Biographie des artistes étudiés en classe

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Biographie des artistes étudiés en classe
Bosch (Hiëronymus Van Aeken ou Aken, dit Jérôme) (Bois-le-Duc, v. 1450 ou 1460 - id.,
1516), peintre hollandais. De ses œuvres aux composantes mystiques, sexuelles et
symboliques, on dit qu’elles préfiguraient le surréalisme: la Nef des fous (entre 1490 et
1500, Louvre), le Jardin des délices (v. 1500-1505, le Prado), la Tentation de saint Antoine
(1485-1505, Lisbonne), le Jugement dernier (1485-1505, Vienne).
Capa (Andrei Friedmann, dit Robert) (Budapest, 1913 - Thai Binh, Viêt-nam, 1954),
photographe américain d’origine hongroise. Il fut l’un des maîtres du reportage de guerre,
de la guerre d’Espagne à celle d’Indochine, où il mourut.
Caravage (Michelangelo Merisi, ou Amerighi ou Merighi, dit il Caravaggio, en fr. le)
(Caravaggio, 1571 - Porto Ercole, 1610), peintre italien. Les contrastes violents qui
accentuent le réalisme de ses œuvres exercèrent une grande influence sur la peinture
européenne: Conversion de saint Paul, v. 1600-1601; Mort de la Vierge, v. 1604 (Louvre), les
Sept Œuvres de miséricorde (Naples), etc. Son influence fut déterminante sur l’évolution de
la peinture européenne.
Cézanne (Paul) (Aix-en-Provence, 1839 - id., 1906), peintre français. Proche des
impressionnistes, il renonce à la perspective linéaire et au clair-obscur, pour construire par la
couleur et non par la lumière, aboutissant à une superposition de plans rythmés par la
géométrie: série de la Montagne Sainte-Victoire. Son art annonce le cubisme et les grands
courants picturaux du XXe s., mais son génie ne fut reconnu qu’après 1900, notamment
grâce à A. Vollard.
Courbet (Gustave) (Ornans, 1819 - La Tour-de-Peilz, Suisse, 1877), peintre français. Son
réalisme fit scandale. Membre de la Commune, accusé d’avoir fait renverser la colonne
Vendôme, il fut condamné à la faire relever à ses frais; libéré de prison, il se réfugia en
Suisse. Un enterrement à Ornans (1850), la Rencontre ou Bonjour, monsieur Courbet!
(1854), l’Atelier du peintre (1855), les Demoiselles des bords de la Seine (1857).
David (Jacques Louis) (Paris, 1748 - Bruxelles, 1825), peintre français; chef de l’école néoclassique. Député à la Convention, il peignit l’admirable Marat assassiné (1793). Emprisonné
après la chute de Robespierre, il fut amnistié sous l’Empire, dont il devint le peintre officiel:
le Sacre, 1805-1807, Louvre; la Distribution des aigles, 1810, Versailles. Il fut exilé à la
Restauration. Il eut pour élèves Gros, Isabey, Ingres, Girodet.
Delacroix (Eugène) (Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863), peintre français, fils présumé de
Talleyrand; le plus éminent représentant de l’école romantique. S’affirmant très tôt comme
le peintre du mouvement (la Barque de Dante, 1822, Louvre), il opéra une rupture avec la
tradition classique, esquissée dans les Massacres de Scio (1824) et totale à partir de 1828 (la
Mort de Sardanapale, Louvre). S’il excella dans le portrait (George Sand, Chopin, Louvre), ses
sujets sont généralement grandioses; il mit à la mode l’orientalisme et, grand coloriste,
utilisa les tons purs, juxtaposant les couleurs. Ses esquisses, ses aquarelles, ses fresques
(galerie d’Apollon, au Louvre; égl. St-Sulpice) témoignent d’une liberté d’expression qui
inspirera Cézanne et Renoir. Il a laissé un important Journal (3 vol., posth., 1893).
Duchamp (Marcel) (Blainville, Seine-Maritime, 1887 - Neuilly-sur-Seine, 1968), peintre et
poète français. D’abord proche du futurisme (Nu descendant un escalier n°2, 1911), il
annonça le mouvement dada dès 1913 avec ses «ready-made», objets usuels manufacturés
exposés en tant qu’œuvres d’art, et participa ensuite aux activités du mouvement
surréaliste. Ses conceptions influencèrent divers courants artistiques contemporains (notam.
le nouveau réalisme). Poésie: Marchand du sel, 1954.
Gauguin (Paul) (Paris, 1848 - Atuona, îles Marquises, 1903), peintre français. À Pont-Aven
d’abord (1886 et 1888), à Arles ensuite, avec Van Gogh (1888), en Polynésie enfin (à Tahiti,
de 1895 à 1901, puis aux Marquises), il élabora le synthétisme (qui tend à représenter non la
réalité, mais la recréation de cette réalité) et supprima la troisième dimension par le
«cloisonnement» des taches bien délimitées par des cernes.
