4Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
FINANCE
BANQUES
Afrique du Sud : FirstRand
prévoit de lancer une filiale au
Nigeria
La FirstRand Ltd, la deuxième
plus importante société de servi-
ces financiers en Afrique du Sud,
envisage de lancer une division
au Nigeria, qui comprendra des
unités commerciales et de détail.
« Il y a 150 millions de personnes et
10 millions de comptes bancaires »
au Nigeria, estime Sizwe Nxasana,
le directeur exécutif de FirstRand.
La banque compte également
lancer les virements de fonds
mobiles, et d’autres formes de
crédits destinés aux entreprises.
« Nous avons des interlocuteurs au
Nigeria avec qui nous échangeons
pour avoir une compréhension
beaucoup plus profonde de l’envi-
ronnement », affirme Nxasana. La
Standard Bank Group Ltd avait
également annoncé qu’elle était à
la recherche d’actifs au Nigeria.
Nigeria : Zénith Bank enregistre
sa 2e semaine de baisse
Zenith Bank Plc a enregistré sa
seconde plus importante baisse,
l’agence de notation Standard
& Poor’s Ratings Services ayant
annoncé s’attendre à ce que son
bénéfice reste « sous pression » en
2010. La valeur des actions de la
banque est tombée de 4,3% et se
négociait à 13,20 nairas la semai-
ne dernière, soit la plus forte bais-
se depuis le 22 décembre 2009. La
perspective négative pour Zenith
Bank, qui a une cote de crédit B+,
reflète l’affaiblissement du pro-
fil financier du secteur bancaire
nigérian, considère Standard &
Poor’s. Celle-ci s’attend à ce que
la qualité des actifs puisse se dété-
riorer davantage, compte tenu des
incertitudes économiques.
Egypte : révisions à la baisse de
la note de dépôt GLC de trois
banques
Moody’ s Investors Service a revu
à la baisse la note du dépôt à long
terme de la monnaie locale globale
(global local currency, GLC) de trois
banques égyptiennes. Il s’agit de la
Commercial International Bank
(CIB) et de la Banque nationale
d’Egypte, dont les notes sont pas-
sées de Baa2/P-2 à Baa1/P-2, avec
une perspective stable. Les notes
de deux autres institutions ban-
caires, en l’occurrence la Banque
d’Alexandrie et la Banque Misr,
ont été confirmées à Baa2/P-2, avec
une perspective stable également.
L’abaissement des notations de ces
trois banques reflète la perception
qu’a Moody’ s de la capacité de
l’Egypte d’apporter un soutien à
son système bancaire.
Nigeria : First Bank en hausse
de 2,8%
L’action de First Bank of Nigeria
Plc, le plus grand prêteur du pays
par la valeur de marché, a grimpé
de 40 Kobo, soit 2,8%, pour attein-
dre 14,80 nairas entre le 8 décem-
bre 2009 et le 8 janvier 2010. Cette
hausse intervient après l’annonce
de la Banque centrale du Nigeria
d’étendre sa garantie sur les prêts
interbancaires, de mars jusqu’à
la fin de 2010. La First Bank fait
partie des banques qui ont été
auditées par la Banque centrale
entre août et septembre de l’an-
née dernière. La Banque centrale
a injecté 620 milliards de nairas
(4,1 milliards de dollars) pour
couvrir les créances douteuses de
dix établissements bancaires.
Nigeria : Mobius accorde de
bonnes évaluations aux banques
Investor Mark Mobius (IMM) a
attribué de bonnes évaluations
aux banques nigérianes, notam-
ment celles qui « ont une exposi-
tion régionale ». « Le plus intéres-
sant pour nous au Nigéria, ce sont
les banques » affirme le président
exécutif d’IMM, qui gère plus de
30 milliards de dollars d’actifs
de développement. Selon lui, les
institutions bancaires sont « très
intéressantes en raison d’un grand
et attrayant marché ». « Vous avez
des banques à l’exposition, non
seulement au Nigeria, mais dans
d’autres parties de l’Afrique. Il y
a donc une chance pour leur crois-
sance » ajoute la même source.
Kenya : une conférence bancaire
régionale en février
L’Association internationale de
techniciens, experts et chercheurs
(AITEC Afrique) organisera en
février prochain, à Nairobi, une
conférence bancaire régionale
consacrée à l’innovation. La ren-
contre servira comme platefor-
me pour exposer les nouveautés
du secteur financier, notamment
dans le cadre des paiements
mobiles. « Quand nous avons
commencé à organiser cette série
de conférences, il y a quatre ans,
nous voulions mettre l’accent sur
ce que l’Afrique de l’Est pouvait
apprendre du reste du monde.
