L`Enseignement Technique et la Formation Professionnelle à

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ONEF/SEEQ-SBD
REPUBLIQUE DE MADAGASCAR
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
----------MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
TECHNIQUE ET DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE
-----------
L'Enseignement Technique
et
la Formation Professionnelle
à Madagascar
Complexe Scolaire Ampefiloha BP 793
Tél. 22 251 79 / 22 260 14 (Poste 329 –331 – 333 - 334)
Antananarivo
mars 2001
OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
SERVICE ETUDES DES EMPLOIS ET DES QUALIFICATIONS
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
i
ONEF/SEEQ-SBD
L'Enseignement Technique et la Formation
Professionnelle à Madagascar
Antananarivo
mars 2001
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
ii
ONEF/SEEQ-SBD
PREFACE
La présente étude a été réalisée par les cadres de l'Observatoire National de l'Emploi et de la
Formation (ONEF) dirigés par ZOANA Blaise. Elle a pour but de fournir des informations
pertinentes permettant une analyse la plus exhaustive possible sur les objectifs, le fonctionnement
et l'apport du système de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP) à
Madagascar. L'approche formation /emploi a été adoptée durant la collecte de ces informations.
Notre souci est d'essayer de présenter dans ce document la contribution du système ETFP dans la
recherche des solutions pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des formés et
l'adaptation de l'offre de formation aux besoins du monde professionnel. Il ne faut pas considérer
le marché du travail comme étant seulement le secteur moderne mais aussi les PME-PMI et les
petits métiers de base qui composent le secteur informel.
La réalisation de cette étude repose sur l’analyse de la documentation existante (textes législatifs
et réglementaires, études, rapports, statistiques) et des enquêtes effectuées auprès des acteurs
(responsables d’entreprises, chefs d’établissements de formation et formateurs et les centres de
formation qui se spécialisent pour alimenter le monde informel du travail ).
ZOANA Blaise
Directeur de l'ONEF
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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ONEF/SEEQ-SBD
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION……………………………………………………………………………..………
1
Chapitre 1 : L'état global des lieux ………………………………………………………………..….. 2
1.1 Les objectifs et les stratégies adoptées par le système de l'enseignement technique et de la
formation professionnelle …………………………………………………………………………. 2
1.1.1. La Formation Technique et Professionnelle……………………………………… 2
1.1.2. L’investissement –formation……………………………………………………..
2
1.1.3. Les modalités de mise en œuvre………………………………………………….. 3
1.1.4. La mise en œuvre de la stratégie et de la politique sectorielle……………………. 3
1.2 L'historique du système de l'enseignement technique et de la formation professionnelle a
Madagascar……………………………………………………….……………………………….. 3
1.2.1. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle avant 1960………… 3
1.2.2. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle après 1960………… 4
1.2.3 L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle sous le PREFTEC…. 4
1.3. L'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle par rapport à l'offre totale de
formation………………………………………………………………………………………….. 6
6
1.3.1. L'effectif des apprenants………………………………………………………….
7
1.3.2 - Répartition des effectifs de l'ETP public…………………………………………
1.3.3. - Les différences entre genres…………………………………………………….. 9
1.4. L'Enseignement Technique, la Formation Professionnelle et le marché du travail .………………
9
1.4.1. Population en âge de travailler et population active……………………………… 9
1.4.2 - L'Emploi…………………………………………………………………………. 12
1.4.3 - Le Chômage……………………………………………………………………… 13
1.4.4 - Les besoins en formation………………………………………………………… 15
1.4.5 - La réponse du système aux demandes de formation exprimées par le secteur de
production………………………………………………………………………………. 16
1.4.6 - Le passage vers le marché du travail…………………………………………….. 17
1.4.7 - L'emploi et les salaires des diplômés…………………………………………….
17
Chapitre 2. Analyse du dispositif d’ETFP……………………………………………………….…...
19
2.1. L'Organisation administrative globale……………………………………………………………..
19
2.1.1. Le Cabinet du Ministre……………………………………………………………
19
2.1.2. Le Secrétariat Général…………………………………………………………….
19
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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2.1.3. Les organismes rattachés au METFP…………………………………………….
20
2.2 L’offre de formation………………………………………………………………………………... 20
2.2.1 Les cursus pour les différentes filières…………………………………………….
20
2.2.2 Les itinéraires……………………………………………………………………… 20
2.2.3 Les contenus……………………………………………………………………….
21
2.2.4 Les établissements et leur répartition géographique………………………………. 21
2.2.5 La pertinence de l’offre……………………………………………………………. 23
2.3 Les moyens de l’offre…………………………………………………………………………...….. 23
2.3.1. Les établissements d’ETFP……………………………………………………….
23
2.3.2 Les formateurs……………………………………………………………………..
25
2.3.3 Les équipements (locaux et machines)……………………………………………. 26
2.3.4 Les coûts et les moyens financiers………………………………………………… 27
2.4 Les Flux…………………………………………………………………………………………….. 27
2.4.1. Taux de redoublement…………………………………………………………….
27
2.4.2. Taux de réussite aux examens…………………………………………………….
28
2.4.3. Taux de continuation d'étude……………………………………………………... 32
2.4.4 Les dispositifs d’orientation……………………………………………………….
32
2.4.5. Participation des filles à l'ETFP…………………………………………………..
32
2.4.6 Réglementations nationales concernant l’emploi des formés……………………... 32
2.4.7 Dispositifs d’aide à la recherche d’emploi………………………………………… 32
2.5 L’ETFP privé……………………………………………………………………………………….. 32
2.5.1 Son importance et son évolution…………………………………………………..
32
2.5.2 Types d’établissements privés……………………………………………………..
33
2.5.3 Domaines de formation privilégiés………………………………………………... 33
2.5.4 Dispositifs contribuant à son développement……………………………………… 34
2.5.5 Etablissements agréés par l’Etat…………………………………………………… 34
2.6 L’impact du SIDA sur l’ETFP…………………………………………………………………….
2.6.1. Généralités sur le SIDA à Madagascar
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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34
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2.6.2. Les actions entreprises dans le système ETFP
35
Chapitre 3 : Les relations de l'ETFP avec les entreprises, le monde du travail et les collectivités
locales…………………………………………………………………………………… 38
3.1 Les partenaires et les modalités des relations………………………………………………………. 38
3.1.1 - Le cas de l'ONEF………………………………………………………………… 38
3.1.2 - Le cas du CNFTP ………………………………………………………………..
38
3.1.3 - Le cas du CeRes ……………………………………………….………………… 39
3.1.4 - Le cas du GIRETFP ……………………………………………………………... 39
3.2 Les domaines du partenariat………………………………………………………………………... 40
3.2.1 - Cas général……………………………………………………………………….
40
3.2.2 - Cas d'un centre de formation professionnelle public…………………………….
40
3.2.3 - Partenariat avec les autres départements publics et les collectivités
décentralisées…………………………………………………………………………… 41
3.2.4 - Partenariat avec les centres de formation technique et professionnelle privés…... 42
3.3 Les conséquences de ces partenariats………………………………………………... 42
3.3.1 - La politique de stages et les pratiques d'alternance……………………………… 42
3.3.2 - Les études de besoins en formation et les référentiels…………………………… 42
3.3.3 - Les aides à l'insertion professionnelle…………………………………………… 44
3.3.4 - Les dispositifs de suivi de placement des formés………………………………..
46
3.3.5 - Les innovations pédagogiques…………………………………………………… 47
3.4 La formation continue………………………………………………………………………....……. 47
Chapitre 4 : Les initiatives innovantes dans le système ETFP……………………………………...
50
4.1 La Formation Professionnelle Initiale (FPI)………………………………………………....……... 50
4.1.1. Définition de la FPI……………………………………………………………….
50
4.1.2. Différents niveaux de formation en FPI…………………………………………..
50
4.2 La Formation Technologique Générale…………………………………………………………….
51
4.3 La Formation Professionnelle Qualifiante………………………………………………………….
51
4.3.1. Les facteurs qui ont affecté le choix et la conception de la FPQ…………………. 51
4.3.2 Les objectifs de la FPQ……………………………………………………………
53
4.3.3 Organisation et administration de la FPQ…………………………………………. 53
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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4.4. L'aide à l'insertion. ….………………………………………………………………………..……
56
4.4.1. Les contextes……………………………………………………………………… 56
4.4.2. Les facteurs qui ont affecté le choix de cette relance……………………………..
58
4.4.3. Description sommaire des actions à entreprendre………………………………… 58
4.5 Les actions pour l'accès des filles à l'ETFP…………………….…………………………………
59
4.6 Les actions dans le cadre des décentralisations …………………………...……………………….. 59
4.7 Les agences 'aides………………………………………………………………………………..…. 60
4.7.1. L'appui de la Banque Mondiale…………………………………………………… 60
4.7.2. L'appui de la Banque Africaine pour le Développement (BAD)…………………. 61
Conclusion……………………………………………………………………………………………… 62
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LISTE DES ABREVIATIONS
ARIF
Association Régionale Interprofessionnelle
Bac Pro
Baccalauréat Professionnel
Bac Techno
Baccalauréat Technologique
BAE
Brevet d’Agent d’Exécution
BEI
Brevet d'Etude Industriel
BEP
Brevet d'Etude Professionnel
BEPC
Brevet d'Etude du Premier Cycle
BT
Brevet Technique
BTP
Bâtiments et Travaux Publics
BTS
Brevet de Technicien Supérieur
CAP
Certificat d’Aptitude Professionnelle
CERES
Centre de Ressources des Personnels des Etablissements Techniques et Professionnels
CFA
Certificat de Fin d’Apprentissage
CFE-FP2
Certificat de Fin d’Etude de la Formation Professionnelle de Niveau II
CFE-FP1
Certificat de Fin d’Etude de la Formation Professionnelle de Niveau I
CFP
Centre de Formation Professionnelle
CFPAR
Centre de Formation Professionnelle Artisanale et Rurale
CITE
Centre d'Information Technique et Economique
CNFTP
Conseil national de la Formation Technique et de la Formation Professionnelle
CNRPPH
Centre National de Réadaptation Professionnel des Personnes Handicapées
CT
Collège Technique
CTM
Collège Technique Mixte
DCF
Direction de la Coordination de la Formation
DCPE
Document Cadre pour le Développement Economique
DETP
Direction de l’Enseignement Technique et Professionnel
DGGETFP
Délégation Générale du Gouvernement à l’Enseignement Technique et Formation
Professionnelle
DIREFTP
Direction Inter Régionale des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle
DP
Direction de la Planification
ECFTP
Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle
ENAM
Ecole National d'Administration Malgache
EPM
Enquête Prioritaire auprès des Ménages
ETFP
Enseignement Technique et Formation Professionnelle
FIFP
Fonds d’Intervention à la Formation Professionnelle
FPI
Formation Professionnelle Initiale
FPQ
Formation Professionnelle Qualifiante
FTG
Formation Technologique Générale
FTP
Formation Technique et Professionnelle
GIREFTP
Groupement Inter Régional des Etablissement de Formation Technique et Professionnelle
INFor
Institut National de Formation des Personnels de l'Enseignement Technique et de la
Formation Professionnelle
INPF
Institut National de Promotion Formation
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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INSTAT
Institut National de la Statistique
JSI
Jereo Salama Isika (littéralement : Regardez, nous sommes en bonne santé)
LT
Lycée Technique
LTP
Lycée Technique et Professionnel
METFP
Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle
MINESEB
Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base
MINFOPTLS
Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales
ONCE
Observatoire National des Compétences et de l’Emploi
ONEF
Observatoire National de l'Emploi et de la Formation
ONETFOPP
Office National de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privé
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PAF
Petites Actions Faisables
PAT
Personnel Administratif Technique
PIP
Programme d’Investissement Public
PREFTEC
Projet de Renforcement de l'Enseignement Technique et Professionnel
PRESUP
Projet de Renforcement de l'Enseignement Supérieur
PTT
Poste Télécommunication et Télégraphe
SNFFTP
Système National de Financement de la Formation Technique et Professionnel
SPOTEC
Sport et Technique
SRA
Santé de la Reproduction des Adolescents
SRJA
Santé de la Reproduction des Jeunes Adultes
TEFISO
Teknika sy Fiofanana Sosialista
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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ONEF/SEEQ-SBD
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement toutes les entités, et toutes les personnes qui ont contribué à la
réalisation de ce document, notamment :
- Le Collège Technique Mixte (CTM) d'Antananarivo ;
- La Direction de la Planification du METFP ;
- Le Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle (CNFTP) ;
- Toutes personnes qui, de près ou de loin, nous a aidé à la réalisation de cet ouvrage.
Nos sincères remerciements
Directeur de la Publication :
- M. ZOANA Blaise, Directeur de l’ONEF
Superviseurs de l’étude :
- M. NDRIAMALAZA Justin Jean Claude, Planificateur
Chef de Service Etude des Emplois et des Qualifications à
l'ONEF
- M. RAKOTOARISOA Jemison Benjamin, Ingénieur
Chef de Service de la Banque des Données à l'ONEF
Responsable de la rédaction: Mlle RABETRANOARISOA Faramalala, Planificateur
Chargée de l'élaboration des référentiels de qualification au
Service Etude des Emplois et des Qualifications
Collecte des données :
- M. ANDRIAMORATSIRESY Bienvenu Marcelin, Ingénieur
Chargé du dispositif de détection des besoins en formation au
Service Etude des Emplois et des Qualifications
- Mlle RAVELOMANANTSOA Yolande Gisèle, Gestionnaire
Chargée d'études au Service Etude des Emplois et des
Qualifications
- M. RAKOTORAHALAHY Vincent de Paul, Sociologue
Chargé d’Etude sur l'évaluation des formations au Service
Etude des Emplois et des Qualifications
- M. RANDRIANARIVELO Daniel, Ingénieur
Chargé d'études prospectives sur l'évolution des compétences
au Service Etude des Emplois et des Qualifications
- M. RANDRIANARIVELO Parfait, Economiste
Chargé d'analyse et de traitement au Service de la Banque des
Données
- M. RAMIARISON Pierrot, Programmeur
Chargé de programmation au Service de la Banque des
Données
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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ONEF/SEEQ-SBD
Introduction
L’objectif est de fournir les informations sur la Formation Technique et Professionnelle à Madagascar en tant
que facteur de développement du pays.
La libéralisation de l’économie malgache amorcée vers la moitié des années ’80, a fait émerger une demande
croissante en personnel qualifié. Mais, il est apparu que le système éducatif de l’époque ne pouvait satisfaire à
cette exigence, tant au point de vue qualitatif que quantitatif. L’image de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle (ETFP) lui conférait une faible crédibilité : formation de récupération pour les
«déchets» de l’enseignement secondaire général, élèves souvent en grève, faible réussite des bacheliers de
l’enseignement technique au niveau supérieur, …
Par ailleurs, obéissant à une logique de l’offre, l’ETFP présentait une inadaptation structurelle (pédagogique,
institutionnelle et financière) se traduisant par un décalage par rapport aux besoins du monde du travail. L’ETFP
coûte très cher comparé aux formations dispensées dans l’enseignement général. Face à cette situation, l’Etat
malgache a adopté à partir de 1993 une stratégie pour la réforme du sous-secteur de l’ETFP.
La réforme a pour objectifs de :
•
•
•
adapter la formation aux besoins du marché du travail ;
améliorer la qualité et l’efficacité de l’ETFP (secteurs public et privé) ;
maîtriser la croissance des dépenses publiques par l’adoption de la logique de l’investissement
formation ;
• utiliser d’une manière efficace les ressources qui sont allouées à l’ETFP : gestion autonome des
établissements, optimisation des ressources communes, développement des partenariats,…)
Cette monographie sur l'ETFP à Madagascar sera divisée en quatre chapitres. Le premier sera consacré à la
présentation de l'état global des lieux incluant les objectifs et les stratégies du système, un bref historique sur
l'évolution de l'ETFP à Madagascar, la situation actuelle de l'offre totale de formation du système ETFP et la
position du système par rapport aux besoins du monde professionnel. Le second présente une analyse du
dispositif d'ETFP à Madagascar à travers (i) l'organisation administrative globale, (ii) l'offre de formation, (iii)
les moyens humains, matériels et financiers, (iv) les flux, (v) la part des centres de formation privés et enfin, (vi)
l'impact du SIDA sur l'ETFP. Dans le troisième seront présentées les relations qui existent entre l'ETFP, les
entreprises, le monde du travail et les collectivités locales. Dans cette partie sera appréhendé le domaine du
partenariat en général ainsi que l'ouverture du système au monde du travail par le biais de la formation continue.
Quant au quatrième chapitre, il sera entièrement consacré aux initiatives innovantes exploitées par certains
établissements aussi bien publics que privés pour améliorer l'insertion socioprofessionnelle des formés.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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Chapitre 1 : L'état global des lieux
1.1 Les objectifs et les stratégies adoptées par le système de l'enseignement technique et
de la formation professionnelle
Suivant l’esprit de la Loi 94-033 du 13 mars 1995, l'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle
(ETFP) se doit d’être un outil efficace au service du développement socio-économique. Ainsi, l’orientation
politique de l'ETFP tiendra compte (i) du concept d’investissement formation, (ii) des principes de l’autonomie
des établissements et organismes, (iii) de la nécessité d’instaurer un partenariat entre les professionnels de la
formation publics et privés, d’une part et entre le dispositif de la formation et le système productif, d’autre part,
(iv) ainsi que de la nécessité de la maîtrise des dépenses publiques.
Actuellement, du fait de l’impossibilité d’une autorégulation entre formation et emploi, on parle plus volontiers
de la nécessité de l'adaptation de la formation à l’emploi. En effet, la croissance de la production est liée à la
productivité de la main-d’œuvre qui, elle-même dépend du niveau de qualification des travailleurs. Il s’agit donc
de resserrer les liens entre les qualifications demandées et les formations dispensées par une identification des
besoins réels de formation afin de réduire le déséquilibre quantitatif et qualitatif entre les produits du système de
formation et la demande du marché de l’emploi.
1.1.1. La Formation Technique et Professionnelle
Le premier axe directeur de l’orientation politique de l'ETFP consiste en l’établissement d’un cadre institutionnel
solide pour tracer les objectifs de la Formation Technique et Professionnelle, redéfinir les fonctions des
principales composantes du système et améliorer leur coordination (organe de conseil ou de concertation,
d’appui, de coordination et d’exécution).
L’ETFP, par le développement de sa stratégie, facilitera l’accès à l’emploi et contribuera à l’amélioration des
performances des entreprises. Afin d’assurer l’efficacité optimale de l’ensemble du sous-secteur, il est nécessaire
que le rôle de chaque composante soit défini. Cette définition sera développé dans le chapitre 4.
La cohérence de l’ensemble du dispositif de formation exige de veiller à la complémentarité entre centres de
formation et entreprises. En règle générale, la formation professionnelle accompagnera et soutiendra (i) les
efforts permettant la croissance économique de Madagascar en contribuant à la productivité des entreprises, (ii)
et les efforts entrepris pour la promotion de l’auto-emploi.
