VEND. 4 - SAM. 5 MARS 2011-29 RABIE AL-AWAL 1432 - N° 6197 - PRIX 10 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58
FOOTBALL
COUPE D’ALGÉRIE
L’élite a sué
lUNIVERSITÉS
Les étudiants ne
décolèrent pas
POUR AGRESSION
SEXUELLE
CONTRE UNE
RESSORTISSANTE
ALGÉRIENNE
Cinq ans de
prison ferme
pour l’ex-agent
de la CIA à Alger
DANIEL FRANKLIN, COORDONNATEUR AMÉRICAIN POUR L’ANTITERRORISME :
«Aqmi pourrait profiter de la situation en Libye»
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Photo : Samir Sid Photo : Samir Sid
Photos : NewPress
Edition d’Alger - ISSN IIII - 0074
NI REMANIEMENT,
NI OUVERTURE
DE LA TÉLÉVISION
Bouteflika fait
machine arrière
KARIM TABBOU AU MEETING DU FFS :
«Le changement
ne viendra pas
des salons»
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À ma guise
OC Touat est un organe
conjoint entre Sonatrach et CMP-
CI compagnie pétrolière chinoise
qui, pour le compte de ses
bureaux et champs pétrolifères,
recherche une entreprise de
sécurité et de gardiennage.
L’avis d’appel d’offres mérite
le détour. Après avoir détaillé son
offre, OC Touat dit ceci :
«OC Touat se réserve le droit
d’accepter ou rejeter, entière-
ment ou partiellement, aucu-
ne ou toute l’offre et de
sélectionner l’offre de son
choix sans présenter aucu-
ne raison. OC Touat ne
devra pas nécessairement
retenir la proposition la
moins-offrante, ou n’importe
quelle offre.»
Visiblement, la transparen-
ce n’est pas encore à
l’ordre du jour
dans le sec-
teur.
Marché perdu
Finalement, l’appel d’offres
relatif à l’habillement du per-
sonnel de Tassili Airlines est
tombé à l’eau. Il a été jugé
infructueux. L’ex-P-dg de
Sonatrach, Feghouli, actuelle-
ment en détention, avait visi-
blement des fournisseurs atti-
trés auxquels devait revenir le
marché.
L’actuel P-dg a
certainement voulu
prendre ses dis-
tances avec cer-
taines pratiques
courantes du
temps où Chakib
Khelil faisait la pluie
et le beau temps
dans cette com-
pagnie.
Lors de la dernière réunion du gouvernement, mercredi der-
nier, dans l’après-midi, Ahmed Ouyahia avait surpris tous
ses ministres. Et pour cause : le Premier ministre, après avoir
levé la séance, et alors que tous les ministres commençaient à sortir,
les rappela tous pour les inviter à reprendre les travaux ! Ouya-
hia avait, en fait, ajouté un autre point à examiner et qui
n’était pas à l’ordre du jour.
Un jour, un sondage
OUI
NON
sans opinion
Résultats d’hier
Pensez-vous que la communauté
internationale doit intervenir
militairement en Libye.
OUI : 43,39%
NON : 59,29%
SANS OPINION : 2,33%
Pensez-vous que le projet de l’autorou-
te Est-Ouest sera effectivement achevé
au courant de l’année 2011 ?
Déposez votre réponse sur le site du Soir d’Algérie
www.lesoirdalgerie.com
ERISCOOP
ERISCOOP
P
P
Vend. 4 - Sam. 5 mars 2011 - Page 2
La 2
e
mi-temps d’Ouyahia
Un syndicat
pour les imams
La montée au créneau de
certains imams, exigeant une
revalorisation de leurs
salaires, lors de la récente visi-
te de Ghoulamallah dans la
wilaya de Blida, ne serait pas
tout à fait fortuite. En effet, à
en croire des sources cré-
dibles, les démarches, en vue
de la création d’un syndicat
des imams et muezzins,
seraient très avancées même
si elles rencontrent,
d’ores et déjà,
une hostilité de la
part de la tutelle
et des services
du ministère de
l’Intérieur.
Passé imparfait
et futur
conditionnel
Par Tarik Aït-Menguellet
Nous sommes en
2084, un futur pas si loin-
tain. Je marche dans les
ruelles d’Alger la grisée ;
en plusieurs décennies,
peu de choses ont vrai-
ment changé.
