problematique de la mutation comptable pcgc/ohada dans

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PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES PME LORS DE LA
MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA : ETUDE EXPLORATOIRE DES
PME CONGOLAISES
KAMAVUAKO DIWAVOVA Justin
Professeur de comptabilité, finance et entrepreneuriat à l’Institut Supérieur Pédagogique
de Mbanza ngungu et à l’Université Kongo (RD Congo)
Courriel : [email protected]
MAYIMBI EKULI NGOKANA Patrick
Assistant à l’université Kongo (RD Congo)
Courriel : [email protected]
Résumé :
Cette communication a pour objectif d’appréhender les difficultés rencontrées par les
PME congolaises à l’aube de la mutation PCGC-OHADA et les facteurs qui les causent.
L’enquête par questionnaire menée auprès d’un échantillon de 99 PME opérant dans la
partie Ouest de la RD Congo a permis de mettre en exergue deux faits saillants
suivants : (i) la mutation PCGC/OHADA s’implémente avec difficultés dans le
contexte de la PME. Ces difficultés sont plus ressenties lors des travaux d’inventaire
(application difficile de la convention de la prééminence de la réalité sur la forme), dans
la tenue des livres comptables (tenue manuelle, traitement approximatif des opérations
sur la TVA) ainsi que dans la confection de certains tableaux de synthèse (notamment
le TAFIRE) ; (ii) les facteurs de contingence structurelle (la taille de l’entreprise et
son organisation comptable) et les facteurs de contingence comportementale (les
profils de dirigeant et de teneurs de livres comptables) se révèlent significativement
comme étant les causes de ces difficultés.
Mots clés : Mutation comptable, PCGC, OHADA, PME, Facteurs de contingence
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
0. Introduction
L’une des caractéristiques de l’environnement comptable actuel est la tendance des
plusieurs pays à adopter des normes comptables internationales US GAAP ou IFRS 1. La
mondialisation, la globalisation financière et la recherche de la compétitivité en sont
sans doute les principaux mobiles. L’abandon complet des plans comptables nationaux
pour adopter les référentiels comptables internationaux pour certains, l’harmonisation
progressive ou encore la convergence partielle pour d’autres, sont autant d’indicateurs
de la prééminence des normes comptables internationales sur les normes nationales ou
locales (Karima, 2015).
Les pays africains ne sont pas restés en marge de cette tendance. Aujourd’hui, poussés
par l’environnement concurrentiel, beaucoup d’entre eux (notamment ceux de l’Afrique
de l’Est, de l’Ouest et du Centrale) ont muté leur système comptable du plan OCAM
(Organisation Comptable Africaine et Malgache) au système OHADA (Organisation
pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires). D’autres par contre (le cas de
la RD Congo) ont abandonné complètement leurs normes nationales au profit de celles
de l’OHADA. Le choix de converger vers ce référentiel supranational tient certainement
au souci de déboucher sur des comptes des entreprises qui ne s’écartent pas trop des
normes comptables internationales (des IAS/IFRS) mais confectionnées sur la base de
critères qui tiennent compte de certaines réalités socioéconomiques africaines2.
La problématique de mutation comptable vers le système OHADA a retenu l’attention
de plusieurs chercheurs (Blin, 1995 ; Causse, 1999 ; Corine, 1999 ; Gouadain, 1995 ;
Perochon, 2000 ; Bigou-lare, 2001 ; Pintaux, 2002 ; Ngantchou, 2007 ; Ngongang, 2009
; Collasse, 2009). Ces travaux permettent de mettre en exergue les caractéristiques de ce
nouvel ordre comptable africain notamment la forte influence exercée par la
normalisation comptable française (Gouadain, 1995 ; Collasse, 2009), la tentative de
réconciliation du modèle comptable anglo-saxon avec celui de l’Europe continentale
(Ngantchou, 2007) et la prise en compte des entreprises même du secteur informel à se
doter d’une comptabilité minimale dans le but de les intégrer progressivement dans la
sphère de l’économie marchande (Pintaux, 2002).
Deux organismes qui se préoccupent des besoins de normes à l’international: le Financial Accounting
Standards Board (FASB) publie les normes US GAAP destinées au monde anglo-saxon (Etats-unis,
Australie, Canada, Royaume Uni) et l’International Accounting Standards Board (IASB) publie les
normes IAS/IFRS destinées aux pays de l’union européenne (Manh et Maillet, 2010).
1
2
Les IAS/IFRS sont produites dans l'environnement économique des pays développés, où les décisions
d'investissement sont prises par les institutions financières et les investisseurs privés, où les marchés sont
organisés (la bourse). Selon ce référentiel, la satisfaction des besoins des investisseurs, utilisateurs
privilégiés des états financiers, va satisfaire la plupart des besoins des auteurs utilisateurs. Un PVD
comme la RD Congo a d'autres besoins que le seul risque du capital, il a besoin d'information pour la
gestion de l'entreprise et, au second plan, pour la gestion de la nation et pour les tiers, ce qui peut rendre
les IFRS non nécessairement pertinentes pour le moment dans les pays en voie de développement.
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
Cependant, l’examen de la littérature sur les pratiques comptables dans cette région
révèle que celles-ci restent encore pour la plupart de cas sous-développées, voire moins
connues (Bugou-Lare, 2001 ; Ngongang, 2007 ; Wamba et ali, 2014) et qu’un certain
nombre d’entreprises éprouvent encore d’énormes difficultés pour produire et utiliser
correctement les informations comptables en Système OHADA (Ngongang, 2009 ;
Kadouamaï, 2011) et ce, malgré son caractère simpliste et la volonté du normalisateur à
converger vers les normes internationales.