1.1.2. L’investissement –formation
Toute dépense en formation sera engagée dans la perspective de résultats. En matière de formation
professionnelle cela se traduira par une meilleure efficacité interne et surtout externe, en particulier pour la
formation continue. Il s’agit, dès lors, de lui assurer une adaptabilité certaine face à la demande.
Comme tout investissement, l’investissement - formation exige la mobilisation des moyens, c’est pourquoi le
système de formation dépendra du système de financement.
Cela se traduira par la facilitation de la prise en main par le secteur privé du Système National de Financement
de la Formation Technique et Professionnel (SNFFTP) avec la prise en compte de la capacité contributive des
bénéficiaires et des entreprises.
Pour les stagiaires, il s’agira essentiellement de leur contribution au coût de la formation même au sein des
Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle (ECFTP) publics.
Pour les entreprises, dans l’esprit d’une utilisation optimale des ressources disponibles et afin d’éviter la
tendance au surinvestissement, l’apport humain et matériel sera encouragé.
Cela supposera l’implication effective du secteur privé de la conception à la réalisation de la formation.
Leur participation au financement de la formation continue sera concrétisée. Elle se fera sous forme d’une
cotisation assise sur la masse salariale. Cette cotisation sera gérée par des Associations Régionales
Interprofessionnelles pour le Développement de la Formation professionnelle (ARIF), auxquelles seront
conférées le statut d’association d’utilité publique.
Les mesures d’incitations pour accompagner cette participation financière des entreprises seront recherchées et
mises en place, car du point de vue des entreprises, bénéficier des même avantages fiscaux que pour les
investissements matériels constitueraient une incitation particulière efficace.
Dans ce cadre, le rôle de l’Etat est (i) de mettre en place un cadre juridique adéquat et de garantir l’effectivité des
mesures incitatives, notamment la déduction d’impôts et (ii) d'assurer la formation des formateurs des ECFTP
privés et publics et celle des responsables d’entreprises.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
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ONEF/SEEQ-SBD
1.1.3. Les modalités de mise en œuvre
La mise en œuvre de la politique de l'ETFP nécessitera :
1 – L’affermissement de l’autonomie des différents organismes composant le système avec une coordination
plus effective et une participation réelle du secteur privé, par l’établissement d’un cadre institutionnel solide.
2 - La mise en place du système de financement de la formation professionnelle
Il s’agit d’en venir à un recouvrement et à un partage des coûts avec les bénéficiaires de la formation et les
employeurs, notamment les entreprises, par leur contribution financière et matérielle.
3 – L’amélioration de l’information sur le marché de l’emploi par la mise sur pied d’un meilleur système
d’information sur l'ETFP et le marché de l’emploi afin de guider dans leurs choix les responsables, les
établissements de formation et les particuliers.
4 – L’amélioration de l’offre de formation publique et privée par l’amélioration de l’efficacité interne et externe
de chacune des composantes de l'ETFP et l’assurance d’un meilleur ajustement de l’offre à la demande.
L’efficacité de l’offre de formation sera la résultante de sa capacité d’adaptation à la demande tant en quantité
qu’en qualité de main-d’œuvre qualifiée du secteur de production. L’Etat, d’une part, augmentera le volume des
formations professionnelles qualifiantes au sein de ses établissements. D’autre part, il assurera une meilleure
répartition des formateurs. La formation et le recyclage des formateurs des ECFTP (publics et privés) seront
considérés comme prioritaires.
5 – Le renforcement des moyens de planification et de gestion des institutions de la Formation Technique et
Professionnelle pour optimiser les mesures à prendre dans les quatre points précédents.
1.1.4. La mise en œuvre de la stratégie et de la politique sectorielle
On peut distinguer trois étapes dans la mise en œuvre de cette stratégie :
1ère étape : Dans le cadre du PREFTEC
Le Projet de Renforcement de la Formation Technique et Professionnelle (PREFTEC) a permis de mettre en
place les institutions suivantes :
1. Le Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle (CNFTP)
2. Observatoire National de l’Emploi et de la Formation(ONEF)
3. Le Centre de Ressources des personnels des Etablissements d’Enseignement Technique et Professionnel
(CeRes)
4. Le Groupement Inter-Régional des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle (GIREFTP)
2ème étape : Par rapport aux recommandations du DCPE
Le Gouvernement Malagasy prévoit la mise en place d’une formation professionnalisante facilitant l’accès à
l’emploi et contribuant à l’amélioration des performances des entreprises. Ces efforts seront adaptés à la
demande en renforçant le rôle du secteur privé au niveau des Associations Régionales Interprofessionnelles pour
le développement de la Formation Technique et Professionnelle (ARIF).
3ème étape : Horizon 10 ans
Il est prévu que le SNFFTP sera opérationnel, la participation des bénéficiaires sera significative et l’appui des
bailleurs de fonds et de l’Etat sera reconduit et affecté beaucoup plus dans le domaine technique (conseil,
étude,...). Par conséquent, l’autonomie financière des établissements ainsi que le partage des coûts dans le
développement de la Formation Technique et Professionnelle (FTP) se préciseront davantage entre les
partenaires du sous-secteur.
1.2 L'historique du système de l'enseignement technique et de la formation
professionnelle a Madagascar
1.2.1. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle avant 1960
Avant l'ère coloniale, c'est vers 1832 que James Cameron créa des ateliers pour la formation technique, son
établissement technique comptait jusqu'à 600 apprentis. La formation fut orientée vers la fabrication de briques
et de tuiles en argile, la taillerie des pierres, des confections d'outils en fer, en particulier les bêches, la
fabrication du savon, le perfectionnement du tissage.
Durant l'ère coloniale, le but poursuivi était alors de procurer aux colons et aux divers services publics des
collaborateurs et agents instruits, de fournir aux élèves les moyens d'apprendre un métier pouvant leur assurer
des moyens d'existence en augmentant leur bien-être matériel. Ainsi, dans chaque centre important devrait être
créé une école régionale d'apprentissage industriel et agricole, pourvu d'un champ de culture et d'un atelier. Les
programmes devaient mettre l'accent sur les matières ayant trait aux technologies de base sur l'industrie légère,
l'agriculture et le commerce.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
3
ONEF/SEEQ-SBD
1.2.2. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle après 1960
Les principes généraux de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle étaient fixés par
l’ordonnance 60-049. L'Enseignement Technique et Professionnel etait réparti dans les catégories
d'établissement suivant : (i) les Centres d'artisanat rural formant des ouvriers et artisans polyvalents pour les
besoins du secteur agricole ; (ii) les Centres d'apprentissage masculin et féminin préparant les élèves aux
Certificat d'Aptitude Professionnel ou CAP ; (iii) les Collèges techniques et Lycées techniques préparant les
Brevets d'Etudes Industriels ou BEI, le baccalauréat technique et l'entrée dans les établissements techniques
supérieurs ; (iv) les Ecoles du commerce préparant le CAP et brevets commerciaux et l'admission aux écoles
supérieures du commerce, et (v) les Ecoles et Lycées techniques du génie civil préparant aux carrières de la
topographie et des travaux publics. Le fonctionnement et l’organisation de ces établissements étaient les mêmes
que pendant l’ère coloniale.
Au début de la deuxième République la loi 78-040 fixant les principes généraux de l'éducation dont l’objectif
vise la participation concrète des jeunes à la production a été adoptée. C’est dans ce cadre que les TEFISO
(Teknika Fiofanana Sosialista) étaient créés. Cependant la création des TEFISO n’a pas été accompagnée de
dotation en matériels, en moyens humains et financiers adéquats, ce qui a entraîné leurs échecs et la nonperformance du système d’ETFP en général.
1.2.3 L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle sous le PREFTEC
La non-performance du système d’ETFP (inadéquation de la formation et de l’emploi, croissance non maîtrisée
des dépenses publiques, mauvaise qualité des enseignements dispensés) constaté à la fin des années 80 a amené
le gouvernement malgache de l’époque à négocier en avril 1992 à Washington, l’accord de crédit 2382 MAG
pour la mise en œuvre du PREFTEC (Projet de Renforcement de la Formation Technique et Professionnelle).
Cet accord de crédit d’un montant de 16.7 millions de DTS, signé le 25 juin 1992, entré en vigueur le 15 janvier
1993 a été clos le 30 juin 1999.
La stratégie qui sous-tend le PREFTEC s’inscrit dans le cadre des stratégies fondamentales de développement
liées au programme d’ajustement structurel. Elle vise trois objectifs fondamentaux :
- La mise en place d’un système de formation technique et professionnelle au service de l’économie,
-
impliquant une profonde restructuration des établissements publics d’enseignement technique basée sur une
professionnalisation des formations dispensées ;
La maîtrise de la croissance des dépenses publiques consacrées à la formation technique et professionnelle et
utilisation efficace des ressources allouées ;
L'implication conséquente du secteur privé tant dans l’orientation de la politique de la formation technique et
professionnelle et l’identification des formations adaptées aux besoins des activités économiques que dans
son financement et dans la réalisation des formations.
Pour réaliser ces objectifs, le projet a été divisé en 5 grandes composantes constituées par :
1 - L’institution d’une structure de promotion et de coordination des formations techniques et professionnelles
composée :
(i) du Conseil National de la Formation Technique Professionnelle (CNFTP) dont l’objet est d’orienter la
politique sur le secteur en fonction des besoins de l’économie et des exigences de l’emploi ;
(ii) d’un fonds d’intervention dont l’objet est de contribuer au financement d’actions de formation
professionnelle entrant dans cette politique et organisées ,par les établissements tant du secteur public que
du secteur privé.
2 - Le renforcement du secteur Formation Technique et Professionnelle public qui comprend :
(i) un appui à la Direction de la Coordination des Formations et dont l’objet est de renforcer au niveau central et
provincial, la capacité de planification, de gestion e de contrôle, de contribuer à l’amélioration qualitative
des formations par un renforcement en moyens et matériels des lycées techniques et la création d’un Centre
de Ressources des Personnels des Etablissements d’Enseignement Technique et Professionnel (CERES) ;
(ii) un appui à l’Institut National de Promotion Formation (INPF), aux plans institutionnel et matériel et dont
l’objet est d’aide cet établissement dans l’accomplissement de sa mission.
3 - L’amélioration du système d’information sur les besoins et l’évolution du marché de l’emploi, par la création
d’un Observatoire National des Compétences et de l’Emploi transformé vers la fin de l'année 1996 en
Observatoire National de l'Emploi et de la Formation.
4 - Le développement de la formation du personnel administratif et des agents de l’Etat par un appui à l’Ecole
Nationale d’Administration Malgache (ENAM).
5 - Le développement de la formation agricole pour laquelle la composante prévoit une évaluation globale des
besoins et des actions à entreprendre dans le domaine.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
4
ONEF/SEEQ-SBD
1.2.4 La situation actuelle de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et les réformes
entreprises durant les 5 dernières années
Avant l'année 1992, la Formation Technique et Professionnelle a été administrée par le Ministère de
l'Enseignement Secondaire et de l'Education de Base (MINESEB). Durant cette période, elle a été délaissée au
profit de l'Enseignement Général.
Après 1992, année de démarcation, une décision de reconsidérer l'Enseignement Technique et Professionnel en
tant que moteur et levier de développement a été prise par le Gouvernement. Ainsi la Direction de
l'Enseignement Technique et Professionnel (DETP) chargée de l'Enseignement Technique et Professionnel
noyée au MINESEB fut transformée en Délégation Générale du Gouvernement à l'Enseignement Technique et
Formation Professionnelle (DGGETFP) et rattachée directement à la Primature. Dans cette optique, afin
d'intégrer l'Education et la Formation comme facteur de développement social et économique, le Gouvernement
décida d'ériger ce dispositif national en une structure indépendante en 1995. Ainsi fut créé le Ministère de
l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP).
Entre autres on peut citer ses missions :
(i) préparer et former les ressources humaines du pays en assurant une meilleure adaptation de la formation à
l'emploi, suivant les besoins à court, moyen et long terme du développement économique, tant au niveau national
que régional ;
(ii) favoriser la participation du monde professionnel, des entreprises dans l'élaboration et la mise en œuvre de la
politique gouvernementale en matière de Formation Technique et Professionnelle ;
(iii) soutenir une politique nationale de développement des ressources humaines dans le secteur de production,
basée sur la promotion de l'initiative privée et sur la décentralisation effective.
La Formation Technique et Professionnelle a pour objet de permettre à toute personne adolescente ou adulte,
individuellement ou en association, l'acquisition des compétences professionnelles correspondantes aux besoins
de l'emploi, du milieu du travail, pour différents types d'activités économiques, et l'intégration à la vie
professionnelle, à savoir :
- les activités d'emploi salarié ;
- les activités d'auto-emploi ;
- les activités d'entreprenariat.
Pour atteindre ces missions, différentes réformes ont été entreprises depuis 1994 à savoir la formation des
enseignants et personnels administratifs, la réforme dans la gestion du budget, l'organisation de diverses
formations, la mise en place de l'Office National de l'Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle Privés (ONETFOPP)
1. Formation des Formateurs
Les formateurs jouent un grand rôle dans la réalisation de la politique du Ministère. Face aux progrès
technologiques qui ne cessent pas de se développer, les formateurs ont besoin de formation continue pour
actualiser leurs acquis et compétences. Cette formation continue est assurée par le Centre des Ressources des
Personnels des Etablissements d'Enseignement Technique et Professionnel (CeRes). A titre d'exemple, des
formations en ingénierie de formation, psychopédagogie, informatique de base, affûtage, ont été offertes.
2 Décentralisation
La décentralisation favorise le développement. Aussi fut décentralisée la gestion du budget alloué à
l'Enseignement Technique et Formation Professionnelle (ETFP) et de doter les Directions Inter-régionales d'une
autonomie financière.
3 Catégorisation des établissements et Organisation de divers types de formation
Compte tenu du décret N° 97-1356 portant structure générale de l'ETFP et organisation des divers types de
formations, il est défini au sein du Ministère deux catégories d’établissement de formation technique et
professionnelle : (i).Centre de Formation Professionnelle (CFP); et (ii) Lycée Technique et Professionnel (LTP).
Quant à la formation offerte aux apprenants, trois (3) types ont été dispensés : (i) la Formation Professionnelle
Qualifiante (FPQ), (ii) la Formation Professionnelle Initiale (FPI), et(iii) la Formation Technologique Générale
(FTG).
Nous reviendrons sur ces trois types de formation dans la partie "Innovations pédagogiques" du chapitre 3.
4. Création des Associations Régionales Interprofessionnelles pour le développement de la Formation
Professionnelle (ARIF )
L'Association Régionale Interprofessionnelle pour le développement de la Formation Professionnelle(ARIF)
regroupe des employeurs, d’entreprises ou groupement d’entreprises, de groupements de producteurs,
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
5
ONEF/SEEQ-SBD
d’associations de la population rurale et urbaine exerçant des activités génératrices de revenus. L'ARIF a pour
mission de développer les activités de formation professionnelle de sa région. Elle fait émerger les besoins en
formation de ses membres en vue d’améliorer leurs niveaux de compétences dans le cadre de leurs activités
professionnelles et en organise les formations correspondantes. Ces formations pourront faire l’objet d’un
financement du FIFP géré par le Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle (CNFTP).
5. Mise en place de l'Office National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle
Privés (ONETFOPP)
Durant les cinq (05) dernières années, l'Enseignement Technique et Formation Professionnelle Privé s'est
développé. Le nombre des établissements privés augmente de plus en plus sur le territoire national. Le décret
N°99 - 021 portant création et organisation de l'Office National de l'Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle Privés montre la volonté du Ministère de renforcer ce développement.
D'après ce décret, l'ONETFOPP représente les pouvoirs publics auprès des Etablissements agréés. A ce titre il est
chargé de (i) proposer au METFP l'organisation administrative et pédagogique de l'Enseignement et de la
Formation Professionnelle Privés, (ii) répartir les subventions de l'Etat aux Etablissements d'Enseignement
Technique et de la Formation Professionnelle Privés à contrat, et d'en assurer le suivi et le contrôle de leur
utilisation, (iv) assurer la mise en œuvre des programmes et méthodes de travail des établissements
d'Enseignement technique et de la Formation Professionnelle Privés Agréés avec l'approbation du METFP
1.3. L'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle par rapport à l'offre
totale de formation
1.3.1. L'effectif des apprenants
1 - L'ETFP par rapport à l'offre total de formation
Au niveau de la demande, entre 1990 et 1997, seules année pour lesquelles des informations complètes sur les
secteurs publics et privés sont disponibles, les effectifs de l’enseignement technique et professionnel ont
augmenté de 23%, alors que dans le même temps ceux de l’enseignement général ont diminué d’environ 5%
(tableau 1).
Tableau .1 : Effectifs de l'ETFP et de l’enseignement secondaire général 1
1990-91
Enseignement technique Enseignement
et professionnel
secondaire général
Total
Part de l'ETFP
(en %)
15 174
321 772
336 946
4,5
5 480
250 858
256 338
2,1
13 112
56 416
69 528
18,9
18 592
307 274
325 866
5,7
1996-97
1er cycle b
2
ème
cycle
Total
c
Sources : MINESEB
METFP
ONCE. 1997. Répertoire des Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle de 1996.
En 1997, 18.000 élèves fréquentent l'enseignement technique et professionnel initial, soit environ 6% des
effectifs d'inscrits dans l'enseignement secondaire. Si la part de l’enseignement technique et professionnel peut
sembler modeste, elle ne paraît toutefois pas disproportionnée compte tenu du niveau de développement
économique de Madagascar.
2 - Evolution de l'effectif pour l'ETP public
Le tableau 2 ci-dessous montre que pour les Lycées Techniques et Professionnels publics, l'effectif global s'est
accru de 31% environ en huit ans. La fréquentation des filles a enregistré une hausse de 26%. Si l'on considère
l'évolution par spécialité, le secteur Industriel présente une forte augmentation de 83% suivi par le secteur
agricole avec un gain de 41%, le secteur tertiaire avec 20% et le secteur Génie Civil avec une amélioration de
15%. La non - discrimination de sexe pour l'accès aux centres de formation technique et professionnelle à
1 - Y compris les effectifs de l’enseignement public et ceux de l’enseignement privé.
- La rubrique « 1er cycle » se réfèrent au secondaire 1er cycle de l’enseignement général, aux CFP du secteur public et aux
établissements assimilés à ceux-ci du secteur privé.