Gehry (Franck Owen) (Toronto, 1929), architecte américain. Il a entre autres réalisé: un
musée d’Art contemporain, Californie, 1983; le Vitra Museum (musée du design), Weil-amRhein, Suisse, 1990; le Centre américain, Paris, 1992-1994; le Musée Weisman des Arts,
Minneapolis, 1993; le Musée de Bilbao 1995. Lauréat du Pritzter Architecture Prize, 1989.
Giotto di Bondone (Colle di Vespignano, Mugello, v. 1266 - Florence, 1337), peintre,
mosaïste et architecte italien; le premier des grands peintres florentins. Élève de Cimabue, il
s’éloigna du hiératisme byzantin en créant l’espace pictural en trois dimensions, en
conférant le réalisme à ses personnages et en peignant en coloriste, renonçant aux fonds
d’or. Fresque de la Vie de saint François (Assise, v. 1296-1299), Scènes de la vie du Christ et
de la Vierge (Arena, Padoue, 1303-1305), Scènes de la vie de saint François (Santa Croce,
Florence, apr. 1317).
Kandinsky (Wassily) (Moscou, 1866 - Neuilly-sur-Seine, 1944), peintre russe, naturalisé
allemand puis français; fondateur avec Franz Marc du Blaue Reiter (1911), professeur au
Bauhaus de 1922 à 1933. Il peint ses premières œuvres abstraites en 1910. Après une
période de spontanéité gestuelle et lyrique, il articule de 1922 à 1933 des éléments
géométriques, suivant l’esthétique du suprématisme de Malevitch, puis distribue dans
l’espace des signes tendant vers des formes géométriques pendant sa période parisienne
(1933-1944). Écrits théoriques: Du spirituel dans l’art (1911); le Point et la ligne par rapport à
la surface (1926).
Manet (Édouard) (Paris, 1832 - id., 1883), peintre français. Son style s’est élaboré dans les
musées, au contact de l’art des maîtres (Vélasquez). Évoluant rapidement, peignant avec
une grande liberté de touche pour se «modifier toujours dans le sens de la concision», il
opéra avec le Déjeuner sur l’herbe (1862) et l’Olympia (1863) une véritable révolution: la
«transformation des choses en un univers plastique autonome, cohérent et particulier»
(Malraux), qui fit scandale. À l’écart du mouvement impressionniste, Manet est à l’origine
des grandes tendances de la peinture moderne, de Gauguin à Matisse, du fauvisme à l’art
abstrait.
Matisse (Henri) (Le Cateau-Cambrésis, 1869 - Nice, 1954), peintre français. Principal
animateur du fauvisme, il privilégia ensuite l’esprit de mesure, la raison, en s’attachant à
«remettre de l’ordre dans la sensation colorée» et à simplifier toute forme. Le Luxe (1907),
l’Odalisque à la culotte rouge (1920), le Buffet (1928), les Deux Amies (1941).
Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet) (Amersfoort, 1872 - New York, 1944),
peintre hollandais; un des fondateurs de l’art abstrait, théoricien du néo-plasticisme et
promoteur de l’abstraction géométrique.
Monet (Claude) (Paris, 1840 - Giverny, Eure, 1926), peintre français; chef de file de
l’impressionnisme. Établi à Paris (1859), il entre à l’Académie suisse, où il rencontre Pissaro,
travaille avec Gleyre, fréquente Sisley, Renoir, et Bazille. Ses premières œuvres importantes
témoignent des influences de Manet, Courbet et de l’école de Barbizon: ainsi sa version du
Déjeuner sur l’herbe (1865) et des Femmes au jardin (1867). Il voyage à Londres et aux PaysBas avant de s’établir à Argenteuil (1872), où, notamment grâce à son bateau-atelier, il tente
de traduire les fugitives variations de l’eau et de l’atmosphère. En 1874, il participe à la
première exposition de ceux que la critique méprisante allait nommer, d’après son œuvre
Impression, soleil levant, les impressionnistes. Les Régates à Argenteuil (vers 1872) et les
Coquelicots (1873) illustrent cette période. Le chromatisme intense et les audaces formelles
de la Rue Montorgueil pavoisée (1878) annoncent le fauvisme. Il exécute ensuite ses
célèbres «séries» de la Gare Saint-Lazare (1876-1878), des Peupliers, des Meules (18901891) et de la Cathédrale de Rouen (1892-1894). Il passe une grande partie des dernières
années de sa vie dans son jardin de Giverny et y réalise notamment les nombreuses versions
des Nymphéas (dès 1900).
