www.lesafriques.com Le journal de la nance africaine
Hebdomadaire
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 104 : 21 au 27 janvier 2010
Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
BOURSES
Des entreprises de l’Afrique
de l’Ouest et du Maghreb
cotées à Casablanca
La régionalisation et la
cotation des valeurs ouest-
africaines et maghrébines
avance à grands pas.
Page 9
La Bourse de Tunis boucle
2009 sur un nuage
Avec un gain de 48,38%
en 2009, la Bourse de Tu-
nis pulvérise ses propres
records et surperforme ses
consœurs arabes.
Page 9
BANQUE ET
ASSURANCES
Le Credit Libanais Bank prend
pied au Sénégal
Le conglomérat libanais est
annoncé au Sénégal vers la
mi-avril 2010.
Page 6
ENTREPRISES
ET MARCHÉS
Cacao : Le nationalisme de
Laurent Gbagbo à l’épreuve
des multinationales
L’énorme gap entre les quan-
tités de cacao à la sortie de
l’usine et celles exportées
officiellement handicapent
la Côte d’Ivoire. Connu
pour ses prises de position
nationalistes, le président
Laurent Gbagbo aurait-il
négocié un deal secret avec
les multinationales ?
Page 13
La RDC veut combler son
gap
énergétique
Avec l’un des potentiels
énergétiques les plus élevés
au monde et un taux d’accès
à l’électricité de 6%, la RDC
traine un lourd handicap. Le
gouvernement veut inverser
la tendance, d’ici 2025.
Page 13
ECONOMIE
«
Les fraudeurs conservent
une avance sur les services
douaniers
»
En Afrique, la contrefaçon
couvre d’importants en-
jeux financiers. Pour Roger
Kamgaing de la SGS, « le
gain ne porte pas sur les
droits de douanes mais sur
la capacité d’écouler sur
les marchés des produits à
la qualité douteuse ». Entre-
tien.
Page 16
POLITIQUE
Madagascar : l’étrange jeu de
Ping et de la France
Face à tous les acteurs du
jeu malgache, Rajoelina ne
dispose plus que de la neu-
tralité de l’Union africaine
et du soutien de la France.
Page 21
L’eau pourrait être
monétarisée et échangée
sur les marchés à terme
Les bons conseils de
Joseph Stiglitz aux
économies africaines Haïti, un Hiroshima
géologique et des
secours hésitants
Les nouveaux
visages de la
Guinée de
l’après Dadis
Lire en page 2
L’année des
matières
premières
L’eau douce représente à peine 3% du vo-
lume d’eau disponible sur terre. A l’horizon
2050, une personne sur quatre vivra dans
des pays affectés par les pénuries d’eau. Des
solutions financières innovantes, couplées
aux engagements éthiques, peuvent aider
l’homme à mieux gérer ce bien précieux.
Dans un entretien exclusif, la belgo-congo-
laise Valerie Issumo dévoile le contenu d’une
étude sur la question. La monétarisation de
l’eau ne risque-t-elle pas de faire basculer
cette denrée essentielle dans le champ de
la spéculation ? Connu pour son aridité, le
Sahel n’en pâtirait-il pas ?
Réponses en pages 10 et 11
« Tournez-vous vers l’Asie » ! Ainsi se résu-
merait l’entretien exclusif que le Prix Nobel
d’économie et président du think tank améri-
cain chargé de réfléchir sur les voies et moyens
de redresser l’économie mondiale a accordé
à notre journal, lors de son passage à Tunis.
Pour ce grand penseur, l’Afrique devrait aussi
exploiter sur le moyen terme l’augmentation
en cours des salaires en Asie, qui va modifier
les avantages comparatifs à l’échelle mon-
diale. Et de fustiger le FMI, responsable de la
désindustrialisation de l’Afrique.
Lire en page 3
Le séisme de sept degrés sur l’échelle de Richter qui a ravagé
Haïti représente l’équivalent de 400 000 tonnes de TNT. Le
monde mettra moins de temps à mobiliser des milliards pour
sauver le système financier mondial que quelques millions
pour mettre fin au calvaire des haïtiens, privés d’eau et d’élec-
tricité. Est-il si difficile, quand on dispose d’une telle flotte
d’hélicoptères, de livrer des secours, disponibles répétons-le,
à des agonisants ? A l’évidence, il est plus facile de bombarder
des cibles à des milliers de kilomètres que d’assister des pau-
vres gens au pied de sa porte.
Lire en pages 3 et 23
Bonne nouvelle pour l’Afrique ! En dépit de la
crise économique et financière mondiale, 2009
aura été la meilleure année pour les matières pre-
mières depuis 1973 ! Grâce à la Chine, qui a main-
tenu un taux de croissance plus qu’honorable, et
aux USA, dont le dollar s’est déprécié d’environ
4%, le cuivre, le sucre et le caoutchouc ont enre-
gistré des hausses records en 2009. L’indice CRB
Reuters/Jefferies affiche, sur l’ensemble de 2009,
une hausse de 23,46%, portée par les cours du
cuivre et du sucre, qui ont plus que doublé, ainsi
que les prix du pétrole et surtout de l’or qui affi-
che sa quatrième année de hausse consécutive.
Tour d’horizon par produits en page 15
Photographie d’une fillette dans un bidonville d’Haïti.
(Alice Smeets, prix UNICEF de l’année 2008)
2Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
FOCUS
Rabiatou Serah Diallo, pour avoir été désignée par l’ensemble du mouvement social, estime que le poste de
Premier ministre doit lui revenir, parce qu’elle est neutre et sans aucune ambition politique.
Le président et le premier vice président du CNDD ont appelé à soutenir le général Konaté pour l’application
de l’accord de Ouagadougou, qui tourne la page Dadis.
Rabiatou S. Diallo : «
Le poste de Premier ministre
doit me revenir
»
Guinée : l’après Dadis bien commencé
Les Afriques : Vous ne dormez plus chez vous.
Pourquoi ?
Rabiatou Serah Diallo : Nous faisons l’objet de
beaucoup de menaces et d’intimidations depuis
que nous avons adressé une lettre ouverte au
général Konaté, exigeant la vérité sur la santé
du chef de l’Etat, dénonçant l’insécurité gran-
dissante, le coût de la vie et le dysfonctionne-
ment de l’Etat. Et nous avons également posé le
problème catégoriel parce que les salaires sont
trop bas. Les Guinéens n’arrivent plus à se vêtir,
à se nourrir et à se déplacer. Depuis, des gens
sont venus à la Bourse du Travail pour nous
menacer, tenant des pancartes et des bandero-
les avec des inscriptions inacceptables « à bas les
Peuls ». Je peux vous donner un CD, parce que
nous avons filmé tout cela. Comment se fait-ils
qu’ils aient pu venir nous assiéger alors que les
manifestations sont interdites ?
La vérité a éclaté à la fin, car les pseudos mani-
festants se sont mis à se disputer au moment du
partage. C’était 200 000 francs (30 euros) pour
trois personnes Nous savions bien que cette ma-
nifestation avait été suscitée, car quelqu’un avait
bien payé pour les banderoles, les pancartes.
