Chartes et codes : modèles, contenus et finalités
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Les déterminants culturels
et juridiques
Les États-Unis, les pays de l’Europe du Nord ou bien encore le
Japon occupent incontestablement une position de pionniers
dans ces domaines.
Ainsi, aux États-Unis, ce sont les contraintes juridiques qui
pèsent sur les entreprises depuis les années 1970, dans le con-
texte post-Watergate. À cette époque, la justice et la presse
avaient révélé l’existence de pratiques de corruption sur le mar-
ché de l’import-export. La révélation de ces pratiques a contraint
le Congrès à redéfinir les règles du jeu de ce type de marché, ce
qui devait aboutir au Foreign Corrupt Practices Act. Par ailleurs, le
système juridique américain prévoit de fortes amendes et de
lourdes peines de prison pour les personnes impliquées dans des
affaires de corruption. Il exige également des entreprises qu’elles
maintiennent un système adéquat de contrôle interne. Plus
récemment, les Federal Guidelines for Sentencing Organisations ont
incité les entreprises à adapter leurs pratiques, en échange de
contreparties financières.
En Asie, en particulier au Japon, les démarches éthiques et les
outils existants dans les entreprises sont guidés par un sentiment
d’appartenance au groupe. Dans la culture japonaise, le travail est
considéré comme un acte sacré et un accomplissement person-
nel. C’est pourquoi les outils éthiques décrivent des valeurs tradi-
tionnelles et philosophiques – comme la loyauté, la politesse, le
dévouement, l’esprit d’équipe, qui dépassent les frontières de
l’entreprise puisqu’ils font référence plus globalement à la culture
japonaise, c’est-à-dire à la promotion de la collectivité, de la
contribution à la nation, de l’intérêt du groupe avant l’intérêt
individuel.