- La rubrique « 2ème cycle » désigne le secondaire deuxième cycle de l’enseignement général, les LTP et les établissements du
secteur privé assimilés à ces derniers.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
6
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Madagascar a favorisé l'intérêt des jeunes filles malgaches pour l'ETP. En effet, en huit ans, la fréquentation des
filles dans les LTP publics a enregistrée une amélioration notable surtout pour le secteur Industriel avec une
Tableau .2 :
Répartition des élèves de l'enseignement technique et professionnel selon le sexe et les secteurs
(établissement public seulement )
1991-1992
1998-1999
SECTEURS
Total
Filles
Total
Filles
CFP
Génie Civil
378
267
832
150
Industriel
386
311
783
598
Tertiaire
-
-
59
59
Ensemble
1212
578
1674
807
LTP
Génie Civil
3003
500
3446
432
Industriel
1326
139
2431
215
Tertiaire
2110
1168
2528
1636
Agricole
51
25
72
17
Ensemble
6490
1832
8477
2300
Source : Direction de la Planification du METFP.
hausse de 55% et le Tertiaire avec 40% d'augmentation. Même si le secteur Génie Civil a rencontré une légère
baisse de 14 %, la présence des filles dans les LTP n'est pas négligeable car elle représente 27% de l'effectif total
durant l'année de formation 1998-1999.
En terme d'effectif global, comme le montre le graphe 1, le secteur Génie Civil attire beaucoup les jeunes
malgaches. En effet depuis l'année de formation 1991-1992 jusqu'en 1998-1999, c'est ce secteur qui présente le
plus d'effectif inscrit. Cet état des choses est dû à la mise en place du secteur Génie Civil dans presque 90 % des
établissements de formation publics existants à Madagascar, et à la réhabilitation de tous les LTP publics par le
projet PREFTEC. Le secteur agricole se trouve au dernier rang avec 72 apprenants inscrits dont 17 filles. Cette
situation s'explique par le fait qu'il n'y a qu'un seul Lycée Technique Agricole à Madagascar. La création de
nouveau centre de formation pour ce secteur devrait être considéré comme priorité des priorités du fait que 80 %
des actifs occupés malgaches se trouvent dans l’agriculture. Pour les Centres de Formation Professionnelle, qui
équivalent à la formation secondaire du premier cycle, l'effectif des apprenants inscrits dans le secteur Génie
Civil a connu un boum considérable. En huit ans le nombre des inscrits a subi une augmentation de 120% et
103% pour le secteur industriel. Cet état de fait est dû surtout la réhabilitation et à la dotation en matériels de
nombreux centres qui étaient en veilleuse auparavant. Si la présence des filles dans le secteur industriel atteint le
taux de 76%, ceci vient du fait que dans les CFP les filières qui attirent beaucoup les filles comme, l'art décoratif
sculpture, la confection / tissage, le tailleur / tricot / crochet / tapis de laine, la coupe - couture - broderie, et
l'hôtellerie figurent dans ce secteur.
Graphe 1 : Evolution des effectifs inscrits dans les LTP publics de 1991 à 1999
4000
3500
3000
2500
EFFECTIF DES
APPRENANTS
2000
1500
1000
500
0
Génie Civil
Industriel
Tertiaire
Agricole
SPECIALITE
1991-1992
1998-1999
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
7
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1.3.2 - Répartition des effectifs de l'ETP public
A la lumière du tableau 3, il apparaît que durant l'année de formation 1998-1999, presque 42% des apprenants
font leurs études dans la province d'Antananarivo alors que la Province d'Antsiranana n'enregistre que 8 %. Ces
disparités sont occasionnées par le fait que 33 % des établissements sont en place dans la province
d'Antananarivo, et surtout dans la capitale. L'encadrement y offert est plus adéquat que celui des autres
Provinces.
Tableau .3 : Récapitulation de l'effectif des apprenants tout secteur confondu dans les LTP par province et
par année d'étude en 1998- 1999
1ère année
2ème année
3ème année
Ensemble
Province
Total
Fille
Total
Fille
Total
Fille
Total
Fille
Antananarivo
967
293
837
259
1739
611
3543
1163
Antsiranana
232
73
198
70
239
52
669
195
Fianarantsoa
448
134
369
106
409
96
1226
336
Mahajanga
323
55
228
32
251
34
802
121
Toamasina
466
85
383
57
383
62
1232
204
Toliara
382
190
312
132
234
78
928
400
MADAGASCAR
2818
830
2327
656
3255
933
8400
2419
Source : Direction de la Planification du METFP
Si l'on considère cette répartition par spécialité, il apparaît qu'en 1997-1998, comme le montre le tableau 4, dans
le secteur industriel, c'est l'électrotechnique qui intéresse beaucoup les jeunes malgaches avec 31,1% de l'effectif
Tableau .4 : Répartition des effectifs par type d'établissement, par secteur et par spécialité en 1997-1998
TYPE
SECTEUR
INDUSTRIEL
LTP
PUBLICS
GENIE CIVIL
TERTIAIRE
CFP
PUBLICS
SPÉCIALITÉ / METIER
Mécanique automobile
Métaux en feuille
Mécanique générale
Electrotechnique
Electronique
Maintenance d’engins et de matériels agricoles
SOUS-TOTAL
Ouvrages bois
Ouvrages métalliques
Travaux publics
Bâtiments et travaux publics
Bâtiment
SOUS-TOTAL
Techniques de secrétariat
Techniques de gestion
Techniques de commerce
SOUS-TOTAL
TOTAL LTP PUBLICS
Coupe et couture, broderie
Coupe et couture
Confection
Tailleur
Imprimerie
Art décoratif sculpture
Charpenterie
Ebénisterie marqueterie
Froid
Ouvrages bois
Ouvrages métalliques
Bâtiment travaux publics
TOTAL CFP PUBLICS
TOTAL
525
95
505
595
143
50
1913
609
552
398
844
415
2818
273
1547
192
2012
6743
112
343
27
28
43
24
84
25
20
47
8
49
810
DONT
FILLES
2
14
28
17
6
67
27
24
53
150
75
329
251
996
103
1350
1746
99
251
27
3
12
0
0
0
0
0
0
8
400
Source : Direction de la Planification du METFP
total, suivi de la mécanique automobile 27,4% et la mécanique générale 26,4%. Pour le secteur Génie Civil, c'est
la spécialité Bâtiment et Travaux Publics qui vient en tête (30%), puis les spécialités Ouvrage Bois (21,6%) et
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
8
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Ouvrage Métallique (19,6%). Quant au secteur Tertiaire, c'est la spécialité Techniques de Gestion qui vient
largement en première position avec 76,9% de l'effectif total, alors que les spécialités Techniques de secrétariat
et techniques du commerce ne représentent respectivement que 13,6% et 9,5% seulement.
Pour le cas des CFP, c'est le métier Coupe et Couture qui tient la tête de file avec 42,3% secondé par la Broderie
avec 13,8%. Si nous analysons maintenant la fréquentation des filles dans les Centres de Formation Technique et
Professionnelle publics, il apparaît qu'en 1997-1998, c'est dans les CFP que la proportion des filles domine avec
49,4% de l'effectif total contre 27,9% seulement dans les LTP.
1.3.3. - Les différences entre genres
Comme dans la plupart des pays en développement, le taux de participation des filles à l'enseignement technique
et professionnel est très inférieur à celui des garçons : 6% seulement des jeunes filles qui poursuivent des études
secondaires de second cycle sont inscrites dans des formations techniques, alors que cette proportion est de 13%
pour les garçons2. Mais les différences entre genres sont plus accentuées si l'on veut bien considérer les filières
sur lesquelles se portent les préférences des uns et des autres. Pour ne prendre que le cas de l’enseignement
public pour lequel les données sont disponibles (tableaux 2 et 3), alors que la très grande majorité des jeunes
filles (65% en 1998 dans les LTP) suivent des formations de type tertiaire, une très forte proportion de garçons
choisit des formations dans le secteur du génie civil ou de l’industrie (84% en 1998 dans les LTP). Depuis 1990,
on observe toutefois que les filles sont proportionnellement plus nombreuses à choisir des filières considérées
comme « masculines ». Si cette nouvelle tendance peut attester d'une plus faible discrimination des femmes sur
le marché du travail, elle peut aussi indiquer que de plus grandes opportunités d'emploi leurs sont offertes, en
raison notamment du manque de main d'œuvre qualifiée dans certains métiers jusque là traditionnellement
réservés aux hommes.
1.4. L'Enseignement Technique, la Formation Professionnelle et le marché du travail
Cette partie est essentiellement tirée des résultats de l'Enquête Prioritaire auprès des Ménages 1999 (EPM)
réalisée par la Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) publiés au
mois d'août 2000.
1.4.1. Population en âge de travailler et population active
L’examen de l’offre de travail permet d’apprécier l’impact des politiques de réforme économique et de
l’ajustement structurel sur le marché et les conditions de travail, ainsi que sur la qualification des actifs.
1 - Concepts et définitions
En référence au concept économique de production, tel qu’il est défini comptes nationaux, l’activité a pour objet
de produire des biens et services, marchands ou non, moyennant un salaire ou un traitement, en espèces ou en
nature (emploi salarié), ou en vue d’un bénéfice ou d’un gain familial (emploi non salarié).
Sont classés dans la population en âge de travailler (ou population potentiellement active), tous les individus
âgés de 7 ans et plus, quelque soit leur situation vis-à-vis du marché de travail au cours des 12 derniers mois
précédant l’enquête.
La population active regroupe les individus en âge de travailler insérés dans le marché du travail, contrairement
à la population inactive qui comprend les personnes dépourvues d’emploi et qui n’en recherche pas.
Un chômeur est toute personne en âge de travailler répondant simultanément au cours des 7 derniers jours
précédant l’enquête, aux 4 conditions suivantes :
- ne pas avoir d’activité professionnelle ;
- rechercher un emploi ;
- entreprendre des démarches pour la recherche d’emploi ;
- être disponible pour occuper un emploi.
Dans une population donnée, le taux d’activité se définit comme étant le rapport des actifs de la population
considérée et de la population en âge de travailler.
Le taux de chômage désigne le rapport du nombre de chômeurs à l’ensemble de la population active, compte
tenu de la situation au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête.
2 Faute de données exhaustives, ces pourcentages rapportent uniquement les élèves de l'enseignement technique et
professionnel du secteur public aux effectifs totaux d'élèves qui poursuivent des études secondaires, que ceux-ci soient
inscrits dans le secteur public ou dans le secteur prive.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
9
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2 - Population en âge de travailler
Elle comprend 11 297 752 individus, soit 77,2 % de la population nationale et se répartit comme suit : .province
d'Antananarivo 28,7%, Fianarantsoa 18,9%, Toamasina 15,4%, Toliara 15,3%, Mahajanga 13,1% et Antsiranana
8,6% comme le montre le tableau 5.
Tableau .5 : Caractéristiques socio-démographiques de la population en âge de travailler
Faritany
Part dans la
Rapport de
population
masculinité
totale (%)
Age moyen
en année
Agés de 50
ans et plus
(%)
Agés de
Résidant en
Effectif
moins de 20 milieu rural
total
ans (%)
(%)
Antananarivo 79,3
0,989
28,1
12,8
41,7
69,7
3 240 230
Fianarantsoa
78,1
0,939
28,4
14,0
40,8
83,2
2 134 386
Toamasina
76,6
1,010
27,9
13,6
40,6
76,6
1 737 069
Mahajanga
73,8
0,976
27,0
11,9
43,8
78,1
1 478 860
Toliara
75,7
0,927
27,3
13,9
42,6
74,9
1 731 906
Antsiranana
77,7
1,003
27,9
14,5
44,8
82,6
975 301
Madagascar 77,2
0,972
27,9
13,3
42,1
76,4
11 297 752
Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT)
Au niveau de chaque Faritany, le pourcentage des individus en âge de travailler par rapport à l’ensemble des
individus du même province se répartit de la façon suivante : province d'Antananarivo 79,3%, Fianarantsoa
78,1%, Toamasina 77,7%, Toliara 76,6%, Mahajanga 75,7% et Antsiranana 73,8%.
Près des 3/4 (76,4 %) de la population en âge de travailler résident en milieu rural, contre seulement 23,6 % en
milieu urbain comme le montre la répartition ci-dessous :
- 5,7 % pour la Capitale
- 5,1 % pour les autres Grands Centres Urbains
- 12,8 % pour les Centres Urbains Secondaires
- 76,4 % en Milieu Rural
En milieu rural, les individus en âge de travailler représentent 75,9 % de la population. Par contre, en milieu
urbain, ils constituent 81,9 % de la population.
En ce qui concerne le milieu urbain, le poids de la population potentiellement active dans la population totale est
de :
- 84,7 % pour la Capitale,
- 81,5 % pour les autres Grands Centres Urbains,
- 81,1 % pour les Centres Urbains Secondaires.
Les femmes sont légèrement majoritaires dans la population en âge de travailler (50,7 % de proportion). Mais
l’écart est globalement significatif en milieu urbain :
- 53,3 % pour la Capitale,
- 52,2 % pour les autres Grands Centres Urbains.
Par contre, dans les Province de Toamasina et Antsiranana, on trouve plus d’hommes que de femmes en âge de
travailler avec des rapports de masculinité respectifs de 1,010 et 1,003.
Les individus en âge de travailler du sexe masculin représentent 77,0 % de la population masculine totale. Ceux
du sexe féminin représentent 77,5 % de la population féminine totale.
La population en âge de travailler est relativement jeune. L’âge moyen est de 27,1 ans. Plus de 42 % ont moins
de 20 ans. Et la proportion des individus de 50 ans et plus tourne autour de 13 %.
3 - Population active
L’analyse de la population active se rapporte à la situation, vis-à-vis de l’emploi au cours des 12 derniers mois,
des individus de 7 ans et plus insérés dans le marché du travail : les actifs occupés et les actifs qui recherchent un
emploi (actifs non occupés ou actifs en quête d’un premier emploi).
La population active compte 7 653 900 personnes. Elle représente 52,3 % de la population totale (tableau 6).
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
10
ONEF/SEEQ-SBD
Tableau .6 :
Faritany
Caractéristiques socio-démographiques de la population active
Part dans la
Agés de 50 Agés de
Rapport de Age moyen
population
ans et plus moins de
masculinité en année
totale (%)
(%)
20 ans (%)
Résidant
en milieu
rural (%)
Effectif
total
Antananarivo 51,1
1,23
39,9
13,4
25,4
73,8
2 089 053
Fianarantsoa
51,0
1,26
30,8
13,9
28,9
86,1
1 395 682
Toamasina
54,3
1,13
31,5
15,3
26,6
82,6
1 229 930
Mahajanga
55,2
0,98
29,8
12,5
31,5
83,6
1 107 078
Toliara
53,5
1,05
30,6
15,7
29,7
78,3
1 224 579
Antsiranana
48,4
1,089
34,4
19,1
20,8
85,5
607 553
Madagascar 52,3
1,141
31,3
14,5
27,4
80,1
7 653 875
Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT)
Près de 80 % de la population active résident en milieu Rural. En effet, si l'on considère la part de la population
active dans la Capitale, dans les Grands Centres Urbains, les Centres Urbains Secondaires et le Milieu Rural, elle
se présente comme suit :
- Capitale : 4,7 %
- autres Grands Centres Urbains : 3,8 %
- Centres Urbains Secondaires : 10,9
- Milieu Rural : 80,6 %
Le pourcentage de la population active par province se répartit de la façon suivante : province d'Antananarivo
27,3%, Fianarantsoa 18,2%, Toamasina 16,1%, Toliara 16,0%, Mahajanga 14,5% et Antsiranana 7,9%
Le pourcentage des actifs par rapport à l’ensemble des individus du même Province est le plus faible dans la
Province d’Antsiranana (48,4 %). Les actifs ruraux constituent 54,2 % de la population rurale. En milieu Urbain,
les actifs valent 45,7 % de la population.
Le poids de la population potentiellement active dans la population totale est de :
- 47,4 % pour la Capitale,
- 41,7 % pour les autres Grands Centres Urbains,
- 46,8 % pour les Centres Urbains Secondaires.
Les hommes sont largement majoritaires dans la population active avec une proportion de 53,3 % contre 46,7 %
pour les femmes.
Cependant, cette situation s’est inversée pour la Province de Mahajanga où les femmes actives sont plus
nombreuses que les hommes actifs : 50,4 % contre 49,6 %.
L’âge moyen de la population active est de 31,3 ans. Plus de 27 % ont moins de 20 ans. La proportion des
individus de 50 ans et plus est de 14 %. Le poids des jeunes actifs est plus important en milieu Rural qu’en
milieu Urbain. Si l’âge moyen des actifs est de 34,0 ans en milieu Urbain, cela tombe à 30,7 ans en milieu Rural.
Plus de 30 % des actifs ruraux ont moins de 25 ans.
4 - Profil du taux d’activité
Le taux d’activité fournit des indications sur l’importance relative des actifs par rapport à l’ensemble de la
population en âge de travailler.
Sur une population en âge de travailler de 11 297 750 personnes., Madagascar compte 7 653 900 actifs, soit un
taux d’activité global de 67,7 %. Le taux d’activité a augmenté de 5,6 points par rapport à 1997.
Le taux d’activité le plus élevé appartient à la Province de Mahajanga (74,9 %). Pour les autres provinces, ce
taux est de :
- Toamasina : 70,8 %
- Toliara : 70,7 %
- Antananarivo : 64,5 %
- Antsiranana : 62,3 %
- Fianarantsoa : 65,4 %
L’insertion des individus dans le marché du travail est plus importante en milieu Rural avec un taux d’activité de
71,4 % contre 55,9 % en milieu Urbain et 51,1 % dans les Grands Centres Urbains en dehors de la Capitale.
Les actifs masculins enregistrent un taux d’activité plus élevé comparativement à celui des actifs féminins : 73,2
% contre 62,4 %. L’écart le plus important revient à la Province de Fianarantsoa : 75,4 % pour les hommes et
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
11
ONEF/SEEQ-SBD
56,0 % pour les femmes. Il est pratiquement insignifiant pour la Province de Mahajanga : 75,2 % pour les
hommes contre 74,6 % pour les femmes.
On observe une forte insertion des jeunes actifs dans le marché du travail. Le taux d’activité pour les moins de
15 ans atteint près de 33 % : soit aux environs de 1 064 350 sur 3 255 000 enfants. Le taux s’établit à 69,2 %
pour la tranche d’âge de 15 à 20 ans pour atteindre le niveau le plus élevé de 90,4 % pour la tranche d’âge de 45
à 50 ans. Il baisse progressivement pour les tranches d’âge supérieures.
Selon le « quintile » de dépenses des ménages, l’analyse du taux d’activité montre que les individus en âge de
travailler issus des ménages pauvres s’insèrent plus massivement dans le marché du travail que ceux des
ménages relativement riches : 74,6 % pour les ménages les plus pauvres contre 61,9 % pour les ménages les plus
riches.
1.4.2 - L'Emploi
1 - Structure des emplois par branche d'activités
Les activités principales se répartissent en 11 branches d’activités :
- Agriculture, sylviculture, élevage, pêches, chasse, autres activités du secteur primaire,
- Activités de fabrication ou de transformation,
- Bâtiments et Travaux Publics (BTP),
- Commerce,
- Transport,
- Poste et Télécommunication (PTT),
- Banques et Assurances,
- Education Privée,
- Santé Privée,
- Administration Publique,
- Autres services.
La structure des emplois par branche d'activité et par province est ventilée dans le tableau 8 ci-après. En milieu
Urbain, si l’on considère la structure des emplois par Branche d’activités, 62 % des actifs occupés travaillent
pour d’autres branches que celle de l’Agriculture.