Ailleurs, l’Égypte, la
Libye et la Tunisie sont
allées des mains de dic-
tateurs aux mains
d’autres dictateurs et au
Maroc, Mohamed VIII a
succédé à Hassan IV.
EnAlgérie, c’est tou-
jours Bouteflika qui gou-
verne le pays. Oui, Bou-
teflika. Peut-être qu’on
l’a cryogénisé ou trans-
formé en robot ; on ne le
voit plus que sur des
affiches géantes, placar-
dées sur tous les murs,
dans toutes les villes,
avec une légende en des-
sous : «Bouteflika vous
regarde !»
Comme à l’époque
aussi, l’audiovisuel est
sourd-muet, fermé,
imperméable, sans inté-
rêt et sans aucune ouver-
ture ni couverture média-
tique. Les langues
maternelles ont presque
disparu, remplacées par
une langue tarabiscotée.
Le passé, personne ne le
connaît ni ne s’en sou-
vient vraiment,
puisqu’«ils» le modifient
sans cesse, jusqu’aux
livres d’Histoire qu’«ils»
ont falsifiés pour y figu-
rer en héros d’une quel-
conque révolution. Com-
me je le disais, rien n’a
vraiment changé. Mais,
voilà qu’arrivé dans une
grande place d’Alger,
j’entends une grande cla-
meur monter des rues ;
le peuple se soulève-t-il
enfin ? Prenant mon cou-
rage à deux mains, je le
jette dans une poubelle
et je me cache quelque
part pour voir ce qui se
passe. Des centaines de
gens, portant pancartes
et banderoles défilent et
défient quelques
dizaines de milliers de
policiers venus les enca-
drer avec force persua-
sion…
Ah, j’avais oublié, on
est samedi, c’est la
CNCD qui fait encore une
marche…
T. A.-H.
HUMEUR
Mise au point du ministère du Travail
Suite au Periscoop paru dans votre édition du 3 mars 2011intitulé «Une réunion de dernière minute
?», le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale dément formellement les allégations
faisant état d’une organisation précipitée de la rencontre nationale avec les opérateurs économiques
visant la promotion de l’emploi qui s’est tenue sous la présidence de Monsieur Tayeb Louh le 28
février dernier.Il est à préciser que les invitations, notamment celles adressées aux SGP
,ont été expé-
diées le mercredi 23 février 2011, soit six jours au préalable, les accusés de réception faisant foi.
Kamel Amarni - Alger
(Le Soir) - «En tout cas, le rema-
niement n’est plus à l’ordre du
jour», nous confie une source
proche de la présidence. Ce revi-
rement, notre source l’attribue à
des considérations «d’ordre tac-
tique». «Les dernières mesures
prises en conseil des ministres
d’abord avec la levée de l’état
d’urgence, les décisions liées à
l’emploi, au logement, à l’ensei-
gnement supérieur, puis la mesu-
re de dispense du service natio-
nal au profit des plus de 30 ans
sont finalement suffisamment
lourdes pour faire baisser la ten-
sion sociale de ces dernières
semaines.»
Lepouvoir estime donc avoir
fait assez de concessions pour le
moment. «Il y a certes des ten-
sions sociales mais pas de pres-
sion politique d’envergure qui
nécessiterait un changement de
gouvernement.» Manifestement,
Bouteflika ne compte plus abattre
toutes ses cartes, d’un seul coup.
«Tout se fera et se décidera en
fonction de l’évolution de la situa-
tion», explique encore notre sour-
ce. D’ailleurs, ce n’est pas qu’au
sujet du gouvernement que
Bouteflika semble «temporiser».
C’est le cas également de
l’ouverture de la télévision. Inscrit
comme priorité absolue, le 3
février dernier lorsque Bouteflika
réunissait le premier «Conseil
des ministres d’urgence», ce
point avait accaparé l’essentiel
des travaux d’une réunion mara-
thon de deux jours du gouverne-
ment Ouyahia. Un avant-projet de
loi sur la télévision avait été
ébauché par le ministre de la
Communication et qui devait être
finalisé avant l’ouverture de la
session de printemps du
Parlement. Or, depuis, cet avant-
projet ne figure plus, curieuse-
ment, à l’ordre du jouir des diffé-
rentes réunions du gouverne-
ment. Y compris la prochaine qui
aura lieu mercredi 9 mars. Ce
spectaculaire revirement trouve
également son explication par la
conjoncture internationale.
