Bourses Le journal de la finance africaine Hebdomadaire www.lesafriques.com Des entreprises de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb cotées à Casablanca La régionalisation et la cotation des valeurs ouestafricaines et maghrébines avance à grands pas. Page 9 La Bourse de Tunis boucle 2009 sur un nuage Avec un gain de 48,38% en 2009, la Bourse de Tunis pulvérise ses propres records et surperforme ses consœurs arabes. Page 9 Banque et assurances Le Credit Libanais Bank prend pied au Sénégal Le conglomérat libanais est annoncé au Sénégal vers la mi-avril 2010. Page 6 Entreprises et marchés Cacao : Le nationalisme de Laurent Gbagbo à l’épreuve des multinationales L’énorme gap entre les quantités de cacao à la sortie de l’usine et celles exportées officiellement handicapent la Côte d’Ivoire. Connu pour ses prises de position nationalistes, le président Laurent Gbagbo aurait-il négocié un deal secret avec les multinationales ? Page 13 La RDC veut combler son gap énergétique Avec l’un des potentiels énergétiques les plus élevés au monde et un taux d’accès à l’électricité de 6%, la RDC traine un lourd handicap. Le gouvernement veut inverser la tendance, d’ici 2025. Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 104 : 21 au 27 janvier 2010 L’eau pourrait être monétarisée et échangée sur les marchés à terme L’eau douce représente à peine 3% du volume d’eau disponible sur terre. A l’horizon 2050, une personne sur quatre vivra dans des pays affectés par les pénuries d’eau. Des solutions financières innovantes, couplées aux engagements éthiques, peuvent aider l’homme à mieux gérer ce bien précieux. Dans un entretien exclusif, la belgo-congo- « Tournez-vous vers l’Asie » ! Ainsi se résumerait l’entretien exclusif que le Prix Nobel d’économie et président du think tank américain chargé de réfléchir sur les voies et moyens de redresser l’économie mondiale a accordé à notre journal, lors de son passage à Tunis. Pour ce grand penseur, l’Afrique devrait aussi exploiter sur le moyen terme l’augmentation en cours des salaires en Asie, qui va modifier les avantages comparatifs à l’échelle mondiale. Et de fustiger le FMI, responsable de la désindustrialisation de l’Afrique. Economie « Les fraudeurs conservent une avance sur les services douaniers » Page 16 Politique Madagascar : l’étrange jeu de Ping et de la France Face à tous les acteurs du jeu malgache, Rajoelina ne dispose plus que de la neutralité de l’Union africaine et du soutien de la France. Page 21 Réponses en pages 10 et 11 Les bons conseils de Joseph Stiglitz aux économies africaines Page 13 En Afrique, la contrefaçon couvre d’importants enjeux financiers. Pour Roger Kamgaing de la SGS, « le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais sur la capacité d’écouler sur les marchés des produits à la qualité douteuse ». Entretien. laise Valerie Issumo dévoile le contenu d’une étude sur la question. La monétarisation de l’eau ne risque-t-elle pas de faire basculer cette denrée essentielle dans le champ de la spéculation ? Connu pour son aridité, le Sahel n’en pâtirait-il pas ? Haïti, un Hiroshima géologique et des secours hésitants Lire en page 3 L’année des matières premières Bonne nouvelle pour l’Afrique ! En dépit de la crise économique et financière mondiale, 2009 aura été la meilleure année pour les matières premières depuis 1973 ! Grâce à la Chine, qui a maintenu un taux de croissance plus qu’honorable, et aux USA, dont le dollar s’est déprécié d’environ 4%, le cuivre, le sucre et le caoutchouc ont enregistré des hausses records en 2009. L’indice CRB Reuters/Jefferies affiche, sur l’ensemble de 2009, une hausse de 23,46%, portée par les cours du cuivre et du sucre, qui ont plus que doublé, ainsi que les prix du pétrole et surtout de l’or qui affiche sa quatrième année de hausse consécutive. Tour d’horizon par produits en page 15 Les nouveaux visages de la Guinée de l’après Dadis Lire en page 2 Photographie d’une fillette dans un bidonville d’Haïti. (Alice Smeets, prix UNICEF de l’année 2008) Le séisme de sept degrés sur l’échelle de Richter qui a ravagé Haïti représente l’équivalent de 400 000 tonnes de TNT. Le monde mettra moins de temps à mobiliser des milliards pour sauver le système financier mondial que quelques millions pour mettre fin au calvaire des haïtiens, privés d’eau et d’électricité. Est-il si difficile, quand on dispose d’une telle flotte d’hélicoptères, de livrer des secours, disponibles répétons-le, à des agonisants ? A l’évidence, il est plus facile de bombarder des cibles à des milliers de kilomètres que d’assister des pauvres gens au pied de sa porte. Lire en pages 3 et 23 Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT 2 Focus Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Rabiatou S. Diallo : « Le poste de Premier ministre doit me revenir » Rabiatou Serah Diallo, pour avoir été désignée par l’ensemble du mouvement social, estime que le poste de Premier ministre doit lui revenir, parce qu’elle est neutre et sans aucune ambition politique. manifestations sont interdites ? La vérité a éclaté à la fin, car les pseudos manifestants se sont mis à se disputer au moment du partage. C’était 200 000 francs (30 euros) pour trois personnes Nous savions bien que cette manifestation avait été suscitée, car quelqu’un avait Rabiatou Sera Diallo : « S’il faut donner notre vie, nous y sommes prêts. » Les Afriques : Vous ne dormez plus chez vous. Pourquoi ? Rabiatou Serah Diallo : Nous faisons l’objet de beaucoup de menaces et d’intimidations depuis que nous avons adressé une lettre ouverte au général Konaté, exigeant la vérité sur la santé du chef de l’Etat, dénonçant l’insécurité grandissante, le coût de la vie et le dysfonctionnement de l’Etat. Et nous avons également posé le problème catégoriel parce que les salaires sont trop bas. Les Guinéens n’arrivent plus à se vêtir, à se nourrir et à se déplacer. Depuis, des gens sont venus à la Bourse du Travail pour nous menacer, tenant des pancartes et des banderoles avec des inscriptions inacceptables « à bas les Peuls ». Je peux vous donner un CD, parce que nous avons filmé tout cela. Comment se fait-ils qu’ils aient pu venir nous assiéger alors que les « Notre réseau est efficace. Il est même plus rapide que les médias. Quand nous prenons une décision, en une fraction de seconde, les quatre régions sont informées. » bien payé pour les banderoles, les pancartes. Je reçois beaucoup de SMS et ce qui me fait peur, c’est quand il est écrit, « chers parents, mobilisons-nous, les musulmans ne veulent pas que notre cher président rentrent ». Je dis qu’ils veulent nous amener à une guerre civile, à un problème religieux. Mais, je sais que la majorité veut la paix. Ceux qui veulent sortir le pays de cette crise sont les plus nombreux. C’est une minorité qui est en train de s’agiter et de perturber le pays. Nous ne nous laisserons pas faire. Si nous devons mourir pour que le reste de la population puisse être libéré, nous sommes prêts ; Qu’on nous abatte tous ! Mais nous ne nous laisserons pas faire. Le mouvement social va se déterminer et s’il faut paralyser le pays, nous sommes prêts à le faire. La fédération de l’éducation a déjà déposé un préavis de grève pour le 19 janvier. Depuis 2003, les militaires perturbent le pays. Au lieu de protéger la population, ils la stressent. LA : Les militaires vous ont quand même proposé de désigner un Premier ministre, mais vous n’arrivez pas à vous entendre. RSD : Il faut reconnaître qu’avec la prolifération des partis politiques, il y en a plus de cent, ce n’était pas facile pour eux de s’entendre. Mais nous estimons que le poste de Premier ministre doit revenir au mouvement social. Les syndicats, le patronat et la société civile m’ont désignée. Il faut une personne neutre pour conduire la transition. Une personne qui n’a aucune ambition politique, ni maintenant, ni après. On ne peut pas être juge et partie. Le poste doit donc revenir au mouvement social, surtout que c’est nous, mouvement social, qui avons enfanté les Forces vives. LA : Est-ce que cette longue crise n’a pas affecté votre capacité d’organisation ? RSD : Le mouvement social est organisé. Nous sommes structurés de la base au sommet. Nous avons nos tuyaux de communication propres, qui ne passent pas par les médias auxquels nous accédons difficilement. La Radiotélévision guinéenne est publique, mais elle est accaparée par des troubadours qui sont depuis toujours au service de tout pouvoir qui se met en place. Et les radios privées sont l’objet de menaces. Notre réseau est efficace. Il est même plus rapide que les médias. Quand nous prenons une décision, en une fraction de seconde, les quatre régions sont informées. CES De graves menaces La secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée, choisie pour le poste de Premier ministre par l’ensemble des forces vives, syndicats, patronat, à l’exception des seuls partis politiques, fait l’objet de graves menaces depuis quelques jours. La tension s’est accrue avec sa lettre ouverte au général Konaté, portant sur quatre points : l’état de santé du président Moussa Dadis Camara, l’insécurité grandissante, le coût de la vie et le dysfonctionnement de l’Etat. La lettre exigeait que l’ordre revienne au sein du CNDD et du gouvernement. L’un des sms reçus sur son téléphone portable est ainsi libellé textuellement : « Chers parents, unissons-nous tous pour le retour 2 notre président au comend car, les musulmans sont contr le retour du brave DADIS... vive cndd, sauf konaté le traitre, a bas les syndica peuls… tous unis ns vainquerons et ns avon le soutien 2 l’occiden contre 7 religion 2 terreur, terorisme… ». Outre les SMS du genre, qu’elle reçoit par dizaines, des appels anonymes lui sont également adressés pour l’insulter et la menacer de mort. La syndicaliste n’a en rien modifié son activisme. Guinée : l’après Dadis bien commencé Le président et le premier vice président du CNDD ont appelé à soutenir le général Konaté pour l’application de l’accord de Ouagadougou, qui tourne la page Dadis. Par Chérif Elvalide Sèye, envoyé spécial à Conakry Dimanche, il ne fallait sous aucun prétexte, pas même la Coupe d’Afrique des nations qui passionne les foules guinéennes malgré l’absence de leur pays, rater la télévision nationale. Deux messages, qui s’avéreront peut-être décisifs pour l’évolution de la crise politique, ont été diffusés par la Radio Télévision guinéenne (RTG). Tour à tour, le général Mamadouba Toto Camara et le capitaine Moussa Dadis Camara se sont adressés aux Guinéens. L’avertissement du général Toto Camara, premier vice-président du Conseil national pour la Démocratie et le Développement (CNDD), s’est exprimé au nom du « Collectif des membres du CNDD et des chefs d’états major » pour « interdire toute manifestation de soutien de quelque nature que ce soit sur toute l’étendue du territoire national. Tout fauteur de troubles ou tout contrevenant sera puni avec la dernière énergie ». L’avertissement du général vise les groupes de soutien à Dadis Camara. L’arrivée du chef de la junte, le 12 janvier, à Ouagadougou, a fouetté l’ardeur de ses partisans. Le 14 janvier, un « collectif des membres du CNDD élargi aux chefs des états majors des armées » s’est réuni au camp Alpha Yaya Diallo, sous la coprésidence du commandant Claude Pivi, ministre chargé de la Sécurité présidentielle, et du lieutenantcolonel Moussa Tiégboro Camara, ministre à la présidence chargé des Services spéciaux, de la Lutte anti drogue et du grand banditisme, pour « exiger le retour en Guinée du président de la Guinée accompagné de son ministre de la Défense nationale ». Depuis, des groupes de manifestants occupent l’aéroport, décidés à y rester jusqu’au retour de Camara. Vendredi dernier, la tension était telle qu’Air France avait préféré prudemment différer son vol, qui devait arriver à Conakry dans la soirée. La déclaration de Toto Camara vise donc clairement ces manifestants. C’est également à eux, que le chef de la junte, apparu véritablement très mal en point sur l’écran de la RTG, s’est adressé. « Je vous demande de regagner vos domiciles et de vaquer à vos occupations quotidiennes dans le calme, car, des personnes mal intentionnées pourraient profiter de ces regroupements pour commettre des forfaitures et nous en faire ainsi porter la responsabilité ». Frère et compagnon d’armes Le capitaine convalescent a également délivré un message à ses partisans de l’armée, qui semblaient décidés à remettre en question l’accord de Ouagadougou. Pour conforter le général Sekouba Konaté, traité de traître par certains, il l’a qualifié de « frère et compagnon d’armes ». Il a également assuré que la solution de Ouagadougou ne lui a pas été imposée. « Nous avons réfléchi sur les voies d’une sortie de crise politique et avons décidé ensemble les mesures qu’il avait annoncées dans son adresse à la nation, le 6 janvier dernier. J’assume et j’appuie ces mesures. C’est dans la même volonté politique de Guinée : la catastrophe économique Le pays, qui détient le tiers des réserves mondiales de bauxite, a un PNB/habitant de 381 dollars. Boudé par les bailleurs de fonds, il est confronté à une profonde crise économique. A Conakry, autour des stations d’essence, les files de voitures s’allongent. Il faut désormais y passer la nuit pour espérer obtenir le précieux liquide, dont le prix est en train de flamber. Le franc guinéen, de son côté, aurait perdu ces deux derniers mois le tiers de sa valeur par rapport à l’euro. Un hôtelier installé dans le cossu quartier La minière avoue ne plus voir de clients depuis quelques semaines, alors que les factures à payer s’accumulent. Un homme d’affaires d’origine libanaise estime que les entreprises ont perdu entre 40 et 60% de leur chiffre d’affaires. Selon lui, dans l’hôtellerie, le taux d’occupation, en moyenne de 80%, peine difficilement à atteindre 30%. C’est qu’à la crise politique nationale s’est Blaise Compaoré entouré de Dadis Camara et Sekouba Konaté sortie de crise que j’ai accepté de signer, en toute conscience et en toute connaissance de cause, la Déclaration de Ouagadougou. Cette déclaration est notre déclaration. Elle ne m’a pas été imposée, elle ne nous a pas été imposée ». Double soutien ajoutée la crise économique internationale, qui a réduit les recettes d’exportations minières. Le départ des expatriés ou de leurs familles a privé le commerce général de substantielles ressources. Pas de vente de dindes, de foie gras, de champagne. Novotel, qui tenait grande table les 24 et 31 décembre, n’a rien organisé en fin d’année. « En 25 ans ici, je n’ai jamais vécu une telle crise », se plaint-il. Aux difficultés financières, s’ajoute l’insécurité. Les opérateurs économiques se sont réunis, le 12 janvier dernier, pour dénoncer les attaques à main armée, citant le cas d’El hadj Bobo Hong Kong, qui a dû payer 150 millions de francs guinéens pour être libéré par ses kidnappeurs. Même le bâtiment s’est arrêté. « Seuls les chantiers militaires ne connaissent point de répit. De nombreuses casernes sont en construction… », ironise un site web d’information de la place. CES L’accord vient donc de bénéficier d’un double soutien. L’euphorie du peuple de Conakry peut donc se poursuivre. Même le refus, apparemment bien compris et même soutenu, de Rabiatou Serah Diallo et de Jean-Marie Doré, les deux Premiers ministrables, d’aller en consultation à Ouagadougou pour être départagés, n’a pas refréné la joie ambiante. Pourtant, tout reste à faire. Il faut croire que le désir de sortir de l’impasse politique est tel, et le traumatisme du massacre encore tellement présent dans tous les esprits, que tous veulent tourner la page et s’accrochent à la moindre bonne nouvelle pour exorciser les démons de la violence. La nomination du Premier ministre n’était toujours pas effective dimanche, le président par intérim, que tous savent malade, n’était pas encore rentré. Quid du gouvernement, du Conseil national de transition de 101 membres, représentant toutes les composantes de la société guinéenne, de la révision des listes électorales et de l’organisation, dans un délai de six mois, de l’élection présidentielle ? 3 ACTUALITé Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Joseph Stiglitz: « L’Afrique doit compter davantage sur elle-même » Prix Nobel d’économie et président de la Commission d’experts sur la réforme du système financier international, Joseph Stiglitz estime, dans cet entretien réalisé à l’occasion d’une conférence sur l’après-crise financière, organisée par la BAD le 11 janvier dernier, que le continent a tout intérêt à raffermir son partenariat avec les pays émergents asiatiques, où la croissance reste vigoureuse. Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis Les Afriques : A l’heure où la reprise reste assez molle dans les pays développés, que peut faire l’Afrique pour relancer sa croissance freinée par la crise ? Joseph Stiglitz : A Wall Street, on pense déjà que le pire est derrière nous. Dans les milieux universitaires, le pessimisme est, en revanche, encore de mise, d’autant que les pratiques qui ont servi de détonateurs de la crise sont toujours là. Je pense que le retour au niveau de croissance enregistré avant la crise aux Etats-Unis et en Europe ne devrait pas intervenir avant 2013. L’Afrique, qui est une victime innocente de la crise, doit compter davantage sur elle-même et adopter une stratégie post-crise. Le continent a, en premier lieu, intérêt à profiter de la nouvelle géographie économique mondiale, en s’orientant vers les marchés émergents asiatiques, où la croissance reste vigoureuse. Le raffermissement du partenariat avec ces pays émergents peut permettre à l’Afrique de « Sur le moyen terme, l’Afrique devrait aussi exploiter l’augmentation en cours des salaires en Asie, qui va modifier les avantages comparatifs à l’échelle mondiale. » maximiser la rente de ses ressources naturelles, en exploitant la concurrence mondiale, et d’attirer des investissements importants. La Chine joue déjà un rôle important en Afrique. Sur le moyen terme, l’Afrique devrait aussi exploiter l’augmentation en cours des salaires en Asie, qui va modifier les avantages comparatifs à l’échelle mondiale. Dans le même temps, ce continent est appelé à définir de nouvelles politiques d’apprentissage industrielles, technologiques et agricoles dans le cadre d’une diversification sectorielle effective des économies africaines. Cette diversification est aujourd’hui urgente, vu que l’ajustement structurel a contribué, contrairement à ce que laisse entendre le FMI, à la désindustrialisation de l’Afrique. La part de l’industrie africaine dans le PIB est tombée de 15,9% en 1965 à 14,9% en 2006. Les pays africains doivent aussi gérer leurs ressources naturelles d’une manière transparente et investir les richesses du sous-sol sur le sol. D’autre part, une sortie rapide de crise en Afrique implique plus que jamais une réhabilitation du rôle de l’Etat-promoteur. LA : A travers quels mécanismes peut-on réhabiliter le rôle de l’Etat-promoteur en Afrique, où que les Etats se désengagent de plus en plus des marchés de capitaux sur recommandation des institutions de Bretton Woods ? JS : La crise a prouvé que les marchés ne peuvent pas tirer, à eux seuls, le développement de l’Afrique. Les marchés financiers privés n’ont pas vocation à promouvoir le développement, puisqu’ils sont généralement polarisés sur le court terme. L’un des mécanismes permettant de réhabiliter le rôle de l’Etat-promoteur en Afrique, est la multiplication des banques de développement nationales. Au Brésil, c’est la Banque de développement brésilienne (BNDES) qui a en grande partie financé le développement économique du pays. L’intérêt de ces banques a été déjà démontré