérone qui est un dérivé de
la progestérone. C’est la contraception qui sera préférée en cas de sensibilité aux
androgènes. Si il existe une intolérance à ce traitement, on pourra avoir recours à un
progestatif dérivé de la spironolactone la drospirénone. Son activité anti androgénique est
moins marquée mais cette molécule à l’avantage d’avoir une activité sur la retention d'eau et
la prise de poids. Dans le cas d’un problème de cheveux, on préférera Jasmine à Jasminelle et
yaz car le taux d’estrogène est plus adapté à la pathologie du cuir chevelu.
A partir de ces données sera établie la liste des pilules à conseiller (BELARA, CARLIN 30,
CILEST, CYCLEANE 30, DESORELLE 30, DIANE 35, EFFEZIAL 30, EFFIPREV, EVEPAR,
HOLGYEME, JASMINE, LUMALIA, MINERVA, MINULET, MIRLETTE 30, PERLEANE,
PHAEVA, TRIAFEMI, TRICILEST, TRIMINULET, VARNOLINE) et les pilules aggravant les
pathologies de cuir chevelu (ADEPAL, CERAZETTE, DAILY G, DEPO, PROV, EXLUTON,
LUDEAL, LUTENYL, MICORVAL, MILLIGYNON, MINIDRIL, MINIPHASE, ORTHONOVUM,
STEDERIL, SURGESTONE 50, TRIELLA, TRINORDIOL).
Lorsque la chute de cheveux est importante et surtout si elle s’accompagne d’autres signes
d’hyperandrogénie ou d’hyperséborrhée on pourra proposer une contraception de type « pilule
sur mesure ». On utilisera pour cela une dose d’acétate de cyprotérone plus importante 25
ou 50 mg sur 20 jours du cycle, que l'on l’associera à un œstrogène naturel de type
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Provames ou Oromone qui ont l’avantage d’être mieux tolérés sur le plan métabolique que
l’éthinyl-oestrodiol. On pourra même avoir recours à des patch d’estrogènes qui seront moins
efficaces sur le plan dermatologique mais auront moins de retentissement sur le métabolisme
des lipides et des glucides.
Si la pathologie est sévère, le traitement antiandrogénique pourra s’associer à du
Minoxidil, autre médicament qui a reçu l’AMM pour la prise en charge de l’alopécie
androgénétique.
Quand malgré tous ces traitements la patiente n’arrive pas à récupérer une densité
correcte du vertex, on proposera une microgreffe de cheveux, dans la mesure ou les
cheveux de la zone donneuse, au dessus de la nuque, restent de bonne qualité avec une
densité et un diamètre suffisant. Si chez l’homme, il est recommandé d’attendre 30 à 35 ans
pour proposer une microgreffe de cheveux afin de connaître le profil évolutif du patient , chez la
femme, la persistance de cheveux clairemenés sur le vertex sans alopécie permet de proposer
cette intervention dès l’âge de la vingtaine pour éviter un retentissement psychologique très
difficile à vivre pour une femme.
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