Munch (Edvard) (Løten, 1863 - Ekely, près d’Oslo, 1944), peintre et graveur norvégien. Son
œuvre, inspirée par le sentiment tragique de l’existence, exerça une profonde influence sur
l’évolution de l’expressionnisme. C’est avant tout un grand coloriste: le Cri (1893).
Picasso (Pablo Ruiz Blasco y Picasso, dit Pablo) (Málaga, 1881 - Mougins, 1973), peintre,
dessinateur, graveur, sculpteur et céramiste espagnol; l’artiste le plus célèbre du XXe s.
Attaché à la représentation traditionnelle dans sa «période bleue» (1901-1904) et sa
«période rose» (1905-1907), il jette les bases du cubisme avec les Demoiselles d’Avignon
(1907), puis invente le collage (Nature morte à la chaise cannée, 1912). Vers 1920-1921, la
période dite «romaine» et, dans une certaine mesure, la manière néo-classique dont il fait
usage parallèlement semblent traduire une nostalgie du volume sculptural, mais il revient
aussitôt à une certaine forme de cubisme (Trois musiciens, 1921). En 1925, la Danse annonce
le style qui demeurera le sien jusqu’à sa mort. Tout au long de sa vie, il a exécuté un nombre
considérable d’œuvres «expressionnistes» ou «baroques», avec fougue, violence (Guernica,
1937), verve et, parfois, précipitation. - Des musées Picasso existent à Antibes, Barcelone et
Paris.
Poussin (Nicolas) (Villers, près des Andelys, 1594 - Rome, 1665), peintre français. Son
œuvre est conforme à toutes les règles de l’art classique: les Bergers d’Arcadie (v. 1638), les
Funérailles de Phocion (v. 1648).
Raphaël (Raffaello Santi ou Sanzio, dit en fr.) (Urbino, 1483 - Rome, 1520), peintre et
architecte italien. Raphaël commença son apprentissage à Pérouse, dans l’atelier du Pérugin
(Mariage de la Vierge, 1504, sa première œuvre datée), puis se rendit à Florence (15041508), où il assimila les techniques de Léonard de Vinci (sfumato), de Michel-Ange et de Fra
Bartolomeo, parvenant à réaliser une étonnante synthèse stylistique de leur art: la Belle
Jardinière (1507, Louvre). En 1508, il fut introduit par Bramante à la cour de Rome, où Jules II
puis Léon X lui confièrent la décoration des trois stanze, ou chambres, de leurs
appartements: chambre de la Signature (1509-1511), qui renferme l’École d’Athènes,
chambre d’Héliodore (1511-1514) et chambre de l’Incendie du bourg (1514-1517). Les
fresques de cette dernière (dont il conçut les cartons), comme celles de la chambre de
Constantin (1517-1525) et celles des célèbres Loges vaticanes, sont dues, en majeure partie,
à ses élèves, car le jeune maître, surchargé de commandes, travailla à la même époque à des
retables d’autel, à des madones (la Vierge à la chaise, 1514, palais Pitti, Florence), à des
cartons de tapisserie (1514-1519, Victoria and Albert Museum, Londres), à des portraits
(Balthasar Castiglione, 1514-1515, Louvre). Architecte, Raphaël prit notamment, à la mort de
Bramante (1514), la direction des travaux de Saint-Pierre de Rome, dont il modifia, avec
bonheur, le plan de croix grecque en croix latine.
Rubens (Pierre Paul) (Siegen, Westphalie, 1577 - Anvers, 1640), peintre flamand. Fils d’un
échevin d’Anvers réfugié à Cologne en raison de ses sympathies calvinistes, il entra en
apprentissage chez le paysagiste Tobias Verhaecht (1591) et devint l’élève d’Adam Van
Noort puis d’Otto Van Veen (1596-1600). En 1600, il partit pour l’Italie. De retour à Anvers
(1609), il ne tarda pas à se dégager des influences italiennes, qui marquèrent ses premières
grandes œuvres (Descente de croix, 1612). Après sa nomination, en 1609, au poste officiel
de peintre de l’archiduc Albert, gouverneur espagnol des Pays-Bas, les commandes
affluèrent de l’Europe entière. Maître du mouvement, Rubens entreprit dès 1617 trois chefsd’œuvre: l’Enlèvement des filles de Leucippe, le Combat des Amazones et Silène ivre. Vers
1619-1620, il installa un vaste atelier, où il répartit le travail entre de nombreux
collaborateurs. En 1621, Marie de Médicis l’appela à Paris, où il peignit en quatre ans les 21
grandes toiles de l’Histoire de Marie de Médicis. En 1626, sa femme Isabelle Brant mourut.