Quatre ans de mise en application du système OHADA en RD Congo, le présent papier
tente d’évaluer le degré d’appropriation (de maitrise) des actes uniformes (AU) portant
organisation et harmonisation des comptabilités par les PME congolaises. L’objectif
poursuivi est donc double : - caractériser la mutation PCGC/OHADA en identifiant les
difficultés rencontrées par les PME congolaises dans la production et l’utilisation de
l’information comptable en système OHADA ; - cerner les causes de ces difficultés en
mobilisant la théorie de la contingence. En effet, selon cette théorie, certains facteurs
propres à l’organisation (contingence structurelle, cfr. Watts et Zimmerman, 1978), tels
que la taille de l’entreprise (Kalika, 1988 ; Chapellier, 1994 ; Mintzberg, 2006), sa
stratégie (Miles et Snow, 1978), l’incertitude de son environnement (Chenhall et
Morris, 1986 ; Fisher, 1995 ; Bergeron, 1996) et d’autres, propres à ses dirigeants
(contingence comportementale) permettent de comprendre les pratiques managériales de
l’entreprise. Pour les auteurs qui travaillent sur les pratiques financières de PME
(Chapellier, 1994 ; Lacombe-Saboly, 1994 ; Lavigne, 1999), il paraît évident et logique
que le profil du dirigeant ne soit pas neutre aux problèmes organisationnels de la PME.
Dans ce type d’entreprise soulignent-ils, le dirigeant s’implique dans tous les aspects de
la gestion (il est à la fois, marketeur, comptable, financier, caissier, gestionnaire des
ressources humaines...) et il est souvent confondu avec l’entreprise (Julien et
Marchesnay, 1988 ; Julien, 1990).
Pour atteindre l’objectif de notre recherche, une démarche à trois temps sera déployée.
Nous commencerons par explorer notre champ thématique en faisant une revue de la
littérature sur la mutation comptable en contexte de la PME (I), présenterons ensuite le
modèle conceptuel de notre recherche ainsi que son cadre méthodologique (II) et
discuterons enfin sur ses résultats empiriques (III).
I.
MUTATION COMPTABLE ET PME : REVUE DE LITTERATURE
Il sera question ici d’apporter un éclairage conceptuel et opératoire aux concepts clés de
la recherche (PME et mutation comptable) avant de caractériser la mutation comptable
PCGC-OHADA.
1.1.La petite et moyenne entreprise (PME)
La littérature montre que le concept PME est loin de dégager un consensus tant dans la
communauté scientifique que dans la sphère politico-économique. Toutefois, trois
approches sont souvent mises en évidence par différents pays et institutions du monde
pour définir une « PME » : les définitions basées sur une approche quantitative (chiffres
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
d’affaires, effectif du personnel, montant du capital etc.), celles utilisant une approche
qualitative (structure de propriété, nationalité du propriétaire, mode de gestion, secteur
d’activité) et celles basées sur des indicateurs mixtes.
En RD Congo, comme ailleurs, plusieurs définitions sont proposées pour définir la
« PME » et chacune d’elle privilégie une approche donnée. La loi n°073-011 du 05
janvier 1973 portant création de l’Office de Promotion de Petites et Moyennes
Entreprises Congolaises définit les PME comme les entreprises agricoles,
commerciales, industrielles et des services qui sont la propriété des personnes physiques
de nationalité congolaise ou des sociétés au capital détenu en majorité par des personnes
physiques ou morales de nationalité congolaise dans lesquelles toutes les fonctions
managériales (administration, finance, production, marketing, approvisionnement) sont
exercées par le chef d’entreprise. La loi n°06/004 du 27 Février 2006 relative au régime
fiscal applicable aux PME définit quant à elle une PME comme « toute entreprise
personne physique ou morale, qui réalise un chiffre d’affaires annuel égal ou inférieur à
l’équivalent en francs congolais de 400.000 $ US ou celle qui emploie moins de 200
personnes et dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas l’équivalent en Francs
congolais de 1.500.000 $ ». Dans le cadre de la présente étude, nous nous inscrivons
dans la veine des idées de Chapellier (1997) qui définit la PME comme toute entreprise
juridiquement indépendante disposant d’un effectif compris entre 10 et 100 salariés »
tout en restant dans le cadre de la définition contenue dans la loi n°06/004 du 27 Février
2006 insistant sur le critère de chiffre d’affaires. Ce positionnement nous a permis
d’administrer notre questionnaire à 99 PME tenant leur comptabilité selon le système
comptable allégé de l’OHADA.
1.2. La mutation comptable
La mutation comptable ou changement de méthode comptable, ou encore changement
de convention comptable est un changement en vertu duquel l’entreprise adopte une
nouvelle façon de comptabiliser une opération donnée ou d’évaluer un élément d’actif
ou de passif (Sylvain, 1982). Un concept multidimensionnel, la mutation comptable
intervient souvent dans le cadre de l’harmonisation ou de la normalisation comptable et
se traduit généralement par la modification de conventions comptables, le changement
des règles d’évaluation, de comptabilisation et de présentation des éléments d’actif ou
du passif de l’entreprise.
Dans le contexte de l’harmonisation, la mutation comptable au niveau de l’entreprise
paraît souvent moins stricte et l’acteur comptable dispose de plusieurs options pour
produire des informations financières. C’est le point de vue défendu par Tay et Parker
(1990) qui décrivent le degré de flexibilité que revêt l’harmonisation. Il s’agit, au sens
de Bernard Collase (2000), des changements intervenus dans le cadre d’un processus
institutionnel, ayant pour objet de mettre en convergence les normes et les pratiques
nationales et, par conséquent, de faciliter la comparaison des états comptables produits
par différents pays. Par contre, la mutation devient plus stricte dans le cas spécifique de
la normalisation comptable. En effet, comme le note Ngongang (2007), la normalisation
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
est une méthode plus radicale de l’intégration juridique puisqu’elle consiste à effacer les
différences entre les législations nationales en leur substituant un texte unique, rédigé en
des termes identiques pour tous les états concernés. Dans ce contexte, l’entreprise se
voit parfois obligée de changer certaines conventions comptables, les règles de
comptabilisation de certaines opérations et celles de la présentation des états de synthèse
en disposant moins d’options possibles compte tenu du caractère rigide de la
normalisation. La mutation comptable PCGC-OHADA s’inscrit dans cette perceptive
puisque contrairement à l’explication de son sigle, l’OHADA ne réalise pas, comme le
souligne Paillusseau (2004), une harmonisation du droit des affaires des différents états
parties au traité, mais plutôt leur uniformisation 3.