en Afrique. Ce n’est pas, en effet, un hasard si le Botswana et l’Ile Maurice, qui disposent de grandes banques de développement nationales, réalisent de bonnes performances économiques. LA : Vous étiez l’un des membres du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, comment jugezvous les résultats du sommet de Copenhague ? JS : C’était encore une occasion manquée. A Copenhague, on s’est mis d’accord sur un financement public-privé ayant pour objectif de s’élever à 10 milliards de dollars par an jusqu’en 2012, pour limiter les émissions des gaz à effet de serre. Or, nous avons besoins d’investir 200 milliards de dollars par an Bio-express Récipiendaire du prix Nobel d’économie en 2001, pour ses analyses des marchés avec asymétrie d’information, Joseph Stiglitz a été le principal auteur du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, co-lauréat du Nobel de la paix 2007. Il a notamment occupé les fonctions d’économiste en chef et premier vice-président de la Banque Mondiale (1997-2000). Début 2008, le président français Nicolas Sarkozy lui a confié la présidence de la Commission sur la mesure des performances éco- nomiques et du progrès social. Au lendemain du déclenchement de la crise financière, il a été nommé par les Nations Unies président de la Commission d’experts sur la réforme du système financier international. Valeurs africaines RDC : la double troïka de Joseph Kabila Le président en exercice de la SADC, Joseph Kabila, a présidé à Maputo, en marge de l’investiture du chef d’Etat mozambicain, une session extraordinaire de la double troïka de cette instance sous-régionale de l’Afrique australe, qui a rejeté la décision unilatérale des autorités malgaches d’organiser des élections générales en dehors des résolutions inclusives d’Addis-Abeba. Tunisie : Oussama Romdhani, ministre de la Communication Après 13 ans à la tête de l’agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) et un intérim réussi à la tête du Ministère de la communication, Oussama Romdhani vient d’être confirmé pleinement dans ce poste, à la faveur du dernier remaniement ministériel intervenu en Tunisie. Le remplaçant de Rafaâ Dékhil (limogé) a de nombreux défis à relever. Soudan : Yasser Arman défie Omar el-Béchir En fin de semaine, Yasser Arman a été nommé candidat par d’ex-rebelles sudistes, contre Omar el-Béchir, aux élections présidentielles d’avril prochain. La candidature a été entérinée à l’unanimité par le bureau politique du Mouvement populaire de libération du Soudan. Ce sera le premier scrutin multipartite depuis 24 ans au Soudan. Guinée : Dadis Camara hors course La convalescence officielle de Dadis Camara, en séjour à durée indéterminée à Ouagadougou, ressemble à une mise à l’écart. Amoindri par une tentative d’assassinat, le 3 décembre, le jeune capitaine se dit toutefois disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition. Pendant ce temps, la roue politique tourne en Guinée. Nigeria : Umaru Yar’Adua malade Le remplacement temporaire du président nigérian, Umaru Yar’ Adua, actuellement malade, est de plus en plus évoqué par les médias nigérians. Le président, qui se soigne en Arabie Saoudite depuis plus de 50 jours, s’est exprimé à travers les ondes de la BBC. Un exercice de communication tardive qui n’a pas rassuré les Nigérians. Algérie : Mohamed Meziane tombe de très haut Le PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, 60 ans, a été suspendu de ses fonctions et placé sous contrôle judiciaire, après avoir été inculpé en milieu de semaine pour malversations. Les deux fils de M. Meziane ont été placés sous mandat de dépôt, en même temps que dix membres de la direction de Sonatrach, dont trois vice-présidents. Joseph Stiglitz : « L’ajustement structurel a contribué, contrairement à ce que laisse entendre le FMI, à la désindustrialisation de l’Afrique. » pour parvenir à des résultats tangibles dans ce domaine. Le sommet aurait pu, au moins, fixer un prix de carbone incitatif, à 80 dollars la tonne par exemple. Cela aurait permis d’accroître considérablement les investissements et contribué à déclencher une reprise économique vigoureuse. Le Gabon perd le fauteuil du gouverneur de la BEAC Le scandale de la BEAC a eu raison de l’accord de Fort Lamy, qui veut que, depuis 1973, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de la CEMAC soit un Gabonais. C’est désormais l’Equato-Guinéen Lucas Abaga Nchama qui conduira les destinées de cette institution. Le siège sera désormais tournant (dans l’ordre alphabétique), selon l’une des résolutions prises à Bangui en marge du 10e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEMAC. La règle sera observée au niveau de toutes les institutions et organes spécialisés de la communauté. A noter, que la rotation ne prendra effet qu’après la Guinée équatoriale, qui s’offre ainsi une exception à la règle, forte de son statut de plus gros contributeur de la BEAC. Voir Haïti et mourir Adama Wade, Casablanca « Haïti, dit-on souvent, n’est pas un pays, c’est un endroit. » Située à des milliers de kilomètres de nous, cette île offre une caricature tragique de l’Afrique. C’est le pays le plus pauvre d’Amérique, le plus instable politiquement et le moins doté en routes et en infrastructures. La République Dominicaine, située à 3 heures de route, offre un saisissant contraste, avec un niveau de développement de loin supérieur. Idem pour le Brésil, membre du G20, indépendant depuis 1898, en même temps que Haïti. D’aucuns, prenant en exemple le retard pris dans le déploiement de l’aide internationale consécutive au séisme qui a ravagé l’ile il y a une dizaine de jours, pensent que si Haïti perdure dans la pauvreté, c’est parce qu’il est abandonné de tous. Autrement, comment expliquer que face à la plus grande catastrophe de l’humanité, l’ONU, qui fixe ses ambitions à 562 millions d’euros, n’ait réuni que 268 millions… de promesses de dons, à la date du 15 janvier dernier ? Alors que l’Amérique avait mobilisé 306 milliards pour sauver Citigroup, elle peine à réunir quelques millions de dollars pour endiguer les ravages de l’un des séismes les plus meurtriers de l’histoire. Et, comme dans toute catastrophe télévisée, la démagogie s’est invitée sur le terrain. En France, Eric Besson offre généreusement la suspension des reconduites vers Haïti. Au Sénégal, Abdoulaye Wade déclarait dimanche vouloir favoriser le retour des Haïtiens en Afrique, en offrant une terre à ces descendants d’esclaves. « Le problème est de savoir comment et qui va supporter tous ces frais », ajoute le président sénégalais, qui pointe du doigt l’Europe. Voilà une piste qui n’améliorera pas de sitôt la situation à Port au Prince. Le chanteur d’origine haïtienne Wycleaf Jean, qui a réuni plus de 2 millions de dollars en quelques heures, s’attirant des jalousies de la part des spécialistes de la charité, qui lui reprochent l’opacité de sa comptabilité, a été, lui, plus pragmatique. Voilà ce qu’il faut pour éviter le chaos. Finance Banques Afrique du Sud : FirstRand prévoit de lancer une filiale au Nigeria La FirstRand Ltd, la deuxième plus importante société de services financiers en Afrique du Sud, envisage de lancer une division au Nigeria, qui comprendra des unités commerciales et de détail. « Il y a 150 millions de personnes et 10 millions de comptes bancaires » au Nigeria, estime Sizwe Nxasana, le directeur exécutif de FirstRand. La banque compte également lancer les virements de fonds mobiles, et d’autres formes de crédits destinés aux entreprises. « Nous avons des interlocuteurs au Nigeria avec qui nous échangeons pour avoir une compréhension beaucoup plus profonde de l’environnement », affirme Nxasana. La Standard Bank Group Ltd avait également annoncé qu’elle était à la recherche d’actifs au Nigeria. En bref - F i n a n ce 4 Nigeria : Zénith Bank enregistre sa 2e semaine de baisse Zenith Bank Plc a enregistré sa seconde plus importante baisse, l’agence de notation Standard & Poor’s Ratings Services ayant annoncé s’attendre à ce que son bénéfice reste « sous pression » en 2010. La valeur des actions de la banque est tombée de 4,3% et se négociait à 13,20 nairas la semaine dernière, soit la plus forte baisse depuis le 22 décembre 2009. La perspective négative pour Zenith Bank, qui a une cote de crédit B+, reflète l’affaiblissement du profil financier du secteur bancaire nigérian, considère Standard & Poor’s. Celle-ci s’attend à ce que la qualité des actifs puisse se détériorer davantage, compte tenu des incertitudes économiques. Egypte : révisions à la baisse de la note de dépôt GLC de trois banques Moody’ s Investors Service a revu à la baisse la note du dépôt à long terme de la monnaie locale globale (global local currency, GLC) de trois banques égyptiennes. Il s’agit de la Commercial International Bank (CIB) et de la Banque nationale d’Egypte, dont les notes sont passées de Baa2/P-2 à Baa1/P-2, avec une perspective stable. Les notes de deux autres institutions bancaires, en l’occurrence la Banque d’Alexandrie et la Banque Misr, ont été confirmées à Baa2/P-2, avec une perspective stable également. L’abaissement des notations de ces trois banques reflète la perception qu’a Moody’ s de la capacité de l’Egypte d’apporter un soutien à son système bancaire. Nigeria : First Bank en hausse de 2,8% L’action de First Bank of Nigeria Plc, le plus grand prêteur du pays par la valeur de marché, a grimpé de 40 Kobo, soit 2,8%, pour atteindre 14,80 nairas entre le 8 décembre 2009 et le 8 janvier 2010. Cette hausse intervient après l’annonce de la Banque centrale du Nigeria d’étendre sa garantie sur les prêts interbancaires, de mars jusqu’à la fin de 2010. La First Bank fait partie des banques qui ont été auditées par la Banque centrale entre août et septembre de l’année dernière. La Banque centrale a injecté 620 milliards de nairas (4,1 milliards de dollars) pour couvrir les créances douteuses de dix établissements bancaires. Nigeria : Mobius accorde de bonnes évaluations aux banques Investor Mark Mobius (IMM) a attribué de bonnes évaluations aux banques nigérianes, notamment celles qui « ont une exposition régionale ». « Le plus intéressant pour nous au Nigéria, ce sont les banques » affirme le président exécutif d’IMM, qui gère plus de 30 milliards de dollars d’actifs de développement. Selon lui, les institutions bancaires sont « très intéressantes en raison d’un grand et attrayant marché ». « Vous avez des banques à l’exposition, non seulement au Nigeria, mais dans d’autres parties de l’Afrique. Il y a donc une chance pour leur croissance » ajoute la même source. Kenya : une conférence bancaire régionale en février L’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs Banques Dakar bénéficie d’un prêt de 2,65 milliards FCFA de la Banque islamique du Sénégal La Banque islamique du Sénégal (BIS) a accordé un financement de plus de 2,65 milliards FCFA à la mairie de Dakar pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation des feux de signalisation de la ville. La signature de l’accord s’est déroulée en marge du premier Forum international sur la finance islamique dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui s’est tenu les 11 et 12 janvier 2010 à Dakar. Le directeur général de la BIS, Babacar Ndoye, estime qu’à travers cet engagement la banque souhaite « identifier toutes les opportunités qui vont se présenter à nous et les bancariser le plus largement possible ». Les entreprises, les collectivités locales et l’Etat devront, selon lui, « bénéficier des produits de la finance islamique » comme outil de développement. Gabon : « Nous-mêmes, nous-mêmes » BGFI Bank a organisé une fête, baptisée « Nous-mêmes, nous-mêmes », qui a rassemblé tous les collaborateurs du groupe de France et d’Afrique. Henri-Claude Oyima, administrateur directeur général, a profité de l’évènement pour décliner les nouvelles orientations stratégiques pour l’exercice 2010, notamment l’accélération du développement national et international, ainsi que le renforcement de l’offre et de la qualité des produits et des services, dans le cadre de son nouveau projet d’entreprise « Cap 2015 : changeons de dimension ». Assurances CEMAC : les compagnies d’assurance en conclave La 13e session du Conseil des compagnies d’assurance des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) s’est déroulée récemment à Douala, au Cameroun. Cette édition a été consacrée à la vulgarisation de la Carte rose, destinée à améliorer et réguler le transport intracommunautaire. Adoptée depuis treize ans, la Carte rose, dont l’usage est obligatoire dans le transport transfrontalier, a du mal à percer. Selon Evariste Fosso Diffo, le vice-président du Conseil des bureaux de la Carte rose (CBCR), sa promotion se heurte à plusieurs difficultés, dont celle liée au mode de financement du Conseil. « Le Conseil est financé par les sociétés privées, contrairement aux autres organes de la sous-région qui sont financés par les gouvernements », a-t-il précisé. A noter que le Conseil des ministres des pays de la zone n’a adopté le statut juridique de la commission d’arbitrage de la Carte rose qu’en mai 2009. (AITEC Afrique) organisera en février prochain, à Nairobi, une conférence bancaire régionale consacrée à l’innovation. La rencontre servira comme plateforme pour exposer les nouveautés du secteur financier, notamment dans le cadre des paiements mobiles. « Quand nous avons commencé à organiser cette série de conférences, il y a quatre ans, nous voulions mettre l’accent sur ce que l’Afrique de l’Est pouvait apprendre du reste du monde. Maintenant, les banquiers, les opérateurs mobiles et d’autres parties prenantes du secteur qui souhaitent se renseigner sur les opérations bancaires mobiles viendront à Nairobi pour apprendre auprès des innovateurs régionaux », a déclaré Sean Moroney, le président de l’AITEC Afrique. Nigeria : Oceanic Bank réduit les rémunérations de ses cadres supérieurs Oceanic Bank Plc, une des institutions bancaires renflouées par la Banque centrale du Nigeria, a réduit de 22,5 à 35% les rémunérations de ses cadres supérieurs, y compris celles des directeurs exécutifs et du directeur général. Depuis la nomination de John Aboh au poste de directeur général, le montant des dépôts a augmenté de 430 à 560 milliards de nairas, entre le 5 octobre et le 18 décembre 2009. Assurances Afrique du Sud : O’Sullivan, président d’Old Mutual Old Mutual PLC, le plus grand assureur en Afrique du Sud, a désigné Patrick O’Sullivan en tant que président, en remplacement de Chris Collins, qui prend sa retraite. M. O’Sullivan, qui travaillait à Zurich Financial Services depuis 11 ans, a pris ses fonctions au début du mois en cours, a déclaré la société. « Patrick apporte avec lui une expérience considérable de groupes de services financiers internationaux », a déclaré Julian Roberts, directeur exécutif. Algérie : la CNMA transformée en société d’assurance La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a obtenu son agrément pour investir le secteur des assurances toutes branches. A noter que cette banque était en voie de dissolution quelques mois plus tôt. L’arrêté du Ministère des finances, portant sur un nouvel agrément, précise que la CNMA peut pratiquer les opérations d’assurance et de réassurance en faveur des personnes physiques et morales exerçant dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture et connexes, par l’intermédiaire de ses caisses régionales. En plus de ces secteurs, la CNMA est également autorisée à investir le marché de l’assurance automobile, des accidents et des dommages aux biens. Bourse Afrique du Sud : Remgro et Zeder projettent d’acheter Capevin Holdings La société d’investissement Remgro Ltd et Zeder Investments Ltd projettent d’acheter la compagnie Capevin Holdings Ltd et Capevin Investments Ltd, listée à la Bourse de Johannesburg, afin d’augmenter leur capital dans le secteur des vins et liqueurs. L’opération d’achat des actions qu’ils ne possèdent pas dans ces deux sociétés coûtera jusqu’à 2 milliards de rands (268,8 millions de dollars), selon Antonie Jacobs, directeur général de Zeder. L’offre sera de 3,35 rands par action pour Capevin Holdings (CH) et de 70,05 rands par action pour Capevin Investments (CI). Le seul actif de placements de CH et CI est dans Distell Group Ltd, le plus grand fabricant de boissons alcoolisées en Afrique du Sud. CI détient 29,2% du capital de Distell, contre 14,9% pour CH dans le producteur de cognac Klipdrift. Finances publiques Sénégal : les sukuks sont conformes à la charia islamique Les sukuks (obligations islamiques) sont conformes à la charia islamique, affirme le vice-président de Moody’s France SAS, Anouar Hassoune, qui en faisait la promotion auprès des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Selon lui, les sukuks, généralement émis par des fonds communs de créances pour le compte d’un gestionnaire d’actifs, pouvant êtres garantis ou non par l’émetteur, « sont de puissants instruments de refinancement ». Il en dénombre plusieurs catégories dont les sukuks al ijara (dans le cadre d’un contrat de leasing), les sukuks al musharaka (contrats de copropriété) et les sukuks al mudharaba (contrats de gestion sous jacents). Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Afrique de l’Ouest : la CEDEAO veut sa monnaie unique avant 2016 Les pays de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), notamment ceux qui ne font pas partie de la zone FCFA, veulent leur monnaie unique avant 2016. Baptisée Eco, la monnaie unique, dont la création a été décidée en 2000, sera amenée à fusionner avec le FCFA pour unifier les 16 pays membres. Sa mise en place a été maintes fois reportée. La CEDEAO souhaite préparer l’avènement de l’Eco en deux étapes, dont la première concerne la création d’une zone monétaire pour les pays qui n’appartiennent pas à la zone FCFA, avant de lancer une monnaie commune dans une seconde étape. Parmi les avantages attendus de la monnaie unique, qui sera gérée par une Banque centrale, il s’agit de faciliter les transferts de fonds et le commerce transfrontalier. Les pays membres devront également se conformer à des critères de convergence, comme le déficit budgétaire et l’inflation. UEMOA : 998 milliards FCFA sur le marché obligataire à fin 2009 Le montant total du marché obligataire par appel public à l’épargne, au sein des huit pays de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), a atteint 998,721 milliards à la troisième semaine de décembre 2009. Selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), sur les 39 émetteurs, les trésors publics des Etats représentent 73,47% de l’encours global du marché, soit 733,809 milliards FCFA. La Côte d’Ivoire arrive en tête avec 185,780 milliards FCFA, suivie du Sénégal avec 167,422 milliards FCFA, puis du Bénin avec 108,556 milliards FCFA. Il existe également deux émetteurs hors zone, qui sont la Société financière internationale (SFI) pour un montant de 22 milliards FCFA et l’Agence française de développement (AFD) pour 20 milliards FCFA. Afrique du Sud : hausse du chômage, baisse de la demande de crédit La demande de crédit a reculé en novembre, pour le deuxième mois consécutif, en raison de l’augmentation du chômage et de la réduction des dépenses de consommation. L’emprunt des ménages et des entreprises a diminué de 1,59%, après une baisse de 0,4 en octobre, selon les chiffres de la Banque centrale. Quelque 350 000 emplois non agricoles ont été supprimés durant les neuf premiers mois de 2009, en particulier dans le secteur minier. La contraction du crédit illustre « l’effondrement de la confiance des entreprises et des consommateurs », a déclaré Gina Schoeman, économiste chez Macquarie First South Securities. La Banque centrale a maintenu son taux directeur Bourse Tunisie : le CMF adhère à l’accord multilatéral de l’OICV La candidature du Conseil du marché financier tunisien (CMF) pour devenir membre de l’accord multilatéral de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) a été acceptée en décembre 2009. L’adhésion à l’Organisation, dont l’objet est la consultation, la coopération et l’échange d’informations entre ses 52 pays membres dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie et l’Italie, permet à la CMF l’accès aux informations financières et renforcer ses opérations de contrôle. inchangé à 7% pour freiner la hausse des prix et soutenir la croissance économique. Nigeria : légère augmentation de la dette extérieure en 2009 La dette extérieure du Nigeria a atteint 4 milliards de dollars en 2009, contre 3,7 milliards l’année précédente. Selon le vice-ministre des Finances, Remi Babalola, le pays ne devrait pas emprunter plus 6 milliards de dollars en 2010 pour pouvoir être en mesure couvrir les intérêts de la dette. Babalola estime que l’exercice en cours sera caractérisé par « une stabilité macro-économique très prometteuse et raisonnable ». Nigeria : vers la vente de 500 millions $ d’obligations sur le marché européen Le Nigeria sera probablement amené à vendre 500 millions de dollars d’obligations européennes, au deuxième trimestre. Le ministre des Finances, Mansur Muhtar, estime que ce choix du calendrier vise à « permettre au marché de s’installer » et d’entamer « les préparatifs nécessaires » pour cette opération. Aucun détail n’a été donné sur le nombre d’obligations qui seront mises en vente, sur leur montant unitaire ou sur les banques qui seront engagées dans l’opération. Le gouvernement utilisera ce montant pour financer son déficit budgétaire de 2010, prévu d’atteindre 1,56 trillion de nairas (10,3 milliards de dollars), soit 4,8% du produit intérieur brut. Maroc : baisse de la TVA sur les produits bancaires islamiques La loi de Finances 2010 a réduit de moitié le taux de la TVA sur les produits bancaires sans intérêt et conformes à la charia. Depuis le début janvier 2010, la TVA sur les produits bancaires alternatifs comme la mourabaha et l’ijara sera de 10% au lieu de 20%. Les banques proposent un grand nombre de produits alternatifs qui n’appliquent pas le taux d’intérêt traditionnel. Zambie : la Banque centrale prévoit une croissance supérieure à 7% La Banque centrale de Zambie prévoit une croissance économique de plus de 7% pour cette année, en prévision du renforcement des prix du cuivre. Algérie : 1000 milliards de dinars de fiscalité ordinaire Le taux de recouvrement de la fiscalité ordinaire, durant les onze premiers mois de 2009, est en augmentation de 25% par rapport à la même période en 2008. Le montant atteint est estimé à 1000 milliards de dinars (MDA), selon Abderrahmane Raouia, directeur général des impôts (DGI). La part de l’impôt sur le revenu global (IRG) représente 150 MDA et l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) environ 220 MDA, ajoute la même source. La taxe sur les véhicules neufs a rapporté 15 MDA. Algérie : les banques algériennes et les grands projets La Banque extérieure d’Algérie (BEA) est engagée sur dix grands projets (cinq stations de dessalement de l’eau de mer, trois centrales électriques, dont celle de Hassi R’mel, et deux usines d’ammoniac) pour une valeur de 151 milliards de dinars. Le chiffre a été livré par le PDG de la BEA, M. Loukal, lors d’un séminaire international consacré au financement des mégaprojets en temps de crise. Le Crédit populaire d’Algérie (CPA) participe à une quinzaine d’opérations Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 5 Banques et Assurances Afrique de l’Ouest : le marché hypothécaire en butte à la frilosité des banques Baba Dao, directeur du fonds de garantie hypothécaire du Mali, estime indispensable la titrisation pour disposer de ressources longues, mais les banques de la région tardent à s’y engager. Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta sources longues, pour faire face aux besoins grandissants du financement du logement. La titrisation permet aux banques de mobiliser des ressources pour les mettre sur le marché à partir des créances qu’elles ont déjà dans leur portefeuille. Mais, nous constatons, pour le déplorer, que les banques de notre espace se plaignent de l’absence de ressources, mais, pour leur part, elles sont réticentes à utiliser les outils et instruments innovants mis à leur disposition. Elles interviennent très peu sur le marché financier. Or, ce marché est le complé- Les Afriques : Aujourd’hui, que représente le fonds de garantie hypothécaire au Mali ? Baba Dao : Le fonds de garantie hypothécaire du Mali (FGHM) est un établissement financier existant depuis 2000 et régi par la réglementation bancaire. Fruit de la coopération entre le Mali et le Canada, il a été installé pour soutenir la structuration du financement de l’habitat au Mali. Nous avons une position transversale dans l’organisation du financement de l’habitat. La stratégie nationale du logement, document cadre de référence, a identifié des contraintes et proposé des solutions. Des cadres institutionnel, légal et réglementaire ont été prévus. Parmi les outils spécifiquement créés pour le financement du secteur, il y a l’Office malien de l’habitat, la Banque de l’habitat et le Fonds de garantie hypothécaire, dernier maillon de la chaîne. Nous sommes donc là pour soutenir la banque dans le rehaussement du portefeuille de créances et la recherche de solutions à la principale contrainte rencontrée dans le cadre du financement hypothécaire, à savoir la contrainte de ressources longues. LA : Quelles opérations avez-vous déjà menées ? BD : Il faut d’abord noter que tous les pays de l’UEMOA ont les mêmes contraintes en matière de financement de l’habitat. Il s’agit de la problématique des ressources longues et de la réglementation bancaire assez rigide. Les banques n’ont pas une capacité de transformation suffisante pour allouer des ressources à vue en financement hypothécaire, qui est caractérisé par une longue durée. Au Mali, il a été demandé au FGHM d’imaginer des solutions pour la mise en place des mécanismes de refinancement hypothécaire. C’est dans ce cadre que, de concert avec notre partenaire, la Banque de l’habitat du Mali, nous avons initié des opérations de cessions des blocs de créances hypothécaires. L’opération test, qui portait sur un bloc de 200 millions de francs « Nous constatons, pour le déplorer, que les banques de notre espace se plaignent de l’absence de ressources, mais, pour leur part, elles sont réticentes à utiliser les outils et instruments innovants mis à leur disposition. Elles interviennent très peu sur le marché financier. » Baba Dao : « Le développement du logement ne peut pas continuer à être l’apanage des ressources publiques. » CFA (environ 305 000 euros), a eu lieu entre la Banque de l’habitat du Mali et la Compagnie d’assurance-vie du Mali (SOMAVIE). Une deuxième opération s’est déroulée entre la Banque de l’habitat et deux autres banques de l’espace sous-régional (Bank of Africa Mali et Bank of Africa Bénin), pour un montant d’environ 9,16 millions d’euros. La troisième opération, qui a fait l’objet de notre intervention et qui était de loin plus importante, mettait en face la banque des structures de micro finance intervenant dans l’habitat et un investisseur international (FMO des Pays-Bas), pour un montant de 12,20 millions d’euros. LA : Quel a été l’impact de ces opérations ? BD : Ces opérations ont pour but ultime de rendre accessible le financement bancaire. C’est à partir de ce financement longue durée que les banques peuvent accompagner le projet d’accessibilité au financement du logement, au profit des populations. Toutes ces expériences sont des tests pour voir la maturité de notre marché à s’engager dans une voie pérenne, celle de la titrisation. Il a été démontré, à l’échelle internationale, que la titrisation est le modèle le plus abouti, le plus achevé, pour permettre aux banques d’améliorer leurs capacités de mobilisation de res- ment naturel du marché primaire sur lequel intervient la banque et il est temps, pendant que les Etats et les structures de régulation mettent tout en œuvre pour nous doter d’instruments aussi performants que la titrisation, que les banques nous rejoignent sur ce front. A l’échelle de tous les pays, la niche est très intéressante. Le développement du logement ne peut pas continuer à être l’apanage des ressources publiques. Les Etats ont d’autres contraintes. Nous allons d’ailleurs proposer l’extension de notre mécanisme de garantie hypothécaire aux autres pays de l’UEMOA, car, mis à part l’Afrique du Sud et l’Algérie, un tel instrument n’existe qu’au Mali sur un continent qui a un besoin urgent d’outils innovants pour son développement. Transition réussie pour Attijariwafa Bank au Mali La banque finance aujourd’hui, la totalité du futur aéroport du Mali, une partie de la grande centrale électrique malienne et s’apprête à lancer le crédit immobilier. En quelques mois, l’ex-BIM a totalement changé de visage. Le changement d’actionnariat majoritaire constitue toujours une phase délicate dans la vie des grandes banques. Les réactions du marché sont souvent imprévisibles. Au Mali, cette période a été gérée avec doigté au sein de l’ex-BIM SA (Banque internationale pour le Mali), redevenue aujourd’hui filiale d’Attijariwafa Bank. Elle-même née en 2003, d’une fusion structurante dans le paysage financier marocain entre deux institutions centenaires, la BCM et la Wafabank, la banque marocaine Fort de 46% des parts de marché sur les dépôts, de 60 agences dont 4 à l’étranger, l’exBIM SA peut, sans risque d’être contredite, réclamer le titre de la plus grande banque malienne. entend gérer l’institution malienne avec les standards d’une banque moderne. Mais aussi, explique Youssef Berrada, dépêché depuis Casablanca et chargé de mission au sein d’Attijariwafa Bank Mali, dans le respect de son identité : « La BIM est une banque malienne et nous tenons à la garder malienne », martèle M. Berrada, fier de l’esprit d’entente qui règne au sein des équipes. Actuellement, la banque compte 324 employés, contre 260 lors de la prise de contrôle. Seulement quatre Marocains En tout, il y a seulement quatre Marocains. Quelque dix nationaux, nouvellement recrutés, sont en cours de formation au Maroc. Si le directeur général est un Marocain, dépêché lui aussi de la maison mère, le directeur des risques est, lui, Malien pur jus. C’est connu, le directeur des risques, gardien du temple, constitue l’ossature d’une institution bancaire. N’est-ce pas de la fine lecture du risque que dépend le rendement ? Bref, l’ex-BIM Sa, qui était en train de changer de logo lors de notre visite, ne mène pas bataille sur le seul aspect du management ou sur le seul thème de la médiation culturelle. L’institution se positionne en une banque universelle, qui entend être présente sur tout le territoire malien. D’où l’ouverture de dix agences. Une direction des grandes entreprises a été instituée. De même qu’un pôle PME-PMI, chargé d’identifier les profils intéressants. Le positionnement sur l’entreprise jeune dépasse le cadre du slogan. Sponsor officiel du forum de l’entreprenariat jeune, Attijariwafa Bank peut compter sur le fonds de garantie (jusqu’à 85% du montant en jeu) institué par l’Etat malien pour accompagner ce type d’entrepreneurs, souvent négligés par les banques classiques présentes en Afrique. « En gros, nous visons les particuliers, les professionnels et les Maliens de l’extérieur », détaille M. Berrada, qui rappelle qu’Attijariwafa Bank est leader sur ce dernier créneau. Connaissant l’importance du transfert des immigrés maliens dans la balance de paiement du pays, ainsi que dans la vie des ménages, on peut dire que la filiale d’Attijariwafa Bank au Mali est bien positionnée pour implémenter et développer de nouveaux produits financiers au Mali, comme la monétique. La plus grande banque malienne A moyen terme, l’orientation des investissements productifs à valeur ajoutée et créateurs d’emplois figure dans les tablettes du directeur général. Fort de 46% des parts de marché sur les dépôts, de soixante agences, dont quatre à l’étranger, l’ex-BIM SA peut, sans risque d’être contredite, réclamer le titre de la plus grande banque malienne. « De la même manière qu’au Maroc, où nous accompagnons les projets de développement du royaume, ici nous sommes engagés sur tous les projets de développement du Mali. C’est notre crédo », résume Riyad Mouline, responsable synergie du Réseau extérieur. « Nous mobilisons et finançons le projet du futur aéroport du Mali. A priori, il y avait trois banques. Deux se sont retirées. Aussi, nous avons revus notre participation à la hausse. Au lieu de 4,2 milliards, nous finançons la totalité du projet, soit 8 milliards FCFA. Parce que nous croyons à ce projet. » Autre projet structurant où l’on retrouve le cachet de AWB, la plus grande centrale électrique, prévue pour voir le jour en mars 2010. Attijari y participe, dans le cadre d’un pool bancaire. « C’est un projet de développement vital pour le Mali, il permettra de prendre en charge la consommation malienne et d’envisager l’exportation », ajoute M. Mouline, qui a l’immense tâche de gérer depuis Casablanca tout le réseau extérieur d’une institution africaine tentaculaire, qui mise tant sur le corporate que sur le retaille. « Nous avons lancé des crédits sur dix mois à taux zéro durant la dernière fête du mouton. Le succès de ce service nous a étonné », confirme-t-on au sein de la banque. La grande révolution, attendue courant 2010, sera prochainement le lancement du crédit immobilier. Toute une équipe y travaille. Malgré notre insistance, M. Berrada et M. Mouline se gardent d’en dire grand-chose : « Nous sommes en train de constituer le matelas qu’il faut », se contentent-ils de répéter. Adama Wade 6 F i n a n ce Banques et Assurances Poste Maroc partout, toujours plus pour vous ! Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 La BOA Côte d’Ivoire aux portes de la Bourse En bref - La filiale ivoirienne de BOA Group lance une opération d’augmentation de capital qui sera suivie d’une demande d’introduction à la Bourse régionale d’Abidjan. Les objectifs visés sont multiples. de financement Project financing, pour un apport global de plus de 257 milliards de dinars répartis sur sept stations de dessalement (42,07 milliards DA), cinq centrales électriques (147,48 milliards DA) et deux unités d’ammoniac (66,52 milliards DA). Nigeria : la Banque centrale maintient son taux de référence à 6% pour stimuler les crédits La Banque centrale du Nigeria (BCN) a maintenu son taux directeur dans une tentative d’atténuer la contraction du crédit causée par la crise bancaire de l’année dernière. Le taux reste donc à 6%, a annoncé le gouverneur de la BCN, Lamido Sanusi. Le taux de crédit a été également maintenu à 8%, tandis que le taux d’emprunt a été réduit à 2%, contre 4% précédemment. Afrique du Sud : les réserves à leur plus bas niveau depuis 14 mois Les réserves de devises étrangères en Afrique du Sud ont diminué à leur plus bas niveau depuis 14 mois, en décembre 2009. Cette baisse est due au renforcement du dollar, ce qui a réduit la valeur des réserves détenues en euros et autres devises. Ainsi, les réserves en devises ont reculé de 1,9% à 39 milliards de dollars, contre 39,6 milliards de dollars auparavant. Le dollar a gagné 4,3% contre l’euro le mois dernier, et s’est renforcé contre 11 des 16 principales devises. La Banque de réserve avait acheté des euros et des livres sterling au lieu du dollar pour « rééquilibrer » les réserves, a indiqué le vice-gouverneur, Daniel Mminele, le 18 novembre dernier. A cela, il faut ajouter la baisse de 7% du prix de l’or durant le mois de décembre, ce qui a poussé vers le bas les réserves d’or, d’environ 11%. Kenya : les recettes fiscales ont dépassé les objectifs au cours des 3 derniers mois Le gouvernement du Kenya a recueilli 136,8 milliards de shillings kenyans (1,8 milliard de dollars) d’impôts et taxes, au quatrième trimestre de l’année 2009, ce qui représente 1,7% de plus par rapport à l’objectif que s’était assigné l’administration fiscale. L’objectif de recettes pour les trois prochains mois est de 126,8 milliards Sh, et de 545,2 milliards Sh pour la fin de l’exercice financier se terminant en juin, contre 480,6 milliards Sh un an plus tôt. La direction des impôts se dit « optimiste pour le dépassement de ces objectifs ». D’ici le 31 décembre 2010, toutes les banques exerçant au sein de la zone UEMOA devront compter un capital minimum de 5 milliards de FCFA. La décision avait été prise par le Conseil des ministres de l’Union, en septembre 2007. La date butoir du 1er janvier 2008 avait été ensuite prolongée au 31 décembre 2010. D’ici là, une seconde phase de la réforme devrait porter le capital minimum à 10 milliards de francs CFA. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la décision de la BOA Côte d’Ivoire, qui, après celles initiées en 2006 et en 2007, vient d’initier une nouvelle opération d’augmentation de capital qui sera suivie par une demande d’introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM). D’un montant de 2,7 milliards de FCFA, l’offre publique de vente porte sur 120 000 actions nouvelles, pour une période de souscription s’étendant du 6 janvier au 5 mars 2010. Le personnel de la BOA se voit réserver 18 000 actions, à raison d’une prime d’émission de 3000 FCA sur un cours général Malgré une forte intensité concurrentielle dans le secteur bancaire ivoirien et dans un contexte économique marqué par un climat social encore difficile, l’institution a réussi à renforcer sa position sur le marché. fixé à 23 000 FCFA. La détermination du prix d’émission a été obtenue en croisant la méthode des multiples du PER, du résultat d’exploitation et du Price to book ratio. La moyenne est ressortie à 28 165 FCFA. Au-delà du respect du capital minimum imposé par la BCEAO, cette opération vise aussi le renforcement des fonds propres et la structuration financière de la banque. Une banque rentable, orientée tous publics Editeur : Editions Financières du Sud Eurl, Paris. Gérant : Koly Keita. Filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA, Genève. Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel, Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication), Adama Wade (Directeur de la rédaction). Comité des fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeurs partenaires : Atlas Publications (Maroc), Interface Media (Alger). Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade (Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi (Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Kéfi (Tunis). Ont également participé à ce numéro : Romain Sumbula Giwangwa (Kinshasa), Kamel Derraz (Oran), Mamadou Lamine Diatta (Dakar), Hance Gueye (Dakar), Ismael Aidara (Paris), Zohir Bouzid (Alger), Sana Harb (Alger). Avec la collaboration de Willy Kamdem, spécialiste des génies systèmes (spécialité aéronautique), d’Africa Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris). Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève. Tél : +41 22 301 96 16. Fax : +41 22 301 96 10. [email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com Maquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. Corrections : Xavier Michel, Raphael Caratsch. Impression : Rotimpres, Aiguaviva (Spain). Ecoprint, Casablanca (Maroc). Diffusion : NMPP, Sapress, Royal Air Maroc, SN Brussel, Air Algérie. Régie publicitaire : Sequence Media SA, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève (+41 22 301 96 15). Direction marketing : Benjamin Flaux (+41 78 758 77 09 [email protected]). Développement international : Sambe Lo (+33 6 25 93 64 59 [email protected]). Casablanca : Ibrahima Thiam (+212 22 23 34 77 [email protected]). Alger : Baya Saidoun (+213 21 73 49 48 [email protected]). Dakar : [email protected]. Dépôt légal : janvier 2010 © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur L’offre publique de vente drainera sans doute beaucoup de souscripteurs, au vu des marges progressives dégagées par la Banque depuis l’entame de la deuxième moitié de la décennie 2000. A titre d’exemple, plus d’un milliard de FCFA ont été distribués aux actionnaires en 2008, soit 47% du résultat net. La banque a régulièrement amélioré ses fonds propres depuis sa création, il y a treize ans. Le capital est ainsi passé de 1,1 milliard de FCFA à 4,8 milliards de FCFA, détenu à 74% par le holding BOA Group, lui-même détenu à 42,5% par la Marocaine BMCE Bank. La filiale ivoirienne compte un personnel de 153 agents et un management fonctionnant selon les règles et les standards internationaux, avec la séparation entre les activités de l’exploitation et du crédit. Malgré une forte intensité concurrentielle dans le secteur bancaire ivoirien et dans un contexte économique marqué par un climat social encore difficile, l’institution a réussi à renforcer sa position sur le marché. Ainsi, le total bilan s’est accru de 47,5% et de 16,2%, respectivement, en 2007 et en 2008. Ces progressions correspondent à un cycle de croissance forte et soutenue du groupe BOA. La politique vigoureuse de collecte des ressources et surtout de concours à l’économie, notamment aux entreprises et, depuis peu, aux particuliers, à permis à la banque de voir les emplois directs à la clientèle progresser de 55% et de 24% sur les deux années. La banque est passée de la 6e place en 2007) à la 5e place en 2008, en termes de collecte de ressources, selon le classement de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-Cote d’Ivoire) et ce malgré l’entrée dans le secteur de nouvelles banques nationales et étrangères. Offre monétique diversifiée Banque commerciale à vocation grand public, la BOA Côte d’Ivoire, qui était à l’origine essentiellement tournée vers une clientèle d’entreprises a évolué vers une clientèle tous publics, concept de référence de toutes les BOA. Vis-à-vis de la clientèle des particuliers, l’institution mise sur une offre monétique diversifiée composée d’une carte privative commune à l’ensemble du groupe BOA (la carte Sesame), complétée par une gamme élargie de cartes VISA, réseau dont la banque est membre depuis octobre 2007. Dernièrement, les solutions de e-banking (B-Web, B-Phone, B-SMS) ont pris de l’ampleur. Les produits de bancassurance sont aussi en cours de développement, en collaboration avec le groupe Colina, un partenaire de longue date, leader de l’assurance en Côte d’Ivoire. L’activité d’intermédiation boursière devrait prendre son élan avec l’obtention récente de l’agrément de Teneur de comptes et Conservateur. La Banque s’appuie sur un réseau de quatorze agences, dont neuf à Abidjan. Fédérateur A noter que BOA Côte d’Ivoire a déjà testé le marché en juin 2009, avec un emprunt obligataire d’une valeur de 3 milliards de FCFA, d’une durée de cinq ans et au taux de rémunération de 6,2%. L’emprunt a été souscrit à 149%. Né du rachat d’UBCI-Banafrique, la BOA est le fruit d’une volonté d’extension et d’intégration du groupe BOA à l’échelle africaine. La BOA Côte d’Ivoire a été la quatrième concrétisation d’un nouveau concept de banque commerciale africaine, dont l’originalité réside essentiellement dans la triple composante de l’actionnariat : des actionnaires privés et institutionnels nationaux aux côtés d’un partenaire technique (BOA Group) fédérateur de la stratégie de groupe, ainsi que des organismes internationaux de promotion du secteur privé africain. Il s’agit, entre autres, de la Proparco (groupe AFD), de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), de la Société Financière Internationale (SFI), de la Société financière néerlandaise pour le développement (FMO). A.W. Le Credit Libanais Bank prend pied au Sénégal Par Ismael Aidara L’agrément officiel d’implantation au Sénégal vient de lui être accordé par la commission bancaire de la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), dont le siège est à Dakar. Le Sénégal devient la première étape du holding bancaire, qui confirme ses ambitions de développement et d’externalisation de son marché en Afrique subsaharienne. Une source proche du dossier révèle que les tentatives d’implantation du Crédit Libanais en Côte d’Ivoire, qui remontent à 2000, se sont avérées finalement infructueuses. « Compte tenu des immenses opportunités du marché des PME et PMI, tenu par les opérateurs libanais en Côte d’Ivoire, la banque libanaise n’a pas pu concrétiser ses ambitions du fait du cycle de troubles politico-militaires qui sévit dans ce pays ». Cette décision de s’implanter finalement à Dakar est le fruit de plusieurs contacts noués entre les opérateurs liba- nais évoluant dans le secteur agro-industriel sous-régional et les administrateurs du Crédit Libanais Bank. Ces capitaines d’industries libanais, éparpillés un peu partout en Afrique de l’Ouest, sont des pourvoyeurs de fonds pour les banques locales africaines et ils contribuent sensiblement au PIB de ces pays. C’est donc un marché porteur et rentable que le Crédit Libanais entend exploiter à courte échéance. Selon nos informations, l’établissement bancaire libanais, qui est classé comme la sixième banque au Liban depuis début 2009, va démarrer sur un ratio capital de 6,7 milliards de FCFA avant de le porter à hauteur de 9 milliards, au plus tard en décembre 2011. Le Crédit Libanais Group international, via sa filiale Lebanese Islamic Bank, spécialisée dans les opérations de finance islamique, ambitionne de tester ce type de produits bancaires aussi au Sénégal, destiné à être la porte d’accès aux autres pays de l’espace UEMOA. Séminaire de formation Comment attirer les investissements internationaux par la création de zones économiques franches ou spéciales 9 au 12 mars 2010 à Genève (en français) Durée : 4 jours, de 9h à 16h Programme Investissement direct étranger 4Comment choisir la localisation et sur quels critères ? 4Comment définir le meilleur rapport qualité-prix ? 4Outils et méthodes 4Comment promouvoir et commercialiser la zone ? 4Mesures incitatives: la spirale infernale? 4Risques politiques et IDE 4Les tendances de l’investissement mondial A qui s’adresse ce séminaire ? - Organismes gouvernementaux - Promoteurs, publics ou privés - Agences de promotion des investissements - Sociétés de consulting - Entreprises de logistique et de transport - Sociétés de contrôle et de certification - Banques offshore - Sociétés financières et sociétés multinationales Frais d’inscription : Par délégué : 2000 € HT Membre ou partenaire de FEMOZA : 1400 € HT 2e délégué de la même organisation : 1400 € HT Les frais comprennent le séminaire, le repas de midi et les rafraîchissements. Ne sont pas compris le voyage et l’hébergement. Places limitées Inscriptions et information : [email protected] ou [email protected] Zones économiques libres ou spéciales 4Qu’est-ce qu’une zone franche, définition et histoire 4A quoi sert-elle et quels objectifs vise-t-elle ? 4Projets, planification & mise en place 4Promoteurs 4Management & modes opératoires 4Comment optimiser l’exploitation d’une zone franche ou spéciale 4Potentiel et marché captif 4Promotion, outils et actions Juan Torrents, président de FEMOZA « Ces dernières années, l’Afrique a résolu une grande partie de ses problèmes de pénurie de ressources humaines qualifiées et de mauvaise gouvernance économique. » « Beaucoup de pays africains réunissent maintenant toutes les conditions pour que des projets de zones franches soient développés avec succès. Mais, il est vrai qu’à ce jour, seuls le Kenya, l’Egypte, Maurice et le Nigeria ont su vraiment profiter de cette opportunité. Pourtant, ces dernières années, l’Afrique a résolu une grande partie de ses problèmes de pénurie de ressources humaines qualifiées et de mauvaise gouvernance économique. Je ne vois aucune raison pour qu’elle ne réussisse pas autant que les autres régions du monde. Les 1800 zones franches qui existent dans le monde attirent des investissements étrangers, créent de nombreux emplois, améliorent les capacités de la main-d’œuvre locale. Tant en Chine qu’en Amérique latine, elles ont grandement contribué au développement de l’industrie et du commerce local. Il faut simplement une volonté politique pour créer le cadre propice à ce développement. Notre fédération est au service des gouvernements africains pour les aider dans ce sens. » 8 Bourses Les fonds avec Fonds Afrique (partiel) Name Nestor Afrika Fonds B DWS Invest Africa A2 JB EF Northern Africa CHF A Bellevue Fds (Lux)-BB African Opp B CHF Robeco Afrika Fonds A JB Multiflex JB African Equity C JPY JPM Africa Eq A (acc)-USD Investec Equity R Nikko Africa Equity Silk African Lions I Nordea-1 African Equity BI E.S. África Simplicity Afrika Intereffekt Emerging Africa EUR Kagiso Top 40 Tracker BPI Africa Prescient Eqty Quant A1 Old Mutual Top 40 A RMB Top 40 Index STANLIB ALSI 40 A Swedbank Robur Africa Equity D2 Tri-Linear Equity PPS Equity ABSA Rand Protector Espirito Santo Africa Magna Africa C Avocado Dynamic FoF A Concord Egypt Euro Shares Standard Bank South Africa Eq A USD Lion of Africa General Equity Alphen Equity Builder Old Mutual RAFI 40 Tracker A Sanlam Index R Osborne Equity A1 Flagship Domestic Flexible Interneuron Freestyle PCA Africa RMB Value 27Four Active Equity A1 Investec Active Quants R Gryphon All Share Tracker Wallberg African All Stars I Atlas Maroc OP Allan Gray Equity A STANLIB Index R Huysamer Equity A1 Old Mutual Active Quant Equity A Metropolitan High Dividend Cannon Core Companies Prudential Dividend Maximiser A EFG-Hermes Saudi Arabia Equity Kagiso Equity Alpha HQ Afrika Cadiz Mastermind A Interneuron Equity Huysamer Flexible A1 Sanlam MMI Aggressive Equity 1 B1 Imalivest Flexible STANLIB Growth R Prudential Equity A Old Mutual Investors R Community Growth Equity Old Mutual Value R RMB Structured Equity The Nile Growth Company Prescient Eqty Active Quant A1 Sanlam Value R Imara Equity EMIF-South Africa ’B’ Load C Coris Capital General Equity Efficient Prudential PPS Managed Flexible Maestro Equity A Peregrine Beta Equity A1 BlueAlpha All Seasons Analytics Managed Equity A Foord Equity R Blue Ink Solar Flexible FoF Standard Bank Africa Equity A USD ICECAPITAL Africa A ValuGro General Equity Cadiz Equity Ladder Select Manager Def Equity FoF ABSA Growth FoF Investec Growth R SMMI Equity FoF A Oasis General Equity STANLIB MM Equity FF A1 Dynamic Wealth Optimal A Old Mutual Top Companies R Old Mutual Nam Growth FNB Growth Harvard House General Equity Old Mutual Growth R Osborne Flexible A1 Sasfin Equity 4i Opportunity A Hermes Equity A ABSA General R ABSA Select Equity UBS (CH) EF South Africa P RMB Equity R Element Earth Equity A STANLIB Aggressive FoF A SIM Top Choice Equity A1 Huysamer Opportunity A1 2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08 2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11 5.75 44.64 5.74 81.94 5.31 45.73 4.92 4.84 68.33 4.73 58.73 4.10 66.75 3.70 56.79 3.45 3.68 60.09 3.60 3.52 28.35 3.47 40.88 3.00 39.50 - 10.40 2.97 13.90 2.88 61.38 9.80 2.86 24.87 2.84 63.31 13.25 2.77 61.17 9.08 2.68 61.60 7.64 2.58 60.56 10.90 2.57 62.77 2.48 50.50 - 1.48 2.37 58.34 2.34 68.86 29.70 2.32 2.23 52.34 - 19.22 2.21 28.05 1.81 2.19 23.52 11.04 2.16 23.76 2.11 47.73 2.05 55.84 2.03 67.76 1.98 60.23 7.03 1.90 46.45 - 4.47 1.84 39.60 - 11.67 1.84 14.13 - 9.12 1.82 49.01 1.80 75.37 15.82 1.78 56.21 1.78 65.93 15.22 1.76 59.11 8.69 1.74 27.86 1.73 5.16 1.70 1.69 51.01 10.74 1.69 60.77 12.42 1.69 48.80 3.70 1.68 56.09 5.12 1.67 65.84 1.94 1.66 60.25 10.59 1.66 57.55 16.65 1.65 23.87 1.64 69.77 23.23 1.63 38.05 - 7.51 1.59 69.18 10.78 1.57 48.12 - 3.09 1.56 45.75 - 2.20 1.50 66.62 10.46 1.49 46.76 16.96 1.47 60.51 - 7.58 1.46 53.92 16.83 1.41 57.90 7.59 1.41 60.86 13.91 1.36 65.78 5.88 1.35 57.67 - 1.42 1.34 27.92 3.53 1.34 60.72 11.65 1.34 65.22 14.43 1.28 55.25 1.27 53.92 10.51 1.26 66.69 8.34 1.25 48.07 - 5.68 1.20 49.10 1.20 54.79 3.34 1.16 54.71 0.62 1.14 56.88 34.80 1.12 60.09 5.24 1.12 59.51 6.70 1.12 54.55 1.12 - 4.40 1.10 - 3.72 1.09 45.54 13.12 1.09 68.18 66.48 1.06 53.49 - 0.13 1.01 45.18 - 3.62 1.01 54.14 2.64 0.98 55.67 1.48 0.96 53.63 10.79 0.96 54.35 - 2.34 0.95 56.38 - 8.03 0.93 62.31 9.61 0.93 65.20 - 2.60 0.90 60.03 - 4.15 0.90 58.35 0.36 0.90 63.24 12.90 0.89 35.08 - 9.59 0.89 50.01 - 0.61 0.88 52.71 0.86 51.67 5.28 0.85 54.23 9.05 0.77 58.45 24.30 0.73 48.64 5.51 0.72 59.87 - 3.22 0.69 54.14 7.65 0.66 50.32 - 0.94 0.66 53.18 15.84 0.66 39.84 Domicile Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Netherlands Luxembourg Luxembourg South Africa Japan Luxembourg Luxembourg Portugal Sweden Netherlands South Africa Portugal South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa Luxembourg Ireland South Africa Ireland Ireland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Taiwan South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg France South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Saudi Arabia South Africa Sweden South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Ireland Finland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Switzerland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Rating Overall 3 2 3 4 3 3 3 2 5 2 3 3 2 1 1 4 3 3 5 3 3 3 2 3 5 4 3 3 1 2 4 3 2 4 3 4 3 2 4 4 3 3 2 3 3 5 3 4 4 5 2 2 2 2 3 3 1 3 3 3 2 3 2 3 4 3 5 3 3 4 2 4 Cannon Equity Hermes Flexible A Vega General Equity 36ONE Flexible Opportunity A PSG Tanzanite Flexible Amity Flexible Growth FoF Contego B5 Protected Equity Stewart Macro Equity FoF A NFB Equity A1 Metropolitan General Equity Inv Solutions MM Equity A Carinus Strydom CS Flex FoF PSG Alphen Equity FoF A Efficient Flexible FoF A Coronation Equity R RMB Strategic Opportunities R Sanlam General Equity R Umbono Absolute Return A Personal Trust SA Equity Sasfin Twenty Ten FG Mercury Equity FoF A1 STANLIB Equity R Interneuron Managed RCI Flexible Managed Platinum Flexible Growth FoF Rezco Value Trend Peregrine Inflation Plus 7 A1 Xhilarator Multi-SA Flex FoF Investec Opportunity R Momentum Mod Equity FoF B1 Investec Managed Namibia Sanlam Growth R Coronation Smaller Companies Melville Douglas Dyn Strat A Sanlam Namibia Growth Financial Alliance Flex FoF Momentum MultiFocus FoF STANLIB MM All Stars Eq FoF A FNB Namibia General Equity Cadiz Inflation Plus Noble PP All Weather FoF A Sanlam Growth Inst B1 Metropolitan Emerg Mgrs Equity Discovery Target Retire 2040 Nedgroup Inv Balanced A Aylett Equity A3 STANLIB Prosperity R WIOF African Performance Portfolio A Investec Emerging Companies R Sanlam Small Cap R Sanlam MMI General Equity 1 B1 Glacier FS Flexible FoF STANLIB Nationbuilder A Kagiso Protector CAM Optima Institutional Celtis Flexible FoF A PSG Adv Wealth Creator FoF A Nedgroup Inv Equity R BoE Core Equity Coronation Top 20 A Old Mutual Flexible R Nedgroup Inv Growth R APS Managed Growth FoF A STANLIB Mod Aggressive FoF A BJM Core Equity A1 Coronation Market Plus Investec Value R Select Manager Flexible Gth FoF Stringfellow Flexible FoF Old Mutual Small Companies R Discovery Target Retire 2035 Kruger Flexible FoF A PSG Alphen Growth A Visio Actinio A ABSA Managed CPIX + 7% FoF A PSG Macro Active FoF BoE Enhanced High Growth FoF Discovery Target Retire 2030 RE:CM Flexible Equity B RMB High Tide A Verso LT SA Equity A Coronation Absolute A AS Forum Aggressive FoF Nedgroup Inv Core Diversified B Sentinel Flexible FoF PSG Alphen Flexible A Element Flexible A SYmmETRY Equity FoF A Discovery Target Retire 2025 Sanlam MMI Positive Return 3 B1 Southern Charter Growth FoF Momentum Accumulator FoF RMB High Dividend Discovery Target Retire 2020 Inv Solutions RR Focus A STANLIB MM High Equity FoF A Lynx Opportunities FoF A1 ABSA Flexible Insight Capital Flexible FoF SIM Mgd Aggressive FoF A1 STANLIB Small Cap A Capstone Active Equity FoF RMB Small/Mid-Cap A Dotport Dynamic Flexible FoF Discovery Target Retire 2015 ABSA Allrounder FoF Ankh Flexible FoF ABSA Prudential FoF BoE Enhanced Growth FoF Orange Absolute Return Marriott Dividend Growth R Dynamic Wealth Value Discovery Target Retire 2010 Sanlam MMI Positive Return 1 B1 Verso MM Managed Equity FoF A BoE Growth FoF Anglorand Growth Discovery Equity 0.62 0.62 0.59 0.56 0.54 0.51 0.51 0.51 0.50 0.50 0.45 0.43 0.42 0.42 0.41 0.41 0.40 0.38 0.37 0.35 0.34 0.34 0.32 0.31 0.28 0.28 0.27 0.27 0.25 0.25 0.24 0.22 0.22 0.22 0.18 0.16 0.13 0.13 0.13 0.11 0.08 0.08 0.05 0.05 0.03 0.03 0.03 0.02 0.01 0.00 0.00 - 0.04 - 0.07 - 0.09 - 0.10 - 0.11 - 0.11 - 0.11 - 0.12 - 0.14 - 0.17 - 0.19 - 0.20 - 0.21 - 0.21 - 0.23 - 0.23 - 0.24 - 0.25 - 0.26 - 0.35 - 0.38 - 0.42 - 0.43 - 0.45 - 0.49 - 0.50 - 0.51 - 0.55 - 0.60 - 0.61 - 0.62 - 0.63 - 0.65 - 0.65 - 0.66 - 0.67 - 0.67 - 0.69 - 0.70 - 0.75 - 0.76 - 0.76 - 0.78 - 0.84 - 0.85 - 0.86 - 0.87 - 0.89 - 0.90 - 0.90 - 0.91 - 0.94 - 0.94 - 1.04 - 1.06 - 1.06 - 1.09 - 1.11 - 1.14 - 1.22 - 1.26 - 1.27 - 1.34 - 1.35 - 1.36 - 1.37 - 1.40 63.65 44.93 36.67 63.89 56.08 49.07 47.23 54.34 46.20 55.42 50.81 41.58 49.68 38.13 62.56 62.38 60.47 41.87 43.87 50.20 46.55 11.61 36.36 49.17 34.38 44.56 47.93 48.11 51.69 44.30 55.78 61.43 42.11 53.55 49.40 55.19 52.83 56.71 44.25 48.45 63.15 57.83 45.26 38.30 58.60 47.08 19.91 54.62 56.52 60.14 42.52 41.32 40.87 56.68 43.04 54.92 51.21 52.47 64.06 52.88 57.82 43.48 44.96 42.31 51.82 58.58 45.97 47.77 54.19 43.07 40.93 71.53 54.78 45.71 16.87 52.13 37.42 50.88 53.13 47.92 44.08 Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 1.39 12.44 5.87 16.68 25.32 - 2.14 - 1.13 - 9.45 - 17.88 15.92 3.54 12.48 7.97 - 13.55 - 3.03 - 12.46 - 16.41 - 5.46 3.29 22.42 - 0.07 5.59 17.36 - 1.50 15.89 - 0.65 - 10.48 0.07 14.06 - 0.92 1.41 13.54 6.98 20.19 - 7.90 19.78 - 17.52 - 9.62 - 5.62 6.53 0.31 12.97 5.85 - 4.67 8.27 25.74 7.17 0.69 0.50 - 0.78 13.87 10.39 7.52 - 10.77 - 12.27 - 4.83 13.20 - 7.41 9.23 1.95 5.74 - 1.34 42.13 44.72 35.73 54.81 35.39 54.86 45.73 51.14 38.45 34.70 39.43 42.21 2.78 1.73 4.08 0.39 15.73 - 3.10 42.34 - 4.01 48.44 16.41 54.93 63.15 37.59 33.74 38.41 27.43 39.69 48.23 29.87 52.69 55.35 31.32 35.94 41.54 48.91 52.18 64.61 10.99 - 52.09 10.23 12.59 14.30 18.51 - 0.54 1.34 - 4.17 - 23.14 3.19 10.64 4.99 4.52 5.62 13.63 6.76 South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa 2 4 3 3 5 3 3 2 1 4 3 4 3 1 2 2 1 2 3 5 2 3 5 3 4 2 2 4 3 2 3 3 3 5 2 5 2 2 2 3 3 4 4 2 4 5 3 3 3 2 4 4 3 1 2 2 5 2 4 4 4 3 3 4 3 3 5 3 4 4 3 3 4 1 4 4 4 3 1 3 4 3 3 3 5 2 Centaur Flexible Old Mutual High Yield Opp A Allan Gray Optimal A 36ONE Target Return RMB Absolute Focus A Noble PP Wealth Creator FoF A Spyglass Flexible Blue Ink Cumulus Moderate FoF STANLIB Value A VPFP CPI Plus 6 FoF A SIM Inflation Plus RMB Protected Dividend A STANLIB Dynamic Return A NFP Assertive FoF A STANLIB Medical Investment B1 GCI Flexible FoF XS Accelerated FoF A Verso MM Secure Growth FoF Nedgroup Inv Quants Core Eq A STANLIB MM Real Return FF A Nedgroup Inv Entrepreneur R Sanlam Namibia Infl Linked A BoE Small & Mid Cap Equity Nedgroup Inv Value R JM Busha Real Return Lion of Africa Real Rtn CPI+5 STANLIB Quants A STANLIB Managed Flexible A STANLIB Inflation Plus 3% A Nedgroup Inv Rainmaker A The Egyptian Growth Investment Company - 1.44 - 1.56 - 1.61 - 1.78 - 1.80 - 1.85 - 1.97 - 1.97 - 2.00 - 2.16 - 2.18 - 2.19 - 2.24 - 2.41 - 2.47 - 2.58 - 2.60 - 2.67 - 2.72 - 2.73 - 2.81 - 2.85 - 2.91 - 2.92 - 3.42 - 3.45 - 3.70 - 4.25 - 5.54 - 5.72 - 6.42 