Les pressions, américaines
notamment qui étaient assez
fortes il y a un mois, se sont net-
tement estompées, s’agissant du
«cas Algérie». Obama, qui avait
«félicité» Bouteflika pour les der-
nières mesures annoncées en
Conseil des ministres, semble
opter pour la prudence, concer-
nant un pays frontalier de la Libye
où la situation ne cesse de se
dégrader avec tous les risques,
non négligeables, que fait peser
AlQaïda sur l’ensemble des pays
du Sahel. Ce n’est d’ailleurs pas
un hasard si plusieurs visites de
responsables américains, char-
gés de la sécurité, se sont multi-
pliées à Alger, ces derniers jours.
K.A.
LeSoir
d’Algérie Actualité Vend. 4 - Sam. 5 mars 2011 - PAGE 3
NI REMANIEMENT,NI OUVERTURE DE LA TÉLÉVISION
Bouteflika fait machine arrière
Abdelaziz Bouteflika «rétropédale» contre toute attente
et annule de nombreuses décisions qu’il allait annoncer la
semaine dernière. Notamment, un remaniement gouverne-
mental pourtant finalisé dans ses moindres détails.
Tarek Hafid - Alger
(Le Soir) - Les Etats-Unis
d’Amérique semblent particuliè-
rement préoccupés par les
conséquences que pourraient
avoir les troubles en Libye sur la
situation sécuritaire dans la
sous-région du Sahel.
Daniel Franklin, coordonna-
teur de la lutte contre le terroris-
me au département d’Etat amé-
ricain, a précisé, hier, que cette
question a été évoquée avec les
responsables algériens lors de
la première réunion du groupe
de contact bilatéral de coopéra-
tion algéro-américain de la lutte
contre le terrorisme et les ques-
tions de sécurité connexes, qui
s’est tenue jeudi et vendredi à
Alger.
«Nous sommes préoccupés
par les événements dans la
région car cela pourrait ouvrir la
voie aux terroristes. Cette ques-
tion a été soulevée avec nos
partenaires et nous travaillons
avec eux pour que les terroristes
ne puissent pas profiter de ces
changements. Nous avons évo-
qué avec nos partenaires algé-
riens la question des armes. Il
se pourrait que les terroristes
s’accaparent des armes (en cir-
culation). Il ne faut pas s’at-
tendre à ce que les terroristes
restent les bras croisés. Ils profi-
teront de toutes occasions», a
déclaré Daniel Franklin lors
d’une conférence de presse
aimée, hier, à l’ambassade des
Etats-Unis à Alger. Le respon-
sable de la lutte anti-terroriste
au département d’Etat a indiqué
qu’il n’y a, pour l’heure, aucun
changement notable des activi-
tés d’Al Qaïda Maghreb.
«Nous n’avons constaté
aucun changement notable
dans les activités terroristes
dans la région. Nous sommes à
la veille d’une nouvelle période,
nous devons attendre pour voir
ce qui va advenir.Nous devons
faire preuve de vigilance. Les
groupes terroristes ont toujours
essayé d’exploiter les événe-
ments qui se déroulent dans la
région. La situation dans le
Sahel continue de nous préoc-
cuper
Pour ce qui est de la crise en
Libye, Daniel Franklin a insisté
sur le fait que les Etats-Unis
n’ont aucune intention d’interve-
nir militairement. «Nos forces
sont actuellement en stand-by
mais elles sont destinées à des
opérations humanitaires et rien
d’autre.» Et c’est du bout des
lèvres qu’il a reconnu avoir évo-
qué la question d’une interven-
tion militaire avec les respon-
sables algériens : «Nous
n’avons pas discuté de ce sujet,
en tout cas pas de façon impor-
tante. Vous connaissez la posi-
tion de l’Algérien en matière de
non-intervention. De toute
façon, notre réunion portait sur
la lutte anti-terroriste et non pas
sur une éventuelle intervention
en Libye.» Daniel Franklin reste
néanmoins persuadé que
Mouammar Kadhafi a «perdu
toute légitimité».