Cependant, le changement des systèmes comptables et leur uniformisation n’est pas
chose facile (Corrine, 1999). Selon une étude menée par Ngongang (2007), bon nombre
d’entreprises camerounaises éprouvent d’énormes difficultés pour assurer leur passage
harmonieux à l’OHADA. L’élément pivot au centre de cette mutation difficile reste
sans doute le rôle limité attribué à la comptabilité par les managers africains. Certains
auteurs (Holmes et Nicholls, 1989 ; Bajan-Banaszak, 1993) rapportent que les pratiques
comptables dans les pays en voie de développement et plus précisément dans les pays
africains sont principalement orientées vers la production des documents comptables
obligatoires dans le but de satisfaire aux autorités fiscales. Pour apporter un éclairage
sur la nature de difficultés rencontrées par les entreprises congolaises à l’aube de la
mutation comptable, nous présentons dans le paragraphe qui suit les points de
convergence et de divergence entre l’ex plan comptable général congolais et le système
comptable OHADA.
1.3. Les caractéristiques de la mutation PCGC-OHADA
Le besoin des normes comptables internationales est apparu ces dernières années avec le
développement du phénomène de mondialisation et d’internationalisation des marchés
financiers. A l’heure actuelle, l’existence de normes comptables multiples ne permet pas
aux investisseurs sur ces marchés de disposer d’une information satisfaisante du fait de
son manque d’homogénéité. Dès lors, il devient nécessaire que les entreprises de toute
nationalité (ou celles se trouvant sur un espace géographique donné) qui cherchent à
lever les fonds sur les marchés internationaux (ou régionaux) diffusent une information
reposant sur un système de normes unifiées. C’est dans ce contexte qu’il convient de
justifier l’adhésion de la RD Congo à l’OHADA en février 2004. Nous présentons dans
le tableau 1 le contenu de ces deux référentiels comptables.
3
L’harmonisation est le terme consacré pour désigner la réduction des différences entre normes
comptables nationales (convergence des normes nationales). L’Ohada est une forme de normalisation
comptable car un texte unique (actes uniformes) est imposé à tous les pays membres au traité.
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
Tableau 1 : Ex PCGC et OHADA au regard des normes internationales IAS/IFRS
Comparaison
Mission confiée
à la comptabilité
Utilisateurs
privilégiés de
l’info comptable
Termes les plus
utilisés en
comptabilité
Structuration du
plan comptable
cadre
Conventions
comptables de
base
Méthodes
comptables
Composition des
États financiers
de synthèse
Conception des
états de synthèse
Périodicité
d’établissement
PCG congolais (PCGC)
Système comptable OHADA
OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE
Évaluer le patrimoine et le
Évaluer le patrimoine et le
résultat de l’entreprise
résultat de l’entreprise
Internes et externes :
Internes et externes : Créanciers,
Créanciers, Autorités fiscales, Autorités fiscales, Investisseurs,
Investisseurs, Gestionnaire
Gestionnaire
Normes IAS/IFRS
Évaluer le patrimoine et le
résultat de l’entreprise
Internes :
Investisseurs financiers
(Manh et Maillet, 2010)
TERMINOLOGIE COMPTABLE
Valeurs immobilisées nettes
Actif immobilisé
Actifs non courants
Valeurs circulantes
Actif circulant
Actifs courants
Capitaux permanents
Ressources durables
Passifs non courants
Dettes à court terme
Passif circulant
Passifs courants
STRUCTURE GENERALE DU REFERENTIEL COMPTABLE
Dispositions générales
Comptes personnels
Pas une structuration précise
Comptes personnels
Comptes consolidés et combinés
hormis la présence d’un
Dispositions finales
Dispositions pénales
cadre conceptuel 4
Dispositions finales
PRINCIPES ET METHODES COMPTABLES
Prudence, cout historique,
Toutes les PCGC en y ajoutant
Toutes les normes Ohada
permanence des méthodes,
l’importance significative, la
mais remise en cause du coût
spécialisation, continuité, non transparence et la prééminence de historique, prudence et
compensation, partie double,
la réalité sur l’apparence (avec
intangibilité du bilan à cause
5
intangibilité du bilan initial.
quelques variantes seulement) .
de la juste valeur6
Coût moyen pondéré et LIFO Coût moyen pondéré et FIFO
Coût moyen pondéré et FIFO
Inventaire permanent
Inventaire intermittent
Inventaire intermittent
Amortissement linéaire
Amortissement linéaire
Amortissement linéaire
ETATS FINANCIERS
1) Bilan, 2) Tableau de
1) Bilan, 2) Compte de résultat,
1) Bilan, 2) état du résultat
formation des résultats, 3)
3) Tableau financier des
global 3) état de variation des
Tableau de financement, 4)
ressources et des emplois, 4) État capitaux propres 4) Tableau
Tableaux économique,
annexé
des flux de trésorerie, 5)
financier et fiscal.
annexe
Approche juridique : droit de
Approche économique :
Approche mixte (cf. Karima,
propriété (patrimoine net)
fonctionnement de l’entreprise
2015)
Annuelle
Annuelle
Toute période (selon le
besoin de l’entreprise)
Le cadre conceptuel est un système d’objectifs et de principes fondamentaux liés entre eux, qui a pour objet de donner une
représentation utile de l’entreprise. Contrairement aux PCGC et OHADA, les IFRS ne prévoient pas un plan de comptes, ni de
modèles de présentation des états financiers.
4
L’application partielle du principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence conduit l’ohada à inclure les charges de
personnel intérimaire dans les charges de personnel car, du point de vue économique, ces prestations représentent bel et bien le coût
du travail et non une consommation de services. Il en est de même pour les biens mobiliers ou immobiliers acquis par crédit bail
traités comme une acquisition d’immobilisation (à l’actif) assortie d’un emprunt de même montant (au passif).
5
La “juste valeur” conduit à évaluer certains actifs (actifs financiers, immeubles de placement) à leur prix du marché ou à leur
valeur actuelle (valeur actualisée des flux de trésorerie futurs générés). En effet, les/IFRS s’adressent aux investisseurs qui veulent
savoir “combien valent les actifs” plutôt que “quel était leur coût” (Manh et Maillet, 2010, p.16).
