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INTRODUCTION
De nombreuses espèces d'oiseaux vivent en Afrique
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recensées au Sénégal). Certaines d'entre
elles sont insectivores et peuvent rendre ainsi de grands services
à
l'agriculture
en
débarassant les cultures
de parasites de toutes sortes. D'autres sont granivores et se nourrissent traditionnellement de graines de
graminées sauvages si abondantes dans les savanes africaines.
L'homme
a
développé des cultures qui peuvent aussi attirer ces oiseaux granivores. Ainsi, quand
ceux-ci mangent
les
grains que l'homme cultive,
il
y
a concurrence et si les
pertes
sont importantes,
on
dit
que ces espèce d'oiseaux commettent des dégâts aux cultures. Une espèce responsable de dégâts est
qualifiée de déprédatrice.
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faut remarquer qu'on ne parle plus d'espèce nuisible comme
on
le
faisait
autrefois, car d'une part toute espèce a sa place et
son
rôle dans l'écosystème,
et
que d'autre part une
espèce n'est
jamais
totalement nuisible
(à
l'homme). Même le travailleur
à
bec
rouge, aussi appelé
"mange-mil"
ou
quéléa d'après
son
nom
latin
Quelea
quelea,
et qui est le principal déprédateur des cultures
céréalières en Afrique, ne consomme
pas
que de grains cultivés. Une large proportion des populations de
quéléas
se
nourrissent
de
graines sauvages dans les savanes saheliennes.
Ceux
qui visitent
les
champs
consomment les
grains
de cérales cultivées
et
les graines sauvages.
Il
n'existe
pas
un seul quéléa qui
se
nourrisse exclusivement de grains cultivés. D'ailleurs, lors de la reproduction, le quéléa nourrit ses jeunes
avec des insectes.
Il
serait alors plutôt utile.
Quoi qu'il
en
soit, l'homme ayant modifié l'environnement naturel, ne serait-ce que par l'extension
des cultures, a modifié
le
mode de vie d'un certain nombre d'espèces
d'oiseaux
Certaines qui souffraient
d'une forte mortalité naturelle en fin de
saison
sèche trouvent maintenant
dans
les cultures de quoi
survivre et
se
multiplier
de
plus en plus. D'autres sont attirés par les cultures et s'y installent pour toute la
saison.
Les
diverses méthodes de protection des cultures ont pour objectif premier de remettre les oiseaux
déprédateurs
à
leur place. Encore faut-il connaître la nature du problème,
savair
déterminer
sans
erreur
les espèces responsables des dégâts, connaître leur comportement et les moments
oil
elles sont les plus
dangereuses pour les cultures, déterminer avec précision le niveau des dégâts,
sayoir
utiliser les différentes
méthodes de protection des champs pour choisir celle qui convient le mieux
à
la situation. Dans les cas les
plus graves,
il
faut pouvoir décider en toute connaissance de cause s'il est nécessaire d'entreprendre une
campagne de lutte contre les eswes déprédatrices, l'exécuter au moindre
CO&
et
avec
le
maximum de
chances de succés.
si
l'on
décide d'utiliser les avicides contre les
oiseaux,
il
faut pardessus tout limiter les
effets néfastes des traitements chimiques sur l'environnement en général, sur les espèces non-cible en
particulier.
Comme
on
peut s'en douter
à
la lecture de ces quelques lignes, le problème de protection des
cultures contre les
oiseaux
granivores n'est pas simple. L'objet de ce manuel est donc de fournir
à
tous
ceux qui peuvent
être
confrontés
à
des problèmes d'oiseaux des
notions
qui leur sont indispensables pour
savoir comment protéger leurs champs.
Le
lecteur n'y trouvera pas cependant
de
réponse toute prête, car
les méthodes de protection des champs que
nous
conseillons, doivent être adapties
à
chaque cas
en
tenant
compte des conditions du milieu.
Mais
les connaissances que
le
lecteur peut aqerir en lisant
cet
ouvrage
lui
seront nkessaires pour pouvoir adapter l'une
ou
l'autre des méthodes déaites aux conditions de sa
zone.
Toute forme de protection
des
cultures a un certain prix.
Les
COÛ=
du gardiennage
ou
de
l'installation d'épouvantails peuvent
être
6valués.
On
peut connaître
le
prix d'achat et de fonctionnement