Voir - Les Afriques

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Bourses
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
www.lesafriques.com
Des entreprises de l’Afrique
de l’Ouest et du Maghreb
cotées à Casablanca
La régionalisation et la
cotation des valeurs ouestafricaines et maghrébines
avance à grands pas.
Page 9
La Bourse de Tunis boucle
2009 sur un nuage
Avec un gain de 48,38%
en 2009, la Bourse de Tunis pulvérise ses propres
records et surperforme ses
consœurs arabes.
Page 9
Banque et
assurances
Le Credit Libanais Bank prend
pied au Sénégal
Le conglomérat libanais est
annoncé au Sénégal vers la
mi-avril 2010.
Page 6
Entreprises
et marchés
Cacao : Le nationalisme de
Laurent Gbagbo à l’épreuve
des multinationales
L’énorme gap entre les quantités de cacao à la sortie de
l’usine et celles exportées
officiellement handicapent
la Côte d’Ivoire. Connu
pour ses prises de position
nationalistes, le président
Laurent Gbagbo aurait-il
négocié un deal secret avec
les multinationales ?
Page 13
La RDC veut combler son gap
énergétique
Avec l’un des potentiels
énergétiques les plus élevés
au monde et un taux d’accès
à l’électricité de 6%, la RDC
traine un lourd handicap. Le
gouvernement veut inverser
la tendance, d’ici 2025.
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 104 : 21 au 27 janvier 2010
L’eau pourrait être
monétarisée et échangée
sur les marchés à terme
L’eau douce représente à peine 3% du volume d’eau disponible sur terre. A l’horizon
2050, une personne sur quatre vivra dans
des pays affectés par les pénuries d’eau. Des
solutions financières innovantes, couplées
aux engagements éthiques, peuvent aider
l’homme à mieux gérer ce bien précieux.
Dans un entretien exclusif, la belgo-congo-
« Tournez-vous vers l’Asie » ! Ainsi se résumerait l’entretien exclusif que le Prix Nobel
d’économie et président du think tank américain chargé de réfléchir sur les voies et moyens
de redresser l’économie mondiale a accordé
à notre journal, lors de son passage à Tunis.
Pour ce grand penseur, l’Afrique devrait aussi
exploiter sur le moyen terme l’augmentation
en cours des salaires en Asie, qui va modifier
les avantages comparatifs à l’échelle mondiale. Et de fustiger le FMI, responsable de la
désindustrialisation de l’Afrique.
Economie
« Les fraudeurs conservent
une avance sur les services
douaniers »
Page 16
Politique
Madagascar : l’étrange jeu de
Ping et de la France
Face à tous les acteurs du
jeu malgache, Rajoelina ne
dispose plus que de la neutralité de l’Union africaine
et du soutien de la France.
Page 21
Réponses en pages 10 et 11
Les bons conseils de
Joseph Stiglitz aux
économies africaines
Page 13
En Afrique, la contrefaçon
couvre d’importants enjeux financiers. Pour Roger
Kamgaing de la SGS, « le
gain ne porte pas sur les
droits de douanes mais sur
la capacité d’écouler sur
les marchés des produits à
la qualité douteuse ». Entretien.
laise Valerie Issumo dévoile le contenu d’une
étude sur la question. La monétarisation de
l’eau ne risque-t-elle pas de faire basculer
cette denrée essentielle dans le champ de
la spéculation ? Connu pour son aridité, le
Sahel n’en pâtirait-il pas ?
Haïti, un Hiroshima
géologique et des
secours hésitants
Lire en page 3
L’année des
matières
premières
Bonne nouvelle pour l’Afrique ! En dépit de la
crise économique et financière mondiale, 2009
aura été la meilleure année pour les matières premières depuis 1973 ! Grâce à la Chine, qui a maintenu un taux de croissance plus qu’honorable, et
aux USA, dont le dollar s’est déprécié d’environ
4%, le cuivre, le sucre et le caoutchouc ont enregistré des hausses records en 2009. L’indice CRB
Reuters/Jefferies affiche, sur l’ensemble de 2009,
une hausse de 23,46%, portée par les cours du
cuivre et du sucre, qui ont plus que doublé, ainsi
que les prix du pétrole et surtout de l’or qui affiche sa quatrième année de hausse consécutive.
Tour d’horizon par produits en page 15
Les nouveaux
visages de la
Guinée de
l’après Dadis
Lire en page 2
Photographie d’une fillette dans un bidonville d’Haïti.
(Alice Smeets, prix UNICEF de l’année 2008)
Le séisme de sept degrés sur l’échelle de Richter qui a ravagé
Haïti représente l’équivalent de 400 000 tonnes de TNT. Le
monde mettra moins de temps à mobiliser des milliards pour
sauver le système financier mondial que quelques millions
pour mettre fin au calvaire des haïtiens, privés d’eau et d’électricité. Est-il si difficile, quand on dispose d’une telle flotte
d’hélicoptères, de livrer des secours, disponibles répétons-le,
à des agonisants ? A l’évidence, il est plus facile de bombarder
des cibles à des milliers de kilomètres que d’assister des pauvres gens au pied de sa porte.
Lire en pages 3 et 23
Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
2
Focus
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Rabiatou S. Diallo : « Le poste de Premier ministre
doit me revenir »
Rabiatou Serah Diallo, pour avoir été désignée par l’ensemble du mouvement social, estime que le poste de
Premier ministre doit lui revenir, parce qu’elle est neutre et sans aucune ambition politique.
manifestations sont interdites ?
La vérité a éclaté à la fin, car les pseudos manifestants se sont mis à se disputer au moment du
partage. C’était 200 000 francs (30 euros) pour
trois personnes Nous savions bien que cette manifestation avait été suscitée, car quelqu’un avait
Rabiatou Sera Diallo : « S’il faut donner notre vie,
nous y sommes prêts. »
Les Afriques : Vous ne dormez plus chez vous.
Pourquoi ?
Rabiatou Serah Diallo : Nous faisons l’objet de
beaucoup de menaces et d’intimidations depuis
que nous avons adressé une lettre ouverte au
général Konaté, exigeant la vérité sur la santé
du chef de l’Etat, dénonçant l’insécurité grandissante, le coût de la vie et le dysfonctionnement de l’Etat. Et nous avons également posé le
problème catégoriel parce que les salaires sont
trop bas. Les Guinéens n’arrivent plus à se vêtir,
à se nourrir et à se déplacer. Depuis, des gens
sont venus à la Bourse du Travail pour nous
menacer, tenant des pancartes et des banderoles avec des inscriptions inacceptables « à bas les
Peuls ». Je peux vous donner un CD, parce que
nous avons filmé tout cela. Comment se fait-ils
qu’ils aient pu venir nous assiéger alors que les
« Notre réseau est efficace.
Il est même plus rapide que
les médias. Quand nous
prenons une décision, en une
fraction de seconde, les quatre
régions sont informées. »
bien payé pour les banderoles, les pancartes.
Je reçois beaucoup de SMS et ce qui me fait
peur, c’est quand il est écrit, « chers parents,
mobilisons-nous, les musulmans ne veulent pas
que notre cher président rentrent ». Je dis qu’ils
veulent nous amener à une guerre civile, à un
problème religieux. Mais, je sais que la majorité veut la paix. Ceux qui veulent sortir le pays
de cette crise sont les plus nombreux. C’est une
minorité qui est en train de s’agiter et de perturber le pays. Nous ne nous laisserons pas faire. Si nous devons mourir pour que le reste de
la population puisse être libéré, nous sommes
prêts ; Qu’on nous abatte tous ! Mais nous ne
nous laisserons pas faire. Le mouvement social
va se déterminer et s’il faut paralyser le pays,
nous sommes prêts à le faire.
La fédération de l’éducation a déjà déposé un
préavis de grève pour le 19 janvier.
Depuis 2003, les militaires perturbent le pays. Au
lieu de protéger la population, ils la stressent.
LA : Les militaires vous ont quand même proposé de désigner un Premier ministre, mais
vous n’arrivez pas à vous entendre.
RSD : Il faut reconnaître qu’avec la prolifération des partis politiques, il y en a plus de cent,
ce n’était pas facile pour eux de s’entendre.
Mais nous estimons que le poste de Premier
ministre doit revenir au mouvement social.
Les syndicats, le patronat et la société civile
m’ont désignée. Il faut une personne neutre
pour conduire la transition. Une personne qui
n’a aucune ambition politique, ni maintenant,
ni après. On ne peut pas être juge et partie. Le
poste doit donc revenir au mouvement social,
surtout que c’est nous, mouvement social, qui
avons enfanté les Forces vives.
LA : Est-ce que cette longue crise n’a pas affecté votre capacité d’organisation ?
RSD : Le mouvement social est organisé. Nous
sommes structurés de la base au sommet. Nous
avons nos tuyaux de communication propres,
qui ne passent pas par les médias auxquels nous
accédons difficilement. La Radiotélévision guinéenne est publique, mais elle est accaparée par
des troubadours qui sont depuis toujours au
service de tout pouvoir qui se met en place. Et
les radios privées sont l’objet de menaces. Notre
réseau est efficace. Il est même plus rapide que
les médias. Quand nous prenons une décision,
en une fraction de seconde, les quatre régions
sont informées.
CES
De graves menaces
La secrétaire générale de la Confédération
nationale des travailleurs de Guinée, choisie pour le poste de Premier ministre par
l’ensemble des forces vives, syndicats, patronat, à l’exception des seuls partis politiques, fait l’objet de graves menaces depuis
quelques jours. La tension s’est accrue avec
sa lettre ouverte au général Konaté, portant
sur quatre points : l’état de santé du président Moussa Dadis Camara, l’insécurité
grandissante, le coût de la vie et le dysfonctionnement de l’Etat. La lettre exigeait
que l’ordre revienne au sein du CNDD et
du gouvernement. L’un des sms reçus sur
son téléphone portable est ainsi libellé textuellement : « Chers parents, unissons-nous
tous pour le retour 2 notre président au
comend car, les musulmans sont contr le
retour du brave DADIS... vive cndd, sauf
konaté le traitre, a bas les syndica peuls…
tous unis ns vainquerons et ns avon le soutien 2 l’occiden contre 7 religion 2 terreur,
terorisme… ».
Outre les SMS du genre, qu’elle reçoit par
dizaines, des appels anonymes lui sont également adressés pour l’insulter et la menacer
de mort. La syndicaliste n’a en rien modifié
son activisme.
Guinée : l’après Dadis bien commencé
Le président et le premier vice président du CNDD ont appelé à soutenir le général Konaté pour l’application
de l’accord de Ouagadougou, qui tourne la page Dadis.
Par Chérif Elvalide Sèye,
envoyé spécial à Conakry
Dimanche, il ne fallait sous aucun prétexte,
pas même la Coupe d’Afrique des nations qui
passionne les foules guinéennes malgré l’absence de leur pays, rater la télévision nationale.
Deux messages, qui s’avéreront peut-être décisifs pour l’évolution de la crise politique, ont
été diffusés par la Radio Télévision guinéenne
(RTG). Tour à tour, le général Mamadouba
Toto Camara et le capitaine Moussa Dadis
Camara se sont adressés aux Guinéens.
L’avertissement du général
Toto Camara, premier vice-président du
Conseil national pour la Démocratie et le
Développement (CNDD), s’est exprimé au
nom du « Collectif des membres du CNDD et
des chefs d’états major » pour « interdire toute
manifestation de soutien de quelque nature
que ce soit sur toute l’étendue du territoire national. Tout fauteur de troubles ou tout contrevenant sera puni avec la dernière énergie ».
L’avertissement du général vise les groupes
de soutien à Dadis Camara. L’arrivée du chef
de la junte, le 12 janvier, à Ouagadougou, a
fouetté l’ardeur de ses partisans. Le 14 janvier,
un « collectif des membres du CNDD élargi aux
chefs des états majors des armées » s’est réuni au
camp Alpha Yaya Diallo, sous la coprésidence
du commandant Claude Pivi, ministre chargé
de la Sécurité présidentielle, et du lieutenantcolonel Moussa Tiégboro Camara, ministre à
la présidence chargé des Services spéciaux, de
la Lutte anti drogue et du grand banditisme,
pour « exiger le retour en Guinée du président
de la Guinée accompagné de son ministre de la
Défense nationale ». Depuis, des groupes de
manifestants occupent l’aéroport, décidés à
y rester jusqu’au retour de Camara. Vendredi
dernier, la tension était telle qu’Air France
avait préféré prudemment différer son vol, qui
devait arriver à Conakry dans la soirée.
La déclaration de Toto Camara vise donc clairement ces manifestants. C’est également à
eux, que le chef de la junte, apparu véritablement très mal en point sur l’écran de la RTG,
s’est adressé. « Je vous demande de regagner vos
domiciles et de vaquer à vos occupations quotidiennes dans le calme, car, des personnes mal
intentionnées pourraient profiter de ces regroupements pour commettre des forfaitures et nous
en faire ainsi porter la responsabilité ».
Frère et compagnon d’armes Le capitaine convalescent a également délivré
un message à ses partisans de l’armée, qui semblaient décidés à remettre en question l’accord
de Ouagadougou. Pour conforter le général
Sekouba Konaté, traité de traître par certains,
il l’a qualifié de « frère et compagnon d’armes ». Il a également assuré que la solution de
Ouagadougou ne lui a pas été imposée. « Nous
avons réfléchi sur les voies d’une sortie de crise
politique et avons décidé ensemble les mesures
qu’il avait annoncées dans son adresse à la nation, le 6 janvier dernier. J’assume et j’appuie ces
mesures. C’est dans la même volonté politique de
Guinée : la catastrophe économique
Le pays, qui détient le tiers des réserves
mondiales de bauxite, a un PNB/habitant
de 381 dollars. Boudé par les bailleurs de
fonds, il est confronté à une profonde crise
économique.
A Conakry, autour des stations d’essence,
les files de voitures s’allongent. Il faut désormais y passer la nuit pour espérer obtenir
le précieux liquide, dont le prix est en train
de flamber.
Le franc guinéen, de son côté, aurait perdu
ces deux derniers mois le tiers de sa valeur
par rapport à l’euro.
Un hôtelier installé dans le cossu quartier La
minière avoue ne plus voir de clients depuis
quelques semaines, alors que les factures à
payer s’accumulent. Un homme d’affaires
d’origine libanaise estime que les entreprises ont perdu entre 40 et 60% de leur
chiffre d’affaires. Selon lui, dans l’hôtellerie,
le taux d’occupation, en moyenne de 80%,
peine difficilement à atteindre 30%.
C’est qu’à la crise politique nationale s’est
Blaise Compaoré entouré de Dadis Camara
et Sekouba Konaté
sortie de crise que j’ai accepté de signer, en toute
conscience et en toute connaissance de cause, la
Déclaration de Ouagadougou. Cette déclaration
est notre déclaration. Elle ne m’a pas été imposée, elle ne nous a pas été imposée ».
Double soutien
ajoutée la crise économique internationale, qui a réduit les recettes d’exportations
minières. Le départ des expatriés ou de
leurs familles a privé le commerce général
de substantielles ressources. Pas de vente
de dindes, de foie gras, de champagne.
Novotel, qui tenait grande table les 24 et
31 décembre, n’a rien organisé en fin d’année. « En 25 ans ici, je n’ai jamais vécu une
telle crise », se plaint-il.
Aux difficultés financières, s’ajoute l’insécurité. Les opérateurs économiques se sont
réunis, le 12 janvier dernier, pour dénoncer
les attaques à main armée, citant le cas d’El
hadj Bobo Hong Kong, qui a dû payer 150
millions de francs guinéens pour être libéré
par ses kidnappeurs.
Même le bâtiment s’est arrêté. « Seuls les
chantiers militaires ne connaissent point
de répit. De nombreuses casernes sont en
construction… », ironise un site web d’information de la place.
CES
L’accord vient donc de bénéficier d’un double soutien. L’euphorie du peuple de Conakry
peut donc se poursuivre. Même le refus, apparemment bien compris et même soutenu, de
Rabiatou Serah Diallo et de Jean-Marie Doré,
les deux Premiers ministrables, d’aller en
consultation à Ouagadougou pour être départagés, n’a pas refréné la joie ambiante.
Pourtant, tout reste à faire. Il faut croire que le
désir de sortir de l’impasse politique est tel, et
le traumatisme du massacre encore tellement
présent dans tous les esprits, que tous veulent
tourner la page et s’accrochent à la moindre
bonne nouvelle pour exorciser les démons de
la violence.
La nomination du Premier ministre n’était
toujours pas effective dimanche, le président
par intérim, que tous savent malade, n’était
pas encore rentré. Quid du gouvernement, du
Conseil national de transition de 101 membres, représentant toutes les composantes de la
société guinéenne, de la révision des listes électorales et de l’organisation, dans un délai de six
mois, de l’élection présidentielle ?
3
ACTUALITé
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Joseph Stiglitz: « L’Afrique doit
compter davantage sur elle-même »
Prix Nobel d’économie et président de la Commission d’experts sur la réforme du système financier international, Joseph Stiglitz estime, dans cet entretien réalisé à l’occasion d’une conférence sur
l’après-crise financière, organisée par la BAD le 11 janvier dernier, que le continent a tout intérêt à
raffermir son partenariat avec les pays émergents asiatiques, où la croissance reste vigoureuse.
Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis
Les Afriques : A l’heure où la reprise reste assez molle dans
les pays développés, que peut faire l’Afrique pour relancer sa
croissance freinée par la crise ?
Joseph Stiglitz : A Wall Street, on pense déjà que le pire est
derrière nous. Dans les milieux universitaires, le pessimisme
est, en revanche, encore de mise, d’autant que les pratiques
qui ont servi de détonateurs de la crise sont toujours là. Je
pense que le retour au niveau de croissance enregistré avant
la crise aux Etats-Unis et en Europe ne devrait pas intervenir
avant 2013. L’Afrique, qui est une victime innocente de la
crise, doit compter davantage sur elle-même et adopter une
stratégie post-crise. Le continent a, en premier lieu, intérêt
à profiter de la nouvelle géographie économique mondiale,
en s’orientant vers les marchés émergents asiatiques, où la
croissance reste vigoureuse. Le raffermissement du partenariat avec ces pays émergents peut permettre à l’Afrique de
« Sur le moyen terme, l’Afrique
devrait aussi exploiter l’augmentation
en cours des salaires en Asie, qui va
modifier les avantages comparatifs
à l’échelle mondiale. »
maximiser la rente de ses ressources naturelles, en exploitant
la concurrence mondiale, et d’attirer des investissements importants. La Chine joue déjà un rôle important en Afrique.
Sur le moyen terme, l’Afrique devrait aussi exploiter l’augmentation en cours des salaires en Asie, qui va modifier les
avantages comparatifs à l’échelle mondiale. Dans le même
temps, ce continent est appelé à définir de nouvelles politiques d’apprentissage industrielles, technologiques et agricoles dans le cadre d’une diversification sectorielle effective des
économies africaines. Cette diversification est aujourd’hui
urgente, vu que l’ajustement structurel a contribué, contrairement à ce que laisse entendre le FMI, à la désindustrialisation de l’Afrique. La part de l’industrie africaine dans
le PIB est tombée de 15,9% en 1965 à 14,9% en 2006. Les
pays africains doivent aussi gérer leurs ressources naturelles d’une manière transparente et investir les richesses du
sous-sol sur le sol. D’autre part, une sortie rapide de crise en
Afrique implique plus que jamais une réhabilitation du rôle
de l’Etat-promoteur.
LA : A travers quels mécanismes peut-on réhabiliter le rôle de
l’Etat-promoteur en Afrique, où que les Etats se désengagent
de plus en plus des marchés de capitaux sur recommandation
des institutions de Bretton Woods ?
JS : La crise a prouvé que les marchés ne peuvent pas tirer, à eux seuls, le développement de l’Afrique. Les marchés
financiers privés n’ont pas vocation à promouvoir le développement, puisqu’ils sont généralement polarisés sur le
court terme. L’un des mécanismes permettant de réhabiliter
le rôle de l’Etat-promoteur en Afrique, est la multiplication
des banques de développement nationales. Au Brésil, c’est
la Banque de développement brésilienne (BNDES) qui a en
grande partie financé le développement économique du pays.
L’intérêt de ces banques a été déjà démontré en Afrique. Ce
n’est pas, en effet, un hasard si le Botswana et l’Ile Maurice,
qui disposent de grandes banques de développement nationales, réalisent de bonnes performances économiques.
LA : Vous étiez l’un des membres du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, comment jugezvous les résultats du sommet de Copenhague ?
JS : C’était encore une occasion manquée. A Copenhague, on
s’est mis d’accord sur un financement public-privé ayant pour
objectif de s’élever à 10 milliards de dollars par an jusqu’en
2012, pour limiter les émissions des gaz à effet de serre. Or,
nous avons besoins d’investir 200 milliards de dollars par an
Bio-express
Récipiendaire du prix Nobel d’économie en 2001, pour ses analyses des
marchés avec asymétrie d’information,
Joseph Stiglitz a été le principal auteur
du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, co-lauréat du Nobel de la paix
2007. Il a notamment occupé les fonctions d’économiste en chef et premier
vice-président de la Banque Mondiale
(1997-2000). Début 2008, le président français Nicolas Sarkozy lui a
confié la présidence de la Commission
sur la mesure des performances éco-
nomiques et du progrès social. Au
lendemain du déclenchement de la
crise financière, il a été nommé par
les Nations Unies président de la
Commission d’experts sur la réforme
du système financier international.
Valeurs africaines
RDC : la double troïka de Joseph Kabila
Le président en exercice de la SADC, Joseph Kabila,
a présidé à Maputo, en marge de l’investiture du
chef d’Etat mozambicain, une session extraordinaire de la double troïka de cette instance sous-régionale de l’Afrique australe, qui a rejeté la décision unilatérale des autorités malgaches d’organiser des élections générales
en dehors des résolutions inclusives d’Addis-Abeba.
Tunisie : Oussama Romdhani, ministre de la
Communication
Après 13 ans à la tête de l’agence tunisienne de
communication extérieure (ATCE) et un intérim
réussi à la tête du Ministère de la communication,
Oussama Romdhani vient d’être confirmé pleinement dans
ce poste, à la faveur du dernier remaniement ministériel intervenu en Tunisie. Le remplaçant de Rafaâ Dékhil (limogé) a
de nombreux défis à relever.
Soudan : Yasser Arman défie Omar el-Béchir
En fin de semaine, Yasser Arman a été nommé
candidat par d’ex-rebelles sudistes, contre Omar
el-Béchir, aux élections présidentielles d’avril prochain. La candidature a été entérinée à l’unanimité
par le bureau politique du Mouvement populaire de libération du Soudan. Ce sera le premier scrutin multipartite depuis 24 ans au Soudan.
Guinée : Dadis Camara hors course
La convalescence officielle de Dadis Camara, en
séjour à durée indéterminée à Ouagadougou, ressemble à une mise à l’écart. Amoindri par une tentative d’assassinat, le 3 décembre, le jeune capitaine
se dit toutefois disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition. Pendant ce temps, la roue
politique tourne en Guinée.
Nigeria : Umaru Yar’Adua malade
Le remplacement temporaire du président nigérian, Umaru Yar’ Adua, actuellement malade, est
de plus en plus évoqué par les médias nigérians. Le
président, qui se soigne en Arabie Saoudite depuis
plus de 50 jours, s’est exprimé à travers les ondes de la BBC.
Un exercice de communication tardive qui n’a pas rassuré les
Nigérians.
Algérie : Mohamed Meziane tombe de très haut
Le PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, 60
ans, a été suspendu de ses fonctions et placé sous
contrôle judiciaire, après avoir été inculpé en milieu de semaine pour malversations. Les deux fils
de M. Meziane ont été placés sous mandat de dépôt, en même
temps que dix membres de la direction de Sonatrach, dont
trois vice-présidents.
Joseph Stiglitz : « L’ajustement structurel a contribué, contrairement à ce
que laisse entendre le FMI, à la désindustrialisation de l’Afrique. »
pour parvenir à des résultats tangibles dans ce domaine. Le
sommet aurait pu, au moins, fixer un prix de carbone incitatif,
à 80 dollars la tonne par exemple. Cela aurait permis d’accroître considérablement les investissements et contribué à déclencher une reprise économique vigoureuse.
Le Gabon perd le fauteuil du
gouverneur de la BEAC
Le scandale de la BEAC a eu raison de l’accord de Fort Lamy,
qui veut que, depuis 1973, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de la CEMAC soit un Gabonais.
C’est désormais l’Equato-Guinéen Lucas Abaga Nchama qui
conduira les destinées de cette institution. Le siège sera désormais
tournant (dans l’ordre alphabétique), selon l’une des résolutions
prises à Bangui en marge du 10e Sommet des chefs d’Etat et de
gouvernement de la CEMAC. La règle sera observée au niveau de
toutes les institutions et organes spécialisés de la communauté. A
noter, que la rotation ne prendra effet qu’après la Guinée équatoriale, qui s’offre ainsi une exception à la règle, forte de son statut
de plus gros contributeur de la BEAC.
Voir Haïti et
mourir
Adama Wade, Casablanca
« Haïti, dit-on souvent, n’est pas un pays, c’est un endroit. »
Située à des milliers de kilomètres de nous, cette île offre une
caricature tragique de l’Afrique. C’est le pays le plus pauvre
d’Amérique, le plus instable politiquement et le moins doté
en routes et en infrastructures. La République Dominicaine,
située à 3 heures de route, offre un saisissant contraste, avec
un niveau de développement de loin supérieur. Idem pour le
Brésil, membre du G20, indépendant depuis 1898, en même
temps que Haïti. D’aucuns, prenant en exemple le retard pris
dans le déploiement de l’aide internationale consécutive au
séisme qui a ravagé l’ile il y a une dizaine de jours, pensent
que si Haïti perdure dans la pauvreté, c’est parce qu’il est
abandonné de tous.
Autrement, comment expliquer que face à la plus grande catastrophe de l’humanité, l’ONU, qui fixe ses ambitions à 562
millions d’euros, n’ait réuni que 268 millions… de promesses de dons, à la date du 15 janvier dernier ? Alors que l’Amérique avait mobilisé 306 milliards pour sauver Citigroup, elle
peine à réunir quelques millions de dollars pour endiguer les
ravages de l’un des séismes les plus meurtriers de l’histoire.
Et, comme dans toute catastrophe télévisée, la démagogie
s’est invitée sur le terrain. En France, Eric Besson offre généreusement la suspension des reconduites vers Haïti. Au
Sénégal, Abdoulaye Wade déclarait dimanche vouloir favoriser le retour des Haïtiens en Afrique, en offrant une terre
à ces descendants d’esclaves. « Le problème est de savoir comment et qui va supporter tous ces frais », ajoute le président
sénégalais, qui pointe du doigt l’Europe. Voilà une piste qui
n’améliorera pas de sitôt la situation à Port au Prince.
Le chanteur d’origine haïtienne Wycleaf Jean, qui a réuni
plus de 2 millions de dollars en quelques heures, s’attirant
des jalousies de la part des spécialistes de la charité, qui lui
reprochent l’opacité de sa comptabilité, a été, lui, plus pragmatique. Voilà ce qu’il faut pour éviter le chaos.
Finance
Banques
Afrique du Sud : FirstRand
prévoit de lancer une filiale au
Nigeria
La FirstRand Ltd, la deuxième
plus importante société de services financiers en Afrique du Sud,
envisage de lancer une division
au Nigeria, qui comprendra des
unités commerciales et de détail.
« Il y a 150 millions de personnes et
10 millions de comptes bancaires »
au Nigeria, estime Sizwe Nxasana,
le directeur exécutif de FirstRand.
La banque compte également
lancer les virements de fonds
mobiles, et d’autres formes de
crédits destinés aux entreprises.
« Nous avons des interlocuteurs au
Nigeria avec qui nous échangeons
pour avoir une compréhension
beaucoup plus profonde de l’environnement », affirme Nxasana. La
Standard Bank Group Ltd avait
également annoncé qu’elle était à
la recherche d’actifs au Nigeria.
En bref -
F i n a n ce
4
Nigeria : Zénith Bank enregistre
sa 2e semaine de baisse
Zenith Bank Plc a enregistré sa
seconde plus importante baisse,
l’agence de notation Standard
& Poor’s Ratings Services ayant
annoncé s’attendre à ce que son
bénéfice reste « sous pression » en
2010. La valeur des actions de la
banque est tombée de 4,3% et se
négociait à 13,20 nairas la semaine dernière, soit la plus forte baisse depuis le 22 décembre 2009. La
perspective négative pour Zenith
Bank, qui a une cote de crédit B+,
reflète l’affaiblissement du profil financier du secteur bancaire
nigérian, considère Standard &
Poor’s. Celle-ci s’attend à ce que
la qualité des actifs puisse se détériorer davantage, compte tenu des
incertitudes économiques.
Egypte : révisions à la baisse de
la note de dépôt GLC de trois
banques
Moody’ s Investors Service a revu
à la baisse la note du dépôt à long
terme de la monnaie locale globale
(global local currency, GLC) de trois
banques égyptiennes. Il s’agit de la
Commercial International Bank
(CIB) et de la Banque nationale
d’Egypte, dont les notes sont passées de Baa2/P-2 à Baa1/P-2, avec
une perspective stable. Les notes
de deux autres institutions bancaires, en l’occurrence la Banque
d’Alexandrie et la Banque Misr,
ont été confirmées à Baa2/P-2, avec
une perspective stable également.
L’abaissement des notations de ces
trois banques reflète la perception
qu’a Moody’ s de la capacité de
l’Egypte d’apporter un soutien à
son système bancaire.
Nigeria : First Bank en hausse
de 2,8%
L’action de First Bank of Nigeria
Plc, le plus grand prêteur du pays
par la valeur de marché, a grimpé
de 40 Kobo, soit 2,8%, pour atteindre 14,80 nairas entre le 8 décembre 2009 et le 8 janvier 2010. Cette
hausse intervient après l’annonce
de la Banque centrale du Nigeria
d’étendre sa garantie sur les prêts
interbancaires, de mars jusqu’à
la fin de 2010. La First Bank fait
partie des banques qui ont été
auditées par la Banque centrale
entre août et septembre de l’année dernière. La Banque centrale
a injecté 620 milliards de nairas
(4,1 milliards de dollars) pour
couvrir les créances douteuses de
dix établissements bancaires.
Nigeria : Mobius accorde de
bonnes évaluations aux banques
Investor Mark Mobius (IMM) a
attribué de bonnes évaluations
aux banques nigérianes, notamment celles qui « ont une exposition régionale ». « Le plus intéressant pour nous au Nigéria, ce sont
les banques » affirme le président
exécutif d’IMM, qui gère plus de
30 milliards de dollars d’actifs
de développement. Selon lui, les
institutions bancaires sont « très
intéressantes en raison d’un grand
et attrayant marché ». « Vous avez
des banques à l’exposition, non
seulement au Nigeria, mais dans
d’autres parties de l’Afrique. Il y
a donc une chance pour leur croissance » ajoute la même source.
Kenya : une conférence bancaire
régionale en février
L’Association internationale de
techniciens, experts et chercheurs
Banques
Dakar bénéficie d’un prêt
de 2,65 milliards FCFA de
la Banque islamique du
Sénégal
La Banque islamique du Sénégal (BIS) a accordé un financement de plus de 2,65 milliards FCFA à la mairie de Dakar
pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation
des feux de signalisation de la ville. La signature de l’accord s’est déroulée en marge du premier Forum international sur la finance islamique dans l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui s’est tenu les 11
et 12 janvier 2010 à Dakar. Le directeur général de la BIS,
Babacar Ndoye, estime qu’à travers cet engagement la banque souhaite « identifier toutes les opportunités qui vont se
présenter à nous et les bancariser le plus largement possible ».
Les entreprises, les collectivités locales et l’Etat devront,
selon lui, « bénéficier des produits de la finance islamique »
comme outil de développement.
Gabon : « Nous-mêmes,
nous-mêmes »
BGFI Bank a organisé une fête, baptisée « Nous-mêmes,
nous-mêmes », qui a rassemblé tous les collaborateurs du
groupe de France et d’Afrique. Henri-Claude Oyima, administrateur directeur général, a profité de l’évènement
pour décliner les nouvelles orientations stratégiques pour
l’exercice 2010, notamment l’accélération du développement national et international, ainsi que le renforcement
de l’offre et de la qualité des produits et des services, dans
le cadre de son nouveau projet d’entreprise « Cap 2015 :
changeons de dimension ».
Assurances
CEMAC : les compagnies
d’assurance en conclave
La 13e session du Conseil des compagnies d’assurance des
six pays de la Communauté économique et monétaire de
l’Afrique centrale (CEMAC) s’est déroulée récemment à
Douala, au Cameroun. Cette édition a été consacrée à la
vulgarisation de la Carte rose, destinée à améliorer et réguler le transport intracommunautaire. Adoptée depuis treize
ans, la Carte rose, dont l’usage est obligatoire dans le transport transfrontalier, a du mal à percer. Selon Evariste Fosso
Diffo, le vice-président du Conseil des bureaux de la Carte
rose (CBCR), sa promotion se heurte à plusieurs difficultés, dont celle liée au mode de financement du Conseil. « Le
Conseil est financé par les sociétés privées, contrairement aux
autres organes de la sous-région qui sont financés par les gouvernements », a-t-il précisé. A noter que le Conseil des ministres des pays de la zone n’a adopté le statut juridique de
la commission d’arbitrage de la Carte rose qu’en mai 2009.
(AITEC Afrique) organisera en
février prochain, à Nairobi, une
conférence bancaire régionale
consacrée à l’innovation. La rencontre servira comme plateforme pour exposer les nouveautés
du secteur financier, notamment
dans le cadre des paiements
mobiles. « Quand nous avons
commencé à organiser cette série
de conférences, il y a quatre ans,
nous voulions mettre l’accent sur
ce que l’Afrique de l’Est pouvait
apprendre du reste du monde.
Maintenant, les banquiers, les opérateurs mobiles et d’autres parties
prenantes du secteur qui souhaitent se renseigner sur les opérations bancaires mobiles viendront
à Nairobi pour apprendre auprès
des innovateurs régionaux », a déclaré Sean Moroney, le président
de l’AITEC Afrique.