Je reçois beaucoup de SMS et ce qui me fait
peur, c’est quand il est écrit, « chers parents,
mobilisons-nous, les musulmans ne veulent pas
que notre cher président rentrent ». Je dis qu’ils
veulent nous amener à une guerre civile, à un
problème religieux. Mais, je sais que la majo-
rité veut la paix. Ceux qui veulent sortir le pays
de cette crise sont les plus nombreux. C’est une
minorité qui est en train de s’agiter et de per-
turber le pays. Nous ne nous laisserons pas fai-
re. Si nous devons mourir pour que le reste de
la population puisse être libéré, nous sommes
prêts ; Qu’on nous abatte tous ! Mais nous ne
nous laisserons pas faire. Le mouvement social
va se déterminer et s’il faut paralyser le pays,
nous sommes prêts à le faire.
La fédération de l’éducation a déjà déposé un
préavis de grève pour le 19 janvier.
Depuis 2003, les militaires perturbent le pays. Au
lieu de protéger la population, ils la stressent.
LA : Les militaires vous ont quand même pro-
posé de désigner un Premier ministre, mais
vous n’arrivez pas à vous entendre.
RSD : Il faut reconnaître qu’avec la proliféra-
tion des partis politiques, il y en a plus de cent,
ce n’était pas facile pour eux de s’entendre.
Mais nous estimons que le poste de Premier
ministre doit revenir au mouvement social.
Les syndicats, le patronat et la société civile
m’ont désignée. Il faut une personne neutre
pour conduire la transition. Une personne qui
n’a aucune ambition politique, ni maintenant,
ni après. On ne peut pas être juge et partie. Le
poste doit donc revenir au mouvement social,
surtout que c’est nous, mouvement social, qui
avons enfanté les Forces vives.
LA : Est-ce que cette longue crise n’a pas af-
fecté votre capacité d’organisation ?
RSD : Le mouvement social est organisé. Nous
sommes structurés de la base au sommet. Nous
avons nos tuyaux de communication propres,
qui ne passent pas par les médias auxquels nous
accédons difficilement. La Radiotélévision gui-
néenne est publique, mais elle est accaparée par
des troubadours qui sont depuis toujours au
service de tout pouvoir qui se met en place. Et
les radios privées sont l’objet de menaces. Notre
réseau est efficace. Il est même plus rapide que
les médias. Quand nous prenons une décision,
en une fraction de seconde, les quatre régions
sont informées. CES
Par Chérif Elvalide Sèye,
envoyé spécial à Conakry
Dimanche, il ne fallait sous aucun prétexte,
pas même la Coupe d’Afrique des nations qui
passionne les foules guinéennes malg l’ab-
sence de leur pays, rater la télévision nationale.
Deux messages, qui s’avéreront peut-être déci-
sifs pour l’évolution de la crise politique, ont
été diffusés par la Radio Télévision guinéenne
(RTG). Tour à tour, le général Mamadouba
Toto Camara et le capitaine Moussa Dadis
Camara se sont adressés aux Guinéens.
L’avertissement du général
Toto Camara, premier vice-président du
Conseil national pour la Démocratie et le
Développement (CNDD), s’est exprimé au
nom du « Collectif des membres du CNDD et
des chefs d’états major » pour « interdire toute
manifestation de soutien de quelque nature
que ce soit sur toute l’étendue du territoire na-
tional. Tout fauteur de troubles ou tout contre-
venant sera puni avec la dernière énergie ».
L’avertissement du général vise les groupes
de soutien à Dadis Camara. L’arrivée du chef
de la junte, le 12 janvier, à Ouagadougou, a
fouetté l’ardeur de ses partisans. Le 14 janvier,
un « collectif des membres du CNDD élargi aux
chefs des états majors des armées » s’est réuni au
camp Alpha Yaya Diallo, sous la coprésidence
du commandant Claude Pivi, ministre chargé
de la Sécurité présidentielle, et du lieutenant-
colonel Moussa Tiégboro Camara, ministre à
la présidence chargé des Services spéciaux, de
la Lutte anti drogue et du grand banditisme,
pour « exiger le retour en Guinée du président
de la Guinée accompagné de son ministre de la
Défense nationale ». Depuis, des groupes de
manifestants occupent l’aéroport, décidés à
y rester jusqu’au retour de Camara. Vendredi
dernier, la tension était telle qu’Air France
avait préféré prudemment différer son vol, qui
devait arriver à Conakry dans la soirée.
La déclaration de Toto Camara vise donc clai-
rement ces manifestants. C’est également à
eux, que le chef de la junte, apparu véritable-
ment très mal en point sur l’écran de la RTG,
s’est adressé. « Je vous demande de regagner vos
domiciles et de vaquer à vos occupations quo-
tidiennes dans le calme, car, des personnes mal
intentionnées pourraient profiter de ces regrou-
pements pour commettre des forfaitures et nous
en faire ainsi porter la responsabilité ».
Frère et compagnon d’armes
Le capitaine convalescent a également déliv
un message à ses partisans de l’armée, qui sem-
blaient décidés à remettre en question l’accord
de Ouagadougou. Pour conforter le général
Sekouba Konaté, traité de traître par certains,
il l’a qualifié de « frère et compagnon d’ar-
mes ». Il a également assuré que la solution de
Ouagadougou ne lui a pas été imposée. « Nous
avons réfléchi sur les voies d’une sortie de crise
politique et avons décidé ensemble les mesures
qu’il avait annoncées dans son adresse à la na-
tion, le 6 janvier dernier. J’assume et j’appuie ces
mesures. C’est dans la même volonté politique de
sortie de crise que j’ai accepté de signer, en toute
conscience et en toute connaissance de cause, la
Déclaration de Ouagadougou. Cette déclaration
est notre déclaration. Elle ne m’a pas été impo-
sée, elle ne nous a pas été imposée ».
Double soutien
L’accord vient donc de bénéficier d’un dou-
ble soutien. L’euphorie du peuple de Conakry
peut donc se poursuivre. Même le refus, appa-
remment bien compris et même soutenu, de
Rabiatou Serah Diallo et de Jean-Marie Doré,
les deux Premiers ministrables, d’aller en
consultation à Ouagadougou pour être dépar-
tagés, n’a pas refréné la joie ambiante.
Pourtant, tout reste à faire. Il faut croire que le
désir de sortir de l’impasse politique est tel, et
le traumatisme du massacre encore tellement
présent dans tous les esprits, que tous veulent
tourner la page et s’accrochent à la moindre
bonne nouvelle pour exorciser les démons de
la violence.
La nomination du Premier ministre n’était
toujours pas effective dimanche, le président
par intérim, que tous savent malade, n’était
pas encore rentré. Quid du gouvernement, du
Conseil national de transition de 101 mem-
bres, représentant toutes les composantes de la
société guinéenne, de la révision des listes élec-
torales et de l’organisation, dans un délai de six
mois, de l’élection présidentielle ?
« Notre réseau est efficace.