Maintenant, les banquiers, les opé-
rateurs mobiles et d’autres parties
prenantes du secteur qui souhai-
tent se renseigner sur les opéra-
tions bancaires mobiles viendront
à Nairobi pour apprendre auprès
des innovateurs régionaux », a dé-
claré Sean Moroney, le président
de l’AITEC Afrique.
Nigeria : Oceanic Bank réduit
les rémunérations de ses cadres
supérieurs
Oceanic Bank Plc, une des insti-
tutions bancaires renflouées par
la Banque centrale du Nigeria, a
réduit de 22,5 à 35% les rémuné-
rations de ses cadres supérieurs,
y compris celles des directeurs
exécutifs et du directeur général.
Depuis la nomination de John
Aboh au poste de directeur géné-
ral, le montant des dépôts a aug-
menté de 430 à 560 milliards de
nairas, entre le 5 octobre et le 18
décembre 2009.
ASSURANCES
Afrique du Sud : O’Sullivan,
président d’Old Mutual
Old Mutual PLC, le plus grand
assureur en Afrique du Sud, a dé-
signé Patrick O’Sullivan en tant
que président, en remplacement
de Chris Collins, qui prend sa
retraite. M. O’Sullivan, qui tra-
vaillait à Zurich Financial Services
depuis 11 ans, a pris ses fonctions
au début du mois en cours, a dé-
claré la société. « Patrick apporte
avec lui une expérience considéra-
ble de groupes de services financiers
internationaux », a déclaré Julian
Roberts, directeur exécutif.
Algérie : la CNMA transformée
en société d’assurance
La Caisse nationale de mutualité
agricole (CNMA) a obtenu son
agrément pour investir le secteur
des assurances toutes branches.
A noter que cette banque était en
voie de dissolution quelques mois
plus tôt. L’arrêté du Ministère des
finances, portant sur un nouvel
agrément, précise que la CNMA
peut pratiquer les opérations
d’assurance et de réassurance en
faveur des personnes physiques
et morales exerçant dans les sec-
teurs de l’agriculture, de la pêche,
de l’aquaculture et connexes, par
l’intermédiaire de ses caisses ré-
gionales. En plus de ces secteurs,
la CNMA est également autorisée
à investir le marché de l’assurance
automobile, des accidents et des
dommages aux biens.
BOURSE
Afrique du Sud : Remgro et
Zeder projettent d’acheter
Capevin Holdings
La société d’investissement Remgro
Ltd et Zeder Investments Ltd pro-
jettent d’acheter la compagnie
Capevin Holdings Ltd et Capevin
Investments Ltd, listée à la Bourse
de Johannesburg, afin d’augmenter
leur capital dans le secteur des vins
et liqueurs. L’opération d’achat
des actions qu’ils ne possèdent
pas dans ces deux sociétés coûtera
jusqu’à 2 milliards de rands (268,8
millions de dollars), selon Antonie
Jacobs, directeur général de Zeder.
L’offre sera de 3,35 rands par ac-
tion pour Capevin Holdings (CH)
et de 70,05 rands par action pour
Capevin Investments (CI). Le seul
actif de placements de CH et CI
est dans Distell Group Ltd, le plus
grand fabricant de boissons alcoo-
lisées en Afrique du Sud. CI détient
29,2% du capital de Distell, contre
14,9% pour CH dans le produc-
teur de cognac Klipdrift.
FINANCES
PUBLIQUES
Sénégal : les sukuks sont confor-
mes à la charia islamique
Les sukuks (obligations islami-
ques) sont conformes à la charia
islamique, affirme le vice-pré-
sident de Moody’s France SAS,
Anouar Hassoune, qui en faisait
la promotion auprès des pays de
l’Union économique et moné-
taire ouest-africaine (UEMOA).
Selon lui, les sukuks, générale-
ment émis par des fonds com-
muns de créances pour le comp-
te d’un gestionnaire d’actifs,
pouvant êtres garantis ou non
par l’émetteur, « sont de puissants
instruments de refinancement ».
Il en dénombre plusieurs caté-
gories dont les sukuks al ijara
(dans le cadre d’un contrat de
leasing), les sukuks al musharaka
(contrats de copropriété) et les
sukuks al mudharaba (contrats
de gestion sous jacents).