Nigeria : Oceanic Bank réduit
les rémunérations de ses cadres
supérieurs
Oceanic Bank Plc, une des institutions bancaires renflouées par
la Banque centrale du Nigeria, a
réduit de 22,5 à 35% les rémunérations de ses cadres supérieurs,
y compris celles des directeurs
exécutifs et du directeur général.
Depuis la nomination de John
Aboh au poste de directeur général, le montant des dépôts a augmenté de 430 à 560 milliards de
nairas, entre le 5 octobre et le 18
décembre 2009.
Assurances
Afrique du Sud : O’Sullivan,
président d’Old Mutual
Old Mutual PLC, le plus grand
assureur en Afrique du Sud, a désigné Patrick O’Sullivan en tant
que président, en remplacement
de Chris Collins, qui prend sa
retraite. M. O’Sullivan, qui travaillait à Zurich Financial Services
depuis 11 ans, a pris ses fonctions
au début du mois en cours, a déclaré la société. « Patrick apporte
avec lui une expérience considérable de groupes de services financiers
internationaux », a déclaré Julian
Roberts, directeur exécutif.
Algérie : la CNMA transformée
en société d’assurance
La Caisse nationale de mutualité
agricole (CNMA) a obtenu son
agrément pour investir le secteur
des assurances toutes branches.
A noter que cette banque était en
voie de dissolution quelques mois
plus tôt. L’arrêté du Ministère des
finances, portant sur un nouvel
agrément, précise que la CNMA
peut pratiquer les opérations
d’assurance et de réassurance en
faveur des personnes physiques
et morales exerçant dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche,
de l’aquaculture et connexes, par
l’intermédiaire de ses caisses régionales. En plus de ces secteurs,
la CNMA est également autorisée
à investir le marché de l’assurance
automobile, des accidents et des
dommages aux biens.
Bourse
Afrique du Sud : Remgro et
Zeder projettent d’acheter
Capevin Holdings
La société d’investissement Remgro
Ltd et Zeder Investments Ltd projettent d’acheter la compagnie
Capevin Holdings Ltd et Capevin
Investments Ltd, listée à la Bourse
de Johannesburg, afin d’augmenter
leur capital dans le secteur des vins
et liqueurs. L’opération d’achat
des actions qu’ils ne possèdent
pas dans ces deux sociétés coûtera
jusqu’à 2 milliards de rands (268,8
millions de dollars), selon Antonie
Jacobs, directeur général de Zeder.
L’offre sera de 3,35 rands par action pour Capevin Holdings (CH)
et de 70,05 rands par action pour
Capevin Investments (CI). Le seul
actif de placements de CH et CI
est dans Distell Group Ltd, le plus
grand fabricant de boissons alcoolisées en Afrique du Sud. CI détient
29,2% du capital de Distell, contre
14,9% pour CH dans le producteur de cognac Klipdrift.
Finances
publiques
Sénégal : les sukuks sont conformes à la charia islamique
Les sukuks (obligations islamiques) sont conformes à la charia
islamique, affirme le vice-président de Moody’s France SAS,
Anouar Hassoune, qui en faisait
la promotion auprès des pays de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Selon lui, les sukuks, généralement émis par des fonds communs de créances pour le compte d’un gestionnaire d’actifs,
pouvant êtres garantis ou non
par l’émetteur, « sont de puissants
instruments de refinancement ».
Il en dénombre plusieurs catégories dont les sukuks al ijara
(dans le cadre d’un contrat de
leasing), les sukuks al musharaka
(contrats de copropriété) et les
sukuks al mudharaba (contrats
de gestion sous jacents).
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Afrique de l’Ouest : la CEDEAO
veut sa monnaie unique avant
2016
Les pays de la Communauté
des Etats d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO), notamment ceux
qui ne font pas partie de la zone
FCFA, veulent leur monnaie unique avant 2016. Baptisée Eco, la
monnaie unique, dont la création a été décidée en 2000, sera
amenée à fusionner avec le FCFA
pour unifier les 16 pays membres. Sa mise en place a été maintes fois reportée. La CEDEAO
souhaite préparer l’avènement
de l’Eco en deux étapes, dont la
première concerne la création
d’une zone monétaire pour les
pays qui n’appartiennent pas à la
zone FCFA, avant de lancer une
monnaie commune dans une seconde étape. Parmi les avantages
attendus de la monnaie unique,
qui sera gérée par une Banque
centrale, il s’agit de faciliter les
transferts de fonds et le commerce transfrontalier. Les pays
membres devront également
se conformer à des critères de
convergence, comme le déficit
budgétaire et l’inflation.
UEMOA : 998 milliards FCFA sur
le marché obligataire à fin 2009
Le montant total du marché
obligataire par appel public
à l’épargne, au sein des huit
pays de l’Union économique
et monétaire Ouest-Africaine
(UEMOA), a atteint 998,721
milliards à la troisième semaine de décembre 2009. Selon la
Banque centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO),
sur les 39 émetteurs, les trésors
publics des Etats représentent
73,47% de l’encours global du
marché, soit 733,809 milliards
FCFA. La Côte d’Ivoire arrive
en tête avec 185,780 milliards
FCFA, suivie du Sénégal avec
167,422 milliards FCFA, puis
du Bénin avec 108,556 milliards
FCFA. Il existe également deux
émetteurs hors zone, qui sont la
Société financière internationale (SFI) pour un montant de 22
milliards FCFA et l’Agence française de développement (AFD)
pour 20 milliards FCFA.
Afrique du Sud : hausse du
chômage, baisse de la demande
de crédit
La demande de crédit a reculé
en novembre, pour le deuxième
mois consécutif, en raison de
l’augmentation du chômage et
de la réduction des dépenses de
consommation. L’emprunt des
ménages et des entreprises a diminué de 1,59%, après une baisse de 0,4 en octobre, selon les
chiffres de la Banque centrale.
Quelque 350 000 emplois non
agricoles ont été supprimés durant les neuf premiers mois de
2009, en particulier dans le secteur minier. La contraction du
crédit illustre « l’effondrement
de la confiance des entreprises et
des consommateurs », a déclaré
Gina Schoeman, économiste
chez Macquarie First South
Securities. La Banque centrale
a maintenu son taux directeur
Bourse
Tunisie : le CMF adhère
à l’accord multilatéral de
l’OICV
La candidature du Conseil du marché financier tunisien
(CMF) pour devenir membre de l’accord multilatéral de
l’Organisation internationale des commissions de valeurs
(OICV) a été acceptée en décembre 2009. L’adhésion à
l’Organisation, dont l’objet est la consultation, la coopération et l’échange d’informations entre ses 52 pays membres dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie
et l’Italie, permet à la CMF l’accès aux informations financières et renforcer ses opérations de contrôle.
inchangé à 7% pour freiner la
hausse des prix et soutenir la
croissance économique.
Nigeria : légère augmentation de
la dette extérieure en 2009
La dette extérieure du Nigeria a
atteint 4 milliards de dollars en
2009, contre 3,7 milliards l’année
précédente. Selon le vice-ministre des Finances, Remi Babalola,
le pays ne devrait pas emprunter plus 6 milliards de dollars en
2010 pour pouvoir être en mesure
couvrir les intérêts de la dette.
Babalola estime que l’exercice en
cours sera caractérisé par « une
stabilité macro-économique très
prometteuse et raisonnable ».
Nigeria : vers la vente de
500 millions $ d’obligations sur
le marché européen
Le Nigeria sera probablement
amené à vendre 500 millions de
dollars d’obligations européennes, au deuxième trimestre. Le
ministre des Finances, Mansur
Muhtar, estime que ce choix du
calendrier vise à « permettre au
marché de s’installer » et d’entamer « les préparatifs nécessaires » pour cette opération.
Aucun détail n’a été donné sur
le nombre d’obligations qui
seront mises en vente, sur leur
montant unitaire ou sur les
banques qui seront engagées
dans l’opération. Le gouvernement utilisera ce montant pour
financer son déficit budgétaire
de 2010, prévu d’atteindre 1,56
trillion de nairas (10,3 milliards de dollars), soit 4,8% du
produit intérieur brut.
Maroc : baisse de la TVA sur les
produits bancaires islamiques
La loi de Finances 2010 a réduit
de moitié le taux de la TVA sur
les produits bancaires sans intérêt et conformes à la charia.
Depuis le début janvier 2010, la
TVA sur les produits bancaires
alternatifs comme la mourabaha
et l’ijara sera de 10% au lieu de
20%. Les banques proposent un
grand nombre de produits alternatifs qui n’appliquent pas le
taux d’intérêt traditionnel.
Zambie : la Banque centrale prévoit une croissance supérieure
à 7%
La Banque centrale de Zambie
prévoit une croissance économique de plus de 7% pour cette
année, en prévision du renforcement des prix du cuivre.
Algérie : 1000 milliards de
dinars de fiscalité ordinaire
Le taux de recouvrement de la
fiscalité ordinaire, durant les
onze premiers mois de 2009, est
en augmentation de 25% par
rapport à la même période en
2008. Le montant atteint est estimé à 1000 milliards de dinars
(MDA), selon Abderrahmane
Raouia, directeur général des
impôts (DGI). La part de l’impôt
sur le revenu global (IRG) représente 150 MDA et l’impôt sur le
bénéfice des sociétés (IBS) environ 220 MDA, ajoute la même
source. La taxe sur les véhicules
neufs a rapporté 15 MDA.
Algérie : les banques algériennes
et les grands projets
La Banque extérieure d’Algérie (BEA) est engagée sur dix
grands projets (cinq stations
de dessalement de l’eau de mer,
trois centrales électriques, dont
celle de Hassi R’mel, et deux usines d’ammoniac) pour une valeur de 151 milliards de dinars.
Le chiffre a été livré par le PDG
de la BEA, M. Loukal, lors d’un
séminaire international consacré
au financement des mégaprojets
en temps de crise. Le Crédit populaire d’Algérie (CPA) participe à une quinzaine d’opérations
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
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Banques et Assurances
Afrique de l’Ouest : le marché hypothécaire en
butte à la frilosité des banques
Baba Dao, directeur du fonds de garantie hypothécaire du Mali, estime indispensable la titrisation pour disposer
de ressources longues, mais les banques de la région tardent à s’y engager.
Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta
sources longues, pour faire face aux besoins
grandissants du financement du logement. La
titrisation permet aux banques de mobiliser
des ressources pour les mettre sur le marché
à partir des créances qu’elles ont déjà dans
leur portefeuille. Mais, nous constatons, pour
le déplorer, que les banques de notre espace
se plaignent de l’absence de ressources, mais,
pour leur part, elles sont réticentes à utiliser
les outils et instruments innovants mis à leur
disposition. Elles interviennent très peu sur le
marché financier. Or, ce marché est le complé-
Les Afriques : Aujourd’hui, que représente le
fonds de garantie hypothécaire au Mali ?
Baba Dao : Le fonds de garantie hypothécaire
du Mali (FGHM) est un établissement financier
existant depuis 2000 et régi par la réglementation bancaire. Fruit de la coopération entre le
Mali et le Canada, il a été installé pour soutenir
la structuration du financement de l’habitat
au Mali. Nous avons une position transversale
dans l’organisation du financement de l’habitat.
La stratégie nationale du logement, document
cadre de référence, a identifié des contraintes
et proposé des solutions. Des cadres institutionnel, légal et réglementaire ont été prévus.
Parmi les outils spécifiquement créés pour le
financement du secteur, il y a l’Office malien
de l’habitat, la Banque de l’habitat et le Fonds
de garantie hypothécaire, dernier maillon de la
chaîne. Nous sommes donc là pour soutenir la
banque dans le rehaussement du portefeuille
de créances et la recherche de solutions à la
principale contrainte rencontrée dans le cadre du financement hypothécaire, à savoir la
contrainte de ressources longues.
LA : Quelles opérations avez-vous déjà
menées ?
BD : Il faut d’abord noter que tous les pays de
l’UEMOA ont les mêmes contraintes en matière de financement de l’habitat. Il s’agit de
la problématique des ressources longues et de
la réglementation bancaire assez rigide. Les
banques n’ont pas une capacité de transformation suffisante pour allouer des ressources
à vue en financement hypothécaire, qui est
caractérisé par une longue durée. Au Mali, il
a été demandé au FGHM d’imaginer des solutions pour la mise en place des mécanismes
de refinancement hypothécaire. C’est dans ce
cadre que, de concert avec notre partenaire,
la Banque de l’habitat du Mali, nous avons
initié des opérations de cessions des blocs de
créances hypothécaires. L’opération test, qui
portait sur un bloc de 200 millions de francs
« Nous constatons, pour le
déplorer, que les banques
de notre espace se plaignent
de l’absence de ressources,
mais, pour leur part, elles sont
réticentes à utiliser les outils et
instruments innovants mis à leur
disposition. Elles interviennent
très peu sur le marché
financier. »
Baba Dao : « Le développement du logement ne peut pas continuer à être l’apanage des ressources publiques. »
CFA (environ 305 000 euros), a eu lieu entre la
Banque de l’habitat du Mali et la Compagnie
d’assurance-vie du Mali (SOMAVIE). Une
deuxième opération s’est déroulée entre la
Banque de l’habitat et deux autres banques de
l’espace sous-régional (Bank of Africa Mali et
Bank of Africa Bénin), pour un montant d’environ 9,16 millions d’euros. La troisième opération, qui a fait l’objet de notre intervention
et qui était de loin plus importante, mettait en
face la banque des structures de micro finance
intervenant dans l’habitat et un investisseur
international (FMO des Pays-Bas), pour un
montant de 12,20 millions d’euros.
LA : Quel a été l’impact de ces opérations ?
BD : Ces opérations ont pour but ultime de
rendre accessible le financement bancaire.
C’est à partir de ce financement longue durée que les banques peuvent accompagner
le projet d’accessibilité au financement du
logement, au profit des populations. Toutes
ces expériences sont des tests pour voir la maturité de notre marché à s’engager dans une
voie pérenne, celle de la titrisation. Il a été
démontré, à l’échelle internationale, que la
titrisation est le modèle le plus abouti, le plus
achevé, pour permettre aux banques d’améliorer leurs capacités de mobilisation de res-
ment naturel du marché primaire sur lequel
intervient la banque et il est temps, pendant
que les Etats et les structures de régulation
mettent tout en œuvre pour nous doter d’instruments aussi performants que la titrisation,
que les banques nous rejoignent sur ce front.
A l’échelle de tous les pays, la niche est très
intéressante. Le développement du logement
ne peut pas continuer à être l’apanage des
ressources publiques. Les Etats ont d’autres
contraintes. Nous allons d’ailleurs proposer
l’extension de notre mécanisme de garantie
hypothécaire aux autres pays de l’UEMOA,
car, mis à part l’Afrique du Sud et l’Algérie,
un tel instrument n’existe qu’au Mali sur un
continent qui a un besoin urgent d’outils innovants pour son développement.
Transition réussie pour Attijariwafa Bank au Mali
La banque finance aujourd’hui, la totalité du futur aéroport du Mali, une partie de la grande centrale électrique
malienne et s’apprête à lancer le crédit immobilier. En quelques mois, l’ex-BIM a totalement changé de visage.
Le changement d’actionnariat majoritaire
constitue toujours une phase délicate dans
la vie des grandes banques. Les réactions du
marché sont souvent imprévisibles. Au Mali,
cette période a été gérée avec doigté au sein
de l’ex-BIM SA (Banque internationale pour
le Mali), redevenue aujourd’hui filiale d’Attijariwafa Bank. Elle-même née en 2003, d’une
fusion structurante dans le paysage financier
marocain entre deux institutions centenaires,
la BCM et la Wafabank, la banque marocaine
Fort de 46% des parts de
marché sur les dépôts, de 60
agences dont 4 à l’étranger, l’exBIM SA peut, sans risque d’être
contredite, réclamer le titre de la
plus grande banque malienne.
entend gérer l’institution malienne avec les
standards d’une banque moderne. Mais aussi, explique Youssef Berrada, dépêché depuis
Casablanca et chargé de mission au sein d’Attijariwafa Bank Mali, dans le respect de son
identité : « La BIM est une banque malienne
et nous tenons à la garder malienne », martèle
M. Berrada, fier de l’esprit d’entente qui règne
au sein des équipes. Actuellement, la banque
compte 324 employés, contre 260 lors de la
prise de contrôle.
Seulement quatre Marocains
En tout, il y a seulement quatre Marocains.
Quelque dix nationaux, nouvellement recrutés, sont en cours de formation au Maroc. Si
le directeur général est un Marocain, dépêché
lui aussi de la maison mère, le directeur des
risques est, lui, Malien pur jus. C’est connu,
le directeur des risques, gardien du temple,
constitue l’ossature d’une institution bancaire. N’est-ce pas de la fine lecture du risque
que dépend le rendement ? Bref, l’ex-BIM Sa,
qui était en train de changer de logo lors de
notre visite, ne mène pas bataille sur le seul
aspect du management ou sur le seul thème
de la médiation culturelle.
L’institution se positionne en une banque universelle, qui entend être présente sur tout le territoire malien. D’où l’ouverture de dix agences.
Une direction des grandes entreprises a été instituée. De même qu’un pôle PME-PMI, chargé
d’identifier les profils intéressants. Le positionnement sur l’entreprise jeune dépasse le cadre
du slogan. Sponsor officiel du forum de l’entreprenariat jeune, Attijariwafa Bank peut compter sur le fonds de garantie (jusqu’à 85% du
montant en jeu) institué par l’Etat malien pour
accompagner ce type d’entrepreneurs, souvent
négligés par les banques classiques présentes en
Afrique. « En gros, nous visons les particuliers,
les professionnels et les Maliens de l’extérieur »,
détaille M. Berrada, qui rappelle qu’Attijariwafa Bank est leader sur ce dernier créneau.
Connaissant l’importance du transfert des immigrés maliens dans la balance de paiement
du pays, ainsi que dans la vie des ménages, on
peut dire que la filiale d’Attijariwafa Bank au
Mali est bien positionnée pour implémenter et
développer de nouveaux produits financiers au
Mali, comme la monétique.
La plus grande banque malienne
A moyen terme, l’orientation des investissements productifs à valeur ajoutée et créateurs
d’emplois figure dans les tablettes du directeur
général. Fort de 46% des parts de marché sur
les dépôts, de soixante agences, dont quatre à
l’étranger, l’ex-BIM SA peut, sans risque d’être
contredite, réclamer le titre de la plus grande
banque malienne. « De la même manière qu’au
Maroc, où nous accompagnons les projets de développement du royaume, ici nous sommes engagés sur tous les projets de développement du Mali.
C’est notre crédo », résume Riyad Mouline, responsable synergie du Réseau extérieur. « Nous
mobilisons et finançons le projet du futur aéroport du Mali. A priori, il y avait trois banques.
Deux se sont retirées. Aussi, nous avons revus notre participation à la hausse. Au lieu de 4,2 milliards, nous finançons la totalité du projet, soit 8
milliards FCFA. Parce que nous croyons à ce projet. » Autre projet structurant où l’on retrouve
le cachet de AWB, la plus grande centrale électrique, prévue pour voir le jour en mars 2010.
Attijari y participe, dans le cadre d’un pool
bancaire. « C’est un projet de développement
vital pour le Mali, il permettra de prendre en
charge la consommation malienne et d’envisager
l’exportation », ajoute M. Mouline, qui a l’immense tâche de gérer depuis Casablanca tout
le réseau extérieur d’une institution africaine
tentaculaire, qui mise tant sur le corporate que
sur le retaille. « Nous avons lancé des crédits sur
dix mois à taux zéro durant la dernière fête du
mouton. Le succès de ce service nous a étonné »,
confirme-t-on au sein de la banque.
La grande révolution, attendue courant 2010,
sera prochainement le lancement du crédit immobilier. Toute une équipe y travaille. Malgré
notre insistance, M. Berrada et M. Mouline se
gardent d’en dire grand-chose : « Nous sommes
en train de constituer le matelas qu’il faut », se
contentent-ils de répéter.
Adama Wade
6
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Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
La BOA Côte d’Ivoire aux
portes de la Bourse
En bref -
La filiale ivoirienne de BOA Group lance une opération d’augmentation de capital qui sera
suivie d’une demande d’introduction à la Bourse régionale d’Abidjan. Les objectifs visés sont
multiples.
de financement Project financing, pour un apport global de
plus de 257 milliards de dinars
répartis sur sept stations de
dessalement (42,07 milliards
DA), cinq centrales électriques
(147,48 milliards DA) et deux
unités d’ammoniac (66,52 milliards DA).
Nigeria : la Banque centrale
maintient son taux de référence à 6% pour stimuler les
crédits
La Banque centrale du Nigeria
(BCN) a maintenu son taux directeur dans une tentative d’atténuer la contraction du crédit
causée par la crise bancaire de
l’année dernière. Le taux reste
donc à 6%, a annoncé le gouverneur de la BCN, Lamido
Sanusi. Le taux de crédit a été
également maintenu à 8%,
tandis que le taux d’emprunt
a été réduit à 2%, contre 4%
précédemment.
Afrique du Sud : les réserves
à leur plus bas niveau depuis
14 mois
Les réserves de devises étrangères en Afrique du Sud ont
diminué à leur plus bas niveau
depuis 14 mois, en décembre
2009. Cette baisse est due au
renforcement du dollar, ce qui
a réduit la valeur des réserves
détenues en euros et autres
devises. Ainsi, les réserves en
devises ont reculé de 1,9% à
39 milliards de dollars, contre
39,6 milliards de dollars auparavant. Le dollar a gagné 4,3%
contre l’euro le mois dernier, et
s’est renforcé contre 11 des 16
principales devises. La Banque
de réserve avait acheté des euros
et des livres sterling au lieu du
dollar pour « rééquilibrer » les
réserves, a indiqué le vice-gouverneur, Daniel Mminele, le
18 novembre dernier. A cela, il
faut ajouter la baisse de 7% du
prix de l’or durant le mois de
décembre, ce qui a poussé vers
le bas les réserves d’or, d’environ 11%.
Kenya : les recettes fiscales ont
dépassé les objectifs au cours
des 3 derniers mois
Le gouvernement du Kenya a recueilli 136,8 milliards de shillings
kenyans (1,8 milliard de dollars)
d’impôts et taxes, au quatrième
trimestre de l’année 2009, ce
qui représente 1,7% de plus par
rapport à l’objectif que s’était
assigné l’administration fiscale.
L’objectif de recettes pour les
trois prochains mois est de 126,8
milliards Sh, et de 545,2 milliards
Sh pour la fin de l’exercice financier se terminant en juin, contre
480,6 milliards Sh un an plus tôt.
La direction des impôts se dit
« optimiste pour le dépassement de
ces objectifs ».
D’ici le 31 décembre 2010, toutes les banques exerçant au sein
de la zone UEMOA devront compter un capital minimum de
5 milliards de FCFA. La décision avait été prise par le Conseil
des ministres de l’Union, en septembre 2007. La date butoir
du 1er janvier 2008 avait été ensuite prolongée au 31 décembre 2010. D’ici là, une seconde phase de la réforme devrait
porter le capital minimum à 10 milliards de francs CFA.
C’est dans ce cadre qu’il faut situer la décision de la BOA
Côte d’Ivoire, qui, après celles initiées en 2006 et en 2007,
vient d’initier une nouvelle opération d’augmentation de
capital qui sera suivie par une demande d’introduction à la
Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM).
D’un montant de 2,7 milliards de FCFA, l’offre publique de
vente porte sur 120 000 actions nouvelles, pour une période
de souscription s’étendant du 6 janvier au 5 mars 2010. Le
personnel de la BOA se voit réserver 18 000 actions, à raison
d’une prime d’émission de 3000 FCA sur un cours général
Malgré une forte intensité concurrentielle
dans le secteur bancaire ivoirien et dans
un contexte économique marqué par un
climat social encore difficile, l’institution a
réussi à renforcer sa position sur
le marché.
fixé à 23 000 FCFA. La détermination du prix d’émission a
été obtenue en croisant la méthode des multiples du PER, du
résultat d’exploitation et du Price to book ratio. La moyenne
est ressortie à 28 165 FCFA. Au-delà du respect du capital
minimum imposé par la BCEAO, cette opération vise aussi
le renforcement des fonds propres et la structuration financière de la banque.
Une banque rentable, orientée tous publics
Editeur : Editions Financières du Sud Eurl, Paris. Gérant : Koly Keita.
Filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA, Genève.
Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel,
Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication), Adama
Wade (Directeur de la rédaction). Comité des fondateurs : Philippe
Séchaud (Président). Editeurs partenaires : Atlas Publications (Maroc),
Interface Media (Alger).
Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade
(Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi
(Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif
Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles
Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Said Djaafer
(Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Kéfi (Tunis).
Ont également participé à ce numéro : Romain Sumbula Giwangwa
(Kinshasa), Kamel Derraz (Oran), Mamadou Lamine Diatta (Dakar),
Hance Gueye (Dakar), Ismael Aidara (Paris), Zohir Bouzid (Alger),
Sana Harb (Alger). Avec la collaboration de Willy Kamdem, spécialiste
des génies systèmes (spécialité aéronautique), d’Africa Investor - AI40
(Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris).
Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève.
Tél : +41 22 301 96 16. Fax : +41 22 301 96 10.
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(Spain). Ecoprint, Casablanca (Maroc). Diffusion : NMPP, Sapress, Royal
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Direction marketing : Benjamin Flaux (+41 78 758 77 09
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Dakar : [email protected].
Dépôt légal : janvier 2010
© Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur
L’offre publique de vente drainera sans doute beaucoup de
souscripteurs, au vu des marges progressives dégagées par la
Banque depuis l’entame de la deuxième moitié de la décennie 2000. A titre d’exemple, plus d’un milliard de FCFA ont
été distribués aux actionnaires en 2008, soit 47% du résultat
net. La banque a régulièrement amélioré ses fonds propres depuis sa création, il y a treize ans. Le capital est ainsi passé de
1,1 milliard de FCFA à 4,8 milliards de FCFA, détenu à 74%
par le holding BOA Group, lui-même détenu à 42,5% par la
Marocaine BMCE Bank. La filiale ivoirienne compte un personnel de 153 agents et un management fonctionnant selon
les règles et les standards internationaux, avec la séparation
entre les activités de l’exploitation et du crédit.
Malgré une forte intensité concurrentielle dans le secteur
bancaire ivoirien et dans un contexte économique marqué par un climat social encore difficile, l’institution a
réussi à renforcer sa position sur le marché. Ainsi, le total
bilan s’est accru de 47,5% et de 16,2%, respectivement,
en 2007 et en 2008. Ces progressions correspondent à un
cycle de croissance forte et soutenue du groupe BOA. La
politique vigoureuse de collecte des ressources et surtout
de concours à l’économie, notamment aux entreprises et,
depuis peu, aux particuliers, à permis à la banque de voir
les emplois directs à la clientèle progresser de 55% et de
24% sur les deux années. La banque est passée de la 6e
place en 2007) à la 5e place en 2008, en termes de collecte de ressources, selon le classement de l’Association
professionnelle des banques et établissements financiers
(APBEF-Cote d’Ivoire) et ce malgré l’entrée dans le secteur de nouvelles banques nationales et étrangères.
Offre monétique diversifiée
Banque commerciale à vocation grand public, la BOA Côte
d’Ivoire, qui était à l’origine essentiellement tournée vers
une clientèle d’entreprises a évolué vers une clientèle tous
publics, concept de référence de toutes les BOA. Vis-à-vis de
la clientèle des particuliers, l’institution mise sur une offre
monétique diversifiée composée d’une carte privative commune à l’ensemble du groupe BOA (la carte Sesame), complétée par une gamme élargie de cartes VISA, réseau dont la
banque est membre depuis octobre 2007. Dernièrement, les
solutions de e-banking (B-Web, B-Phone, B-SMS) ont pris de
l’ampleur. Les produits de bancassurance sont aussi en cours
de développement, en collaboration avec le groupe Colina,
un partenaire de longue date, leader de l’assurance en Côte
d’Ivoire. L’activité d’intermédiation boursière devrait prendre son élan avec l’obtention récente de l’agrément de Teneur
de comptes et Conservateur. La Banque s’appuie sur un réseau de quatorze agences, dont neuf à Abidjan.
Fédérateur
A noter que BOA Côte d’Ivoire a déjà testé le marché
en juin 2009, avec un emprunt obligataire d’une valeur
de 3 milliards de FCFA, d’une durée de cinq ans et au
taux de rémunération de 6,2%. L’emprunt a été souscrit
à 149%. Né du rachat d’UBCI-Banafrique, la BOA est le
fruit d’une volonté d’extension et d’intégration du groupe BOA à l’échelle africaine.
La BOA Côte d’Ivoire a été la quatrième concrétisation d’un
nouveau concept de banque commerciale africaine, dont l’originalité réside essentiellement dans la triple composante de
l’actionnariat : des actionnaires privés et institutionnels nationaux aux côtés d’un partenaire technique (BOA Group) fédérateur de la stratégie de groupe, ainsi que des organismes internationaux de promotion du secteur privé africain. Il s’agit,
entre autres, de la Proparco (groupe AFD), de la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD), de la Société Financière
Internationale (SFI), de la Société financière néerlandaise pour
le développement (FMO).
A.W.
Le Credit Libanais Bank prend
pied au Sénégal
Par Ismael Aidara
L’agrément officiel d’implantation au Sénégal vient de
lui être accordé par la commission bancaire de la BCEAO
(Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), dont
le siège est à Dakar. Le Sénégal devient la première étape
du holding bancaire, qui confirme ses ambitions de développement et d’externalisation de son marché en Afrique
subsaharienne. Une source proche du dossier révèle que
les tentatives d’implantation du Crédit Libanais en Côte
d’Ivoire, qui remontent à 2000, se sont avérées finalement
infructueuses. « Compte tenu des immenses opportunités du
marché des PME et PMI, tenu par les opérateurs libanais en
Côte d’Ivoire, la banque libanaise n’a pas pu concrétiser ses
ambitions du fait du cycle de troubles politico-militaires qui
sévit dans ce pays ». Cette décision de s’implanter finalement à Dakar est le
fruit de plusieurs contacts noués entre les opérateurs liba-
nais évoluant dans le secteur agro-industriel sous-régional et
les administrateurs du Crédit Libanais Bank. Ces capitaines
d’industries libanais, éparpillés un peu partout en Afrique
de l’Ouest, sont des pourvoyeurs de fonds pour les banques
locales africaines et ils contribuent sensiblement au PIB de
ces pays. C’est donc un marché porteur et rentable que le
Crédit Libanais entend exploiter à courte échéance.
Selon nos informations, l’établissement bancaire libanais, qui est classé comme la sixième banque au Liban
depuis début 2009, va démarrer sur un ratio capital de
6,7 milliards de FCFA avant de le porter à hauteur de
9 milliards, au plus tard en décembre 2011. Le Crédit
Libanais Group international, via sa filiale Lebanese
Islamic Bank, spécialisée dans les opérations de finance
islamique, ambitionne de tester ce type de produits bancaires aussi au Sénégal, destiné à être la porte d’accès aux
autres pays de l’espace UEMOA.
Séminaire de formation
Comment attirer les investissements
internationaux par la création de zones
économiques franches ou spéciales
9 au 12 mars 2010 à Genève
(en français)
Durée : 4 jours, de 9h à 16h
Programme
Investissement direct étranger
4Comment choisir la localisation et sur quels critères ?
4Comment définir le meilleur rapport qualité-prix ?
4Outils et méthodes
4Comment promouvoir et commercialiser la zone ?
4Mesures incitatives: la spirale infernale?
4Risques politiques et IDE
4Les tendances de l’investissement mondial
A qui s’adresse ce séminaire ?
- Organismes gouvernementaux
- Promoteurs, publics ou privés
- Agences de promotion des investissements
- Sociétés de consulting
- Entreprises de logistique et de transport
- Sociétés de contrôle et de certification
- Banques offshore
- Sociétés financières et sociétés multinationales
Frais d’inscription :
Par délégué : 2000 € HT
Membre ou partenaire de FEMOZA : 1400 € HT
2e délégué de la même organisation : 1400 € HT
Les frais comprennent le séminaire, le repas de midi et les rafraîchissements.
Ne sont pas compris le voyage et l’hébergement.
Places limitées
Inscriptions et information :
[email protected] ou [email protected]
Zones économiques libres ou spéciales
4Qu’est-ce qu’une zone franche, définition et histoire
4A quoi sert-elle et quels objectifs vise-t-elle ?
4Projets, planification & mise en place
4Promoteurs
4Management & modes opératoires
4Comment optimiser l’exploitation d’une zone franche
ou spéciale
4Potentiel et marché captif
4Promotion, outils et actions
Juan Torrents, président de FEMOZA
« Ces dernières années, l’Afrique a résolu une
grande partie de ses problèmes de pénurie
de ressources humaines qualifiées et de
mauvaise gouvernance économique. »
« Beaucoup de pays africains réunissent maintenant toutes les conditions
pour que des projets de
zones franches soient développés avec succès. Mais, il
est vrai qu’à ce jour, seuls
le Kenya, l’Egypte, Maurice et le Nigeria ont su
vraiment profiter de cette opportunité.
Pourtant, ces dernières années, l’Afrique a
résolu une grande partie de ses problèmes de
pénurie de ressources humaines qualifiées et
de mauvaise gouvernance économique. Je ne
vois aucune raison pour qu’elle ne réussisse
pas autant que les autres régions du monde.