56.03 59.10 28.37 61.52 29.90 34.06 57.00 36.40 55.52 38.23 31.68 27.36 39.49 48.72 32.45 26.82 45.28 31.19 50.78 36.03 48.74 35.67 50.97 56.59 31.93 26.98 39.24 26.01 20.42 46.14 20.99 0.29 - 4.24 14.40 3.47 7.36 6.82 11.43 11.69 4.47 4.81 0.14 11.21 12.85 0.87 8.17 5.30 11.51 - 7.16 7.14 7.76 15.67 14.45 - 2.24 - 5.25 - 3.34 1.18 3.64 South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Guernsey 3 3 3 3 2 4 3 3 2 4 3 4 4 3 3 3 4 3 3 4 5 5 3 2 3 4 Fonds MENA 2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08 Rating Name Domicile 2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11 Overall Deka-MiddleEast and Africa CF 5.69 50.20 12.47 Luxembourg 4 Schroder ISF Middle East EUR A 3.80 25.89 Luxembourg JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD 3.77 33.90 - 9.75 Luxembourg 3 Silk Arab Falcons I 3.68 Luxembourg ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A 3.64 29.87 Austria Gustavia Middle East Turkey 3.59 40.26 Sweden BG Selection Africa & MidEast Eqs A 3.40 35.69 Luxembourg HQ Middle East 3.06 14.21 Sweden ING Middle East & Africa 2.98 10.48 Taiwan T. Rowe Price Mid East& African Eq I 2.89 21.05 Luxembourg FT Emerging Arabia 2.58 4.83 Luxembourg ING (L) Invest MENA 2.31 Luxembourg PF (LUX) MENA HP Cap EUR 2.10 Luxembourg SSgA Emerg Middle East&Africa Idx P 2.05 51.36 5.66 France 4 Sydinvest Afrika & Mellemøsten 1.54 18.59 - 22.01 Denmark 2 LHV Persian Gulf A 1.42 12.78 Estonia SGAM Oasis MENA SGD 1.34 27.87 Singapore Investec GSF MENA A Gross 1.26 20.19 Luxembourg Makaseb Arab Tigers USD 0.96 15.88 - 26.61 Bahrain 2 Investec Africa & Middle East I Acc Net 0.93 39.22 United Kingdom HSBC GIF Middle East & North Africa Eq A 0.92 Luxembourg FIM Sahara EUR 0.85 30.04 - 13.27 Finland 3 MAFFC Elite MENA Equity A 0.85 Luxembourg CS SICAV One (Lux) Eq Mid E&N Africa B 0.81 Luxembourg Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc 0.80 38.73 Luxembourg SGAM Fund Eqs MENA AE 0.75 21.10 Luxembourg FT Emerging Arabia (USD) 0.66 10.28 Luxembourg Meridio ArabWorld P 0.48 7.83 Luxembourg Franklin MENA A Acc $ 0.44 - 0.95 Luxembourg WIOF Middle East Perf A 0.30 - 8.46 Luxembourg Algebra Capital Alpha MENA A 0.26 - 2.08 Bahrain Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A 0.24 20.46 Luxembourg GAM Star Frontier Opportunities 0.13 13.76 Ireland CIMB Principal MENA Equity 0.13 19.81 Malaysia Mashreq Arab Tigers Funds - 0.01 5.77 Ireland GCC Fund Arabia Inside A - 0.37 - 13.51 Luxembourg Sarasin GCC Equity Opportunities A - 0.50 Luxembourg Fonds islamiques Name Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi TRIM Syariah Berimbang Cipta Syariah Balance Schroder Syariah Balanced TA Dana Optimix CMS Islamic Balanced Alliance Dana Alif HLG Dana Maarof RHB Mudharabah CIMB Islamic Balanced Growth Avenue SyariahExtra Dana Makmur Pheim AMB Dana Ikhlas MAAKL Al-Umran Apex Dana Al-Faiz-i Inc Public Islamic Balanced HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced CIMB Islamic Balanced CIMB Islamic Balanced Income Dana Islamiah Affin AmIslamic Balanced ASM Syariah Dividend ASBI Dana AL-Falah ING Shariah Balanced PRUdana dinamik ASBI Dana AL-Munsif Public Islamic Asia Balanced CIMB Islamic Enhanced Sukuk PRUdana al-islah OSK-UOB Muhibbah Income Public Islamic Enhanced Bond 2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08 2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11 7.34 62.44 6.78 114.59 17.30 6.42 90.78 5.64 5.22 49.21 9.17 4.88 23.50 17.84 4.60 31.15 13.49 4.55 33.90 18.73 4.06 24.79 23.27 4.01 33.55 12.55 3.93 21.42 - 8.86 3.75 34.96 16.58 3.66 29.13 13.94 3.39 28.82 22.27 3.34 36.02 55.04 3.32 27.02 5.84 3.20 28.30 18.38 3.12 38.82 22.70 3.08 22.88 9.35 3.05 22.69 7.85 2.83 23.53 13.58 2.82 9.32 2.57 18.72 17.34 2.47 11.42 1.27 2.28 23.36 15.39 2.12 11.45 7.10 1.99 29.41 1.90 15.39 3.90 1.42 10.33 2.14 1.27 10.50 1.07 9.45 3.51 Domicile Rating Overall Indonesia Indonesia Indonesia Indonesia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia 1 2 3 2 3 4 1 1 3 3 4 5 2 4 3 3 2 3 4 2 4 4 3 2 3 Fonds matières premières et ressources naturelles (partiel) 2009-12-31 2009-01-05 2007-01-08 Rating Domicile 2010-01-11 2010-01-11 2010-01-11 Overall Earth Exploration UI 10.11 145.83 - 7.65 Germany 1 JPM Global Natural Resources A (acc)-EUR 10.09 122.85 9.21 Luxembourg 2 Fuchs Invest Glbl Natrl Res Flex B 9.92 144.48 Luxembourg Natural Resources Inst 9.88 129.25 8.28 Ireland 3 Oceanic CF Australian Natrl Res GBP 9.86 151.70 - 11.50 United Kingdom 1 Name JPMorgan Natural Resources A Acc Allianz RCM Rohstoffonds A EUR GR Dynamik OP The Emerging Commodities Fund Daiwa Commodity Index cominvest Rohstoff Aktien P Daiwa FW Commodity Select MFM Junior Mining C VCH Expert Natural Resources B BGF World Mining A2 EUR Craton Capital Global Resources A Dynamic Focus+ Resource I Investec Commodity R First State Glbl Resources III United Global Resources RBC Diversified Natural Rsrc Eq Public Natural Resources Equity Nikko Resources Equity F Ccy Sel AUD D1M Nikko Resource Fund Equity and Ccy AUD First State Global Resources A First State Global Resource Caixa Catalunya Multisectorial FI OSK-UOB Resources SBI Magnum COMMA Div NCB China Res Opp A Baring Global Resources Value Opp Fd SA-Glb Mining Value CHF FundCreation Global Resource Energy Fund Martin Currie GF Glbl Resources Coronation Resources MitsubishiUFJ Wld Resources LCL Actions Minergior Monde DekaLux-GlobalResources CF CAAM Prem Minergior BI Basic Star Commodity Fund A eQ Emerging Agri Sector 2 STABILITAS Growth Small Cap I Ideal Global Mirae Asset Global Commodity Stocks Div ING Optimix Global Commodities Div Carmignac Portfolio Commodities CAAM Actions Minergior P Oak Tree Junior Mining & Explortion CAAM Funds Global Resources C Federal Multi Or et Matières Premières Géo-Energies C Alizee Deterre T Metropolitan Resources Etoile Matières Premières The Tectonic Fund Allianz Glbl Inv Glbl Agrsv Trnd Acc TWD Prudential Financial Global Resources Barclays Ressources Naturelles Nomura Sect Index Oil Nonferr Value Opp Fd SA-Glb Mining Value EUR MVM LUX SICAV - frontrunner earth JF Five Elements STANLIB Resources R SGAM Fund Eqs Global Resources A T. Rowe Price Glbl Natrl Res Eq I MAM Actions Matières Premières Manulife GF Global Resources AA CF Equities HAIG Resources B Pioneer Fds Gold and Mining A USD ND DWS Rohstoffonds Nikko Resource Fund Equity and Ccy ZAR 9.17 9.05 8.76 8.73 8.70 8.60 8.56 8.36 8.28 8.23 7.98 7.92 7.83 7.80 7.63 7.33 7.19 7.17 7.12 7.04 7.00 6.91 6.88 6.82 6.81 6.80 6.79 6.78 6.74 6.73 6.72 6.72 6.71 6.63 6.63 6.62 6.60 6.60 6.60 6.57 6.57 6.56 6.47 6.37 6.36 6.36 6.30 6.26 6.25 6.23 6.17 6.16 6.04 6.03 5.98 5.96 5.91 5.84 5.79 5.78 5.75 5.72 5.66 5.66 5.60 5.53 127.11 111.99 61.33 73.51 33.07 103.25 32.80 16.50 21.52 - 17.23 - 71.97 - 12.41 16.36 42.78 103.07 70.66 89.99 72.53 95.61 83.04 61.31 - 18.84 23.28 91.54 90.24 19.64 52.63 107.39 82.73 62.13 303.82 63.27 44.47 82.21 102.28 42.11 72.53 41.56 30.96 123.12 24.31 69.45 104.32 58.66 74.99 41.10 156.02 41.10 57.51 43.12 57.92 71.28 56.41 51.92 42.85 41.83 47.65 7.02 300.15 - 7.66 76.67 53.80 53.31 51.93 45.48 53.67 58.46 108.23 80.75 33.88 32.12 17.17 6.29 31.44 28.71 - 14.40 43.15 35.45 - 7.80 8.50 28.49 34.28 17.04 23.29 24.71 - 39.50 - 16.91 18.37 - 13.50 9.92 19.09 - 37.40 25.88 13.13 - 79.59 - 22.14 - 35.25 - 29.64 10.24 11.99 7.47 - 9.68 - 3.99 12.40 20.50 United Kingdom Germany Germany France Japan Germany Japan United Kingdom Luxembourg Luxembourg Liechtenstein Luxembourg South Africa Ireland Singapore Switzerland Malaysia Japan Japan United Kingdom Singapore Spain Malaysia India Hong Kong Ireland Luxembourg Japan Luxembourg South Africa Japan France Luxembourg France Liechtenstein Estonia Luxembourg Luxembourg India India Luxembourg France Liechtenstein Luxembourg France France Austria South Africa France France Taiwan Taiwan France Japan Luxembourg Luxembourg Hong Kong South Africa Luxembourg Luxembourg France Luxembourg Luxembourg Luxembourg Germany Japan 9 Bourses Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 3 3 2 1 2 2 3 4 4 3 3 4 3 5 4 2 4 5 4 4 5 2 2 3 3 5 1 4 3 1 2 2 4 3 4 2 2 3 3 Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24 Des entreprises de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb cotées à Casablanca Après le relookage du site web, la régionalisation et la cotation des valeurs ouest-africaines et maghrébines avance à grand pas. Idem pour la réforme de l’indice des valeurs cotées en continu. Le projet de régionalisation de la Bourse de Casablanca est dans le pipe, a fait savoir Karim Hajji, lors d’une rencontre avec la presse le vendredi 15 janvier 2010. Selon le directeur général de la Bourse de Casablanca, les pistes sont déjà dégagées : « nous travaillons avec certaines banques marocaines en Afrique subsaharienne. Les entreprises de l’Afrique de l’Ouest et du Une réduction de 50% de l’impôt sur la société (IS) pour toute entreprise s’introduisant par augmentation de capital, et de 25% pour toute entreprise qui viendrait à la cote par cession d’une partie de son capital, constitue la pièce maîtresse de cette politique d’incitation. Maghreb constituent l’objectif premier ». Les toutes premières cotations en simultané pourront intervenir d’ici la fin 2010, début 2011. Malgré la pression sur les réserves de change qu’une telle ouverture entraînerait, le projet semble déjà recueillir l’assentiment du Ministère des finances et de la Banque centrale. Réciprocité Des aménagements règlementaires et technologiques seront nécessaires pour accélérer l’intégration voulue. « S’agissant de l’intégration, les contacts sont assez poussés », précise M. Hajji, faisant écho des différents contacts entre les autorités de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan et ceux de la Bourse de la CEMAC (Libreville). Les discussions portent sur la réciprocité. Sur l’aspect de la règlementation, la mondialisation fait que la plupart des autorités de régulation des marchés de capitaux ont tendance à rechercher les mêmes objectifs de protection de l’épargne et de l’investissement. C’est sur l’aspect technologique, en général, que la plupart des projets de rapprochement ou de fusion des Bourses sont retardés. Actuellement, la plateforme de cotation de la Bourse de Casablanca est fournie par la NYSE (New York Stock Exchange). Une technologie partagée aussi avec la Bourse de Libreville, d’Egypte et d’Amman, mais pas avec Abidjan. Large benchmarking En attendant cette prochaine ouverture au Maghreb et à l’Afrique de l’Ouest, la Bourse de Casablanca vient de relooker son site web (www.casablanca-bourse. com), décliné désormais en trois langues (arabe, français et anglais), avec l’objectif de garantir une meilleure accessibilité à la communauté financière internationale. Le projet est l’aboutissement d’une réflexion et d’un large benchmarking mené par les équipes de la Bourse de Casablanca. « Le multilinguisme traduit l’ambition d’ouverture de la Bourse de Casablanca sur la communauté financière internationale. Il répond également aux attentes des investisseurs étrangers et à la dimension qui est aujourd’hui celle du marché boursier marocain », précise M. Hajji. Dans cette même optique de simplifier la tâche de l’investisseur, la Bourse de Casablanca compte réformer son indice des valeurs cotées en continu (MADEX, Morrocan Most Actives Shares Index), qui regroupe actuellement 59 valeurs sur 76 et dont la différence avec le MASI (indice composite) est difficile à percevoir. La réforme, initiée avec le partenaire londonien Footsie, vise à constituer un panier de valeurs cotées en continu avec un niveau de liquidités rendant le marché casablancais attractif et un indice facilement répliquable. La mise en place d’un arsenal de réformes accélérerait ce processus d’ouverture à l’international. Parmi ces réformes tant attendues, figure le Prêt emprunt de titre (REPO), dont le texte de loi devrait passer lors de la prochaine session parlementaire du mois d’avril. Plus de 150 entreprises cotées en 2015 D’ici 2015, la Bourse casablancaise compte attirer 74 entreprises, pour porter à 150 le nombre des entreprises cotées. L’attractivité de la place vis-à-vis des PME jouera un rôle important pour atteindre ces objectifs. La reconduction des avantages fiscaux, consistant en une réduction de 50% de l’impôt sur la société (IS) pour toute entreprise s’introduisant par augmentation de capital, et de 25% pour toute entreprise qui viendrait à la cote par cession d’une partie de son capital, constitue la pièce maîtresse de cette politique d’incitation. S’y ajoute, pour les PME, la gratuité des frais d’introduction sur la première année. A.W. La Bourse de Tunis boucle 2009 sur un nuage Avec un gain de 48,38% en 2009, la Bourse de Tunis pulvérise ses propres records et surperforme ses consœurs arabes. Par Walid Kéfi, Tunis La Bourse de Tunis confirme sa réputation d’« oasis de stabilité financière » en ces temps de turbulences de la finance internationale. Après avoir été l’une des rares au monde à enregistrer une progression à deux chiffres en 2008, la place a pulvérisé ses propres records l’an passé. Son indice composite, le Tunindex, a bondi de 48,38% sur l’ensemble de l’année 2009, à 4291,72 points, selon un bilan officiel. La place maghrébine se place de fait en tête de toutes les Bourses arabes, en termes de performances de l’indice général. La Compagnie gestion et finance (CGF) note que la sortie des investisseurs étrangers, dont la part dans le volume des transactions s’est établie à 11% en 2009, contre 33% en 2008, a été largement compensée par une forte demande intérieure. Pour sa part, la capitalisation boursière est passée de 8,30 milliards de dinars (1 dinar = 0,52 euro) à la fin 2008, à 12,22 milliards durant la dernière séance du mois de décembre 2009. Elle représente 21% du PIB en 2009, contre à peine 10% en 2005. Les émissions des titres par les sociétés cotées ont atteint 886,16 millions de dinars l’an écoulé, contre 786,56 millions de dinars une année auparavant. Sur le marché des titres de créances négociables, 21 emprunts obligataires, représentant un montant global de 485 millions de dinars, ont été admis sur la cote. La contribution du marché boursier dans le financement de la formation brute de capital fixe (FBCF) a ainsi atteint 12% en 2009, contre 8,3% en 2008. Forte demande intérieure Pour expliquer la croissance spectaculaire du marché tunisien, les analystes mettent en avant l’intensification de la demande intérieure. Une récente étude de la Compagnie gestion et finance (CGF), une société de bourse basée à Tunis, note que la sortie des investisseurs étrangers, dont la part dans le volume des transactions s’est établie à 11% en 2009, contre 33% en 2008, a été largement compensée par une forte demande intérieure. L’augmentation de la demande a été essentiellement favorisée, selon les analystes, par un afflux de liquidités et une prise de conscience des bons rendements que peut offrir le marché boursier, en comparaison avec l’épargne bancaire. « Un afflux de liquidités persistant, dans un contexte de taux historiquement bas, a fait que les privés locaux investissent une partie de leurs fonds dans des actifs risqués », constate Ahmed Ben Jemaâ, directeur général de Smart Finance, une société de conseil spécialisée dans les investissements boursiers et vice-président de l’Association tunisienne de l’analyse financière (ATAF). Selon lui, la place de Tunis a également continué à surfer sur les effets euphorisants de la présence limitée, sur la cote, des secteurs affectés par le marasme économique, comme le textile, le tourisme et l’industrie des composants automobiles. Ces secteurs ébranlés par la crise comptent cinq sociétés cotées seulement, pour une « corbeille » contenant 52 entreprises. 47 titres en hausse et cinq en baisse En termes de variation, l’année 2009 a été marquée par la hausse de 47 titres, contre 5 en baisse. Six hausses supérieures à 100% on été enregistrées alors que 15 valeurs ont progressé de plus de 50%. La Société tunisienne de verreries (Sotuver) a signé la plus forte hausse de l’année, en voyant son cours bondir de 382,6%. L’équipementier automobile GIF Filter a occupé la deuxième marche du podium, avec un gain +199,1%, devant la chaîne de grande distribution Magasin Général (+144%). Le secteur bancaire, qui représente encore près 60% de la capitalisation boursière, a aussi affiché un parcours boursier honorable, avec une hausse de 49,74%, grâce notamment à la bonne tenue d’Amen Bank (+78,74%), de la BIAT (+73,80%) et d’Attijari Bank (+62,24%). La société Ciments de Bizerte, la dernière valeur arrivée sur la cote, fait office de lanterne rouge au terme de l’année écoulée, son cours ayant baissé de 27,8%. Selon les analystes, le pricing de la société proposé lors de l’OPV était complètement inadapté à une opération d’ouverture minoritaire de capital. Du papier frais en vue en 2010 En dépit de son dynamisme, la Bourse de Tunis reste, selon les experts, très exigüe en comparaison avec les places émergentes voisines, notamment Casablanca et Le Caire. « Le marché a atteint une certaine maturité, mais il reste encore en deçà de nos ambitions », a fait remarquer Mohamed Bichiou, directeur général de la Bourse de Tunis, dans une conférence de presse tenue le mois dernier. Pour donner plus de profondeur à la place, les autorités comptent l’alimenter en papier frais. Huit entreprises, dont l’opérateur de téléphonie mobile Orascom Telecom-Tunisia (OTT, Tunisiana), la Compagnie Tunisienne de Navigation et le premier réassureur tunisien, Tunis-Ré, ont déjà reçu le feu vert du Conseil du marché financier pour rejoindre la cote en 2010. 