Afrique de l’Ouest : la CEDEAO
veut sa monnaie unique avant
2016
Les pays de la Communauté
des Etats d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO), notamment ceux
qui ne font pas partie de la zone
FCFA, veulent leur monnaie uni-
que avant 2016. Baptisée Eco, la
monnaie unique, dont la créa-
tion a été décidée en 2000, sera
amenée à fusionner avec le FCFA
pour unifier les 16 pays mem-
bres. Sa mise en place a été main-
tes fois reportée. La CEDEAO
souhaite préparer l’avènement
de l’Eco en deux étapes, dont la
première concerne la création
d’une zone monétaire pour les
pays qui n’appartiennent pas à la
zone FCFA, avant de lancer une
monnaie commune dans une se-
conde étape. Parmi les avantages
attendus de la monnaie unique,
qui sera gérée par une Banque
centrale, il s’agit de faciliter les
transferts de fonds et le com-
merce transfrontalier. Les pays
membres devront également
se conformer à des critères de
convergence, comme le déficit
budgétaire et l’inflation.
UEMOA : 998 milliards FCFA sur
le marché obligataire à fin 2009
Le montant total du marché
obligataire par appel public
à l’épargne, au sein des huit
pays de l’Union économique
et monétaire Ouest-Africaine
(UEMOA), a atteint 998,721
milliards à la troisième semai-
ne de décembre 2009. Selon la
Banque centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO),
sur les 39 émetteurs, les trésors
publics des Etats représentent
73,47% de l’encours global du
marché, soit 733,809 milliards
FCFA. La Côte d’Ivoire arrive
en tête avec 185,780 milliards
FCFA, suivie du Sénégal avec
167,422 milliards FCFA, puis
du Bénin avec 108,556 milliards
FCFA. Il existe également deux
émetteurs hors zone, qui sont la
Société financière internationa-
le (SFI) pour un montant de 22
milliards FCFA et l’Agence fran-
çaise de développement (AFD)
pour 20 milliards FCFA.
Afrique du Sud : hausse du
chômage, baisse de la demande
de crédit
La demande de crédit a reculé
en novembre, pour le deuxième
mois consécutif, en raison de
l’augmentation du chômage et
de la réduction des dépenses de
consommation. L’emprunt des
ménages et des entreprises a di-
minué de 1,59%, après une bais-
se de 0,4 en octobre, selon les
chiffres de la Banque centrale.
Quelque 350 000 emplois non
agricoles ont été supprimés du-
rant les neuf premiers mois de
2009, en particulier dans le sec-
teur minier. La contraction du
crédit illustre « l’effondrement
de la confiance des entreprises et
des consommateurs », a déclaré
Gina Schoeman, économiste
chez Macquarie First South
Securities. La Banque centrale
a maintenu son taux directeur
inchangé à 7% pour freiner la
hausse des prix et soutenir la
croissance économique.
Nigeria : légère augmentation de
la dette extérieure en 2009
La dette extérieure du Nigeria a
atteint 4 milliards de dollars en
2009, contre 3,7 milliards l’année
précédente. Selon le vice-minis-
tre des Finances, Remi Babalola,
le pays ne devrait pas emprun-
ter plus 6 milliards de dollars en
2010 pour pouvoir être en mesure
couvrir les intérêts de la dette.
Babalola estime que l’exercice en
cours sera caractérisé par « une
stabilité macro-économique très
prometteuse et raisonnable ».
Nigeria : vers la vente de
500 millions $ d’obligations sur
le marché européen
Le Nigeria sera probablement
amené à vendre 500 millions de
dollars d’obligations européen-
nes, au deuxième trimestre. Le
ministre des Finances, Mansur
Muhtar, estime que ce choix du
calendrier vise à « permettre au
marché de s’installer » et d’en-
tamer « les préparatifs néces-
saires » pour cette opération.
Aucun détail n’a été donné sur
le nombre d’obligations qui
seront mises en vente, sur leur
montant unitaire ou sur les
banques qui seront engagées
dans l’opération. Le gouverne-
ment utilisera ce montant pour
financer son déficit budgétaire
de 2010, prévu d’atteindre 1,56
trillion de nairas (10,3 mil-
liards de dollars), soit 4,8% du
produit intérieur brut.
Maroc : baisse de la TVA sur les
produits bancaires islamiques
La loi de Finances 2010 a réduit
de moitié le taux de la TVA sur
les produits bancaires sans in-
térêt et conformes à la charia.
Depuis le début janvier 2010, la
TVA sur les produits bancaires
alternatifs comme la mourabaha
et l’ijara sera de 10% au lieu de
20%. Les banques proposent un
grand nombre de produits al-
ternatifs qui n’appliquent pas le
taux d’intérêt traditionnel.