Il est même plus rapide que
les médias. Quand nous
prenons une décision, en une
fraction de seconde, les quatre
régions sont informées. »
Rabiatou Sera Diallo : « S’il faut donner notre vie,
nous y sommes prêts. »
Blaise Compaoré entouré de Dadis Camara
et Sekouba Konaté
La secrétaire générale de la Confédération
nationale des travailleurs de Guinée, choi-
sie pour le poste de Premier ministre par
l’ensemble des forces vives, syndicats, pa-
tronat, à l’exception des seuls partis politi-
ques, fait l’objet de graves menaces depuis
quelques jours. La tension s’est accrue avec
sa lettre ouverte au général Konaté, portant
sur quatre points : l’état de santé du prési-
dent Moussa Dadis Camara, l’insécurité
grandissante, le coût de la vie et le dys-
fonctionnement de l’Etat. La lettre exigeait
que l’ordre revienne au sein du CNDD et
du gouvernement. L’un des sms reçus sur
son téléphone portable est ainsi libellé tex-
tuellement : « Chers parents, unissons-nous
tous pour le retour 2 notre président au
comend car, les musulmans sont contr le
retour du brave DADIS... vive cndd, sauf
konaté le traitre, a bas les syndica peuls…
tous unis ns vainquerons et ns avon le sou-
tien 2 l’occiden contre 7 religion 2 terreur,
terorisme… ».
Outre les SMS du genre, qu’elle reçoit par
dizaines, des appels anonymes lui sont éga-
lement adressés pour l’insulter et la menacer
de mort. La syndicaliste n’a en rien modié
son activisme.
Le pays, qui détient le tiers des réserves
mondiales de bauxite, a un PNB/habitant
de 381 dollars. Boudé par les bailleurs de
fonds, il est confronté à une profonde crise
économique.
A Conakry, autour des stations d’essence,
les les de voitures s’allongent. Il faut désor-
mais y passer la nuit pour espérer obtenir
le précieux liquide, dont le prix est en train
de amber.
Le franc guinéen, de son côté, aurait perdu
ces deux derniers mois le tiers de sa valeur
par rapport à l’euro.
Un hôtelier installé dans le cossu quartier La
minière avoue ne plus voir de clients depuis
quelques semaines, alors que les factures à
payer s’accumulent. Un homme d’affaires
d’origine libanaise estime que les entre-
prises ont perdu entre 40 et 60% de leur
chiffre d’affaires. Selon lui, dans l’hôtellerie,
le taux d’occupation, en moyenne de 80%,
peine difcilement à atteindre 30%.
C’est qu’à la crise politique nationale s’est
ajoutée la crise économique internationa-
le, qui a réduit les recettes d’exportations
minières. Le départ des expatriés ou de
leurs familles a privé le commerce général
de substantielles ressources. Pas de vente
de dindes, de foie gras, de champagne.
Novotel, qui tenait grande table les 24 et
31 décembre, n’a rien organisé en n d’an-
née. « En 25 ans ici, je n’ai jamais vécu une
telle crise », se plaint-il.
Aux difcultés nancières, s’ajoute l’insé-
curité. Les opérateurs économiques se sont
réunis, le 12 janvier dernier, pour dénoncer
les attaques à main armée, citant le cas d’El
hadj Bobo Hong Kong, qui a dû payer 150
millions de francs guinéens pour être libéré
par ses kidnappeurs.
Même le bâtiment s’est arrêté. « Seuls les
chantiers militaires ne connaissent point
de répit. De nombreuses casernes sont en
construction… », ironise un site web d’infor-
mation de la place. CES
De graves menaces
Guinée : la catastrophe économique
3
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 ACTUALITÉ
RDC : la double troïka de Joseph Kabila
Le président en exercice de la SADC, Joseph Kabila,
a présidé à Maputo, en marge de l’investiture du
chef d’Etat mozambicain, une session extraordi-
naire de la double troïka de cette instance sous-ré-
gionale de l’Afrique australe, qui a rejeté la décision unilatéra-
le des autorités malgaches d’organiser des élections générales
en dehors des résolutions inclusives d’Addis-Abeba.
Tunisie : Oussama Romdhani, ministre de la
Communication
Après 13 ans à la tête de l’agence tunisienne de
communication extérieure (ATCE) et un intérim
réussi à la tête du Ministère de la communication,
Oussama Romdhani vient d’être confirmé pleinement dans
ce poste, à la faveur du dernier remaniement ministériel in-
tervenu en Tunisie. Le remplaçant de Rafaâ Dékhil (limogé) a
de nombreux défis à relever.
Soudan : Yasser Arman défie Omar el-Béchir
En fin de semaine, Yasser Arman a été nommé
candidat par d’ex-rebelles sudistes, contre Omar
el-Béchir, aux élections présidentielles d’avril pro-
chain. La candidature a été entérinée à l’unanimité
par le bureau politique du Mouvement populaire de libéra-
tion du Soudan. Ce sera le premier scrutin multipartite de-
puis 24 ans au Soudan.
Guinée : Dadis Camara hors course
La convalescence officielle de Dadis Camara, en
séjour à durée indéterminée à Ouagadougou, res-
semble à une mise à l’écart. Amoindri par une ten-
tative d’assassinat, le 3 décembre, le jeune capitaine
se dit toutefois disponible pour apporter sa contri-
bution aux acteurs de la transition. Pendant ce temps, la roue
politique tourne en Guinée.
Nigeria : Umaru Yar’Adua malade
Le remplacement temporaire du président nigé-
rian, Umaru Yar’ Adua, actuellement malade, est
de plus en plus évoqué par les médias nigérians. Le
président, qui se soigne en Arabie Saoudite depuis
plus de 50 jours, s’est exprimé à travers les ondes de la BBC.
Un exercice de communication tardive qui n’a pas rassuré les
Nigérians.
Algérie : Mohamed Meziane tombe de très haut
Le PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, 60
ans, a été suspendu de ses fonctions et placé sous
contrôle judiciaire, après avoir été inculpé en mi-
lieu de semaine pour malversations. Les deux fils
de M. Meziane ont été placés sous mandat de dépôt, en même
temps que dix membres de la direction de Sonatrach, dont
trois vice-présidents.
Valeurs africaines
Voir Haïti et
mourir
« Haïti, dit-on souvent, n’est pas un pays, c’est un endroit. »
Située à des milliers de kilomètres de nous, cette île offre une
caricature tragique de l’Afrique. C’est le pays le plus pauvre
d’Amérique, le plus instable politiquement et le moins doté
en routes et en infrastructures. La République Dominicaine,
située à 3 heures de route, offre un saisissant contraste, avec
un niveau de développement de loin supérieur. Idem pour le
Brésil, membre du G20, indépendant depuis 1898, en même
temps que Haïti. D’aucuns, prenant en exemple le retard pris
dans le déploiement de l’aide internationale consécutive au
séisme qui a ravagé l’ile il y a une dizaine de jours, pensent
que si Haïti perdure dans la pauvreté, c’est parce qu’il est
abandonné de tous.
Autrement, comment expliquer que face à la plus grande ca-
tastrophe de l’humanité, l’ONU, qui fixe ses ambitions à 562
millions d’euros, n’ait réuni que 268 millions… de promes-
ses de dons, à la date du 15 janvier dernier ? Alors que l’Amé-
rique avait mobilisé 306 milliards pour sauver Citigroup, elle
peine à réunir quelques millions de dollars pour endiguer les
ravages de l’un des séismes les plus meurtriers de l’histoire.