10 Bourses Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 La monétarisation de l’eau, une option inévitable pour la planète Pour Valérie Issumo, l’eau douce, qui ne représente que 2,6% des eaux disponibles, peut-être mieux gérée à l’aide d’un marché (bourse) à terme éthique. Mais quid des pays comme ceux du Sahel, souvent déficitaires ? Entretien. l’agriculture. Par exemple, l’irrigation goutte à goutte et l’utilisation de l’eau prioritairement pour la nourriture, pas pour les agro-carburants. LA : Comment se répartit la consommation d’eau entre les consommations domestiques, agricoles et industrielles ? VI : Dans le monde : Consommation domestique et pour les loisirs, 15%. Consommation agricole, environ 70%. Consommation industrielle, environ 15% Les Afriques : Si rien n’est fait, à quel horizon situez-vous les premières grandes crises consécutives aux pénuries d’eau ? Valérie Issumo : En 2050, il est probable qu’au moins une personne sur quatre vivra dans un pays affecté par des pénuries d’eau douce, chroniques ou récurrentes. LA : En matière de consommation d’eau, quelles sont les disparités entre les pays ou les régions de la planète ? VI : La consommation globale d’eau par habitant varie entre 1900 m3 (Canada, USA) et 2 m3 (Mozambique) par an, soit entre 900 et 3 litres/jour/hab. En bref - E n t r ep r i ses et M a r c h é s LA : Peut-on consommer significativement moins d’eau sans changer radicalement notre mode de vie ? VI : Oui, par l’amélioration des réseaux de distribution d’eau (nombreuse pertes dues aux fuites) et une utilisation plus rationnelle de l’eau dans LA : Mis à part les réductions de consommation, quelles sont les mesures à prendre pour préserver ces 2,6% de réserves d’eau ? VI : Les conséquences sur les réserves d’eau douce de la pollution de l’air, des déviations de cours d’eau, de l’utilisation excessive des nappes phréatiques sont connues. Il est impératif de gérer et conserver ces ressources d’eau douce comme un capital vital de notre humanité. LA : Selon vous, une monétarisation de l’eau est possible. Quel en serait le principe de fonctionnement ? VI : Lorsque les biens sont gratuits, ils sont généralement mal utilisés/gérés et on ne prend pas en considération le coût à long terme de l’utilisation de ce bien. Pour l’énergie, le coût de l’éthanol est comparé au cours du pétrole, sans tenir compte du coût de l’eau qui sert à fabriquer ces agro-carburants. Or, entre 2500 et 4000 litres d’eau sont nécessaires pour pro- Energie Maroc : lancement en février d’un appel d’offres pour une centrale solaire Le Maroc lancera à la fin du mois prochain un appel d’offres pour la construction de sa première centrale solaire, dans le cadre d’un projet d’énergie solaire de 9 milliards de dollars. La centrale de 500 mégawatts sera construite dans la ville du sud Ouarzazate. « Nous avançons doucement dans notre plan visant à mettre en œuvre ce grand projet. Nous allons lancer l’appel d’offres pour la station d’Ouarzazate à la fin de février », a déclaré le ministre de l’Energie, Amina Benkhadra, lors de l’inauguration d’une installation de stockage de gaz au port de Jorf Lasfar, à Casablanca. Ce plan solaire du Maroc implique la construction de cinq stations, qui compteront pour 38% de la production d’électricité installée, d’ici 2020. Algérie : accusé de malversations, le PDG de Sonatrach sous contrôle judiciaire Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et 7 autres cadres dirigeants de la compagnie, dont le vice-président chargé de l’activité commercialisation, Chawki Rahal, ainsi que l’ancien patron du Crédit populaire d’Algérie (CPA), Hachemi Meghaoui, ont été mis sous contrôle judiciaire par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Les prévenus sont accusés de malversations dans l’octroi de marchés à deux bureaux d’études et de consulting d’une entreprise d’installation d’équipements de sécurité. Ils sont poursuivis pour malversations, violation de la législation en matière de passation de marchés publics, corruption et association de malfaiteurs. Sont également incriminés dans cette affaire, les deux enfants du PDG de Sonatrach et du fils de l’ancien DG du CPA, à qui on attribue le rôle d’intermédiaires. Mercredi 13 janvier, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a procédé à la nomination de Abdelhafidh Feghouli au poste de PDG par intérim de Sonatrach, en remplacement de Mohamed Meziane. duire 1 litre d’éthanol. Aujourd’hui, les coûts de l’eau utilisée via les réseaux tiennent compte des infrastructures nécessaires, des frais administratifs et des taxes, mais pas de la valeur de l’eau à considérer comme bien de consommation vital. Il est impératif qu’une partie de l’eau reste un bien public. Aussi, pour financer les objectifs des Nations Unies, à savoir que chaque habitant aie une vie digne via l’accès à minimun 50 litres d’eau/jour/habitant, une des solutions consiste à valoriser toute consommation d’eau excédent 200* litres/jour/habitants (* = quantité à affiner en fonction des climats et autres éléments). Si, en Suisse, 160 litres/jour/habitant suffisent pour vivre de manière moderne et sans qu’il y ait de misère, pourquoi faut-il que les Américains (USA) consomment en moyenne 575 litres/jour/habitant ? Les données démographiques sont relativement fiables ; sur la base de cela, certaines régions/pays devraient acheter sur la bourse des titres pour consommer plus de 200* litres/jour/ habitants. Les vendeurs de ces titres seront les pays/régions qui ne consomment pas autant et qui ont du surplus d’eau douce en fonction de leur population selon cette même quantité. Selon les expériences, les gestions par des organismes publics sont en général moins efficaces et plus dépensières que les sociétés privées, je préconise donc que la gestion de l’eau soit principalement privée. Par exemple, un producteur de riz indien pourrait acheter sur la bourse éthi- Agriculture Algérie : 2,6 millions de tonnes de pommes de terre La production de pomme de terre a atteint 2,6 millions de tonnes en 2009. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, affirme que son département s’est fixé comme objectif d’atteindre les 4 millions de tonnes de pommes de terre dans quelques années. « J’espère qu’avec le système de régulation qui est mis en place et qui sécurise les agriculteurs, la productivité s’améliorera », a-t-il déclaré, tout en souhaitant une hausse de 30% de la production nationale de pommes de terre pour 2010. Afrique du Sud : 11,21 millions de tonnes de maïs acheminés aux silos Les livraisons de maïs par les agriculteurs aux silos d’Afrique du Sud ont augmenté à 11,21 millions de tonnes durant la première semaine de janvier 2010. La quantité de maïs blanc est de 6,517 millions de tonnes, et 4,692 millions de tonnes de maïs jaune. Selon les prévisions, la récolte devait atteindre les 12,05 millions de tonnes, contre 12,70 millions de tonnes récoltées durant la saison précédente. La consommation annuelle de maïs est de l’ordre de 9 millions de tonnes. Afrique du Sud : les ventes au Kenya stimulent les exportations de maïs L’Afrique du Sud a exporté 39 007 tonnes de maïs blanc durant la première semaine de janvier 2010, comparativement à 44 668 tonnes au cours des trois semaines précédentes. Selon South African Grain Information Service (Sagis), le Kenya s’est accaparé de 30 040 tonnes de maïs blanc, en raison de la sécheresse qui frappe ce pays. Le Botswana voisin en a acheté 1295 tonnes. L’Afrique du Sud continuera à être un important exportateur de maïs durant la campagne de commercialisation 2010/2011, suite à une récolte exceptionnelle de maïs de 12,05 millions de tonnes. Mines Egypte : Centamin a réalisé sa première exportation d’or La société Centamin Egypt a exporté sa première cargaison d’or de la mine Sukari vers Johnson Matthey, une usine de transformation d’une capacité de 4 millions de tonnes par an. Centamin va se retirer de la cotation à la Bourse australienne à la fin janvier et maintenir sa cotation principale à la Bourse de Londres. Botswana : Debswana Diamond vise à stimuler la production de 17% cette année La société minière Debswana Diamond Co., la joint-venture entre De Beers et le gouvernement du Botswana, vise une croissance de la production de 17% en 2010, si l’augmentation de la demande de gemmes se confirmait. La production a reculé à 17,1 millions de carats durant l’année écoulée, comparativement à 32,3 millions de carats en 2008, selon Esther Kanaimba-Senai, responsable des affaires publiques au sein de l’entreprise. À en juger par les tendances de la demande actuelle, la production n’atteindra sa pleine capacité qu’en 2012, ajoute la même source. Tiffany & Co, le deuxième plus grand détaillant de bijoux de luxe dans le monde, a déclaré que les ventes ont augmenté durant les périodes des fêtes de fin d’année. Botswana : De Beers dément tout accord de vente directe de diamants à l’Inde La société minière De Beers, spécialisée dans le commerce des dia- que de l’eau des titres lui permettant d’utiliser de l’eau (entre 800 et 3000 litres d’eau sont utilisés pour produire 1 kg de riz), puisque son pays/sa région répondrait aux critères d’accès au marché à terme (dont une des conditions serait le respect de normes de pollution). En contrepartie, le Burundi ou un autre pays limitrophe du lac Tanganyika pourrait vendre sur ce marché à terme de l’eau, des titres lui permettant de financer ses infrastructures et livraisons gratuites de 50 litres/jour/pour tous ses habitants. LA : Quelles solutions apporterait cette monétarisation ? VI : Comme pour le marché des émissions de carbone, les grands consommateurs d’eau feront l’arbitrage entre l’achat de titres d’eau sur la bourse éthique de l’eau et le coût des aménagements pour une production moins consommatrice d’eau, ce qui donnera une impulsion Si, en Suisse, 160 litres/jour/ habitant suffisent pour vivre de manière moderne, pourquoi fautil aux Américains en moyenne 575 litres/jour/habitant ? aux nouvelles technologies, qui tiennent compte du développement durable. Une autre solution qu’apporterait cette monétarisation partielle des ressources d’eau douce est le financement mants, a démenti la signature, par le gouvernement botswanais, d’un accord de vente de diamants à l’Inde. Selon Sheila Khama, directeur exécutif de De Beers au Botswana, cette question ne figure même pas au menu de la prochaine visite d’une délégation du gouvernement indien. De Beers rappelle que la société et le gouvernement du Botswana « ont signé un contrat à long terme pour la vente de la totalité de la production de la mine de Debswana à DTC Botswana ». Zimbabwe : Falcon Gold annonce une baisse de la production La plupart des mines d’or au Zimbabwe sont fermées, en raison du climat économique et politique négatif qui prévaut dans le pays, a déclaré la société minière Falcon Gold, qui fait état d’une perte de 1,8 million de dollars. Selon la même source, la plupart des sociétés présentes au Zimbabwe ont cessé leurs activités en 2009, en raison, principalement, de l’hyper inflation et de la pénurie d’électricité et de carburants. Zimbabwe : vente aux enchères de diamants annulée La vente de 300 000 carats de diamants, originaires de la province du Marange, qui devait avoir lieu le jeudi 7 janvier, a été annulée par les autorités zimbabwéennes. Selon Augustine Rukwaya, PDG de Mbada Diamonds, l’une des deux entreprises qui exploitent les gisements de Marange et Chiadzwa, « la vente aux enchères a été arrêtée avant que les acheteurs ne présentent d’offres ». Le processus de Kimberley de certification des pierres précieuses, qui régit le commerce mondial du diamant, a donné au Zimbabwe jusqu’à juin 2010 pour se conformer aux normes internationales de vente des diamants et freiner le commerce illégal qui a lieu dans ce pays. Des associations de défense des droits de l’homme accusent les forces de sécurité (armée et police) d’avoir commis des atrocités dans le but d’arrêter des milliers de mineurs illégaux de diamants. Les opérations dans ces deux mines ont été attribuées à deux entreprises sud-africaines. Energie Egypte : 520 nouveaux puits de pétrole exploratoires seront lancés en 2010 L’Egypte espère lancer 520 puits exploratoires et de développement de pétrole et 36 autres pour le gaz naturel, durant l’année 2010. Selon le ministre du Pétrole, Sameh Fahmy, le forage des puits de pétrole coûtera 2 milliards de dollars, tandis que les puits de gaz, qui seront forés dans le delta du Nil et en Méditerranée, coûteront plus d’un milliard de dollars. Les réserves prouvées de gaz naturel ont augmenté de 1,1 billion de pieds cubes à environ 77,2 trillions de pieds cubes, tandis que celles de pétrole brut et de condensats ont augmenté de 220 millions de barils à 4,4 milliards de barils. Afrique du Sud : l’Inde pourrait devenir le principal acheteur de charbon Pour la première fois, l’Inde pourrait dépasser l’Europe en devenant le plus gros acheteur de charbon sud-africain en 2009. Selon Raymond Chirwa, directeur général du terminal à charbon Richards Bay, le niveau des expéditions vers l’Inde et l’Europe durant les dix premiers mois de 2009 étaient similaires, tandis que les quantités exportées durant les deux derniers mois sont en phase d’êtres calculées. « Ce serait un grand changement » si l’Inde devient le plus gros acheteur, a ajouté la même source. « Vous avez qu’elle procurera sans aggraver les dettes publiques, ni augmenter les taxes (les cotations seront sur des échéances +/- longues). De manière générale, l’effet de levier généré par du financement disponible grâce à la bourse aura un impact considérable sur la crise actuelle que nous traversons, car des emplois seront créés pour les infrastructures de distribution d’eau, mais aussi dans les autres secteurs. LA : Ne risque-t-on pas de créer une nouvelle niche de spéculation sur un produit aussi vital ? VI : Le crédo à ne pas oublier est la dimension éthique du projet que je résume en 4 P : - Planet : continuer à gaspiller l’eau, comme cela se fait aujourd’hui par ceux qui en ont les moyen n’est pas viable pour notre environnement - People : la finance générée par le négoce de l’eau à travers cette bourse de l’eau sera en priorité pour diminuer les divergences entre les pauvres et les riches 11 Bourses Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 - Profit : pour qu’une situation perdure, il faut qu’il y ait des marges suffisantes, un proverbe en gulimancena du Burkina Faso dit « TinTua = développons-nous nous-mêmes » - Peace : aucun conflit géopolitique ne devrait survenir, en raison de l’anonymat des intervenants sur le marché à terme, et l’accès à l’eau potable d’un plus grand nombre de personnes entrainerait moins de violences. L’impact sur les problèmes d’immigration sera immédiat, car si les personnes bénéficient de meilleures conditions de vie chez elles, il est démontré que cela à un effet positif contre les violences et sur les flux migratoires. LA : Une monétarisation de l’eau ne risquet-elle pas de créer encore davantage de valeur pour les pays bien arrosés et creuser encore le fossé avec les pays arides ? VI : Non, puisque des quotas seront mis en place : aucune spéculation ne serait permise puis- que le sous-jacent des titre sera lié à un potentiel concret (disponibilité physique en livraison d’eau ou marchandises ayant une emprunte en eau acceptée par les intervenants actifs sur la bourse) privé (dont M. Peter Brabaeck, CEO de Nestlé). Pour la phase d’étude, il est néanmoins plus difficile d’avoir du soutien du secteur public, malgré la dimension éthique de mon concept. LA : Pourquoi, selon vous, ce projet n’a encore jamais été mis en œuvre comme, par exemple, pour le carbone ? VI : Pourquoi certaines banques ont-elles été sauvées très rapidement cette année, à coups de milliards, alors que cela fait longtemps qu’on connaît les coûts, notamment pour nourrir toute la planète ? Je pense que certains pôles économiques et politiques préfèrent continuer à voir certaines régions la main demandeuse plutôt que le contraire. LA : Quelle est votre prochaine étape dans la mise en œuvre de cette plateforme ? VI : S’il faut attendre que chaque pays/région vote pour la mise en place d’un protocole du type « Kyoto » pour l’eau, je suis pessimiste. La médiatisation peut susciter des débats et des réactions, qui seront de précieux outils pour avancer sur ce sujet. Entretemps, je compte sur le bon sens de certaines entreprises ou organisations internationales pour m’aide à mieux explorer cette piste, avec différents experts pour analyser les aspects légaux, environnementaux, géo-politiques, socio-économiques, industriels, agroalimentaires, etc. LA : Quelles réactions a, à ce jour, suscité votre projet ? VI : L’idée de valoriser l’eau n’est pas nouvelle et elle a de nombreux défenseurs dans le secteur Propos recueillis par Mohamed Baba Fall Cas pratiques LA : Est-ce que les pays du Sahel, qui sont mal arrosés, peuvent être gagnants dans ce marché ? VI : Oui, les pays du Sahel auraient un accès privilégié à la bourse éthique de l’eau, mais ils devront respecter en contrepartie des conditions pour l’écologie, notamment pour un reboisement et une dépollution. Ils pourraient bénéficier d’accès préférentiels pour la nourriture importée, grâce à leur quota d’eau non disponible : par exemple, la Mauritanie qui compte une population d’environ 3 291 000 habitants, devrait avoir au minimum 50 litres/jour/habitant selon les objectifs des Nations Unies : si le pays n’a aucune ressource en eau douce et que les scientifiques estiment qu’aucun prélèvement ne devrait être fait dans le fleuve Sénégal durant, par exemple, dix ans, le pays pourrait être acheteur d’allocations en eau sur le marché à terme de l’eau, à raison de minimum 60 060 750 000 litres par an, soit 60 061 mégalitres (ML). Imaginons que lors de l’achat des 60 061 ML de la Mauritanie, il y ait une quantité de 60 061 ML en vente sur le marché éthique de l’eau pour les mêmes échéances sur le marché à terme de l’eau, que l’offre rejoint la demande et que le cours de bourse moyen pour 2012 soit de 1700 USD/ ML; la Mauritanie aura une option d’achat d’allocation en eau de 102 103 700 USD pour 2012. Ce montant sera compensé, notamment, par son incorporation au prorata dans les prix de distribution d’eau et/ou d’autres denrées et supérieures à la consommation de 50 litres/jours/ habitants ; et/ou par la vente de leur quota sur une échéance plus lointaine sur la bourse éthique — par exemple — en 2022 au niveau de 1600 USD/ML, grâce à la garantie donnée pour délivrer ce volume d’eau en 2019. La contrepartie pourrait aussi être financière notamment par la vente de la gomme arabique issue de la grande muraille verte (en projet) ou grâce, par exemple, à la vente du pétrole, qui permettrait de sortir du marché à terme. En plus des conséquences positives liées à l’obligation de la Mauritanie d’agir pour son écologie, le marché à terme de l’eau aura permis de ne pas endetter davantage la Mauritanie, puisqu’un pays produc- Gabon : Royal Dutch Shell poursuivra ses activités Le Gabon n’est pas concerné par le désengagement partiel de Royal Dutch Shell du continent africain. La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise va vendre ses activités de raffinage et de stoc- Energie Dans cette simulation, le Canada, qui ne connait pas de problème d’eau, pourrait vendre en 2012 une allocation de 40 000 ML afin de réunir suffisamment d’argent pour financer de la recherche de pointe pour — par exemple — des membranes spéciales de récupération des évaporations dans les serres. Le Canada pourrait avoir arbitré sur le marché à terme trop de quantité (il se pourrait qu’un concurrent d’Israel ait un meilleur produit), dans ce cas le Canada pourra racheter sa position sur le marché à terme et encaisser une prime (si le marché est monté) ou une perte (si le marché à terme a baissé). Cet état de fait contribuerait à des avancées technologiques, des créations d’emplois, une meilleure accessibilité à l’eau potable et une meilleure qualité de vie en Mauritanie, car le Canada ne baissera pas radicalement sa consommation quotidienne de 900 à 200 litres/habitant. kage, dans une vingtaine de pays africains. Avec une production de 50 000 barils/jour, Shell est le deuxième opérateur pétrolier dans le pays. Afrique du Sud : la consommation d’énergie a augmenté de 3,2% en novembre La consommation d’énergie en Afrique du Sud a augmenté de 3,2% en novembre 2009, par rapport au même mois un an plus tôt, alors que la production d’électricité a diminué de 1%. Algérie : Sonelgaz devra investir 3000 milliards DA d’ici 2019 Le montant des investissements prévus par la compagnie nationale d’électricité et de gaz, Sonelgaz, pour assurer la couverture des besoins croissants énergie électrique d’ici 2019 sont estimés à environ 3000 milliards de DA (MDA). Selon son PDG, Nouredine Bouterfa, quelque 1200 MDA doivent être investis pour la période 2015-2016. A propos de l’exportation de l’énergie électrique, M. Bouterfa estime qu’il existe pro- Côte-d’Ivoire : la raffinerie de pétrole s’arrêtera ce mois à cause d’une baisse des bénéfices Afrique : explosion de la L’unique raffinerie de pétrole de la Côte d’Ivoire, la Société demande asiatique pour le Ivoirienne de Raffinage SA (SIR), qui a une capacité de traitement de 71 000 barils de brut par jour, va arrêter la brut ouest-africain production le 26 janvier 2010, en raison du rétrécissement Energie des marges bénéficiaires. Selon un de ses responsables, la société réalise un bénéfice de 1,20 $ sur chaque baril raffiné, contre 7,40 $ en 2008. L’arrêt durera jusqu’à ce que les marges s’améliorent, ajoute la même source. La Société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire est le premier actionnaire de la SIR. Total SA