6
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
L’acte uniforme comptable de l’OHADA retient la plupart de principes comptables
généralement admis à l’international. Pour Ngangthou (2009) ce référentiel assure la
réconciliation entre le modèle de l’Europe continentale et le modèle anglo-saxon. On y
trouve non seulement un plan comptable cadre avec comme principes le cout historique,
la prudence mais aussi un cadre conceptuel avec l’adoption partielle du principe de la
prééminence de l’économique sur le droit. Le système comptable OHADA ressemble
sur plusieurs points à l’ex système comptable congolais7. Toutefois, un certain nombre
de différences méritent d’être soulignées. La première différence tient au contenu des
états financiers de synthèse. Le PCGC adopte une approche essentiellement juridique de
l’information comptable contre l’approche économique du système comptable OHADA.
Une autre différence que l’on peut noter réside dans la structure générale des systèmes
comptables en présence : le système comptable OHADA tient compte non seulement de
la 4ème directive de la commission européenne (sur le compte personnel) comme c’est le
cas pour le PCGC, mais il tient aussi compte de la 7ème directive (sur la production des
comptes consolidés et combinés, une culture empruntée à l’école anglo-saxonne) dans la
structuration de son plan comptable-cadre.
Ces différences laissent croire que la mutation PCGC-OHADA ne peut se réaliser sans
difficultés. Il devient dès lors impérieux de s’intéresser sur la façon dont les entreprises
congolaises s’adaptent aux évolutions de la normalisation comptable OHADA, sur la
manière dont elles abordent en conséquence les nouvelles pratiques de la comptabilité
pour présenter et exploiter leurs états financiers. Cette problématique semble pertinente
lorsqu’il s’agit d’appréhender la PME, une structure faiblement dotée en ressources
matérielles, humaines et organisationnelles et où l’entrepreneur reste le plus souvent le
seul producteur et utilisateur de l’information comptable.
II.
CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE
Nous présentons succinctement le cadre conceptuel de la recherche, les méthodes de
recueil et d’analyse de données ainsi que l’opérationnalisation des variables.
2.1.Cadre conceptuel
L’étude cherche à déterminer dans quelle mesure et dans quelle circonstance les PME
congolaises éprouvent de difficultés pour assurer la mutation comptable PCGCOHADA. L’examen de la littérature montre que le recours à la théorie de contingence
semble pertinent pour répondre à la question posée. En effet, selon cette théorie, les
facteurs déterminant les difficultés rencontrées par les PME lors de changement des
7
Fortement inspiré du plan OCAM et du plan français, le PCGC est le fruit de la normalisation comptable intervenue
en RD Congo en juillet 1976. Les caractéristiques essentielles de ce plan sont les quatre suivantes (Kinzonzi, 1984) :
Une loi (ordonnance présidentielle) imposant sa mise en application dans toutes les entreprises exerçant en RDC ;
Les principes (10 au total) et méthodes d’évaluation (coût historique, inventaire permanent...) ; La structure des
états financiers (4 au total) et ; La liste des comptes avec une passerelle vers la comptabilité nationale.
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
règles comptables sont de deux groupes. Le premier groupe renvoie à la contingence
structurelle (théorie objective). Il s’agit selon Chapellier (1994) des facteurs pouvant
être réduits à quelques caractéristiques fondamentales à la structure de l’entreprise et à
son organisation. L’auteur cite la taille, l’âge de l’entreprise, le degré d’informatisation
de son service comptable et le secteur d’activité comme des facteurs qui expliquent la
diversité du système d’informations comptable et financière. Lavigne (1999) met en
évidence les caractéristiques telles que la croissance, la structure de propriété, le degré
d’autonomie, l’endettement, l’intérêt pour l’exportation, l’emplacement et l’organisation
des salariés. Une enquête menée par Ngongang (2007) auprès de 66 entreprises
camerounaises montre que la taille, le système comptable utilisé, le teneur des livres et
l’élaborateur des états de synthèse influencent la mutation comptable dans les PME.
Dans le cadre de la présente étude nous retenons le secteur d’activités, la taille, l’âge
de l’entreprise, le degré d’informatisation des services comptables, le teneur des
livres comptables, comme facteurs de contingence structurelle susceptibles d’expliquer
les difficultés liées à la mutation PCGC/OHADA dans les PME.
Le second groupe de facteurs se rapporte à la contingence comportementale (théorie
subjective). Selon cette théorie, le profil du dirigeant (Chapellier, 1994 ; LacombeSaboly, 1994 ; Lavigne, 1999) joue un rôle de choix pour comprendre le comportement
organisationnel des entreprises. En d’autres termes, la personnalisation de l’entreprise a
des implications sur les difficultés inhérentes à la mutation comptable (Ngongang,
2009) au même titre que les caractéristiques organisationnelles et structurelles de
l’entreprise.
Les études réalisées par Chapellier (1994 ; 1997) montrent des relations significatives
entre les pratiques comptables et les déterminants suivants : la formation et les buts du
dirigeant, la mission et la formation du comptable interne, l’implication du comptable
externe, l’expérience du dirigeant, l’âge et le type de formation. Lavigne (2000) pour sa
part identifie des liens entre les pratiques de comptabilité générale et les facteurs de
contingence comportementale tels que les préférences informationnelles du dirigeant, la
mission et la formation du comptable interne et les exigences des créanciers externes
relativement aux états financiers. En mobilisant cette théorie, l’étude de Ngongang
(2007) a montré que l’âge et le niveau d’étude du dirigeant, la prévision des résultats, le
niveau d’étude du comptable influencent la mutation OCAM/OHADA. La littérature sur
le thème montre également que, dans le contexte de la PME, d’autres acteurs peuvent
jouer un rôle important et donc influencer les pratiques comptables, le cas par exemple
des professionnels comptables (Chapellier, 2003). Pour les besoins de la présente étude,
les facteurs de contingence comportementale retenus sont, pour le dirigeantpropriétaire : l’âge, le niveau d’étude, la filière d’étude, le recyclage en système
comptable OHADA et l’expérience entrepreneuriale. Pour le comptable : le niveau
d’étude, la filière d’étude et le recyclage en système comptable OHADA. Le cadre
conceptuel de notre recherche est présenté dans la figure 1.