Les 1800 zones franches qui existent dans le
monde attirent des investissements étrangers,
créent de nombreux emplois, améliorent les
capacités de la main-d’œuvre locale. Tant
en Chine qu’en Amérique latine, elles ont
grandement contribué au développement
de l’industrie et du commerce local. Il faut
simplement une volonté politique pour créer
le cadre propice à ce développement. Notre
fédération est au service des gouvernements
africains pour les aider dans ce sens. »
8
Bourses
Les fonds avec
Fonds Afrique (partiel)
Name
Nestor Afrika Fonds B
DWS Invest Africa A2
JB EF Northern Africa CHF A
Bellevue Fds (Lux)-BB African Opp B CHF
Robeco Afrika Fonds A
JB Multiflex JB African Equity C JPY
JPM Africa Eq A (acc)-USD
Investec Equity R
Nikko Africa Equity
Silk African Lions I
Nordea-1 African Equity BI
E.S. África
Simplicity Afrika
Intereffekt Emerging Africa EUR
Kagiso Top 40 Tracker
BPI Africa
Prescient Eqty Quant A1
Old Mutual Top 40 A
RMB Top 40 Index
STANLIB ALSI 40 A
Swedbank Robur Africa Equity D2
Tri-Linear Equity
PPS Equity
ABSA Rand Protector
Espirito Santo Africa
Magna Africa C
Avocado Dynamic FoF A
Concord Egypt Euro Shares
Standard Bank South Africa Eq A USD
Lion of Africa General Equity
Alphen Equity Builder
Old Mutual RAFI 40 Tracker A
Sanlam Index R
Osborne Equity A1
Flagship Domestic Flexible
Interneuron Freestyle
PCA Africa
RMB Value
27Four Active Equity A1
Investec Active Quants R
Gryphon All Share Tracker
Wallberg African All Stars I
Atlas Maroc OP
Allan Gray Equity A
STANLIB Index R
Huysamer Equity A1
Old Mutual Active Quant Equity A
Metropolitan High Dividend
Cannon Core Companies
Prudential Dividend Maximiser A
EFG-Hermes Saudi Arabia Equity
Kagiso Equity Alpha
HQ Afrika
Cadiz Mastermind A
Interneuron Equity
Huysamer Flexible A1
Sanlam MMI Aggressive Equity 1 B1
Imalivest Flexible
STANLIB Growth R
Prudential Equity A
Old Mutual Investors R
Community Growth Equity
Old Mutual Value R
RMB Structured Equity
The Nile Growth Company
Prescient Eqty Active Quant A1
Sanlam Value R
Imara Equity
EMIF-South Africa ’B’ Load C
Coris Capital General Equity
Efficient Prudential
PPS Managed Flexible
Maestro Equity A
Peregrine Beta Equity A1
BlueAlpha All Seasons
Analytics Managed Equity A
Foord Equity R
Blue Ink Solar Flexible FoF
Standard Bank Africa Equity A USD
ICECAPITAL Africa A
ValuGro General Equity
Cadiz Equity Ladder
Select Manager Def Equity FoF
ABSA Growth FoF
Investec Growth R
SMMI Equity FoF A
Oasis General Equity
STANLIB MM Equity FF A1
Dynamic Wealth Optimal A
Old Mutual Top Companies R
Old Mutual Nam Growth
FNB Growth
Harvard House General Equity
Old Mutual Growth R
Osborne Flexible A1
Sasfin Equity
4i Opportunity A
Hermes Equity A
ABSA General R
ABSA Select Equity
UBS (CH) EF South Africa P
RMB Equity R
Element Earth Equity A
STANLIB Aggressive FoF A
SIM Top Choice Equity A1
Huysamer Opportunity A1
2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08
2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11
5.75
44.64
5.74
81.94
5.31
45.73
4.92
4.84
68.33
4.73
58.73
4.10
66.75
3.70
56.79
3.45
3.68
60.09
3.60
3.52
28.35
3.47
40.88
3.00
39.50
- 10.40
2.97
13.90
2.88
61.38
9.80
2.86
24.87
2.84
63.31
13.25
2.77
61.17
9.08
2.68
61.60
7.64
2.58
60.56
10.90
2.57
62.77
2.48
50.50
- 1.48
2.37
58.34
2.34
68.86
29.70
2.32
2.23
52.34
- 19.22
2.21
28.05
1.81
2.19
23.52
11.04
2.16
23.76
2.11
47.73
2.05
55.84
2.03
67.76
1.98
60.23
7.03
1.90
46.45
- 4.47
1.84
39.60
- 11.67
1.84
14.13
- 9.12
1.82
49.01
1.80
75.37
15.82
1.78
56.21
1.78
65.93
15.22
1.76
59.11
8.69
1.74
27.86
1.73
5.16
1.70
1.69
51.01
10.74
1.69
60.77
12.42
1.69
48.80
3.70
1.68
56.09
5.12
1.67
65.84
1.94
1.66
60.25
10.59
1.66
57.55
16.65
1.65
23.87
1.64
69.77
23.23
1.63
38.05
- 7.51
1.59
69.18
10.78
1.57
48.12
- 3.09
1.56
45.75
- 2.20
1.50
66.62
10.46
1.49
46.76
16.96
1.47
60.51
- 7.58
1.46
53.92
16.83
1.41
57.90
7.59
1.41
60.86
13.91
1.36
65.78
5.88
1.35
57.67
- 1.42
1.34
27.92
3.53
1.34
60.72
11.65
1.34
65.22
14.43
1.28
55.25
1.27
53.92
10.51
1.26
66.69
8.34
1.25
48.07
- 5.68
1.20
49.10
1.20
54.79
3.34
1.16
54.71
0.62
1.14
56.88
34.80
1.12
60.09
5.24
1.12
59.51
6.70
1.12
54.55
1.12
- 4.40
1.10
- 3.72
1.09
45.54
13.12
1.09
68.18
66.48
1.06
53.49
- 0.13
1.01
45.18
- 3.62
1.01
54.14
2.64
0.98
55.67
1.48
0.96
53.63
10.79
0.96
54.35
- 2.34
0.95
56.38
- 8.03
0.93
62.31
9.61
0.93
65.20
- 2.60
0.90
60.03
- 4.15
0.90
58.35
0.36
0.90
63.24
12.90
0.89
35.08
- 9.59
0.89
50.01
- 0.61
0.88
52.71
0.86
51.67
5.28
0.85
54.23
9.05
0.77
58.45
24.30
0.73
48.64
5.51
0.72
59.87
- 3.22
0.69
54.14
7.65
0.66
50.32
- 0.94
0.66
53.18
15.84
0.66
39.84
Domicile
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Netherlands
Luxembourg
Luxembourg
South Africa
Japan
Luxembourg
Luxembourg
Portugal
Sweden
Netherlands
South Africa
Portugal
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
Ireland
South Africa
Ireland
Ireland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Taiwan
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
France
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Saudi Arabia
South Africa
Sweden
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
Finland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Switzerland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Rating
Overall
3
2
3
4
3
3
3
2
5
2
3
3
2
1
1
4
3
3
5
3
3
3
2
3
5
4
3
3
1
2
4
3
2
4
3
4
3
2
4
4
3
3
2
3
3
5
3
4
4
5
2
2
2
2
3
3
1
3
3
3
2
3
2
3
4
3
5
3
3
4
2
4
Cannon Equity
Hermes Flexible A
Vega General Equity
36ONE Flexible Opportunity A
PSG Tanzanite Flexible
Amity Flexible Growth FoF
Contego B5 Protected Equity
Stewart Macro Equity FoF A
NFB Equity A1
Metropolitan General Equity
Inv Solutions MM Equity A
Carinus Strydom CS Flex FoF
PSG Alphen Equity FoF A
Efficient Flexible FoF A
Coronation Equity R
RMB Strategic Opportunities R
Sanlam General Equity R
Umbono Absolute Return A
Personal Trust SA Equity
Sasfin Twenty Ten
FG Mercury Equity FoF A1
STANLIB Equity R
Interneuron Managed
RCI Flexible Managed
Platinum Flexible Growth FoF
Rezco Value Trend
Peregrine Inflation Plus 7 A1
Xhilarator Multi-SA Flex FoF
Investec Opportunity R
Momentum Mod Equity FoF B1
Investec Managed Namibia
Sanlam Growth R
Coronation Smaller Companies
Melville Douglas Dyn Strat A
Sanlam Namibia Growth
Financial Alliance Flex FoF
Momentum MultiFocus FoF
STANLIB MM All Stars Eq FoF A
FNB Namibia General Equity
Cadiz Inflation Plus
Noble PP All Weather FoF A
Sanlam Growth Inst B1
Metropolitan Emerg Mgrs Equity
Discovery Target Retire 2040
Nedgroup Inv Balanced A
Aylett Equity A3
STANLIB Prosperity R
WIOF African Performance Portfolio A
Investec Emerging Companies R
Sanlam Small Cap R
Sanlam MMI General Equity 1 B1
Glacier FS Flexible FoF
STANLIB Nationbuilder A
Kagiso Protector
CAM Optima Institutional
Celtis Flexible FoF A
PSG Adv Wealth Creator FoF A
Nedgroup Inv Equity R
BoE Core Equity
Coronation Top 20 A
Old Mutual Flexible R
Nedgroup Inv Growth R
APS Managed Growth FoF A
STANLIB Mod Aggressive FoF A
BJM Core Equity A1
Coronation Market Plus
Investec Value R
Select Manager Flexible Gth FoF
Stringfellow Flexible FoF
Old Mutual Small Companies R
Discovery Target Retire 2035
Kruger Flexible FoF A
PSG Alphen Growth A
Visio Actinio A
ABSA Managed CPIX + 7% FoF A
PSG Macro Active FoF
BoE Enhanced High Growth FoF
Discovery Target Retire 2030
RE:CM Flexible Equity B
RMB High Tide A
Verso LT SA Equity A
Coronation Absolute A
AS Forum Aggressive FoF
Nedgroup Inv Core Diversified B
Sentinel Flexible FoF
PSG Alphen Flexible A
Element Flexible A
SYmmETRY Equity FoF A
Discovery Target Retire 2025
Sanlam MMI Positive Return 3 B1
Southern Charter Growth FoF
Momentum Accumulator FoF
RMB High Dividend
Discovery Target Retire 2020
Inv Solutions RR Focus A
STANLIB MM High Equity FoF A
Lynx Opportunities FoF A1
ABSA Flexible
Insight Capital Flexible FoF
SIM Mgd Aggressive FoF A1
STANLIB Small Cap A
Capstone Active Equity FoF
RMB Small/Mid-Cap A
Dotport Dynamic Flexible FoF
Discovery Target Retire 2015
ABSA Allrounder FoF
Ankh Flexible FoF
ABSA Prudential FoF
BoE Enhanced Growth FoF
Orange Absolute Return
Marriott Dividend Growth R
Dynamic Wealth Value
Discovery Target Retire 2010
Sanlam MMI Positive Return 1 B1
Verso MM Managed Equity FoF A
BoE Growth FoF
Anglorand Growth
Discovery Equity
0.62
0.62
0.59
0.56
0.54
0.51
0.51
0.51
0.50
0.50
0.45
0.43
0.42
0.42
0.41
0.41
0.40
0.38
0.37
0.35
0.34
0.34
0.32
0.31
0.28
0.28
0.27
0.27
0.25
0.25
0.24
0.22
0.22
0.22
0.18
0.16
0.13
0.13
0.13
0.11
0.08
0.08
0.05
0.05
0.03
0.03
0.03
0.02
0.01
0.00
0.00
- 0.04
- 0.07
- 0.09
- 0.10
- 0.11
- 0.11
- 0.11
- 0.12
- 0.14
- 0.17
- 0.19
- 0.20
- 0.21
- 0.21
- 0.23
- 0.23
- 0.24
- 0.25
- 0.26
- 0.35
- 0.38
- 0.42
- 0.43
- 0.45
- 0.49
- 0.50
- 0.51
- 0.55
- 0.60
- 0.61
- 0.62
- 0.63
- 0.65
- 0.65
- 0.66
- 0.67
- 0.67
- 0.69
- 0.70
- 0.75
- 0.76
- 0.76
- 0.78
- 0.84
- 0.85
- 0.86
- 0.87
- 0.89
- 0.90
- 0.90
- 0.91
- 0.94
- 0.94
- 1.04
- 1.06
- 1.06
- 1.09
- 1.11
- 1.14
- 1.22
- 1.26
- 1.27
- 1.34
- 1.35
- 1.36
- 1.37
- 1.40
63.65
44.93
36.67
63.89
56.08
49.07
47.23
54.34
46.20
55.42
50.81
41.58
49.68
38.13
62.56
62.38
60.47
41.87
43.87
50.20
46.55
11.61
36.36
49.17
34.38
44.56
47.93
48.11
51.69
44.30
55.78
61.43
42.11
53.55
49.40
55.19
52.83
56.71
44.25
48.45
63.15
57.83
45.26
38.30
58.60
47.08
19.91
54.62
56.52
60.14
42.52
41.32
40.87
56.68
43.04
54.92
51.21
52.47
64.06
52.88
57.82
43.48
44.96
42.31
51.82
58.58
45.97
47.77
54.19
43.07
40.93
71.53
54.78
45.71
16.87
52.13
37.42
50.88
53.13
47.92
44.08
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
1.39
12.44
5.87
16.68
25.32
- 2.14
- 1.13
- 9.45
- 17.88
15.92
3.54
12.48
7.97
- 13.55
- 3.03
- 12.46
- 16.41
- 5.46
3.29
22.42
- 0.07
5.59
17.36
- 1.50
15.89
- 0.65
- 10.48
0.07
14.06
- 0.92
1.41
13.54
6.98
20.19
- 7.90
19.78
- 17.52
- 9.62
- 5.62
6.53
0.31
12.97
5.85
- 4.67
8.27
25.74
7.17
0.69
0.50
- 0.78
13.87
10.39
7.52
- 10.77
- 12.27
- 4.83
13.20
- 7.41
9.23
1.95
5.74
- 1.34
42.13
44.72
35.73
54.81
35.39
54.86
45.73
51.14
38.45
34.70
39.43
42.21
2.78
1.73
4.08
0.39
15.73
- 3.10
42.34
- 4.01
48.44
16.41
54.93
63.15
37.59
33.74
38.41
27.43
39.69
48.23
29.87
52.69
55.35
31.32
35.94
41.54
48.91
52.18
64.61
10.99
- 52.09
10.23
12.59
14.30
18.51
- 0.54
1.34
- 4.17
- 23.14
3.19
10.64
4.99
4.52
5.62
13.63
6.76
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
2
4
3
3
5
3
3
2
1
4
3
4
3
1
2
2
1
2
3
5
2
3
5
3
4
2
2
4
3
2
3
3
3
5
2
5
2
2
2
3
3
4
4
2
4
5
3
3
3
2
4
4
3
1
2
2
5
2
4
4
4
3
3
4
3
3
5
3
4
4
3
3
4
1
4
4
4
3
1
3
4
3
3
3
5
2
Centaur Flexible
Old Mutual High Yield Opp A
Allan Gray Optimal A
36ONE Target Return
RMB Absolute Focus A
Noble PP Wealth Creator FoF A
Spyglass Flexible
Blue Ink Cumulus Moderate FoF
STANLIB Value A
VPFP CPI Plus 6 FoF A
SIM Inflation Plus
RMB Protected Dividend A
STANLIB Dynamic Return A
NFP Assertive FoF A
STANLIB Medical Investment B1
GCI Flexible FoF
XS Accelerated FoF A
Verso MM Secure Growth FoF
Nedgroup Inv Quants Core Eq A
STANLIB MM Real Return FF A
Nedgroup Inv Entrepreneur R
Sanlam Namibia Infl Linked A
BoE Small & Mid Cap Equity
Nedgroup Inv Value R
JM Busha Real Return
Lion of Africa Real Rtn CPI+5
STANLIB Quants A
STANLIB Managed Flexible A
STANLIB Inflation Plus 3% A
Nedgroup Inv Rainmaker A
The Egyptian Growth Investment Company
- 1.44
- 1.56
- 1.61
- 1.78
- 1.80
- 1.85
- 1.97
- 1.97
- 2.00
- 2.16
- 2.18
- 2.19
- 2.24
- 2.41
- 2.47
- 2.58
- 2.60
- 2.67
- 2.72
- 2.73
- 2.81
- 2.85
- 2.91
- 2.92
- 3.42
- 3.45
- 3.70
- 4.25
- 5.54
- 5.72
- 6.42
56.03
59.10
28.37
61.52
29.90
34.06
57.00
36.40
55.52
38.23
31.68
27.36
39.49
48.72
32.45
26.82
45.28
31.19
50.78
36.03
48.74
35.67
50.97
56.59
31.93
26.98
39.24
26.01
20.42
46.14
20.99
0.29
- 4.24
14.40
3.47
7.36
6.82
11.43
11.69
4.47
4.81
0.14
11.21
12.85
0.87
8.17
5.30
11.51
- 7.16
7.14
7.76
15.67
14.45
- 2.24
- 5.25
- 3.34
1.18
3.64
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Guernsey
3
3
3
3
2
4
3
3
2
4
3
4
4
3
3
3
4
3
3
4
5
5
3
2
3
4
Fonds MENA
2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08
Rating
Name
Domicile
2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11
Overall
Deka-MiddleEast and Africa CF
5.69
50.20
12.47
Luxembourg
4
Schroder ISF Middle East EUR A
3.80
25.89
Luxembourg
JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD
3.77
33.90
- 9.75
Luxembourg
3
Silk Arab Falcons I
3.68
Luxembourg
ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A
3.64
29.87
Austria
Gustavia Middle East Turkey
3.59
40.26
Sweden
BG Selection Africa & MidEast Eqs A
3.40
35.69
Luxembourg
HQ Middle East
3.06
14.21
Sweden
ING Middle East & Africa
2.98
10.48
Taiwan
T. Rowe Price Mid East& African Eq I
2.89
21.05
Luxembourg
FT Emerging Arabia
2.58
4.83
Luxembourg
ING (L) Invest MENA
2.31
Luxembourg
PF (LUX) MENA HP Cap EUR
2.10
Luxembourg
SSgA Emerg Middle East&Africa Idx P
2.05
51.36
5.66
France
4
Sydinvest Afrika & Mellemøsten
1.54
18.59
- 22.01
Denmark
2
LHV Persian Gulf A
1.42
12.78
Estonia
SGAM Oasis MENA SGD
1.34
27.87
Singapore
Investec GSF MENA A Gross
1.26
20.19
Luxembourg
Makaseb Arab Tigers USD
0.96
15.88
- 26.61
Bahrain
2
Investec Africa & Middle East I Acc Net
0.93
39.22
United Kingdom
HSBC GIF Middle East & North Africa Eq A
0.92
Luxembourg
FIM Sahara EUR
0.85
30.04
- 13.27
Finland
3
MAFFC Elite MENA Equity A
0.85
Luxembourg
CS SICAV One (Lux) Eq Mid E&N Africa B
0.81
Luxembourg
Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc
0.80
38.73
Luxembourg
SGAM Fund Eqs MENA AE
0.75
21.10
Luxembourg
FT Emerging Arabia (USD)
0.66
10.28
Luxembourg
Meridio ArabWorld P
0.48
7.83
Luxembourg
Franklin MENA A Acc $
0.44
- 0.95
Luxembourg
WIOF Middle East Perf A
0.30
- 8.46
Luxembourg
Algebra Capital Alpha MENA A
0.26
- 2.08
Bahrain
Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A
0.24
20.46
Luxembourg
GAM Star Frontier Opportunities
0.13
13.76
Ireland
CIMB Principal MENA Equity
0.13
19.81
Malaysia
Mashreq Arab Tigers Funds
- 0.01
5.77
Ireland
GCC Fund Arabia Inside A
- 0.37
- 13.51
Luxembourg
Sarasin GCC Equity Opportunities A
- 0.50
Luxembourg
Fonds islamiques
Name
Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi
TRIM Syariah Berimbang
Cipta Syariah Balance
Schroder Syariah Balanced
TA Dana Optimix
CMS Islamic Balanced
Alliance Dana Alif
HLG Dana Maarof
RHB Mudharabah
CIMB Islamic Balanced Growth
Avenue SyariahExtra
Dana Makmur Pheim
AMB Dana Ikhlas
MAAKL Al-Umran
Apex Dana Al-Faiz-i Inc
Public Islamic Balanced
HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced
CIMB Islamic Balanced
CIMB Islamic Balanced Income
Dana Islamiah Affin
AmIslamic Balanced
ASM Syariah Dividend
ASBI Dana AL-Falah
ING Shariah Balanced
PRUdana dinamik
ASBI Dana AL-Munsif
Public Islamic Asia Balanced
CIMB Islamic Enhanced Sukuk
PRUdana al-islah
OSK-UOB Muhibbah Income
Public Islamic Enhanced Bond
2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08
2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11
7.34
62.44
6.78
114.59
17.30
6.42
90.78
5.64
5.22
49.21
9.17
4.88
23.50
17.84
4.60
31.15
13.49
4.55
33.90
18.73
4.06
24.79
23.27
4.01
33.55
12.55
3.93
21.42
- 8.86
3.75
34.96
16.58
3.66
29.13
13.94
3.39
28.82
22.27
3.34
36.02
55.04
3.32
27.02
5.84
3.20
28.30
18.38
3.12
38.82
22.70
3.08
22.88
9.35
3.05
22.69
7.85
2.83
23.53
13.58
2.82
9.32
2.57
18.72
17.34
2.47
11.42
1.27
2.28
23.36
15.39
2.12
11.45
7.10
1.99
29.41
1.90
15.39
3.90
1.42
10.33
2.14
1.27
10.50
1.07
9.45
3.51
Domicile
Rating
Overall
Indonesia
Indonesia
Indonesia
Indonesia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
1
2
3
2
3
4
1
1
3
3
4
5
2
4
3
3
2
3
4
2
4
4
3
2
3
Fonds matières premières et ressources naturelles (partiel)
2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08
Rating
Domicile
2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11
Overall
Earth Exploration UI
10.11
145.83
- 7.65
Germany
1
JPM Global Natural Resources A (acc)-EUR
10.09
122.85
9.21
Luxembourg
2
Fuchs Invest Glbl Natrl Res Flex B
9.92
144.48
Luxembourg
Natural Resources Inst
9.88
129.25
8.28
Ireland
3
Oceanic CF Australian Natrl Res GBP
9.86
151.70
- 11.50
United Kingdom
1
Name
JPMorgan Natural Resources A Acc
Allianz RCM Rohstoffonds A EUR
GR Dynamik OP
The Emerging Commodities Fund
Daiwa Commodity Index
cominvest Rohstoff Aktien P
Daiwa FW Commodity Select
MFM Junior Mining C
VCH Expert Natural Resources B
BGF World Mining A2 EUR
Craton Capital Global Resources A
Dynamic Focus+ Resource I
Investec Commodity R
First State Glbl Resources III
United Global Resources
RBC Diversified Natural Rsrc Eq
Public Natural Resources Equity
Nikko Resources Equity F Ccy Sel AUD D1M
Nikko Resource Fund Equity and Ccy AUD
First State Global Resources A
First State Global Resource
Caixa Catalunya Multisectorial FI
OSK-UOB Resources
SBI Magnum COMMA Div
NCB China Res Opp A
Baring Global Resources
Value Opp Fd SA-Glb Mining Value CHF
FundCreation Global Resource Energy Fund
Martin Currie GF Glbl Resources
Coronation Resources
MitsubishiUFJ Wld Resources
LCL Actions Minergior Monde
DekaLux-GlobalResources CF
CAAM Prem Minergior
BI Basic Star Commodity Fund A
eQ Emerging Agri Sector 2
STABILITAS Growth Small Cap I
Ideal Global
Mirae Asset Global Commodity Stocks Div
ING Optimix Global Commodities Div
Carmignac Portfolio Commodities
CAAM Actions Minergior P
Oak Tree Junior Mining & Explortion
CAAM Funds Global Resources C
Federal Multi Or et Matières Premières
Géo-Energies C
Alizee Deterre T
Metropolitan Resources
Etoile Matières Premières
The Tectonic Fund
Allianz Glbl Inv Glbl Agrsv Trnd Acc TWD
Prudential Financial Global Resources
Barclays Ressources Naturelles
Nomura Sect Index Oil Nonferr
Value Opp Fd SA-Glb Mining Value EUR
MVM LUX SICAV - frontrunner earth
JF Five Elements
STANLIB Resources R
SGAM Fund Eqs Global Resources A
T. Rowe Price Glbl Natrl Res Eq I
MAM Actions Matières Premières
Manulife GF Global Resources AA
CF Equities HAIG Resources B
Pioneer Fds Gold and Mining A USD ND
DWS Rohstoffonds
Nikko Resource Fund Equity and Ccy ZAR
9.17
9.05
8.76
8.73
8.70
8.60
8.56
8.36
8.28
8.23
7.98
7.92
7.83
7.80
7.63
7.33
7.19
7.17
7.12
7.04
7.00
6.91
6.88
6.82
6.81
6.80
6.79
6.78
6.74
6.73
6.72
6.72
6.71
6.63
6.63
6.62
6.60
6.60
6.60
6.57
6.57
6.56
6.47
6.37
6.36
6.36
6.30
6.26
6.25
6.23
6.17
6.16
6.04
6.03
5.98
5.96
5.91
5.84
5.79
5.78
5.75
5.72
5.66
5.66
5.60
5.53
127.11
111.99
61.33
73.51
33.07
103.25
32.80
16.50
21.52
- 17.23
- 71.97
- 12.41
16.36
42.78
103.07
70.66
89.99
72.53
95.61
83.04
61.31
- 18.84
23.28
91.54
90.24
19.64
52.63
107.39
82.73
62.13
303.82
63.27
44.47
82.21
102.28
42.11
72.53
41.56
30.96
123.12
24.31
69.45
104.32
58.66
74.99
41.10
156.02
41.10
57.51
43.12
57.92
71.28
56.41
51.92
42.85
41.83
47.65
7.02
300.15
- 7.66
76.67
53.80
53.31
51.93
45.48
53.67
58.46
108.23
80.75
33.88
32.12
17.17
6.29
31.44
28.71
- 14.40
43.15
35.45
- 7.80
8.50
28.49
34.28
17.04
23.29
24.71
- 39.50
- 16.91
18.37
- 13.50
9.92
19.09
- 37.40
25.88
13.13
- 79.59
- 22.14
- 35.25
- 29.64
10.24
11.99
7.47
- 9.68
- 3.99
12.40
20.50
United Kingdom
Germany
Germany
France
Japan
Germany
Japan
United Kingdom
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Luxembourg
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Luxembourg
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Switzerland
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Singapore
Spain
Malaysia
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Luxembourg
Luxembourg
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India
Luxembourg
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Luxembourg
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Bourses
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
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Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés
Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24
Des entreprises de l’Afrique de
l’Ouest et du Maghreb cotées
à Casablanca
Après le relookage du site web, la régionalisation et la cotation des valeurs ouest-africaines et maghrébines avance à grand pas. Idem pour la réforme de l’indice des valeurs cotées en continu.
Le projet de régionalisation de la Bourse
de Casablanca est dans le pipe, a fait savoir Karim Hajji, lors d’une rencontre
avec la presse le vendredi 15 janvier 2010.
Selon le directeur général de la Bourse de
Casablanca, les pistes sont déjà dégagées :
« nous travaillons avec certaines banques
marocaines en Afrique subsaharienne. Les
entreprises de l’Afrique de l’Ouest et du
Une réduction de 50%
de l’impôt sur la société
(IS) pour toute entreprise
s’introduisant par
augmentation de capital,
et de 25% pour toute
entreprise qui viendrait à la
cote par cession d’une partie
de son capital, constitue
la pièce maîtresse de cette
politique d’incitation.
Maghreb constituent l’objectif premier ».
Les toutes premières cotations en simultané pourront intervenir d’ici la fin 2010,
début 2011. Malgré la pression sur les
réserves de change qu’une telle ouverture entraînerait, le projet semble déjà
recueillir l’assentiment du Ministère des
finances et de la Banque centrale.
Réciprocité
Des aménagements règlementaires et
technologiques seront nécessaires pour
accélérer l’intégration voulue. « S’agissant
de l’intégration, les contacts sont assez
poussés », précise M. Hajji, faisant écho
des différents contacts entre les autorités
de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan et ceux de la Bourse de
la CEMAC (Libreville). Les discussions
portent sur la réciprocité.
Sur l’aspect de la règlementation, la mondialisation fait que la plupart des autorités de régulation des marchés de capitaux
ont tendance à rechercher les mêmes objectifs de protection de l’épargne et de
l’investissement. C’est sur l’aspect technologique, en général, que la plupart des
projets de rapprochement ou de fusion
des Bourses sont retardés. Actuellement,
la plateforme de cotation de la Bourse
de Casablanca est fournie par la NYSE
(New York Stock Exchange). Une technologie partagée aussi avec la Bourse de
Libreville, d’Egypte et d’Amman, mais
pas avec Abidjan.
Large benchmarking
En attendant cette prochaine ouverture
au Maghreb et à l’Afrique de l’Ouest, la
Bourse de Casablanca vient de relooker
son site web (www.casablanca-bourse.
com), décliné désormais en trois langues (arabe, français et anglais), avec
l’objectif de garantir une meilleure accessibilité à la communauté financière
internationale. Le projet est l’aboutissement d’une réflexion et d’un large
benchmarking mené par les équipes de
la Bourse de Casablanca. « Le multilinguisme traduit l’ambition d’ouverture
de la Bourse de Casablanca sur la communauté financière internationale. Il
répond également aux attentes des investisseurs étrangers et à la dimension qui
est aujourd’hui celle du marché boursier
marocain », précise M. Hajji.
Dans cette même optique de simplifier
la tâche de l’investisseur, la Bourse de
Casablanca compte réformer son indice
des valeurs cotées en continu (MADEX,
Morrocan Most Actives Shares Index),
qui regroupe actuellement 59 valeurs
sur 76 et dont la différence avec le
MASI (indice composite) est difficile
à percevoir. La réforme, initiée avec le
partenaire londonien Footsie, vise à
constituer un panier de valeurs cotées
en continu avec un niveau de liquidités
rendant le marché casablancais attractif
et un indice facilement répliquable. La
mise en place d’un arsenal de réformes
accélérerait ce processus d’ouverture à
l’international. Parmi ces réformes tant
attendues, figure le Prêt emprunt de titre (REPO), dont le texte de loi devrait
passer lors de la prochaine session parlementaire du mois d’avril.
Plus de 150 entreprises cotées en 2015
D’ici 2015, la Bourse casablancaise
compte attirer 74 entreprises, pour porter à 150 le nombre des entreprises cotées. L’attractivité de la place vis-à-vis des
PME jouera un rôle important pour atteindre ces objectifs. La reconduction des
avantages fiscaux, consistant en une réduction de 50% de l’impôt sur la société
(IS) pour toute entreprise s’introduisant
par augmentation de capital, et de 25%
pour toute entreprise qui viendrait à la
cote par cession d’une partie de son capital, constitue la pièce maîtresse de cette
politique d’incitation. S’y ajoute, pour les
PME, la gratuité des frais d’introduction
sur la première année.
A.W.
La Bourse de Tunis boucle 2009 sur un nuage
Avec un gain de 48,38% en 2009, la Bourse de Tunis pulvérise ses propres records et surperforme ses consœurs arabes.
Par Walid Kéfi, Tunis
La Bourse de Tunis confirme sa réputation d’« oasis de stabilité
financière » en ces temps de turbulences de la finance internationale. Après avoir été l’une des rares au monde à enregistrer
une progression à deux chiffres en 2008, la place a pulvérisé ses
propres records l’an passé. Son indice composite, le Tunindex,
a bondi de 48,38% sur l’ensemble de l’année 2009, à 4291,72
points, selon un bilan officiel. La place maghrébine se place de
fait en tête de toutes les Bourses arabes, en termes de performances de l’indice général.
La Compagnie gestion et finance (CGF) note
que la sortie des investisseurs étrangers,
dont la part dans le volume des transactions
s’est établie à 11% en 2009, contre 33% en
2008, a été largement compensée par une
forte demande intérieure.
Pour sa part, la capitalisation boursière est passée de 8,30 milliards de dinars (1 dinar = 0,52 euro) à la fin 2008, à 12,22 milliards durant la dernière séance du mois de décembre 2009. Elle
représente 21% du PIB en 2009, contre à peine 10% en 2005.
Les émissions des titres par les sociétés cotées ont atteint 886,16
millions de dinars l’an écoulé, contre 786,56 millions de dinars
une année auparavant. Sur le marché des titres de créances négociables, 21 emprunts obligataires, représentant un montant
global de 485 millions de dinars, ont été admis sur la cote. La
contribution du marché boursier dans le financement de la formation brute de capital fixe (FBCF) a ainsi atteint 12% en 2009,
contre 8,3% en 2008.
Forte demande intérieure
Pour expliquer la croissance spectaculaire du marché tunisien,
les analystes mettent en avant l’intensification de la demande
intérieure. Une récente étude de la Compagnie gestion et finance (CGF), une société de bourse basée à Tunis, note que la sortie des investisseurs étrangers, dont la part dans le volume des
transactions s’est établie à 11% en 2009, contre 33% en 2008,
a été largement compensée par une forte demande intérieure.
L’augmentation de la demande a été essentiellement favorisée, selon les analystes, par un afflux de liquidités et une prise
de conscience des bons rendements que peut offrir le marché
boursier, en comparaison avec l’épargne bancaire. « Un afflux
de liquidités persistant, dans un contexte de taux historiquement
bas, a fait que les privés locaux investissent une partie de leurs
fonds dans des actifs risqués », constate Ahmed Ben Jemaâ, directeur général de Smart Finance, une société de conseil spécialisée
dans les investissements boursiers et vice-président de l’Association tunisienne de l’analyse financière (ATAF).
Selon lui, la place de Tunis a également continué à surfer sur
les effets euphorisants de la présence limitée, sur la cote, des
secteurs affectés par le marasme économique, comme le textile,
le tourisme et l’industrie des composants automobiles. Ces secteurs ébranlés par la crise comptent cinq sociétés cotées seulement, pour une « corbeille » contenant 52 entreprises.
47 titres en hausse et cinq en baisse
En termes de variation, l’année 2009 a été marquée par la hausse
de 47 titres, contre 5 en baisse. Six hausses supérieures à 100%
on été enregistrées alors que 15 valeurs ont progressé de plus de
50%. La Société tunisienne de verreries (Sotuver) a signé la plus
forte hausse de l’année, en voyant son cours bondir de 382,6%.
L’équipementier automobile GIF Filter a occupé la deuxième
marche du podium, avec un gain +199,1%, devant la chaîne de
grande distribution Magasin Général (+144%).