Tableau .7 : Structure des emplois par branche d’activités et par province en %
Province
Antananarivo Fianarantsoa Toamasina Mahajanga Toliara
Antsiranana
Branche d’activités
Agriculture
65,4
72,8
84,4
85,6
78,5
86,5
Industries et Fabrication
9,9
2,4
3,3
3,0
3,2
3,0
BTP
1,5
0,2
0,2
0,7
0,2
0,4
Commerce
8,5
3,8
6,2
4,5
6,4
2,6
Transport
2,1
0,5
1,4
0,4
0,6
0,5
PTT
0,2
0,2
0,1
0,0
0,1
0,1
Banques et Assurances
0,2
0,1
0,1
0,0
0,1
0,1
Education Privée
0,6
0,2
0,3
0,2
0,2
0,2
Santé Privée
0,2
0,0
0,2
0,1
0,2
0,1
Administration Publique 3,0
2,7
1,8
1,9
3,3
2,7
Autres services
8,4
17,1
2,0
3,6
7,2
3,8
Madagascar
100
100
100
100
100
100
Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT)
Dans la Capitale, moins de 9 % des travailleurs exercent à titre principal une activité agricole. Quatre branches y
sont particulièrement attrayantes : (i) les activités de Fabrication ou de Transformation 29,6 %, (ii) le Commerce
22,0 %, (iii) les Autres services 19,2 %, et (iv) l’Administration Publique 7,3 %. Le graphe 2 suivant illustre la
synthèse de la répartition de ces activités.
Le terme industrie indique les activités de fabrication et de transformation. Les activités commerciales, les autres
services ainsi que l'administration publique sont regroupés sous l'appellation services.
Dans les autres Grands Centres Urbains, les activités agricoles occupent près du tiers des actifs, pour autres
occupations, la répartition de la population active se présente de la manière suivante : activités commerciales
17,5%, activités de fabrication et de transformation 13,8%, autres services 13,6%, administration publique 9,6%.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
12
ONEF/SEEQ-SBD
Graphe 2 : Structure par branche d’activités des emplois selon le milieu
%
80
70
60
50
40
30
20
10
00
Grands
Centres Urbains
Capitale
Agriculture
Centres Urbains
Secondaires
Industries
Milieu Rural
Services
2 - Structure des emplois par niveau d'instruction
Comme le montre le tableau 8, plus le niveau d’instruction est élevé, moins les actifs s’intéressent à l’agriculture.
Tableau .8 : Structure de l’emploi par branche d’activité et selon le niveau d’instruction des actifs en %
Branche d’activité
Sans instruction Niveau primaire
Niveau
secondaire
Niveau
universitaire
Ensemble
Agriculture
88,1
76,2
39,1
20,5
76,5
Industries de fabrication
1,7
5,7
12,9
11,0
4,9
BTP
0,1
0,7
1,6
8,7
0,6
Commerce
2,5
7,2
12,7
8,7
5,9
Transport
0,2
1,3
3,3
2,8
1,1
PTT
0,0
0,6
0,7
0,7
0,1
Banques et Assurances
0,0
0,1
0,5
2,3
0,1
Education privée
0,0
0,0
2,6
6,6
0,4
Santé privée
0,0
0,1
0,7
3,9
0,1
Administration publique
0,1
1,0
17,2
24,0
2,6
Autres services
7,3
7,7
8,7
10,8
7,7
Madagascar
100
100
100
100
100
Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT)
Près de 88 % des actifs occupés non instruits sont concentrés dans la branche de l’Agriculture. Cette proportion
diminue de 76 % pour ceux qui ont un niveau d’enseignement Primaire, à seulement 21 % pour ceux du niveau
Universitaire, en passant à 39 % pour le niveau Secondaire. Les actifs qui ont atteints le niveau Universitaire
sont davantage attirés par l’Administration Publique (24 %), les activités de Fabrication ou de Transformation
(11 %) et les Autres Services (11 %).
1.4.3 - Le Chômage
Le terme de chômeur s’applique à toute personne en âge de travailler répondant simultanément au cours des 7
derniers jours précédant l’enquête, aux 4 conditions suivantes :
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
13
ONEF/SEEQ-SBD
- ne pas avoir d’activité professionnelle,
- rechercher un emploi,
- entreprendre des démarches pour la recherche d’emploi,
- être disponible pour occuper un emploi.
1 - Situation de l’emploi
Dans l’ensemble, on dénombre 7 653 875 d’actifs pour un effectif de 11 297 7523 individus en âge de travailler,
soit un taux d’activité global de 67,7 %4. On enregistre un écart de 14 points entre le taux d’activité des hommes
(69,3%) et celui des femmes (55,1%).
Le taux d’activité le plus élevé est atteint par la Province de Mahajanga avec 74,9%. Pour les autres provinces,
ce taux est de 70,8 % pour Toamasina, 70,7 % pour Toliara, 64,5 % pour Antananarivo, 65,4 % pour
Fianarantsoa et 62,3 % pour Antsiranana.
Ce taux varie fortement avec l’âge des individus. Si pour les actifs de moins de 15 ans, seulement moins de 26 %
sont insérés dans le marché du travail, plus de 61 % appartiennent à la tranche d’âge 15 à 20 ans, le taux
d’activité atteint le niveau maximum pour la tranche d’âge 45 à 49 ans avec 87,4 %.
L’insertion dans le marché du travail est très précoce en milieu Rural, contrairement à ce qui se produit en milieu
Urbain.
Le taux d’activité des enfants de 7 à 15 ans augmente à mesure que le niveau d’urbanisation diminue :
- 2,7 % dans la Capitale
- 6,8 % pour les autres Grands Centres Urbains
- 11,4 % dans les Centres Urbains Secondaires
- près de 31,1 % en milieu Rural
2 - Taux de chômage
Le taux de chômage permet d’apprécier le volume de la demande d’emploi non satisfaite sur le marché du
travail. Pour l’ensemble du pays, on compte environ 200 000 chômeurs, soit un taux de chômage qui se situe à
2,8 %. Ce sont plutôt les jeunes actifs qui ont des difficultés pour trouver un emploi.
Le taux le plus élevé s’observe au niveau de la tranche d’âge 15 à 20 ans (6,9 %), puis la tranche d’âge de 20 à
25 ans (5,8 %). Près de 58 % de l’ensemble des chômeurs appartiennent à ces tranches d’âge et plus de 70 % des
chômeurs ont moins de 25 ans.
Le taux de chômage diffère de façon significative entre les hommes (2,3%)et les femmes (3,5%). Si l'on
considère le taux de chômage par province, c'est la province d'Antananarivo qui vient en tête avec 5,2%, suivie
par Fianarantsoa 2,7%, Antsiranana 2,5%, Toamasina 1,7%, Mahajanga 1,5%, et enfin Toliara avec un taux de
chômage de 1,3% comme le montre le tableau 9.
Tableau .9 : Caractéristiques socio-démographiques des chômeurs
Taux de
chômage
(%)
Antananarivo 5,2
Rapport de
masculinité
Age moyen
en année
0,865
Fianarantsoa
2,7
Toamasina
22,2
Agés de 50
ans et plus
(%)
1,2
Agés de
moins de 20
ans (%)
41,2
Résidant en
milieu rural
(%)
59,2
102 587
0,617
19,8
0,0
53,2
72,2
33 359
1,7
0,518
20,9
0,8
55,7
61,4
20 389
Mahajanga
1,5
1,030
25,4
0,0
36,9
25,1
15 944
Toliara
1,3
1,107
23,8
1,4
27,8
29,2
14 411
Antsiranana
2,5
1,356
22,6
0,0
51,2
49,3
13 279
Ensemble
2,8
0,828
22,1
0,8
44,0
56,1
199 969
Province
Effectif total
Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT)
3 Voir tableaux 5 et 6
4 Rapport entre population active et population en age de travailler
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
14
ONEF/SEEQ-SBD
En milieu Rural, le taux de chômage n’est que de 2,0 % alors qu’en milieu Urbain il atteint 6,6 %. En milieu
rural, le taux de chômage du sexe masculin est de 1,4 % contre 2,6 % pour celui du sexe féminin. En milieu
urbain : 6,2 % pour les hommes et 7,2 % pour les femmes
La situation de chômage diminue au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la Capitale :
- 10,4 % dans la Capitale,
- 7,5 % dans les autres Grands Centres Urbains,
- 4,5 % dans les Centres Urbains Secondaires.
L’analyse du taux de chômage selon le quintile de dépenses des ménages montre que les actifs des ménages
pauvres acceptent moins d’être en situation de chômage par rapport à ceux des ménages relativement riches :
- 4,4 % chez les ménages plus riches
- 2,0 % chez les ménages plus pauvres
3 - Caractéristiques des chômeurs
En majorité, les chômeurs sont constitués par des jeunes dont l’âge moyen est de 22 ans (.58% pour la tranche
d'âge entre 15 et 25 ans). Cet âge moyen des chômeurs varie peu suivant le milieu : 21,3 ans en milieu Rural,
22,2 ans dans la Capitale et 24,2 ans pour les autres Grands Centres Urbains.
Le niveau d'instruction influe beaucoup sur la situation de chômage. En effet :
-
84 % des chômeurs sont sans instruction ;
62% du niveau Primaire ;
13% du niveau Secondaire, et ;
3% du niveau Universitaire.
Si l'on regarde maintenant le lieu de résidence des chômeurs, il apparaît que plus de la moitié des chômeurs se
trouvent dans la Province d’Antananarivo avec 51,3 %, 16,7 % résident dans la province de Fianarantsoa, 10,2 %
dans celle de Toamasina, 8,0 % dans celle de Mahajanga, 7,2 % dans celle d'Antsiranana et 6,6% dans la
province de Toliara.
1.4.4 - Les besoins en formation
1 - Les demandes émanant des entreprises
Selon l’enquête sur les besoins en formation et en information des entreprises (cf. tableau 11 ci-dessous), réalisée
en septembre 1998 par CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF, auprès de 708 entreprises dont 60% se trouvent à
Tananarive ; les demandes de formations exprimées par les entreprises surtout :
-
l'informatique
le management et l'organisation d’entreprise
la technique de communication et
la langue française.
Il faut noter cependant que selon l’ONUDI (enquête sur les besoins des entreprises industrielles à Madagascar,
août 1997), les entreprises industrielles ont surtout besoin des formations en techniques spécifiques de
production. Globalement 72% des chefs d’entreprise estiment que les efforts de formation continue devraient
porter en priorité sur les techniques spécifiques de production.
Les résultats de ces deux enquêtes ne semblent pas converger. Ceci vient du fait que l’enquête de l’ONUDI est
surtout axée sur les besoins des entreprises en matière de personnel qualifié, alors que celle réalisée par
CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF est orientée sur les besoins en formation du personnel déjà en poste dans les
entreprises du secteur moderne.
2 – Différenciation à travers les catégories socioprofessionnelles
Selon toujours la même enquête CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF, les chefs d’entreprises sont prêts à investir
davantage pour leurs cadres que pour leurs employés (exception faite pour les formations en technique de
production où plus de 30% des techniciens et ouvriers auraient besoin de perfectionnement et de recyclage
technique). Le tableau 10 ci-dessous montre la structure des demandes potentielles de formation selon les
catégories socioprofessionnelles.
Les chefs d’entreprise hésitent à s’engager dans des plans de formation de longue durée. L’absence prolongée
d’une partie du personnel représente un coût en entraînant des perturbations dans le fonctionnement des services,
voire des risques d’évasion du personnel formé vers la concurrence. Les chefs d’entreprises préfèrent les
formations courtes, éventuellement pour des formations de moyenne durée, mais rarement pour des formations
longues.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
15
ONEF/SEEQ-SBD
Tableau .10 : Les besoins en formation exprimés par les entreprises
TYPE DE FORMATION SOUHAITEE
POUR L'ENCADREMENT
FONCTIONS
% des
Intitulé formation
réponses
Techniques de production
18%
PRODUCTION
Informatique
16%
Spécialisations diverses
13%
8%
Maintenance
Management/organisation
6%
Commercialisation/marketing 4,50%
Electronique
4%
Langue anglaise
4%
Gestion de la production
3,50%
2%
Langue française
Normes
2%
Informatique
27%
ADMINISTRATION
Management/organisation
15%
Administration/formalités
13%
Communication./rel.élations 7%
Publiques
Langue française
6%
Paie/gestion du personnel
5,50%
Comptabilité
5%
Techniques administratives
3%
2%
Droit
Marketing
1,50%
1%
Système d'information
Comptabilité
25%
GESTION
Informatique
18%
Management/organisation
14%
Gestion financière prévisionnelle 5,50%
Langue française
5,50%
PERSONNEL
MARKETING
ACHAT/STOCKS
Gestion du personnel
Informatique
Techniques/gestion personnel
Ressources humaines
Management/organisation
Communication
Maintenance (informatique)
Langue française
Comptabilité
Marketing
Commercialisation
Spécialisations/techniques
Informatique
Communication
Bureautique
Management
25%
13%
10%
10%
6%
4%
4%
4%
2%
37%
23%
9%
6%
5%
4%
2%
Gestion des stocks
Approvisionnement
Informatique
Techniques/spécialisations
Marketing
Communication
30%
20%
10%
7%
6%
3%
POUR L'EXECUTION
Techniques de production
Maintenance
Spécialisations diverses
Informatique
Organisation/management/gestion
Techniques d'accueil/communication
Langue anglaise
Langue française
Menuiserie
Normes
Coupe Couture
Informatique
Secrétariat
Comptabilité
Bureautique
Langue française
Paie/gestion personnel
Accueil/communication
Maintenance (informatique)
% des
réponses
27%
12%
10%
10%
6,50%
4,50%
4,50%
4%
2,50%
2%
2%
44%
12%
8%
7%
6,50%
4%
3%
2%
Comptabilité
Informatique
Droit/fiscalité
Langue française
45%
28%
8%
5%
Informatique
Spécialisations, techniques, bureautique
Langue française
Droit, code du travail
Gestion du personnel
Comptabilité
Organisation d'entreprise
Technique d'accueil
Maintenance
Commercialisation
Marketing
Spécialisations/techniques
Communication
Bureautique
Langue française
Informatique
Comptabilité
Gestion des stocks
Approvisionnement
Informatique
Techniques/spécialisations
Marketing
Bureautique
Droit
27%
16%
12%
8,50%
6%
6%
4%
2,50%
2%
22%
18%
14%
13%
4%
4%
3%
3%
27%
20%
12%
10%
7%
3%
2%
Intitulé formation
Source : BASQUIN Chantal.1999. Les besoins en formation et en information des entreprises, Rapport d’enquête, synthèse.
CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF(s). Antananarivo, Editions du CITE.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
16
ONEF/SEEQ-SBD
1.4.5 - La réponse du système aux demandes de formation exprimées par le secteur de production
Selon l'objectif de la réforme entreprise sur le sous secteur de l'ETFP, la formation technique et professionnelle
doit être adaptée à l'emploi. Aussi, des actions ont été menées.
Pour mieux adapter l'offre de formation publique, il a été mis en place au sein des établissements (LTP et CFP),
les formations professionnelles qualifiantes qui ont pour objet de former le personnel des entreprises et les
personnes en auto-emploi.
Ainsi, le nombre des personnes qui ont bénéficié de FPQ passe de 222 en 1996, à 749 en 1997, à 971 en 1998 et
à 2067 en 1999. Pour l'année 1999, la majorité des formés se trouvent dans le BTP(14%), la Mécanique
Automobile (13%), et l'Informatique (10%). Au CeRes, la formation des Conseillers Techniques Spécialisés a
été réalisée en collaboration avec le BIT et l'AFPA, ainsi que la formation des Gestionnaires d'établissement.
Pour une meilleure expression des demandes de formation des entreprises et pour que celles - ci intègrent la
formation professionnelle dans leur stratégie de développement, le CNFTP a contribué à l'élaboration de plan de
formation au niveau des entreprises, des groupes d'entreprises et même de branche ou secteur d'activité qui s'est
traduite par la mise en œuvre des 638 sous-projets de formation au profit de 18 277 personnes dont 25% sont des
femmes. Il faut noter cependant, que l'emploi et la formation n'ont pas eu un effet régulateur l'un sur l'autre car
(i) d'une part, les besoins exacts, en spécialités et en effectifs du secteur productif restent imprécis. Fournir les
informations sur le marché du travail est la responsabilité de l'Observatoire National de l'Emploi et de la
Formation, mais sa mise en place tardive ne lui a pas permis de mener davantage des études y afférentes (ii)
d'autre part, une certaine rigidité de l'offre de formation publique est encore constatée. En effet, malgré la
création des Groupements des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle, la participation du
secteur productif à l'identification des besoins de formation et à l'élaboration des programmes de formation est
encore au stade embryonnaire.
1.4.6 - Le passage vers le marché du travail
Les données permettant d'apprécier cet indicateur d'efficacité ne sont pas disponibles. En effet, il n'existe pas au
niveau des établissements un système de suivi de l'insertion des sortants. Par ailleurs, l'évaluation de la formation
par le biais du suivi des formés incombe à l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation. Mais des
contraintes financières entrave jusqu'à maintenant la réalisation de cette fonction
On peut noter toutefois, que selon l'analyse faite sur les données de l'enquête sur l'emploi et le chômage réalisée
par RAMILISON Eric, INSTAT - Projet MADIO, en 19975 et publié en 2000, 45.3% des anciens élèves de
l'ETFP ont trouvé un emploi stable moins d'un an après leur sortie du système de formation dans l'agglomération
d'Antananarivo ; et la durée moyenne d'attente du premier emploi stable pour un sortant de l'ETFP est de 14,7
mois, c'est à dire légèrement supérieure à celle des sortants de l'enseignement supérieur qui est de 13,7 mois.
1.4.7 - L'emploi et les salaires des diplômés
1 – Emploi des sortants
Selon le rapport d’évaluation des formés des ETFP, réalisé par la Direction de la Coordination des Formations
du METFP à partir des enquêtes effectuées auprès des 233 entreprises (dont 39 à Antananarivo) en 1998 ; les
postes occupés suivant les diplômes des sortants des ETFP se présentent comme suit :
a) Cas des entreprises privées de type formel
Les titulaires de CFE-FP1 sont employés en qualité de simple ouvrier et ceux de CFE-FP2 en qualité d'ouvrier
spécialisé de référence OS1 Les titulaires de BAE (Brevet d’Agent d’Exécution) sont employés en qualité
d'ouvrier spécialisé de référence OS2. Les titulaires de BT(Brevet Technique) sont employés en qualité
d'ouvrier professionnel de référence OP1. Les titulaires de BACC /technique sont employés en qualité d'ouvrier
professionnel de référence OP2 ou OP3. Les titulaires de BTS ou autres références supérieures au BACC sont
utilisés en qualité de chef de service ou chef de département
b) Cas des entreprises publiques
Les entreprises publiques ont procédé à la catégorisation des employés conformément à l’équivalence des
diplômes arrêtés par le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales (MINFOPTLS) :
- les titulaires des BAE sont classés dans le cadre C (ex catégorie II)
- les titulaires des BT et des BACC Technique sont classés dans le cadre B (ex catégorie III)
- les titulaires des BTS sont classés dans le cadre A3 (ex catégorie IV)
La définition des catégories d’emploi dans la fonction publique est spécifiée dans le Décret n° 96-745 portant
classement hiérarchique des corps des fonctionnaires en date du 27 août 19966.