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
Figure 1 : Cadre conceptuel de la recherche
Variables de contingence structurelle
Primaires (Entreprise)
*Age (ancienneté)
*Taille
*Secteur d’activité
*Structure de propriété
Secondaires (Service cpble)
* Mission de la Compta
* Teneur des comptes
* Degré d’informatisation
Variables de contingence comportementale
Primaires (Dirigeant)
* Age
* Expérience
* Niveau & filière d’études
* Formation en Ohada
Secondaires (Comptable)
* Expérience
* Niveau & filière d’étude
* Formation en Ohada
* Structure de propriété
Difficultés de la mutation PCGC-OHADA
Le cadre conceptuel ci-haut montre que les difficultés rencontrées par les PME lors de
la mutation comptable PCGC-OHADA sont de deux ordres : les unes sont liées à la
production et les autres à l’utilisation de l’information comptable. Ces difficultés sont la
résultante de certaines variables d’ordre structurel propres à l’entreprise (âge, taille,
structure de propriété et secteur d’activité) et/ou propres à son organisation comptable
(degré d’informatisation, teneur des livres comptables et mission du service comptable).
Elles sont également la résultante de certaines variables d’ordre comportemental propres
au dirigeant-propriétaire (âge, expérience entrepreneuriale, niveau et filière d’études,
formations suivies en système comptable OHADA) et/ou propres au personnel chargé
de la comptabilité de l’entreprise (niveau d’étude, filière de formation et formations en
système comptable OHADA).
2.2. Choix méthodologiques
Le modèle conceptuel élaboré est un dispositif que nous mettons en place pour faire le
cadrage théorique de notre recherche. Ce dispositif permet de décrire, d’expliquer et de
prédire les difficultés rencontrées par les PME congolaises dans la mise en œuvre du
système comptable OHADA. Nous présentons dans les points qui suivent les méthodes
de recueil et d’analyse de données ainsi que l’opérationnalisation des variables.
A) Méthodes de recueil et d’analyse de données
La recherche privilégie une démarche déductive et s’appuie sur des données d’enquête
recueillies par questionnaire auprès d’un échantillon composé de 99 propriétairesdirigeants des PME congolaises employant 10 à 100 salariés et tenant leur comptabilité
selon le système allégé. L’enquête s’est déroulée en deux temps. Une pré-enquête a été
conduite auprès de 20 propriétaires-dirigeants de PME de la ville portuaire de Matadi en
vue d’améliorer le contenu du questionnaire de départ et c’est ce questionnaire amélioré
qui a finalement été administré en face à face auprès des enquêtés.
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
Le questionnaire a été conçu sur la base des variables du modèle conceptuel élaboré
dans la figure 1. Les données recueillies ont fait l’objet des tris à plat et des analyses de
régression multiple par la méthode de moindres carrés ordinaires afin de mieux cerner
les difficultés rencontrées par les PME congolaises dans la pratique de la comptabilité
OHADA. Les réponses aux questions posées sur la variable dépendante se présentent
sous forme d’une échelle multiple à cinq points. Elles ont été soumises à une analyse en
composante principale afin de tester la dimensionnalité et la fiabilité de l’échelle de
mesure.
B) Opérationnalisation des variables
Nous présentons dans ce paragraphe l’opérationnalisation des variables retenues dans le
modèle conceptuel. Il s’agit plus spécifiquement de la variable dépendante (difficultés
de la mutation PCGC-OHADA) et les variables indépendantes (facteurs de contingence
structurelle et comportementale)
i. Opérationnalisation de la variable dépendante
Dans notre modèle, la variable « difficultés de la mutation comptable PCGC-OHADA »
a été mesurée par 11 items présentés dans le tableau 2.
Tableau 2 : Nature des difficultés dans la pratique du système comptable OHADA
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
Difficultés rencontrées :
Compréhension du cadre (liste) des comptes OHADA et son adaptation au contexte
Compréhension et mise en application des règles et méthodes comptables
Tenue quotidienne des livres comptables (journal, grand livre)
Conduite des travaux d’inventaire (inventaire physique et écritures correspondantes)
Établissement du bilan
Établissement du compte de résultat
Établissement du tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE)
Établissement de l’état annexé
Analyse financière (Prise de décisions financières à partir des données comptables)
Analyse des couts (Evaluation des actifs et fixation de prix de vente)
Prévisions budgétaires (Confection et suivi des budgets)
Pour chaque item (ou difficulté) contenu dans le tableau, il a été demandé au répondant
d’indiquer d’une part, le degré de difficultés rencontrées en considérant une échelle
allant de (1) qui signifie « très facile» à (5) « très difficile ». Et d”autre part, les
innovations apportées pour les contourner.
ii. Opérationalisation des variables indépendantes
Pour mesurer les facteurs de contingence, deux groupes de variables ont été retenus : les
facteurs de contingence structurelle et les facteurs de contingence comportementale. Les
facteurs de contingence structurelle ont été décomposés en deux sous-groupes en
distinguant les facteurs structurels primaires, c’est-à-dire les éléments inhérents à la
structure de l’entreprise (âge, taille, structure de propriété et secteur d’activité) des
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
facteurs structurels secondaires, liés à l’organisation comptable mise en place par celleci (teneur des livres comptables et degré d’informatisation du service comptable). Les
facteurs de contingence comportementale ont été également décomposés en deux sous
groupes: les facteurs de contingence comportementale liés au dirigeant (âge, niveau
d’étude, ancienneté, filière de formation, formation en système comptable OHADA) et
les facteurs de contingence comportementale du comptable (niveau d’étude, filière de
formation et formation en système comptable OHADA). L’opérationnalisation des
variables de contingence est présentée dans le tableau 3.
Facteurs de contingence comportementale
Facteurs de contingence
structurelle
Tableau 3 : Opérationnalisation des facteurs de contingence
III.
Facteurs de
contingence
structurelle
primaire
Variables
Âge
Facteurs de
contingence
structurelle
secondaire
Mission confiée à la
comptabilité
Facteurs de
contingence
comportementale
primaire
Taille
Activité
Structure de
propriétaire
Degré
d’informatisation
Âge
Expérience
Niveau d’étude
Filière d’étude
Facteurs de
contingence
comportemental
secondaire
Recyclage en
OHADA
Niveau d’étude
Filière d’étude
Recyclage en
OHADA
Opérationnalisation
Date de création d’entreprise (Holmes
et Nicholls, 1988 ; Chapellier, 1994).