Et, comme dans toute catastrophe télévisée, la démagogie
s’est invitée sur le terrain. En France, Eric Besson offre gé-
néreusement la suspension des reconduites vers Haïti. Au
Sénégal, Abdoulaye Wade déclarait dimanche vouloir favo-
riser le retour des Haïtiens en Afrique, en offrant une terre
à ces descendants d’esclaves. « Le problème est de savoir com-
ment et qui va supporter tous ces frais », ajoute le président
sénégalais, qui pointe du doigt l’Europe. Voilà une piste qui
n’améliorera pas de sitôt la situation à Port au Prince.
Le chanteur d’origine haïtienne Wycleaf Jean, qui a réuni
plus de 2 millions de dollars en quelques heures, s’attirant
des jalousies de la part des spécialistes de la charité, qui lui
reprochent l’opacité de sa comptabilité, a été, lui, plus prag-
matique. Voilà ce qu’il faut pour éviter le chaos.
Adama Wade, Casablanca
Prix Nobel d’économie et président de la Commission d’experts sur la réforme du système finan-
cier international, Joseph Stiglitz estime, dans cet entretien réalisé à l’occasion d’une conférence sur
l’après-crise financière, organisée par la BAD le 11 janvier dernier, que le continent a tout intérêt à
raffermir son partenariat avec les pays émergents asiatiques, où la croissance reste vigoureuse.
Joseph Stiglitz: «
L’Afrique doit
compter davantage sur elle-même
»
Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis
Les Afriques : A l’heure la reprise reste assez molle dans
les pays développés, que peut faire l’Afrique pour relancer sa
croissance freinée par la crise ?
Joseph Stiglitz : A Wall Street, on pense déjà que le pire est
derrière nous. Dans les milieux universitaires, le pessimisme
est, en revanche, encore de mise, d’autant que les pratiques
qui ont servi de détonateurs de la crise sont toujours là. Je
pense que le retour au niveau de croissance enregistré avant
la crise aux Etats-Unis et en Europe ne devrait pas intervenir
avant 2013. L’Afrique, qui est une victime innocente de la
crise, doit compter davantage sur elle-même et adopter une
stratégie post-crise. Le continent a, en premier lieu, intérêt
à profiter de la nouvelle géographie économique mondiale,
en s’orientant vers les marchés émergents asiatiques, la
croissance reste vigoureuse. Le raffermissement du partena-
riat avec ces pays émergents peut permettre à l’Afrique de
maximiser la rente de ses ressources naturelles, en exploitant
la concurrence mondiale, et d’attirer des investissements im-
portants. La Chine joue déjà un rôle important en Afrique.
Sur le moyen terme, l’Afrique devrait aussi exploiter l’aug-
mentation en cours des salaires en Asie, qui va modifier les
avantages comparatifs à l’échelle mondiale. Dans le même
temps, ce continent est appelé à définir de nouvelles politi-
ques d’apprentissage industrielles, technologiques et agrico-
les dans le cadre d’une diversification sectorielle effective des
économies africaines. Cette diversification est aujourd’hui
urgente, vu que l’ajustement structurel a contribué, contrai-
rement à ce que laisse entendre le FMI, à la désindustria-
lisation de l’Afrique. La part de l’industrie africaine dans
le PIB est tombée de 15,9% en 1965 à 14,9% en 2006. Les
pays africains doivent aussi gérer leurs ressources naturel-
les d’une manière transparente et investir les richesses du
sous-sol sur le sol. D’autre part, une sortie rapide de crise en
Afrique implique plus que jamais une réhabilitation du rôle
de l’Etat-promoteur.
LA : A travers quels mécanismes peut-on réhabiliter le rôle de
l’Etat-promoteur en Afrique, où que les Etats se désengagent
de plus en plus des marchés de capitaux sur recommandation
des institutions de Bretton Woods ?
JS : La crise a prouvé que les marchés ne peuvent pas ti-
rer, à eux seuls, le développement de l’Afrique. Les marchés
financiers privés n’ont pas vocation à promouvoir le déve-
loppement, puisqu’ils sont généralement polarisés sur le
court terme. L’un des mécanismes permettant de réhabiliter
le rôle de l’Etat-promoteur en Afrique, est la multiplication
des banques de développement nationales. Au Brésil, c’est
la Banque de développement brésilienne (BNDES) qui a en
grande partie financé le développement économique du pays.
L’intérêt de ces banques a été déjà démontré en Afrique. Ce
n’est pas, en effet, un hasard si le Botswana et l’Ile Maurice,
qui disposent de grandes banques de développement natio-
nales, réalisent de bonnes performances économiques.
LA : Vous étiez l’un des membres du groupe d’experts inter-
gouvernemental sur l’évolution du climat, comment jugez-
vous les résultats du sommet de Copenhague ?
JS : C’était encore une occasion manquée. A Copenhague, on
s’est mis d’accord sur un financement public-privé ayant pour
objectif de s’élever à 10 milliards de dollars par an jusqu’en
2012, pour limiter les émissions des gaz à effet de serre. Or,
nous avons besoins d’investir 200 milliards de dollars par an
« Sur le moyen terme, l’Afrique
devrait aussi exploiter l’augmentation
en cours des salaires en Asie, qui va
modifier les avantages comparatifs
à l’échelle mondiale. »
Récipiendaire du prix Nobel d’écono-
mie en 2001, pour ses analyses des
marchés avec asymétrie d’information,
Joseph Stiglitz a été le principal auteur
du rapport du Groupe d’experts inter-
gouvernemental sur l’évolution du cli-
mat, co-lauréat du Nobel de la paix
2007. Il a notamment occupé les fonc-
tions d’économiste en chef et premier
vice-président de la Banque Mondiale
(1997-2000). Début 2008, le pré-
sident français Nicolas Sarkozy lui a
coné la présidence de la Commission
sur la mesure des performances éco-
nomiques et du progrès social. Au
lendemain du déclenchement de la
crise nancière, il a été nommé par
les Nations Unies président de la
Commission d’experts sur la réforme
du système nancier international.
Bio-express
pour parvenir à des résultats tangibles dans ce domaine. Le
sommet aurait pu, au moins, fixer un prix de carbone incitatif,
à 80 dollars la tonne par exemple. Cela aurait permis d’accroî-
tre considérablement les investissements et contribué à déclen-
cher une reprise économique vigoureuse.
Le Gabon perd le fauteuil du
gouverneur de la BEAC
Le scandale de la BEAC a eu raison de l’accord de Fort Lamy,
qui veut que, depuis 1973, le gouverneur de la Banque cen-
trale des Etats de la CEMAC soit un Gabonais.
C’est désormais l’Equato-Guinéen Lucas Abaga Nchama qui
conduira les destinées de cette institution. Le siège sera désormais
tournant (dans l’ordre alphabétique), selon l’une des résolutions
prises à Bangui en marge du 10e Sommet des chefs d’Etat et de
gouvernement de la CEMAC. La règle sera observée au niveau de
toutes les institutions et organes spécialisés de la communauté. A
noter, que la rotation ne prendra effet qu’après la Guinée équato-
riale, qui s’offre ainsi une exception à la règle, forte de son statut
de plus gros contributeur de la BEAC.
