OECT/Service Communication REVUE DE LA PRESSE NATIONALE 22 juin 2015 Page 5
Les craintes de l’époque étaient qu’en ouvrant ses frontières, la Tunisie pourrait voir ses recettes
douanières fondre comme neige au soleil outre qu’elle exposait des pans entiers de son tissu industrie à la
disparition n’étant pas préparés à la concurrence. Cela a justifié qu’on les épaula par un plan de mise à
niveau qui a suscité l’adhésion de quelque 4.000 entreprises. On peut penser que cette sécurité a donné
une certaine résilience à l’économie du pays.
En bout de course, on sait que ce projet nous a révélés au monde. Et qu’il nous a aidés à avoir le plus fort
taux de produits industriels dans nos exportations, parmi les pays de la région. Enfin qu'il nous a aidés à
diversifier notre secteur exportateur en confortant les IME avec le secteur textile.
Ensuite qu’il nous a préparés à surmonter l’abandon des accords multifibres qui libéralisaient totalement
les échanges du textile/habillement. On regrette toutefois qu’il n’ait pas facilité, à côté de la libre
circulation des biens, celle des hommes encore soumise à visa. On déplore également qu’il n’ait pas aidé à
l’émancipation démocratique de la Tunisie pour avoir fermé les yeux sur les pratiques de l’ancien régime.
S’agissait-il d’un cadre à ce point statique?
Du partenariat au bon voisinage
Avec l’arrivée de Romano Prodi à la tête de la Commission européenne, les lignes ont bougé. On nous
promettait tout sauf les institutions. Et c’était "More for More". L’aide s’est améliorée. Le pays avait-il
parfois manqué de répondant. La BEI nous a réservé une enveloppe de 4 milliards d’euros sur les
premiers vingt ans.
Le pays n’a pu utiliser que 800 millions d'euros, faute de projets. Il est vrai que la Tunisie visait en
priorité l’enveloppe de donation. Et celle-ci n’était pas à notre avantage. Les PECO ont reçu entre 2004 et
2006 le montant de 500 euros par tête d’habitant, et la Tunisie n’en a perçu que 5,9 euros.
Le fait de ne pas être membre devait-il nous sevrer de cette manne? Nous n’en sommes plus là
aujourd’hui et voyons comment les entreprises ont perçu ce premier passage.
Aller à l’international
Les frictions avec la concurrence internationale bousculent le monde de l’entreprise qui s’éveille au rude
combat de la productivité et de la compétitivité. Cet électrochoc a été salvateur pour le management
national. L’enseignement le plus précieux de l’ouverture aura été, sans conteste, disent les chefs
d’entreprise tunisiens, cet appel à l’international.
L’entreprise tunisienne a perdu ses frilosités et a découvert le monde. Elle a sauté le pas et s’est
accommodée de l’implantation sur plusieurs pays étrangers. On se souvient que l’on disait à l’époque
qu’il fallait suivre l’exemple des entreprises italiennes qui s’arrangeaient pour s’implanter sur plusieurs
sites étrangers tout en gardant une structure de PME. Ce challenge est domestiqué, à présent. Maintenant
il faut passer à la suite.
Quid de l’ALECA?
Il faut donc suivre le rythme et accepter de passer aux négociations de l’ALECA, cela semble inévitable.
Mais avons-nous plus de pouvoir de négociation aujourd’hui qu’il s’agit d’aller vers “l’open sky“,
l’ouverture de la grande distribution ainsi que des télécoms/IT enfin de l’agriculture? Il faut au préalable
que le gouvernement décide du planning des négociations.
Il semble que cela doive se faire au courant juin 2015. Est-ce qu’il est nécessaire, comme on nous le
recommande, d’avoir plus de soutien et d’aller dans ce club puissant du Conseil de l’Europe, comme le
Maroc, pour se faire épauler?