5 RAMILISON Eric. 2000. Enquête Santé-Education-Transfert (SET) de 1997.Antananarivo.Projet MADIO.INSTAT
6 Voir Annexe 5
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
17
ONEF/SEEQ-SBD
c) Cas des activités lucratives de type informel
Les titulaires du Certificat de Fin d'Etudes pour la Formation Professionnelle du niveau I (CFE-FP1) se
contentent d’exercer une profession d’artisanat dans le domaine de Tissage, Filage, Couture, de travail de bois
(sculpture). Les titulaires de BAE (Brevet d’Agent d’Exécution) exercent une profession libérale dans le
domaine de la Menuiserie, de la Soudure et de Garagiste. Les titulaires de BT(Brevet Technique) et de BACC
Technique exercent une profession de Chef d’Atelier dans le domaine de : Bâtiment (Construction), de Chantier
route, d’atelier d’Electricité et d’Electronique, de Fabrication Mécanique, de Tôlerie ou de Métaux en Feuilles.
Les titulaires de BACC / technique Secteur Tertiaire exerçait une fonction dans le Commerce
2 – Salaire des diplômés
Compte tenu de l'absence de suivi des sortants au niveau de chaque établissement d'enseignement technique et de
formation professionnelle, il est difficile de déterminer les salaires des sortants de l'ETFP. Cependant, sur la base
des informations disponibles7 on pourrait dire que :
a) Pour le secteur privé non agricole
En 1993, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de BAE est de 49 572 Fmg contre 68 119 Fmg
pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique. En 1998, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de
BAE est de 153 224 Fmg contre 210 596 Fmg pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique8. Un diplômé de
BAE gagne donc 27% de moins à ce qu'un diplômé de BT ou de Bacc Technique en gagne.
b) Pour l'administration publique
En 1993, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de BAE est de 69 667 Fmg9 contre 91 667 Fmg
pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique. En 1998, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de
BAE est de 95 000 Fmg contre 125 000 Fmg pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique. Un diplômé de
BAE gagne donc 24% de moins à ce qu'un diplômé de BT ou de Bacc Technique en gagne.
Si le secteur public rémunère beaucoup plus que le privé en 1993, il ne l'est plus en 1998. Par contre le diplôme
continue toujours de rémunérer aussi bien pour le public que pour le privé.
7 Les chiffres avancés ici sont calculés à partir de la grille indiciaire et de la valeur du point d’indice en 1993 et 1998 pour le
secteur non agricole, et suivant l’évolution de la valeur du point d’indice de 1993 à 1998 et les grilles indiciaires annexées au
Statut Général du Fonctionnaire pour l’administration publique . Pour 1993, la valeur du point d’indice appliquée est celle
définie par le Décret n° 80-148 du 18 jiun 1980 fixant les indices et salaires d’embauche et d’ancienneté par catégorie
professionnelle. Pour l’année 1998, la valeur du point d’indice est définie par le Décret n°98-310 du 9 avril 1998 fixant la
valeur du point d’indice pour le calcul des salaires minima d’embauche et d’ancienneté par catégorie professionnelle.
8 La valeur du point d’indice horaire pour le secteur non agricole est passée de 0,249 en 1993 à 0,769 en 1998. Le volume
horaire mensuel de travail pour le calcul deu salaire dans ce secteur est de 173,33 heures. Quand à la grille indiciaiore, elle
sera donnée dans l’Annexe 6.
9 Salaire de base d’embauche = (Indice x Point d’Indice) / 12. Pour le titulaire du BAE, l’indice de récrutement est de 380
contre 500 pour le titulaire du BT ou Bacc Technique. La valeur du point d’indice pour l’administration publique etait passée
de 2200 à 3000 entre 1993 et 1998
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
18
ONEF/SEEQ-SBD
Chapitre 2. ANALYSE DU DISPOSITIF D’ETFP
2.1. L'Organisation administrative globale
Le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) a été créé en 1995.
C’est une structure indépendante au niveau du Gouvernement malgache.
L’organisation générale du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle est fixée
comme suit (voir organigramme en annexe 6) : (i) le Cabinet du Ministre, (ii) le Secrétariat Général et, (iii) les
Organismes rattachés.
2.1.1. Le Cabinet du Ministre
Le Cabinet du Ministre, dirigé par un Directeur de Cabinet est composé de :
-
Trois Conseillers Techniques
Trois Chargés de Mission
Trois Inspecteurs
Un Conseiller Médico-Sanitaire
Un Attaché de Presse
Un Chef Protocole
Un Chef Secrétariat Particulier
2.1.2. Le Secrétariat Général
Le Secretaire Général est le premier responsable de tout ce qui concerne l'Administration et les services
techniques au METFP. Il a sous ses ordres, (i) les Services rattachés directement au Secrétariat Général, (ii) la
Direction Administrative et Financière (DAF), (iii) la Direction de la Coordination de la Formation (DCF), (iv)
la Direction de la Planification (DP) et, (v) la Direction Inter - Régionale des Etablissements de Formation
Technique et Professionnelle (DIREFTP)
1 - Services rattachés
Les services rattachés directement au Secrétariat Général sont au nombre de cinq (05), à savoir :
- Service Gestion Patrimoine et Investissements
- Service Sous-Ordonnancement
- Service Contrôle Interne
- Service de la Législation, du Contentieux et de la Documentation
- Service des Relations Extérieures, du Partenariat, et du Jumelage ;
2 - DIRECTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE
La DAF est composée de trois services :
- Service des finances et du Budget ;
- Service de l’Administration du Personnel ;
- Service Médico-Social ;
3 - DIRECTION DE LA COORDINATION DE LA FORMATION
La DCF comprend quatre services :
- Service de la Coordination des Formations ;
- Service Appui aux Etablissements Privés ;
- Service Central de Maintenance ;
- Service des Examens et Scolarité ;
4 - DIRECTION DE LA PLANIFICATION
Le Directeur de la Planification a à sa disposition trois services :
-
Service Données Statistiques et Programmation
Service Etudes et Documentation
Service Evaluation et Suivi
5 DIRECTION INTER-REGIONALE DES ETABLISSEMENTS DE FORMATION TECHNIQUE ET
PROFESSIONNELLE
Quant à la DIRETFP qui est implantée dans chaque chef lieu de province autonome, elle est formée de trois
services :
-
Service Administratif et Financier,
Service de la Coordination du GIREFTP,
Service Régional de l’Observatoire de l’Emploi et de la Formation.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
19
ONEF/SEEQ-SBD
2.1.3. Les organismes rattachés au METFP
Les organismes rattachés au METFP sont essentiellement les départements créés durant la réforme effectuée
avec le Projet PREFTEC. Ce sont :
- Le CNFTP
-
Le CeRes qui est transformé actuellement en Institut National de Formation (INFOR) ;
L'ONEF ;
Le Centre National de Réadaptation Professionnelle des Personnes Handicapées (CNRPPH) ;
L'Institut National de Promotion Formation (INPF) :
Le Centre de Formation Professionnelle Artisanale et Rurale (CFPAR) ;
2.2 L’offre de formation
2.2.1 Les cursus pour les différentes filières
A propos de la formation offerte aux apprenants, trois (3) types sont dispensés :
(i) la Formation Professionnelle Qualifiante (FPQ) ;
(ii) la Formation Professionnelle Initiale (FPI) ; et
(iii) la Formation Technologique Générale (FTG).
Ces trois types de formation seront détaillés dans le chapitre 4 paragraphe 4.1.2 aliéna 3.
2.2.2 Les itinéraires
1 - Origine des formés :
Si des données précises manquent pour analyser d'un point de vue socio-économique les traits des publics qui
choisissent la voie de l'enseignement technique et professionnel, tout laisse cependant supposer que
comparativement à l’enseignement secondaire général, ce type d’enseignement accueille bien davantage d'élèves
issus de milieux moins favorisés. En effet d'après les données de l'Enquête Prioritaire auprès des Ménages
réalisées en 199710, sur 100 élèves qui fréquentent l’enseignement secondaire, 7% seulement sont issus des 40%
de ménages les plus pauvres, alors que 61% d'entre eux proviennent des 20% de ménages les plus riches (tableau
6.2). Or, d'après les mêmes sources statistiques, parmi les jeunes de moins de 22 ans titulaires d'un diplôme de
l’enseignement technique et professionnel poursuivant ou non des études à l'issue de ce diplôme11, 14%
appartiennent aux 40% de ménages les plus pauvres et 36% seulement proviennent des 20% de ménages les plus
riches.
2 - Modes de sélection :
La sélection des élèves issus de l'enseignement secondaire général qui veulent fréquenter les centres et
établissements de formation technique et professionnelle, se fait par voie de concours pour les FPI. Quant à la
Formation Professionnelle Qualifiante, deux types de sélection sont pratiqués : (i) par voie de concours si le
candidat est issu directement de l'enseignement secondaire général, (ii) par sélection des dossiers pour ceux
présentés par les entreprises.
3 - Poursuite d’études
Pour la poursuite des études des apprenants du système ETFP plusieurs scénarios sont possibles :
-
Les formés dans les CFP peuvent continuer leurs études dans les LTP pour arriver jusqu'au baccalauréat
professionnel suivant la spécialité qu'ils ont choisie. En effet, certaines spécialités qui existent dans les CFP
n'ont pas leur équivalence dans les LTP et par conséquent les apprenants qui les choisissent doivent passer
directement dans le marché du travail ;
-
Les apprenants des LTP qui optent pour la FPI et la FPQ peuvent poursuivre leur formation après le
baccalauréat professionnel en formation supérieure courte pour décrocher le Brevet de Technicien Supérieur
(BTS) ;
-
Pour ceux qui suivent la FTG, ils ne peuvent pas passer directement dans le marché du travail mais doivent
poursuivre leur formation à l'Institut Polytechnique pour avoir le diplôme d'ingéniorat.
10 Direction des Statistiques des Ménages/INSTAT. 1997. Enquête prioritaire auprès des ménages. INSTAT Antananarivo
11 Seuls sont considérés les titulaires d’un CAP et d’un BT car l'Enquête Prioritaire auprès des Ménages ne permet pas
d'identifier les titulaires d'autres types de diplômes de l'enseignement technique et professionnel ; il est en particulier
impossible de comparer les caractéristiques sociales des titulaires d'un baccalauréat technique et d'un baccalauréat général.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
20
ONEF/SEEQ-SBD
2.2.3 Les contenus
Les contenus du programme de formation sont élaborés et vulgarisés par le CeRes à partir des référentiels de la
fonction type confectionnés par l'ONEF. Les attributions de ces deux départements dans l'élaboration du contenu
du programme de formation sont détaillées dans le chapitre 3.
2.2.4 Les établissements et leur répartition géographique :
L'offre de Formation relevant du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, est
assurée par les secteurs publics et privés.
1 - Le Secteur Public
a) Formation dispensée dans les différents types d'établissement
Au niveau du secteur public, deux types d'établissement dispensent l'Enseignement Technique et la Formation
Professionnelle. Ce sont les Centres de Formation Professionnelle (CFP) et les Lycées Techniques et
Professionnels (LTP). Depuis l'année scolaire 1998/1999, deux sortes de formations étaient offertes dans les CFP
et LTP : la Formation Professionnelle Initiale (FPI) qui conduit les apprenants à être intégrés dans le marché du
travail après deux (2) à trois (3) années d'étude et la Formation Technologique Générale (FTG) qui est destinée à
ceux qui se préparent à l'étude universitaire.
A mentionner l'existence d'un troisième type de formation qui est la Formation Professionnelle Qualifiante
(FPQ). Cette formation de type modulaire intéresse les jeunes en quête d'emploi pour qualification et les agents
d’entreprises pour une formation complémentaire. Elle est dispensée dans les CFP et les LTP disposant de
moyens matériels et de formateurs disponibles depuis 1996. Il y a lieu de signaler que cette catégorie de
formation est payante.
b) Disparité et Couverture
En 1996, des 129 établissements publics de formation recensés par l'ex-Observatoire National des Compétences
et de l'Emploi (ONCE), soixante (60) relevaient du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle et le reste des autres Ministères.
En 1990, il existait 56 établissements fonctionnels : 31 CFP et 25 LTP. Ce nombre d’établissements a augmenté
légèrement jusqu'à 60 en 1996 et ce nombre est maintenu en 1999 (34 CFP et 26 LTP). Il y a manque de
dynamisme et une mince couverture suite l'insuffisance des moyens financières, matériels et humains. En effet,
parmi les 114 Fivondronampokontany, une cinquantaine d'entre eux seulement abritent des établissements
d'Enseignement Technique et de Formation Professionnelle publique.
La répartition par province présente une disparité flagrante comme le montre le Tableau 11 suivant. Sur les
soixante (60) établissements :
- 33 % se trouvent dans la province d'Antananarivo ;
- 25 % dans celle de Toamasina ;
- 13 % sont implantés dans la province de Fianarantsoa et ;
- 10 % dans chacune des provinces d'Antsiranana, Mahajanga et Toliara.
En ce qui concerne les spécialités, les LTP et les CFP n'offrent que 27 spécialités sur les 867 recensés par
l'ONCE durant l’année scolaire 1995-1996 (y compris les modules de formation dispensés en FPQ). Dans la
nomenclature nationale, le terme « spécialité » est utilisé pour designer les filières de formation, comme par
exemple : Mécanique Automobile, Technique de Gestion ou G2, Technique de secretariat ou G3, Fabrication
Mécanique… Parallèlement à la situation stationnaire du nombre des établissements, certaines spécialités n'ont
pas subi des modifications en croissance. Sauf la percée peu timide du secteur tertiaire, l'hôtellerie et la coiffure
qui sont des filières n'exigeant pas beaucoup d'investissement.
Le secteur industriel regroupe un peu plus de la moitié des spécialités offertes, suivi du secteur Génie - Civil qui
représente presque le quart du nombre de spécialités Les Spécialités Ouvrage Bois, Bâtiment et Travaux Publics
sont dispensées au niveau de chaque province tant dans les LTP que les CFP. En outre, 8 spécialités de
formation (Bâtiment, Ouvrage Métallique, Travaux Publics, Electronique, Fabrication Mécanique, Mécanique
Automobile, Technique de Secrétariat et Technique de gestion) sont dispensées dans toutes les Provinces au
niveau des LTP. La répartition géographique (carte) des établissements publics et les spécialités correspondantes
sont présentées dans l’annexe 1 par souci de clarté.
En revanche, certaines spécialités ne sont dispensées que dans une ou deux provinces. C'est le cas du secteur
Agricole (Fianarantsoa), Installation Sanitaire et Thermique (Antananarivo), Métaux en Feuilles, Electronique
(Antananarivo et Antsiranana), Mécanique d'Engins et Matériels Agricoles (Toamasina).
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
21
ONEF/SEEQ-SBD
Tableau .11 : Répartition des filières dans les Lycées Techniques et Professionnels et dans les Centres de
Formation Professionnelle par province et par secteur en 1999
SECTEUR
GENIE CIVIL
PROVINCE
Tananarive
Fianarantsoa
Tamatave
Majunga
Tuléar
FILIERE/SPECIALITE
LTP
X
X
LTP
X
X
CFP
X
LTP
X
X
CFP
X
LTP
X
X
CFP
X
LTP
X
X
X
LTP
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
BATIMENT
OUVRAGE BOIS
OUVRAGE
METALLIQUE
TRAVAUX PUBLIC
INSTALLATION
SANITAIRE ET
THERMIQUE
BATIMENT ET
TRAVAUX PUBLIC
EBENISTERIE ET
MARQUETERIE
ELECTRONIQUE
CFP
X
INDUSTRIEL
TERTIAIRE
AGRICOLE
X
X
X
CFP
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
ELECTROTECHNIQUE X
FABRICATION
MECANIQUE
METAUX EN
FEUILLES
MECANIQUE
AUTOMOBILE
CFP
Diego
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
MECANIQUE
D'ENGINS ET
X
MATERIELS
AGRICOLES
IMPRIMERIE
X
ART DECORATIF
X
X
SCULPTURE
CONFECTION /
X
X
X
TISSAGE
TAILLEUR / TRICOT /
CROCHET TAPIS DE
X
X
X
LAINE
COUPE - COUTURE X
X
X
BRODERIE
HOTELLERIE
X
CHARPENTERIE DE
X
X
MARINE
TECHNIQUE DE
X
X
X
X
X
SECRETARIAT (G1)
TECHNIQUE DE
X
X
X
X
X
GESTION (G2)
TECHNIQUE
X
COMMERCIAL (G3)
AGRICOLE
X
X
AGRICULTURE X
X
ELEVAGE
Source : Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Après l'identification des besoins régionaux, l'ouverture de nouvelles spécialités est prioritaire. Par exemple, il
faut étendre le Secteur Agricole car 80 % du peuple malgache sont des paysans.
2 - Le secteur privé
Durant la dernière décennie, les établissements d'Enseignement Technique et de Formation Professionnelle
privés ont connu un développement notable. En effet, en 1990, les établissements confessionnels étaient au
nombre de 49. Après 7 ans, c'est-à-dire en 1996, ce chiffre était doublé (98) soit une augmentation de 50 %. En
cette même année, 126 non confessionnels, 9 semi-privés et 22 ONG ont été dénombrés. En somme, on a
recensé 255 établissements privés en 199612, mais ils ne sont pas tous homologués et/ou agréés. D'après l'Office
12 Observatoire National des Compétences et de l’Emploi.1997.Répertoire des Etablissements et des Centres de Formation
Technique et Professionnelle.Année Scoalire 1995-1996.Antananarivo
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
22
ONEF/SEEQ-SBD
National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privés, 53 établissements sont agrées
et 111 autorisés jusqu'à présent.
Concernant les filières de formation, le recensement mené par l'ONCE en 1996 permet d'imaginer la grandeur et
la diversité de celles-ci au sein des établissements privés. En effet, 867 filières de formation ont été dispensées à
l'époque pour tous les établissements de formation publique et privée. Les établissements publics sous tutelle du
Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle n'offrait qu’une vingtaine de filières.
L'ouverture et l'agrément des établissements d'Enseignement technique et de formation Professionnelle Privés
sont soumis à deux sortes d'autorisation : (i) celle relative à l'établissement, et (ii) celle relative au Chef
d'Etablissement et au personnel enseignant - formateur.
a) Autorisation relative à l'établissement
Toute personne qui désire ouvrir un établissement d'Enseignement technique et de formation professionnelle
Privé doit constituer un dossier de demande d'autorisation d'ouverture qui doit comporter les pièces indiquées
dans l'Annexe 7. Cette personne doit être de nationalité malagasy sauf dérogation express accordé par le Ministre
chargé de l'ETFP.
