U-Boot im Focus – 4/2008 5
P a g e 1 0 – Les Type VII C
Photos 10 et 11 (pp. 10 et 11) – Sur cette double page, voici l’U-71 que nous avions mentionné dans l’article consacré à l’U-70
dans U-BOOT IM FOCUS n° 3 (v. la rubrique Kiosque, p. 18). A l’époque, nous avions affirmé que les raidisseurs ou supports
visibles sur le manteau du kiosque étaient également présents sur l’U-71, son sistership. Les deux unités furent construites simul-
tanément aux chantiers Krupp Germania de Kiel. L’U-71 fut lancé le 31 octobre 1940 et mis en service le 14 décembre, peu de
temps après l’U-70. Comme sur ce dernier, des éléments métalliques (raidisseurs ou supports) furent installés au sommet du
kiosque alors que l’U-71 était encore aux chantiers navals. Toutefois, ces derniers n‘équipèrent pas l’U-71 d’un saute-vent,
contrairement à l’U-70. Ces éléments sont peut-être autant d’indices d’essais menés fin 1940. Il s’agissait de déterminer alors le
type de manteau de kiosque le plus efficace contre le vent et les embruns. A ce jour, nous n’avons découvert aucun document
écrit relatif à ces curieux éléments métalliques additionnels. Par contre, nous avons pu déterminer que deux autres sous-marins
issus de la même série n’en ont pas été équipés (les U-69 et U-72).
La vue publiée ici illustre l’U-71 entrant à Saint-Nazaire pour la première fois. Le port nazairien était la base atlantique de la
7. U-Flottille. A l’issue de la formation technique de l’équipage et des essais de réception, le sous-marin fut transféré en France à
l’été 1941. Sous le commandement du Kptlt. Walter Flachsenberg, l’U-71 appareilla le 14 juin depuis Kiel et arriva à Saint-
Nazaire 19 jours plus tard, soit le 2 juillet. A ce moment, sa livrée n’avait guère souffert des éléments. A la même époque, le
kiosque du sous-marin n’arborait pas encore l’emblème au “Serpent de Mer“. Pourtant, sur la Photo 11 (p. 10), cet insigne orne
les calots de deux des membres d’équipage visibles. L’officier chaussant des lunettes de soleil est le capitaine du submersible, le
Kptlt. Flachsenberg. A bord, la plupart des capitaines préféraient porter la classique casquette blanche mais quelques-uns op-
taient soit pour le calot, soit pour la casquette sombre.
L’U-71 ne connut guère le succès. Il effectua 10 croisières sous deux commandements différents pour ne couler “que“ cinq navi-
res (au large des côtes américaines en mars-avril 1942). Le tonnage de ses uniques victimes totalisa 38.894 GRT. En juin 1943,
l’U-71 fut utilisé pour l’entraînement en Mer Baltique. Le 5 mai 1945, son équipage le saborda dans l’écluse Raeder à Wilhelm-
shaven, peu de temps avant l’arrivée des troupes canadiennes.
Bibliothek für Zeitgeschichte Stuttgart
Photos 12 et 13 (pp. 12 et 13) – L’U-201 fut l’un des sous-marins qui remporta le plus de succès au sein de la 1. U-Flottille de
Brest entre 1941 et 1942. Ce Type VII C était alors commandé par le célèbre Adalbert Schnee, encore Oberleutnant zur See à
cette époque. Avant guerre, Schnee avait servi comme WO à bord de l’U-23 commandé par une autre (future) étoile de la
U-Bootwaffe, Otto Kretschmer (alors Obtlt.z.S. lui aussi). Lorsque que la 2ème GM éclata, Schnee s’embarqua pour quatre pa-
trouilles en tant que WO à bord de l’U-6 (Oblt.z.S. Mathes) et de l’U-60 (Oblt.z.S. Scheve). Schnee jouissait donc d’une bonne
expérience lorsqu’il mit en service l’U-201 aux chantiers Krupp Germania à Kiel le 25 janvier 1941.
Le nouveau submersible largua les amarres à Kiel le 22 avril 1941, à l’entame de sa première sortie dans l’Atlantique Nord.
Schnee fit rapport de son premier succès le 2 mai, après avoir coulé au canon l’épave flottante du tanker britannique Capulet
(8.190 GRT). Plus tard, au cours de la même patrouille, il envoya par le fond un second bâtiment et endommagea un steamer.
L’U-201 rentra à Lorient le 18 mai.