Joseph Stiglitz : « L’ajustement structurel a contribué, contrairement à ce
que laisse entendre le FMI, à la désindustrialisation de l’Afrique. »
4Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
FINANCE
BANQUES
Afrique du Sud : FirstRand
prévoit de lancer une filiale au
Nigeria
La FirstRand Ltd, la deuxième
plus importante société de servi-
ces financiers en Afrique du Sud,
envisage de lancer une division
au Nigeria, qui comprendra des
unités commerciales et de détail.
« Il y a 150 millions de personnes et
10 millions de comptes bancaires »
au Nigeria, estime Sizwe Nxasana,
le directeur exécutif de FirstRand.
La banque compte également
lancer les virements de fonds
mobiles, et d’autres formes de
crédits destinés aux entreprises.
« Nous avons des interlocuteurs au
Nigeria avec qui nous échangeons
pour avoir une compréhension
beaucoup plus profonde de l’envi-
ronnement », affirme Nxasana. La
Standard Bank Group Ltd avait
également annoncé qu’elle était à
la recherche d’actifs au Nigeria.
Nigeria : Zénith Bank enregistre
sa 2e semaine de baisse
Zenith Bank Plc a enregistré sa
seconde plus importante baisse,
l’agence de notation Standard
& Poor’s Ratings Services ayant
annoncé s’attendre à ce que son
bénéfice reste « sous pression » en
2010. La valeur des actions de la
banque est tombée de 4,3% et se
négociait à 13,20 nairas la semai-
ne dernière, soit la plus forte bais-
se depuis le 22 décembre 2009. La
perspective négative pour Zenith
Bank, qui a une cote de crédit B+,
reflète l’affaiblissement du pro-
fil financier du secteur bancaire
nigérian, considère Standard &
Poor’s. Celle-ci s’attend à ce que
la qualité des actifs puisse se dété-
riorer davantage, compte tenu des
incertitudes économiques.
Egypte : révisions à la baisse de
la note de dépôt GLC de trois
banques
Moody’ s Investors Service a revu
à la baisse la note du dépôt à long
terme de la monnaie locale globale
(global local currency, GLC) de trois
banques égyptiennes. Il s’agit de la
Commercial International Bank
(CIB) et de la Banque nationale
d’Egypte, dont les notes sont pas-
sées de Baa2/P-2 à Baa1/P-2, avec
une perspective stable. Les notes
de deux autres institutions ban-
caires, en l’occurrence la Banque
d’Alexandrie et la Banque Misr,
ont été confirmées à Baa2/P-2, avec
une perspective stable également.
L’abaissement des notations de ces
trois banques reflète la perception
qu’a Moody’ s de la capacité de
l’Egypte d’apporter un soutien à
son système bancaire.
Nigeria : First Bank en hausse
de 2,8%
L’action de First Bank of Nigeria
Plc, le plus grand prêteur du pays
par la valeur de marché, a grimpé
de 40 Kobo, soit 2,8%, pour attein-
dre 14,80 nairas entre le 8 décem-
bre 2009 et le 8 janvier 2010. Cette
hausse intervient après l’annonce
de la Banque centrale du Nigeria
d’étendre sa garantie sur les prêts
interbancaires, de mars jusqu’à
la fin de 2010. La First Bank fait
partie des banques qui ont été
auditées par la Banque centrale
entre août et septembre de l’an-
née dernière. La Banque centrale
a injecté 620 milliards de nairas
(4,1 milliards de dollars) pour
couvrir les créances douteuses de
dix établissements bancaires.
Nigeria : Mobius accorde de
bonnes évaluations aux banques
Investor Mark Mobius (IMM) a
attribué de bonnes évaluations
aux banques nigérianes, notam-
ment celles qui « ont une exposi-
tion régionale ». « Le plus intéres-
sant pour nous au Nigéria, ce sont
les banques » affirme le président
exécutif d’IMM, qui gère plus de
30 milliards de dollars d’actifs
de développement. Selon lui, les
institutions bancaires sont « très
intéressantes en raison d’un grand
et attrayant marché ». « Vous avez
des banques à l’exposition, non
seulement au Nigeria, mais dans
d’autres parties de l’Afrique. Il y
a donc une chance pour leur crois-
sance » ajoute la même source.
Kenya : une conférence bancaire
régionale en février
L’Association internationale de
techniciens, experts et chercheurs
(AITEC Afrique) organisera en
février prochain, à Nairobi, une
conférence bancaire régionale
consacrée à l’innovation. La ren-
contre servira comme platefor-
me pour exposer les nouveautés
du secteur financier, notamment
dans le cadre des paiements
mobiles. « Quand nous avons
commencé à organiser cette série
de conférences, il y a quatre ans,
nous voulions mettre l’accent sur
ce que l’Afrique de l’Est pouvait
apprendre du reste du monde.
Maintenant, les banquiers, les opé-
rateurs mobiles et d’autres parties
prenantes du secteur qui souhai-
tent se renseigner sur les opéra-
tions bancaires mobiles viendront
à Nairobi pour apprendre auprès
des innovateurs régionaux », a dé-
claré Sean Moroney, le président
de l’AITEC Afrique.
Nigeria : Oceanic Bank réduit
les rémunérations de ses cadres
supérieurs
Oceanic Bank Plc, une des insti-
tutions bancaires renflouées par
la Banque centrale du Nigeria, a
réduit de 22,5 à 35% les rémuné-
rations de ses cadres supérieurs,
y compris celles des directeurs
exécutifs et du directeur général.
Depuis la nomination de John
Aboh au poste de directeur géné-
ral, le montant des dépôts a aug-
menté de 430 à 560 milliards de
nairas, entre le 5 octobre et le 18
décembre 2009.
ASSURANCES
Afrique du Sud : O’Sullivan,
président d’Old Mutual
Old Mutual PLC, le plus grand
assureur en Afrique du Sud, a dé-
signé Patrick O’Sullivan en tant
que président, en remplacement
de Chris Collins, qui prend sa
retraite. M. O’Sullivan, qui tra-
vaillait à Zurich Financial Services
depuis 11 ans, a pris ses fonctions
au début du mois en cours, a dé-
claré la société. « Patrick apporte
avec lui une expérience considéra-
ble de groupes de services financiers
internationaux », a déclaré Julian
Roberts, directeur exécutif.
Algérie : la CNMA transformée
en société d’assurance
La Caisse nationale de mutualité
agricole (CNMA) a obtenu son
agrément pour investir le secteur
des assurances toutes branches.
A noter que cette banque était en
voie de dissolution quelques mois
plus tôt. L’arrêté du Ministère des
finances, portant sur un nouvel
agrément, précise que la CNMA
peut pratiquer les opérations
d’assurance et de réassurance en
faveur des personnes physiques
et morales exerçant dans les sec-
teurs de l’agriculture, de la pêche,
de l’aquaculture et connexes, par
l’intermédiaire de ses caisses ré-
gionales. En plus de ces secteurs,
la CNMA est également autorisée
à investir le marché de l’assurance
automobile, des accidents et des
dommages aux biens.