T. H.
DANIEL FRANKLIN, COORDONNATEUR AMÉRICAIN DE LA LUTTE ANTITERRORISTE :
«AQMI pourrait profiter de la situation en Libye»
Les Algériens sont appelés aujour-
d’hui à participerpartir de 11h, aux
trois marches organisées par la
Coordination nationale pour le chan-
gement et la démocratie (CNCD), mal-
gré leur interdiction par les autorités.
Ces rassemblements se dérouleront,
contrairement aux fois précédentes, dans
trois endroits différents de la capitale : au
boulevard des Martyrs (à proximité du siège
de l’ENTV), à El-Madania ainsi qu’à Aïn-
Benian.
Les mots d’ordre de la Coordination res-
tent les mêmes, résumés par un slogan
«faire tomber le système». La CNCD persis-
te, donc, dans sa volonté de déchoir pacifi-
quement le pouvoir actuel, à travers ce nou-
vel appel.
Ces marches appelleront également,
comme celles qui se sont déroulées précé-
demment, à un changement profond du
mode de gouvernance, qui ne répondrait
plus, selon les organisateurs, aux aspira-
tions économiques politiques et sociales
nationales.
En effet, malgré la scission qu’a connue
la Coordination récemment, ainsi que l’ab-
sence de mobilisation populaire significative,
les instigateurs de ce mouvement continuent
àespérer et à croire en cette initiative des
différentes organisations syndicales et poli-
tiques, ainsi que des personnalités de la
société civile.
La levée de l’état d’urgence annoncée
récemment par le gouvernement n’a pas
émoussé la volonté des dirigeants de la
Coordination, qui réclament toujours un
changement «politique radical» et des
réformes visant à démocratiser le fonction-
nement de nos institutions.»
M. Belabès, député du RCD, a déclaré
que «la détermination» de ceux qui ont déci-
dé au sein de la CNCD de continuer à se
mobiliser «était intacte» et qu’ils «ne se rési-
gneraient jamais à abandonner», ce qu’ils
considèrent être un combat «juste, légitime
et nécessaire» qui a pour objectif l’obtention
d’une transformation claire des «mœurs»
politiques nationales, et par conséquent
l’avènement d’une vraie démocratie dans
notre pays.
Le député a également balayé d’un revers
de la main l’argument invoqué par les oppo-
sants au mouvement, qui consiste à affirmer
que le peuple algérien n’adhérait pas aux
revendications de la Coordination, rappelant
que le gouvernement a «interdit» le déroule-
ment des différentes marches organisées
précédemment, et reprochant aux autorités
de vouloir «étouffer» ces rassemblements,
en «empêchant» les potentiels manifestants
d’y participer, et que le système «ne faisait
que retarder l’échéance imminente de sa
déchéance».
Il y a lieu de rappeler que les précédentes
marches ont été accompagnées par la mise
en place d’impressionnants dispositifs de
sécurité, qui ont «quadrillé» la capitale, et
qui ont, selon le député RCD, empêché la
massification populaire des rassemble-
ments, arguant que le désir sous-jacent du
gouvernement était purement et simplement
la décrédibilisation de ce mouvement, qui
remettrait en cause, toujours selon le dépu-
té, les intérêts de «l’oligarchie» régnant dans
notre pays depuis près de quatre décennies.
Samir Hamma
CNCD
Marcher pour ne pas se résigner
OUYAHIA À SES MINISTRES :
«Occupez le terrain et les médias»
Lacommunication gouvernementale a fait l’objet d’un long débat lors
de la réunion de l’exécutif, mercredi dernier, nous a confié une source
fiable. Ahmed Ouyahia reprochait ainsi à ses ministres «leur mollesse en
matière de communication et d’occupation du terrain». Selon notre sour-
ce, presque tous les ministres se sont exprimés sur la question et nom-
breux d’entre eux se sont plaints de ne pas faire l’objet de couverture suf-
fisante par l’ENTV depuis quelques semaines. Autrement dit, depuis que
Nacer Mehal en personne est chargé de «superviser» le journal télévisé.
Ce reproche, Ouyahia ne semblait nullement en tenir compte puis, repre-
nant la parole, il a sommé ses ministres à faire montre de plus de pré-
sence sur le terrain et dans les médias.
K.A.
Daniel Franklin.
Photo : DR
Le président Bouteflika.