La Photo 12 (p. 12) montre le submersible arrivant à Brest le 19 juillet 1941, à l’issue de sa deuxième patrouille. Cette croisière-
là fut décevante puisqu’aucun succès ne fut remporté en 42 jours de mer. D’où l’absence de tout fanion, hormis celui du capitaine
(partiellement visible au sommet de la photo). On note une bande de camouflage sombre sur le kiosque et les armes de la ville
de Remscheid, marraine du bâtiment. L’emblème consiste en un lion rouge sur fond argenté et une faucille argentée sur un fond
bleu. A cette époque, le célèbre “Bonhomme de Neige*“ n’avait pas encore été peint sur le kiosque.
La Photo 13 (p. 13) illustre l’U-201 devant les côtes françaises le 8 août 1942, peu avant d’entrer en rade de Brest. Ce jour-là,
l’unité achevait sa septième patrouille, la dernière sous le commandement de Schnee nommé Kapitänleutnant le 1er mars. Notre
homme fut ensuite muté à l’E-M du BdU. En sept croisières opérationnelles, Schnee avait coulé 21 navires et endommagé deux
autres. Le déflecteur de filet porte ici une bouée de sauvetage de la dernière victime de Schnee, le chalutier de lutte ASM HMS
Laertes (T 137) qui chavira au large de Freetown le 25 juillet. Avec un déplacement de 545 GRT, le petit escorteur avait été frap-
pé d’une seule torpille lancée par l’U-201 à 23h05. Aucun des 19 membres de son équipage ne survécut au naufrage. Au total,
lors de cette dernière patrouille, Schnee avait revendiqué six succès, tous remportés au centre de l’Atlantique et au large de
Freetown. On note la présence de bonshommes de neige et de la Croix de Chevalier avec Feuilles de Chêne peints sur le kios-
que. La prestigieuse décoration avait été attribuée à Adalbert Schnee le 15 juillet au cours de son ultime patrouille. Visible à
l’avant du kiosque (bien que partiellement masquées par la bouée de sauvetage), les armes de la ville de Remscheid.
Photo 13 Bibliothek für Zeitgeschichte Stuttgart
* Bonhomne de Neige est traduit par Schneeman dans la langue de Goethe. Il est donc vraisemblable que le nom du capitaine
explique le choix de l’insigne.
Photos 14 et 15 (pp. 14 et 15) – Sur cette double page, nous retrouvons l’U-333 (cf. photo de couverture) et une vue peu connue
montrant le submersible entrant à La Pallice le 26 mai 1942. En pénétrant dans la base de la 3. U-Flottille, le sous-marin achève
ce jour-là sa deuxième patrouille de guerre. Bien que son unité fût sérieusement endommagée alors qu’elle gagnait sa zone
d’opérations (côte est des USA), le Kptlt. Peter Erich Cremer accomplit une croisière opérationnelle longue de 58 jours. Les dé-
gâts au kiosque, visibles sur la Photo 14 (p. 14), ne constituent qu’une partie des problèmes rencontrés pendant la mission.
Le 2 avril 1942 (soit trois jours après avoir quitté son port d’attache), en fin d’après-midi, par une bonne visibilité et alors que son
capitaine est sur le pont, l’U-333 est soudain attaqué par un avion allié dissimulé jusque-là par la couverture nuageuse. Cremer
ordonne une plongée d’urgence mais, à 30 mètres de profondeur, deux puissantes explosions secouent vigoureusement son
sous-marin. Les charges de profondeur détruisent le gyrocompas dans le central, mettent hors service les barres de plongée et le
gouvernail de direction, sans parler de diverses vannes qui commencent à fuir. L’équipage parvient à reprendre le contrôle du
sous-marin à 80 mètres de profondeur, pour découvrir d’autres avaries: le gasoil fuit sur les provisions alimentaires et le système
d’eau potable est hors d’usage. Enfin, allongeant encore la liste des dégâts, le panneau du kiosque ne ferme plus correctement.
Mais il en faut plus pour effrayer Cremer qui fait effectuer des réparations provisoires, permettant ainsi de poursuivre la patrouille.
Même la perte (temporaire, il est vrai) des communications radio et de l’échosondeur ne le fait pas reculer. La malchance pour-
suit néanmoins l’U-333 qui, quelque temps plus tard, perd son Diesel bâbord. Mais le LI et les mécaniciens font des miracles et le
moteur repart au bout de trois jours d’intense labeur. Enfin, le 22 avril, au nord des Açores, l’U-333 atteint la zone de rendez-vous
avec l’U-459 ravitailleur.
Le bateau de Cremer est le premier client de la “Milchkuh“ (littéralement “Vache à Lait“). Les opérations de ravitaillement se dé-
roulent pour le mieux jusqu’au moment où les marins débranchent la nourrice: une barre d’acier tombe à la mer et bloque l’hélice