Aucun établissement, ni pensionnat ne peut être installé dans les locaux dont le voisinage serait dangereux pour
la moralité et la santé des apprenants. Le pensionnat doit être nettement séparé des salles de formation et une
pièce spéciale doit être affectée au réfectoire. Les sanitaires doivent être séparés pour les garçons, les filles et le
personnel de l'établissement. Le nombre maximum des internes pouvant être reçu à l'internat est fixé à raison de
15 m3 par apprenant par dortoir. L'espace de formation en salle doit avoir 2m x 2,50m x 3,50m pour dimensions.
Le dossier de demande d'autorisation d'ouverture est déposé au moins quatre (04) mois avant le début de l'année
de formation auprès de l'ONETFOPP sous couvert du DGIREFTP. Un récépissé sera délivré au dépôt de tout
dossier complet. L'administration doit statuer dans un délai de deux (02) mois pour les Centres de Formation
Professionnelle privés et de trois (03) mois pour les Lycées Techniques et Professionnels privés et ce, après une
visite préalable du lieu d'implantation par une Commission interministérielle organisée par le METFP.
b) Autorisations relatives au chef d'établissement et au personnel enseignant - formateur
Pour les établissements d'Enseignement Technique et de Formation professionnelle
2.2.5 La pertinence de l’offre
Pour certains établissements, les spécialités existantes répondent bien aux besoins de la région et de la population
locale. Prenons par exemple le cas du CTM à Antananarivo, la présence des entreprises de confection et des
grands hôtels favorise l'insertion des sortants des spécialités habillement et hôtellerie. La spécialité charpenterie
de marine dans les CFP de Morondava et Maroantsetra est très appréciée par la population par le fait que
l'activité principale de ces régions est la pêche.
Par contre pour la plupart des centres et établissements de formation publics, l'étude réalisée par l'ONCE en 1995
a permis de constater que les filières miss en place ne répondent pas aux besoins réels de la région et de la
population locale. Par souci de clarté nous allons présenter en annexe 4 les tableaux récapitulatifs des résultats
obtenus dans les cinq provinces hormis celle d'Antananarivo.
2.3 Les moyens de l’offre
2.3.1. Les établissements d’ETFP
1 - Analyse sur l’autonomie de gestion des Etablissements Techniques et Professionnels
a) Sur le plan financier
Le tableau 12 ci-dessous fait apparaître que presque 47% des ressources enregistrées pour l’année en cours
proviennent des subventions gouvernementales, 18% sont générés par la formation professionnelle qualifiante et
12,5% par la formation dispensée au niveau BTS. Ces deux derniers pourcentages sont quasiment trompeurs car
en réalité, les LTP de la province d’Antananarivo génèrent à eux seuls 342 millions de Fmg en FPQ sur les 380
millions enregistrés au niveau du pays, ce qui représentent 90% de l’ensemble des ressources en FPQ. Pour la
formation BTS, on peut constater que deux régions seulement bénéficient de cette formation à savoir
Antananarivo et Antsiranana.
A partir des données obtenues ci-dessus mentionnées, on peut affirmer que les établissements techniques et
professionnels dépendent encore davantage des subventions gouvernementales. Mais sous un autre angle, on
pourrait remarquer qu’ils essaient de trouver d’autres ressources et d’utiliser leurs propres moyens (matériels,
humains) afin de diminuer leur dépendance vis-à-vis de l’entité source. Pour les centres de formation
professionnelle (CFP), le tableau 13 suivant montrent que 66% des ressources des CFP proviennent des
subventions gouvernementales. Les CFP des provinces de Toliara (3 établissements) et Mahajanga (3
établissements) reçoivent respectivement 30 millions et 35 millions de francs malagasy mais avec des effectifs
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
23
ONEF/SEEQ-SBD
Tableau .12 : Répartition des ressources des LTP par province.
Province
Rubrique
Subvention
Droit
d’inscriptions,
examens
Allocation
bourse
Travaux
rentables
FPQ
BTS
FPS
Location
Association des
Parents
d’Elèves
Allocation
Comité Local de
Développement
TOTAL
Antananarivo
Antsiranana
Fianarantsoa
Mahajanga
Toamasina
Toliara
TOTAL
%
295 693 000
107 780 000
254 400 000
98 250 000
183 000 000
72 587 350
1 011 710 350
46,8
160 031 826
12 485 500
21 639 000
15 674 000
30 918 150
21 101 500
261 849 976
12,1
9 240 000
0,4
9 240 000
12 554 000
342 067 500
253 100 000
38 795 000
800 000
24 257 200
4 209 750
25 287 498
4 000 000
70 308 448
3,3
5 389 000
18 762 822
11 148 500
7 770 000
5 516 965
8 000 000
1 720 000
710 000
1 737 640
600 000
379 891 965
271 862 822
38 795 000
5 567 640
17,6
12,6
1,8
0,3
7 392 360
0,3
104 000 000
4,8
2 160 618 561
100
5 307 000
2 085 360
25 000 000
1 108 348 326
180 377 322
79 000 000
312 154 700
204 903 750
248 545 613
106 288 850
Source : Madagascar Engeniering. Audit des Etablissements de formation technique et professionnelle
différents en FPI, soit 202 pour Toliara et 51 pour Mahajanga. Par contre, les trois CFP de la province de
Fianarantsoa, avec un total de 189 apprenants en FPI reçoit pour sa part 77 millions de Fmg, soit sensiblement le
même montant (72 millions) que pour les quatre CFP d’Antsiranana qui comptent 175 apprenants en FPI. Les
neuf (9) apprenants de Toamasina avec 293 apprenants et les 12 CP d’Antananarivo avec 764 apprenants
bénéficient de subventions respectives de 108 millions et 183 millions de francs malagasy. On peut constater
alors l’existence de larges écarts entre les subventions accordées aux différents CFP des six provinces de
Madagascar.
Tableau .13 : Répartition des ressources des CFP par province.
Province
Antananarivo Antsiranana
Rubrique
Subventions
gouvernementales
Investissement
Droit d’inscriptions,
examens
Allocation bourse
Travaux rentables
FPQ
Location
Association
des
Parents d’Elèves
TOTAL
183 399 000
72 700 000
Fianarantsoa
Mahajanga
Toamasina
Toliara
TOTAL
%
77 775 000
35 000 000
108 350 000
30 280 500
507 504 500
66,4
26 449 600
3,5
29 274 740
3,8
8 720 000
161 170 071
27 039 300
3 565 500
1,1
21,1
3,5
0,5
492 500
0,1
26 449 600
13 721 900
131 221 391
22 600 000
90 500
285 000
5 102 040
8 720 000
9 376 000
320 000
2 698 600
565 000
3 271 000
3 916 200
9 923 000
4 219 300
715 000
9 149 680
220 000
2 440 000
1 500 000
147 500
60 000
351 317 791 96 218 040
121 928 000 35 565 000
123 490 680 35 696 700
764 216 211 100
Source : CRC SOGEMA.Madagascar EngineeringE.1999.Audit des établissements de formation technique et
professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations
Comme au niveau des LTP, les CFP dépendent encore plus des ressources gouvernementales pour leur
fonctionnement. Mais il existe des travaux rentables qu’il ne faut pas négliger et qui doivent être encouragés
pour envisager une certaine autonomie d’ici quelques années.
b) Sur le plan du recrutement des formateurs vacataires
Chaque établissement dispose d’un nombre approprié de formateurs répondant formellement aux qualifications
requises et au nombre de postes reconnus par chaque établissement selon le nombre d’élèves effectivement
inscrits en FPI et en FPQ.
A la lumière du tableau 14, il apparaît que les vacataires tiennent une place non négligeable dans la réalisation
des actions de formation dans les centres et établissements de formation technique et professionnelle malgaches.
En effet, ils représentent 20,9% de l'effectif total des formateurs répartis comme suit : 12,6% dans les LTP et
8,3% dans les CFP.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
24
ONEF/SEEQ-SBD
Tableau .14 : Répartition des formateurs par type d'établissement, par province et. selon leur statut
Type
d'établissement
Province
Nombre de titulaires
Nombre de vacataires
Total enseignants
343
40
91
63
144
53
734
137
24
31
9
33
10
244
978
48
17
27
20
15
28
155
50
3
6
8
19
16
102
257
391
57
118
83
159
81
889
187
27
37
17
52
26
346
1235
Antananarivo
Antsiranana
Fianarantsoa
LTP
Mahajanga
Toamasina
Toliara
Sous-total LTP
Antananarivo
Antsiranana
Fianarantsoa
CFP
Mahajanga
Toamasina
Toliara
Sous-total CFP
TOTAL
Source : .Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et
recommandations)
Si l'on compare la répartition des vacataires par province dans les LTP, c'est Toliara qui vient en tête avec 34,6%
de l'effectif total suivi d'Antsiranana, Mahajanga et Fianarantsoa avec respectivement un taux de 29,02%, 24,1%
et 22,9%. C'est la province de Toamasina qui utilise le moins de vacataires avec seulement 9,4%, précédé par
Antananarivo qui présente un taux de 12,3%.
Pour les CFP, c'est toujours la province de Toliara qui tient la première place avec 61,5% de vacataires. Il
apparaît donc que cette province a le plus besoin de recrutement de formateurs car les titulaires ne représentent
même pas la moitié de l'effectif total.
2.3.2 Les formateurs
1 - Au niveau des LTP publics
Au niveau du territoire national, comme le montre le tableau 15, on a pu dénombrer 734 formateurs titulaires
pour un total de 10 376 élèves inscrits en FPI et en FPQ. Ce qui donne un ratio de 14 élèves / formateur. Mais si
l'on tient compte de la participation des vacataires à la formation ce ratio descend jusqu'à 12 élèves / formateur.
Tableau .15 : Répartition des formateurs par province suivant les spécialités existantes
Spécialités
Antananarivo
Agriculture
Bâtiments & T.P
Bureautique et G1
Electronique
Electrotechnique
Elevage
Fabrication mécanique
Méca. Engin et M. Agri
Mécanique Auto.
Mécanique gén.
Métaux en feuille
Ouvrages bois
Ouvrages métal.
Tech. Com. G3
Tech. de gest. G2
Tech. de secr. G1
Titulaires en matière technique.
Titulaire en matière générale.
TOTAL Formateur.
Ratio apprenant/ formateur
0
41
14
6
7
0
20
0
12
0
11
17
19
26
23
0
196
147
343
13,1
Antsiranana
Fianarantsoa
Mahajanga
Toamasina
Toliara
1
1
13
5
29
11
5
1
2
1
7
5
4
1
2
2
5
2
1
1
2
17
23
40
25,6
4
2
2
2
3
8
9
5
5
3
19
14
5
6
8
3
50
41
91
14,5
6
1
31
32
63
13,9
7
2
89
55
144
10,7
2
2
38
15
53
21,2
6
TOTAL
1
100
14
11
19
1
35
3
30
2
13
60
49
26
47
10
421
313
734
14,2
Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999. Audit des établissements de formation technique et
professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
25
ONEF/SEEQ-SBD
C’est une norme acceptable en formation professionnelle. On constate toutefois d’énormes disparités par rapport
à la moyenne nationale si l'on ne considère que les titulaires, notamment pour Antsiranana avec 25,6 élèves /
formateur et Toliara 21 élèves / formateur. Par contre Toamasina dispose d’un meilleur ratio avec 10,7 élèves /
formateur.
L’analyse détaillée de ces données, faite auprès de chaque province et établissement de formation technique et
professionnelle, fait apparaître des écarts importants d’un établissement à un autre. Le mode effectif
d’affectation et de répartition des formateurs par établissement devrait être mise en question même si la présence
des vacataires pouvait modifier l’allure de certains chiffres.
Globalement, il pourrait être très important de normaliser le statut des formateurs des établissements de
formation technique et professionnelle afin de combler les lacunes nécessitant toujours le recours à des
vacataires. Ces derniers étant toujours disponibles et utiles mais pour ne plus se dépendre trop des non titulaires,
la normalisation dudit statut est très importante.
Sur les quelques 734 formateurs ci-dessus mentionnés, on constate que 202 ou 27,5% se situent sous la catégorie
IV, soit BAC + 2, ce qui devrait être la norme minimale requise. Il y a donc lieu de penser qu’un important
besoin de recyclage et de mise à niveau s’impose d’autant plus que l’âge moyen des formateurs du secteur
professionnel se situe au-dessus de 45 ans et que plusieurs n’on jamais bénéficié de stages en entreprise ou en
milieu de travail ni de perfectionnement dans leur spécialité. La situation de la qualification professionnelle des
formateurs est légèrement supérieure pour Antananarivo et Antsiranana mais laisse ouvertement à désirer dans
les autres provinces. Le tableau 16 suivant montre cette répartition :
Tableau .16 : Répartition des formateurs titulaires dans les LTP par catégorie professionnelle
Catégories* Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliara TOTAL
I
0
0
0
0
0
0
0
II
8
0
9
2
12
6
37
III
48
10
23
21
44
18
164
IV
47
5
3
7
11
1
74
V
75
2
15
7
30
12
141
VI
132
12
28
16
34
13
235
VII
22
11
0
8
7
2
50
VIII
11
0
13
2
6
1
53
TOTAL
343
40
91
63
144
53
734
Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et
professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo
*Cat. I : Formateurs jouissant le statut du cadre D de la Fonction Publique (voir Annexe 5) – Cat.II : Formateurs jouissant le statut du cadre C
de la Fonction Publique – Cat III : Formateurs jouissant le statut du cadre B de la Fonction Publique – Cat.IV : Formateurs jouissant le statut
du cadre A3 de la Fonction Publique – Cat.V : Formateurs jouissant le statut du cadre A3 de la Fonction Publique titulaire du diplôme de
Licence ou ayant fait une année de formation professionnelle – Cat VI : Formateurs jouissant le statut du cadre A2 de la Fonction Publique –
Cat.VII : Formateurs jouissant le statut du cadre A2 de la Fonction Publique titulaire de la CAPEN (certificat d’Aptitude Pédagogique de
l’Ecole Normale) ou d’un diplôme équivalent – Cat.VIII : Formateurs jouissant le statut du cadre A1 de la Fonction Publique
Afin d’améliorer la qualité de l’enseignement technique et professionnel, ainsi que les compétences des
ressources en poste, de différentes activités de formations dispensées par le Centre des Ressources du Personnel
de l’Enseignement Technique et Professionnel (CERES) dans le cadre du PREFTEC ont été réalisées. Le tableau
17 suivant montre les divers programmes de perfectionnement sur mesure donnés dans chaque province.
Tableau .17 : Programmes de perfectionnement et de formation sur mesure donnés par le CERES
Formations
dispensées
Ingénierie de formation
Psychopédagogie
Informatique de base
Informatique Niv.1
Informatique Niv.2
Electronique Indust.
Automatisation ind.
Maintenance Micro.
Base moteur
Charpente en bois
Affûtage
Menuiserie bâtiment
Lecture plan
TOTAL
Antananarivo
Antsiranana
Fianarantsoa
Mahajanga
Toamasina
Toliara
TOTAL
134
135
28
7
4
4
4
2
0
3
3
1
1
326
14
15
7
21
21
1
2
2
8
23
22
6
38
37
4
20
20
7
1
1
1
2
250
250
53
10
7
15
4
4
4
9
16
2
1
625
2
1
1
1
41
2
3
2
1
3
10
68
59
83
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
48
26
ONEF/SEEQ-SBD
Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et
professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo
Néanmoins, un important besoin de perfectionnement et de formation adéquate en gestion de l’enseignement
technique et de formation professionnelle et un besoin en gestion pédagogique s’avèrent essentiel afin de mettre
en place et de conduire avec succès la réforme de l’ETFP.
2 - Au niveau des CFP publics
Pour les 36 CFP analysés, 244 formateurs titulaires ont été recensés pour un total de 1 842 apprenants en FPI et
en FPQ. Ce qui donne un ratio d’encadrement pédagogique de 7,5 apprenants par formateur. Ce chiffre étant trop
faible par rapport à la norme acceptable d’une quinzaine d’apprenants par formateur. Ce constat nous amène à
dire qu’il existe deux fois trop de formateurs dans les CFP par rapport au nombre d’apprenants inscrits et ceci
sans compter les quelques 102 vacataires qui s’ajoutent aux titulaires en poste. Quoique les données varient
sensiblement d’une spécialité et d’un Faritany à l’autre, principalement au niveau de Toliara où on enregistre
plus de vacataires que de formateurs titulaires. Il demeure toutefois qu’un ratio moyen de 7,5 apprenants /
formateur signifie que les CFP possèdent un lourd surplus de formateurs, et ce dans la majorité des
établissements. Les rapports propres à chaque région le démontrent clairement et cette situation devra être
rapidement corrigée relativement à une meilleure gestion des ressources humaines consacrées à l’ETFP.
2.3.3 Les équipements (locaux et machines)
1 - Infrastructures, ateliers et équipements
Selon l’Audit des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle, sur l’ensemble des établissements
visités, on peut affirmer que pour la presque totalité des CFP, les infrastructures laissent grandement à désirer,
principalement en région où il y a probablement lieu de fermer certains centres de formation plutôt que de penser
à les réhabiliter, compte tenu de la faiblesse du nombre d’élèves que l’on y trouve, de la non-adéquation des
spécialités dispensées et de l’absence de formateurs qualifiés.
Des mesures alternatives et des mécanismes d’accompagnement doivent être élaborés et mis de l’avant afin de
rationaliser davantage la carte des établissements à ce niveau et certains gagneraient à être regroupés ou à se
spécialiser davantage selon les besoin du milieu. Actuellement, on ne compte qu’un seul établissement offrant
des spécialités dans le domaine de l’agriculture et deux dans la charpenterie de marine alors que la majorité des
spécialités dans les secteurs traditionnels.
D’après les données obtenues au sein du Service de la Gestion des Patrimoines (DAF), les dernières
constructions des bâtiments (CFP et LTP) se dataient de 1975. Par conséquent, les locaux sont insuffisants pour
répondre aux besoins des élèves qui s’accroissent toujours du jour au lendemain. Comme dans la plupart des
pays pauvres ou en développement, Madagascar subissent l’insuffisance de crédit qui est un obstacle majeur et
cet obstacle est renforcé par les phénomènes ravageurs entre autres les cyclones. On remarque jusqu’à présent
qu’il y a encore 3 ateliers détruits totalement et que les élèves sont obligés de prendre des instructions dans des
lieux insalubres. La réhabilitation d’un atelier est très onéreux, environ 150 millions de francs malagasy. D’où,
l’impossibilité de se racheter. Malgré cela, des réhabilitations ont été mises en œuvres au niveau de 4 grands
LTP de Madagascar, 7 collèges techniques sont devenus des LTP. Mais c’est encore insuffisant.