Photo : Samir Sid
Le coordonnateur de la lutte contre le terrorisme au
département d’Etat américain estime qu’Al Qaïda Maghreb
pourrait profiter des troubles qui secouent actuellement la
Libye pour se renforcer. Daniel Franklin, qui a présidé à
Alger les travaux de la première réunion bilatérale sur la
lutte anti-terroriste, a appelé les pays du Sahel à faire preu-
ve de vigilance.
Nawal Imès - Alger (Le
Soir) - Les militants du FFS ont
dû patienter plus d’une heure
avant de voir Karim Tabbou
prendre la parole pour dire que
son parti intervenait pour «don-
ner du sens» et qu’il refusait
d’aller «sur le terrain de la vio-
lence, là où le pouvoir excelle»
lui préférant «l’éthique» là où
d’autres «se suffisent de l’agita-
tion».
La salle archicomble, chauf-
fée à blanc, répondait au dis-
cours de Tabbou par des slo-
gans chers au FFS. Les «pou-
voir assassin» succédaient aux
«FFS, yella yella» pendant que
le numéro deux du parti expo-
sait sa vision de ce que serait
un changement pacifique de
régime en Algérie.
Face à une salle acquise, il
dira que «les choses bougent
autour de nous et même chez
nous. Si en haut, dans le pou-
voir, les choses paraissent
encore figées, en bas dans la
société, les sentiments s’entre-
mêlent entre bonnes volontés
et incertitudes» au moment,
poursuit-il, où certains «croient
qu’il suffit d’une chiquenaude
pour faire tomber les murs de la
citadelle et cueillir le pouvoir,
ses milliards, ses milices, son
armée et ses services de sécu-
rité».
Le mal est profond, dit-il, car
«nous n’avons peut-être jamais
au long de notre histoire connu
une telle dislocation du lien de
proximité, du lien social en
général. Nous considérons
comme prioritaire la recons-
truction du lien entre les
Algériens». Face aux change-
ments qui secouent le monde,
le secrétaire général du FFS
considère que l’Algérie ne peut
se positionner comme specta-
trice.
«Le monde nouveau qui est
en train de naître peut se faire
avec nous mais il peut aussi se
faire sans nous et contre
nous», dit-il, avant d’ajouter
qu’«il ne suffit pas de capter le
changement, il faut le construi-
re. A tout point de vue, nous
vivons un moment historique et
face à l’Histoire, la question de
la responsabilité se pose à
tous». Comment y arriver ? Le
FFS a son idée. Il propose de
«sortir de l’exclusion et de
l’émeute» avec comme préa-
lable, «la levée de tous les obs-
tacles à la libre organisation et
àla libre expression des
Algériens, la levée du dispositif
répressif des libertés
publiques, associatives, syndi-
cales non seulement au travers
des dispositions légales et
administratives mais aussi par
un signal politique fort capable
de restaurer la confiance per-
due» car le FFS veut «une
insurrection intelligente.
L’insurrection que nous vou-
lons, c’est celle des
consciences, celle des volon-
tés». C’est sur cette note que le
FFS a terminé hier son meeting
au cours duquel des respon-
sables de partis maghrébins
avaient pris la parole, estimant
que l’année 2011sera celle des
peuples qui doivent impérative-
ment prendre leur destin en
main.
N. I.
Salima Akkouche -
Alger (Le Soir) - Les
étudiants continuent de
se mobiliser pour faire
aboutir leur plate-forme
de revendications.
Même si chaque uni-
versité ou école a ses
propres revendications,
cela n’a pas empêché
les étudiants de s’unir
autour d’actions de
protestation com-
munes.
Un énième rassem-
blement de protestation
aété tenu, jeudi,
devant le ministère de
l’Enseignement supé-
rieur et de la
Recherche scientifique.
Selon Athmane, étu-
diant à l’USTHB
(Alger), les étudiants
«ne reculeront pas».
«Nous demandons
d’être associés avec
nos enseignants aux
conférences nationales
et régionales sur l’éla-
boration de nouveaux
textes après que le
décret présidentiel du
13 décembre 2010 por-
tant classification des
diplômes universitaires
eut été abrogé. Un
texte qui a consacré,
entre autres, l'équiva-
lence entre le diplôme
d'ingénieur d'Etat, déli-
vré après 5 ans
d'études, et celui de
master 1 que l'on
obtient, dans le cadre
du système LMD, après
4ans d'études», a indi-
qué cet étudiant.
