du processus par lequel la conscience
s'éduque
: plus exac-
tement la conscience à partir de laquelle ce processus se
met en mouvement n'est pas, n'est plus ce qu'on pourrait
appeler la "conscience naturelle". Comme le souligne Bernard
Bourgeois,
"si la phénoménologie a bien pour contenu... le
chemin de la conscience naturelle qui subit une impulsion
la poussant vers le vrai savoir, ou... le chemin de
l'âme
parcourant la série de ses formations comme les stations qui ,
lui sont prescrites par sa propre nature, la présentation
scientifique de ce cheminement comme nécessaire ne peut avoir
réellement d'autre vertu pédagogique que de confirmer en sa
.résolution spéculative un individu qui
s'est
déjà placé du
point de vue du savoir
absolu"(I).
Plus exactement encore, il faut dire que pour Hegel, on
rencontre dans
l'homme
naturel, un effort, déjà présent,
qui lui fait dépasser cette naturalité. Dès lors cette péda-
gogie philosophique va s'adresser à une conscience qui désire
déjà philosopher, à ce qui dans la conscience désire philo-
sopher^
ce qui dans la conscience naturelle n'est déjà plus
naturel.(2)
Malgré,
cela , Bernard Bourgeois parle, à propos de Hegel,
de pédagogie de la
rupture(3).
D'après ce qui précède, si
(1) ou encore "tout d'abord... la conscience à laquelle Hegel
s'adresse ne saurait être la conscience naturelle à propreme
parler...
en un mot elle doit être une conscience déjà
philosophique" p.11
(2) "en d'autres termes, la phénoménologie de l'esprit ne peut
éduquer à la spéculation qu'une conscience philosophique
déjà gagnée à la spéculation, qui n'est donc plus à éduquer"
Bernard Bourgeois p.11
(3) "l'esprit de la pédagogie hégélienne nous samble être.ce qui
fait d'elle une pédagogie de la rupture"p.74 Préface.