Quant aux ateliers et équipements didactiques, seuls quelques CFP possèdent un minimum acceptable, et ce
principalement dans la région d’Antananarivo. Les machines-outils y existantes sont vétustes. Ils datent de 19571959. Mais des dotations en matériels ont été effectuées en 1975-1976. Pour les LTP, 7 grands lycées (Alarobia,
Ampasampito et les 5 lycées des chefs lieux de provinces) ont été dotés d’équipement en 1998. La maintenance
de ces matériels est insuffisante par défaut de crédit
2.3.4 Les coûts et les moyens financiers
Les différences de coût qui sont observées entre les établissements peuvent s’expliquer par la nature de l’offre
d’enseignements. Ainsi, les établissements qui dispensent un enseignement de type tertiaire supportent en
moyenne des coûts unitaires plus faibles que les autres (tableau 18). Ceci est surtout vrai pour les LTP, dans ces
établissements une formation de type tertiaire est environ 20% moins onéreuse qu’une formation du domaine du
génie civil.
Tableau .18 : Coût unitaire ordinaire selon la spécialité (en milliers de FMG)
SPÉCIALITÉS
Génie civil
Industriel
Tertiaire
Agricole
CFP
2 420,4
2 198,4
-
LTP
1 418,2
1 418,2
1 033,4
1 715,3
Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et
professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
27
ONEF/SEEQ-SBD
Mais si le contenu des enseignements a bien une influence sur le coût de production des établissements, le coût
relativement élevé des CFP s’explique surtout par la faiblesse de leur échelle de production. Dans un contexte où
la demande est faible, la fragmentation excessive du système et la sous-utilisation de la capacité d’accueil qui
end écoule, implique en effet que ces établissements ne sont pas en mesure de tirer pleinement partie des coûts
fixes de production. Or ces coûts fixes sont relativement importants. D’après les résultats obtenus, les coûts fixes
sont de l’ordre de 865 000 FMG par élève dans les CFP et de 320 000 FMG seulement dans les LTP.
Le tableau 19 reproduit l’estimation des coûts totaux ordinaires de chaque établissement en fonction du nombre
d’élèves qu’ils accueillent.
Tableau .19 : Estimation des coûts totaux ordinaires de chaque établissement en fonction du nombre
d'élèves
Coût fixe moyen
Type
Nombre
Constante Nombre d’élèves
En milliers de
En % du coût
d'établissement
d’observations
FMG
total moyen
CFP
42 405,50
701
30
868,9
55,1
LTP
104 030,80
651,9
20
319,1
30,8
Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et
professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo
Dans ce tableau, les coûts fixes13 représentent 55% du coût total moyen des CFP, contre 31% pour les LTP.
L’existence des coûts fixes très élevés par rapport au coût total de production des établissements implique que
des économies d’échelle importantes restent inexploitées. Dans les CFP, on peut estimer qu’un doublement du
nombre d’élèves, qui conduirait approximativement à faire fonctionner ces établissements à la limite de leur
capacité d’accueil, se traduirait par une augmentation de 45% seulement de leur coût de production. dans les
LTP, une même augmentation de l’échelle de production se traduirait par une augmentation de 70% du coût total
de production. Ces observations traduisent en fait une vérité simple mais qui mériterait sans doute d’être
exploitée, à savoir l’existence d’économies d’échelle importantes dans la production des services éducatifs. Le
rééquilibrage de la carte scolaire qui a été suggéré précédemment devrait tirer profit de l’existence de telles
économies d’échelle. En particulier, le regroupement sur un même lieu de filières jusqu’à présent offert par
plusieurs établissements géographiquement proches, et pour un faible nombre d’élèves, pourrait être réalisé sans
une augmentation significative de moyens. L’économie qui découlerait de cette spécialisation accrue de l’offre
pourrait alors être consacrée à la diversification raisonnée des formations existantes, et la mise en place d’un
système adapté d’aide aux élèves qui permettrait à ceux-ci de compenser les coûts de déplacement qui leur
seraient occasionnés par une telle restructuration.
2.4 Les Flux :
Dans cette partie, on parlera seulement du taux de redoublement et du taux de réussite aux examens. Faute de
données, les autres taux ne sont pas disponibles.
2.4.1. Taux de redoublement
Dans les LTP, on assiste à un taux de redoublement très élevé pour la troisième année par rapport à celui de la
1ère et 2ème année. Pour la troisième année le taux de redoublement varie de 23,56 à 48,37 % durant les années
scolaires 1990 - 1991 à 1998 - 1999. Il était maximum en 1995 - 1996 (48,37 %) et minimum en 1998 - 1999
(23,56 %). Ce taux assez élevé traduit une mauvaise qualité du résultat au Baccalauréat. Pour la 1ère et la 2ème
année, l'accroissement et la diminution d'une année à l'autre ne sont pas très fortes.
En ce qui concerne les CFP, le taux de redoublement est relativement supérieur en 2ème année face à celui de la
1ère année. L'augmentation d'une année à l’autre n'est pas également très forte pour les 2 années d'étude durant
les années scolaires 1993 - 1994 à 1997 – 1998.
2.4.2. Taux de réussite aux examens
Différents types d'examen sont organisés au niveau de l'Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. On peut citer entre autres le Certificat de
Fin d'Etude pour les Centres Professionnels (CFE FP) le Brevet d'Agent d'Exécution (BAE), le Brevet Technique
(BT) et le Baccalauréat Technique.
L'analyse dans cette partie se penchera plutôt aux résultats des examens dans le secteur public. Les résultats du
secteur privé n'étant pas encore disponibles. Parmi ces quatre types d'examen nous ne prenons que le cas du
BAE, du BT et du Baccalauréat Technique car les données sur le CFE FP ne sont pas disponibles.
1 - Brevet d'Agent d'Exécution (BAE)
13 Les éléments constitutifs des coûts fixes sont : (1) moyenne des salaires estimés du personnel enseignant et administratif,
(2) Subvention de l’Etat, (3) Participation des parents d’élèves, (4) Contribution des Collectivités Décentralisées, (5) Bourses
allouées aux apprenants, (5) Travaux rentables effectués par l’établissement, (6) autres ressources telles que location de salle,
de machine, de terrain…
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
28
ONEF/SEEQ-SBD
Le contenu du tableau 20 montre que pour les trois grands secteurs, Génie Civil, Industriel et Tertiaire, c'est la
province de Mahajanga qui vient toujours en tête en terme de pourcentage de réussite. La province
d'Antananarivo ferme le peloton dans les secteurs génie Civil et Industriel, quant au secteur Tertiaire, la province
de Toliara a enregistré le plus mauvais résultats avec un taux de réussite de 34% seulement.
Tableau .20 : Brevet d'Agent d'Exécution (BAE) Session 1997
Inscrits
Total
dont filles
Antananarivo
345
29
Antsiranana
17
2
Fianarantsoa
112
11
GENIE CIVIL
Mahajanga
21
2
Toamasina
163
36
Toliara
71
11
TOTAL GENIE CIVIL
729
91
Antananarivo
1116
11
Antsiranana
65
3
Fianarantsoa
238
9
INDUSTRIEL
Mahajanga
98
1
Toamasina
343
8
Toliara
123
1
TOTAL INDUSTRIEL
1983
33
Antananarivo
2155
1567
Antsiranana
138
64
Fianarantsoa
146
112
TERTIAIRE
Mahajanga
158
150
Toamasina
203
142
Toliara
171
101
TOTAL TERTIAIRE
2971
2136
Antananarivo
63
63
Antsiranana
14
14
Fianarantsoa
45
45
HABILLEMENT
Mahajanga
Toamasina
3
3
Toliara
34
34
TOTAL HABILLEMENT
159
159
Source : Service de la Banque de Données de l'ONEF
SECTEUR
PROVINCE
Admis
Total
246
14
87
19
123
52
541
547
58
146
89
172
77
1089
1000
53
67
86
94
129
1429
46
6
25
3
25
105
dont filles
19
2
7
2
24
8
62
6
2
4
1
5
1
19
736
22
52
69
66
71
1016
46
6
25
3
25
105
Taux de réussite (%)
Taux
dont filles
71,3
7,7
82,4
14,3
77,7
8,0
90,5
10,5
75,5
19,5
73,2
15,4
74,2
11,5
49,0
1,1
89,2
3,4
61,3
2,7
90,8
1,1
50,1
2,9
62,6
1,3
54,9
1,7
46,4
73,6
38,4
41,5
45,9
77,6
54,4
80,2
46,3
70,2
34,0
55,0
48,1
71,1
73,0
100
42,9
100
55,6
100
100
100,0
100
34,0
100
66,6
100
Pour les secteurs Génie Civil, Industriel, Tertiaire et Habillement, les résultats du BAE en 1997 (seules données
disponibles) figurent parmi les meilleurs surtout pour le Secteur Génie Civil (tableau 21 et graphe 2).
Pendant la session de 1997, les résultats du secteur Génie Civil varient entre 71,3% à 90,5% %. C'est la province
de Mahajanga qui a obtenu le meilleur résultat bien que celui d'Antananarivo qui se trouve en dernière position
Graphe 2 : Répartition des admis au BAE par secteur en 1997
80%
7 4,2 1 %
6 6 ,0 4 %
70%
60%
54 ,9 2%
4 8 ,1 0 %
P O U R C E N T A G E
50%
40%
30%
20%
10%
0%
G E N I E -C I V I L
IN D U S TRIE L
T E R TIAIR E
H AB ILLE M E N T
S E C TE U R
n'est pas du tout être vu comme un mauvais résultat. Ensuite vient le secteur Industriel dont les résultats
extrêmes présentent une variation presque de 54%. Si l'on considère les résultats par province, le graphe 3
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
29
ONEF/SEEQ-SBD
montre que les secteurs Génie Civil et Industriel présentent une évolution en dents de scie. Cela s'explique par le
fait que le nombre des candidats inscrits varient d'une façon disparate suivant la province considérée.
Graphe 3 : Evolution des résultats du BAE par secteur et par province en 1997
1200
GENIE CIVIL
1000
INDUSTRIEL
TERTIAIRE
800
ADM IS
HABILLEMENT
600
400
200
M
A
TO
A
TO
LI
A
RA
SI
N
A
G
A
A
JA
N
A
H
M
RA
N
TS
O
A
N
A
FI
A
N
A
A
N
A
TS
IR
A
N
A
N
TA
N
A
N
A
RI
V
O
0
P ROVINCE
Par contre le secteur Tertiaire a une allure qui présente de façon rudimentaire une forme en "L". Cette allure
vient du fait que la province d'Antananarivo a enregistré un nombre de candidats dépassant deux milliers alors
que celui des cinq autres provinces restent dans le domaine des centaines. Pourtant si l'on observe les taux de
réussite, les écarts entre les résultats observés ne sont pas trop exagérés.
2 - Brevet Technique (BT)
Comme pour le cas du BAE, c'est toujours le secteur Génie Civil qui enregistre les meilleurs taux pour le Brevet
Technique (BT) bien que son résultat est moindre que celui du BAE (tableau 21). Ses taux de réussite se trouvent
Tableau .21 : Brevet Technique (session 1997)
SECTEUR
PROVINCE
GENIE CIVIL
ANTANANARIVO
ANTSIRANANA
FIANARANTSOA
MAHAJANGA
TOAMASINA
TOLIARA
TOTAL GENIE CIVIL
INDUSTRIEL
ANTANANARIVO
ANTSIRANANA
FIANARANTSOA
MAHAJANGA
TOAMASINA
TOLIARA
TOTAL INDUSTRIEL
TERTIAIRE
ANTANANARIVO
ANTSIRANANA
FIANARANTSOA
MAHAJANGA
TOAMASINA
TOLIARA
TOTAL TERTIAIRE
HABILLEMENT
TOTAL HABILLEMENT
ANTANANARIVO
ANTSIRANANA
FIANARANTSOA
MAHAJANGA
TOAMASINA
TOLIARA
Inscrits
Total
dont filles
387
40
189
102
162
71
951
727
63
137
83
89
61
1160
1523
82
88
138
77
109
2017
17
8
28
0
5
0
58
Admis
Total
58
3
19
21
24
8
133
35
0
6
3
0
1
45
1274
48
79
114
51
68
1634
17
8
28
0
5
0
58
dont filles
250
23
92
43
112
35
555
311
33
102
47
34
33
560
792
28
70
66
48
78
1082
6
0
8
0
2
0
16
38
2
12
9
17
3
81
18
0
4
1
0
1
24
659
15
62
55
36
46
873
6
0
8
0
2
0
16
Taux de réussite (%)
Taux
dont filles
64,6
15,2
57,5
8,7
48,7
13,0
42,2
20,9
69,1
15,2
49,3
8,6
58,4
14,6
42,8
5,8
52,4
0,0
74,5
3,9
56,6
2,1
38,2
0,0
54,1
3,0
48,3
4,3
52,0
83,2
34,1
53,6
79,5
88,6
47,8
83,3
62,3
75,0
34,0
59,0
53,6
80,7
35,3
100,0
0,0
0,0
28,6
100,0
0,0
0,0
40,0
100,0
0,0
0,0
27,6
100,0
Source : Service de la Banque des Données de l'ONEF
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
30
ONEF/SEEQ-SBD
entre 42,2% et 69,1%. Pour les trois grands secteurs, la première place en terme de taux de réussite est partagée
par Toamasina (Génie Civil) et Fianarantsoa (Industriel et Tertiaire).
Si l'on observe l'allure des courbes présentées dans le graphe 4, celle du secteur Génie Civil est identique au cas
du BAE. Ceci vient du fait que la variation du nombre des admis dans les six provinces respecte celle des
inscrits. Ces résultats confirment la dominance des jeunes filles dans le secteur Tertiaire. En effet, la part du sexe
féminin dans l'effectif des inscrits et celui des admis atteint 81%. Par contre, le secteur Industriel n'intéresse pas
les filles car elles ne constituent que 4% des inscrits et 1% des admis.
Graphe 4 : Evolution des résultats du BT par secteur et par province en 1997
900
800
700
GENIE C IVIL
IND USTRIEL
TER TIAIR E
H ABILLEMEN T
600
500
ADMIS
400
300
200
100
LI
AR
TO
AM
AS
A
A
IN
A
G
TO
AN
AR
AN
FI
M
AH
AJ
AN
A
TS
O
A
AN
AN
TS
IR
AN
AN
TA
N
AN
AR
IV
O
0
SEC TEUR
Le secteur Habillement qui est l'exclusivité du sexe féminin ne se rencontre que dans quatre provinces sur six.
Les CFP qui se trouvent dans les provinces de Mahajanga et de Toliara ne dispensent pas des formations pour la
spécialité Habillement. Il serait souhaitable que le METFP envisage la mise en place de cette spécialité dans ces
deux provinces pour inciter les jeunes filles à intégrer le système ETFP.
3 - Baccalauréat Technique
Pour le Baccalauréat Technique tout secteur confondu, sur la base des données disponibles présentées dans le
tableau 22, il apparaît qu'entre 1995 et 1997, l'évolution des résultats enregistrés varie d'une province à l'autre.
Trois provinces présentent une amélioration des produits entre 1996 et 1998. C'est Antsiranana qui vient en tête
avec un résultat positif qui passe de 32,3% à 50,4% et le nombre des candidats inscrits varient peu durant ces
trois années. Pour Toamasina, non seulement le nombre des inscrits ne cessent d'augmenter, mais le résultat
passe de 29,3% en 1996 à 42,8% en 1998. Quant à la province de Fianarantsoa, la réussite au baccalauréat passe
de 19,7% à 27,9% en trois ans mais le nombre des inscrits a connu une légère baisse de 6% pendant la même
période.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
31
ONEF/SEEQ-SBD
Tableau .22 : Evolution des résultats du baccalauréat Technique tout secteur confondu et du baccalauréat
général toute série confondue de 1995 à 1997
ANNEE PROVINCES
1996
1997
BAC. TECHNIQUE
TOTAL
INSCRITS
INSCRITS
INSCRITS
ADMIS %
ADMIS %
ADMIS %
15 062
4 834 32,09%
3 200
948
29,63%
18 262
5 782
31,66%
ANTSIRANANA
2 374
573 24,14%
264
55
20,83%
2 638
628
23,81%
FIANARANTSOA
4 179
1 071 25,63%
528
135
25,57%
4 707
1 206
25,62%
MAHAJANGA
2 000
495 24,75%
408
89
21,81%
2 408
584
24,25%
TOAMASINA
3 191
532 16,67%
422
82
19,43%
3 613
614
16,99%
TOLIARA
2 098
549 26,17%
525
119
22,67%
2 623
668
25,47%
TOTAL M/car
28 904
8 054 27,86%
5 347
1 428
26,71%
34 251
9 482
27,68%
ANTANANARIVO
14 433
3 785 26,22%
3 277
1 494 45,59 %
17 710
5 279
29,81%
ANTSIRANANA
2 130
340 15,96%
269
87
32,34%
2 399
427
17,80%
FIANARANTSOA
3 955
434 10,97%
517
102
19,73%
4 472
536
11,99%
MAHAJANGA
1 905
470 24,67%
418
140
33,49%
2 323
610
26,26%
TOAMASINA
3 032
675 22,26%
492
144
29,27%
3 524
819
23,24%
TOLIARA
1 902
403 21,19%
473
280
59,20%
2 375
683
28,76%
TOTAL M/car
27 357
6 107 22,32%
5 446
2 247
41,26%
32 803
8 354
25,47%
ANTANANARIVO
15 421
5 371 34,83%
3 191
1 270
39,80%
18 612
6 641
35,68%
ANTSIRANANA
2 260
639 28,27%
259
105
40,54%
2 519
744
29,54%
FIANARANTSOA
4 107
872 21,23%
526
189
35,93%
4 633
1 061
22,90%
MAHAJANGA
2 078
646 31,09%
400
100
25,00%
2 478
746
30,10%
TOAMASINA
3 066
776 25,31%
530
140
26,42%
3 596
916
25,47%
TOLIARA
2 013
659 32,74%
331
144
43,50%
2 344
803
34,26%
28 945
8 963 30,97%
5 237
1 948
37,20%
34 182
10 911
31,92%
ANTANANARIVO
1997
BAC. GENERAL
TOTAL M/car
Sources : Office du Baccalauréat MINSUP
Les trois provinces qui ont connu une dégradation des résultats au baccalauréat entre 1996 et 1998 sont celles de
Majunga, d'Antananarivo et de Toliara. C'est dans cette dernière que le résultat a été le plus mauvais car le taux
de réussite a subi une chute de 33,4% entre 1996 et 1998.
Plusieurs variables pourraient être responsables de la mauvaise qualité des résultats. On pourrait penser à la
lourdeur du programme enseigné, à la mauvaise qualité de l'enseignement offert causé par le manque
d'encadrement pédagogique au niveau des formateurs, à la vétusté du matériel et équipement de certains
établissements, aux conditions d'étude des apprenants et au manque de motivation des formateurs compte tenu
du coût de la vie.