Chargé par l’infante Isabelle d’Espagne de diverses missions diplomatiques, il entreprit alors
une série de voyages (1627-1630). À son retour, alors âgé de cinquante-trois ans, il épousa la
jeune et plantureuse Hélène Fourment, et se remit à la peinture: Mariage de sainte
Catherine, portraits (Hélène Fourment et ses enfants, Louvre), nus mythologiques (les Trois
Grâces), paysages (Paysage en Brabant), bacchanales (Nymphes et Satyres), noces
villageoises (la Kermesse paysanne, Louvre), fêtes galantes (le Jardin d’amour). Toutes ces
œuvres baignent dans une couleur onctueuse, aux éclats dorés, fauves et rougeoyants.
Tàpies (Antoni) (Barcelone, 1923), peintre espagnol. Usant librement de matériaux
étrangers à la peinture traditionnelle, il inscrit des signes à caractère tragique sur des
surfaces apparemment dégradées, rugueuses et mates.
Van Gogh (Vincent) (Groot Zundert, 1853 - Auvers-sur-Oise, 1890), peintre néerlandais. Fils
d’un pasteur calviniste, il fut commis dans différentes succursales de la galerie d’art Goupil
(1869-1876), étudiant en théologie (1878), missionnaire protestant chez les mineurs du
Borinage (1879). L’échec désespérant de cette dernière expérience le tourna vers la peinture
(1880). Sa «période parisienne» néo-impressionniste (1886-1888), proche du pointillisme,
marqua une rupture totale avec ses premières huiles, sombres, empâtées. Il partit pour Arles
(Tournesols, l’Arlésienne), où Gauguin vint le rejoindre. Leurs relations prirent un tour
dramatique, et, à la suite de diverses crises de délire (Portrait de l’artiste à l’oreille coupée),
Van Gogh fut interné à Saint-Rémy. Les œuvres qu’il y exécuta (Deux Cyprès, 1889; Route
aux cyprès, 1890) expriment un terrible tourment intérieur. En 1890, il s’installa à Auverssur-Oise chez le docteur Gachet, peignant portraits et paysages (Champ de blé aux
corbeaux). Il se tira une balle de revolver dans la poitrine. Son apport majeur à la peinture
est la combinaison de plusieurs perspectives en un tableau et le pouvoir expressif transmis
aux couleurs, qui ne servent pas seulement à noter les sentiments mais aussi la troisième
dimension. Ses Lettres à son frère Théo ont été publiées en 1937.
Vélasquez (Diego Rodríguez de Silva y Velázquez, en fr.) (Séville, 1599 - Madrid, 1660),
peintre espagnol. Il peignit d’abord des scènes populaires (le Marchand d’eau de Séville,
1620). En 1623, il obtint le titre de peintre du roi, qui devait lui assurer une carrière
triomphale. Sur les conseils de Rubens, avec qui il s’était lié d’amitié, Vélasquez séjourna en
Italie (1629-1631). Dès son retour, les chefs-d’œuvre se succédèrent: portraits équestres du
duc d’Olivares (1634, le Prado), de Philippe IV et du prince Baltasar Carlos (1635, le Prado), la
Reddition de Breda (dit «les Lances», v. 1635, le Prado). Retourné en Italie (1649), il y
approfondit encore son art (portrait du Pape Innocent X, 1650, galerie Doria Pamphili, Rome;
Vénus au miroir, 1650, National Gallery, Londres). Revenu à Madrid (1651), il peignit un
nombre considérable de portraits des membres de la famille royale, notamment celui de
l’infante Margarita (1656, Vienne), qui sera la figure centrale du tableau les Ménines (las
Meninas, «les Demoiselles d’honneur», 1656, le Prado): ce tableau annonce, par son
extraordinaire liberté de touche, Goya, Delacroix, Manet, Degas, voire Renoir. Plus tard,
malgré ses fonctions officielles (il était grand maréchal du palais), il s’attacha à développer
son génie de coloriste (les Fileuses, 1657, le Prado).
Warhol (Andy) (Pittsburgh, 1928 ? - New York, 1987), peintre et cinéaste américain
(pop’art) : inlassables répétitions sérielles d’un visage (Marilyn Monroe, 1962), d’un objet
(Campbell’s Soup, 1962). Il réalisa ou produisit de nombreux films underground de 1963 à
1973.
Watteau (Antoine) (Valenciennes, 1684 - Nogent-sur-Marne, 1721), peintre français. Très
influencé par Titien, il a surtout peint des fêtes galantes d’un art brillant, sur fond de
mélancolie qui exprime l’essentiel de l’esprit du XVIIIe s. français: l’Embarquement pour l’île
de Cythère (1717, Louvre), l’Indifférent (1717, Louvre), Gilles (1721, Louvre), l’Enseigne de
Gersaint (1721, chât. de Charlottenburg, Berlin).
Source : © Hachette Livre, 1998
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