2.2.1. Démographie
D'après les résultats de notre sondage, la population se déclarant comme musulmane
représente 5,6% de la population métropolitaine. Cette information est approximative dans
la mesure ou la technique du sondage impose des marges d'erreurs qui rendent difficile
l'estimation précise et fiable de ce chiffre en l'absence de données officielles permettant un
redressement sociodémographique. Cependant, il semble que ce résultat soit proche des
autres estimations existantes et semble pertinent.
Dans l'échantillon initial, plus de 47 % des personnes de plus de 15 ans résidant en
métropole se déclarent chrétiennes, 37% sans religion et un peu plus de 3 % des
répondants s'affilient à une autre religion minoritaire que l'Islam. Ces chiffres rappellent
que si l'Islam est la seconde religion de France, elle reste démographiquement relativement
peu importante. Rappelons ainsi que 5% des individus refusent de répondre à cette
question.
Lorsque l'on étudie la structure socioprofessionnelle de la population qui se définie comme
musulmane, on constate qu'elle est marquée par une sur représentation des milieux
populaires et des groupes éloignées de l'emploi. En effet, plus de 24 % des musulmans
déclarés sont ouvriers, plus de 22% sont employés et seuls 4,5 % occupent des positions de
cadres. De plus, 30 % des musulmans sont inactifs non retraités. Ces personnes ne figurent
pas dans les statistiques du chomage tel qu'il est calculé en France, elles n'occupent pas
d'emploi mais ne sont pas enregistré comme demandeuses d'emploi. Cette catégorie inclue
en revanche les lycéens et étudiants, mais aussi les jeunes à la recherche d'un premier
emploi. (Rappelons ici qu'un ouvrier au chomage est comptabilisé comme ouvrier dans la
nomenclature des classes sociales de l'INSEE et dans les statistiques du recensement).
A titre de comparaison, les cadres représentent 10 % de la population des sans religion et
plus de 8 % des chrétiens. A contrario les inactifs non retraités ne pèsent que 14 et 9,9 %
respectivement dans ces deux groupes.
Si l'on raisonne en terme de taux d'incidence, les musulmans représentent 2,8 % des cadres
mais plus de 10% des ouvriers, 7% des employés et 13,5 % des inactifs non retraités. Cela
peut s'expliquer en partie par la pyramide des ages de ce groupe social, significativement
plus jeune. Les musulmans de notre échantillon ont en moyenne 35,8 ans contre 53 ans
pour les chrétiens et 43,5 ans pour les personnes sans religion.