Il convient de noter qu’en 3ème année les apprenants préparent à la fois le Baccalauréat, et le Brevet Technique
et même pour certains, le Brevet d'Agent d'Exécution. Chaque type d'examen comporte deux phases : une
première série d’épreuves théoriques et une deuxième série d’épreuves pratiques. Ainsi par induction, que ce soit
moral ou physique, la fatigue mine les candidats, ceci pourrait expliquer la mauvaise qualité des résultats.
2.4.3. Taux de continuation d'étude
Pour la formation professionnelle Initiale, la plupart (75 à 80% en tenant compte des déperditions) des
apprenants poursuivent leurs études jusqu'au baccalauréat technique. Après le baccalauréat les apprenants ont
quatre. (04) choix : (i) continuer dans l'enseignement supérieur jusqu'à l'ingéniorat ; (ii) fréquenter les
établissements dispensant des formations supérieures courtes pour avoir le BTS ; (iii) continuer dans
l'enseignement supérieur pour essayer d'avoir au moins la licence et la maîtrise (cas du secteur tertiaire) ; enfin
(iv) essayer de s'insérer directement dans le marché du travail. Quant aux apprenants de la FPQ, ils ne peuvent
continuer que jusqu'au BTS. Les taux de répartition des apprenants qui optent pour les 4 choix mentionnés cidessus sont difficilement accessibles parce qu'aucun organisme ne s'occupe de la suivi des formés jusqu'à ce
jour.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
32
ONEF/SEEQ-SBD
2.4.4 Les dispositifs d’orientation
Actuellement, aucun dispositif d’orientation n’est mis en place. Par contre, chaque établissement de formation
possède sa propre organisation en ce qui concerne l’orientation des formés. Nous allons revenir sur cette
rubrique dans le chapitre 4.
2.4.5. Participation des filles à l'ETFP
Cette partie a été déjà développée dans le chapitre 1 paragraphe 1.3..
2.4.6 Réglementations nationales concernant l’emploi des formés
Actuellement aucune réglementation officielle n'existe à Madagascar concernant l'emploi des formés. Chaque
établissement et centre de formation essaie, autant que possible, de placer leurs sortants dans le monde
professionnel. Pour cela, une fois que leur formation terminée, les apprenants doivent laisser leurs coordonnées
chez le responsable du centre pour que celui ci puisse les contacter dès qu'il reçoit des offres éventuelles
d'emploi.
2.4.7 Dispositifs d’aide à la recherche d’emploi.
Ce paragraphe sera traité dans les chapitres 3 et 4.
2.5 L’ETFP privé
2.5.1 Son importance et son évolution
Le secteur privé tient une place importante dans le système d’enseignement technique et professionnel malgache,
et il y tout lieu de penser que c'est grâce à lui que la demande d’éducation s'est développée ces dernières années.
Tableau .23 : Structure de l’offre d’enseignement technique et professionnel dans les secteurs public et privé
Secteur public
Secteur privé
DESIGNATION
CFP
LTP
Ensemble
Assimilés aux CFP
Assimilés aux LTP
Ensemble
43,8
74,4
48,7
56,2
100
91
114
..
..
..
..
..
..
100
167
..
56
..
..
..
60
40
34
74
Avant 1960
..
..
..
32,3
Entre 1960 et 1970
..
..
..
11,3
Entre 1970 et 1980
..
..
..
17,7
Entre 1980 et 1990
..
..
..
37,1
Après 1990
..
..
..
1,6
Total
..
..
..
100,0
Nombre d’élèves par type d'établissement
1990-91
58
285
..
159
1998-99 b
49
326
102
169
Répartition des établissements selon le nombre d’élèves b
Moins de 25 élèves
12
0
2
12
Entre 25 et 50 élèves
10
1
12
11
Entre 50 et 100 élèves
9
6
14
15
Entre 100 et 150
5
6
5
élèves
Entre 150 et 250
3
3
3
6
élèves
Plus de 250 élèves
11
3
11
Total
34
26
40
60
Nombre d’élèves/nombre 55,8 80,2
..
65,0
..
..
..
..
..
..
6,3
23,4
23,4
26,6
20,3
100,0
..
188
..
141
2
3
7
6
7
9
34
..
4
15
21
12
10
12
74
88,3
Importance de chaque 25,6 51,3
a
Indice d’évolution
des effectifs d’élèves
1990-91
100 100
1996-97
78
94
1998-99
94
119
Nombre
d’établissements
1990-91
31
25
1996-1997
1998-1999 b
34
26
Répartition des établissements selon la date de création c (%)
de places (en %)
Sources Direction de la Planification du METFP
ONCE 1997.Répertoire des Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle de 1996.Antananarivo
a/ Pourcentage d’élèves inscrits dans chaque secteur en 1996-97
b/ En 1996-97 pour le secteur privé.
c/ Parmi les établissements existants en 1996-97.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
33
ONEF/SEEQ-SBD
Avec 233 établissements privés14 , contre 60 pour le secteur public, il accueille selon nos estimations plus de
75% des effectifs totaux de l'enseignement technique et professionnel ; sa place est surtout prépondérante dans
les formations de bas niveaux, puisque près de 75% des élèves qui sont inscrits dans celles-ci fréquentent un
établissement privé (voir tableau 23 ci-dessus). Bien que ce secteur existe depuis longtemps, il a connu un essor
particulièrement important au cours des années récentes : d’après les informations du Répertoire des
Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle réalisé par le METFP, 20% des
établissements privés fonctionnant en 1996 ont été crées après 1990 ; entre ces deux dates les effectifs de ce
secteur ont crû de 70%, alors que ceux du secteur public ont par contre assez sensiblement diminué.
2.5.2 Types d’établissements privés
D’après le tableau 24 ci-dessus, deux (02) types d’établissements assurent la formation à savoir les
établissements assimilés aux CFP et ceux assimilés aux LTP. Quant au statut de ces établissements, on en
distingue quatre : (i) les établissements privés non confessionnels, (ii) les établissements privés confessionnels,
(iii) les établissements semi-privé15 et, (iv) les ONGs.
2.5.3 Domaines de formation privilégiés
En général, les filières pour les activités de services représentent 38,7% des formations dispensées (les secteurs
d’activités économiques concernant les finances, assurances, administration et affaires représentent 168 sur les
867 filières, soit 19,3%). Les filières industrielles viennent en second lieu avec 21,9%.
2.5.4 Dispositifs contribuant à son développement
Le décret n° 99/23 portant statut des Etablissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle
Privée Agréés du
stipule aux articles 10 et 11 que :
-
L’Etat se doit de contribuer à la préservation des intérêts des Etablissements d’Enseignement Technique
et de Formation Professionnelle Privés titulaires de l’agrément et ayant passé un contrat programme, à
contrepartie de ces avantages ces établissements à contrat sont soumis à des obligations vis-à-vis de
l’Etat.
-
Selon des modalités qui seront fixées par voie réglementaire, des subventions financières et/ou en nature
ou de tout genre sont octroyées par l’Etat aux Etablissements d’Enseignements Technique et de
Formation Professionnelle Privés Agréés à contrat programme.
-
Les subventions ne constituent pas un droit. Elles ne peuvent être utilisées pour des fins autres que celles
précisées par la décision d’attribution.
2.5.5 Etablissements agréés par l’Etat
D’après le décret 99/23 portant statut des Etablissements d’Enseignement Technique et de Formation
Professionnelle Privée Agréés, est considéré comme Etablissement d’Enseignement Technique et de Formation
Professionnelle Privé Agréé, au sens dudit décret, toute entité ou organisme privé, laïque ou religieux titulaire
d’un agrément, ayant pour vocation première de dispenser une formation technique et/ou professionnelle initiale
et/ou continue qui débouche sur la délivrance d’un titre homologué et/ou reconnu par l ’ Etat.
Ces établissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Agréés sont tenus notamment de
se conformer à la loi d’orientation du Système d’Education et de Formation en vigueur. Les Etablissements
d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Privés Agréés sont soumis à des contrôles
pédagogiques et/ou administratifs du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
Actuellement, il existe 233 établissements privés agréés par l’Etat à Madagascar. Parmi les 233 agréments, 180
ont été délivrés par le Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base (MINESEB) et 53 par
le METFP.
2.6 L’impact du SIDA sur l’ETFP
2.6.1. Généralité sur le sida à Madagascar
Les données obtenues jusqu’à présent proviennent du Programme national de lutte contre les MST SIDA au sein
du Ministère de la Santé. Ces données montrent un aperçu global du Sida de l’année 1987 en mai 2000.
Jusqu’à la fin du mois de mai 2000, sur les 216.273 individus testés, on a pu constater 37 sidéens et 247 infectés
par le VIH à Madagascar. La fourchette d’âge la plus touchée par le VIH est comprise entre 20 et 39 ans. La
moyenne d’âge pour le sexe féminin est de 27 ans et pour le sexe masculin 34 ans. Sur les 247 infectés par le
14 Ce nombre représente les établissements agréés par l’Etat.
15 Les établissements semi-privés sont les centres de formations des entreprises qui ont été nationalisés vers la fin des années
70 c'est-à-dire au début de la deuxième République ainsi que les centres de formations rattachés à une institution
gouvernementale mais qui sont dotés d'une autonomie financière.
Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar
34
ONEF/SEEQ-SBD
VIH, 62,8% sont des malgaches, 20,5% non malgaches et 26,6% non précisés. Sur les 51(20,6%) non
malgaches, 31,4% sont des africains, 51% des européens et 17,6% autres.
Si on se réfère à la situation matrimoniale, les célibataires sont les plus affectés avec 29,6% suivi des marié(e)s
28,3%, les veufs / divorcés 5,7% et les enfants 2%. Mais on remarque que sur les 247 infectés, on n’a pas obtenu
d’information précise sur les 34,4%. Sur les 37 sidéens, 18(48,6%) vivent encore et 19(51,4%) sont décédés.
Parmi ces derniers, 42,1% sont des femmes et 57,9% des hommes.
Vingt cinq (25) villes ou régions sont touchées par le VIH à Madagascar. Les plus touchées sont Antananarivo
avec 65(26,5%), 34 à Morondava (13,99%), 29 à Antsiranana (11,8%), 21 à Tuléar (8,6%) et 17 à Sainte-Marie
(6,9%).
On n’a obtenu qu’une infime données sur le cas des élèves et étudiants infectés par le VIH. Ils ne sont que 6
individus (2%) parmi les 247. On peut affirmer alors que la couche des élèves et étudiants n’est pas encore en
danger actuellement et c’est un bon signe. Ceci est le résultat de la conjugaison des efforts des éducateurs au sein
des lycées et CEG et des animateurs au sein du ministère de la santé.
En vue de la prévention de l'effet du SIDA sur l'ETFP, le Ministère a entamé des négociations avec des
partenaires potentiels pour entreprendre des actions auprès des apprenants et des formateurs. Ces initiatives du
ministère seront développées dans le paragraphe suivant.
2.6.2. Actions entreprises dans le système ETFP16
Jusqu'à ce jour le dispositif national de l'ETFP n'a pas procédé à l'insertion de l'éducation en matière de
population et de santé dans ses programmes de formation faute de compétences y afférentes. Pourtant les
dirigeants sont conscients de la nécessité urgente de cette entreprise face aux différents problèmes rencontrés
dans ce domaine et surtout pour la formation complète de la personne humaine. Pour combler cette lacune, le
METFP a collaboré avec le Ministère de la Santé et le Projet "Jereo Salama Isika" (JSI) pour monter une action
intitulée : PROJET D'IEC ENTRE LE METFP ET LE PROJET JSI - TANDEM SRA / JEUNES
TECHNICIENS.
1 - Contextes du projet
-
La tradition et la religion chrétienne ont inculqué la pudeur aux malgaches rendant difficile la communication concernant
ce sujet. Ignorant les vrais mécanismes du VIH-SIDA dû à la désinformation ou jugements erronés, les gens sont hostiles aux
activités de sensibilisation et d'éducation relatives au VIH-SIDA, en particulier la promotion des condoms.
-
Les Enseignants Formateurs, préoccupés par le programme annuel, n'ont ni le loisir ni le moyen de s'intéresser à ce sujet.
Le programme de formation du système ETFP occulte les matières et thèmes relatifs à l'éducation en matière de population et
de santé. Les apprenants, dont les pré-requis concernant ce domaine laissent à désirer, ne sont pas enclins à approfondir ce
sujet.
-
L'insuffisance des activités parascolaires (sports et loisirs) ne favorise pas les échanges entre élèves, formateurs,
éducateurs…afin de pouvoir s'informer plus amplement sur ce sujet.
2 - Objectifs du projet
Ce projet a pour objectif général de plaidoyer pour l'élaboration des politiques / stratégies d'enseignement de
l'ETFP en matière de prévention du VIH-SIDA, grossesse précoce, grossesse non-désirée… En terme d'objectif
de développement, il permet aux jeunes élèves et enseignants de l'ETFP d'accéder aux informations objectives
pour un changement de comportement bénéfique, raisonné et consenti en harmonie avec les valeurs
socioculturelles traditionnelles. Comme objectifs intermédiaires, le projet entraînera : (i) l'implication et l'appui
des dirigeants à toutes les activités relatives à la SRA au niveau de toutes les instances du dispositif national du
METFP ; (ii) le transfert des acquis effectué par les formateurs-facilitateurs aux élèves et aux autres formateurs ;
et (iii) le transfert des acquis effectués par les jeunes éducateurs pairs (JPE) aux autres élèves. Enfin, les
objectifs spécifiques de ce projet consistent à créer un pool de 25 formateurs en SRA itinérants, créer un groupe
de formateurs-facilitateurs dans les établissements pilotes, créer un groupe de jeunes éducateurs pairs SRA dans
les établissements pilotes, et sensibiliser les jeunes à travers les activités du SPOTEC.
3 - Orientation stratégique
Afin d'atteindre ces objectifs, les orientations stratégiques adoptées consistent à :
- décentraliser les formations par la création d'un pool de formateurs ;
- favoriser les interactions positives entre élèves à travers l'approche pair ;
- inciter les formateurs à adapter les messages d'éducation en SRA dans leurs activités ;
- favoriser les transferts des acquis entre formateurs ;
- véhiculer les messages d'éducation en SRA dans les activités du SPOTEC.
16 Informations communiquées par la Cellule d'Edition Technique pour le Projet d'IEC entre le METFP et le Projet JSI
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4 - Résultats attendus
-
Pool de formateurs itinérants fonctionnel en SRA soit : 25
Groupe de formateurs facilitateurs SRA dans les établissements pilotes fonctionnel
Groupe des jeunes éducateurs pairs SRA dans les établissements pilotes fonctionnel
Activités de sensibilisation insérées dans celles du SPOTEC
5 - Activités déjà réalisées
a). Formations de formateurs itinérants
Cette formation était réalisée en 2 modules :
- Initiation en SRA du groupe chargé de l'élaborations du projet du METFP, réalisée le 21 août 2000 ;
- Formation des formateurs qui se chargeront par la suite de la formation des enseignants des établissements
pilotes. Elle été réalisée au début du mois de février 2001.
b) Information et sensibilisation du personnel administratif, des formateurs et des apprenants du système
ETFP.
Les actions d’information et se sensibilisation ont été effectuées dans 1 LTP et 2 CFP publics ainsi que dans 1
LTP privé de la province de Fianarantsoa.
6 - Activités prévues
a). Suite de la campagne d'information et de sensibilisation des personnels administratif et enseignant, des
élèves du METFP.
- Organisation des journées d’information et de sensibilisation à l’intention du personnel administratif et
enseignant des autres établissements pilotes de Madagascar pour une compréhension mutuelle de la nécessité de
former et de sensibiliser les jeunes en matière de santé de la reproduction.
- Organisation des journées d’information et de sensibilisation à l’intention des élèves des autres établissements
pilotes pour une compréhension mutuelle de la nécessité de sensibiliser et de former des pairs éducateurs en
matière de santé de la reproduction. Ces établissements pilotes comprennent 10 lycées techniques et 7 centres de
formation technique et professionnelle y compris les quatre (04). Parmi eux, les actions d’information et se
sensibilisation sont déjà effectuées dans 2 LTP et 2 CFP de la province de Fianarantsoa.
b) Formation du pool de formateurs
Il s'agit de former les formateurs des établissements pilotes.
c) Formation des jeunes pairs
Les formateurs qui ont suivi la formation mentionnée ci-dessus, vont procéder à la sélection des pairs animateurs
dans les établissements pilotes et à leur formation.
d) Sensibilisation des apprenants
Trois acteurs assurent cette sensibilisation :
- Sensibilisation par le service médico-social chaque mercredi après-midi pour les élèves habitués ;
- Sensibilisation par les enseignants formés selon les connaissances personnelles de chaque enseignant,
renforcée par les stages pratiques en entreprise ou les voyages d’études ;
- Sensibilisation par les jeunes pairs formés qui joueront le rôle de pair éducateur.
e) Intégration de la Santé de Reproduction des Jeunes Adultes (SRJA) dans les matières porteuses :
Les matières porteuses ainsi que les thèmes liés à la SRJA dans les matières cibles seront identifiés sous la
responsabilité de l’INFor, de la Cellule d'Edition Technique basée au METFP et du GIREFTP d'Antananarivo.
L’INFor, de la Cellule d'Edition Technique basée au METFP et le GIREFTP d'Antananarivo vont organiser un
atelier d’adaptation de curriculum JSI en Manuel SRA pour les enseignants METFP. Les participants à cet atelier
seront l’Equipe pédagogique inter établissements d'Antananarivo pour la finalisation du draft du manuel.
Un atelier de validation et des travaux de finalisation seront organisés avec la participation des représentants du
ministère central, des directions régionales, des établissements de formation, des formateurs, du Ministère de la
santé et de l'Unité d'Etude et de Recherche Pédagogique17.
f) Actions de sensibilisation :
* Production de supports d’animation véhiculant les messages SRA :
- "Scriptos" (affichettes, dépliants, brochures, banderoles,...)
- Audio (chansons, saynètes, poèmes, débats,...)
17 Organisme de recherche pédagogique rattaché au MINESEB
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- Vidéo (clips, saynètes, poèmes, débats,...)
* Création de groupes artistiques composés des pairs animateurs et des facilitateurs au sein des établissements
pilotes
* Animation durant les activités parascolaires :
- Animation inter matches pendant les rencontres sportives organisées dans le cadre du SPOTEC
- Présentation des saynètes et chansons à textes pendant les journées des écoles (mois de février) et les
pots de vacances organisées par les élèves à la fin des fêtes
- Distribution des scriptos à chaque activité parascolaire
- Projection vidéo lors des activités du SPOTEC, durant les journées des écoles.
g) Organisation de concours relatifs à la confection des messages PAF en SRJA :
Avant les vacances de pâques, des concours de dessin, concours de montages poétiques et des concours de
danses et de chansons seront organisés, ainsi que des concours de présentation de saynètes. Il est possible de
diffuser les meilleures productions.
h) Suivi et évaluation
Le Focus-group formé par le pool de formateurs, les enseignants pairs, les éducateurs, les simples apprenants
ainsi que les parents, se charge du suivi et de l’évaluation des travaux effectués.
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