et d’autres sociétés y détiennent des participations plus petites. Les importations asiatiques de pétrole brut d’Afrique de l’Ouest devraient atteindre un niveau record en janvier 2010, en raison de l’explosion de la demande chinoise et indienne. Un volume record de 1,9 million de barils par jour (mbj) a été acheminé à partir de l’Angola, du Nigeria et d’autres petits producteurs de la région, contre 1,58 mbj en décembre 2009. Pour ces 40 000 ML échangés (en allocation) à travers la bourse éthique de l’eau entre le Canada et la Mauritanie, les applications concrètes permises par 40 000 ML* 1700 USD/ML (68 millions d’USD) serviront d’une part la recherche au Canada pour réduire les gaspillages d’eau, d’autre part le droit de consommation par la Mauritanie, par exemple de nourriture, selon une emprunte en eau couvrant cette quantité, mais avec une obligation pour l’écologie qui permettra de vendre à leur tour via le marché à terme des marchandises, de l’eau (si par exemple en 2022 de plus en plus des Mauritaniens consomment plus de 200 litres d’eau/ jour, la Mauritanie pourrait se trouver, comme le Canada, dans l’obligation de valoriser et de donner un prix à toute consommation d’eau supérieure à cette quantité). Mauritanie Canada Nigeria Marché à terme versus marché physique vente du quota des droits en eau sur le marché à terme pour couvrir des achats en eau ou en nourriture selon emprunte en eau pour 60 061 mégalitres vente du quota de surplus de consommation d’eau = valorisation d’une partie de ses ressources en eau pour investir par exemple dans la recherche des nouvelles technologies liées à la diminution de consommation d’eau. Achat sur le marché à terme du quota pour 40 000 ML vente de 20 061 ML d’eau via la vente de 20 061 tonnes de riz produites grâce à la finance engendrée par la couverture sur le marché à terme de la bourse éthique Le prix de revient du riz inclura 1,7 USD/kg donc le Nigeria essaiera de produire du riz pluvial à moindre coût, par exemple grâce à la technologie du Canada récupératrice des évaporations Pour pérenniser ce marché, il serait envisageable de réviser la quantité de 200 litres/jour/habitant à la baisse toutes les deux décennies et ce en raison des nouvelles technologies moins gaspilleuses d’eau et des croissances démographiques. bablement « des opportunités avec le Maroc pour exporter une partie de notre production », dont l’excédent devrait atteindre les « 400 mégawatts, au moins, jusqu’à 2012 ». « Notre objectif est de trouver un bon accord économique sur la base d’un prix satisfaisant », a-til ajouté à ce propos. Nigeria : attaque d’un pipeline de Chevron Un pipeline de la compagnie américaine Chevron Corp. a été attaqué par des hommes armés dans la région du Delta au sud du Nigeria, ce qui a nécessité sa fermeture. L’incident s’est produit sur le tronçon MakarabaUtonana du pipeline. Le manque de production est estimé à 20 000 barils de brut par jour. Zambie : exportation de l’électricité vers l’Afrique du Sud pour la Coupe du Monde La Zambie a accepté d’alimenter l’Afrique du Sud en énergie électrique pour l’aider à éviter les coupures pendant la Coupe du Monde 2010. Selon Cyprien Chitundu, le directeur de la so- En bref une forte croissance en Inde et de la faiblesse, sinon de la contraction, en termes de croissance, en Europe. Il n’est donc pas surprenant de voir cette évolution des exportations de charbon vers l’Asie », a expliqué Daniel Brebner, analyste chez Deutsche Bank AG. teur, par exemple, de riz au Nigeria (supposé répondre aux critères d’accès au marché à terme éthique de l’eau) aura la garantie d’exporter du riz en 2012 produit avec l’eau comptabilisée à 1700 USD/ML. le Nigeria emprunte des marchandises en eau (selon des critères de développement durable : si par exemple 1 kg de riz peut être produit avec 1000 litres d’eau plutôt que 3000, seul le chiffre de 1000 litres sera retenu). Il est clair que le cours de bourse ne devra pas descendre en dessous du seuil (dans notre simulation) de 1000 USD/ML ou du seuil pour délivrer le minimum d’eau potable dans le monde pour tous les habitants de la planète. Les mécanismes de garantie d’appels de marge pour contrer les fluctuations de marchés et reports de marges pourraient, dans certains cas, être garantis par les bailleurs de fonds traditionnels, mais qui ne devraient plus craindre de non-remboursement en raison des plafonds maximum définis au préalable (stop loss orders) ou mauvaises utilisations des fonds, car l’effet de levier de l’accès à l’eau potable à toute la population ira au-delà des frontières mauritaniennes. ciété nationale d’électricité Zesco, la quantité qui sera exportée « dépendra de la capacité excédentaire de la Zambie ainsi que de la demande de l’Afrique du Sud ». « Mais nous seront contraints de leur donner de l’électricité seulement pendant les heures creuses, quand nous n’en avons pas besoin, a-t-il ajouté ». La Zambie produit 1400 MW d’électricité et consomme environ 800 MW, mais la demande augmente à 1500 MW en période de pointe. Maroc : 2 millions de tonnes de gaz propane consommés par an La consommation du Maroc en gaz propane a atteint deux millions de tonnes par an. Selon la ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Mme Amina Benkhadra, qui inaugurait le terminal de stockage de gaz propane au port de Jorf Lasfar, la hausse du niveau de consommation de propane, d’environ 6% par an, est due à l’utilisation du gaz dans le milieu rural. Les gaz propane et butane représentent « 21% de la consommation nationale d’hydrocarbures, ENtreprises et marchés contre 10%, il y a 15 ans », a ajouté la ministre. La même source prévoit une consommation de l’ordre de 2,7 millions de tonnes de propane d’ici 2015, ce qui se traduira par une hausse de 35% du volume des importations. Zimbabwe : un contrat énergétique de 8 millions $ avec le Botswana La compagnie zimbabwéenne d’électricité, filiale de la Holding ZESA, a signé un contrat de 8 millions de dollars avec l’entreprise botswanaise d’électricité, pour la reprise de la production électrique à Bulawayo. ZESA exportera à son tour environ la moitié de l’électricité générée vers le Botswana. Selon Noah Gwariro, directeur général de la Compagnie zimbabwéenne d’électricité, le contrat stipule de « relancer la station thermoélectrique de Bulawayo et de générer 90 MW, dont 40 MW seront exportés vers le Botswana ». Sur les 8 millions de dollars, 4,5 millions iront à la rénovation de la centrale, le reste servira à l’achat de la houille auprès de la compagnie de charbon d’Hwange. En bref - E n t r ep r i ses et M a r c h é s 12 Afrique du Sud : Eskom pourrait vendre 49% du projet de la centrale de Kusile Pour financer son expansion, la compagnie sud-africaine d’électricité Eskom Holdings Ltd pourrait vendre jusqu’à 49% de son projet de centrale électrique de Kusile, prévu pour aider à combler le déficit de financement de son expansion, estimé à 385 milliards rands (52 milliards de dollars). Le directoire de la compagnie a été mandaté pour étudier la vente, a déclaré le directeur exécutif Mpho Makwana, qui se dit optimiste pour un prix de vente de près de 40 milliards de rands. Un appel d’offres est prévu pour février 2010. Egypte : une commande soudanaise de gaz naturel L’Égypte a reçu une demande officielle du Soudan pour une commande de fourniture de gaz naturel. Le ministre égyptien du Pétrole, Sameh Fahmy, a déclaré que son pays envisage de fournir son voisin du sud, afin de répondre à sa demande croissante en gaz naturel. Selon lui, l’intérêt du Soudan intervient après que le gazoduc égyptien ait été étendu à Assouan, près de la frontière méridionale. « L’Egypte est également impliquée dans plusieurs autres contrats d’exportation de gaz naturel vers la Syrie, le Liban et la Jordanie », ajoute la même source. L’Egypte exporte également du gaz vers Israël, à travers le pipeline Arish-Ashkelon. Un troisième gazoduc, reliant les champs en mer Méditerranée à la Libye, est en projet. Industries Nigeria : Pepsi réalise un bénéfice imposable d’un milliard de nairas La franchise nigériane de Pepsi, Seven-Up, a réalisé un bénéfice avant impôts d’un milliard de nairas à septembre 2009, soit une hausse de 2% par rapport à la même période de 2008. Le chiffre d’affaires a augmenté de 17%, pour atteindre 17,85 milliards de nairas. Algérie : Agenor réalise un chiffre d’affaires de près de 700 millions DA La société Agenor (transformation et commercialisation des métaux spéciaux) a réalisé un chiffre d’affaires de près de 700 millions de dinars en 2009. Selon son PDG, Madjid Cherifi, ce résultat représente une hausse de 50% par rapport à l’exercice 2008. Les exportations, en particulier du nitrate d’argent, ont contribué à hauteur de 5% du montant affiché. « Les exportations de lingots d’or demeurent ponctuelles et limitées au cas où le marché local n’arrive pas à absorber la production » indique la société. Elle précise qu’il « ne peut être envisagé de stocker longtemps ce produit sans conséquences cruciales sur la trésorerie de l’entreprise et la rotation de son actif économique ». Zimbabwe : Nestlé reprend la production En cessation d’activité depuis décembre dernier, suite à un désaccord sur son approvisionnement en lait avec le président Robert Mugabe, l’usine de la société Nestlé au Zimbabwe a décidé de reprendre la production. Après plusieurs réunions de négociations, Nestlé achètera également du lait à d’autres producteurs. Egypte : Sinaï Sugar veut construire une nouvelle usine à Ismaïlia La société égyptienne Sinaï Sugar veut construire une nouvelle usine de traitement de la betterave sucrière dans la province d’Ismaïlia, d’une capacité de 40 000 tonnes par an. Le montant global du projet, qui a reçu l’aval de l’autorité du développement de l’investissement de la province, est estimé à 400 millions LE. Le démarrage est prévu en février 2011. L’Egypte, qui a une autosuffisance de l’ordre de 70% en sucre, a augmenté ses plantations de betterave sucrière, en vue de stimuler la production locale. Egypte : 12 licences de production de ciment seront accordées en 2010 Le ministère égyptien du Commerce proposera 12 licences pour la construction d’usines de ciment en 2010, afin de satisfaire la demande locale croissante. « Les nouvelles usines devraient permettre de satisfaire l’augmentation attendue de la demande locale jusqu’à 2020. La capacité de production annuelle devrait s’élever à 77 millions de tonnes, contre 58 millions de tonnes actuellement », a déclaré le ministre du Commerce, Rachid Mohamed Rachid. Egypte : Ezz Steel augmente ses prix du rond à béton La société El Ezz Steel a augmenté ses prix départ-usine de rond à béton, pour janvier 2010, à 3050 LE la tonne, contre 2950 LE précédemment. Les prix de détail variant entre 3160 et 3240 LE la tonne. La compagnie attribue cette hausse à celle des prix de la billette, qui ont augmenté à 430 $ la tonne. Afrique du Sud : ENRC toujours en pourparlers avec African Minerals La société Eurasian Natural Resources Corp, le producteur de ferro-alliages et de minerai de fer au Kazakhstan, est toujours en pourparlers pour augmenter ses parts dans African Minerals Ltd. Selon Frank Timis, président d’African Minerals, « les deux parties sont toujours en discussion ». African Minerals, qui développe le projet de minerai de fer de Tonkolili en Sierra Leone, a déclaré, en septembre dernier, qu’il était disposé à négocier l’achat de parts dans plusieurs entreprises du secteur. African Minerals a également déclaré, le 6 janvier dernier, qu’il va vendre une participation de 12,5% à la compagnie China Railway Materials Commercial Corp. Kenya : la production de sucre en hausse de 7,8% La production kenyane de sucre a augmenté de 7,8% au cours des neuf premiers mois de l’année 2009, atteignant un volume de 405 835 tonnes, et les importations ont baissé à 110 521 tonnes. « En général, toutes les sucreries, à l’exception de celles de Chemelil et de Muhoroni, ont enregistré une augmentation de la production », selon Kenya Sugar Board. « La diminution de la production de sucre à Chemelil est due à la fermeture d’usine pour entretien annuel pendant les mois de juillet et d’août », ajoute la même source. Le Kenya dispose de huit usines de sucre. La société Mumias Sugar a contribué à 45,2% de cette production. Le pays a importé 110 521 tonnes au cours de la période indiquée, contre 158 454 tonnes durant la même période de l’année dernière. Kenya : le gouvernement va vendre des participations dans 5 sociétés sucrières Le gouvernement du Kenya envisage de vendre des participations dans cinq entreprises du sucre, en juin prochain. Le cabinet Ernst & Young LLP a été désigné pour le conseiller sur le processus de vente, a déclaré le ministre de l’Agriculture, William Ruto. Le gouvernement vise à vendre une participation de 51% dans chacune des entreprises à un « investisseur stratégique », tandis que 30% seront vendus aux agriculteurs, ajoute Ruto. Les 19% restants seront mises aux enchères dans des offres publiques, une fois améliorée la rentabilité de ces raffineries. Sur les 42 milliards de shillings (556,66 millions de dollars) de dettes de ces entreprises, l’Etat en a effacé 33 milliards de shillings. 9 milliards de shillings ont été convertis en fonds propres. Afrique du Sud : le prix du charbon se négocie à la baisse Les cours du charbon, pour la journée du mardi 12 janvier, ont fortement baissé en Afrique du Sud, atteignant 87,50 dollars la tonne FOB, livrable en mars 2010, soit une baisse de 5 $ par rapport aux offres de la veille. « Mais la demande de charbon reste forte et devant une offre extrêmement serrée pour le premier trimestre, de sorte que la baisse des prix constatée ne devrait pas être interprétée comme un signe de faiblesse du marché », estiment les spécialistes. « Peutêtre qu’à 87,50 dollars, le prix est beaucoup plus attrayant pour les acheteurs chinois, qui avaient boudé les offres à 94,00 dollars d’il y a une semaine », ajoute la même source. Egypte : Pepsi et Almarai achètent la société la boisson Beyti La société International Dairy and Juice Ltd, une joint-venture entre l’entreprise saoudienne Almarai et la compagnie américaine PepsiCo Inc, a acquis le fabricant égyptien de produits laitiers et de jus Beyti. Les conditions financières de l’acquisition n’ont pas été divulguées. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Telecoms et TIC Egypte : Orascom Telecom obtient gain de cause contre France Telecom Un tribunal égyptien, saisi par Orascom Telecom, a suspendu l’offre du groupe France Telecom sur ECMS. C’est un nouveau revers pour le groupe français, qui avait obtenu, en décembre dernier, l’accord des autorités égyptiennes pour lancer une offre publique d’achat (OPA) sur 49% d’ECMS, filiale de l’opérateur égyptien Mobinil, pour un montant maximal de 1,48 milliard d’euros. L’opération devait être bouclée ce jeudi. Orascom a obtenu d’un tribunal égyptien la suspension du visa. Le groupe de Sawiris réclamait à la commission d’arbitrage de l’autorité de régulation cairote de revoir sa copie. L’offre de France Telecom sur ECMS a atteint 245 LE par action sur les minoritaires d’ECMS. Orascom contestait cette offre et estimait que l’opération devrait valoriser à 273 livres par action. BTP Maurice : le nouveau terminal de l’aéroport international sera construit en 30 mois Environ un millier de travailleurs chinois seront mobilisés par la société China State Construction Engineering Corporation Ltd pour la construction du nouveau terminal de l’aéroport international SSR de l’île Maurice, en 30 mois. Selon Rajiv Servansingh, président de l’Airport Terminal Operations Ltd (ATOL), la compagnie chinoise représente « le meilleur choix » possible pour « atteindre nos objectifs immédiats de réaliser notre projet à temps et dans le budget ». La construction du terminal, dont la capacité atteindra 4 millions de passagers par an, est financée sur un crédit concessionnel de 300 millions de dollars, accordé par le gouvernement chinois. La part d’investissement du gouvernement mauricien dans ce projet est de 33,3 millions de dollars. Afrique du Sud : les prix des maisons augmentent pour le 2e mois consecutif Les prix des logements en Afrique du Sud ont augmenté pour le deuxième mois consécutif, en décembre 2009, à un taux annuel de 2,7%, contre 1,4% un mois plus tôt. Selon John Loos, responsable à la banque First National, « la tendance est de bon augure pour de meilleurs résultats en 2010, après le froid qui frappé le marché depuis la première moitié de 2009 ». « L’économie a commencé à sortir de la récession, ce qui devrait offrir un soutien additionnel d’intensité légère à la demande de l’immobilier résidentiel », a-t-il ajouté. Egypte : Palm Hills veut lever 400 millions $ sur le marché obligataire La société Palm Hills Development prévoit de lever jusqu’à 2,17 milliards LE (environ 400 millions de dollars) sur le marché obligataire, pour accélérer ses projets de construction. Palm Hills a cinq Transports Niger : la compagnie Point Afrique reprend ses vols charters vers Agadez La compagnie aérienne Point Afrique va reprendre ses vols vers Agadez. Selon son PDG, Freund Maurice, cette décision intervient après les assurances des autorités nigériennes d’aider à la relance du tourisme dans le Nord du Niger, qui a été le théâtre des activités de la rébellion touarègue. « Nous nous sommes rendus compte du retour de la paix et nous annonçons la reprise de nos vols à Agadez » a indiqué Freund Maurice. De son côté, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Sani Morou Fatouma, a fait état de la mise en place d’un circuit touristique sécurisé. projets de développements immobiliers en cours dans l’extrémité ouest du Caire, quatre dans sa bordure orientale et un autre sur la côte nord de l’Egypte, a déclaré Sara El-Gawahergy, la directrice des investissements. « Nous visons à accélérer la construction en 2010 dans tous les projets que nous développons actuellement, plus trois autres projets que nous allons commencer au cours cette année. Nous voyons une opportunité unique d’augmenter la cadence de notre build-out, tout en capitalisant sur le prix actuellement bas des matériaux de construction », ajoute Gawahergy. Transports Tassili Airlines inaugure les centres de maintenance et d’exploitation Tassili Airlines, filiale du groupe Sonatrach, a inauguré le Centre de maintenance et le Centre d’exploitation sis au niveau de l’aéroport Houari Boumedienne. Les deux bâtiments, qui répondent aux exigences réglementaires de la direction de l’aviation civile et de l’IATA, ont été réalisés par la compagnie canadienne Teknika HBA. Le contrôle technique a été confié à SOCETER, une entreprise algérienne privée. Le coût total de ces deux ouvrages est estimé à 1,3 milliard de dinars (environ 17 millions de dollars). Tassili Airlines dispose d’une flotte composée de 27 aéronefs, dont huit Dash 8 du constructeur canadien Bombardier. En juillet 2009, un contrat a été signé avec le constructeur américain Boeing pour l’acquisition de quatre B737800 de 150 sièges. La compagnie, qui se consacre actuellement aux besoins du secteur de l’énergie et des mines, veut également pouvoir desservir le réseau domestique. Afrique du Sud : SA Airlink pourrait licencier 50 de ses 80 pilotes La compagnie aérienne SA Airlink pourrait recourir au licenciement de 50 de ses 80 pilotes, à la suite de la décision de la direction de l’aviation civile de l’Afrique du Sud d’interdire de vol de 14 de ses jets sur un total de 41 pour des raisons de sécurité. Telecoms et TIC Zambie : une 4e entreprise autorisée à soumissionner pour l’achat de Zamtel L’Agence zambienne de développement (ZDA) a accepté une offre soumise en retard par une