Le secteur bancaire, qui représente encore près 60% de la capitalisation boursière, a aussi affiché un parcours boursier honorable, avec une hausse de 49,74%, grâce notamment à la bonne
tenue d’Amen Bank (+78,74%), de la BIAT (+73,80%) et d’Attijari Bank (+62,24%).
La société Ciments de Bizerte, la dernière valeur arrivée sur la
cote, fait office de lanterne rouge au terme de l’année écoulée,
son cours ayant baissé de 27,8%. Selon les analystes, le pricing
de la société proposé lors de l’OPV était complètement inadapté à une opération d’ouverture minoritaire de capital.
Du papier frais en vue en 2010
En dépit de son dynamisme, la Bourse de Tunis reste, selon les
experts, très exigüe en comparaison avec les places émergentes voisines, notamment Casablanca et Le Caire. « Le marché
a atteint une certaine maturité, mais il reste encore en deçà de
nos ambitions », a fait remarquer Mohamed Bichiou, directeur
général de la Bourse de Tunis, dans une conférence de presse
tenue le mois dernier.
Pour donner plus de profondeur à la place, les autorités comptent l’alimenter en papier frais. Huit entreprises, dont l’opérateur de téléphonie mobile Orascom Telecom-Tunisia (OTT,
Tunisiana), la Compagnie Tunisienne de Navigation et le premier réassureur tunisien, Tunis-Ré, ont déjà reçu le feu vert du
Conseil du marché financier pour rejoindre la cote en 2010.
10
Bourses
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
La monétarisation de l’eau, une option inévitable
pour la planète
Pour Valérie Issumo, l’eau douce, qui ne représente que 2,6% des eaux disponibles, peut-être mieux gérée à l’aide
d’un marché (bourse) à terme éthique. Mais quid des pays comme ceux du Sahel, souvent déficitaires ? Entretien.
l’agriculture. Par exemple, l’irrigation goutte à
goutte et l’utilisation de l’eau prioritairement
pour la nourriture, pas pour les agro-carburants.
LA : Comment se répartit la consommation
d’eau entre les consommations domestiques,
agricoles et industrielles ?
VI : Dans le monde : Consommation domestique et pour les loisirs, 15%. Consommation
agricole, environ 70%. Consommation industrielle, environ 15%
Les Afriques : Si rien n’est fait, à quel horizon situez-vous les premières grandes crises
consécutives aux pénuries d’eau ?
Valérie Issumo : En 2050, il est probable qu’au
moins une personne sur quatre vivra dans
un pays affecté par des pénuries d’eau douce,
chroniques ou récurrentes.
LA : En matière de consommation d’eau,
quelles sont les disparités entre les pays ou
les régions de la planète ?
VI : La consommation globale d’eau par habitant varie entre 1900 m3 (Canada, USA) et
2 m3 (Mozambique) par an, soit entre 900 et 3
litres/jour/hab.
En bref -
E n t r ep r i ses et M a r c h é s
LA : Peut-on consommer significativement
moins d’eau sans changer radicalement notre mode de vie ?
VI : Oui, par l’amélioration des réseaux de distribution d’eau (nombreuse pertes dues aux fuites)
et une utilisation plus rationnelle de l’eau dans
LA : Mis à part les réductions de consommation, quelles sont les mesures à prendre pour
préserver ces 2,6% de réserves d’eau ?
VI : Les conséquences sur les réserves d’eau
douce de la pollution de l’air, des déviations de
cours d’eau, de l’utilisation excessive des nappes phréatiques sont connues. Il est impératif
de gérer et conserver ces ressources d’eau douce comme un capital vital de notre humanité.
LA : Selon vous, une monétarisation de l’eau
est possible. Quel en serait le principe de
fonctionnement ?
VI : Lorsque les biens sont gratuits, ils sont généralement mal utilisés/gérés et on ne prend
pas en considération le coût à long terme de
l’utilisation de ce bien. Pour l’énergie, le coût
de l’éthanol est comparé au cours du pétrole,
sans tenir compte du coût de l’eau qui sert à
fabriquer ces agro-carburants. Or, entre 2500
et 4000 litres d’eau sont nécessaires pour pro-
Energie
Maroc : lancement en
février d’un appel d’offres
pour une centrale solaire
Le Maroc lancera à la fin du mois prochain un appel d’offres pour la construction de sa première centrale solaire,
dans le cadre d’un projet d’énergie solaire de 9 milliards de
dollars. La centrale de 500 mégawatts sera construite dans
la ville du sud Ouarzazate. « Nous avançons doucement
dans notre plan visant à mettre en œuvre ce grand projet.
Nous allons lancer l’appel d’offres pour la station d’Ouarzazate à la fin de février », a déclaré le ministre de l’Energie,
Amina Benkhadra, lors de l’inauguration d’une installation de stockage de gaz au port de Jorf Lasfar, à Casablanca.
Ce plan solaire du Maroc implique la construction de
cinq stations, qui compteront pour 38% de la production
d’électricité installée, d’ici 2020.
Algérie : accusé de
malversations, le PDG de
Sonatrach sous contrôle
judiciaire
Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et 7 autres
cadres dirigeants de la compagnie, dont le vice-président
chargé de l’activité commercialisation, Chawki Rahal, ainsi
que l’ancien patron du Crédit populaire d’Algérie (CPA),
Hachemi Meghaoui, ont été mis sous contrôle judiciaire
par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Les prévenus sont
accusés de malversations dans l’octroi de marchés à deux
bureaux d’études et de consulting d’une entreprise d’installation d’équipements de sécurité. Ils sont poursuivis
pour malversations, violation de la législation en matière
de passation de marchés publics, corruption et association
de malfaiteurs. Sont également incriminés dans cette affaire, les deux enfants du PDG de Sonatrach et du fils de l’ancien DG du CPA, à qui on attribue le rôle d’intermédiaires.
Mercredi 13 janvier, le ministre de l’Energie et des Mines,
Chakib Khelil, a procédé à la nomination de Abdelhafidh
Feghouli au poste de PDG par intérim de Sonatrach, en
remplacement de Mohamed Meziane.
duire 1 litre d’éthanol.
Aujourd’hui, les coûts de l’eau utilisée via les
réseaux tiennent compte des infrastructures nécessaires, des frais administratifs et des
taxes, mais pas de la valeur de l’eau à considérer comme bien de consommation vital.
Il est impératif qu’une partie de l’eau reste un
bien public. Aussi, pour financer les objectifs
des Nations Unies, à savoir que chaque habitant
aie une vie digne via l’accès à minimun 50 litres
d’eau/jour/habitant, une des solutions consiste
à valoriser toute consommation d’eau excédent
200* litres/jour/habitants (* = quantité à affiner
en fonction des climats et autres éléments).
Si, en Suisse, 160 litres/jour/habitant suffisent pour vivre de manière moderne et sans
qu’il y ait de misère, pourquoi faut-il que les
Américains (USA) consomment en moyenne
575 litres/jour/habitant ?
Les données démographiques sont relativement fiables ; sur la base de cela, certaines régions/pays devraient acheter sur la bourse des
titres pour consommer plus de 200* litres/jour/
habitants. Les vendeurs de ces titres seront les
pays/régions qui ne consomment pas autant et
qui ont du surplus d’eau douce en fonction de
leur population selon cette même quantité.
Selon les expériences, les gestions par des organismes publics sont en général moins efficaces
et plus dépensières que les sociétés privées, je
préconise donc que la gestion de l’eau soit principalement privée. Par exemple, un producteur
de riz indien pourrait acheter sur la bourse éthi-
Agriculture
Algérie : 2,6 millions de tonnes
de pommes de terre
La production de pomme de terre
a atteint 2,6 millions de tonnes
en 2009. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural,
Rachid Benaïssa, affirme que son
département s’est fixé comme objectif d’atteindre les 4 millions de
tonnes de pommes de terre dans
quelques années. « J’espère qu’avec
le système de régulation qui est mis
en place et qui sécurise les agriculteurs, la productivité s’améliorera », a-t-il déclaré, tout en souhaitant une hausse de 30% de la
production nationale de pommes
de terre pour 2010.
Afrique du Sud : 11,21 millions
de tonnes de maïs acheminés
aux silos
Les livraisons de maïs par les
agriculteurs aux silos d’Afrique
du Sud ont augmenté à 11,21
millions de tonnes durant la première semaine de janvier 2010.
La quantité de maïs blanc est de
6,517 millions de tonnes, et 4,692
millions de tonnes de maïs jaune.
Selon les prévisions, la récolte devait atteindre les 12,05 millions de
tonnes, contre 12,70 millions de
tonnes récoltées durant la saison
précédente. La consommation
annuelle de maïs est de l’ordre de
9 millions de tonnes.
Afrique du Sud : les ventes au
Kenya stimulent les exportations de maïs
L’Afrique du Sud a exporté 39 007
tonnes de maïs blanc durant la
première semaine de janvier 2010,
comparativement à 44 668 tonnes
au cours des trois semaines précédentes. Selon South African Grain
Information Service (Sagis), le
Kenya s’est accaparé de 30 040
tonnes de maïs blanc, en raison de
la sécheresse qui frappe ce pays.
Le Botswana voisin en a acheté
1295 tonnes. L’Afrique du Sud
continuera à être un important
exportateur de maïs durant la
campagne de commercialisation
2010/2011, suite à une récolte
exceptionnelle de maïs de 12,05
millions de tonnes.
Mines
Egypte : Centamin a réalisé sa
première exportation d’or
La société Centamin Egypt a exporté sa première cargaison d’or
de la mine Sukari vers Johnson
Matthey, une usine de transformation d’une capacité de 4 millions de tonnes par an. Centamin
va se retirer de la cotation à la
Bourse australienne à la fin janvier et maintenir sa cotation principale à la Bourse de Londres.
Botswana : Debswana Diamond
vise à stimuler la production de
17% cette année
La société minière Debswana
Diamond Co., la joint-venture entre De Beers et le gouvernement
du Botswana, vise une croissance
de la production de 17% en 2010,
si l’augmentation de la demande
de gemmes se confirmait. La production a reculé à 17,1 millions
de carats durant l’année écoulée,
comparativement à 32,3 millions
de carats en 2008, selon Esther
Kanaimba-Senai, responsable des
affaires publiques au sein de l’entreprise. À en juger par les tendances
de la demande actuelle, la production n’atteindra sa pleine capacité
qu’en 2012, ajoute la même source.
Tiffany & Co, le deuxième plus
grand détaillant de bijoux de luxe
dans le monde, a déclaré que les
ventes ont augmenté durant les périodes des fêtes de fin d’année.
Botswana : De Beers dément
tout accord de vente directe de
diamants à l’Inde
La société minière De Beers, spécialisée dans le commerce des dia-
que de l’eau des titres lui permettant d’utiliser de
l’eau (entre 800 et 3000 litres d’eau sont utilisés
pour produire 1 kg de riz), puisque son pays/sa
région répondrait aux critères d’accès au marché à terme (dont une des conditions serait le
respect de normes de pollution). En contrepartie, le Burundi ou un autre pays limitrophe du
lac Tanganyika pourrait vendre sur ce marché
à terme de l’eau, des titres lui permettant de financer ses infrastructures et livraisons gratuites
de 50 litres/jour/pour tous ses habitants.
LA : Quelles solutions apporterait cette
monétarisation ?
VI : Comme pour le marché des émissions de
carbone, les grands consommateurs d’eau feront l’arbitrage entre l’achat de titres d’eau sur
la bourse éthique de l’eau et le coût des aménagements pour une production moins consommatrice d’eau, ce qui donnera une impulsion
Si, en Suisse, 160 litres/jour/
habitant suffisent pour vivre de
manière moderne, pourquoi fautil aux Américains en moyenne
575 litres/jour/habitant ?
aux nouvelles technologies, qui tiennent compte
du développement durable. Une autre solution
qu’apporterait cette monétarisation partielle
des ressources d’eau douce est le financement
mants, a démenti la signature, par
le gouvernement botswanais, d’un
accord de vente de diamants à l’Inde. Selon Sheila Khama, directeur
exécutif de De Beers au Botswana,
cette question ne figure même
pas au menu de la prochaine visite d’une délégation du gouvernement indien. De Beers rappelle
que la société et le gouvernement
du Botswana « ont signé un contrat
à long terme pour la vente de la totalité de la production de la mine de
Debswana à DTC Botswana ».
Zimbabwe : Falcon Gold annonce une baisse de la production
La plupart des mines d’or au
Zimbabwe sont fermées, en raison
du climat économique et politique
négatif qui prévaut dans le pays, a
déclaré la société minière Falcon
Gold, qui fait état d’une perte de
1,8 million de dollars. Selon la
même source, la plupart des sociétés présentes au Zimbabwe ont
cessé leurs activités en 2009, en
raison, principalement, de l’hyper
inflation et de la pénurie d’électricité et de carburants.
Zimbabwe : vente aux enchères
de diamants annulée
La vente de 300 000 carats de diamants, originaires de la province
du Marange, qui devait avoir lieu
le jeudi 7 janvier, a été annulée
par les autorités zimbabwéennes. Selon Augustine Rukwaya,
PDG de Mbada Diamonds, l’une
des deux entreprises qui exploitent les gisements de Marange
et Chiadzwa, « la vente aux enchères a été arrêtée avant que les
acheteurs ne présentent d’offres ».
Le processus de Kimberley de
certification des pierres précieuses, qui régit le commerce
mondial du diamant, a donné
au Zimbabwe jusqu’à juin 2010
pour se conformer aux normes
internationales de vente des diamants et freiner le commerce illégal qui a lieu dans ce pays. Des
associations de défense des droits
de l’homme accusent les forces de
sécurité (armée et police) d’avoir
commis des atrocités dans le but
d’arrêter des milliers de mineurs
illégaux de diamants. Les opérations dans ces deux mines ont
été attribuées à deux entreprises
sud-africaines.
Energie
Egypte : 520 nouveaux puits
de pétrole exploratoires seront
lancés en 2010
L’Egypte espère lancer 520 puits
exploratoires et de développement de pétrole et 36 autres pour
le gaz naturel, durant l’année
2010. Selon le ministre du Pétrole,
Sameh Fahmy, le forage des puits
de pétrole coûtera 2 milliards
de dollars, tandis que les puits
de gaz, qui seront forés dans le
delta du Nil et en Méditerranée,
coûteront plus d’un milliard de
dollars. Les réserves prouvées de
gaz naturel ont augmenté de 1,1
billion de pieds cubes à environ
77,2 trillions de pieds cubes, tandis que celles de pétrole brut et de
condensats ont augmenté de 220
millions de barils à 4,4 milliards
de barils.
Afrique du Sud : l’Inde pourrait
devenir le principal acheteur de
charbon
Pour la première fois, l’Inde
pourrait dépasser l’Europe en
devenant le plus gros acheteur
de charbon sud-africain en 2009.
Selon Raymond Chirwa, directeur général du terminal à charbon Richards Bay, le niveau des
expéditions vers l’Inde et l’Europe
durant les dix premiers mois de
2009 étaient similaires, tandis que
les quantités exportées durant les
deux derniers mois sont en phase
d’êtres calculées. « Ce serait un
grand changement » si l’Inde devient le plus gros acheteur, a ajouté la même source. « Vous avez
qu’elle procurera sans aggraver les dettes publiques, ni augmenter les taxes (les cotations
seront sur des échéances +/- longues).
De manière générale, l’effet de levier généré par
du financement disponible grâce à la bourse
aura un impact considérable sur la crise actuelle
que nous traversons, car des emplois seront
créés pour les infrastructures de distribution
d’eau, mais aussi dans les autres secteurs.
LA : Ne risque-t-on pas de créer une nouvelle niche de spéculation sur un produit aussi vital ?
VI : Le crédo à ne pas oublier est la dimension
éthique du projet que je résume en 4 P :
- Planet : continuer à gaspiller l’eau, comme cela
se fait aujourd’hui par ceux qui en ont les moyen
n’est pas viable pour notre environnement
- People : la finance générée par le négoce de
l’eau à travers cette bourse de l’eau sera en
priorité pour diminuer les divergences entre
les pauvres et les riches
11
Bourses
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
- Profit : pour qu’une situation perdure, il faut
qu’il y ait des marges suffisantes, un proverbe
en gulimancena du Burkina Faso dit « TinTua = développons-nous nous-mêmes »
- Peace : aucun conflit géopolitique ne devrait
survenir, en raison de l’anonymat des intervenants sur le marché à terme, et l’accès à l’eau
potable d’un plus grand nombre de personnes
entrainerait moins de violences. L’impact sur
les problèmes d’immigration sera immédiat,
car si les personnes bénéficient de meilleures
conditions de vie chez elles, il est démontré
que cela à un effet positif contre les violences
et sur les flux migratoires.
LA : Une monétarisation de l’eau ne risquet-elle pas de créer encore davantage de valeur
pour les pays bien arrosés et creuser encore le
fossé avec les pays arides ?
VI : Non, puisque des quotas seront mis en place : aucune spéculation ne serait permise puis-
que le sous-jacent des titre sera lié à un potentiel
concret (disponibilité physique en livraison d’eau
ou marchandises ayant une emprunte en eau acceptée par les intervenants actifs sur la bourse)
privé (dont M. Peter Brabaeck, CEO de Nestlé).
Pour la phase d’étude, il est néanmoins plus difficile d’avoir du soutien du secteur public, malgré la dimension éthique de mon concept.
LA : Pourquoi, selon vous, ce projet n’a encore jamais été mis en œuvre comme, par exemple, pour le carbone ?
VI : Pourquoi certaines banques ont-elles été
sauvées très rapidement cette année, à coups de
milliards, alors que cela fait longtemps qu’on
connaît les coûts, notamment pour nourrir
toute la planète ? Je pense que certains pôles
économiques et politiques préfèrent continuer
à voir certaines régions la main demandeuse
plutôt que le contraire.
LA : Quelle est votre prochaine étape dans la
mise en œuvre de cette plateforme ?
VI : S’il faut attendre que chaque pays/région
vote pour la mise en place d’un protocole du
type « Kyoto » pour l’eau, je suis pessimiste. La
médiatisation peut susciter des débats et des
réactions, qui seront de précieux outils pour
avancer sur ce sujet. Entretemps, je compte sur
le bon sens de certaines entreprises ou organisations internationales pour m’aide à mieux
explorer cette piste, avec différents experts pour
analyser les aspects légaux, environnementaux,
géo-politiques, socio-économiques, industriels,
agroalimentaires, etc.
LA : Quelles réactions a, à ce jour, suscité votre projet ?
VI : L’idée de valoriser l’eau n’est pas nouvelle
et elle a de nombreux défenseurs dans le secteur
Propos recueillis par Mohamed Baba Fall
Cas pratiques
LA : Est-ce que les pays du Sahel, qui sont mal arrosés,
peuvent être gagnants dans ce marché ?
VI : Oui, les pays du Sahel auraient un accès privilégié à la
bourse éthique de l’eau, mais ils devront respecter en contrepartie des conditions pour l’écologie, notamment pour un reboisement et une dépollution. Ils pourraient bénéficier d’accès
préférentiels pour la nourriture importée, grâce à leur quota
d’eau non disponible : par exemple, la Mauritanie qui compte une population d’environ 3 291 000 habitants, devrait
avoir au minimum 50 litres/jour/habitant selon les objectifs
des Nations Unies : si le pays n’a aucune ressource en eau
douce et que les scientifiques estiment qu’aucun prélèvement
ne devrait être fait dans le fleuve Sénégal durant, par exemple, dix ans, le pays pourrait être acheteur d’allocations en
eau sur le marché à terme de l’eau, à raison de minimum
60 060 750 000 litres par an, soit 60 061 mégalitres (ML).
Imaginons que lors de l’achat des 60 061 ML de la
Mauritanie, il y ait une quantité de 60 061 ML en vente sur
le marché éthique de l’eau pour les mêmes échéances sur le
marché à terme de l’eau, que l’offre rejoint la demande et
que le cours de bourse moyen pour 2012 soit de 1700 USD/
ML; la Mauritanie aura une option d’achat d’allocation en
eau de 102 103 700 USD pour 2012.
Ce montant sera compensé, notamment, par son incorporation
au prorata dans les prix de distribution d’eau et/ou d’autres
denrées et supérieures à la consommation de 50 litres/jours/
habitants ; et/ou par la vente de leur quota sur une échéance
plus lointaine sur la bourse éthique — par exemple — en 2022
au niveau de 1600 USD/ML, grâce à la garantie donnée
pour délivrer ce volume d’eau en 2019. La contrepartie
pourrait aussi être financière notamment par la vente de la
gomme arabique issue de la grande muraille verte (en projet)
ou grâce, par exemple, à la vente du pétrole, qui permettrait
de sortir du marché à terme. En plus des conséquences positives liées à l’obligation de la Mauritanie d’agir pour son
écologie, le marché à terme de l’eau aura permis de ne pas
endetter davantage la Mauritanie, puisqu’un pays produc-
Gabon : Royal Dutch Shell poursuivra ses activités
Le Gabon n’est pas concerné
par le désengagement partiel de
Royal Dutch Shell du continent
africain. La compagnie pétrolière
anglo-néerlandaise va vendre ses
activités de raffinage et de stoc-
Energie
Dans cette simulation, le Canada, qui ne connait pas de
problème d’eau, pourrait vendre en 2012 une allocation
de 40 000 ML afin de réunir suffisamment d’argent pour
financer de la recherche de pointe pour — par exemple —
des membranes spéciales de récupération des évaporations
dans les serres.
Le Canada pourrait avoir arbitré sur le marché à terme trop
de quantité (il se pourrait qu’un concurrent d’Israel ait un
meilleur produit), dans ce cas le Canada pourra racheter sa
position sur le marché à terme et encaisser une prime (si le
marché est monté) ou une perte (si le marché à terme a baissé). Cet état de fait contribuerait à des avancées technologiques, des créations d’emplois, une meilleure accessibilité à
l’eau potable et une meilleure qualité de vie en Mauritanie,
car le Canada ne baissera pas radicalement sa consommation quotidienne de 900 à 200 litres/habitant. kage, dans une vingtaine de pays
africains. Avec une production
de 50 000 barils/jour, Shell est
le deuxième opérateur pétrolier
dans le pays.
Afrique du Sud : la consommation d’énergie a augmenté de
3,2% en novembre
La consommation d’énergie en
Afrique du Sud a augmenté de
3,2% en novembre 2009, par
rapport au même mois un an
plus tôt, alors que la production
d’électricité a diminué de 1%.
Algérie : Sonelgaz devra investir
3000 milliards DA d’ici 2019
Le montant des investissements
prévus par la compagnie nationale d’électricité et de gaz, Sonelgaz,
pour assurer la couverture des besoins croissants énergie électrique
d’ici 2019 sont estimés à environ
3000 milliards de DA (MDA).
Selon son PDG, Nouredine
Bouterfa, quelque 1200 MDA doivent être investis pour la période
2015-2016. A propos de l’exportation de l’énergie électrique, M.
Bouterfa estime qu’il existe pro-
Côte-d’Ivoire : la raffinerie
de pétrole s’arrêtera ce
mois à cause d’une baisse
des bénéfices
Afrique : explosion de la
L’unique raffinerie de pétrole de la Côte d’Ivoire, la Société
demande asiatique pour le
Ivoirienne de Raffinage SA (SIR), qui a une capacité de
traitement de 71 000 barils de brut par jour, va arrêter la
brut ouest-africain
production le 26 janvier 2010, en raison du rétrécissement
Energie
des marges bénéficiaires. Selon un de ses responsables, la
société réalise un bénéfice de 1,20 $ sur chaque baril raffiné, contre 7,40 $ en 2008. L’arrêt durera jusqu’à ce que
les marges s’améliorent, ajoute la même source. La Société
nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire est le
premier actionnaire de la SIR. Total SA et d’autres sociétés
y détiennent des participations plus petites.
Les importations asiatiques de pétrole brut d’Afrique de
l’Ouest devraient atteindre un niveau record en janvier
2010, en raison de l’explosion de la demande chinoise et
indienne. Un volume record de 1,9 million de barils par
jour (mbj) a été acheminé à partir de l’Angola, du Nigeria
et d’autres petits producteurs de la région, contre 1,58 mbj
en décembre 2009.
Pour ces 40 000 ML échangés (en allocation) à travers la
bourse éthique de l’eau entre le Canada et la Mauritanie,
les applications concrètes permises par 40 000 ML*
1700 USD/ML (68 millions d’USD) serviront d’une part la
recherche au Canada pour réduire les gaspillages d’eau,
d’autre part le droit de consommation par la Mauritanie, par
exemple de nourriture, selon une emprunte en eau couvrant
cette quantité, mais avec une obligation pour l’écologie qui
permettra de vendre à leur tour via le marché à terme des
marchandises, de l’eau (si par exemple en 2022 de plus en
plus des Mauritaniens consomment plus de 200 litres d’eau/
jour, la Mauritanie pourrait se trouver, comme le Canada,
dans l’obligation de valoriser et de donner un prix à toute
consommation d’eau supérieure à cette quantité).
Mauritanie
Canada
Nigeria
Marché à terme versus marché physique
vente du quota des droits en eau sur le marché à terme
pour couvrir des achats en eau ou en nourriture selon
emprunte en eau pour 60 061 mégalitres
vente du quota de surplus de consommation d’eau =
valorisation d’une partie de ses ressources en eau pour
investir par exemple dans la recherche des nouvelles
technologies liées à la diminution de consommation
d’eau.
Achat sur le marché à terme du quota pour 40 000 ML
vente de 20 061 ML d’eau via la vente de 20 061 tonnes de riz produites grâce à la finance engendrée par la
couverture sur le marché à terme de la bourse éthique
Le prix de revient du riz inclura 1,7 USD/kg donc le
Nigeria essaiera de produire du riz pluvial à moindre
coût, par exemple grâce à la technologie du Canada
récupératrice des évaporations
Pour pérenniser ce marché, il serait envisageable de
réviser la quantité de 200 litres/jour/habitant à la baisse
toutes les deux décennies et ce en raison des nouvelles
technologies moins gaspilleuses d’eau et des croissances
démographiques.
bablement « des opportunités avec
le Maroc pour exporter une partie
de notre production », dont l’excédent devrait atteindre les « 400
mégawatts, au moins, jusqu’à
2012 ». « Notre objectif est de trouver un bon accord économique sur
la base d’un prix satisfaisant », a-til ajouté à ce propos.
Nigeria : attaque d’un pipeline
de Chevron
Un pipeline de la compagnie
américaine Chevron Corp. a été
attaqué par des hommes armés
dans la région du Delta au sud
du Nigeria, ce qui a nécessité sa
fermeture. L’incident s’est produit sur le tronçon MakarabaUtonana du pipeline. Le manque
de production est estimé à 20 000
barils de brut par jour.
Zambie : exportation de l’électricité vers l’Afrique du Sud
pour la Coupe du Monde
La Zambie a accepté d’alimenter l’Afrique du Sud en énergie
électrique pour l’aider à éviter
les coupures pendant la Coupe
du Monde 2010. Selon Cyprien
Chitundu, le directeur de la so-
En bref
une forte croissance en Inde et de
la faiblesse, sinon de la contraction,
en termes de croissance, en Europe.
Il n’est donc pas surprenant de voir
cette évolution des exportations de
charbon vers l’Asie », a expliqué
Daniel Brebner, analyste chez
Deutsche Bank AG.
teur, par exemple, de riz au Nigeria (supposé répondre aux
critères d’accès au marché à terme éthique de l’eau) aura
la garantie d’exporter du riz en 2012 produit avec l’eau
comptabilisée à 1700 USD/ML. le Nigeria emprunte des
marchandises en eau (selon des critères de développement
durable : si par exemple 1 kg de riz peut être produit avec
1000 litres d’eau plutôt que 3000, seul le chiffre de 1000
litres sera retenu). Il est clair que le cours de bourse ne devra
pas descendre en dessous du seuil (dans notre simulation) de
1000 USD/ML ou du seuil pour délivrer le minimum d’eau
potable dans le monde pour tous les habitants de la planète.
Les mécanismes de garantie d’appels de marge pour
contrer les fluctuations de marchés et reports de marges pourraient, dans certains cas, être garantis par
les bailleurs de fonds traditionnels, mais qui ne devraient
plus craindre de non-remboursement en raison des plafonds maximum définis au préalable (stop loss orders) ou
mauvaises utilisations des fonds, car l’effet de levier de
l’accès à l’eau potable à toute la population ira au-delà
des frontières mauritaniennes.
ciété nationale d’électricité Zesco,
la quantité qui sera exportée
« dépendra de la capacité excédentaire de la Zambie ainsi que de la
demande de l’Afrique du Sud ».
« Mais nous seront contraints de
leur donner de l’électricité seulement pendant les heures creuses,
quand nous n’en avons pas besoin,
a-t-il ajouté ». La Zambie produit
1400 MW d’électricité et consomme environ 800 MW, mais la demande augmente à 1500 MW en
période de pointe.
Maroc : 2 millions de tonnes de
gaz propane consommés par an
La consommation du Maroc en
gaz propane a atteint deux millions de tonnes par an. Selon la
ministre de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de l’Environnement,
Mme Amina Benkhadra, qui
inaugurait le terminal de stockage de gaz propane au port de
Jorf Lasfar, la hausse du niveau
de consommation de propane,
d’environ 6% par an, est due à
l’utilisation du gaz dans le milieu
rural. Les gaz propane et butane
représentent « 21% de la consommation nationale d’hydrocarbures,
ENtreprises et marchés
contre 10%, il y a 15 ans », a ajouté la ministre. La même source
prévoit une consommation de
l’ordre de 2,7 millions de tonnes
de propane d’ici 2015, ce qui se
traduira par une hausse de 35%
du volume des importations.
Zimbabwe : un contrat énergétique de 8 millions $ avec le
Botswana
La compagnie zimbabwéenne
d’électricité, filiale de la Holding
ZESA, a signé un contrat de 8 millions de dollars avec l’entreprise
botswanaise d’électricité, pour la
reprise de la production électrique
à Bulawayo. ZESA exportera à son
tour environ la moitié de l’électricité générée vers le Botswana.
Selon Noah Gwariro, directeur
général de la Compagnie zimbabwéenne d’électricité, le contrat
stipule de « relancer la station
thermoélectrique de Bulawayo et
de générer 90 MW, dont 40 MW
seront exportés vers le Botswana ».
Sur les 8 millions de dollars, 4,5
millions iront à la rénovation de
la centrale, le reste servira à l’achat
de la houille auprès de la compagnie de charbon d’Hwange.
En bref -
E n t r ep r i ses et M a r c h é s
12
Afrique du Sud : Eskom pourrait vendre 49% du projet de la
centrale de Kusile
Pour financer son expansion, la
compagnie sud-africaine d’électricité Eskom Holdings Ltd pourrait vendre jusqu’à 49% de son
projet de centrale électrique de
Kusile, prévu pour aider à combler le déficit de financement de
son expansion, estimé à 385 milliards rands (52 milliards de dollars). Le directoire de la compagnie a été mandaté pour étudier
la vente, a déclaré le directeur exécutif Mpho Makwana, qui se dit
optimiste pour un prix de vente
de près de 40 milliards de rands.
Un appel d’offres est prévu pour
février 2010.
Egypte : une commande soudanaise de gaz naturel
L’Égypte a reçu une demande
officielle du Soudan pour une
commande de fourniture de gaz
naturel. Le ministre égyptien du
Pétrole, Sameh Fahmy, a déclaré
que son pays envisage de fournir
son voisin du sud, afin de répondre à sa demande croissante en
gaz naturel. Selon lui, l’intérêt du
Soudan intervient après que le
gazoduc égyptien ait été étendu à
Assouan, près de la frontière méridionale. « L’Egypte est également
impliquée dans plusieurs autres
contrats d’exportation de gaz naturel vers la Syrie, le Liban et la
Jordanie », ajoute la même source.
L’Egypte exporte également du
gaz vers Israël, à travers le pipeline Arish-Ashkelon. Un troisième
gazoduc, reliant les champs en
mer Méditerranée à la Libye, est
en projet.
Industries
Nigeria : Pepsi réalise un bénéfice imposable d’un milliard de
nairas
La franchise nigériane de Pepsi,
Seven-Up, a réalisé un bénéfice
avant impôts d’un milliard de
nairas à septembre 2009, soit une
hausse de 2% par rapport à la
même période de 2008. Le chiffre d’affaires a augmenté de 17%,
pour atteindre 17,85 milliards de
nairas.
Algérie : Agenor réalise un
chiffre d’affaires de près de 700
millions DA
La société Agenor (transformation et commercialisation des
métaux spéciaux) a réalisé un
chiffre d’affaires de près de 700
millions de dinars en 2009. Selon
son PDG, Madjid Cherifi, ce résultat représente une hausse de
50% par rapport à l’exercice 2008.
Les exportations, en particulier
du nitrate d’argent, ont contribué à hauteur de 5% du montant
affiché. « Les exportations de lingots d’or demeurent ponctuelles et
limitées au cas où le marché local
n’arrive pas à absorber la production » indique la société. Elle précise qu’il « ne peut être envisagé de
stocker longtemps ce produit sans
conséquences cruciales sur la trésorerie de l’entreprise et la rotation
de son actif économique ».
Zimbabwe : Nestlé reprend la
production
En cessation d’activité depuis décembre dernier, suite à un désaccord sur son approvisionnement
en lait avec le président Robert
Mugabe, l’usine de la société
Nestlé au Zimbabwe a décidé de
reprendre la production. Après
plusieurs réunions de négociations, Nestlé achètera également
du lait à d’autres producteurs.
Egypte : Sinaï Sugar veut
construire une nouvelle usine à
Ismaïlia
La société égyptienne Sinaï Sugar
veut construire une nouvelle usine
de traitement de la betterave sucrière dans la province d’Ismaïlia,
d’une capacité de 40 000 tonnes
par an. Le montant global du projet, qui a reçu l’aval de l’autorité
du développement de l’investissement de la province, est estimé à
400 millions LE. Le démarrage est
prévu en février 2011. L’Egypte,
qui a une autosuffisance de l’ordre de 70% en sucre, a augmenté
ses plantations de betterave sucrière, en vue de stimuler la production locale.
