ENTREPRISES, BIODIVERSITÉ ET SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES Vers une comptabilité analytique pour suivre et gérer les interactions JOËL HOUDET SOMMAIRE 1‐ Contexte des travaux de recherche 2‐ Quelle offre d’outils en matière de BSE pour l’entreprise? 3‐ Construire une comptabilité pour suivre et gérer les interactions 4‐ Perspectives J. Houdet 21 septembre 2010 1‐ Groupe de travail Orée « Entreprises et Biodiversité » Phase 1: Evaluation de la perception des entreprises par rapport à leur interdépendance à la biodiversité (IIEB) Phase 2: Proposer des outils pour faire évoluer les comportements des firmes J. Houdet 21 septembre 2010 1‐ L’interdépendance de la firme à la biodiversité y Indicateur d’Interdépendance de l’Entreprise à la Biodiversité (IIEB) (Houdet 2008) y Guide avec 24 retours d’expériences autour de l’IIEB J. Houdet 21 septembre 2010 1‐ Cadre général d’interactions entre entreprise et BSE (Houdet et al., 2009) Interface 2 Interface 1 (a) Sécurisation des bénéfices issus des BSE contribuant aux revenus ; (b) évitement des dommages dus aux changements (dégradations) de BSE Interface 3 Evaluation de la responsabilité de l’entreprise par rapport aux BSE: (a)dans le cadre de la législation ; (b) via l’engagement de ses parties prenantes. J. Houdet 21 septembre 2010 Gestion des impacts sur la biodiversité remarquable et les services écosystémiques utiles à d’autres agents ; recherche d’évitement des surcoûts et d’exonération juridique 2‐ Quels outils disponibles en matière de biodiversité et de services écosystémiques (BSE) pour l’entreprise ? J. Houdet 21 septembre 2010 Waage et al. (2008; 2010) 2‐ Outils et systèmes d’information disponibles en matière de BSE y Approche volontaire / opportuniste y Utilisés pour le nouveaux projets ou investissement (mitigation des impacts, gestion des risques) y Recherche de nouvelles opportunités commerciales liées à certains BSE y Utiles pour comprendre les arbitrages => focus implicite sur le maintient de la création de valeur actionnariale y Pas de liens directs avec les systèmes d’informations des firmes et leur gestion quotidienne. J. Houdet 21 septembre 2010 2‐ Quels besoins informationnels en matière de BSE? Système de production Système d'organisation ‐ outils, standards et Système de indicateurs pour les management processus / outils de environnemental production, voire les actifs de l’entreprise permettant d'articuler Usages l'ensemble des ‐ conception des produits: démarches et activités d'informations environnementales analyses de cycle de vie environnementales de l'entreprise (dont ‐ nouveaux projets / comptabilité de investissements / fin de vie gestion des actifs : études environnementale) d'impacts, modélisation d’alternatives J. Houdet 21 septembre 2010 Système institutionnel Communication avec les parties prenantes: ‐ communication externe réglementée (comptabilité générale) ‐ communication externe essentiellement volontaire (comptabilité extra‐ financière) 3‐ CONSTRUIRE UNE COMPTABILITÉ POUR SUIVRE ET GÉRER LES INTERACTIONS J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Classification des comptabilités environnementales (Jacques Richard 2009) 1. Sens de la relation avec l’environnement 2. Dimension de l’environnement 3. Mode de conservation du capital 4. Dimension spatiale de l’information 5. Degré de détail des informations 6. Type de valorisation de données 7. Concept de résultat J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Développer un cadre de comptabilité analytique en matière de BSE y Comptabilité analytique environnementale (ou comptabilité de gestion env.) Identifier les flux de nature environnementale y Y associer coûts et revenus y Objectif sous‐jacent: réduire coûts internes y Focus à ce jour sur les déchets, émissions (GES) => comment prendre en compte les BSE au‐delà du chiffrage des coûts de protection / mitigation d’impacts liés à la biodiversité? y J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Les catégories conventionnelles de comptes de flux environnementaux (entrées / sorties: matières, liquides, gaz) (UNSD 2001) J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Identifier les flux de matières issues de la biodiversité Organismes vivants Matières biologiques non transformées Matières biologiques transformées Matières dérivées de ressources biologiques fossiles transformées (non‐renouvelables) Matières issues de ressources biologiques cultivées / favorisées Biodiversité auxiliaire et / ou associée Matières non (directement) issues du vivant (eau, minéraux, métaux) Possibilité de Possibilité de quantifier quantifier les les sorties entrées (masse, volume) (masse, volume) Oui Oui Flux monétaire direct Achat / vente Oui Oui Achat / vente Oui Oui Achat / vente Oui Oui Achat / vente Oui Oui