BOURSE
Afrique du Sud : Remgro et
Zeder projettent d’acheter
Capevin Holdings
La société d’investissement Remgro
Ltd et Zeder Investments Ltd pro-
jettent d’acheter la compagnie
Capevin Holdings Ltd et Capevin
Investments Ltd, listée à la Bourse
de Johannesburg, afin d’augmenter
leur capital dans le secteur des vins
et liqueurs. L’opération d’achat
des actions qu’ils ne possèdent
pas dans ces deux sociétés coûtera
jusqu’à 2 milliards de rands (268,8
millions de dollars), selon Antonie
Jacobs, directeur général de Zeder.
L’offre sera de 3,35 rands par ac-
tion pour Capevin Holdings (CH)
et de 70,05 rands par action pour
Capevin Investments (CI). Le seul
actif de placements de CH et CI
est dans Distell Group Ltd, le plus
grand fabricant de boissons alcoo-
lisées en Afrique du Sud. CI détient
29,2% du capital de Distell, contre
14,9% pour CH dans le produc-
teur de cognac Klipdrift.
FINANCES
PUBLIQUES
Sénégal : les sukuks sont confor-
mes à la charia islamique
Les sukuks (obligations islami-
ques) sont conformes à la charia
islamique, affirme le vice-pré-
sident de Moody’s France SAS,
Anouar Hassoune, qui en faisait
la promotion auprès des pays de
l’Union économique et moné-
taire ouest-africaine (UEMOA).
Selon lui, les sukuks, générale-
ment émis par des fonds com-
muns de créances pour le comp-
te d’un gestionnaire d’actifs,
pouvant êtres garantis ou non
par l’émetteur, « sont de puissants
instruments de refinancement ».
Il en dénombre plusieurs caté-
gories dont les sukuks al ijara
(dans le cadre d’un contrat de
leasing), les sukuks al musharaka
(contrats de copropriété) et les
sukuks al mudharaba (contrats
de gestion sous jacents).
Afrique de l’Ouest : la CEDEAO
veut sa monnaie unique avant
2016
Les pays de la Communauté
des Etats d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO), notamment ceux
qui ne font pas partie de la zone
FCFA, veulent leur monnaie uni-
que avant 2016. Baptisée Eco, la
monnaie unique, dont la créa-
tion a été décidée en 2000, sera
amenée à fusionner avec le FCFA
pour unifier les 16 pays mem-
bres. Sa mise en place a été main-
tes fois reportée. La CEDEAO
souhaite préparer l’avènement
de l’Eco en deux étapes, dont la
première concerne la création
d’une zone monétaire pour les
pays qui n’appartiennent pas à la
zone FCFA, avant de lancer une
monnaie commune dans une se-
conde étape. Parmi les avantages
attendus de la monnaie unique,
qui sera gérée par une Banque
centrale, il s’agit de faciliter les
transferts de fonds et le com-
merce transfrontalier. Les pays
membres devront également
se conformer à des critères de
convergence, comme le déficit
budgétaire et l’inflation.
UEMOA : 998 milliards FCFA sur
le marché obligataire à fin 2009
Le montant total du marché
obligataire par appel public
à l’épargne, au sein des huit
pays de l’Union économique
et monétaire Ouest-Africaine
(UEMOA), a atteint 998,721
milliards à la troisième semai-
ne de décembre 2009. Selon la
Banque centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO),
sur les 39 émetteurs, les trésors
publics des Etats représentent
73,47% de l’encours global du
marché, soit 733,809 milliards
FCFA. La Côte d’Ivoire arrive
en tête avec 185,780 milliards
FCFA, suivie du Sénégal avec
167,422 milliards FCFA, puis
du Bénin avec 108,556 milliards
FCFA. Il existe également deux
émetteurs hors zone, qui sont la
Société financière internationa-
le (SFI) pour un montant de 22
milliards FCFA et l’Agence fran-
çaise de développement (AFD)
pour 20 milliards FCFA.
Afrique du Sud : hausse du
chômage, baisse de la demande
de crédit
La demande de crédit a reculé
en novembre, pour le deuxième
mois consécutif, en raison de
l’augmentation du chômage et
de la réduction des dépenses de
consommation. L’emprunt des
ménages et des entreprises a di-
minué de 1,59%, après une bais-
se de 0,4 en octobre, selon les
chiffres de la Banque centrale.
Quelque 350 000 emplois non
agricoles ont été supprimés du-
rant les neuf premiers mois de
2009, en particulier dans le sec-
teur minier. La contraction du
crédit illustre « l’effondrement
de la confiance des entreprises et
des consommateurs », a déclaré
Gina Schoeman, économiste
chez Macquarie First South
Securities. La Banque centrale
a maintenu son taux directeur
inchangé à 7% pour freiner la
hausse des prix et soutenir la
croissance économique.
Nigeria : légère augmentation de
la dette extérieure en 2009
La dette extérieure du Nigeria a
atteint 4 milliards de dollars en
2009, contre 3,7 milliards l’année
précédente. Selon le vice-minis-
tre des Finances, Remi Babalola,
le pays ne devrait pas emprun-
ter plus 6 milliards de dollars en
2010 pour pouvoir être en mesure
couvrir les intérêts de la dette.
Babalola estime que l’exercice en
cours sera caractérisé par « une
stabilité macro-économique très
prometteuse et raisonnable ».
Nigeria : vers la vente de
500 millions $ d’obligations sur
le marché européen
Le Nigeria sera probablement
amené à vendre 500 millions de
dollars d’obligations européen-
nes, au deuxième trimestre. Le
ministre des Finances, Mansur
Muhtar, estime que ce choix du
calendrier vise à « permettre au
marché de s’installer » et d’en-
tamer « les préparatifs néces-
saires » pour cette opération.
Aucun détail n’a été donné sur
le nombre d’obligations qui
seront mises en vente, sur leur
montant unitaire ou sur les
banques qui seront engagées
dans l’opération. Le gouverne-
ment utilisera ce montant pour
financer son déficit budgétaire
de 2010, prévu d’atteindre 1,56
trillion de nairas (10,3 mil-
liards de dollars), soit 4,8% du
produit intérieur brut.
Maroc : baisse de la TVA sur les
produits bancaires islamiques
La loi de Finances 2010 a réduit
de moitié le taux de la TVA sur
les produits bancaires sans in-
térêt et conformes à la charia.
Depuis le début janvier 2010, la
TVA sur les produits bancaires
alternatifs comme la mourabaha
et l’ijara sera de 10% au lieu de
20%. Les banques proposent un
grand nombre de produits al-
ternatifs qui n’appliquent pas le
taux d’intérêt traditionnel.
Zambie : la Banque centrale pré-
voit une croissance supérieure
à 7%
La Banque centrale de Zambie
prévoit une croissance écono-
mique de plus de 7% pour cette
année, en prévision du renforce-
ment des prix du cuivre.
Algérie : 1000 milliards de
dinars de fiscalité ordinaire
Le taux de recouvrement de la
fiscalité ordinaire, durant les
onze premiers mois de 2009, est
en augmentation de 25% par
rapport à la même période en
2008. Le montant atteint est es-
timé à 1000 milliards de dinars
(MDA), selon Abderrahmane
Raouia, directeur général des
impôts (DGI). La part de l’impôt
sur le revenu global (IRG) repré-
sente 150 MDA et l’impôt sur le
bénéfice des sociétés (IBS) envi-
ron 220 MDA, ajoute la même
source. La taxe sur les véhicules
neufs a rapporté 15 MDA.
