D’une part, parce que le PIB additionne des productions qui ont une faible …….........……….sociale
(l’armement, les cigarettes, etc.) avec des productions à forte utilité sociale (les soins médicaux, l’électricité,
les aliments…) ;
D’autre part, les individus prennent l’……………………….de leur niveau de richesse. Le paradoxe provient du
fait que ce qui est devenu facile d'accès se retrouve à terme moins utilisé/désiré que lorsque l'accès en était
difficile (« on s’habitue à tout »). Le degré de satisfaction n’augmente donc pas lorsqu’on s’enrichit.
De plus, les individus comparent leur niveau de richesse à celle des autres. Pour améliorer son bien-être un
individu doit améliorer sa situation matérielle………………….……….à celle des membres de son groupe de
référence. S’il arrive à améliorer sa position relative, il va inciter les autres à faire des efforts pour le rattraper
ce qui crée une insatisfaction permanente. Autrement dit, dans les pays riches, les …………………de revenus
heurtent davantage que dans les pays pauvres parce qu’elles paraissent moins…………………...
Cet écart entre les aspirations et le………………………..matériel est accentué par la publicité, l’apparition de
biens nouveaux et la différenciation sociale qui créent de nouvelles insatisfactions qui les incitent à travailler
davantage sans jamais avoir le sentiment d’être satisfait. En effet, le temps consacré au travail est pris sur le
temps domestique et le temps libre. Les individus sont donc obliger de travailler davantage pour obtenir des
biens qui leur restituent le temps libre perdu (acheter des plats surgelés pour éviter d’avoir à faire la
cuisine...). La course à la………………………….. privilégie l’avoir au détriment de l’être.
Enfin, le PIB prend très mal en compte les…………………………positives ou négatives provoquées par la
croissance. Il comptabilise comme une production courante la valeur des ………………. naturelles mises sur
le marché mais oublie de mesurer les services..........................offerts par la………………... Ainsi, les abeilles
rendent un service gratuit en contribuant à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. Cet apport aux
principales cultures mondiales en 2005 peut être évalué à 153 milliards d'€, ce qui représente 9,5 % de la
valeur de la production alimentaire mondiale. La disparition des abeilles pourraient avoir un effet dévastateur
sur les cultures. Or, le PIB néglige ces atteintes à l'………………………… parce qu’aucun agent n’en supporte
les coûts (………………….. négatives). Il faudrait donc retirer au PIB les ...........................dues à l’usure du
capital naturel et à l'usure du capital humain pour mesure l’amélioration du bien-être.
En revanche, le PIB comptabilise des productions qui sont destinées à …………………… les dégâts, les
nuisances, les externalités négatives, provoqués par la croissance de la production (équipements antibruit,
antipollution...). Ainsi, la pollution d’une rivière va nécessiter sa dépollution qui sera considérée comme une
…………………….. de la richesse alors qu’elle ne fait que remettre en état ce qui a été détruit par la
production. Certains économistes proposent de les soustraire du PIB pour mesurer la croissance du « Bien
être national » (BNB).
b) – Le bien-être résulte de l’interaction cumulative de cinq types de capital
1 – La théorie des «capabilités» de l’Indien Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998, soulignait que l’important, pour les
politiques de développement, n’était pas seulement d’accroître la richesse globale –qui peut être très inégalement distribuée –, ni
même de se contenter de répartir équitablement des ressources de base, sans prendre en compte la diversité biologique et sociale
des individus. Il fallait plutôt favoriser la liberté réelle de chaque personne, notamment les plus désavantagées, de choisir différents
modes de vie ayant pour elles un sens. D’où le rôle crucial des politiques de santé et d’éducation. En définissant la capabilité par la
liberté et l’épanouissement des différentes potentialités humaines, Sen rejetait toute vision abstraitement utilitariste de l’individu. Un
sillon qu’a creusé la philosophe américaine Martha Nussbaum, qui publie aujourd’hui une synthèse sur le sujet. Sa contribution
réside aussi en une liste de dix points, pouvant trouver un statut constitutionnel, qui explicite le contenu d’une « vie humainement
digne ». En plus de « la vie » (pouvoir mener une existence durable), de la «santé du corps» (rester en bon état, correctement
nourri et abrité) et de l’«intégrité» corporelle (se déplacer librement, ne pas subir de violence, même domestique), Nussbaum
mentionne les capabilités suivantes : utiliser ses sens et son entendement de façon informée grâce à l’éducation ; ressentir des
«émotions» et nourrir des liens affectifs ; exercer sa «raison pratique» en se formant une conception du bien et en organisant
réflexivement sa vie ; être capable d’«affiliation » en vivant avec et pour les autres dans la dignité ; développer une attention à
l’égard des animaux et de la nature ; pouvoir jouer et profiter des loisirs; enfin, contrôler son environnement, aussi bien «politique»,
par la participation civique, que «matériel », par la jouissance du droit de propriété, la liberté de chercher un emploi, de travailler
décemment.
Ce nouveau paradigme se veut une «contre-théorie» dévoilant les limites du produit intérieur brut (PIB). Prenant le cas de
l’Afrique du Sud à l’âge de l’apartheid, ou encore de la Chine actuelle, Nussbaum répète que la croissance constitue un critère
trompeur. Ainsi apporte-t-elle une pierre importante à l’invention de nouveaux indicateurs de richesse.
(Source : Serge Audier, Le Monde, Vendredi 31 août 2012)
2 – « A côté des facteurs économiques qui déterminent la prospérité d’un pays, d’une région, d’une ville, comme la qualification
du travail, le niveau d’investissement , le taux d’emploi des ressources productives ou encore la qualité des infrastructures, il est
acquis aujourd’hui que des facteurs liés à la nature du lien social peuvent jouer un rôle décisif : la diversité et la qualité du tissu
relationnel entre les habitants, le sentiment d’attachement des citoyens à leur région, la prégnance d’un certain nombre de normes
ou d’attitudes telles que le sens de la coopération, le sens civique, la confiance interpersonnelle, etc.
Ces éléments plus ‘subjectifs’ de la prospérité ont reçu une attention croissante au cours de ces dernières années à travers la
théorie du capital social qui conceptualise ces divers aspects du lien social comme une forme de capital, à côté du capital (naturel,
du capital productif et du capital humain). » L’approche « capital social » vise non seulement à mesurer / évaluer celui-ci mais
aussi, dans un second temps, à « étudier comment l’interaction entre réseaux de sociabilité, normes de coopération et sentiments
de confiance vient soutenir (ou, si ces éléments manquent, dégrader) le processus de développement d’une région ou d’un pays. »