Zambie : la Banque centrale pré-
voit une croissance supérieure
à 7%
La Banque centrale de Zambie
prévoit une croissance écono-
mique de plus de 7% pour cette
année, en prévision du renforce-
ment des prix du cuivre.
Algérie : 1000 milliards de
dinars de fiscalité ordinaire
Le taux de recouvrement de la
fiscalité ordinaire, durant les
onze premiers mois de 2009, est
en augmentation de 25% par
rapport à la même période en
2008. Le montant atteint est es-
timé à 1000 milliards de dinars
(MDA), selon Abderrahmane
Raouia, directeur général des
impôts (DGI). La part de l’impôt
sur le revenu global (IRG) repré-
sente 150 MDA et l’impôt sur le
bénéfice des sociétés (IBS) envi-
ron 220 MDA, ajoute la même
source. La taxe sur les véhicules
neufs a rapporté 15 MDA.
Algérie : les banques algériennes
et les grands projets
La Banque extérieure d’Algé-
rie (BEA) est engagée sur dix
grands projets (cinq stations
de dessalement de l’eau de mer,
trois centrales électriques, dont
celle de Hassi R’mel, et deux usi-
nes d’ammoniac) pour une va-
leur de 151 milliards de dinars.
Le chiffre a été livré par le PDG
de la BEA, M. Loukal, lors d’un
séminaire international consacré
au financement des mégaprojets
en temps de crise. Le Crédit po-
pulaire d’Algérie (CPA) partici-
pe à une quinzaine d’opérations
EN BREF - FINANCE
BOURSE
Tunisie : le CMF adhère
à l’accord multilatéral de
l’OICV
La candidature du Conseil du marché financier tunisien
(CMF) pour devenir membre de l’accord multilatéral de
l’Organisation internationale des commissions de valeurs
(OICV) a été acceptée en décembre 2009. L’adhésion à
l’Organisation, dont l’objet est la consultation, la coopé-
ration et l’échange d’informations entre ses 52 pays mem-
bres dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie
et l’Italie, permet à la CMF l’accès aux informations finan-
cières et renforcer ses opérations de contrôle.
ASSURANCES
CEMAC : les compagnies
d’assurance en conclave
La 13e session du Conseil des compagnies d’assurance des
six pays de la Communauté économique et monétaire de
l’Afrique centrale (CEMAC) s’est déroulée récemment à
Douala, au Cameroun. Cette édition a été consacrée à la
vulgarisation de la Carte rose, destinée à améliorer et régu-
ler le transport intracommunautaire. Adoptée depuis treize
ans, la Carte rose, dont l’usage est obligatoire dans le trans-
port transfrontalier, a du mal à percer. Selon Evariste Fosso
Diffo, le vice-président du Conseil des bureaux de la Carte
rose (CBCR), sa promotion se heurte à plusieurs difficul-
tés, dont celle liée au mode de financement du Conseil. « Le
Conseil est financé par les sociétés privées, contrairement aux
autres organes de la sous-région qui sont financés par les gou-
vernements », a-t-il précisé. A noter que le Conseil des mi-
nistres des pays de la zone n’a adopté le statut juridique de
la commission d’arbitrage de la Carte rose qu’en mai 2009.
BANQUES
Dakar bénéficie d’un prêt
de 2,65 milliards FCFA de
la Banque islamique du
Sénégal
La Banque islamique du Sénégal (BIS) a accordé un finan-
cement de plus de 2,65 milliards FCFA à la mairie de Dakar
pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation
des feux de signalisation de la ville. La signature de l’ac-
cord s’est déroulée en marge du premier Forum interna-
tional sur la finance islamique dans l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui s’est tenu les 11
et 12 janvier 2010 à Dakar. Le directeur général de la BIS,
Babacar Ndoye, estime qu’à travers cet engagement la ban-
que souhaite « identifier toutes les opportunités qui vont se
présenter à nous et les bancariser le plus largement possible ».
Les entreprises, les collectivités locales et l’Etat devront,
selon lui, « bénéficier des produits de la finance islamique »
comme outil de développement.
Gabon : « Nous-mêmes,
nous-mêmes »
BGFI Bank a organisé une fête, baptisée « Nous-mêmes,
nous-mêmes », qui a rassemblé tous les collaborateurs du
groupe de France et d’Afrique. Henri-Claude Oyima, ad-
ministrateur directeur général, a profité de l’évènement
pour décliner les nouvelles orientations stratégiques pour
l’exercice 2010, notamment l’accélération du développe-
ment national et international, ainsi que le renforcement
de l’offre et de la qualité des produits et des services, dans
le cadre de son nouveau projet d’entreprise « Cap 2015 :
changeons de dimension ».