Algérie : les banques algériennes
et les grands projets
La Banque extérieure d’Algé-
rie (BEA) est engagée sur dix
grands projets (cinq stations
de dessalement de l’eau de mer,
trois centrales électriques, dont
celle de Hassi R’mel, et deux usi-
nes d’ammoniac) pour une va-
leur de 151 milliards de dinars.
Le chiffre a été livré par le PDG
de la BEA, M. Loukal, lors d’un
séminaire international consacré
au financement des mégaprojets
en temps de crise. Le Crédit po-
pulaire d’Algérie (CPA) partici-
pe à une quinzaine d’opérations
EN BREF - FINANCE
BOURSE
Tunisie : le CMF adhère
à l’accord multilatéral de
l’OICV
La candidature du Conseil du marché financier tunisien
(CMF) pour devenir membre de l’accord multilatéral de
l’Organisation internationale des commissions de valeurs
(OICV) a été acceptée en décembre 2009. L’adhésion à
l’Organisation, dont l’objet est la consultation, la coopé-
ration et l’échange d’informations entre ses 52 pays mem-
bres dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie
et l’Italie, permet à la CMF l’accès aux informations finan-
cières et renforcer ses opérations de contrôle.
ASSURANCES
CEMAC : les compagnies
d’assurance en conclave
La 13e session du Conseil des compagnies d’assurance des
six pays de la Communauté économique et monétaire de
l’Afrique centrale (CEMAC) s’est déroulée récemment à
Douala, au Cameroun. Cette édition a été consacrée à la
vulgarisation de la Carte rose, destinée à améliorer et régu-
ler le transport intracommunautaire. Adoptée depuis treize
ans, la Carte rose, dont l’usage est obligatoire dans le trans-
port transfrontalier, a du mal à percer. Selon Evariste Fosso
Diffo, le vice-président du Conseil des bureaux de la Carte
rose (CBCR), sa promotion se heurte à plusieurs difficul-
tés, dont celle liée au mode de financement du Conseil. « Le
Conseil est financé par les sociétés privées, contrairement aux
autres organes de la sous-région qui sont financés par les gou-
vernements », a-t-il précisé. A noter que le Conseil des mi-
nistres des pays de la zone n’a adopté le statut juridique de
la commission d’arbitrage de la Carte rose qu’en mai 2009.
BANQUES
Dakar bénéficie d’un prêt
de 2,65 milliards FCFA de
la Banque islamique du
Sénégal
La Banque islamique du Sénégal (BIS) a accordé un finan-
cement de plus de 2,65 milliards FCFA à la mairie de Dakar
pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation
des feux de signalisation de la ville. La signature de l’ac-
cord s’est déroulée en marge du premier Forum interna-
tional sur la finance islamique dans l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui s’est tenu les 11
et 12 janvier 2010 à Dakar. Le directeur général de la BIS,
Babacar Ndoye, estime qu’à travers cet engagement la ban-
que souhaite « identifier toutes les opportunités qui vont se
présenter à nous et les bancariser le plus largement possible ».
Les entreprises, les collectivités locales et l’Etat devront,
selon lui, « bénéficier des produits de la finance islamique »
comme outil de développement.
Gabon : « Nous-mêmes,
nous-mêmes »
BGFI Bank a organisé une fête, baptisée « Nous-mêmes,
nous-mêmes », qui a rassemblé tous les collaborateurs du
groupe de France et d’Afrique. Henri-Claude Oyima, ad-
ministrateur directeur général, a profité de l’évènement
pour décliner les nouvelles orientations stratégiques pour
l’exercice 2010, notamment l’accélération du développe-
ment national et international, ainsi que le renforcement
de l’offre et de la qualité des produits et des services, dans
le cadre de son nouveau projet d’entreprise « Cap 2015 :
changeons de dimension ».
5
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 BANQUES ET ASSURANCES
La banque finance aujourd’hui, la totalité du futur aéroport du Mali, une partie de la grande centrale électrique
malienne et s’apprête à lancer le crédit immobilier. En quelques mois, l’ex-BIM a totalement changé de visage.
Baba Dao, directeur du fonds de garantie hypothécaire du Mali, estime indispensable la titrisation pour disposer
de ressources longues, mais les banques de la région tardent à s’y engager.
Transition réussie pour Attijariwafa Bank au Mali
Afrique de l’Ouest : le marché hypothécaire en
butte à la frilosité des banques
Le changement d’actionnariat majoritaire
constitue toujours une phase délicate dans
la vie des grandes banques. Les réactions du
marché sont souvent imprévisibles. Au Mali,
cette période a été gérée avec doigté au sein
de l’ex-BIM SA (Banque internationale pour
le Mali), redevenue aujourd’hui filiale d’Atti-
jariwafa Bank. Elle-même née en 2003, d’une
fusion structurante dans le paysage financier
marocain entre deux institutions centenaires,
la BCM et la Wafabank, la banque marocaine
entend gérer l’institution malienne avec les
standards d’une banque moderne. Mais aus-
si, explique Youssef Berrada, dépêché depuis
Casablanca et chargé de mission au sein d’At-
tijariwafa Bank Mali, dans le respect de son
identité : « La BIM est une banque malienne
et nous tenons à la garder malienne », martèle
M. Berrada, fier de l’esprit d’entente qui règne
au sein des équipes. Actuellement, la banque
compte 324 employés, contre 260 lors de la
prise de contrôle.
Seulement quatre Marocains
En tout, il y a seulement quatre Marocains.
Quelque dix nationaux, nouvellement recru-
tés, sont en cours de formation au Maroc. Si
le directeur général est un Marocain, dépêché
lui aussi de la maison mère, le directeur des
risques est, lui, Malien pur jus. C’est connu,
le directeur des risques, gardien du temple,
constitue l’ossature d’une institution ban-
caire. N’est-ce pas de la fine lecture du risque
que dépend le rendement ? Bref, l’ex-BIM Sa,
qui était en train de changer de logo lors de
notre visite, ne mène pas bataille sur le seul
aspect du management ou sur le seul thème
de la médiation culturelle.
L’institution se positionne en une banque uni-
verselle, qui entend être présente sur tout le ter-
ritoire malien. D’où l’ouverture de dix agences.
Une direction des grandes entreprises a été ins-
tituée. De même qu’un pôle PME-PMI, chargé
d’identifier les profils intéressants. Le position-
nement sur l’entreprise jeune dépasse le cadre
du slogan. Sponsor officiel du forum de l’entre-
prenariat jeune, Attijariwafa Bank peut comp-
ter sur le fonds de garantie (jusqu’à 85% du
montant en jeu) institué par l’Etat malien pour
accompagner ce type d’entrepreneurs, souvent
négligés par les banques classiques présentes en
Afrique. « En gros, nous visons les particuliers,
les professionnels et les Maliens de l’extérieur »,
détaille M. Berrada, qui rappelle qu’Attija-
riwafa Bank est leader sur ce dernier créneau.
Connaissant l’importance du transfert des im-
migrés maliens dans la balance de paiement
du pays, ainsi que dans la vie des ménages, on
peut dire que la filiale d’Attijariwafa Bank au
Mali est bien positionnée pour implémenter et
développer de nouveaux produits financiers au
Mali, comme la monétique.