Selon ce dernier,les
étudiants demandent
une participation effec-
tive et ne comptent pas
servir de «figurants».
Et de poursuivre :
«Même si l’on participe
aux premières étapes
de l’élaboration des
textes, nous sommes
exclus des phases
décisives.»
Athmane fera remar-
quer que les examens
sont boycottés alors
que les vacances sco-
laires sont prévues
dans une quinzaine de
jours.
Ghilès, étudiant à
l’Ecole préparatoire
des sciences et tech-
niques, dira que «les
étudiants exigent des
solutions radicales et
non momentanées.
Nous sommes contre
les solutions de bricola-
ge».
Yahia, délégué de
l’Université de
Boumerdès, a, pour sa
part, rappelé que
dimanche dernier,des
délégués d’une vingtai-
ne d’universités et
d’écoles supérieures
se sont réunis et ont
voté à l’unanimité le
maintien de la grève et
des sit-in. «La grève se
poursuivra jusqu'à
satisfaction totale de
nos revendications», a-
t-il affirmé. Ces étu-
diants ont décidé d’en-
voyer une lettre au pré-
sident de la République
au cours de cette
semaine pour lui expo-
ser leurs préoccupa-
tions et demander à ce
que les auteurs des
violences contre les
étudiants soient punis.
Les délégués des
étudiants se réuniront,
demain, pour décider
des actions à venir.
Une grève de la faim
ainsi qu’un sit-in devant
la présidence de la
République ne sont pas
àécarter.
S. A.
LeSoir
d’Algérie Actualité Vend. 4 - Sam. 5 mars 2011 - PAGE 4
KARIM TABBOU AU MEETING DU FFS :
«Le changement ne viendra pas
des salons»
UNIVERSITÉS
Les étudiants ne décolèrent pas
Le FFS a tenu hier son meeting dans une salle Atlas qui
s’est avérée exiguë. Son secrétaire général a tenu à reca-
drer le débat : le changement ne viendra, dit-il, certaine-
ment pas des «réunions de salon».
Les étudiants des différentes universités et
des grandes écoles ne décolèrent toujours
pas. Ils continuent de tenir des rassemble-
ments de protestation devant le ministère de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique. Leur grève illimitée, affirment-ils,
se poursuivra jusqu'à satisfaction de l’en-
semble de leurs revendications.
Karim Tabbou, secrétaire général du FFS.
Photo : Samir Sid
La tension monte.
Photo : Samir Sid
GUELMA
Mechtas
Medaouda
et Bordj El-Gaïd :
le ras-le-bol des
habitants
Le chemin de wilaya 123,
reliant la commune de Aïn
Larbi à la ville de Guelma, a
été bloqué cette semaine par
les citoyens des mechtas
Medaouda et Bordj El-Gaïd,
distantes de 31 km du chef-
lieu de wilaya.
Les protestataires déplo-
rent l’isolement et l’enclave-
ment de leurs zones d’habita-
tion qui, selon eux, perdurent
depuis des années. Ils se plai-
gnent des conditions pré-
caires de transport pour leurs
déplacements quotidiens,
notamment pour les enfants
scolarisés.
«Nous vivons un véritable
calvaire, surtout en hiver où
les pistes rurales se transfor-
ment en bourbiers imprati-
cables», nous diront les
citoyens. Ces derniers inter-
pellent les autorités locales
afin de soulager leurs souf-
frances.
N. Guergour
Abder Bettache -
Alger (Le Soir) - Ils étaient
1310 personnes à bord,
dont 800 Sahraouis, 500
Algériens, des Tunisiens,
des Égyptiens et
Marocains ainsi que des
Américains. L’émotion était
forte lorsque le bateau
algérien a accosté au port
d’Alger. C’était un moment
de liesse que le port
d’Alger a vécu ce jeudi en
début de soirée. A son arri-
vée, deux drapeaux ont été
déployés par des passa-
gers, l'un aux couleurs de
l'Algérie et l'autre à celles
de la République sah-
raouie.
D'autres voyageurs
criaient «One Two Three
Viva l'Algérie» depuis le
navire. C’était un moment
deforte émotion.
