Quel équilibre entre protéines animales et végétales pour une alimentation durable ? Didier RÉMOND, Unité de Nutrition Humaine, Clermont-Fd SIA 2015 26/03/2015 .01 Gaz à effet de serre H2O Biodiversité Alloca)on des surfaces (écosystèmes, résilience qualité paysagère) … Produc)on des aliments Végétal Animal Transforma)on Sécurité sanitaire … Social Condi)ons de travail Ethique et bien-­‐être Culture et iden)té … Ecologie Alimenta)on Saine & Durable Nutri)on Apports en E, protéines, micronutriments Besoins spécifiques des popula)ons Accès aux aliments (disponibilité, prix) Acceptabilité (goût, savoir et croyance) Facilité de prépara)on … Economie Marchés et infrastructures Produit intérieur brut Valeur ajoutée Emplois Termes des échanges … Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .02 Nourrir la planète 1/7 de la population mondiale souffre chroniquement de la faim 1 milliard de personnes ont des apports protéiques inadéquates (retard de croissance, mauvaise état de santé) + 30% Besoin urgent de trouver des solutions durables à cette insécurité alimentaire ö la mise à disposition de protéines alimentaires de bonne qualité pour la totalité de la population mondiale Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .03 Consommation ANC (0,8 g.kg-­‐1.j-­‐1) Apports optimaux (1,2 g.kg-1.j-1) France : 1,4 g.kg-1.j-1 Redistribuer Dans le pays occidentaux on peut réduire notre consommation globale de protéines de 15-20% sans préjudice pour la santé Limiter les pertes et gaspillage (30% de la production agricole destinée à l’alimentation humaine) Développer la production de nouvelles sources de protéines (insectes, algues, microalgues, …) Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .04 Réorienter une partie des matières premières destinées à l’alimentation animale vers une utilisation directe en nutrition humaine « Quand la vache du riche affame la planète » La plus grosse partie de l’alimentation des animaux d’élevage (prés des 3/4 de la matière sèche ingérée) n’entre pas en compétition avec l’alimentation humaine Mais les animaux consomment 30% de la production de céréales Efficacité de conversion, protéines végétales consommables par l’homme/protéines animales consommable par l’homme (Mo/et 2014) L’élevage peut paraître peu efficient, mais il permet de transformer des protéines de qualité médiocre en protéine de bonne qualité Wilkinson, 2012 Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .05 Qualité nutritionnelle des protéines q Composition en acides aminés indispensables (vs protéine de référence) q Biodisponibilité Score des acides aminés indispensables digestibles (DIAAS) DIAAS % = [AA limitant digestible] (mg/g protéine testée) x100 [même AA] (mg/g protéine de référence) 150 100 50 0 Bœuf Lait Œuf Blé Pois Soja Lys AA Soufrés Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .06 Principe de l’acide aminé limitant Synthèse protéique optimale Protéine idéale 70% de perte (oxydation) Protéine A déséquilibrée 30% utilisé pour la synthèse 30% Protéine B Synthèse protéique optimale Protéine A ⇒ Complémentarité céréales + légumineuses Pas de stockage corporel d’acides aminés ð complémentarité à l’échelle des repas DIAAS, % Bœuf Lait Oeuf Blé + Pois chiche Maïs + Haricot sec Soja 134 (Leu) 139 (AAS) 128 (His) 105 (Lys) 116 (AAS) 102 (Lys) Même en combinant les protéines végétales il faudra en manger globalement plus (15-25%) pour satisfaire l’ensemble des besoins en acides aminés indispensables Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .07 Quel équilibre d’un point de vue nutritionnel Spécifique l l l l l Viandes, Œufs Poissons Lait Céréales, Légumineuses,Tubercules Fruits, Légumes, Vit B12, DHA Vit C, fibres Riche Ca, Fe, Zn, Se Acides aminés (biodispo +) indispensables glucides complexes phytomicronutriments Équilibre recommandé (PNNS) : 50 végétal /50 animal Limiter la consommation 3 fois/j 1-2 fois/j ; poissons 2 fois/s En France et Amérique du nord : 30/70 (V/A) Consommation au niveau mondial : 65/35 (V/A) à chaque repas ; 5 fruits et légumes/j Végétalien (100% végétal) : supplémentation en Vit B12 recommandée, besoins en fer, calcium et AAI difficilement couverts Végétarien (80-20) : OK (mais nécessite une bonne connaissance de la nutrition et des aliments et l’accès à des produits végétaux variés) + Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .08 Impact sur l’environnement Elevage : 14,5% des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine (44% CH4, 29% N2O, 27% CO2) Alimentation animale 47% Production animale 50% Transport et transformation en aval 3% Ruminants : ¾ de la production de CO2e (fermentations entériques) Bovins (1/2): troupeau allaitant 56 % troupeau laitier 44% Gerber et al., 2014 Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .09 Intensité d’émission de GES par kg de protéine produite Ruminants les plus mauvais ra)o mais les émissions brutes de GES par les animaux n’intègrent pas l’aptitude des prairies à stocker le carbone, ð pourrait compenser entre 25-50 % des émissions selon la part d’herbe dans les systèmes. Variabilité d’intensité d’émission dans les systèmes d’élevage Viande bovine Lait de vache Viande de petits ruminants Lait de petits ruminants Porc Viande de poulet Œufs Une atténuation de 30% est possible (sans changement de système et sans perte de production) … mais pas suffisante si les productions animales augmentent de plus de 30% d’ici 2050 Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .010 Elevage ruminants prairie et élevage ò J protection de la biodiversité (zones herbagères extensives) zones au potentiel agronomique limité (climat et topographie) ð valorisation des surfaces ð maintien d’une population rurale ð paysages variés et ouverts ð activités de tourisme et récréatives (retours économiques importants) Peut ne pas être un compétiteur dans notre alimentation Produits de bonne qualité nutritionnelle J (Lait-viande) Ecologie Gaz à effet de serre Consommation d’H2O L J Alimenta)on Saine & Durable Social Economie Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .011 Conclusions Bovins, ovins, … pâturages, foin paille (améliora)on possible) Acides aminés indispensables Ca, Fe, Vit B (biodisponibles) - non valorisables directement par l’homme - faible qualité protéique sous-produits des IAA co-produits agricoles + Coût : GES, H2O, rejets Porc, volaille, … Impossible de nourrir la planète avec un ratio 30 végétal/70 animal réduire la consommation de protéines et surtout de viande dans les pays développés Accroitre la part des protéines végétales en développant de nouveaux produits de qualité nutritionnelle optimisée Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .012 Conclusions Moyenne mondiale Pays développés 50/50 100% végétal 100% animal Végétariens Alimentation saine et durable ? ACV multicritères (diversité des régions) Ecologie Comment arriver à une telle réduction ? « Meatless days » « Less but bener » Développement d’aliments attractifs à base de produits végétaux Alimenta)on Saine & Durable Social Economie Didier Rémond/ Protéines animales-protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? .013