Egypte : 12 licences de production de ciment seront accordées
en 2010
Le ministère égyptien du
Commerce proposera 12 licences
pour la construction d’usines de
ciment en 2010, afin de satisfaire
la demande locale croissante.
« Les nouvelles usines devraient
permettre de satisfaire l’augmentation attendue de la demande locale
jusqu’à 2020. La capacité de production annuelle devrait s’élever
à 77 millions de tonnes, contre 58
millions de tonnes actuellement », a
déclaré le ministre du Commerce,
Rachid Mohamed Rachid.
Egypte : Ezz Steel augmente ses
prix du rond à béton
La société El Ezz Steel a augmenté
ses prix départ-usine de rond à béton, pour janvier 2010, à 3050 LE la
tonne, contre 2950 LE précédemment. Les prix de détail variant
entre 3160 et 3240 LE la tonne. La
compagnie attribue cette hausse à
celle des prix de la billette, qui ont
augmenté à 430 $ la tonne.
Afrique du Sud : ENRC toujours
en pourparlers avec African
Minerals
La société Eurasian Natural
Resources Corp, le producteur
de ferro-alliages et de minerai de
fer au Kazakhstan, est toujours
en pourparlers pour augmenter
ses parts dans African Minerals
Ltd. Selon Frank Timis, président
d’African Minerals, « les deux parties sont toujours en discussion ».
African Minerals, qui développe
le projet de minerai de fer de
Tonkolili en Sierra Leone, a déclaré, en septembre dernier, qu’il
était disposé à négocier l’achat
de parts dans plusieurs entreprises du secteur. African Minerals
a également déclaré, le 6 janvier
dernier, qu’il va vendre une participation de 12,5% à la compagnie China Railway Materials
Commercial Corp.
Kenya : la production de sucre
en hausse de 7,8%
La production kenyane de sucre
a augmenté de 7,8% au cours des
neuf premiers mois de l’année
2009, atteignant un volume de
405 835 tonnes, et les importations ont baissé à 110 521 tonnes.
« En général, toutes les sucreries,
à l’exception de celles de Chemelil
et de Muhoroni, ont enregistré une
augmentation de la production »,
selon Kenya Sugar Board. « La
diminution de la production de
sucre à Chemelil est due à la fermeture d’usine pour entretien annuel pendant les mois de juillet et
d’août », ajoute la même source.
Le Kenya dispose de huit usines de sucre. La société Mumias
Sugar a contribué à 45,2% de
cette production. Le pays a importé 110 521 tonnes au cours
de la période indiquée, contre
158 454 tonnes durant la même
période de l’année dernière.
Kenya : le gouvernement va
vendre des participations dans
5 sociétés sucrières
Le gouvernement du Kenya envisage de vendre des participations
dans cinq entreprises du sucre,
en juin prochain. Le cabinet
Ernst & Young LLP a été désigné
pour le conseiller sur le processus de vente, a déclaré le ministre
de l’Agriculture, William Ruto.
Le gouvernement vise à vendre
une participation de 51% dans
chacune des entreprises à un
« investisseur stratégique », tandis
que 30% seront vendus aux agriculteurs, ajoute Ruto. Les 19%
restants seront mises aux enchères dans des offres publiques,
une fois améliorée la rentabilité
de ces raffineries. Sur les 42 milliards de shillings (556,66 millions de dollars) de dettes de ces
entreprises, l’Etat en a effacé 33
milliards de shillings. 9 milliards
de shillings ont été convertis en
fonds propres.
Afrique du Sud : le prix du charbon se négocie à la baisse
Les cours du charbon, pour la
journée du mardi 12 janvier, ont
fortement baissé en Afrique du
Sud, atteignant 87,50 dollars la
tonne FOB, livrable en mars 2010,
soit une baisse de 5 $ par rapport
aux offres de la veille. « Mais la demande de charbon reste forte et devant une offre extrêmement serrée
pour le premier trimestre, de sorte
que la baisse des prix constatée ne
devrait pas être interprétée comme
un signe de faiblesse du marché »,
estiment les spécialistes. « Peutêtre qu’à 87,50 dollars, le prix est
beaucoup plus attrayant pour
les acheteurs chinois, qui avaient
boudé les offres à 94,00 dollars d’il
y a une semaine », ajoute la même
source.
Egypte : Pepsi et Almarai achètent la société la boisson Beyti
La société International Dairy and
Juice Ltd, une joint-venture entre
l’entreprise saoudienne Almarai
et la compagnie américaine
PepsiCo Inc, a acquis le fabricant
égyptien de produits laitiers et de
jus Beyti. Les conditions financières de l’acquisition n’ont pas été
divulguées.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Telecoms et TIC
Egypte : Orascom Telecom
obtient gain de cause
contre France Telecom
Un tribunal égyptien, saisi par Orascom Telecom, a suspendu l’offre du groupe France Telecom sur ECMS. C’est
un nouveau revers pour le groupe français, qui avait obtenu, en décembre dernier, l’accord des autorités égyptiennes pour lancer une offre publique d’achat (OPA) sur 49%
d’ECMS, filiale de l’opérateur égyptien Mobinil, pour un
montant maximal de 1,48 milliard d’euros. L’opération devait être bouclée ce jeudi. Orascom a obtenu d’un tribunal
égyptien la suspension du visa. Le groupe de Sawiris réclamait à la commission d’arbitrage de l’autorité de régulation cairote de revoir sa copie. L’offre de France Telecom
sur ECMS a atteint 245 LE par action sur les minoritaires
d’ECMS. Orascom contestait cette offre et estimait que
l’opération devrait valoriser à 273 livres par action.
BTP
Maurice : le nouveau terminal
de l’aéroport international sera
construit en 30 mois
Environ un millier de travailleurs
chinois seront mobilisés par la
société China State Construction
Engineering Corporation Ltd
pour la construction du nouveau
terminal de l’aéroport international SSR de l’île Maurice, en 30
mois. Selon Rajiv Servansingh,
président de l’Airport Terminal
Operations Ltd (ATOL), la compagnie chinoise représente « le
meilleur choix » possible pour
« atteindre nos objectifs immédiats
de réaliser notre projet à temps et
dans le budget ». La construction
du terminal, dont la capacité atteindra 4 millions de passagers
par an, est financée sur un crédit
concessionnel de 300 millions de
dollars, accordé par le gouvernement chinois. La part d’investissement du gouvernement mauricien dans ce projet est de 33,3
millions de dollars.
Afrique du Sud : les prix des
maisons augmentent pour le 2e
mois consecutif
Les prix des logements en Afrique
du Sud ont augmenté pour le
deuxième mois consécutif, en décembre 2009, à un taux annuel de
2,7%, contre 1,4% un mois plus
tôt. Selon John Loos, responsable
à la banque First National, « la
tendance est de bon augure pour de
meilleurs résultats en 2010, après
le froid qui frappé le marché depuis la première moitié de 2009 ».
« L’économie a commencé à sortir
de la récession, ce qui devrait offrir
un soutien additionnel d’intensité
légère à la demande de l’immobilier résidentiel », a-t-il ajouté.
Egypte : Palm Hills veut lever
400 millions $ sur le marché
obligataire
La société Palm Hills Development
prévoit de lever jusqu’à 2,17 milliards LE (environ 400 millions
de dollars) sur le marché obligataire, pour accélérer ses projets de
construction. Palm Hills a cinq
Transports
Niger : la compagnie Point
Afrique reprend ses vols
charters vers Agadez
La compagnie aérienne Point Afrique va reprendre ses vols
vers Agadez. Selon son PDG, Freund Maurice, cette décision intervient après les assurances des autorités nigériennes d’aider à la relance du tourisme dans le Nord du Niger,
qui a été le théâtre des activités de la rébellion touarègue.
« Nous nous sommes rendus compte du retour de la paix et
nous annonçons la reprise de nos vols à Agadez » a indiqué
Freund Maurice. De son côté, la ministre du Tourisme et
de l’Artisanat, Sani Morou Fatouma, a fait état de la mise
en place d’un circuit touristique sécurisé.
projets de développements immobiliers en cours dans l’extrémité ouest du Caire, quatre dans
sa bordure orientale et un autre sur
la côte nord de l’Egypte, a déclaré
Sara El-Gawahergy, la directrice des
investissements. « Nous visons à accélérer la construction en 2010 dans
tous les projets que nous développons
actuellement, plus trois autres projets que nous allons commencer au
cours cette année. Nous voyons une
opportunité unique d’augmenter la
cadence de notre build-out, tout en
capitalisant sur le prix actuellement
bas des matériaux de construction »,
ajoute Gawahergy.
Transports
Tassili Airlines inaugure les
centres de maintenance et d’exploitation
Tassili Airlines, filiale du groupe
Sonatrach, a inauguré le Centre
de maintenance et le Centre d’exploitation sis au niveau de l’aéroport Houari Boumedienne. Les
deux bâtiments, qui répondent
aux exigences réglementaires de
la direction de l’aviation civile et
de l’IATA, ont été réalisés par la
compagnie canadienne Teknika
HBA. Le contrôle technique a été
confié à SOCETER, une entreprise algérienne privée. Le coût
total de ces deux ouvrages est
estimé à 1,3 milliard de dinars
(environ 17 millions de dollars).
Tassili Airlines dispose d’une
flotte composée de 27 aéronefs,
dont huit Dash 8 du constructeur
canadien Bombardier. En juillet
2009, un contrat a été signé avec
le constructeur américain Boeing
pour l’acquisition de quatre B737800 de 150 sièges. La compagnie,
qui se consacre actuellement aux
besoins du secteur de l’énergie et
des mines, veut également pouvoir
desservir le réseau domestique.
Afrique du Sud : SA Airlink
pourrait licencier 50 de ses 80
pilotes
La compagnie aérienne SA Airlink
pourrait recourir au licenciement
de 50 de ses 80 pilotes, à la suite
de la décision de la direction de
l’aviation civile de l’Afrique du
Sud d’interdire de vol de 14 de
ses jets sur un total de 41 pour des
raisons de sécurité.
Telecoms
et TIC
Zambie : une 4e entreprise
autorisée à soumissionner pour
l’achat de Zamtel
L’Agence zambienne de développement (ZDA) a accepté une
offre soumise en retard par une
quatrième compagnie, pour l’acquisition de 75% des parts détenues par le gouvernement dans
Zambia Telecommunications Co
(Zamtel). Il s’agit de la société
de télécommunications russe
Altimo, qui va rejoindre Unitel de
l’Angola, BSNL de l’Inde et LAP
Green de la Libye. Selon Muhabi
Lungu, directeur général par intérim de ZDA, le nom du soumissionnaire retenu sera annoncé le
11 janvier 2010.
Algérie : l’Eepad saisit la justice
Le fournisseur privé de services
Internet Eepad a déposé plainte
contre l’opérateur public Algérie
Télécom (AT) pour avoir violé
des clauses relatives à la nécessité
d’assurer « la continuité de service
en cas de litige ». Cette démarche se
base sur la loi du 5 août 2000 relative aux télécommunications, qui
« ne prévoit pas le recours à la rupture de service » en cas de différend
commercial. Les clients de l’Eepad,
dont 720 entreprises, 9 ambassades
et plusieurs institutions publiques,
sont coupés de connexion Internet
depuis plusieurs mois. L’Eepad
doit 3,5 milliards de dinars à AT.
Le provider privé estime avoir été
lésé par la baisse de 50% des tarifs
d’accès à Internet, décidée unilatéralement par les autorités algériennes en avril 2008.
Algérie Télécom prévoit d’atteindre 18 millions d’abonnés
d’ici 2013
Le nombre d’abonnés au téléphone de l’opérateur public Algérie
Télécom devrait atteindre les 18
millions d’ici 2013, dont 6 millions
pour le fixe et 12 millions pour le
portable. Actuellement, la compagnie compte 12 millions d’abonnés (fixe et mobile). Concernant
Internet, l’opérateur a pour objectif d’atteindre les six millions
d’abonnés ADSL, et d’étendre la
liste de ses services aux Wimax,
Wifi, Evdo et Fttx. Par ailleurs, un
projet de 100 000 accès à Internet
à très haut débit sera lancé au courant de ce mois à Oran, dont un
millier de lignes qui seront attribués au « Centre des conventions »
qui accueillera la Conférence internationale du gaz (LNG 16), prévue
en avril prochain.
Egypte : la soumission pour les
2 licences Triple-Play reportée
aux 15 mars
L’Autorité nationale de régulation
des télécommunications (NTRA)
en Egypte a fixé la date limite de
soumission pour les deux licences
Triple-Play (Télévision, téléphonie
et Internet) pour le 15 mars, au
lieu du 12 janvier 2010. « Cette décision est venue en réponse à la demande de plusieurs entreprises qui
ont acquis les documents de soumission pour les deux licences », précise
Amr Badawi, directeur général de
l’Autorité. Selon les analystes, ces
licences sont limitées dans leur
portée géographique et la gamme
de leurs services, et laissent le monopole d’Egypt Telecom sur la téléphonie fixe largement intact.
Egypte : Orascom Telecom livre
les détails de son augmentation
de capital
L’opérateur égyptien de téléphonie mobile Orascom Telecom
(OT) a annoncé les détails de son
augmentation de capital, prévue à
travers une émission de droits. Le
prix de souscription est de 1 LE.
Seuls les actionnaires inscrits au
28 janvier sont en droit d’y participer. La période des souscriptions prend fin le 1er mars 2010.
L’augmentation de capital portera
le nombre d’actions locales à 5246
millions, contre 889 millions actuellement. Le produit de cette
émission de droits est estimé à environ 800 millions de dollars, « ce
qui devrait maintenir la solidité du
bilan d’OT jusqu’à l’exercice 2011,
compte tenu de l’incapacité de l’entreprise de rapatrier les dividendes
en provenance d’Algérie, jusqu’à
ce que sa filiale Orascom Telecom
Algérie ait résolu son différent fiscal avec les autorités algériennes »,
affirme Beltone.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
13
Matieres premieres - energies
Sous les bonnes feuilles du cacao ivoirien
Episode IV : le nationalisme de Laurent Gbagbo à
l’épreuve des multinationales
L’énorme gap entre les quantités de cacao à la sortie de l’usine et celles exportées officiellement handicape la Côte
d’Ivoire. Connu pour ses prises de position nationalistes, le président Laurent Gbagbo aurait-il négocié un deal
secret avec les multinationales ?
Le 11 novembre 2008, le Comité de gestion de
la filière du café et du cacao (CGFCC) adressait une note à tous les opérateurs, instituant
le ticket de pesée standard. De bonnes intentions, restées lettre morte pour cet organe lancé dans les fonts baptismaux le 19 septembre
Autant le dire, la tâche n’est pas facile quand
on sait que, même l’Etat ivoirien a du mal à
obtenir les tickets de pesées de certains opérateurs, notamment Cargill, Barry, Callebaut,
Touton Negoce et Outspan. Ce n’est que
depuis avril 2009 que ces opérateurs ont ac-
Autant le dire, la situation a
perduré, avec des doublons dans
la numérotation des lots, des
autorisations d’exportation falsifiées,
des anomalies dans l’empotage en
vrac et des incohérences dans le
marquage des sacs.
collecte. Les émissions des lettres de voitures (LV) ont été supprimée, sans doute pour
mieux fluidifier l’export.
Dans le même élan, les contrôles aux postes routiers ont été aussi supprimées. Sous
Houphouët-Boigny, quand les cargaisons
traversaient tous ces dispositifs de contrôle,
aujourd’hui supprimés, elles arrivaient au
« magasin exportateur », rangé aujourd’hui
dans le catalogue des souvenirs. La suppression de ce centre, réclamée à cor et à cri par les
tenants de la libéralisation, ne permet plus de
faire le contrôle réception.
De son côté, le « magasin export », qui garantissait la protection du label « Côte d’Ivoire »,
est passé à la trappe, au risque de dégrader le
produit ivoirien. Ne subsiste plus, après cette
réforme, que le quai d’empotage, devenu
presque un territoire privé échappant à tout
contrôle de l’Etat. Aussi, on peut dire que les
1 306 441 tonnes entrées à l’usine n’ont pas
été vérifiées rigoureusement. Combien de
quantités en sont sorties ? Même la rigoureuse
CGFCC ne peut le dire aujourd’hui, encore
moins le Ministère du commerce.
La mue de Laurent Gbagbo
2008, avec pour mission de redresser le secteur.
Aujourd’hui encore, aucun opérateur ne s’est
conformé à une mesure qui, semble-t-il, était
destinée à la consommation étrangère.
Pratiques frauduleuses
Autant le dire, la situation a perduré, avec des
doublons dans la numérotation des lots, des
autorisations d’exportation falsifiées, des anomalies dans l’empotage en vrac et des incohérences dans le marquage des sacs. La sous-déclaration, déjà formalisée par l’exportation des
poids théoriques (voir www.lesafriques.com),
est renforcée par la non-déclaration de plusieurs lots, qui sortent ainsi du pays sans trace.
Ces pratiques frauduleuses affectent l’activité
de pesage. Pour mettre en évidence cette réalité, nous avons comparé les quantités à l’entrée et à la sortie de l’usine et ceux exportés.
cepté, enfin, de transmettre leurs tickets de
pesées. Utile de le signaler, à la fin septembre,
aucun de ces opérateurs n’avait encore mis en
œuvre le ticket de pesée standard institué par
le CGFCC. Après avoir passé en revue ces indications, on peut dire qu’au 15 septembre, la
quantité totale de cacao brousse réceptionnée
à l’entrée des usines était de 1 306 441 tonnes.
Mais que vaut ce chiffre ?
Des conditions idéales pour la fraude
Comment être sûr de ces quantités quand on
sait qu’avec la réforme de 1999 (inspirée de la
libéralisation), tous les dispositifs de contrôle
du commerce intérieur de cacao ont été supprimés ? Ainsi, il n’existe plus, sur le bord du
champ, de contrôle à l’achat par l’acheteur et
le pisteur. A l’usine, il n’existe plus de contrôle
livraison ou évacuation. Idem aux centres de
En fait, avant de prendre le chemin de l’export,
le cacao traverse deux no man’s land : celui situé entre le champ et l’usine d’abord, puis entre l’usine et le quai d’empotage. Là, au niveau
de ce quai, la quantité exportable passe sous la
juridiction de la Chambre de commerce, sensée faire taire les intérêts de ses membres (la
plupart partie prenante dans le cacao) au profit
du service public. Il s’agit là d’un conflit d’intérêt manifeste, qui a fait l’objet de plusieurs
correspondances entre différentes hiérarchies
administratives. Faut-il laisser le pesage à une
chambre qui défend d’abord (ce qui est naturel
d’ailleurs) des intérêts privés ?
Le dossier est entre les mains du président
Gbagbo, lequel nourrissait beaucoup d’ambitions pour ce secteur. En nationaliste patenté,
ne militait-il pas pour un Etat fort, maître de
son cacao ? Forcément, la situation politique de
son pays, marquée par la tenue incertaine des
élections présidentielles, a poussé le « révolutionnaire africain » proche du PS français à abdiquer devant la Banque mondiale, le FMI et ces
multinationales, vecteurs de la mondialisation.
L’atteinte du point de décision de l’initiative
PPTE (pays pauvre très endetté), suivi de l’allégement de sa dette, du déblocage de prêts préférentiels du FMI, ont fait rentrer M. Gbagbo
dans le rang. Ce qui se traduit, aujourd’hui, par
les importantes concessions faites aux multinationales, dont les groupes Bolloré ou Billon,
et bien d’autres encore. La main-mise de ces
puissants intérêts sur ce pays lui laissera-t-il les
moyens de se relever de ses faiblesses ?
Adama Wade
Quand la part de marché des PMI et des coopératives
ivoiriennes chute de 50%
Au 30 septembre 2009, les exportations de
cacao au titre de la campagne 2008/2009
s’élèvent à 1 140 019 tonnes. Les fèves en
représentent 66,9%, contre 33% pour les
produits semi-finis. Les résidus pèsent en tout
525 tonnes. Les dix premiers exportateurs,
constitués en général de multinationales,
contrôlent 53% de parts de marché, en
hausse de 13% en l’espace d’une année.
Pendant ce temps, les PME-PMI exportatrices de fèves de cacao, dénommées PMEX,
ont enregistré une forte contraction (-56,5%)
de leur activité en 2009. Logées à la même
enseigne, les coopératives exportatrices
(Coopex) ont subi 57% de contraction de
parts de marché, dus essentiellement aux
difficultés de se procurer des fonds pour financer leur campagne.
La RDC veut combler son gap énergétique
Avec l’un des potentiels énergétiques les plus élevés au monde et un taux d’accès à l’électricité de 6%, la RDC traine
un lourd handicap. Le gouvernement veut inverser la tendance, d’ici 2025.
Par Romain Sumbula Giwangwa, Kinshasa
La République démocratique du Congo est un
paradoxe énergétique. Ce pays des Grands Lacs
possède un potentiel de 100 000 mégawatts
(MW) pour l’hydroélectricité, dont 44 000
concentrés sur le seul site d’Inga. A cela s’ajoutent d’autres sources de production d’énergies
comme l’éolienne ou la biomasse. Mais, seul
Inga III permettrait d’augmenter
les exportations d’électricité
jusqu’à 20TWH et pourrait
générer des revenus annuels
supérieurs à 1 milliard $.
2,5% de ce potentiel est aujourd’hui utilisé. La
RDC produit à peine 2500 MW. Seuls 6% de
la population ont accès à l’électricité. Ce taux
tombe à 1% en milieu rural, où vivent 80% des
60 millions de personnes qui peuplent ce pays
de 2 345 409 km2.
La vision du gouvernement est axée sur l’amélioration progressive de l’accès de la popula-
tion congolaise à l’électricité, en exploitant
toutes les ressources disponibles, en favorisant
notamment l’hydroélectricité et l’arrière-pays,
pour passer de 6% à 60%, à l’horizon 2025.
Il s’agit également de faire du secteur de l’électricité un facteur de développement et de paix
dans la sous-région. Cela passe également par
le développement du site d’Inga, de manière à
répondre aux besoins internes et à alimenter la
sous-région en énergie électrique à travers les
différents pools énergétiques, via les réseaux
interconnectés.
Autoroutes d’énergies En RDC, des gigantesques projets dans le domaine de l’hydroélectricité sont à pied d’œuvre, notamment celui d’Inga III, qui permettrait d’augmenter les exportations d’électricité
jusqu’à 20TWH et pourrait générer des revenus annuels supérieurs à 1 milliard $. L’étude
de préfaisabilité d’Inga a déjà été réalisée, le
coût du projet étant de 8 milliards $, et la puissance installée sera de 4320 MW.
Il existe également le projet de Grand Inga,
40 000 MW de puissance installée, avec une
vocation internationale, dénommé Autoroutes
Inga III pourrait générer, pour la RDC, des revenus
annuels supérieurs à 1 milliard $.
d’énergies, qui partirait de la RDC (Inga) pour
l’Afrique australe, centrale, occidentale et
septentrionale. A ce jour, seule l’Afrique australe est desservie par la RDC, notamment la
Zambie, l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie
et l’Afrique du Sud. L’ensemble du réseau
électrique de toute l’Afrique australe étant
interconnecté.
Par ailleurs, quand bien même le site d’Inga
revêt une importance capitale dans la pro-
duction hydroélectrique en RDC, le gouvernement a mis sur le chantier d’autres projets
liés à la construction des microcentrales dans
certaines provinces. Il y a lieu de citer le site de
Kakobola, dans la province de Bandundu, ainsi
que de Katende, au Kasaï occidental.
La construction de ces deux barrages hydroélectriques permettra d’alimenter ces provinces et leurs voisines, en attendant la mise en
place d’un réseau national interconnecté. C’est
dans ce cadre que s’inscrit également le projet
de soutirage du courant électrique de la ligne
à courant continu Inga-Kolwezi, au Katanga,
au niveau de la localité de Tshimbulu, dans la
province du Kasaï occidental. L’énergie soutirée, même si la technologie est très onéreuse,
alimentera les deux provinces du Kasaï de manière optimale, car ces deux régions sont les
moins électrifiées de la RDC, en dépit de leurs
richesses minières.
Prochainement :
Lancement de l’édition Congo
du journal Les Afriques
14
Industrie et services
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Brutal changement climatique à la Sonatrach
Sonatrach est le second donneur d’ordre, après le budget de l’Etat, pour les commandes. En l’absence d’organe de
surveillance, son management était exposé au risque de dérives.
Par Samy Injar, Alger
Une semaine après le mercredi noir de
Sonatrach, ce 13 janvier 2010, où un juge d’instruction algérois a décapité le management de
la compagnie, les langues se délient parmi les
125 000 employés du leader pétrolier africain.
« Cela devait arriver un jour. Ce n’est pas une
surprise totale. Le volume des transactions a
explosé ces dernières années et la procédure très
stricte de passation de marchés était de moins en
moins respectée », explique Salim Beraria, cadre
financier dans une filiale du groupe. Sonatrach
était pourtant très surveillée depuis l’affaire
BRC, éclatée en 2006, une joint-venture avec
l’américain KBR, leader mondial de l’engineering, qui a profité de prodigieuses surfacturations dans la fourniture de grands équipements
à Sonatrach et à d’autres clients en Algérie.
Les affaires qui ont fait tomber le top management de Sonatrach sont toutes liées à des
négociations de contrats qui se sont avérées
« irrespectueuses » de la réglementation de la
compagnie : recours au gré à gré au lieu de
l’appel d’offres, choix de partenaires-fournisseurs initiés, intermédiations de parents de
dirigeants… « Le procès mettra sans doute en
évidence l’attribution de ristournes en pots-devins. Nous, en interne, nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons les connivences d’affaires
des uns et des autres. L’enrichissement personnel
se cache très mal aussi » raconte un employé
de l’activité transport par canalisation (TRC),
dont le président, M. Zenasni, est sous mandat
de dépôt. Deux fils du PDG de Sonatrach sont
également en détention préventive. Ils sont accusés d’avoir facilité l’attribution d’une étude
à un bureau de conseil « ami ».
Le ras-le-bol d’une firme indienne
Les enjeux financiers que recouvre le plan de
charge de Sonatrach sont colossaux. La firme
a réalisé 9,2 milliards de dollars de profits nets
en 2008 et poursuit un programme d’investissement de près de 50 milliards de dollars, sur
la période 2005-2013. « Notre mode d’attribution des marchés est en principe basé sur l’appel
d’offres. Il a été dévoyé ces dernières années » explique Salim Beraria. Les recours se sont multipliés chez les soumissionnaires, peu convaincus de la régularité des attributions. Une firme
cessifs dans les soumissions aux appels d’offres
de Sonatrach. Son exigence, pour faire annuler
l’attribution du contrat, est arrivée alors que
le département du renseignement et de la sécurité (DRS) de l’armée, conduisait déjà une
série d’enquête suite à des dénonciations anonymes au sujet de divers contrats passés en gré
à gré dans l’amont pétrolier, la commercialisation ou encore le transport maritime des hy-
« Le procès mettra sans doute en
évidence l’attribution de ristournes en
pots-de-vins. Nous, en interne, nous ne
sommes pas dupes. Nous connaissons
les connivences d’affaires des uns et
des autres. L’enrichissement personnel
se cache très mal aussi. »
indienne, Jindal, a menacé de recourir au tribunal de La Haye, après avoir acquis la conviction qu’elle a été frauduleusement éliminée
d’un important marché de transport de tubes
d’acier, en 2009. L’offre retenue par la présidence de TRC était financièrement irréaliste.
« Le consortium turc qui a remporté le marché a
délibérément sous-facturé son offre, avec probablement la garantie arrangée de pouvoir prendre
en charge les véritables coûts dans un avenant
au contrat », explique l’employé de l’activité
transport par canalisation. L’entreprise indienne a réagi au bout de cinq années d’échecs suc-
drocarbures. « Les dénonciations anonymes de
malversations sont fréquentes à Sonatrach. C’est
rare qu’elles débouchent sur une enquête » témoigne M. Beraria. Cette fois le DRS a plongé.
C’est que « le réseau d’affaires clientéliste » de
Sonatrach était devenu un enjeu politique.
Opération « mains propres » ou rééquilibrage politique ?
Le retentissant scandale Sonatrach, un mois
après l’annonce de celui des pots-de-vins sur
l’autoroute Est-Ouest, est-il le signal d’une
opération « mains propres » lancée par le pré-
sident de la République, Abdelaziz Boutéflika ?
Les spécialistes sont partagés sur la question.
Pour Salah Meridja, universitaire et consultant,
l’impulsion vient d’ailleurs : « Le DRS est une
sorte de tête politique de l’armée. Il veille à empêcher qu’un trésor d’affaires ne soit amassé par un
clan du pouvoir et qu’il devienne un instrument
de domination sur la vie politique algérienne. Il
faut voir qui sont les bénéficiaires des énormes
pots-de-vins liées à ces contrats, pour deviner
qui a le plus intérêt politiquement à dévoiler les
scandales devant l’opinion et à assumer des procès publics à hauts risques. » Le président de la
République a, il faut l’admettre, laissé se poursuivre jusqu’à leurs conséquences judiciaires
des « enquêtes incompressibles : les pots-de-vins
de l’autoroute Est-Ouest ont été signalés par une
source bancaire européenne, tandis que la gestion du carnet de commande de Sonatrach a fini
par faire de nombreux mécontents étrangers ».
Dans le scandale de Sonatrach, c’est tout de
même l’un des ministres les plus proches du
président de la République qui est en première
ligne. Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et
des Mines depuis dix ans, a installé en 2003 le
top management de Sonatrach, qui vient d’être
soufflé dans la tempête. « Tout le monde sait dans
le secteur que rien d’important ne se concluait
sans l’aval du ministre » explique Salim Beraria.
Chakib Khelil a affirmé le contraire, le 16 janvier dernier, devant les journalistes : « Je n’ai
été informé par aucune institution. Je suis surpris comme vous. » Chakib Kelil a tenté de rassurer les partenaires étrangers de Sonatrach :
« Il y a 1700 cadres capables de prendre la relève
et de gérer 170 projets en cours de réalisation,
dont certains dépassent le milliard de dinars. »
Le sort politique de Chakib Khelil, lui, est bien
plus incertain. Il a annoncé sa disponibilité à
comparaître devant le juge, si cela aidait à la
manifestation de la vérité.
Oran haletante pour le rendez-vous
mondial du GNL
Véritable évènement dopant pour Oran et ses infrastructures d’accueil, la 16e conférence internationale du gaz
(GNL16), prévue du 18 au 23 avril prochain, s’annonce comme un pari difficile : la ville est plongée depuis des mois
dans une véritable course contre la montre, avec d’importants chantiers non encore réceptionnés et parfois avec
des délais déjà presque consommés.
Par Kamel Derraz à Oran
Les défenseurs du GNL 16 comme occasion
unique de promotion pour la seconde ville la
plus importante d’Algérie, sont aujourd’hui
nombreux à regarder avec inquiétude le
compte à rebours lumineux accroché sur la
devanture du siège de Sonatrach « activités
Aval », à l’est de la ville : il reste presque exac-
D’énormes moyens financiers
ont été mobilisés depuis plus
de deux ans, notamment par
Sonatrach, véritable mécène de
la ville depuis peu.
tement 90 jours avant la date du starter. Le
18 avril, Oran devra accueillir plus de 6500
invités et 200 firmes internationales dans le
cadre de ce sommet, sans parler de la réunion
de l’Association internationale du gaz, les 3
et 4 mars (Symposium de l’Association algérienne de l’industrie du gaz, AIG), et du sommet des 5+5 sur les énergies, annoncé pour
le 26 et 27 avril, sur les thèmes « énergie et
environnement ». Un calendrier d’évènements
qui a obligé à un vaste lifting de la ville, peu
habituée à assurer pareilles manifestations et
ne disposant pas des infrastructures à la hauteur de cette nouvelle vocation.
750 millions d’euros pour le nouveau
centre des conférences
Pour ce faire donc, d’énormes moyens financiers ont été mobilisés depuis plus de deux
ans, notamment par Sonatrach, véritable mécène de la ville depuis peu. En haut de la liste,
la fameux Centre des conventions d’Oran, le
CCO, en phase finale, et qui aura coûté selon
des chiffres approximatifs plus de 750 millions
d’euros. Au chevet de sa réalisation, Sonatrach
a fait appel à des entreprises espagnoles et à
leurs dizaines de sous-traitants. Implanté à
l’est de la ville, sur la frange marine, avec vu
imprenable sur mer, le CCO a été conçu pour
abriter la GNL 16, mais aussi toute autre activité d’importance. Pour le catalogue, les
promoteurs de ce projet, qui a fait jaser les
avocats d’un développement équilibré d’Oran
« et pas de ses devantures », citent ses capacités
avec un auditorium de 3000 places, deux salles de séminaire de 500 places chacune, vingt
salles de réunion, un palais des expositions de
10 000 mètres carrés, une salle de banquet de
2000 couverts et un hôtel cinq étoiles de 296
chambres. Le gigantisme du chantier est la vitrine de toutes les visites de promotion pour
le GNL 16, comme on le devine, et au centre
des attentions de Chakib Khellil, ministre de
l’Énergie, en visite de plus en plus fréquente à
Oran. Pourtant, et pour les détracteurs de cet
« investissement stérile », le CCO fait vraiment
illusion sur le reste : si, en effet, les entreprises
de réalisation étrangères semblent pouvoir livrer le chantier à temps, leur performance fait
oublier que, pour le reste des chantiers, ce sont
des entreprises algériennes ou des joint-ventures peu efficaces qui ont été retenues pour des
travaux annexes, avec déjà des retards constatés. « Je ne sais pas comment il vont faire pour
arriver à finir les travaux » dira un chef d’entreprise spécialisé dans le bitumage « puisque c’est
à la dernière minute que les autorités accordent
parfois des marchés d’embellissement ou de soutien, sans études et pressés seulement par l’idée
des délais » confiera-t-il.