Parmi les personnes
débarquées, de nom-
breuses femmes et
enfants, beaucoup de
jeunes «ravis de regagner
un pays tranquille».
A bord du
Tassili II
,une
équipe de médecins et
psychologues devaient
prendre soin des per-
sonnes évacuées. «Tout
s'est bien passé», a-t-on
indiqué.
Le débarquement se
fait sous l’œil vigilant des
éléments de la police aux
frontières de la Sûreté
nationale et des agents
des douanes, venus en la
circonstance très nom-
breux.
De nombreuses
femmes et enfants, les
traits tirés mais souriants
sont descendus de l'énor-
me navire blanc. Ils ont
passé les formalités sans
difficultés tandis qu'à la
sortie des douanes, des
pancartes aux noms des
villes algériennes atten-
daient de récupérer ceux
qui voulaient rentrer dans
leurs wilayas d'origine.
Certains traînaient de
grosses valises, des balu-
chons avec de nombreux
jeunes «ravis de regagner
un pays tranquille», selon
le témoignage d'un
Sahraoui venu de
Benghazi.
Parmi les étrangers
débarqués à Alger, figurent
également des Tunisiens
et des Égyptiens. Le
secrétaire d'Etat chargé de
la Communauté algérienne
àl'étranger Halim
Benatallah, lors d'un point
de presse improvisé au
port d'Alger, a informé que
3800 ressortissants algé-
riens ont été rapatriés de
Libye à ce jour.
Selon la même source,
depuis le 24 février, un
total de 6 000 personnes a
été évacué vers l'Algérie,
dont 2 200 étrangers de 27
nationalités, par air, mer et
terre.
Il est à signaler que
c'est sur instruction du pré-
sident de la République,
Abdelaziz Bouteflika, que
le bateau a été envoyé en
urgence pour rapatrier les
ressortissants algériens
établis en Libye.
Tassili II
avait quitté samedi Alger à
destination de Benghazi.
Une délégation du ministè-
re des Affaires étrangères,
une mission médicale, des
éléments de la Sûreté
nationale et des journa-
listes étaient également du
voyage.
Enfin, il est à préciser
que les ressortissants
algériens et étrangers ont
bénéficié d'aide et assis-
tance de la part de l'équipe
composée de cadres des
ministères des Affaires
étrangères, de l'Intérieur et
des Collectivités locales,
de la Santé, la Population
et la Réforme hospitalière
et de la Solidarité et la
famille.
A. B.
TERRORISME
La veuve de l’ancien «émir»
Sadaoui, fondateur
de la katibat El Ansars,
s’est rendue
La veuve de l’ancien chef terroriste, Samir
Sadaoui, alias Abou Haytem, fondateur et chef de la
katibat El Ansars, G. Rabia, âgée de 30 ans, s’est
rendue aux services de sécurité. Native de la même
région que l’«émir» Abou Haytem, le village d’Aïn El
Hamra, au nord de la ville de Bordj-Ménaïel
(Boumerdès), elle a épousé son chef qui a été, rap-
pelons-le, abattu après une filature par les services
spéciaux de l’ANP en 2007 dans la wilaya de Tizi-
Ouzou. Selon nos informations, le père de G. Rabia a
rejoint le GSPC qui ralliera par la suite l’Aqmi. Le père
de G. Rabia était l’«émir» d’un petit groupe de terro-
ristes. Quant à elle, la cour criminelle l’a condamnée,
en 2008, à la prison à vie pour activités criminelles
liées au terrorisme.
Pour rappel, Samir Sadaoui était un élément-clé
au sein du GSPC avant son élimination. Il est le fon-
dateur de la plus redoutable katibat du GSPC. La kati-
bat El Ansars écumait toute la région de la Basse-
Kabylie et le nord de Tizi-Ouzou.
Au sommet de sa sinistre gloire, à la fin des
années 1990 et au début des années 2000, la katibat
El Ansars était la phalange la plus efficace de la zone
2du GSPC (centre du pays).
Abou Haytem faisait également partie de ceux qui
avec Hassan Hattab ont créé le groupe salafiste pour
la prédication et le combat, le GSPC.