Effectif de salarié en 2016
Commerce, service, industrie et autres
Familiale (un seul actionnaire ou des
actionnaires apparentés), non
familiale (actionnaires non apparentés)
(Lavigne, 1999)
Usage interne (outil de gestion)
Usage externe (obligations fiscales)
Usage Interne et externe
Informatisation limitée/informatisation
large (Lassoued et Abdelmoula, 2006)
L’âge du dirigeant-propriétaire en
2016
Nombre d’années passées à la tête
d’une entreprise (Chapellier, 1996 ;
Nadeau et al, 1988).
Primaire et secondaire/supérieur et
universitaire
Gestionnaire (économie, gestion,
comptabilité) / non gestionnaire
Oui/non
Primaire et secondaire/supérieur et
universitaire
Gestionnaire (économie, gestion,
comptabilité) / non gestionnaire
Oui/non
PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
Après avoir présenté le cadre théorique et justifié les choix méthodologiques de notre
recherche, il sera ici question de présenter et d’interpréter les résultats de notre enquête.
Nous présentons dans un premier temps les caractéristiques de l’échantillon avant de
passer aux résultats empiriques proprement dits.
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
3.1. Caractéristiques de l’échantillon
Tableau 4 : Caractéristiques des PME
Variables
Secteur d’activité
Taille
Âge
Structure de propriété
Modalités
Commerce
Service
Industrie/artisanat
Total
Entre 10 et 25 salariés
Entre 25 et 50 salariés
Entre 50 et 75 salariés
Entre 75 et 100 salariés
Total
Moins de 5 ans
Entre 5 et 10 ans
Total
Familiale
Non familiale
Total
Effectif
45
36
18
99
51
22
16
10
99
54
45
99
75
24
99
%
45,4
36,4
18,1
100
51,5
22,3
16,1
10,1
99
54,5
45,5
100
75,6
24, 4
100
Il ressort que la majorité des PME sous analyse exerce dans le secteur du commerce
(45,4%). Elles sont suivies de celles évoluant dans le secteur de service (36,4%). Les
PME du secteur industriel ne représentent que 18,1% de l’échantillon. La plupart des
PME sont naissantes (54,5%) et ont une propriété familiale (75,5%). En ce qui concerne
la taille, 51,5% de PME enquêtées ont entre 10 et 25 salariés, 22,3% entre 25 et 50
salariés, 16,1% entre 50 et 75 salariés ; 10% seulement de PME sous analyse emploient
entre 75 et 100 salariés. Les caractéristiques du dirigeant-propriétaire sont présentées
dans le tableau 5.
Tableau 5: Caractéristiques des dirigeants-propriétaires
Variable
Âge
Expérience
Niveau de formation
Filière de formation
Modalité
Moins de 40 ans
Entre 40 et 50 ans
Plus de 50 ans
Total
Moins de 5 ans
Entre 5 et 10 ans
Plus de 10 ans
Total
Supérieur et universitaire
Primaire et secondaire
Total
Économie, gestion ou comptabilité
Autres filières
Total
Fréquence
34
45
20
99
38
43
18
99
61
38
99
34
65
99
%
34,3
45,5
20,2
100
38,4
43,4
18,2
100
61,6
37, 4
100
34,4
65,6
100
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
Recyclage en SYSCOHADA
OUI
NON
Total
22
77
99
22,2
77,8
100
Ces résultats indiquent que la plupart de dirigeants enquêtés déclarent avoir un âge
compris entre 40 et 50 ans (45,5%). Ils sont suivis de ceux ayant moins de 40 ans.
20,2% seulement ont plus de 50 ans. Concernant l’expérience dans le secteur, 43,4% en
ont entre 5 et 10 ans, 38,4% moins de 5 ans et 18,2% seulement ont plus de 10 ans
d’expérience dans le secteur. En termes de niveau de formation, près de 62 % de
dirigeants enquêtés ont un niveau de formation supérieur ou universitaire contre 37 %
ayant déclaré avoir un niveau primaire ou secondaire. Par ailleurs, la majorité de
dirigeants (77,8%) n’a pas été recyclé en système comptable OHADA contre seulement
22,2% qui déclarent avoir été recyclés. Les tris à plat sur les caractéristiques du
comptable sont présentés dans le tableau 6.
Tableau 6 : Caractéristiques du comptable
Variable
Niveau de formation
Filière de formation
Recyclage en SYSCOHADA
Modalité
Supérieur et universitaire
Secondaire
Total
Économie, gestion ou comptabilité
Autres filières
Total
OUI
NON
Total
Fréquence
68
31
99
79
20
99
36
63
99
%
68,7
31,3
100
79,8
20,2
100
36,3
63,7
100
Le tableau 5 indique que la majorité de comptables (68.7%) des entreprises sous analyse
déclarent avoir un niveau supérieur ou universitaire contre 31,3% ayant tout simplement
un niveau secondaire. Quant à leur filière de formation, près de 80% des comptables
détiennent des diplômes en économie, en gestion et en comptabilité contre seulement
20,2% ayant suivi d’autres filières. Cependant, la majorité (près de 64 %) n’a pas suivi
de formation en système comptable OHADA.
3.2. Résultats empiriques
Les résultats de notre enquête se déclinent en trois temps. Nous présentons d’abord les
difficultés rencontrées par les PME congolaises lors de la production et l’utilisation de
l’information comptable avant de procéder à l’analyse de la validité de l’échelle de
mesure de la variable dépendante. Les résultats des régressions multiples seront
analysés puis discutés par la suite.
A) Difficultés dans la pratique du système comptable OHADA
Les 11 items retenus pour opérationnaliser la variable dépendante du modèle conceptuel
ont fait l’objet d’une analyse statistique consistant à déterminer le score moyen et
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
l’écart-type associé à chaque item de façon à indiquer le degré de difficultés perçues.
Le tableau 7 généré à partir du logiciel SPSS présente le score moyen et l’écart-type
associé à chaque item.