La plus grande banque malienne
A moyen terme, l’orientation des investisse-
ments productifs à valeur ajoutée et créateurs
d’emplois figure dans les tablettes du directeur
général. Fort de 46% des parts de marché sur
les dépôts, de soixante agences, dont quatre à
l’étranger, l’ex-BIM SA peut, sans risque d’être
contredite, réclamer le titre de la plus grande
banque malienne. « De la même manière qu’au
Maroc, nous accompagnons les projets de -
veloppement du royaume, ici nous sommes enga-
gés sur tous les projets de développement du Mali.
C’est notre crédo », résume Riyad Mouline, res-
ponsable synergie du Réseau extérieur. « Nous
mobilisons et finançons le projet du futur aéro-
port du Mali. A priori, il y avait trois banques.
Deux se sont retirées. Aussi, nous avons revus no-
tre participation à la hausse. Au lieu de 4,2 mil-
liards, nous finançons la totalité du projet, soit 8
milliards FCFA. Parce que nous croyons à ce pro-
jet. » Autre projet structurant l’on retrouve
le cachet de AWB, la plus grande centrale élec-
trique, prévue pour voir le jour en mars 2010.
Attijari y participe, dans le cadre d’un pool
bancaire. « C’est un projet de développement
vital pour le Mali, il permettra de prendre en
charge la consommation malienne et d’envisager
l’exportation », ajoute M. Mouline, qui a l’im-
mense tâche de gérer depuis Casablanca tout
le réseau extérieur d’une institution africaine
tentaculaire, qui mise tant sur le corporate que
sur le retaille. « Nous avons lancé des crédits sur
dix mois à taux zéro durant la dernière fête du
mouton. Le succès de ce service nous a étonné »,
confirme-t-on au sein de la banque.
La grande révolution, attendue courant 2010,
sera prochainement le lancement du crédit im-
mobilier. Toute une équipe y travaille. Malgré
notre insistance, M. Berrada et M. Mouline se
gardent d’en dire grand-chose : « Nous sommes
en train de constituer le matelas qu’il faut », se
contentent-ils de répéter. Adama Wade
Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta
Les Afriques : Aujourd’hui, que représente le
fonds de garantie hypothécaire au Mali ?
Baba Dao : Le fonds de garantie hypothécaire
du Mali (FGHM) est un établissement financier
existant depuis 2000 et régi par la réglementa-
tion bancaire. Fruit de la coopération entre le
Mali et le Canada, il a été installé pour soutenir
la structuration du financement de l’habitat
au Mali. Nous avons une position transversale
dans l’organisation du financement de l’habitat.
La stratégie nationale du logement, document
cadre de référence, a identifié des contraintes
et proposé des solutions. Des cadres institu-
tionnel, légal et réglementaire ont été prévus.
Parmi les outils spécifiquement créés pour le
financement du secteur, il y a l’Office malien
de l’habitat, la Banque de l’habitat et le Fonds
de garantie hypothécaire, dernier maillon de la
chaîne. Nous sommes donc là pour soutenir la
banque dans le rehaussement du portefeuille
de créances et la recherche de solutions à la
principale contrainte rencontrée dans le ca-
dre du financement hypothécaire, à savoir la
contrainte de ressources longues.
LA : Quelles opérations avez-vous déjà
menées ?
BD : Il faut d’abord noter que tous les pays de
l’UEMOA ont les mêmes contraintes en ma-
tière de financement de l’habitat. Il s’agit de
la problématique des ressources longues et de
la réglementation bancaire assez rigide. Les
banques n’ont pas une capacité de transfor-
mation suffisante pour allouer des ressources
à vue en financement hypothécaire, qui est
caractérisé par une longue durée. Au Mali, il
a été demandé au FGHM d’imaginer des so-
lutions pour la mise en place des mécanismes
de refinancement hypothécaire. C’est dans ce
cadre que, de concert avec notre partenaire,
la Banque de l’habitat du Mali, nous avons
initié des opérations de cessions des blocs de
créances hypothécaires. L’opération test, qui
portait sur un bloc de 200 millions de francs
CFA (environ 305 000 euros), a eu lieu entre la
Banque de l’habitat du Mali et la Compagnie
d’assurance-vie du Mali (SOMAVIE). Une
deuxième opération s’est déroulée entre la
Banque de l’habitat et deux autres banques de
l’espace sous-régional (Bank of Africa Mali et
Bank of Africa Bénin), pour un montant d’en-
viron 9,16 millions d’euros. La troisième opé-
ration, qui a fait l’objet de notre intervention
et qui était de loin plus importante, mettait en
face la banque des structures de micro finance
intervenant dans l’habitat et un investisseur
international (FMO des Pays-Bas), pour un
montant de 12,20 millions d’euros.
LA : Quel a été l’impact de ces opérations ?
BD : Ces opérations ont pour but ultime de
rendre accessible le financement bancaire.
C’est à partir de ce financement longue du-
rée que les banques peuvent accompagner
le projet d’accessibilité au financement du
logement, au profit des populations. Toutes
ces expériences sont des tests pour voir la ma-
turité de notre marché à s’engager dans une
voie pérenne, celle de la titrisation. Il a été
démontré, à l’échelle internationale, que la
titrisation est le modèle le plus abouti, le plus
achevé, pour permettre aux banques d’amé-
liorer leurs capacités de mobilisation de res-
sources longues, pour faire face aux besoins
grandissants du financement du logement. La
titrisation permet aux banques de mobiliser
des ressources pour les mettre sur le marché
à partir des créances qu’elles ont déjà dans
leur portefeuille. Mais, nous constatons, pour
le déplorer, que les banques de notre espace
se plaignent de l’absence de ressources, mais,
pour leur part, elles sont réticentes à utiliser
les outils et instruments innovants mis à leur
disposition. Elles interviennent très peu sur le
marché financier. Or, ce marché est le complé-
ment naturel du marché primaire sur lequel
intervient la banque et il est temps, pendant
que les Etats et les structures de régulation
mettent tout en œuvre pour nous doter d’ins-
truments aussi performants que la titrisation,
que les banques nous rejoignent sur ce front.
A l’échelle de tous les pays, la niche est très
intéressante. Le développement du logement
ne peut pas continuer à être l’apanage des
ressources publiques. Les Etats ont d’autres
contraintes. Nous allons d’ailleurs proposer
l’extension de notre mécanisme de garantie
hypothécaire aux autres pays de l’UEMOA,
car, mis à part l’Afrique du Sud et l’Algérie,
un tel instrument n’existe qu’au Mali sur un
continent qui a un besoin urgent d’outils in-
novants pour son développement.
Fort de 46% des parts de
marché sur les dépôts, de 60
agences dont 4 à l’étranger, l’ex-
BIM SA peut, sans risque d’être
contredite, réclamer le titre de la
plus grande banque malienne.
« Nous constatons, pour le
déplorer, que les banques
de notre espace se plaignent
de l’absence de ressources,
mais, pour leur part, elles sont
réticentes à utiliser les outils et
instruments innovants mis à leur
disposition. Elles interviennent
très peu sur le marché
financier. »
Baba Dao : « Le développement du logement ne peut pas continuer à être l’apanage des ressources publiques. »
1 / 24 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !