Fondation Akbaraly

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J. Afr. Cancer (2013) 5:185-188
DOI 10.1007/s12558-013-0287-4
ASSOCIATION /
ASSOCIATION
Fondation Akbaraly
Akbaraly fondation
C. Catalfamo Akbaraly C. Allegri
© Springer-Verlag France 2013
Après une expérience réussie dans le domaine de l’humanitaire, avec la création en 1995 de l’Association « Fiahavanana », dédiée à la protection des enfants orphelins,
Cinzia Catalfamo Akbaraly et son époux (Fig. 1), le brillant homme d’affaires opérant à Madagascar et dans la
zone de l’océan Indien, Ylias Akbaraly, créent à Madagascar la fondation Éponyme.
Fig. 1. Cinzia et son époux Ylias Akbaraly
C. Catalfamo Akbaraly
C. Allegri
Immeuble STTA, Morarano-Alarobia,Antananarivo 101,
Madagascar
www.fondationakbaraly.org
www.4awoman.org
Promulguée par décret présidentiel en 2008, la fondation
se donne dans un premier temps pour mission le financement et le suivi de projets et microréalisations tels que :
la construction de centres de santé ;
l’amélioration de l’hygiène des marchés publics ;
la réhabilitation et construction d’écoles ;
la réhabilitation et construction de bibliothèques ;
l’adduction d’eau potable dans les villages ;
la formation agricole ;
etc.
Avec ses 22 millions d’habitants, Madagascar fait partie
intégrante du continent africain.
Madagascar, pays reconnu pour ses richesses naturelles
et sa biodiversité, n’offre cependant pas à sa population
un niveau de vie décent ni même le minimum nécessaire à
l’accès à la santé et à l’éducation.
L’accès à la santé et à l’éducation font partie des difficultés sociales les plus importantes, dues à la pauvreté.
Un passé et un présent marqués par des difficultés politiques font de Madagascar un des pays les plus pauvres
du monde.
La déficience du système de santé publique ne permet
pas de garantir aux citoyens malgaches un accès de qualité
à la santé. Plus de 80 % de la population (source PNUD) vit
en dessous du seuil de pauvreté.
Touchée dans sa chair par un cancer du sein, qui sera soigné en Italie, Cinzia Akbaraly prend alors la mesure que les
chances de survie d’une femme malgache vivant à Madagascar et présentant la même pathologie sont quasiment
nulles, compte tenu du manque de structures d’accueil, de
programmes de dépistages, ainsi que l’insuffisance de spécialistes et de thérapies adaptées.
C’est là, dans ce moment d’interrogations, que Cinzia
Akbaraly comprit que sa fondation allait devoir jouer un
rôle éminent dans le dépistage, la formation de spécialistes,
dans l’approvisionnement et la fourniture de traitements des
cancers féminins.
186 4AWOMAN prend vie
Cinzia communique ses intentions au monde étatique,
scientifique, médiatique, diplomatique ainsi qu’à son thérapeute, l’éminent spécialiste mondial en oncologie, le
Pr Umberto Veronesi qui s’intéresse immédiatement au projet et se transportera très vite à Antananarivo pour y faire
une évaluation technique et scientifique du projet.
L’oncologie à Madagascar est un « désert ». Le
Pr Umberto Veronesi confie à Cinzia que les Nations Unies
commencent à concentrer leur attention vers les maladies
non transmissibles et que, si elle se décidait à se lancer dans
ce projet, elle trouverait sûrement le support des Nations
Unies, du Gouvernement malgache, voire d’autres institutions internationales.
En mai 2010, à Antananarivo, la fondation présente
au public son projet, concomitamment avec le ministère
de tutelle qui présente également sa politique nationale
de santé.
Les acteurs de la santé publique malgache débattent avec
des intervenants étrangers, tels le Pr Umberto Veronesi et
son équipe, le Pr Jean-Marie Dangou, chef de l’oncologie
africaine à l’OMS, les représentants de l’AIEA, ceux de
l’institut Gustave-Roussy, ceux de l’ONG « Douleurs sans
Frontières » et de « Médecins de l’océan Indien », etc. Participe également un embryon de ce qui deviendra quelques mois
plus tard l’équipe forte de la fondation Akbaraly.
Présentée à Cinzia par le Dr Luciano Tuseo (chef à
Madagascar du Projet national de lutte contre le paludisme
à l’OMS), le Dr Claudia Allegri rejoint la fondation au poste
de directeur scientifique.
C’est le thème de la vie, avec le slogan « Women Cancer protection in Africa » qui sera traité pendant la première
grande Convention internationale du « TEDX Antananarivo » organisée le 14 mai 2011 au Centre de conférence
international d’Antananarivo par la fondation Akbaraly.
L’événement sans précédent réunit dans la capitale
malgache plus d’un millier d’auditeurs venus écouter plus
d’une quarantaine de spécialistes en oncologie issus des
cinq continents.
Conscient de l’ampleur de la mission que s’est assignée
la fondation, l’opérateur en téléphonie Orange Madagascar
devient le premier sponsor à s’investir immédiatement et
durablement aux côtés de la fondation tant dans le déroulement du TEDX que dans l’accès à la télémédecine. Grâce au
partenariat avec Orange Madagascar, les centres de prévention bénéficieront très vite d’une connexion Internet à haut
débit, ce qui facilitera les échanges entre confrères et qui
aidera au diagnostic à distance des lames histologiques et
des images radiologiques.
À l’issue du TEDX, la fondation crée son propre comité
scientifique composé de plus d’une cinquantaine de
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spécialistes en oncologie officiants dans le monde entier et
comptant parmi eux le Pr Adama Ly.