Vente A priori non A priori non, sauf (autres pour produits contenant indicateurs: ex. des organismes vivants présence / densité (ex. fromages au lait cru) d’une espèce) Oui J. Houdet 21 septembre 2010 Oui Non (charges indirectes de gestion de leur disponibilité) Possible, selon les contextes (ex. eaux parfois gratuites) 3‐ Vers un cadre comptable d’interactions avec les SE : le cas d’une exploitation agricole (Houdet et al., 2009) J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Le cas d’une unité de traitement des eaux usées à Berlin (BWB – RWE / Veolia Water) (Gonzalez et Houdet, 2009) J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Le cas d’une unité de traitement des eaux usées à Berlin : identifier les flux de matières issues de la biodiversité J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Le cas d’une unité de traitement des eaux usées à Berlin : comptabiliser les interactions avec les SE y Evaluation de la dépendance aux SE y 40% des coûts associés au SE de purification des eaux usées par les micro‐organismes y 60% des coûts associés à la gestion des boues y 100% du budget du site contingent à la satisfaction de critères contractuels portant sur les pollutions résiduelles après traitement des effluents y Limites : manques d’informations spatialisées sur les BSE (impacts) y Promouvoir des pratiques favorables aux BSE y Innovation systémique y Ingénierie écologique au niveau des réseaux de collecte ‐ traitement y Paiements pour SE: objectifs spatialisés comme termes contractuels J. Houdet 21 septembre 2010 3‐ Conclusions intermédiaires y Il serait possible de quantifier (a)les flux de matières issues de la biodiversité, (b)les SE influençant les activités de la firme (contributions positives et négatives), et (c)les impacts des activités sur la biodiversité et les services écosystémiques utilisés par d’autres acteurs. y Utile à la formalisation de nouvelles stratégies et pratiques sur la base des SIC de l’entreprise => approche gestionnaire y Toutefois: y Nécessité de co‐construire des indicateurs de BSE spatialisés y Collecte d’informations le long des chaînes d’approvisionnement y Démarche reste contingente au bon vouloir de chaque entreprise J. Houdet 21 septembre 2010 4‐ Perspectives : rendre compte aux parties prenantes 3 approches traditionnelles en matière de « reporting » env.: 1. Comptabilité générale (financière) environnementale 2. Comptabilité extra‐financière (RSE) : ex. GRI 3. Communiquer sur les externalités de la firme (ex. rapport BSO / Origin) J. Houdet 21 septembre 2010 4‐ ex. de comptabilité générale environnementale: Séché Environnement y Différenciation des écritures comptables (charges, ventes, actifs, passifs) selon des média environnementaux (GES, eau, pollutions, déchets) J. Houdet 21 septembre 2010 4‐ ex. de comptabilité extra‐financière: Séché Environnement + Jones (1996) y 2 approches: y Communiquer sur les impacts significatifs et leur gestion (indicateurs GRI) y Communiquer sur la biodiversité remarquable sur les actifs fonciers y Peu ou pas de lien explicité avec performance financière et dépendance aux BSE J. Houdet 21 septembre 2010 4‐ ex. de rapports rendant compte des externalités y Cas BSO / Origin (entreprise Hollandaise d’informatique) : mettre une valeur monétaire sur les émissions / pollutions => production d’un résultat net des dégradations env. J. Houdet 21 septembre 2010 4‐ Approche comptable à explorer y Fondée sur les règles de la comptabilité générale y Focus sur les évènements nécessitant des écritures comptables => communiquer sur les interactions avec les BSE associées y Vers des SIC et rapports annuels intégrant données monétaires et BSE : ex. Quantités de GES associées aux ventes ou actifs de l’entreprise durant la période comptable BILAN BIODIVERSITE => Cartographie comptable pour communiquer à la fois: y (a) sur sa dépendance financière aux BSE y (b) sur les conséquences de ses activités sur l’évolution des BSE J. Houdet 21 septembre 2010 Publications récentes Houdet, J., Pavageau, C., Trommetter, M., Weber, J ., 2009. Accounting for changes in biodiversity and ecosystem services from a business perspective. Preliminary guidelines towards a Biodiversity Accountability Framework. Ecole Polytechnique, Department of Economics, 63p. Gonzalez, G., Houdet, H., 2009. Accounting for biodiversity and ecosystem services from a management accounting perspective. Integrating biodiversity into business strategies at a wastewater treatment plant in Berlin. Orée – Veolia Environnement, 18p. Houdet, J., Trommetter, M., Weber, J., 2009. Changing business perceptions regarding biodiversity: from impact mitigation towards new strategies and practices. Cahier no 2009‐29. Ecole Polytechnique, Department of Economics. 28p. [email protected] J. Houdet 21 septembre 2010