Tableau 7 : Difficultés dans la pratique de la comptabilité OHADA
Item
Score
Écart-type
Difficu
ltés**
Difficultés*
moyen
Compréhension et contextualisation du cadre (de la liste) des comptes
Compréhension et application des règles et méthodes comptables
Tenue des livres comptables (journal, grand livre)
Conduite des travaux d’inventaire
Établissement du bilan
Établissement du compte de résultat
Établissement du tableau financier de ressources et d’emplois (TAFIRE)
Établissement de l’état annexé
Analyse financière (aide aux décisions financières)
Analyse des couts (aide au contrôle interne)
Prévisions budgétaires (aide à la planification )
2.7071
2.8384
3.0707
3.4242
2.9293
2.8485
3.0505
2.9798
2.9091
2.6162
3.0000
1.03266
.98672
.91754
1.17013
1.01270
1.07251
.95162
1.00995
.94859
1.03714
1.01015
*Difficultés liées à la production des informations comptables
**Difficultés liées à l’utilisation des informations comptables
Il ressort en général que les PME congolaises éprouvent des difficultés pour produire et
exploiter les données comptables en système OHADA. Dans la phase de production des
informations comptables, les difficultés se rapportent plus aux travaux d’inventaire, à la
tenue des livres comptables et à l’établissement du TAFIRE. Par ailleurs, dans la phase
de l’utilisation des données comptables, les difficultés se rencontrent lors des prévisions
budgétaires et de l’analyse financière.
B) Validité et fiabilité de l’échelle de mesure de la variable dépendante
Pour prédire la relation qui existe entre les différentes variables du modèle conceptuel,
nous avons jugé pertinent de procéder par la validation de l’échelle de mesure de la
variable dépendante en calculant le coefficient alpha de Cronbach. La valeur trouvée (α
= 0.894) a permis de confirmer la fiabilité de l’échelle de mesure retenue. Une ACP a
été préalablement réalisée pour déboucher sur une répartition en deux composantes de
11 items retenus pour opérationnaliser les difficultés rencontrées par les PME lors de la
mutation PCGC-OHADA : les difficultés perçues dans la production (C1) et dans
l’utilisation de l’information comptable (C2). Ces deux composantes comptent pour 79
% de la variance de l’information.
C) Déterminants des difficultés rencontrées lors du passage PCGC à OHADA
Le modèle conceptuel élaboré a été estimé par la technique de régression multiple en
distinguant les déterminants des difficultés perçues lors de la production (C1) et lors de
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
l’utilisation de l’information financière (C2). Toutes les analyses effectuées sont
résumées dans le tableau 8. L’examen de VIF (Variance Inflation Factor) a permis
d’attester l’absence d’un effet de multi colinéarité (Vif<10 et Tolérance>0,3).
Tableau 8 : Causes des difficultés inhérentes à la mutation PCGC-OHADA
Constante
Déterminants liés à production de
l’information comptable (C1)
Coefficients Tolérance VIF
β
1.406***
Déterminants liés à l’utilisation de
l’information comptable (C2)
Coefficients Tolérance VIF
β
.686***
âge
taille
structure de propriété
teneur des livres comptables
degré d’informatisation
âge du dirigeant-propriétaire
expérience dans le secteur
niveau d’étude du dirigeant-propriétaire
filière d’étude du dirigeant-propriétaire
dirigeant-propriétaire formé en OHADA
niveau d’étude du comptable
filière d’étude du comptable
comptable formé en système OHADA
.018
-.027***
-.082
-.095
-.497***
.006
-.015
-.035
.262
-.216*
.110
-.291*
-.298*
.022
-.036***
-.059
.157
.040
.000
.014
-.080
.110
-.081
-.364*
.069
-.264
.561
.463
.869
.877
.346
.596
.370
.715
.295
.874
.779
.750
.449
R2
.818
R2 ajusté
.790
F
29.337***
* Seuil de 0,05 ; ** Seuil de 0,01 ; *** Seuil de 0,001
1.782
2.160
1.150
1.140
2.892
1.678
2.704
1.399
3.391
1.144
1.284
1.333
2.227
.569
.779
.930
.882
.826
.604
.412
.833
.787
.812
.916
.923
.648
1.758
1.284
1.076
1.134
1.211
1.654
2.425
1.200
1.271
1.232
1.092
1.084
1.543
.598
.536
9.724***
Les variables explicatives retenues dans le cadre conceptuel permettent de se prononcer
en faveur d’une influence fortement significative (F = 29.337 et sig = 0,000 pour la
production et F = 9, 724 et sig = 0,000 pour l’utilisation de l’information comptable).
L’examen des coefficients bêta montre que seuls la taille, le degré d’informatisation, le
recyclage des acteurs en OHADA (dirigeant et comptable salarié), la filière et le niveau
d’étude du comptable influencent significativement et négativement les difficultés
rencontrées par les PME congolaises à l’aube de la mutation comptable PCGCOHADA. Les autres facteurs (âge de l’entreprise, sa structure de propriété, le teneur des
livres comptables, l’âge du dirigeant, son expérience dans le secteur, son niveau d’étude
et sa filière de formation) sont non significatifs et n’influencent ni les difficultés liées à
la production, encore moins celles liées à l’utilisation de l’information comptable en
système comptable OHADA.
D) Discussions
Les résultats de la présente recherche légitime la pertinence du cadre conceptuel élaboré
pour étudier la mutation comptable en contexte de la PME en RD Congo puisqu’il
explique 79 % et près de 54 % de la variance des difficultés liées à la production et à
l’utilisation de l’information comptable respectivement. Dans la phase de production
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
de l’information comptable, les difficultés sont plus ressenties lors des travaux
d’inventaire (application difficile de la convention comptable de la prééminence de la
réalité sur la forme), dans la tenue quotidienne des livres comptables (tenue
manuelle, traitement approximatif des opérations sur la TVA) ainsi que dans la
confection du TAFIRE. Dans la phase d’utilisation des données comptables,
l’enquête fait état d’une faible exploitation des données comptables pour le besoin
de pilotage interne de l’entreprise (études financières, gestion budgétaire, contrôle
interne).