Deux ferries de luxe à la rescousse
Oran, depuis des mois, n’est plus en effet qu’un
vaste chantier, avec les désagréments que cela
suppose. On y compte quelques trois ou
grands projets « ouverts » : la rénovation des
réseaux d’AEP (alimentation en eau potable),
le tramway, dont le tracé impossible à achever
dans les délais, paralyse les principales rues de
la ville, et les travaux annexes pour le sommet du GNL. Pour cet évènement, et outre le
CCO, Sonatrach ainsi que la wilaya, financent
la réception de douze carrefours, prévue pour
mars prochain, ainsi que la double trémie près
du CCO avec 800 millions de DA en facture,
l’extension de l’aéroport avec un chapiteau
d’accueil et ses 9 millions d’euros, ainsi que
l’aménagement du port d’Oran à plus de 500
millions de DA. Le programme prévoit aussi
des aménagements de séries comme les éclairages, les circuits de parcours des délégations,
les embellissements des espaces verts dans les
parages du Centre des conventions… etc. A
cela, il faut aussi ajouter le chapitre de gestion
des invités, leurs déplacements et surtout leur
hébergement. Oran ne dispose en effet que de
dix-sept hôtels, qui ont été retenus pour héberger les participants à Oran, Aïn El Turck, El
Kerma et Es Sénia. Avec seulement 3000 chambres disponibles, le déficit a imposé le recours
à des solutions inhabituelles, comme la location, par Sonatrach, de deux ferries-hôtels de
luxe auprès d’un armateur espagnol, le Grand
voyager et le Grand célébration d’une capacité
d’accueil de 2000 chambres. Reste que, malgré
tout cet effort, le constat de beaucoup d’Oranais est sévère : le souci d’être dans les délais a
déjà imposé, aux responsables à Oran comme
aux entreprises en course, une mentalité de
« livraison rapide. On verra ce qu’il restera des
carrelages et des ronds-points dans quelques
mois » disent déjà certains.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
15
Produits de base
2009 : l’année des matières premières
2009 a été la meilleure année pour les matières premières depuis 1973 !
En 2009, le cuivre, le sucre et le caoutchouc ont
enregistré les plus fortes hausses. La Chine, qui
a maintenu un taux de croissance plus qu’honorable en cette année de crise économique
mondiale, et le dollar, qui s’est déprécié d’environ 4%, ont été des soutiens importants des
marchés.
L’indice CRB Reuters/Jefferies affiche, sur l’ensemble de 2009, une hausse de 23,46%, portée
par les cours du cuivre et du sucre, qui ont plus
que doublé, ainsi que les prix du pétrole et surtout de l’or, qui affiche sa quatrième année de
hausse consécutive.
Le cuivre Le cuivre a réalisé en 2009 sa plus forte hausse
annuelle des trois dernières décennies, un bond
de 139% avec une clôture à 7375 $ la tonne. En
toile de fond, un niveau sans précédent d’importations de Chine, combiné à l’amélioration
de la situation économique mondiale, l’appétit
de nouveaux investisseurs, la grève des mineurs
au Chili et, comme pour les autres, la faiblesse
du dollar. Une performance qui ne pourra pas
se renouveler en 2010, selon plusieurs analystes. La demande semble déjà s’essouffler, tandis que les stocks sont conséquents, à près de
500 000 tonnes à Londres.
Le caoutchouc
Les fortes pertes enregistrées en 2008 sur le
marché de Tokyo semblent n’être qu’un mauvais souvenir. Le caoutchouc a progressé de
103% en 2009, clôturant à 276,2 yens le kilo.
Un marché soutenu par une offre diminuée
par les intempéries, la remontée des cours du
brut et une demande en hausse. Les mesures
de type « primes à la casse » ont empêché le déclin du marché automobile. En outre, la Chine
est devenue, en 2009, le premier marché automobile avec des ventes en progression de 46%,
à 13,6 millions de véhicules.
La Malaisie s’intéresse au continent africain
pour développer les plantations. La firme Sime
Darby a conclu en mai un accord avec le gouvernement libérien pour développer les plantations d’huile de palme et d’héveas au Liberia,
avec un investissement de 800 millions $.
En avril 2009, le premier producteur africain
de caoutchouc, la Côte d’Ivoire, a lancé la première phase de son plan de relance, qui ambitionne de tripler la production de caoutchouc
en 2015, avec une extension des superficies. En
2008, la Côte d’Ivoire a produit 200 000 tonnes
sur 150 000 hectares.
Le coton
Le sucre
Le sucre affiche la meilleure performance de
l’année pour les matières premières agricoles, avec une hausse de 128,9%. Les cours ont
clôturé à New York, le 31 décembre, à un plus
haut de 29 ans à 26,95 cents la livre. L’Inde a été
au cœur de cette hausse vertigineuse. Depuis
deux campagnes, le premier consommateur
mondial n’est plus autosuffisant en sucre, la
production ayant été touchée par la sécheresse,
et de pays exportateur elle est devenue importateur. Face à cette demande, le premier producteur mondial, le Brésil, a été aussi affecté
par les caprices de la météo, avec des excès de
pluie. Le marché du sucre est déficitaire, de
l’ordre de 7,8 millions de tonnes, selon l’Organisation internationale du sucre (OIS).
« Nous avons signés trois contrats au-dessus de
nos coûts de revient… rien de plus normal. Mais
pour nous ça sonne comme un miracle » indiquait, début janvier, le dirigeant d’une société
cotonnière africaine. Et les cours du coton ont
affiché une respectable performance en 2009
avec une progression de 54,22% sur l’année.
Le coton a clôturé sur le marché de New York,
le 31 décembre, à 75,60 cents la livre, contre
49,02 cents en 2008. Les cours se sont repris au
second semestre 2009 avec notamment la prise
de conscience des investisseurs que la fibre
blanche était sous-évaluée. Les fondamentaux
du marché sont aussi haussiers avec une baisse
de la production mondiale, estimée à 5% par
l’International Cotton Advisory Committee
(ICAC), en 2009/10, et une reprise de la
consommation, après une chute historique de
12% en 2008. La Chine fait toujours la pluie
et le beau temps sur le marché du coton, avec
une production 2009/10 qui serait en baisse
de 11% à 6,7 millions de tonnes, entraînant
des perspectives d’importation élevées avec
la reprise de son industrie textile. Un premier
quota d’importation de 1,89 million de tonnes
a été émis pour 2010.
La production africaine de coton a continué
à décroître. Elle a diminué de moitié entre
2004/05 et 2009/10, pour atteindre 1 million de
tonnes. Entre 2008/09 et 2009/10, c’est 500 000
tonnes de moins avec une baisse surtout sensible dans les pays de la Zone Franc.
Le cacao
Le cacao, qui avait déjà affiché de belles performances en 2008, est demeuré très soutenu en
2009, enregistrant un gain de 23%. A Londres,
la tonne de cacao a terminé l’année à 2271
livres (+28,7%), tandis qu’à New York elle
affichait 3289 $ (+23,4%) après avoir atteint
un plus haut de 30 ans au début décembre,
à 3510 $. Depuis la mi-août, les cours grimpent avec l’anticipation d’une récolte 2009/10
moindre chez le premier producteur mondial,
la Côte d’Ivoire. Les arrivées dans les ports
ivoiriens sont certes en hausse par rapport à
2008/09, où la production avait baissé de 13%,
mais ces chiffres sont trompeurs, car la production ivoirienne est belle et bien en baisse.
Et de nombreuses fèves de cacao ghanéen sont
mélangées frauduleusement, compte tenu du
fort différentiel de prix entre les deux pays.
En 2009/10, le marché devrait accuser pour la
quatrième année consécutive un déficit.
L’or
L’or a franchi la barre symbolique des 1000 $
l’once en mars 2009 et s’est hissé jusqu’à 1220 $
début décembre. En 2009, le métal jaune progresse de 22,91%, une performance qui peut
sembler modeste, mais 2008 avait été aussi une
bonne année. L’or a joué pleinement son rôle
de valeur refuge, soutenu aussi par l’effondrement du billet vert et les achats significatifs des
Banques centrales.
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Le café
Année en demi-teinte pour le café, avec une
hausse pour l’Arabica et une baisse pour le
Robusta. L’Arabica a gagné 21,3% en 2009, terminant l’année à 1,3595 $ la livre. Le troisième
producteur mondial de café et premier exportateur d’Arabica, la Colombie, devrait enregistrer une production en recul en 2009/10,
tandis que les pluies au Brésil ont contrarié
la récolte. En revanche, le Robusta a chuté de
13,8% en 2009, pour clôturer le 31 décembre
à 1332 $ la tonne. Une baisse principalement
imputable à l’abondance de l’approvisionnement vietnamien.
Le marché mondial du café fait face à une offre
étroite avec de faibles stocks et un redressement
plus faible qu’anticipé des productions dans les
pays d’Amérique centrale et en Colombie, sans
oublier les mauvaises conditions météorologiques au Brésil. Les rendements sont aussi plus
faibles dans de nombreux pays, avec l’appréciation du prix des intrants.
Globalement, la production africaine stagne
en 2009/10, mais ceci masque des évolutions
très différentes entre Arabica et Robusta, et
entre pays. Ainsi, la production d’Arabica africain augmenterait pour atteindre les 7,912 Ms
contre 7,368 en 2008/09 (+7,4%), tandis que
celle de Robusta chuterait à 7,414 Ms contre
7,891 la campagne précédente (-6%). Les pays
qui affichent de belles progressions en 2009/10
sont le Kenya, le Cameroun, l’Ethiopie et
l’Ouganda. En revanche, la production reculerait en Tanzanie et en Côte d’Ivoire.
Le thé
La sécheresse au Kenya, premier exportateur
mondial de thé noir, a réduit sa production de
thé et porté les cours à des records à la fin de
l’année 2009. L’Inde et le Sri Lanka ont vu également leur récolte imputée. Face à une offre
restreinte, la consommation est restée vigoureuse. Avec le retour de conditions climatiques
normales dans les principales régions productrices, les prix devraient se détendre en 2010.
Anne Guillaume Gentil
16
Industrie et services
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
« Les fraudeurs conservent une
avance sur les services douaniers »
En Afrique, la contrefaçon couvre d’importants enjeux financiers. Pour Roger Kamgaing de la SGS,
« le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais sur la capacité d’écouler sur les marchés des produits
à la qualité douteuse ». Entretien.
Propos recueillis par Walid Khefi
Les Afriques : En tant que premier groupe spécialisé dans les
domaines de la certification, de l’inspection et de la gestion
des risques, implanté en Afrique depuis les années 50, avezvous constaté que le fléau de la contrefaçon a progressé sur
le continent ?
Roger Kamgaing : Le fléau de la contrefaçon ne cesse de
progresser en Afrique. Malheureusement, l’Afrique constitue un débouché très important avec des intérêts financiers
impressionnants pour les auteurs de la contrefaçon. Dans un
certain nombre de cas, la contrefaçon est doublée d’une infamante tricherie. En effet, si dans le domaine vestimentaire
par exemple, les acheteurs achètent souvent de la contrefaçon en connaissance de cause, dans un certain nombre de
cas, par exemple les médicaments ou encore les pièces détachées de voiture, les acheteurs sont bernés, car tous pensent
acheter des produits originaux, mais en fait ils achètent des
contrefaçons, potentiellement dangereuses pour leur santé
et leur sécurité.
LA : Avez-vous adapté vos services aux pays africains et à leurs
ressources naturelles (pétrole, minerais, banane, cacao…) ?
RK : La SGS a dix lignes de métiers (secteur agricole, minier,
pétrolier, environnement, industriel, automobile, sciences
de la vie, certification, biens de consommation et, enfin, services aux gouvernements et aux institutions). Tous nos services sont disponibles en Afrique, selon les différents pays.
La SGS est actuellement présente pratiquement dans tous les
pays d’Afrique, à l’exception, par exemple, du Soudan, de la
Somalie ou de l’Erythrée. Bien entendu, nos services sont
particulièrement adaptés aux pays africains où nous proposons de nombreuses solutions pour préserver les ressources
naturelles et en éviter les gaspillages (forêts, mines, marqua-
ge des produits pétroliers et contrôle des extractions/exportations, ressources halieutiques, etc.).
LA : Qu’est-ce qui fait que la contrefaçon progresse en Afrique,
à l’heure où les douanes africaines sont de plus en plus au fait
des nouvelles technologies et bénéficient de plus en plus de
formations dans ce domaine ?
RK : Les fraudeurs sont très bien organisés et ont les moyens
de conserver de l’avance technologique sur les administrations
douanières. En outre, la contrefaçon représente des intérêts financiers très importants et les fraudeurs savent investir pour
bénéficier de complicités à divers niveaux, et pas seulement au
niveau des douaniers. Les douaniers, quelquefois, sont aussi
Les douaniers commencent de plus en plus
à contrôler cela, mais il ne serait pas juste
de ne mettre la responsabilité que sur les
douaniers. Il faudrait rendre les citoyens
mieux formés et donc à même d’être ni
complices, ni victimes de la contrefaçon.
dans l’impossibilité d’agir. La formation est importante, mais le
plus souvent la mission principale des douaniers est de garantir
les intérêts financiers de l’Etat. Or, souvent, certains produits
contrefaits sont soit exemptés de droits ou font l’objet de déclarations en douanes tout à fait en règle et de paiement des droits
d’entrée. Car le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais
sur la capacité d’écouler sur les marchés des produits à la qualité douteuse. Il faut donc, non seulement mieux contrôler les
entrées et, quand c’est possible, sur le modèle de ce que font
les USA pour des raisons de sécurité, de faire des contrôles de
« Le fléau de la contrefaçon ne cesse de progresser en Afrique. »
certains produits avant même qu’ils ne quittent les pays fournisseurs, mais aussi organiser des contrôles sur le terrain. Les
douaniers commencent de plus en plus à contrôler cela, mais
il ne serait pas juste de ne mettre la responsabilité que sur les
douaniers. Il faudrait rendre les citoyens (individus ou organisés en association) mieux formés et donc à même d’être ni
complices, ni victimes de la contrefaçon.
LA : Comment jugez-vous la situation de la certification en
Afrique ? Quels sont les pays ou les zones les plus avancées
dans ce domaine et quels sont les obstacles à la généralisation
de la certification sur le continent ?
RK : La certification en Afrique est en plein essor. Il y a certification
des importations et certification des « industries ». Actuellement,
en Afrique, certains pays ont pris des mesures pour prévenir l’importation de produits de qualité médiocre, tels que l’Algérie, le
Kenya ou le Nigeria. Certains sont en train de se doter de mécanismes similaires, tels que l’Ouganda et la Tanzanie. Tous ces pays
ont fait appel à la SGS du fait de son expérience, mais aussi de
la force de son réseau d’analyse dans les différents pays fournisseurs. En matière de certification des industries nationales (type
certification ISO), ceci est également en cours de développement,
la SGS restant un partenaire clé des gouvernements, mais aussi et
surtout des industriels. Enfin, un nouveau volet de certification
devrait se développer encore plus, celui qui consiste à doter les
productions locales du label qui leur permettra de mieux pénétrer les marchés récepteurs de nos produits.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
17
Industrie et services
Aviation : ASKY décolle enfin
La nouvelle compagnie aérienne ouest-africaine ASKY, longtemps annoncée, décolle enfin pour desservir douze
pays avec deux Boeing neufs.
Après plusieurs décollages manqués, la nouvelle compagnie aérienne ouest-africaine
ASKY est désormais prête pour l’envol. Le président Faure Gnassingbé, du Togo, siège de la
compagnie, a procédé le 14 janvier dernier, au
lancement officiel des activités. Un vol LoméOuagadougou a marqué ce départ officiel et
deux avions Boeing 737 neufs ont été présentés
au public.
Dotée d’un capital de 120 millions de dollars, détenu par des opérateurs économiques
africains, Ethiopian Airlines pour 20% et
des institutions ouest-africaines, la Banque
Optimiste, la SPCAR promettait
la compagnie pour 2007. La
mobilisation du capital a été le
principal écueil. Pourtant, son
président en avait l’expérience,
car il l’avait réussi pour la
création d’Ecobank.
ouest-africaine de Développement, la Banque
d’Investissement et de développement de la
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Ecobank... Celles-ci seraient
dans le capital pour permettre à la compagnie
de boucler son capital et devraient céder rapidement leurs parts, apprend-on à Lomé.
La compagnie aérienne Ethiopian Airlines,
l’une des rares au monde à avoir enregistré
un bénéfice substantiel en 2009, malgré la
conjoncture très difficile du transport aérien, qui dispose, par ailleurs, de centres modernes de maintenance et de formation du
personnel navigant et du personnel au sol,
est le partenaire stratégique chargé de gérer
la compagnie. Un contrat de gestion de cinq
ans a été signé à cet effet à Addis-Abeba, le 16
janvier 2009, par le président du conseil d’administration d’ASKY, Gervais Koffi Djondo,
et le directeur exécutif d’Ethiopian Airlines,
Girma Wake. C’est pourquoi, c’est un cadre
de la compagnie éthiopienne, Busera Awel,
qui dirige la nouvelle compagnie. Il compte
près de vingt-cinq ans de carrière, directeur
commercial après avoir été, notamment, directeur des opérations marketing et ventes à
l’international, et directeur régional Golfe,
Allemagne et Europe centrale. Sa nomination
a été entérinée par le conseil d’administration
de la compagnie, le 26 août 2009 à Lomé.
La relève d’Air Afrique.
Dans un premier temps, ASKY va desservir
douze capitales africaines, avant d’entamer
des vols intercontinentaux. Bien que créée sur
fonds entièrement privés, la compagnie n’en
veut pas moins être la compagnie communautaire de l’Afrique de l’Ouest. Elle procède
effectivement d’une décision des deux institutions communautaires de l’Afrique de l’Ouest,
la CEDEAO et l’UEMOA, qui avaient convenu
de « la nécessité de la création diligente d’une
compagnie aérienne régionale, dont le capital
social reste ouvert aussi bien aux compagnies aériennes nationales (et internationales) qu’à tout
autre investisseur privé ».
La Société de promotion d’une compagnie
aérienne régionale (SPCAR) fut crée à cet effet, le 15 septembre 2005, avec pour actionnaires le groupe Ecobank et des opérateurs
privés, la BIDC et la BOAD. Pour la région, il
s’agissait de prendre la relève de la multinationale Air Afrique.
La mission confiée à la SPCAR était, expressément, de « combler le vide laissé par les compagnies défuntes, d’offrir aux Etats de la sousrégion des liaisons régulières fiables et sûres à des
tarifs compétitifs, de contribuer au développement du tourisme intra africain et international
vers l’Afrique ».
Pour ce faire, elle devait spécifiquement
conduire l’étude de faisabilité de la compagnie,
identifier un partenaire stratégique et financier, trouver des investisseurs privés.
Optimiste, la SPCAR promettait la compagnie
pour 2007. La mobilisation du capital a été le
principal écueil. Pourtant, son président en
avait l’expérience, car il l’avait réussi pour la
création d’Ecobank.
Une autre compagnie communautaire devrait
également prendre bientôt son envol. C’est AIR
CEMAC, que le sommet de la Communauté
économique de l’Afrique centrale devait entériner le week-end dernier à Bangui. Les deux
régions, depuis la disparition d’Air Afrique,
de Nigeria Airways, de Ghana Airways, d’Air
Gabon, d’Air Sénégal International, d’Air
Ivoire, de Cameroon Airlines et de petites compagnies privées nationales sous-capitalisées,
ont vu leur ciel monopolisé par les grandes
compagnies internationales (Air France-KLM,
British Airways, Lufthansa, ...), qui prennent
70% du trafic international . Les deux régions
ne pouvaient pas durablement ne pas se préoccuper, outre les désagréments des difficultés
des liaisons aériennes, d’un « secteur qui génère 470 000 emplois en Afrique, avec un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, soit 1,7%
du Produit intérieur brut de l’Afrique », selon
le ministre togolais en charge des Transports,
Comlan Kadjé.
CES
L’aviation africaine à la recherche de solutions
de financement
Il y a environ 730 avions immatriculés en Afrique, avec une moyenne d’âge de 18 ans. C’est la plus vieille flotte du
monde, la plus endettée, qui ne représente pourtant que… 2% de la flotte mondiale.
Par Willy Kamdem, spécialiste des génies
systèmes (spécialité aéronautique)
Le transport aérien africain, qui emploie environ 470 000 personnes, doit faire face à de nombreux problèmes. Outre la grande crise mondiale que subit le secteur et le crédit Crunch qui
y est lié, il y a la fuite des cerveaux, une sécurité
pas toujours aux normes internationales, un
marché relativement pauvre en terme de pouvoir d’achat, une trop faible capitalisation des
compagnies aériennes, un endettement lourd,
un prix du baril à la hausse, une flotte très
âgée (pour ne pas dire la plus âgée du monde)
et qui ne représente pourtant que 2% du parc
mondial. En effet, d’après Lufthansa consulting,
il y a environ 730 avions immatriculés, dont la
moyenne d’âge est de dix-huit ans. Et la liste des
difficultés est encore bien longue…
Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que le
trafic va croître dans les prochaines années, de
l’ordre d’environ 5% en Afrique, soit l’une des
plus fortes progressions !
De nombreux pays ont dérégulé leur marché
et on a vu l’apparition de nouveaux acteurs
du secteur, comme au Nigeria ou au Maroc,
ce qui a eu pour effet de dynamiser le secteur.
Certaines compagnies ont d’ailleurs entamé
un renouvellement de leur flotte, mais non
sans difficultés. Malgré les efforts consentis, la
situation demeure très critique.
Financer le renouvellement de la flotte
Le transport aérien est un secteur nécessitant
de gros moyens techniques, humains et surtout
financiers, car très boulimique en capitaux. Un
des grands défis en Afrique réside dans le renouvellement de la flotte, afin d’optimiser les coûts
d’exploitations. En effet, un avion neuf permet
de réduire la consommation de carburant, car il
est moins gourmand ; ce qui n’est pas du luxe,
vu le prix du brut ces derniers temps. Les coûts
de maintenance sont eux aussi réduits, car plus
l’avion est vieux, plus il coûte cher à entretenir,
du fait qu’il passe plus de temps en centre de
maintenance et aussi des pièces détachées qui
se raréfient. Enfin, cela permet aux compagnies
de se mettre aux normes occidentales, du moins
pour celles qui desservent leurs aéroports, notamment en matière de bruit. Bien sûr, prôner le
renouvellement est plus facile à dire qu’à faire!
Tout d’abord, il faut noter que très peu de banques africaines sont actives dans ce secteur. Les
Etats, eux, n’ont pas toujours les moyens d’aider
leurs transporteurs ou ont d’autres priorités.
A titre d’exemple, le gouvernement japonais a
Aujourd’hui, très peu
d’exploitants aériens africains
peuvent se payer le luxe
d’acquérir des avions neufs. Or,
le renouvellement de la flotte
est capital pour la survie et la
compétitivité d’une compagnie.
donc des coûts moindres.
Malgré l’intervention de certaines agences
de crédits et d’aides à l’exportation, comme
l’EXIM Bank américaine qui accorde des garanties pouvant aller jusqu’à hauteur de 85%
du prix de l’avion, seules une dizaine de compagnies africaines ont pu, jusqu’ici, bénéficier
de ses services depuis le milieu des années 90.
L’âge des appareils est aussi un élément déterminant, car ces actifs pèsent peu dans la balance en termes de garanties lors d’une demande
de financement, du fait de la faible valeur résiduelle, qui baisse année après année.
C’est d’ailleurs un problème central pour le
transport aérien en Afrique, car, en exploitant
un vieil avion (souvent seule catégorie à portée
de bourse), cela génère des coûts d’exploitations plus élevés (comme vu plus haut), d’où
des opérateurs moins compétitifs et des potentiels profits réduits à peau de chagrin. On entre
donc dans une sorte de cercle vicieux.
Un autre point faible en Afrique pour le financement d’avions réside dans le nombre de pays
à avoir ratifié la convention du Cap, en 2001.
Celle-ci accorde des droits et des garanties aux
financiers et autres loueurs d’avions sur leurs
biens mis à disposition d’une compagnie, en
cas de défaillance de celle-ci. Ce qui rassure
les investisseurs et permet de faire baisser les
taux de crédits. Or, à ce jour, ils ne sont que
sept à l’avoir ratifié, à savoir l’Afrique du Sud,
l’Angola, le Cap-Vert, l’Ethiopie, Le Nigeria, le
Sénégal et le Kenya.
l’intention de garantir 7,7 milliards de dollars
de prêts accordés à Japan Airlines par des établissements financiers, afin de soutenir le transporteur dans la période difficile qu’il traverse.
Remarquez aussi, qu’un monocouloir neuf
(type B737NG ou A320) peut coûter au bas mot
plus de 60 millions de dollars, prix catalogue.
Les banques étrangères, quant à elles, rechignent
souvent à prêter, à cause de l’instabilité des pays
et du fait qu’elles ne sont pas toujours convaincues, à tort ou à raison, de la rentabilité, car les
profits sont souvent minces en transport aérien.
Survivre à la crise
Même les compagnies aux relatives bonnes
performances sont pénalisées, car les banques
financent la plupart du temps en fonction du
« risque pays » qui, comme chacun sait, n’ont
pas un très bon rating sur le continent. C’est
le cas d’Ethiopian Airlines, qui aimerait qu’on
lui applique davantage des taux en fonction de
son bon historique crédit et de ses performances, et non du risque pays. Si tel était le cas, elle
aurait des financements à de meilleurs taux et
Aujourd’hui, très peu d’exploitants aériens
africains peuvent se payer le luxe d’acquérir
des avions neufs. Or, le renouvellement de la
flotte est capital pour la survie et la compétitivité d’une compagnie. Il y a beaucoup trop
de transporteurs financièrement faibles et incapables de faire face à ces nouveaux défis qui
se dressent. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard
si maintenant les grands majors européens, à
l’instar d’Air France-KLM, Lufthansa, British
Airways dominent le marché africain.
Risque pays
Sur le continent, seules quelques compagnies,
comme South African, Egyptair, Ethiopian,
Kenya Airways, Royal Air Maroc et quelques
autres ont les reins relativement solides et sont
les plus à même d’opérer ces changements et à
survivre à la terrible crise qui touche le secteur.
Certaines ont même intégré des alliances internationales, à l’instar de Kenya Airways avec
Skyteam en 2007, ou South African et Egyptair
avec Star Alliance, afin d’améliorer davantage
leur compétitivité et leur réseau.
Quant aux autres, malheureusement majoritaires, elles sont condamnées au mieux à vivoter, si
elles ont de la chance. Structurellement défaillantes du fait d’une trop faible capitalisation, d’une
flotte vieillissante, d’une dette souvent colossale,
isolées dans des marchés trop étroits, elles ont
très peu de chancees d’obtenir des financements
pour le renouvellement de leur flotte et faire les
restructurations nécessaires à leur survie.
La consolidation du secteur
En clair, la consolidation du secteur est peutêtre le salut du transport aérien africain. Ce
qui a marché ailleurs peut marcher sur le
continent. Les compagnies aériennes africaines doivent opérer à une plus grande échelle.
Il leur faut à tout prix réduire les coûts, mutualiser certains postes de dépenses, améliorer
les taux de remplissage, tout en augmentant le
réseau de desserte.
Il faudrait également un plus grand nombre de
pays ratifiant la convention du Cap, pour faciliter l’accès au crédit et l’acquisition du matériel aéronautique par les opérateurs.
Les pays disposant d’une bourse de valeurs
devraient améliorer davantage ces mécanismes, afin de permettre aux investisseurs privés
locaux, disposant pourtant de beaucoup de liquidités, d’investir dans le secteur.
Enfin, il faudrait une gestion irréprochable et
une communication en continu avec les institutions financières, afin qu’elles puissent
avoir une information fiable sur l’activité et de
moins appréhender de travailler avec les compagnies aériennes africaines.
18
E co n om i e et P ol i t i q u e
Economie - politique
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Afrique subsaharienne
Le FMI prévoit une
croissance de 4% en 2010
En bref -
La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre les 4% en 2010, selon les prévisions du
Fonds monétaire international (FMI). Cette reprise permettra aux pays de la région d’accélérer leurs efforts « pour
atteindre les objectifs du développement millénaire ». La
croissance dans l’Afrique subsaharienne a varié de 6 à 7%
entre 2000 et 2007, puis a ralenti en 2008 avec l’avènement
de la crise alimentaire sur le continent et la crise financière
mondiale.
Algérie
Vers l’interdiction de l’importation de 1141 produits de la zone
arabe
Le gouvernement algérien veut
réviser certaines clauses d’admission au sein de la zone arabe de
libre-échange (ZALE), par l’introduction d’une liste de 1141 produits que l’Algérie veut interdire
d’importation. Une « liste négative » devrait être discutée lors de
la prochaine session du Conseil
économique et social (CES) de
la ligue Arabe, qui se tiendra en
septembre 2010. La liste a été établie par la Chambre algérienne de
Commerce et d’Industrie (CACI)
et approuvée par le Premier
ministère.
Selon
Redouane
Allili, conseiller du ministre du
Commerce pour les questions de
coopération, cette liste comprend
plusieurs catégories de produits
que « l’Algérie veut interdire à
l’importation de cette zone pour
une durée de 3 à 4 années ». Il
s’agit des produits des filières
« prioritaires » que l’Algérie veut
protéger pour une durée déterminée, comme l’industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le
textile, les papiers et cartons et les
produits électroménagers.
Le parti islamiste Ennahda propose un projet de loi interdisant
des bases étrangères
Un avant-projet de loi, proposé
par le groupe parlementaire du
parti islamiste Ennahda et relatif
à « l’interdiction des bases militaires étrangères et des bureaux des
services secrets sur le sol algérien »,
a été débattu la semaine dernière
Angola
La réforme de la
Constitution avancée à fin
janvier au lieu de mars
par l’une des commissions parlementaires de l’APN. Cependant,
aucune décision précise n’a été
prise durant sa discussion en
plénière. Le bureau de l’Assemblée a reporté la présentation du
projet pour approbation. Le texte,
composé de 22 articles, interdit
l’échange d’informations entre
les pays, ainsi que les manœuvres
militaires conjointes entre l’armée
algérienne et les autres armées.
1237 entreprises ont fermé au
premier semestre 2009
Quelque 1237 entreprises ont
cessé leurs activités et ont été radiées, du répertoire des entreprises durant le 1er semestre 2009.
Par ailleurs, selon de récentes
statistiques de l’Office national
des statistiques (ONS), 2376 entreprises ont été créées durant la
même période, ce qui représente
une baisse de 30% par rapport à
la même période de 2008. Près de
la moitié des entreprises créées
(49%, soit 1164) appartiennent
au secteur commercial, alors que
335 (14,10%) sont dans l’immobilier, 294 (12,37%) dans le BTP
et 267 (11,24%) dans les industries manufacturières.
L’ambassadeur américain
convoqué au MAE
L’ambassadeur des Etats-Unis
d’Amérique à Alger a été convoqué au Ministère des affaires
étrangères, où il a été reçu par le
ministre Mourad Medelci, qui
lui a exprimé les « vives protestations » du gouvernement algérien
suite à la décision des autorités
américaines d’inclure les ressortissants algériens dans une liste
de pays dont les nationaux seront
soumis à des mesures spécifiques
de contrôle vers ou à partir des
points d’entrée aériens américains. L’Algérie juge cette mesure
« malencontreuse, injustifiée et
discriminatoire ».
Bénin
La Belgique promet 250 millions
d’euros d’aide pour 2010
La Coopération technique belge
(CTB) promet d’augmenter l’aide
financière accordée au Bénin à 250
millions d’euros en 2010, contre
217 millions d’euros en 2008.
Plusieurs projets ont été financés
par la CTB dans les secteurs de la
santé, l’agriculture, la formation
professionnelle et la décentralisation de l’administration.
La BOAD accorde 4 milliards
FCFA pour l’assainissement de
la ville de Porto-Novo
Pour le financement partiel du
projet de pavage des rues et de
l’assainissement, la ville de PortoNovo a bénéficié d’un prêt de 4
milliards FCFA de la part de la
Banque ouest-africaine de développement (BOAD). « Le projet
vise à remédier au problème de
mobilité des populations de la
ville de Porto Novo et à apporter
une réponse au problème d’assainissement précaire de certains
quartiers, une des causes des inondations que subissent les populations après chaque pluie », selon
le communiqué de l’institution
bancaire. Il est question également de la construction d’un collecteur primaire de drainage des
eaux pluviales.
La nouvelle Constitution de l’Angola sera adoptée au courant de la semaine prochaine, au lieu de mars prochain. Le
nouveau texte devrait être plus favorable au président José
Eduardo Dos Santos, au pouvoir depuis trois décennies. La
réforme constitutionnelle prévoit la création d’un poste de
vice-président à la place d’un Premier ministre. Le chef de
l’Etat pourra aussi prolonger son mandat sans passer par
le suffrage universel, puisque la future Constitution octroie
la magistrature suprême au chef de file du parti majoritaire. Le parti de l’UNITA a obtenu 82% des voix lors des
dernières législatives.
Burkina Faso
Un nouveau système de passation des marchés publics
De nouvelles dispositions ont été
introduites par le gouvernement
pour garantir la transparence
et la rigueur dans l’attribution
des marchés publics au Burkina
Faso. Ces mesures ont été prises
pour s’adapter aux directives de
l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ainsi, l’Autorité
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Côte d’Ivoire
Des centaines de milliers
de noms rayés des listes
électorales
Plusieurs centaines de milliers de noms ont été rayés des listes électorales par le Premier ministre ivoirien, Guillaume
Soro, après une plainte du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo,
qui a accusé la Commission électorale indépendante (CEI)
de négligences dans le traitement de 429 000 dossiers litigieux. La Commission d’arbitrage, dirigée par Guillaume
Soro, membre de l’ex-mouvement rebelle des Forces nouvelles, a décidé de rayer ces noms « parce que la CEI n’a
pas suivi la procédure préalablement établie ». Aucune date
précise n’a été arrêtée pour les élections présidentielles et
législatives prévues fin février.
de régulation des marchés publics
(ARMP) est appelée à mettre en
place un Système d’information intégré des marchés publics
(SIMP) pour le traitement et
la transmission des dossiers de
soumissions. La nouvelle réglementation consacre également
le recours à la procédure d’appel
à concurrence ouverte pour l’acquisition des biens et services. Il
est également prévu la création,
auprès des ministères et dans les
treize régions du pays, de cellules
de suivi des marchés publics. Ces
entités peuvent émettre un avis
définitif sur les projets qui leur
sont soumis.