Considérant qu’il commençait au sein de sa pha-
lange à lui faire de l’ombre, le successeur de Hassan
Hattab le rappela auprès de lui pour le désigner à la
direction du mouvement armé. La veuve de Sadaoui
rappelait aux terroristes de la région le souvenir et
l’héritage de leur ancien chef.
Cette défection pourrait donc être prise comme
indicateur sur le moral déliquescent de quelques
groupuscules qui restent en activité dans la partie de
la Basse-Kabylie et le nord de Tizi-Ouzou.
Abachi L.
LeSoir
d’Algérie Actualité Vend. 4 - Sam. 5 mars 2011 - PAGE 5
1310 PERSONNES RAPATRIÉES DE LIBYE
Moment de liesse au port d’Alger
Lyas Hallas - Alger (Le
Soir) - Andrew Warren a
donc plaidé coupable.
Même s’il n’a reconnu
l’agression que d’une seule
femme, selon le communi-
qué. La dépêche ne préci-
se pas laquelle d’entre
elles. «Il a plaidé coupable
d’avoir agressé sexuelle-
ment une femme en février
2008 après l’avoir rendue
inconsciente en la droguant
alors qu’il se trouvait à
l’ambassade des Etats-
Unis à Alger», indique-t-on.
Un revirement qui infir-
me la thèse de l’opération
de recrutement pour des
besoins d’espionnage et
confirme bel et bien le
crime d’un déséquilibré ou
d’un drogué dont la
«conscience» s’est éveillée
brusquement pour qu’il aille
jusqu’à avouer des faits
que les enquêteurs n’ont
pu révéler au cours de l’ins-
truction pour les porter sur
l’acte d’accusation : «Il a
également plaidé coupable
d’avoir, le 26 avril 2010,
consommé de la cocaïne
tout en tenant entre ses
mains un pistolet semi-
automatique calibre 9 de
marque Glock». Et il devra
purger une peine de cinq
ans et cinq mois de prison
et rester dix autres années
en liberté sous condition.
L’affaire avait éclaté en jan-
vier 2009, lorsque les
médias américains avaient
annoncé l’ouverture d’une
enquête judiciaire sur les
agissements de Warren.
L’ambassade américai-
ne à Alger avait confirmé
peu après que le fonction-
naire avait été prié de quit-
ter ses fonctions et était
rentré aux Etats-Unis.
Lui avait toujours nié les
accusations portées contre
lui avant l’ouverture du pro-
cès, arguant des rapports
sexuels consentants avec
ses deux victimes.
A relire le mémoire intro-
duit auprès du tribunal du
district de Columbia (Etats-
Unis) par l’agent Scott
Banker du «Diplomatic
Security Service (DSS)» à
l’appui d’un mandat de per-
quisition dans la chambre
d’hôtel où Warren a séjour-
né à son retour d’Alger à
partir du 9 octobre 2008 —
au Hilton Washington Hôtel
(lire le
Soir d’Algérie
du 1er
août 2010), document sur
lequel ont été consignés
les témoignages sous ser-
ment des deux ressortis-
santes algériennes affir-
mant avoir été droguées
puis violées par l’agent de
la CIA, on peut néanmoins
deviner qu’il a avoué le viol
de celle résidant en
Espagne.
L. H.
POUR AGRESSION SEXUELLE CONTRE
UNE RESSORTISSANTE ALGÉRIENNE
Cinq ans de prison ferme
pour l’ex-agent de la CIA à Alger
Andrew Warren, l’ex-chef de station de la CIA à
Alger, accusé par deux femmes algériennes de les
avoir droguées avant d’abuser sexuellement d’elles,
aplutôt avoué les faits devant le tribunal à l’ouvertu-
re de son procès, rapporte un communiqué du secré-
tariat d’Etat à la justice étasunien, relayé par l’AFP. Il
aété condamné à «65 mois de prison ferme» assortis
de dix autres années de «liberté sous condition» une
fois sa peine purgée.
Photo : Samir Sid
Photo : DR
C’est à 18h45 exactement que le car-ferry
Tassili II
aaccosté au port d’Alger, sous les
applaudissements de centaines de personnes.
Enprovenance du port de Tripoli en Libye, le
car-ferry appartenant à l’ENTMV avait à son
bord plus d’un millier de personnes, dont une
grande partie d’entre eux sont des étrangers.
Le Tassili II
enfin à Alger.
Andrew Warren.
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