L’analyse des causes structurelles ou organisationnelles des difficultés rencontrées par
les PME lors de la mutation PCGC-OHADA montre que : la taille de l’entreprise a un
effet statistiquement significatif (et négatif) sur les difficultés rencontrées lors de la
production et l’utilisation de l’information comptable en système comptable OHADA.
Cela signifie que ce sont les entreprises de petite taille qui éprouvent des difficultés
pour assurer le passage harmonieux de leurs comptes en système OHADA. Ce résultat
corrobore celui trouvé par Ngongang (2007) au Cameroun lors de la mutation OCAMOHADA. Ce constat a été également fait dans les travaux des chercheurs travaillant sur
le système d’information comptable des PME (Chapellier, 1994 ; Lavigne, 1999 ; Bajan
-Banaszak, 1993). Tous s’accordent pour reconnaître que la taille de l’entreprise joue un
rôle déterminant dans la compréhension des pratiques comptables des entreprises. De
plus, l’enquête a statistiquement démontré que le degré d’informatisation du service
comptable de l’entreprise est en relation significative avec les difficultés liées à la
production de l’information comptable mais celui-ci n’influence que faiblement les
difficultés liées à son utilisation. Ce résultat traduit le fait que l’utilisation des logiciels
comptables (SAGE, Excel) facilite le traitement comptable des opérations et permettent
une confection rapide et correcte des états financiers conformes à l’OHADA. Le faible
recours aux logiciels dans la phase d’exploitation des données comptables contribue à
valider l’idée selon laquelle les managers africains des PME produisent des documents
comptables dans le seul but de satisfaire aux exigences des autorités fiscales (Dupay,
1983 ; Holmes et Nicholls, 1989 ; Bajan-Banaszak, 1993). Toutefois, les résultats des
travaux antérieurs demeurent mitigés quant à l’impact de l’informatique sur la gestion
comptable. Dans sa recherche, Ngongang (2007) a montré que l’utilisation des logiciels
spécialisés n’a pas d’influence significative sur les difficultés de tenir correctement la
comptabilité selon le système OHADA. D’autres auteurs (Chapellier, 1997; Lassoued et
Abdelmoula, 2006) par contre, ont fait apparaître comme nous, des liens significatifs (et
négatifs) entre ces deux variables.
S’agissant des facteurs comportementaux, notre enquête a montré que le recyclage des
acteurs (dirigeant et comptable) en comptabilité OHADA impacte négativement et
significativement sur les difficultés rencontrées par les PME lors de la production
de l’information comptable mais paraissent non significatifs lors de son utilisation.
Ce résultat semble avoir des implications très fortes sur la politique de renforcement des
capacités des managers et des comptables d’entreprises en système OHADA. Alors que
la plupart de sessions de formation organisées jusque-là en RD Congo n’abordent que
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
deux thèmes (comparaison PCGC et système comptable OHADA, présentation des AU
comptables de l’OHADA), il paraît dès lors impérieux, de proposer des formations qui
vont au-delà du simple souci de transmettre aux apprenants des savoirs qui les rendent
capables d’agir sur les difficultés liées à la production de l’information comptable.
Donc, des savoirs susceptibles de relever le défi lié à l’utilisation à des fins de pilotage
des données de la comptabilité. Un autre élément à souligner est l’effet
significativement négatif entre le profil académique du comptable (niveau et filière
d’études) et les difficultés inhérentes à la production et à l’utilisation l’information
comptable. En effet, l’enquête montre que les PME dont le chargé de comptabilité a un
niveau d’étude supérieur en économie ou en gestion éprouvent moins de difficultés pour
assurer la mutation PCGC-OHADA. L’étude réalisée par Ngongang (2007) aboutit
exactement au même résultat lorsqu’elle montre des relations significatives entre le
niveau d’étude du comptable et les difficultés rencontrées par les entreprises
camerounaises lors de la mutation comptable OCAM-OHADA.
CONCLUSION
L’objet de cette recherche était d’améliorer notre compréhension de la problématique de
la mutation comptable PCGC-OHADA dans les PME congolaises en mettant l’accent
sur deux axes : les difficultés rencontrées dans la mise en pratique des AU comptables
de l’OHADA et les facteurs qui les affectent. Pour ce faire, une enquête a été menée
auprès d’un échantillon de 99 PME opérant dans la partie Ouest de la RD Congo.
Au terme de cette étude, nous constatons que la mutation comptable PCGC-OHADA
s’implémente avec difficultés en contexte de la PME. Ces difficultés sont plus ressenties
lors des travaux d’inventaire (application difficile de la convention de la prééminence de
la réalité sur la forme), dans la tenue quotidienne des livres comptables (tenue manuelle,
traitement approximatif des opérations sur la TVA) ainsi que dans la confection de
certains tableaux de synthèse (notamment le TAFIRE). L’analyse des déterminants de
ces difficultés a permis de valider l’idée selon laquelle : “ les facteurs de contingence
structurelle (notamment la taille de l’entreprise et le degré d’informatisation de son
service comptable) et comportementale (donc le niveau d’étude, la filière de formation
et le recyclage des dirigeants et comptables en système comptable OHADA) se révèlent
statistiquement significatifs comme étant les causes des difficultés rencontrées par les
PME lors de la mutation comptable PCGC-OHADA”.
Comme toute recherche, celle-ci souffre de certaines limites qu’il convient de soulever.
L’une des principales limites réside du fait que la recherche privilégie une dimension
transversale plutôt que longitudinale et ne tient donc pas compte du caractère évolutif
du processus de la mutation comptable. De plus, l’échantillon composé uniquement des
PME opérant dans l’Ouest du pays peut présenter certains biais qui limitent ainsi la
validité externe de nos conclusions. Toutefois, cette dernière limite a été atténuée par le
caractère exploratoire de ce travail. Le présent travail constitue en fait le prélude à une
PROBLEMATIQUE DE LA MUTATION COMPTABLE PCGC/OHADA DANS LES PME
étude (évaluation) plus vaste qui sera réalisée au niveau national avec pour objectif
principal de vérifier et d’enrichir le cadre conceptuel suggéré et surtout d’en vérifier les
propositions sous-jacentes par voies d’enquêtes auprès d’un échantillon représentatif de
l’ensemble des entreprises du pays.
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