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Nous exigeons, an d’accroitre notre consommation, que tout devienne spectacle ;
dans la politique, dans la science, la mode, les médias. Nous sommes fascinés par
la distorsion spectaculaire des faits et des représentations, par le triomphe de la si-
mulation. Pour ces eets de simulation, nous sommes prêts à payer n’importe quel
prix, bien davantage que pour la qualité « réelle » de notre vie. Si c’est ça que nous
voulons, alors cela veut dire que nous n’avons pas tellement envie que les choses
changent.
Ce qui fait progresser une société c’est son immoralité, ses vices. Selon Baudrillard
l’impulsion motrice vient de la débauche, que ce soit celle des images, des idées,
ou des signes.
Nous voudrions donc, dans cette perspective dessinée par la pensée de Baudrillard,
faire un travail axé sur les 7 péchés capitaux ou mieux, en suivant Thomas d’Aquin,
sur les 7 vices capitaux.
Notre projet autour des sept vices capitaux est en quelque sorte la représentation
d’une société où tout se teste, tout se paie, tout se fait valoir, tout y échoue, tout y
déle et s’y succède sans discontinuer.
Si nous regardons dans l’histoire de l’art occidental, la littérature, la peinture, et
même le cinéma, les 7 péchés capitaux ont été toujours stimulants. Pourquoi ?
Rappelons nous de la Divina Commedia de Dante et ses cercles de l’enfer, l’opéra de
Brecht, et dans la peinture n’oublions pas Jérôme Bosch, Bruegel l’Ancien et Otto
Dix ou au cinéma, Seven de David Fincher…
Nous situerons les 7 vices capitaux dans cette Europe en crise, dans le contexte
d’une mondialisation provoquant une crise culturelle et sociale sans précédents.
Partir du contexte européen an de raconter la promiscuité immorale de toutes les
formes qui font partie d’une société capitaliste : circulation abstraite, abjecte,
des eurodollars, des valeurs boursières, immoralité des cycles de mode, avarice du
Kapital, accumulation des richesses et paupérisation culturelle dans un formatage
imposé par la consommation de marchandises.
Nous voulons cerner les crises, l’excès, les violences et la folie d’une société de
consommation telle qu’elle s’ache avec ses simulacres et ses modèles de divertis-
sements exportables.
On pourrait appeler les 7 péchés capitaux, de manière plus ludique et moderne,
« les 7 vices du capitalisme ». Car il est évident que notre société moderne n’a rien
à voir celle qui a conçu les 7 péchés capitaux, c’est-à-dire la société chrétienne.
Il est cocasse de constater que les 7 péchés capitaux ont émergés comme règles
de contrôle de la part de l’Eglise cherchant à réguler la vie des moines à l’intérieur
de monastères. Actuellement, ils sont devenus des agents actifs de la société de
consommation an de dérégler tout altérité et échange possible entres les sujets. »