Ce comité a pour objectif, entre autres, de suivre les
meilleures stratégies et choix en termes scientifiques, mais
également d’avoir accès à la formation et à la recherche.
Une collaboration très étroite s’est instaurée avec des
centres de savoir comme le Buck Institute of Research
de San Francisco, la Harvard Medical School, l’IEO
(Instuto Europeo di Oncologia) de Milan, l’université de
médecine de Modena, l’IOR (institut oncologique Romagnolo), l’AIIMS (All India Institute of Medical Sciences)
de Delhi, ainsi que beaucoup d’ONG, comme « Physicien
sans Frontière », « Alfeo Corassori », « La Vita per te »
et bien d’autres encore. Très rapidement, des offices de la
fondation Akbaraly s’ouvrent aux États-Unis, en Italie et
en Inde.
Membre de l’AORTIC et de l’UICC, la fondation
Akbaraly participera prochainement aux rencontres
internationales prévues en novembre prochain en Afrique
du Sud.
4AWOMAN: « Care for women, life for
a country »
C’est le slogan moteur de la fondation. À l’évidence, les
femmes de Madagascar, et en général les femmes africaines,
ont un rôle fondamental dans la société. Si la femme a accès
à la santé, elle est l’avenir de sa nation.
C’est la raison qui a permis à 4AWOMAN de devenir une
initiative, de « Women empowerment », d’autonomisation
de la femme. Aux côtés du projet sanitaire, la fondation a
développé deux autres programmes. « MADE4AWOMAN »,
pour la création d’emplois dans le domaine de l’artisanat, et
« CHILDREN4AWOMAN », pour la sauvegarde et la protection des enfants.
Health 4AWOMAN :
la création d’un « parcours femme »
pour combattre le cancer
Il est mondialement reconnu que l’incidence des cancers
augmente dans le monde, et que plus de 70 % des nouveaux
décès dû au cancer auront lieu dans les pays en voie de
développement.
On dit aussi qu’un tiers des cancers peuvent être guéris et
qu’un autre tiers peut être prévenu.
Les cancers du col et le cancer du sein représentent à
Madagascar (et en Afrique en général) plus de la moitié des
cas de cancers pour les femmes, devenant ainsi une des premières causes de décès.
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Fig. 2. Centre de prévention et de santé de la femme et de l’enfant à Fianarantsoa (ex-REX)
(D’ici 2030, il est estimé que le cancer du col utérin retirera probablement la vie à plus de 474 000 femmes par an
et plus de 95 % des décès sont attendus dans les pays à bas
et faibles revenus. En Afrique subsaharienne seulement, les
taux d’incidence devraient doubler.)
Health 4AWOMAN attend ses objectifs à travers la sensibilisation, la prévention, le traitement, la formation et la
recherche.
Un parcours contre les cancers
Dans trois régions pilotes du pays, au nord le Boeni, au
centre l’Analamanga et la Haute Matsiatra au sud, la fondation a créé un « Parcours » contre le cancer.
Parcours qui débute par la sensibilisation de la population, du personnel médical jusqu’au plaidoyer national et
international.
Ensuite des centres de prévention pour la santé ont été
créés, permettant ainsi d’accueillir ces femmes qui ont
compris le message et qui ont envie de prendre soin d’elles
et, par voie de conséquence, de leurs enfants. Actuellement,
dans les villes de Mahajanga au nord et de Fianarantsoa
(Fig. 2) au sud du pays ces centres de prévention offrent
aux femmes les services de consultations médicales, de
dépistage, de diagnostic précoce du cancer du col et du
cancer du sein ainsi que le service de prévention maternelle et infantile.
Le laboratoire en cytopathologie cervicale et histo­
pathologie (le premier et unique laboratoire de ce gendre
hors la capitale) de la fondation permet de diagnostiquer des
frottis cervicaux, d’effectuer des HPV test pour la prévention du cancer du col, ainsi que des biopsies cervicales ou
mammaires. Depuis ces centres, la prévention est élargie
aux femmes par un réseau qui lie différents centres de santé
publique où les missionnaires partenaires du projet offrent
les mêmes services et contribuent à atteindre les femmes
dans des milieux ruraux très reculés.
Soixante-dix pour cent de la population
à Madagascar vivent en milieu rural
La prochaine étape de prévention de Parcours femme va
permettre d’atteindre avec une unité mobile (Fig. 3) la
population des zones rurales enclavées.
Les femmes ne peuvent pas quitter leur foyer, leurs
champs, source unique de revenus, pour se rendre à pied
dans un centre de santé situé à des kilomètres. Ainsi, il est
difficile pour ces femmes de comprendre et savoir ce qu’est
vraiment le cancer et comment le prévenir.
L’unité mobile équipée d’un mammographe, d’un échographe, de kits de prélèvements cytologiques, de tests HPV,
de médicaments de, vaccins, etc., permettra à ces femmes, et
à leurs enfants, qui vivent dans des contrées reculées, d’être
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Fig. 3. L’unité mobile qui entrera en service en septembre 2013
sensibilisées par l’équipe d’animateurs de santé, médecins et
sages-femmes, et d’offrir le dépistage des cancers féminins,
le contrôle de santé maternelle et des consultations gynéco­
logiques et pédiatriques.
L’unité mobile permettra en outre de détecter des cas à
risque et de les référer au centre médical ou au CHU sans perte
de temps, avec l’implication de la télémédecine qui devient un
support incontournable à la formation et au diagnostic.
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