Le Fonds Abu Dhabi accorde
5 milliards FCFA pour le barrage de Samendén
Le Fonds Abu Dhabi pour le développement (FADD) a accordé
un prêt de 5 milliards FCFA au
Burkina Faso, pour le financement
partiel du projet de construction du barrage de Samendéni.
Remboursable en quinze ans, le
crédit est assorti d’un différé de
cinq ans. La première phase du
projet, consacrée à la réalisation
du barrage, à la construction de la
centrale hydroélectrique et au financement des études techniques,
coûtera 119 millions d’euros.
Le Millénium challenge accorde
1,6 milliard FCFA pour les routes et l’agriculture
Une enveloppe de 1,6 milliard
FCFA a été accordée par le programme du Millenium challenge
account du gouvernement américain au profit du Burkina Faso,
pour les secteurs routier et agricole. Le Ministère de l’agriculture recevra un montant de 1,386
milliard FCFA pour atteindre ses
objectifs d’intensification et de
diversification des productions
agricoles et d’intégration des
productions pastorales et halieutiques dans le bassin de la Comoé
et de la Boucle du Mouhoun. Le
reste du montant, 308,9 millions
FCFA, ira aux projets de désenclavement, à travers le bitumage de
271 km de routes principales et
151 km de pistes rurales dans les
zones à forte potentialité agricole
et pastorale.
La croissance devrait s’accélérer,
pour atteindre 4,2% en 2010,
selon le FMI
La croissance économique du
Burkina Faso devrait atteindre
4,2% en 2010, contre environ
3,1% en 2009, selon une estimation du Fonds monétaire international (FMI).
Congo RDC
Le gouvernement accorde une
subvention de 20 millions $
pour la MIBA
Une subvention de 20 millions
de dollars a été accordée par le
gouvernement de la République
démocratique du Congo (RDC),
pour financer la relance des ac-
tivités de la société minière de
Bakwanga (Miba), spécialisée
dans la production du diamant.
Cette subvention est la concrétisation d’une promesse faite par le
président Joseph Kabila Kabange
lors de son déplacement à Mbuji
Mayi, en novembre dernier. Cette
enveloppe permettra de payer
les arriérés de salaires des travailleurs de la société et relancer
la production. Le montant global
nécessaire pour la relance des activités de la Miba est estimé à 120
millions de dollars.
La France accorde 400 000 euros
pour les réfugiés de la RDC au
nord de Brazzaville
Un montant de 400 000 euros
(environ 262 millions FCFA) a
été attribué par le gouvernement
français, pour aider les réfugiés
de la République démocratique
du Congo (RDC) dans la province de la Likouala, au nord
de Brazzaville. Paris attribuera
200 000 euros au Programme
alimentaire mondial (PAM) dans
le cadre de l’aide alimentaire
d’urgence. L’autre moitié sera remise à l’association ACTED, qui
distribuera à quelque 9000 réfugiés dans la localité de Bétou des
kits comprenant des bâches, des
moustiquaires et des ustensiles
domestiques. Selon l’Ambassade
de France au Congo « après un
examen détaillé des besoins par le
ministre, avec les représentants des
administrations concernées, des
organisations internationales et
des organisations non gouvernementales, il a été décidé que l’aide
française serait triplée ».
Côte d’Ivoire
Le Premier ministre appelle à la
sérénité
Le Premier ministre, Guillaume
Soro, a appelé les Ivoiriens en
général et les partis politiques en
particulier à « calmer le jeu » et ne
pas provoquer un « nouveau regain de tension dans le pays ». « Je
demande aux Ivoiriens et aux partis politiques de calmer le jeu. Nous
avons fait un travail important depuis des années et je pense que nous
sommes au bout du tunnel. Ce
n’est pas nécessaire de créer à nouveau un regain de tension dans le
pays » s’est-il exprimé, lors d’une
réunion du personnel chargé du
processus électoral.
Une campagne de sensibilisation pour des élections « sans
violence armée »
Une campagne de sensibilisation pour « des élections sans
violence armée » a été lancée par
la Commission nationale ivoirienne de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des
armes légères et de petit calibre
(ComNat-CI). Cette initiative
s’étalera tout au long de la période pré-électorale. Elle « revêt
pour la Côte d’Ivoire une importance capitale pour une sortie de
crise apaisée » a déclaré le général
Désiré Adjoussou, président du
Comité. Une série de rencontres
d’information et de sensibilisation sont prévues dans les zones
cibles, en particulier à Bouaké,
Guiglo-Man,
Yamoussoukro,
Bondoukou et Abidjan. Sont
particulièrement visés par cette
campagne, les ex-combattants
des groupes d’auto-défense, des
leaders communautaires et les
professionnels des médias.
Egypte
Les importations de blé devraient dépasser 6 milliards LE
Les importations de blé durant la
première moitié de 2010 devraient
atteindre les 3 millions de tonnes,
pour un montant de 6 milliards
LE. Les experts soulignent l’importance de combler l’écart entre
la consommation et la production locale de blé, en augmentant
les surfaces. Selon Hashem Ragab,
conseiller auprès du ministre du
Commerce, le gouvernement a
consacré 4,7 milliards LE de subventions pour le blé.
L’inflation stable à 13,2% en
milieu urbain
Le taux d’inflation des prix à la
consommation en milieu urbain,
durant l’ensemble de l’année
2009, a été stable à 13,2%, soit
moins que la plupart des attentes des analystes. Selon l’Agence
nationale des statistiques, l’inflation urbaine avait légèrement
augmentée en décembre, pour
atteindre 13,28%. « Nous sommes
surpris par la stabilité de l’inflation
annuelle, étant donné les signes visibles de l’accélération des prix alimentaires en décembre, à l’approche des fêtes religieuses », affirment
plusieurs analystes de Beltone
Financial, qui avaient prévu une
inflation comprise entre 15 et
15,5%.
Ethiopie
Le volume des échanges avec la
Chine sera porté à 3 milliards $
dans six ans
Un accord a été signé entre
l’Ethiopie et la Chine pour porter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à 3
milliards de dollars, au cours des
six prochaines années. Cet accord
intervient dans le cadre d’une
nouvelle initiative chinoise visant
à renforcer la coopération avec
l’Ethiopie, où les investissements
directs chinois ont atteint 1,5 milliard de dollars. L’accord concerne
plus de 95% des exportations de
l’Ethiopie vers la Chine. Selon le
ministre éthiopien du Commerce
et de l’Industrie, Girma Birru,
« les échanges commerciaux entre
les deux pays connaissent une croissance de 35,6% par an en moyenne,
en particulier au cours des huit dernières années ». Un millier de projets chinois sont prévus durant les
six prochaines années.
La Chine accorde une aide de
32 millions de dollars
La Chine a accordé une aide de
32,5 millions de dollars, dans le
cadre de la nouvelle initiative des
deux pays pour renforcer leur
coopération économique et commerciale. Un montant de 7,3 millions de dollars sera utilisé dans
des projets qui seront définis d’un
commun accord. Les 25,2 millions de dollars restants serviront
à l’achat de véhicules et d’équipements de balayage électronique pour les postes de contrôle
import-export.
Guinée
Des pourparlers pour le réajustement des prix des produits
pétroliers
Des pourparlers ont été entamés
entre le gouvernement guinéen
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
19
Economie - politique
Les exportations algériennes peinent sur la
destination africaine
L’Afrique ne pèse que 1% du volume global des exportations de l’Algérie, qui peine à s’orienter vers le Sud, en dépit
d’un potentiel important et des marques d’intérêts des importateurs africains.
Par Zohir Bouzid, Alger
Le volume des exportations algériennes vers
l’Afrique n’est que de 835 millions de dollars.
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et
le continent noir ne dépassent pas les 1,694
milliard de dollars, soit 1% seulement du volume global des échanges extérieurs du pays.
Ce sont là les chiffres officiels communiqués
par le Ministère du commerce algérien. Le
premier responsable de ce département, El
Hachemi Djaâboub, affirme que « ces chiffres
sont en deçà des attentes de l’Algérie et de ses
partenaires africains ».
Mohamed Benini, président de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur
« Apparemment, le pétrole
nous a noyés, il n’y a qu’à
voir nos voisins immédiats,
le Maroc et la Tunisie, qui,
eux, ressentent le besoin
d’exporter plus que nous »
dit M. Benslim.
(ALGEX, organisme public) estime, quant à
lui, que l’Algérie n’a pas fait suffisamment
d’efforts pour diriger ses exportations vers
le Sud. « La priorité de ces dernières années
était d’aller vers les marchés traditionnels
comme l’Europe du Sud, dont nous sommes
assez fortement dépendants à l’import comme
à l’export » regrette M. Bennini. « L’Algérie
est en projection d’accroissement de ces zones
de libre-échange, comme celles avec l’Union
européenne et avec les pays arabes. Nous devrions faire de même avec les pays frontaliers,
où la logistique de transport est moins contraignante, notamment en concluant des accords
préférentiels avec ces pays-là », ajoute-t-il.
Certains exportateurs algériens, eux, n’ont
pas attendu la signature de ces accords pour
aller à la conquête des marchés du Sud. « Ces
dernières années, on constate que nos exportateurs se redéployent sur les marchés africains,
notamment en Mauritanie, au Niger, en Lybie
ou autres… », assure Djillali Tariket, président directeur général de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (Cagex).
Des coûts de transport dissuasifs
M. Tariket précise cependant que beaucoup
de pays africains présentent encore un risque en matière de capacités de paiement.
« Il se trouve que les importateurs de certains
pays d’Afrique subsaharienne ne sont pas en
mesure de présenter les preuves de solvabilité
en matière de crédits bancaires », indique le
PDG de la Cagex. Malgré cela, ces marchés
doivent, selon lui, être fidélisés pour des raisons de proximité.
Pour ce faire, des difficultés doivent être surmontées, surtout celles liées à la logistique.
est énorme. Idem pour le fret tunisien, qui
présente des prix plus compétitifs alors que
l’Algérie est plus proche, théoriquement, du
Cameroun » , s’interroge Ali Bey Naceri.
Noyés par le pétrole !
Mohamed Benini, président de l’Agence nationale de
promotion du commerce extérieur (ALGEX).
Ali Bey Naceri, consultant en exportation,
qui revient d’une exposition algérienne à
Douala, au Cameroun, note qu’il y a eu un
« vif intérêt » des industriels et importateurs
camerounais pour les produits algériens.
« Les produits algériens ont connu un grand
succès sur place », indique-t-il. Le Cameroun
fait partie de la Cemac, Communauté économique des marchés de l’Afrique centrale,
qui représente d’importantes opportunités
pour les exportateurs algériens. Mais, l’environnement logistique ne permet pas d’avoir
des prix compétitifs, parce qu’il n’y a pas de
liaisons maritimes directes entre l’Algérie et
la majorité des pays africains détenteurs de
ports. « Pour aller à Douala, le fret égyptien
est inférieur de 28% au fret algérien, ce qui
En plus de l’Afrique centrale, l’Afrique de
l’Ouest est aussi un prolongement naturel
du marché algérien des exportations. Les
produits industriels made in Algeria pourraient trouver leur place dans les huit pays
de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine).
La force des produits manufacturés algériens
pourrait se trouver dans le rapport qualité-prix. « D’après des études de marché que
nous avons réalisé, les produits qui ont moins
d’exigences normatives ont de grandes chances
de trouver acquéreur dans les pays d’Afrique
subsaharienne » déclare Marc Martinant,
chef du projet Optimexport, qui porte sur
« le renforcement des capacités exportatrices
des PME algériennes ». Un projet cofinancé
par l’Algérie et l’Agence française de développement (AFD).
Zohir Benslim, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal),
n’est pas très optimiste quant au développement des exportations algériennes vers leur
marché de prédilection. « Apparemment, le
pétrole nous a noyés, il n’y a qu’à voir nos voisins immédiats, le Maroc et la Tunisie, qui,
eux, ressentent le besoin d’exporter plus que
nous » dit M. Benslim.
La CAN 2010 poursuivie par la malédiction
de Cabinda
La compétition a sauvé sa peau après la terrible embuscade du 11 janvier. Mais elle n’a jamais réussi à retrouver
l’allant d’une grande fête. La faute au FLEC bien sûr. Mais pas seulement.
Par Ihsane El Kadi, Alger
Les autorités angolaises ont peu de chances de
faire de la CAN 2010 « le pari gagnant » espéré.
Rien, « ni sur les terrains, ni dans l’ambiance en
ville », n’a pu sauver le tournoi le plus couru du
sport continental de son drame originel. Les
comptes rendus de la presse spécialisée africaine
ont eu beau remettre l’enjeu sportif en avant,
« le fantôme de Cabinda plane sur la CAN » reconnait un journaliste d’Algérie, un pays qui
s’est modérément passionné pour l’évènement.
L’embuscade dont a été victime la délégation
togolaise le 8 janvier dernier, à son entrée dans
l’enclave de Cabinda – deux morts, deux blessés
graves et huit blessés légers –, aurait pu provoquer l’annulation légitime de la compétition.
Seul le Togo s’est finalement retiré, non sans
avoir subi de fortes pressions des organisateurs
pour ne pas « gâcher la fête ». La première semaine de la compétition a été masquée par l’échan-
ge d’accusations. « Le président Dos Santos était
dans son rôle d’insister pour montrer la CAN angolaise dans l’enclave de Cabinda. C’est la CAF
(Confédération africaine de football) qui aurait
du être plus regardante sur les conditions de sécurité. La faction du FLEC de Rodrigues Mingas
n’a jamais renoncé aux armes. Même si personne
ne pensait qu’elle s’en prendrait directement à un
bus de joueurs, il fallait intégrer le risque Cabinda,
comme un risque sérieux » estime un diplomate
sur une radio africaine.
La CAN la plus chère de l’histoire
Sur place, peu de raisons d’oublier la malédiction de Cabinda. Les journalistes ont découvert « la CAN la plus onéreuse de l’histoire ».
Hébergement, transports, restauration, tout est
plus cher qu’ailleurs sur le continent. Les budgets des rédactions se sont vite taris. « Si le Mali
ne participe pas au second tour, nous n’aurons rien
raté. Nous ne pouvons plus rester en Angola au-de-
« Un repas avec de l’eau plate et sans
dessert coûte 50 dollars. Une nuit dans
un hôtel moyen du centre-ville revient
à 300 dollars et les tarifs des courses
en taxi sont astronomiques » raconte
un confrère tunisien.
là du premier tour. Pas assez d’argent », explique
un journaliste sportif malien. « Un repas avec de
l’eau plate et sans dessert coûte 50 dollars. Une
nuit dans un hôtel moyen du centre-ville revient
à 300 dollars et les tarifs des courses en taxi sont
astronomiques » raconte son confrère tunisien.
Les supporters des nations engagées ont anticipé
la situation. Ils se sont peu déplacés en Angola.
Les prix proposés par les tour-operateurs étaient
inabordables. Air Algérie a prévu dix vols spéciaux de supporters algériens vers Luanda. Un
vol aura suffit. A 180 000 dinars (environ 1800
euros) la formule complète vol-séjour-billets,
pour seulement les huit jours du premier tour,
les candidats au voyage – ils étaient 12 000 à
Khartoum en novembre pour le match barrage
contre l’Egypte – ont vite disparu. Le manque de
ferveur dans les tribunes a déteint sur les matchs.
Seules les rencontres du pays organisateur ont
affiché complet. Et Algérie-Malawi, le 11 janvier,
s’est joué devant un stade vide, il est vrai par 36°
à l’ombre. L’absence de l’Afrique du Sud et de
la RDC – deux nations populaires et voisines –
a aggravé le trait d’une CAN peu enthousiasmante dans les gradins. Autre tâche noire pour
les organisateurs, l’état désastreux de la pelouse
du Stade du 11 novembre de Luanda, l’enceinte
principale de la CAN, « un champ de sable avec
des ilots d’herbes » selon la formule d’un consultant européen. La canicule et le taux d’humidité
élevé ont empêché aussi le spectacle de s’élever à
des sommets. Mais cela, au moins, personne ne
le mettra au passif du pays hôte.
La CAN 2010 en accoucheuse de réformes
A défaut de laisser un souvenir sportif impérissable, cette CAN un peu maudite de 2010 mar-
que un tournant dans le modèle économique
de la compétition. Jusque-là, la CAF défendait
la périodicité d’une phase finale tous les deux
ans. Argument de résistance : « L’organisation de
la CAN donne un coup de fouet aux infrastructures du football sur le continent. Il y a de nombreux
pays africains qui ne peuvent construire des stades
qu’à la faveur d’un tel évènement », explique un
ancien membre du bureau fédéral de la CAF.
C’est vrai pour l’Angola, qui a fait un gros effort
pour ce rendez-vous, mais qui aurait pu le faire
aussi sans la CAN. L’argument a tendance, en
effet, à tomber à plat ces dernières années, où
les pays organisateurs sont déjà bien dotés en
équipements sportifs, Afrique du Sud (1996),
Nigéria-Ghana (2000), Tunisie (2004), Egypte
(2006). Seuls le Burkina Faso (1998) et le Mali
(2002) peuvent se prévaloir d’un vrai coup de
pouce, en recevant l’évènement sportif phare
du continent. Le Gabon et la Libye, les deux
prochains organisateurs, confirment le mouvement. La CAN prend le chemin de la Coupe du
Monde et des Jeux olympiques. Elle va surtout
chez des pays riches. Faut-il alors la maintenir
tous les deux ans, avec le risque de se retrouver
dans un autre Cabinda ? Les télévisions qui en
ont acquis les droits d’images exclusifs l’exigent.
C’est elles qui décident. La CAF a tenté de reprendre la main après le désastre du 11 janvier.
Mais sur un autre terrain. La CAN ne devrait
plus se jouer la même année que la coupe du
monde. Ce sont surtout les stars africaines d’Europe qui rechignent à se mobiliser deux fois la
même année avec leurs sélections nationales. Le
président Khadafi a été sollicité pour accueillir
« sa CAN » non plus en 2014, mais en 2013.
Economie - politique
Mali
Nigeria
29 milliards FCFA pour
la connexion au réseau
électrique ivoirien
La Haute cour de justice
installe le vice-président
Goodluck Jonathan
La première phase des travaux d’interconnexion du sud du
Mali et de la région de Ségou (230 km au nord de Bamako)
au réseau électrique de la Côte d’Ivoire coûtera au total 29
milliards FCFA, financés par l’Inde et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Les marchés ont été attribués à des sociétés indiennes : Angélique
International Ltd Corp., KEC International Ltd et Mohan
Energy Corporation PVT Ltd. La première phase portera
sur la réalisation de lignes haute tension et de postes de
transformation. Le montant global du projet est de 75 milliards de FCFA, dont la majeure partie (50 milliards FCFA)
sera financée par le gouvernement indien. Les travaux
s’étaleront sur cinq années.
et les sociétés pétrolières pour
réajuster les prix des produits pétroliers, afin de juguler la crise liée
au manque récurrent d’essence
dans le pays. Selon le ministre
du Commerce, de l’Industrie et
des PME, le colonel Korka Diallo,
l’Etat guinéen a injecté 60 milliards de francs guinéens (environ
10 millions de dollars) en quelques mois pour subventionner
les produits pétroliers, afin d’alléger les prix au consommateur.
Le litre d’essence subventionné
coûte 4500 francs guinéens. Les
trafiquants profitent de cette subvention et exportent du carburant
vers plusieurs pays voisins, où les
prix à la pompe sont plus élevés
qu’en Guinée.
En bref -
E co n om i e et P ol i t i q u e
20
Madagascar
Vers l’adoption d’un nouveau
code pétrolier
Un nouveau code pétrolier sera
adopté en 2010 par Madagascar.
« La priorité est d’avoir un code
plus attractif pour attirer les investisseurs dans le domaine pétrolier »,
selon une source au Ministère des
mines et des hydrocarbures. Seize
opérateurs étrangers interviennent actuellement dans le secteur
pétrolier. Parmi les autres points
de la réforme prévue dans le secteur, figurent le renforcement du
contrôle des exploitations minières, et la mise en place des bureaux
d’achats de produits miniers.
Malawi
L’Inde accorde un don de
5 millions $
Un don de 5 millions de dollars a
été accordé par l’Inde pour financer des projets dans les secteurs
de l’agriculture, de la santé et de
l’éducation au Malawi. Un million
de dollars iront aux victimes du
séisme qui a frappé la partie nord
du pays, en décembre dernier.
Signature de plusieurs accords
avec l’Inde
Quatre accords ont été signés entre le Malawi et l’Inde, portant sur
la coopération dans les domaines
de l’agriculture, de l’exploitation des ressources minérales,
du développement des petites
et moyennes entreprises, et des
consultations de leurs services de
santé et des affaires étrangères.
L’Inde s’engage à soutenir les efforts du développement dans les
neuf secteurs prioritaires définis
par le gouvernement du Malawi
pour les cinq prochaines années.
« Nous travaillerons ensemble pour
veiller à ce que les intérêts essentiels de pays en développement
comme le Malawi soient protégés et
qu’aucune barrière ne limite leurs
ambitions de développement », a
déclaré le vice-président indien,
Shri M. Hamid Ansari, qui effectuait une visite à Lilongwe.
Maroc
L’économie devrait croître de
4,1% cette année
La croissance économique du
Maroc va ralentir à 4,1% cette
année, contre 5% en 2009, en
raison d’une faible expansion du
secteur agricole et d’une baisse
de la demande pour les exportations. Selon le Haut Commissaire
à la Planification (HCP), Ahmed
Lahlimi Alami, la croissance des
branches d’activité non agricoles
augmentera de 5,9%, comparativement à 1,6% en 2009, tandis
que la production agricole augmentera de 5,3%, contre 26,2%
l’année dernière. Les prévisions
du HCP sont basées sur un prix
Mauritanie
Des responsables de
sociétés d’aviation civile
arrêtés
La gendarmerie a procédé à l’arrestation du directeur
de la société privée Aviation Services of Mauritania
(ASM), Abdallah Ould Brahim, et du directeur du transport aérien de l’Agence nationale de l’aviation civile de
Mauritanie (ANAC), Bâ Ciré, dans le cadre d’une enquête portant sur la délivrance d’autorisations illégales de
survol et d’atterrissage. Cette opération intervient suite
à une plainte contre l’ASM, déposée par l’Agence pour
la sécurité de la navigation aérienne (ASECNA), dont la
Mauritanie est membre. L’ASCENA estime que ASM n’est
qu’un intermédiaire dans les services de navigation aérienne et n’a donc aucune prérogative pour délivrer des
autorisations. La plainte a été déclenchée à la suite d’une
note émise le 6 janvier 2010 par l’ANAC à l’ensemble les
opérateurs de l’aviation civile, aux différents services de
sécurité et aux douanes, qui stipule que ASM « est habilité
à représenter des sociétés de transport aérien régulier et non
régulier pour toutes prestations de services aériens, notamment des survols et des atterrissages ».
Le vice-président Goodluck Jonathan devrait assurer l’intérim du pouvoir, en attendant le retour du président Umaru
Musa Yar’Adua d’un séjour médical en Arabie Saoudite.
C’est ce qu’a décidé la Haute cour de justice d’Abuja, qui
a demandé au Juge en chef du Nigeria d’installer officiellement Jonathan. Cette décision intervient suite à une
action intentée par l’avocat Christopher Onwuekwe, qui
considère qu’il y a vacance du pouvoir à partir du moment
où Yar’Adua n’a pas remis officiellement le pouvoir au
vice-président et n’a rien notifié à l’Assemblée nationale.
Yar’Adua est absent du pays depuis plus de 50 jours.
Le président Umaru
Yar’Adua rompt le silence
Le président du Nigéria, Umaru Yar’Adua, a finalement
rompu un silence de plus de deux mois, en s’adressant à la
population le 12 janvier dernier. Il a tenu à rassurer sur son
état de santé après avoir été hospitalisé en Arabie Saoudite
pour un problème cardiaque. Ce silence prolongé, qui a
laissé libre place à la rumeur, a poussé l’opposition à organiser une manifestation à Abuja pour exiger des explications.
« Pour le moment je suis sous traitement, et je m’améliore
de plus en plus. J’espère qu’il y aura très bientôt des progrès
considérables, qui me permettront de rentrer chez nous », a
déclaré par téléphone le président Yar’Adua à la radio BBC.
« Je voudrais, à ce stade, remercier tous les Nigérians pour
leurs prières », s’est-il exprimé avec une voix faible.
moyen du pétrole de 76,5 dollars
le baril en 2010 et une production céréalière de 70 millions de
quintaux, contre 102 millions
de quintaux en 2009. L’inflation
devrait s’accélérer, pour atteindre 2,3%, contre 1% en 2009. Le
Fonds monétaire international
(FMI) prévoit une croissance de
3,2% en 2010.
Mauritanie
L’Italie accorde 3 millions $
pour la sécurité alimentaire
Un montant de 3 millions de dollars a été accordé par l’Italie à la
Mauritanie, pour aider à la sécurité alimentaire dans les provinces
orientales du pays. Etalée sur trois
ans, l’aide italienne permettra aux
régions concernées de bénéficier
d’un appui alimentaire pour lutter contre les effets des années de
sécheresse successives.
Niger
L’ambassadeur d’Algérie veut
plus de soutien de la communauté internationale
L’ambassadeur d’Algérie au
Niger, Hamid Boukrif, estime
que la communauté internationale devrait continuer à soutenir le Niger. « Le Niger a vécu
une année 2009 particulièrement
dense. Des événements marquants ont été à l’origine d’une
refonte institutionnelle », a-t-il
déclaré à l’occasion de la présentation des vœux de Nouvel
An au Chef de l’Etat nigérien,
Mamadou Tandja, invitant au
renforcement des investissements « productifs à réaliser
pour accompagner le pays dans
ses efforts soutenus de développement ». Le Niger vit depuis plu-
sieurs mois une crise politique,
après la décision de Tandja de se
maintenir au pouvoir. Ce qui a
valu au pays d’être suspendu de
la CEDEAO et un arrêt des aides
financières non humanitaires de
la part de l’UE et des USA. Pour
Boukrif, « la stabilité politique
(du Niger), le fonctionnement régulier des institutions de l’Etat, la
restauration de la sécurité dans le
nord du pays après une période de
trouble et le dépôt des armes par
la rébellion, sont à mettre à l’actif
du président et de son infatigable
ministre de l’Intérieur ».
Nigeria
Le calendrier des élections de
2011 connu en mars prochain
La Commission électorale nationale indépendante (CENI)
du Nigeria rendra publique, en
mars prochain, le calendrier
des élections générales de 2011.
Selon Maurice Iwu, le président
de la CENI, il est nécessaire
d’annoncer le calendrier dans
les plus brefs délais, pour permettre aux partis politiques de
disposer du temps nécessaire
pour planifier leurs campagnes
et leurs activités internes. La
Commission s’estime même
capable de « mener les élections
cette année, si un tel changement
est légalement possible ».
Des commandos pour surveiller
les vols à destination Etats-Unis
Le Nigeria va créer des commandos anti-terrorisme et déployer
des policiers de l’air sur les vols
vers les Etats-Unis, après la tentative d’attentat avortée le mois dernier, dans un vol de la compagnie
américaine Northwest Airlines en
atterrissage à Detroit, par un res-
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
sortissant nigérian. Un nouveau
projet de loi visant à renforcer
les mesures antiterroristes est
en attente d’approbation par le
Parlement, a déclaré le vice-président Goodluck Jonathan.
Sénégal
Deux commissions pour le développement de la presse
Pour relancer la presse sénégalaise, le ministre de l’Economie
et des Finances, Abdoulaye Diop,
a convenu avec les membres du
Conseil des diffuseurs et éditeurs
de la presse au Sénégal (CDEPS)
de mettre en place deux commissions, l’une portant sur la fiscalité
et l’autre sur le développement de
la presse. Cette rencontre intervient après l’audience accordée
par le président Abdoulaye Wade
aux représentants du CDEPS.
« L’objectif du gouvernement est
de relancer l’entreprise de presse
au Sénégal et de lever les obstacles
à son développement » a déclaré
Diop, assurant que le gouvernement va s’employer à permettre
à la presse « d’assurer son financement de manière autonome ».
Seychelles
Une aide budgétaire de 8
millions d’euros de l’Union
européenne
Une enveloppe de 8 millions
d’euros sera accordée par
l’Union européenne, pour aider
le gouvernement des Seychelles
à renforcer le budget et soutenir les réformes économiques
engagées depuis octobre 2008. Il
s’agit de la première tranche d’un
montant total de 16,5 millions
d’euros que l’UE a promis d’accorder aux Seychelles pour la période 2009-2012, provenant d’un
fonds spécial destiné aux pays en
voie de développement pour les
aider à faire face aux effets de la
crise économique. La somme restante sera versée annuellement, à
hauteur de 2,5 millions d’euros
dans les trois prochaines années
et un million d’euros en forme
d’assistance technique.
Somalie
L’ex-président kenyan Arap Moi
propose sa médiation
L’ancien président kenyan, Daniel
Toroitich Arap Moi, a proposé sa
médiation pour la recherche d’une
solution de paix au conflit interne
qui secoue la Somalie. « Je voudrais aider au retour de la paix en
Somalie. C’est un problème unique
et très complexe qui touche toute la
région. Je ferai de mon mieux pour
aider à la résolution de cette crise »,
a-t-il déclaré en rencontrant l’ancien Premier ministre somalien,
Ali Mohammed Ghedi.
Tchad
Le maire de N’Djamena écroué
pour détournements
Accusé du détournement de 4 milliards FCFA par le biais de sociétés fictives et des surfacturations,
le maire de N’Djamena, Mahamat
Zen Bada, a été arrêté par la police
et présenté devant le procureur,
avant d’être écroué dans la soirée.
Zen Bada est un ancien ministre
de l’Intérieur et responsable de la
police. Quatorze collaborateurs
du maire, dont Lapia Djimtebaye,
ancien ministre et actuellement
secrétaire général de la mairie,
sont également mis en cause dans
cette affaire.
Togo
Faure Gnassingbé candidat à la
présidentielle
Les
2500
délégués
du
Rassemblement
du
peuple
Togolais (RPT), réunis au cours
d’une convention du parti
qui s’est tenue au palais des
Congrès de Lomé, ont investi
l’actuel président togolais, Faure
Gnassingbé, pour être le candidat du parti à l’élection à la
présidentielle du 28 février prochain. Gnassingbé a répondu favorablement à cette demande.
Gnassingbé préside l’hommage national aux victimes de
Cabinda
La cérémonie d’hommage national aux deux Togolais tués le 8 janvier, lors de l’attaque du bus de la
délégation togolaise qui se rendait
à Cabinda pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2010 en
Angola, a été présidée par le Chef
de l’Etat, Faure Gnassingbé, à l’esplanade du Palais des Congrès de
Lomé. Le président a déposé une
gerbe de fleurs sur chaque cercueil
et a décoré, à titre posthume, les
deux victimes. L’oraison funèbre
a été prononcée par Emmanuel
Adébayor, le capitaine de l’équipe
du Togo.
Zambie
Plus de facilités aux agriculteurs pour accéder aux crédits
bancaires
Un projet de loi, dont l’objet est
de faciliter l’accès aux crédits bancaires pour les petits agriculteurs,
sera présenté par le gouvernement zambien au Parlement, lors
de sa prochaine session. Selon
un communiqué du Ministère
de l’agriculture et des coopératives, le texte vise à permettre aux
petits exploitants agricoles d’obtenir des emprunts pour investir
dans l’achat de biens d’équipements et d’intrants nécessaires à
la production.
Zimbabwe
Menace de grève chez les fonctionnaires
L’impasse dans les négociations
salariales entre le gouvernement
du Zimbabwe et le syndicat des
fonctionnaires risque de déboucher sur une grève. Les syndicats de la fonction publique
(représentant les secteurs de
l’administration, de l’éducation
et de la santé) ont fixé un ultimatum de deux semaines pour
répondre aux exigences des travailleurs. Les syndicats considèrent que les offres des hausses
salariales du gouvernement sont
« dérisoires ». « Nous donnons
au gouvernement 14 jours pour
intervenir de manière décisive
sur cette question, qui est une
question d’urgence », déclare un
communiqué des fonctionnaires. Ces derniers réclament un
salaire mensuel minimal de 600
dollars US, ce qui correspond à
« l’indicateur de référence de la
pauvreté, actuellement évalué à
environ 500 dollars ».
Une épidémie d’anthrax à
l’ouest du pays
On signale l’apparition d’une
épidémie d’anthrax (maladie du
charbon) dans plusieurs parties
de l’ouest du Zimbabwe. Il s’agit,
selon les services vétérinaires, de
quatre districts de la province
occidentale de Mashonaland, à
l’ouest de Harare. L’anthrax est
une maladie qui affecte le bétail
durant la saison des pluies, lorsque les jeunes pousses d’herbe
contiennent
des
bactéries,
mais qui peut se transmettre à
l’homme, s’il consomme de la
viande d’un animal malade. Son
déclenchement intervient à un
moment où le Zimbabwe est en
train de reconstituer son cheptel, décimé par la sécheresse. Les
experts craignent une accentuation de l’épidémie d’anthrax
avec les mouvements permanents des animaux.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
21
Economie - politique
Ndiaye Ba, ministre malien du Tourisme : « Le
nord du Mali demeure une zone fréquentable »
Moins d’un mois après l’enlèvement à Ménaka (nord du Mali) du ressortissant français Pierre Karmat, des notes
discordantes se signalent de plus en plus entre le Quai d’Orsay et Bamako. Les Afriques a rencontré Ndiaye Bâ, ministre malien du Tourisme et de l’Habitat. Entretien.
Par Ismael Aidara, Paris
Les Afriques : Monsieur le ministre, suite au
rapt de Pierre Karmat à Ménaka, le 25 novembre dernier, le nord du Mali est inscrit sur la
liste rouge du Ministère français des affaires
étrangères, déconseillant formellement à ses
ressortissants de prendre cette destination, et
même à certains tours opérateurs de ne pas
desservir l’axe Léré-Tombouctou-BouremGao-Assongo. Quelle a été votre réaction en
apprenant la nouvelle ? Ndiaye Ba : C’est avec étonnement que le
gouvernement malien, et les Maliens en général, ont appris que le Quai d’Orsay a formellement – via son site – déconseillé à ses
ressortissants d’emprunter la destination du
nord du Mali et à ceux qui séjournent dans
les régions de Kidal, de Tombouctou et de
Gao, de partir immédiatement pour regagner
Bamako, pour assurer soi-disant leur protection. Nous n’avons rien compris de cette déclaration, faite avec empressement par les
autorités françaises sur le nord du Mali. J’ai
saisi d’abord la hiérarchie de l’Etat et l’en-
Ndiaye Ba : « Je place cette
position des autorités du Quai
d’Orsay dans un contexte
d’inquiétude généralisée et
d’affolement. Tombouctou, Gao,
Kidal ne sont pas des petits
Afghanistan. »
semble de nos amis partenaires qui évoluent
dans ce secteur, pour déterminer la bonne
stratégie avec, à la clé, tous les éléments d’appréciation de cette affaire. Pour nous, l’enlèvement du français Pierre Karmat est un acte
isolé, qui peut se produire partout sur le sol
africain. Je dois préciser que c’est la première
Ndiaye Ba : « Pour nous, l’enlèvement du français
Pierre Karmat est un acte isolé, qui peut se produire
partout sur le sol africain. »
fois que le Mali enregistre sur son territoire
ce type d’opération et que l’Etat a pris toutes
les dispositions qui s’imposent pour élucider
cette affaire. Une commission de crise a été
mise en place aussitôt après le rapt et s’active
à gérer ce dossier. Une enquête est ouverte et
suit son cours.
LA : Selon vous, qu’est-ce qui motive cette
prise de position ferme et inattendue de la
part du Quai d’Orsay ?
NB : Je place cette position des autorités du
Quai d’Orsay dans un contexte d’inquiétude
généralisée et d’affolement. Le nord du Mali
est loin d’être une poudrière à la merci des
terroristes islamistes et autres contrebandiers.
Tombouctou, Gao, Kidal ne sont pas des petits Afghanistan. Je crois que les choses sont
allées trop vite. Nos amis français se devaient
de prendre toutes les informations auprès des
départements maliens concernés afin de voir
quelle attitude adopter. Ces régions du nord
du Mali sont parfaitement en sécurité, avec
le maximum de patrouilles militaires dans la
zone. Il fallait, à priori, privilégier la carte du
dialogue, de la concertation et des échanges
d’informations au durcissement. Nous ne savons pas les motivations réelles de cette attitude prise par le Quai d’Orsay. Sinon, tout ce
que je puis dire, c’est que sur l’affaire Pierre
Karmat, on est en face d’une forte pression, un
acharnement incompréhensible. LA : Aviez-vous engagé des pourparlers avec
les autorités françaises pour ramener les choses à leur juste proportion ? NB : Absolument. Nous avons saisi tous les canaux indiqués pour ramener les autorités du
Quai d’Orsay à revoir leur requête, en mettant
à leur disposition un éventail d’informations
sur le dispositif de sécurité déployé depuis un
certain temps dans ces zones. Nous avons informé le chef d’état-major des Armées françaises de la situation qui prévaut au nord du Mali
à l’heure actuelle. Le nord du Mali, ce n’est pas
seulement Ménaka. Cette zone où s’est produit
l’enlèvement représente une goutte d’eau dans
la mer. Les autres villes du Nord ne doivent pas
être concernées par cette mesure d’interdiction
de séjour des tours operateurs et des ressortissants français dans cette partie hautement
potentielle sur le plan touristique. C’est une
question d’appréciation des éléments d’information de part et d’autre. LA : Ce combat pour sauver le tourisme au
nord du Mali dans lequel vous vous êtes engagé mérite un élan de solidarité gouvernemental. Mais bon nombre d’observateurs
avertis ont déploré le silence de votre collègue des Affaires étrangères, Moctar Ouane ?
NB : Je dirige un département que je considère transversal. Ce qui se passe en réalité
aujourd’hui dans le nord du Mali, n’est pas
seulement le problème du Ministère du tourisme. Nous sommes un département interconnecté avec les autres ministères. La diplomatie est ce qu’elle est. J’ai le soutien du chef de
l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui s’est prononcé clairement sur ce dossier, et de tout le
gouvernement. Nous travaillons dans la même
direction pour une pacification du Nord.
LA : Où en est-on avec les investissements pilotes dans le nord du Mali ?
NB : L’Etat continue de mobiliser d’importants investissements au nord du Mali. Les
bailleurs de fonds nous soutiennent et croient
en l’avenir de ces régions. D’un montant de
13 milliards de FCFA, le Programme intégré
de développement régional de Kidal (PIDRK)
en est une parfaite illustration. C’est toute la
boucle au nord du pays qui va bénéficier de
ces grands programmes d’investissements
(routes, écoles, centres de santé, petites et
moyennes entreprises).
LA : Sur le plan hôtelier, la ville de Bamako
est en chantier. Quels sont, à court terme,
les grands projets à réaliser ?
NB : En dehors du groupe libyen Laïco, dont les
réceptifs hôteliers seront livrés avant septembre 2010, la multinationale hôtelière Radisson
va lancer dès le mois prochain les grands travaux d’extension de Radisson-Mali, avec un
coût d’investissement de plus de 6 milliards
de FCFA. C’est un financement entièrement
mobilisé par l’opérateur privé malien Cesseh
Kome, en joint-venture avec la banque étrangère AfriExim Bank et la Banque Malienne de
Solidarité. A Mopti, nous envisageons, dans
un avenir proche, d’inaugurer le complexe Les
Palmeraies. L’année 2010 sera l’année de la réception des chantiers touristiques au Mali.
Madagascar : l’étrange jeu de Ping et de la France
Face à tous les acteurs du jeu malgache, Rajoelina ne dispose plus que de la neutralité de l’Union africaine et du
soutien de la France.
Par Chérif Elvalide Sèye
Le président de la transition malgache poursuit sa logique unilatérale. Sourd aux condamnations qui se multiplient, il poursuit les
préparatifs des élections législatives. Le 14
janvier dernier, son conseil de gouvernement
a constaté que « le déploiement du matériel
électoral est en cours ». Le vice-Premier ministre de la Haute autorité de transition (HAT)
en charge de l’Intérieur, Cécile Manorohanta,
a, pour sa part, organisé un atelier national à
Ivato pour élaborer, entre autres, les textes sur
la Commission électorale nationale indépendante et le Code électoral.
Divergence entre UA et SADC
La Communauté de développement de l’Afrique australe, réunie en sommet le lendemain
15 janvier, a « rejeté le projet unilatéral du
gouvernement de Madagascar de réorganiser
la transition et de prévoir des élections législatives en mars 2010 ». La SADC maintient en
conséquence la suspension de Madagascar et
« encourage l’ancien président mozambicain,
Joaquim Chissano à poursuivre ses efforts pour
le retour à l’ordre constitutionnel ».
Malgré le langage diplomatique qui sied en
la circonstance, la SADC critique en réalité la position de l’Union africaine, pour
ne pas dire de son président, Jean Ping. Le
Groupe international de contact, réuni à
Addis Abéba le 6 janvier dernier, avait certes
« demandé aux parties malgaches de conclure
rapidement un accord sur tous les aspects de
la transition, sur la base de ce qui a été déjà
convenu dans les Accords de Maputo des 8
et 9 août 2009 et l’Acte additionnel d’Addis
Abéba du 6 novembre 2009, et réaffirmé que
la transition aussi courte que possible, doit
permettre d’organiser, de façon consensuelle
et inclusive, des élections libres, crédibles et
transparentes, susceptibles de contribuer à
une sortie de crise durable. ».
Mais le président de la Commission a pris l’initiative, « sur une base ad hoc, compte tenu de
l’urgence de la situation et de la nécessité de relancer le processus de sortie de crise, d’élaborer et
de présenter aux parties malgaches des solutions
de compromis sur les questions en suspens ».
Le GIC a demandé en conséquence aux parties
malgaches de communiquer à la Commission
de l’UA, dans un délai ne dépassant pas deux
semaines, leurs réactions par rapport aux solu-
tions de compromis qui leur seront soumises
avant le 25 janvier 2010.
Coupable neutralité
Jean Ping se substitue, pour un temps au
moins, au médiateur désigné par la SADC,
Joaquim Chissano, au GIC, tout en renvoyant
dos à dos le président de la Haute autorité de
transition et les trois mouvances, en se contentant d’inviter toutes les parties à respecter les
accords signés, alors même que la rupture du
consensus procède des décisions unilatérales
de Rajoelina.
Tout le contraire du sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, Karl Wycoff, qui
a déclaré dans une interview en date du 15
janvier, « Nous sommes entièrement opposés
aux mesures unilatérales adoptées au cours des
dernières semaines par le régime de facto malgache. De telles actions unilatérales ne feront que
retarder le règlement de la situation politique et
le retour d’un gouvernement constitutionnel. Ce
dont Madagascar a le plus besoin en ce moment
est le retour aux accords de Maputo et d’Addis
Abéba, qui tous deux préconisent un processus
intégratif devant mener à des élections organisées
de consensus, ouvertes, libres et transparentes ».
Cette déclaration doit particulièrement réjouir les leaders des trois mouvances, Albert
Zafy, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana,
qui ont adopté, le 3 janvier dernier, une résolution demandant la même chose, en rappelant « qu’il n’y a aucune alternative possible
que d’appliquer à la lettre les prescriptions claires et impératives de la Charte de Maputo et de
l’Accord additionnel d’Addis Abeba, ainsi que
les actes subséquents signés par les chefs de file
des quatre mouvances, mais dénoncés unilatéralement par M. Andry Rajoelina ».
Soutien français
Finalement, dans ce concert de critiques, hormis la France qui par son silence maintient de
fait son appui à Rajoelina, Jean Ping est bien
seul, et devra sortir ses talents de grand diplomate pour ne pas conforter ceux qui, de plus
en plus nombreux, déplorent le jeu trouble de
l’UA. Les propositions qu’il devra soumettre
avant le 25 janvier sont attendues avec impatience. Il faut espérer qu’en attendant, la situation ne dégénère pas dans la Grande Ile. Les
opposants appellent cette semaine à des manifestations qui pourraient de nouveau déboucher sur des violences.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
Haïti : lenteur des secours pour
une tragédie biblique
Le temps presse à Port-au-Prince. Dans la ville détruite comme un Hiroshima géologique, les vivants côtoient les morts innombrables dans une proximité à chaque instant plus périlleuse. Les
secours peinaient encore, samedi 16 janvier, à s’organiser. Anormalement, alors que le risque de
violences est réel.
Par Sana Harb, Alger
Malgré la violence du choc, les pertes
humaines par dizaines de milliers, la
destruction aux proportions bibliques,
les survivants tentent de s’organiser et
s’emploient à sauver, à mains nues, ceux
qui restent ensevelis sous les décombres.
Plusieurs jours après le séisme d’une puissance rare – sept sur l’échelle de Richter,
soit l’équivalent de l’explosion de 400 000
tonnes de TNT – les secours n’arrivent pas
vraiment aux survivants qui hantent les
ruines d’une cité qui n’existe quasiment
plus. Pourtant, l’émotion, à la hauteur de
la tragédie, a suscité un immense élan de
solidarité à travers le monde. Les Etats,
les ONG et les citoyens de la planète se
sont immédiatement mobilisés et l’aide a
commencé très vite à affluer. Sans atteindre encore ceux qui en ont un besoin vital. Et c’est bien cet étrange situation qui
interpelle la conscience. Nul n’ignore, les
Haïtiens au premier chef, que des dizaines d’avions gros porteurs ont atterri,
tant bien que mal, sur l’aéroport de la
capitale. Des centaines de tonnes d’aide
sont déchargées et attendent d’être distribuées. Les télévisions montrent des images de sauveteurs venus du monde entier,
des médecins sont à pied d’œuvre dans
des hôpitaux de fortune, mais, jusqu’à
samedi soir, aucune distribution d’eau
potable ou de nourriture n’est effectuée.
Les survivants, livrés à la désolation la
plus complète, ne le comprennent pas et
la colère monte.
Insupportable paradoxe
Les scènes de pillage, en fait de lutte pour
la vie, se multiplient, comme si l’on voulait par avance justifier l’arrivée annoncée de dix mille soldats américains pour
garantir la sécurité, condition première
d’une aide efficace. Mais le gros de ces
troupes ne devrait être sur site que lundi
18 janvier. D’ici là, dans l’anarchie croissante, beaucoup de blessés vont mourir,
augmentant la détresse et la désespérance
des Haïtiens. Et, surtout, leur incompréhension. Les vivants se sentent abandonnés de tous ; même les cimetières ferment, dépassés par l’ampleur du carnage.
Qui peut admettre cet insupportable
paradoxe de l’inatteignable disponibilité
des secours ?
Un condensé saisissant
La destruction des infrastructures et l’effondrement complet du peu d’appareil
d’Etat qui existait avant le tremblement
de terre du 12 janvier 2010 expliquent,
partiellement, l’engorgement de stocks
d’eau minérale, de vivres et de médicaments sur les aires de l’aéroport. Haïti est
un condensé saisissant de toutes les misères du monde. Avant cette catastrophe,
ce pays était déjà un espace emblémati-
Ces retards sont
insupportables et
incompréhensibles. Estil si difficile, quand on
dispose d’une telle flotte
d’hélicoptères, de livrer
des secours, disponibles
répétons-le, à des
agonisants ?
que de la pauvreté, de la violence et des
inégalités. Près de 70% de la population
vit avec moins de deux dollars, par jours,
53% avec moins d’un dollar alors que 3%
des habitants contrôlent 90% de l’économie. Le décor de la tragédie est planté,
pour un Etat héroïquement fondé par
des esclaves révoltés qui, subissant longtemps la marginalisation de son puissant
voisin, les Etats-Unis, et de son ancien
colonisateur, la France, a vécu au rythme
d’une dictatures démentielles, d’émeutes
de la faim, de violence endémique et de
catastrophes naturelles.
Les limites du leadership
A la veille de ce terrible 12 janvier, le pays
commençait à peine à effacer les traces
des quatre ouragans qui s’étaient succédés au cours de l’année 2008, ne laissant
derrière eux qu’infrastructures démantelées et agriculture réduite à néant. Les
Haïtiens soufflaient un peu, aucune ca-
tastrophe ne venait ternir 2009. Le répit
a été de courte durée et le réveil tragiquement brutal. Des dizaines de milliers de damnés de la terre vivent une
situation épouvantable, sous le regard
des caméras de télévision. L’incapacité
des grands pays à apporter directement
et immédiatement l’aide indispensable
aux populations est consternante. Sans
questionner la sincérité de la compassion ou de la solidarité, il faut constater
que cette incapacité trace bien les limites du leadership que les grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis,
souhaitent imposer à la planète toute
entière. Ces retards sont insupportables
et incompréhensibles. Est-il si difficile,
quand on dispose d’une telle flotte d’hélicoptères, de livrer des secours, disponibles répétons-le, à des agonisants ?
Un Etat effondré avant le séisme
Il faut évidemment espérer que les obstacles à la distribution rapide de l’aide
aux innombrables victimes soient rapidement levés. Car, aux morts et aux
blessés du séisme, pourraient s’ajouter
d’autres morts, celles provoquées par la
violence et les épidémies. Si, à l’évidence,
personne ne peut être tenu pour responsable du séisme, les grands pays devront
répondre, devant leur opinion d’abord,
de la lenteur à fournir l’aide d’urgence
nécessaire à ceux qui en ont un besoin
aussi impératif qu’immédiat. Il sera toujours temps d’envisager la reconstruction
et la stabilisation du pays. La tectonique
des plaques – aucun esprit, ni aucun
démon n’en est responsable – est venue
remettre à l’heure l’imprévisible pendule
de la fatalité. L’immense précarité dans
laquelle se débattent les Haïtiens ne date
pas du séisme et l’effondrement de l’Etat
haïtien a eu lieu bien avant que la faille
géologique libère son énergie meurtrière.
L’ONU appelle à la mobilisation et espère réunir 550 millions de dollars, tandis
que les annonces d’aide se suivent et que
les avions atterrissent à Port-au-Prince.
Alors, donc, cent mille ou deux cent mille
morts, le tribut est lourd. Mais à qui est-il
payé ? A la fatalité ou à la pauvreté ?
InvestirauCameroun.com
Toute l’actualité économique et financière
du Cameroun
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Le guide le l’investisseur
Quels sont les salaires moyens au Cameroun ? Les charges
sociales ? Quels sont les paramètres fiscaux ? Les secteurs
les plus porteurs ? Quelles ressources humaines sont disponibles ? Peut-on se loger facilement à Yaoundé ? Quel est le
droit foncier ? Le code minier ? Les coûts de construction ?
Les services aux entreprises ?
23
International
Verbatim
Epargne
« J’ai la conviction qu’il y a moyen
de mobiliser partout en Afrique
l’épargne nationale. Il est inexact de
considérer que seuls les riches peuvent épargner. A cet égard, on peut
citer l’exemple de la Chine, qui a
réussi à mobiliser l’épargne nationale. Une fois mobilisée, cette épargne peut servir à l’industrialisation
en Afrique. »
Joseph Stiglitz.
Médiateur
« On ne se décrète pas médiateur.
C’est à la demande de belligérants,
de ceux qui ont des difficultés, que
vous le devenez. Donc moi, je ne
peux pas dire que je vais m’autoproclamer médiateur comme Omar
Bongo Ondimba. »
Ali Bongo Ondimba.
Traitement
« Je vais mieux grâce au traitement
(...) J’espère qu’il y aura bientôt
d’énormes progrès qui me permettront de rentrer chez moi. (…) Dès
que les médecins m’en donneront
l’autorisation, je retournerai au
Nigeria pour reprendre mes fonctions. »
Le président nigérian Umaru
Yar’Adua, hospitalisé depuis deux
mois en Arabie saoudite.
Convalescence
« Nous voudrions que Blaise Compaoré garde Dadis, qu’il
lui permette de poursuivre sa convalescence, parce que je
pense qu’il n’est pas pleinement rétabli et que (le dirigeant
intérimaire) Sékouba Konaté ait la possibilité de rentrer
en Guinée et de poursuivre la transition avec les civils. »
William Fitzgerald, responsable adjoint des affaires africaines au sein de la diplomatie américaine.
Alcool
« La loi interdisant la consommation et l’achat d’alcool
par les Marocains doit être abrogée, parce que cela relève
de la liberté individuelle. »
Khadija Rouissi, présidente de l’association Bayt AlHikma.
Contact
« Que le ministre des Affaires étrangères ait tel ou tel
contact, tout ça me semble faire partie des relations entre
nos deux pays. (…) Mais je démens formellement que ces
contacts aient pu avoir un rapport, de près ou de loin, avec
l’initiative qui a été prise par un des membres de la junte
contre Dadis Camara. C’est totalement invraisemblable. »
Le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet.
Match
« J’aurais simplement aimé que sur la Canebière, lorsqu’il
y a eu 15 000 personnes, où il y a eu une multitude de drapeaux algériens, qu’il y ait eu aussi quelques drapeaux
français, parce que la France est généreuse. »
Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, à propos du match
Egypte-Algérie.
Sauveur
« Je suis revenu, parce que mon pays ne va pas bien. Le
Togo va très mal. Je ne suis pas le sauveur. Mais je suis en
capacité d’apporter ma quote-part dans le redressement
de la situation économique et sociale de ce pays. »
Le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat
en France, candidat aux présidentielles.
Démocratie
« Les Frères musulmans estiment que tout régime politique
doit préserver les libertés individuelles et la démocratie, et
ils appuient la séparation des pouvoirs. »
Mohammed Badie, nouveau leader des Frères musulmans
égyptiens.
Postale
« Nous voulions remettre au président Yoweri Museveni
une carte postale qu’il puisse envoyer au président Barack
Obama. »
Martin Ssempa, influent pasteur ougandais, à la tête d’un
mouvement anti-gay, et qui reproche au président Museveni
son alignement sur les Américains.
24
L’africain de la semaine
Aziz Miled, l’entrepreneur qui
gagne de l’argent et le redistribue
A partir d’une agence de voyage créée en 1968, Aziz Miled a construit un groupe intégrant tous les métiers du tourisme et ayant des ramifications dans l’industrie, la finance, l’informatique, l’aéronautique
et l’agriculture. Sa devise : « Quand on gagne de l’argent, il faut le redistribuer pour créer des emplois et
donner des opportunités aux moins nantis. »
Par Walid Kéfi, Tunis
Tunisia Travel Services (TTS), l’agence de
voyages réceptive qui commercialise, bon
an mal an, auprès des tour-opérateurs
européens plus de 20% de la capacité totale
d’hébergement dans les hôtels en Tunisie
(200 000 lits), est avant tout le fruit du flair
exceptionnel d’un homme : Aziz Miled.
En 1968, ce natif de Kairouan, une ville
enclavée du centre de la Tunisie, n’a pas
hésité à aller à contre-courant des recommandations du gouvernement, qui
encourageait largement, à l’époque, l’investissement privé dans l’agriculture,
en plaçant toute son épargne (quelques
milliers de dinars) dans la création d’une
petite agence de voyages réceptive. A cette
époque, l’investissement dans le tourisme
était exclusivement une affaire de l’Etat.
Aziz était d’ailleurs un simple employé à la
Société hôtelière et touristique de Tunisie
(SHTT). C’est au sein de cette entreprise
publique qu’il comprît, avant les autres,
que le secteur touristique avait un bel avenir. Mais sa passion pour le tourisme avait
commencé dès le début des années 50.
Pendant les vacances d’été, le petit enfant
de Kairouan garantissait ses frais de scolarité en travaillant comme ouvrier saisonnier dans un hôtel de la station balnéaire
de Hammamet, dans l’est du pays. Il lui
arrivait aussi de vendre à la criée, à des touristes, le jour de son repos hebdomadaire,
hôtels et de sonder leurs envies afin de
créer des forfaits innovants.
Diversification réussie des activités
Aziz Miled : « J’ai choisi de réinvestir l’écrasante
majorité des bénéfices de mes sociétés pour créer
des emplois et donner des opportunités aux moins
nantis, au lieu de m’offrir un jet privé ou de
rouler en Porsche. »
(cinq étoiles) à Hammamet, en association
avec Neckermann. Visionnaire hors pair,
il estimait alors que le tourisme tunisien
avait de beaux jours devant lui. « Je croyais
dur comme fer à l’essor du secteur. La hausse
continue du niveau de vie en Europe et le
progrès continu du transport aérien étaient
des signes qui ne trompaient pas sur une
embellie future de l’activité touristique dans
le bassin méditerranéen », se rappelle-t-il
aujourd’hui. Conséquence de cette ferme
conviction : le voyagiste accélère l’intégration verticale de son petit groupe. Il rachète les parts de Neckermann dans l’hôtel Phénicia et multiplie l’implantation
des unités hôtelières dans les villes côtières
et le sud désertique du pays. Le groupe
Et c’est peut-être pour cette raison
qu’il choisit pour sujet à l’examen
de philosophie du baccalauréat
« l’attitude d’un commerçant sans
scrupule s’acharnant à plumer
un touriste ».
des tapis traditionnels confectionnés dans
sa ville natale. Et c’est peut-être pour cette
raison qu’il choisit pour sujet à l’examen
de philosophie du baccalauréat « l’attitude
d’un commerçant sans scrupule s’acharnant
à plumer un touriste ». Pas si surprenant,
donc, qu’on le retrouve ensuite sur les
bancs de l’école hôtelière de Nice, où il se
spécialise dans les agences de voyages.
Avant même son lancement officiel, la
première agence de voyages privée en
Tunisie a signé un important contrat
avec le premier tour-opérateur allemand,
Neckermann. Au fil des années, les contrats
avec les tour-opérateurs, attirés par l’eldorado que constituait le marché tunisien
avec ses prix défiant toute concurrence,
se multiplient. Au début des années 80, le
portefeuille clients de TTS comptait déjà
une dizaine de grand TO du vieux continent, dont le deuxième groupe touristique européen, Thomas Cook, l’espagnol
Iberojet et l’italien Teorema.
Intégration de tous les métiers
du tourisme
L’art de recevoir lui réussit si bien, que le
PDG de TTS passe à l’hôtellerie. Au début des années 70, il lance l’hôtel Phénicia
TTS, qui compte aujourd’hui six unités
hôtelières haut de gamme ayant une capacité de plus de 5000 lits, a également lancé
Nouvelair, la première compagnie charter tunisienne. Nombreux étaient ceux
qui prédirent l’échec pour l’entrepreneur
dans sa tentative d’avoir un part du gâteau
dans le ciel méditerranéen. C’était mal le
connaître. La compagnie a atteint l’équilibre financier dès son deuxième exercice !
« Nous avons compté sur le fort engagement
de nos partenaires parmi les tour-opérateurs
européens pour assurer un bon taux de remplissage à nos appareils. Nous avons aussi
réussi à mieux rentabiliser notre flotte en
louant plusieurs avions en wet-lease (avec
personnel naviguant) à des compagnies libyennes », assure l’homme d’affaires qui a
également lancé un centre de thalassothérapie et acquis des participations significatives dans des sociétés de loisirs touristiques et deux parcours de golf.
Pour se maintenir dans un environnement hautement concurrentiel, l’hôtelier
a toujours tenu à connaître les nouvelles
envies des clients. Il lui arrive souvent,
selon ses proches collaborateurs, de mesurer en personne le taux de satisfaction
des touristes qui « atterrissent » dans ses
Avec le tournant libéral qu’a connu la
Tunisie dès l’arrivée du président Zine El
Abidine Ben Ali au pouvoir, en 1987, le
groupe a entamé la diversification de ses
activités. Ainsi, plusieurs sociétés florissantes, comme le Complexe industriel des
produits d’accueil et du papier (CIPAP,
une société d’emballage qui exporte
l’essentiel de ses produits en Afrique de
l’Ouest, au Maghreb et en France), la société Infolog, concessionnaire de marques
IBM et HP en Tunisie et TTS financière,
qui détient des participations dans les capitaux de plusieurs sociétés de leasing et
banques privées, dont la BIAT et l’UIB.
L’appétit venant en mangeant, l’entrepreneur a aussi investi dans l’immobilier,
l’agriculture, la fabrication de matériel
médical et l’aéronautique, en créant une
société de maintenance des avions, en
partenariat avec le géant européen EADS.
Début 2008, il fonde une chaîne hôtelière à vocation africaine, en partenariat
avec le fonds souverain libyen Laico, qui
gérait déjà six hôtels en Afrique. Baptisée
Laico Hotels & Resorts, cette chaîne a déjà
acquis plusieurs hôtels sur le continent.
Quelques mois après ce mariage de raison avec le puissant fonds libyen, un vieux
projet de rapprochement entre Nouvelair
et Karthago Airlines, une autre compagnie
charter détenue par le bouillonnant homme d’affaires tunisien Belhassen Trabelsi, a
été finalisé dans le but de répondre au défi
de la libéralisation du ciel tunisien, prévue
à partir de 2010. Plus récemment, l’entrepreneur a conclu un accord avec son compatriote Lotfi Belhassine, patron de Liberty
Channels et pionnier du tourisme en ligne
en France, pour le lancement d’un portail
marchand (www.tunizie.com) destiné à
commercialiser la destination Tunisie sur
Internet, pour un investissement de 20
millions de dinars. Résultat de cette boulimie : TTS est devenu un conglomérat
comptant une vingtaine de sociétés, qui a
dégagé un chiffre d’affaires de 700 millions
de dinars (1 dinar = 0,52 euro) en 2008.
Discret philanthrope
Aziz Miled, qui a continué à mener un
train de vie plutôt modeste, présente
aujourd’hui ses investissements comme
étant une forme de redistribution de l’argent qu’il a gagné. « Etant moi-même issu
d’un milieu modeste, j’ai choisi de réinvestir
l’écrasante majorité des bénéfices de mes sociétés pour créer des emplois et donner des
opportunités aux moins nantis, au lieu de
m’offrir un jet privé ou de rouler en Porsche.
C’est ma manière de redistribuer l’argent
que j’ai gagné », indique-t-il.
Outre cette forme bien particulière de redistribution des richesses créées par son
groupe, Aziz Miled , âgé aujourd’hui de
71 ans, est aussi un grand philanthrope,
selon ses proches. « Pendant les fêtes religieuses ou la rentrée scolaire, il n’hésite
pas à se déplacer en personne dans des
quartiers défavorisés pour distribuer directement d’importantes sommes d’argent ou
des vêtements en toute discrétion », assurent des membres de sa famille et ses collaborateurs. L’intéressé se refuse toujours
poliment à tout commentaire à ce sujet,
comme le veut la tradition musulmane.
Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010
L’agenda
Africa and the Global
Economy
Creating Opportunities and
Development Strategies.
17 au 23 janvier 2010 à Berlin.
www.culturaldiplomacy.org/cda
L’Ohada et la responsabilité
des dirigeants
Forum interafricain des Juristes d’entreprise (FIJE). 26 au 29 janvier 2010 à
Dakar. Afrique Challenge :
Tél : 00 212 522 36 04 18/20
Forum africain de
l’assurance
28 et 29 janvier 2010
à Marrakech.
www.i-conferences.org/faa/
Technologies de l’information et de la communication
en Afrique
29 janvier au 2 février 2010, AddisAbeba, Ethiopie.
[email protected]
Hassi Messaoud Industries
Salon international ouvert à tous
les secteurs de l’industrie du pétrole
et du gaz. 2 au 5 février 2010, Hassi
Messaoud, Algérie.
http://hassimessaoud.info
Gulf Africa Investment
Forum 2010
6 et 7 février 2010 à Riyadh.
www.grcevent.net
2nd Gulf Africa Forum
6 et 7 férvier 2010 à Riyadh.
www.grcevent.net/gulfafrica2010/
index.php
3rd annual South Africa
Private Equity Congress
11 février 2010 à Cape Town.
www.southafricapecongress.com/
day1.html
Ai Tourism Investment Summit 2010
15 au 17 février 2010 à Harare,
Zimbabwe.
www.africa-investor.com/event.
asp?id=182
Forum des innovations
financières pour le développement
Présenté par l’AFD, la Fondation Bill &
Melinda Gates et la Banque mondiale.
4 et 5 mars 2010 à Paris, Cité des
Sciences et de l’Industrie 30, avenue
Corentin-Cariou (19e).
www.fininnov.org
La 4e Foire de la publicité, de
l’édition et du marketing
8 au 11 mars à Tripoli, Libye - Waha
Expo. www.wahaexpo.com
African Securities Trading
Conference,
10 et 11 mars 2010 à Cape Town,
Radisson SAS Hotel (RSA).
www.africansecuritiestrading.com
Congrès et exposition
internationale de l’eau et de
l’assainissement en Afrique
= New
CAPE IV - 4th African
Petroleum Congress &
Exhibition
24 au 27 mars 2010 à
Kinshasa, Palais du Peuple.
[email protected]
Conférence internationale
sur les TIC pour l’Afrique
2010
25 au 28 mars 2010 à Yaoundé,
Cameroun. www.ictforafrica.org
Halal expo
30 et 31 mars 2010 à Paris, Parc des
expositions de la Porte de Versailles,
Hall 3. www.parishalalexpo.com
Ai Analysts & Fund Managers Forum 2010
In association with Bloomberg.
12 et 13 avril 2010 à Londres,
Bloomberg Headquarters.
www.africa-investor.com/event.
asp?id=164
SIM Senegal 2010
Senegal International Mining
Conference & Exhibition.
12 au 15 avril 2010 à Dakar, Senegal.
www.simsenegal.com
16th International Conference & Exhibition on Liquefied
Natural Gas
18 au 21 avril 2010 à Oran, Algérie.
www.lng16.org
2nd edition of Mozambique
Mining & Energy Conference (MMEC)
22 et 23 avril 2010 à Maputo.
www.mozmec.com
SIMEM - 13e Salon international du médicament et de
l’équipement médical
26 au 29 avril 2010 à Alger.
Batimatec - 13e Salon international du bâtiment, des
matériaux de construction
et des travaux publics
2 au 7 mai 2010 à Alger.
Ai Agribusiness Projects
Summit 2010
3 et 4 mai 2010, Dar es Salaam,
Tanzanie.
www.africa-investor.com/event.
asp?id=217
Gabon durable
6 au 9 mai 2010 à Libreville.
www.gabondurable.com
MINEPEC Niger 2010
Conférence et exposition
internationale sur le
potentiel minier et pétrolier du
Niger. 10 au 12 mai 2010 à Niamey.
[email protected]
2e Conférence internationale eau-Afrique
L’eau et le développement durable en
Afrique. 24 au 26 mai 2010 à Libreville,
Cité de la Démocratie.
www.eau-afrique.org
15 au 18 mars 2010 à Kampala.
www.aae-event.com
Retrouvez la suite de notre agenda des événements
économiques africains sur : www.lesafriques.com
Galerie Les Afriques
Bodys Isek Kingelez
(République démocratique du
Congo, 1948).
Vit et travaille à Kinshasa.
En 1979, il réalise une maquette
étrange qui le fit remarquer par le
directeur du Musée de Kinshasa.
Architecte-maquettiste,
créateur
visionnaire de cités modernes, il
réalise des projets sociaux, des villes
futuristes avec un souci du détail
et un travail de l’espace étonnant.
Kingelez déroute par sa conception
Jock’s. Contreplaqué, papier, carton,
inattendue d’une Afrique rêvée,
matériaux divers. 2006.
faite de gratte-ciel, de jets d’eau
Signée sous la base. 45 x 50 x 12 cm.
monumentaux et de bâtiments arCote : 5000 à 7000 euros.
chitectoniques aux couleurs vives. Il
s’éloigne ainsi délibérément des traditions culturelles qui sont, selon lui,
encore trop présentes dans l’idée que le reste du monde se fait de l’Afrique.
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