quatrième compagnie, pour l’acquisition de 75% des parts détenues par le gouvernement dans Zambia Telecommunications Co (Zamtel). Il s’agit de la société de télécommunications russe Altimo, qui va rejoindre Unitel de l’Angola, BSNL de l’Inde et LAP Green de la Libye. Selon Muhabi Lungu, directeur général par intérim de ZDA, le nom du soumissionnaire retenu sera annoncé le 11 janvier 2010. Algérie : l’Eepad saisit la justice Le fournisseur privé de services Internet Eepad a déposé plainte contre l’opérateur public Algérie Télécom (AT) pour avoir violé des clauses relatives à la nécessité d’assurer « la continuité de service en cas de litige ». Cette démarche se base sur la loi du 5 août 2000 relative aux télécommunications, qui « ne prévoit pas le recours à la rupture de service » en cas de différend commercial. Les clients de l’Eepad, dont 720 entreprises, 9 ambassades et plusieurs institutions publiques, sont coupés de connexion Internet depuis plusieurs mois. L’Eepad doit 3,5 milliards de dinars à AT. Le provider privé estime avoir été lésé par la baisse de 50% des tarifs d’accès à Internet, décidée unilatéralement par les autorités algériennes en avril 2008. Algérie Télécom prévoit d’atteindre 18 millions d’abonnés d’ici 2013 Le nombre d’abonnés au téléphone de l’opérateur public Algérie Télécom devrait atteindre les 18 millions d’ici 2013, dont 6 millions pour le fixe et 12 millions pour le portable. Actuellement, la compagnie compte 12 millions d’abonnés (fixe et mobile). Concernant Internet, l’opérateur a pour objectif d’atteindre les six millions d’abonnés ADSL, et d’étendre la liste de ses services aux Wimax, Wifi, Evdo et Fttx. Par ailleurs, un projet de 100 000 accès à Internet à très haut débit sera lancé au courant de ce mois à Oran, dont un millier de lignes qui seront attribués au « Centre des conventions » qui accueillera la Conférence internationale du gaz (LNG 16), prévue en avril prochain. Egypte : la soumission pour les 2 licences Triple-Play reportée aux 15 mars L’Autorité nationale de régulation des télécommunications (NTRA) en Egypte a fixé la date limite de soumission pour les deux licences Triple-Play (Télévision, téléphonie et Internet) pour le 15 mars, au lieu du 12 janvier 2010. « Cette décision est venue en réponse à la demande de plusieurs entreprises qui ont acquis les documents de soumission pour les deux licences », précise Amr Badawi, directeur général de l’Autorité. Selon les analystes, ces licences sont limitées dans leur portée géographique et la gamme de leurs services, et laissent le monopole d’Egypt Telecom sur la téléphonie fixe largement intact. Egypte : Orascom Telecom livre les détails de son augmentation de capital L’opérateur égyptien de téléphonie mobile Orascom Telecom (OT) a annoncé les détails de son augmentation de capital, prévue à travers une émission de droits. Le prix de souscription est de 1 LE. Seuls les actionnaires inscrits au 28 janvier sont en droit d’y participer. La période des souscriptions prend fin le 1er mars 2010. L’augmentation de capital portera le nombre d’actions locales à 5246 millions, contre 889 millions actuellement. Le produit de cette émission de droits est estimé à environ 800 millions de dollars, « ce qui devrait maintenir la solidité du bilan d’OT jusqu’à l’exercice 2011, compte tenu de l’incapacité de l’entreprise de rapatrier les dividendes en provenance d’Algérie, jusqu’à ce que sa filiale Orascom Telecom Algérie ait résolu son différent fiscal avec les autorités algériennes », affirme Beltone. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 13 Matieres premieres - energies Sous les bonnes feuilles du cacao ivoirien Episode IV : le nationalisme de Laurent Gbagbo à l’épreuve des multinationales L’énorme gap entre les quantités de cacao à la sortie de l’usine et celles exportées officiellement handicape la Côte d’Ivoire. Connu pour ses prises de position nationalistes, le président Laurent Gbagbo aurait-il négocié un deal secret avec les multinationales ? Le 11 novembre 2008, le Comité de gestion de la filière du café et du cacao (CGFCC) adressait une note à tous les opérateurs, instituant le ticket de pesée standard. De bonnes intentions, restées lettre morte pour cet organe lancé dans les fonts baptismaux le 19 septembre Autant le dire, la tâche n’est pas facile quand on sait que, même l’Etat ivoirien a du mal à obtenir les tickets de pesées de certains opérateurs, notamment Cargill, Barry, Callebaut, Touton Negoce et Outspan. Ce n’est que depuis avril 2009 que ces opérateurs ont ac- Autant le dire, la situation a perduré, avec des doublons dans la numérotation des lots, des autorisations d’exportation falsifiées, des anomalies dans l’empotage en vrac et des incohérences dans le marquage des sacs. collecte. Les émissions des lettres de voitures (LV) ont été supprimée, sans doute pour mieux fluidifier l’export. Dans le même élan, les contrôles aux postes routiers ont été aussi supprimées. Sous Houphouët-Boigny, quand les cargaisons traversaient tous ces dispositifs de contrôle, aujourd’hui supprimés, elles arrivaient au « magasin exportateur », rangé aujourd’hui dans le catalogue des souvenirs. La suppression de ce centre, réclamée à cor et à cri par les tenants de la libéralisation, ne permet plus de faire le contrôle réception. De son côté, le « magasin export », qui garantissait la protection du label « Côte d’Ivoire », est passé à la trappe, au risque de dégrader le produit ivoirien. Ne subsiste plus, après cette réforme, que le quai d’empotage, devenu presque un territoire privé échappant à tout contrôle de l’Etat. Aussi, on peut dire que les 1 306 441 tonnes entrées à l’usine n’ont pas été vérifiées rigoureusement. Combien de quantités en sont sorties ? Même la rigoureuse CGFCC ne peut le dire aujourd’hui, encore moins le Ministère du commerce. La mue de Laurent Gbagbo 2008, avec pour mission de redresser le secteur. Aujourd’hui encore, aucun opérateur ne s’est conformé à une mesure qui, semble-t-il, était destinée à la consommation étrangère. Pratiques frauduleuses Autant le dire, la situation a perduré, avec des doublons dans la numérotation des lots, des autorisations d’exportation falsifiées, des anomalies dans l’empotage en vrac et des incohérences dans le marquage des sacs. La sous-déclaration, déjà formalisée par l’exportation des poids théoriques (voir www.lesafriques.com), est renforcée par la non-déclaration de plusieurs lots, qui sortent ainsi du pays sans trace. Ces pratiques frauduleuses affectent l’activité de pesage. Pour mettre en évidence cette réalité, nous avons comparé les quantités à l’entrée et à la sortie de l’usine et ceux exportés. cepté, enfin, de transmettre leurs tickets de pesées. Utile de le signaler, à la fin septembre, aucun de ces opérateurs n’avait encore mis en œuvre le ticket de pesée standard institué par le CGFCC. Après avoir passé en revue ces indications, on peut dire qu’au 15 septembre, la quantité totale de cacao brousse réceptionnée à l’entrée des usines était de 1 306 441 tonnes. Mais que vaut ce chiffre ? Des conditions idéales pour la fraude Comment être sûr de ces quantités quand on sait qu’avec la réforme de 1999 (inspirée de la libéralisation), tous les dispositifs de contrôle du commerce intérieur de cacao ont été supprimés ? Ainsi, il n’existe plus, sur le bord du champ, de contrôle à l’achat par l’acheteur et le pisteur. A l’usine, il n’existe plus de contrôle livraison ou évacuation. Idem aux centres de En fait, avant de prendre le chemin de l’export, le cacao traverse deux no man’s land : celui situé entre le champ et l’usine d’abord, puis entre l’usine et le quai d’empotage. Là, au niveau de ce quai, la quantité exportable passe sous la juridiction de la Chambre de commerce, sensée faire taire les intérêts de ses membres (la plupart partie prenante dans le cacao) au profit du service public. Il s’agit là d’un conflit d’intérêt manifeste, qui a fait l’objet de plusieurs correspondances entre différentes hiérarchies administratives. Faut-il laisser le pesage à une chambre qui défend d’abord (ce qui est naturel d’ailleurs) des intérêts privés ? Le dossier est entre les mains du président Gbagbo, lequel nourrissait beaucoup d’ambitions pour ce secteur. En nationaliste patenté, ne militait-il pas pour un Etat fort, maître de son cacao ? Forcément, la situation politique de son pays, marquée par la tenue incertaine des élections présidentielles, a poussé le « révolutionnaire africain » proche du PS français à abdiquer devant la Banque mondiale, le FMI et ces multinationales, vecteurs de la mondialisation. L’atteinte du point de décision de l’initiative PPTE (pays pauvre très endetté), suivi de l’allégement de sa dette, du déblocage de prêts préférentiels du FMI, ont fait rentrer M. Gbagbo dans le rang. Ce qui se traduit, aujourd’hui, par les importantes concessions faites aux multinationales, dont les groupes Bolloré ou Billon, et bien d’autres encore. La main-mise de ces puissants intérêts sur ce pays lui laissera-t-il les moyens de se relever de ses faiblesses ? Adama Wade Quand la part de marché des PMI et des coopératives ivoiriennes chute de 50% Au 30 septembre 2009, les exportations de cacao au titre de la campagne 2008/2009 s’élèvent à 1 140 019 tonnes. Les fèves en représentent 66,9%, contre 33% pour les produits semi-finis. Les résidus pèsent en tout 525 tonnes. Les dix premiers exportateurs, constitués en général de multinationales, contrôlent 53% de parts de marché, en hausse de 13% en l’espace d’une année. Pendant ce temps, les PME-PMI exportatrices de fèves de cacao, dénommées PMEX, ont enregistré une forte contraction (-56,5%) de leur activité en 2009. Logées à la même enseigne, les coopératives exportatrices (Coopex) ont subi 57% de contraction de parts de marché, dus essentiellement aux difficultés de se procurer des fonds pour financer leur campagne. La RDC veut combler son gap énergétique Avec l’un des potentiels énergétiques les plus élevés au monde et un taux d’accès à l’électricité de 6%, la RDC traine un lourd handicap. Le gouvernement veut inverser la tendance, d’ici 2025. Par Romain Sumbula Giwangwa, Kinshasa La République démocratique du Congo est un paradoxe énergétique. Ce pays des Grands Lacs possède un potentiel de 100 000 mégawatts (MW) pour l’hydroélectricité, dont 44 000 concentrés sur le seul site d’Inga. A cela s’ajoutent d’autres sources de production d’énergies comme l’éolienne ou la biomasse. Mais, seul Inga III permettrait d’augmenter les exportations d’électricité jusqu’à 20TWH et pourrait générer des revenus annuels supérieurs à 1 milliard $. 2,5% de ce potentiel est aujourd’hui utilisé. La RDC produit à peine 2500 MW. Seuls 6% de la population ont accès à l’électricité. Ce taux tombe à 1% en milieu rural, où vivent 80% des 60 millions de personnes qui peuplent ce pays de 2 345 409 km2. La vision du gouvernement est axée sur l’amélioration progressive de l’accès de la popula- tion congolaise à l’électricité, en exploitant toutes les ressources disponibles, en favorisant notamment l’hydroélectricité et l’arrière-pays, pour passer de 6% à 60%, à l’horizon 2025. Il s’agit également de faire du secteur de l’électricité un facteur de développement et de paix dans la sous-région. Cela passe également par le développement du site d’Inga, de manière à répondre aux besoins internes et à alimenter la sous-région en énergie électrique à travers les différents pools énergétiques, via les réseaux interconnectés. Autoroutes d’énergies En RDC, des gigantesques projets dans le domaine de l’hydroélectricité sont à pied d’œuvre, notamment celui d’Inga III, qui permettrait d’augmenter les exportations d’électricité jusqu’à 20TWH et pourrait générer des revenus annuels supérieurs à 1 milliard $. L’étude de préfaisabilité d’Inga a déjà été réalisée, le coût du projet étant de 8 milliards $, et la puissance installée sera de 4320 MW. Il existe également le projet de Grand Inga, 40 000 MW de puissance installée, avec une vocation internationale, dénommé Autoroutes Inga III pourrait générer, pour la RDC, des revenus annuels supérieurs à 1 milliard $. d’énergies, qui partirait de la RDC (Inga) pour l’Afrique australe, centrale, occidentale et septentrionale. A ce jour, seule l’Afrique australe est desservie par la RDC, notamment la Zambie, l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie et l’Afrique du Sud. L’ensemble du réseau électrique de toute l’Afrique australe étant interconnecté. Par ailleurs, quand bien même le site d’Inga revêt une importance capitale dans la pro- duction hydroélectrique en RDC, le gouvernement a mis sur le chantier d’autres projets liés à la construction des microcentrales dans certaines provinces. Il y a lieu de citer le site de Kakobola, dans la province de Bandundu, ainsi que de Katende, au Kasaï occidental. La construction de ces deux barrages hydroélectriques permettra d’alimenter ces provinces et leurs voisines, en attendant la mise en place d’un réseau national interconnecté. C’est dans ce cadre que s’inscrit également le projet de soutirage du courant électrique de la ligne à courant continu Inga-Kolwezi, au Katanga, au niveau de la localité de Tshimbulu, dans la province du Kasaï occidental. L’énergie soutirée, même si la technologie est très onéreuse, alimentera les deux provinces du Kasaï de manière optimale, car ces deux régions sont les moins électrifiées de la RDC, en dépit de leurs richesses minières. Prochainement : Lancement de l’édition Congo du journal Les Afriques 14 Industrie et services Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Brutal changement climatique à la Sonatrach Sonatrach est le second donneur d’ordre, après le budget de l’Etat, pour les commandes. En l’absence d’organe de surveillance, son management était exposé au risque de dérives. Par Samy Injar, Alger Une semaine après le mercredi noir de Sonatrach, ce 13 janvier 2010, où un juge d’instruction algérois a décapité le management de la compagnie, les langues se délient parmi les 125 000 employés du leader pétrolier africain. « Cela devait arriver un jour. Ce n’est pas une surprise totale. Le volume des transactions a explosé ces dernières années et la procédure très stricte de passation de marchés était de moins en moins respectée », explique Salim Beraria, cadre financier dans une filiale du groupe. Sonatrach était pourtant très surveillée depuis l’affaire BRC, éclatée en 2006, une joint-venture avec l’américain KBR, leader mondial de l’engineering, qui a profité de prodigieuses surfacturations dans la fourniture de grands équipements à Sonatrach et à d’autres clients en Algérie. Les affaires qui ont fait tomber le top management de Sonatrach sont toutes liées à des négociations de contrats qui se sont avérées « irrespectueuses » de la réglementation de la compagnie : recours au gré à gré au lieu de l’appel d’offres, choix de partenaires-fournisseurs initiés, intermédiations de parents de dirigeants… « Le procès mettra sans doute en évidence l’attribution de ristournes en pots-devins. Nous, en interne, nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons les connivences d’affaires des uns et des autres. L’enrichissement personnel se cache très mal aussi » raconte un employé de l’activité transport par canalisation (TRC), dont le président, M. Zenasni, est sous mandat de dépôt. Deux fils du PDG de Sonatrach sont également en détention préventive. Ils sont accusés d’avoir facilité l’attribution d’une étude à un bureau de conseil « ami ». Le ras-le-bol d’une firme indienne Les enjeux financiers que recouvre le plan de charge de Sonatrach sont colossaux. La firme a réalisé 9,2 milliards de dollars de profits nets en 2008 et poursuit un programme d’investissement de près de 50 milliards de dollars, sur la période 2005-2013. « Notre mode d’attribution des marchés est en principe basé sur l’appel d’offres. Il a été dévoyé ces dernières années » explique Salim Beraria. Les recours se sont multipliés chez les soumissionnaires, peu convaincus de la régularité des attributions. Une firme cessifs dans les soumissions aux appels d’offres de Sonatrach. Son exigence, pour faire annuler l’attribution du contrat, est arrivée alors que le département du renseignement et de la sécurité (DRS) de l’armée, conduisait déjà une série d’enquête suite à des dénonciations anonymes au sujet de divers contrats passés en gré à gré dans l’amont pétrolier, la commercialisation ou encore le transport maritime des hy- « Le procès mettra sans doute en évidence l’attribution de ristournes en pots-de-vins. Nous, en interne, nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons les connivences d’affaires des uns et des autres. L’enrichissement personnel se cache très mal aussi. » indienne, Jindal, a menacé de recourir au tribunal de La Haye, après avoir acquis la conviction qu’elle a été frauduleusement éliminée d’un important marché de transport de tubes d’acier, en 2009. L’offre retenue par la présidence de TRC était financièrement irréaliste. « Le consortium turc qui a remporté le marché a délibérément sous-facturé son offre, avec probablement la garantie arrangée de pouvoir prendre en charge les véritables coûts dans un avenant au contrat », explique l’employé de l’activité transport par canalisation. L’entreprise indienne a réagi au bout de cinq années d’échecs suc- drocarbures. « Les dénonciations anonymes de malversations sont fréquentes à Sonatrach. C’est rare qu’elles débouchent sur une enquête » témoigne M. Beraria. Cette fois le DRS a plongé. C’est que « le réseau d’affaires clientéliste » de Sonatrach était devenu un enjeu politique. Opération « mains propres » ou rééquilibrage politique ? Le retentissant scandale Sonatrach, un mois après l’annonce de celui des pots-de-vins sur l’autoroute Est-Ouest, est-il le signal d’une opération « mains propres » lancée par le pré- sident de la République, Abdelaziz Boutéflika ? Les spécialistes sont partagés sur la question. Pour Salah Meridja, universitaire et consultant, l’impulsion vient d’ailleurs : « Le DRS est une sorte de tête politique de l’armée. Il veille à empêcher qu’un trésor d’affaires ne soit amassé par un clan du pouvoir et qu’il devienne un instrument de domination sur la vie politique algérienne. Il faut voir qui sont les bénéficiaires des énormes pots-de-vins liées à ces contrats, pour deviner qui a le plus intérêt politiquement à dévoiler les scandales devant l’opinion et à assumer des procès publics à hauts risques. » Le président de la République a, il faut l’admettre, laissé se poursuivre jusqu’à leurs conséquences judiciaires des « enquêtes incompressibles : les pots-de-vins de l’autoroute Est-Ouest ont été signalés par une source bancaire européenne, tandis que la gestion du carnet de commande de Sonatrach a fini par faire de nombreux mécontents étrangers ». Dans le scandale de Sonatrach, c’est tout de même l’un des ministres les plus proches du président de la République qui est en première ligne. Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et des Mines depuis dix ans, a installé en 2003 le top management de Sonatrach, qui vient d’être soufflé dans la tempête. « Tout le monde sait dans le secteur que rien d’important ne se concluait sans l’aval du ministre » explique Salim Beraria. Chakib Khelil a affirmé le contraire, le 16 janvier dernier, devant les journalistes : « Je n’ai été informé par aucune institution. Je suis surpris comme vous. » Chakib Kelil a tenté de rassurer les partenaires étrangers de Sonatrach : « Il y a 1700 cadres capables de prendre la relève et de gérer 170 projets en cours de réalisation, dont certains dépassent le milliard de dinars. » Le sort politique de Chakib Khelil, lui, est bien plus incertain. Il a annoncé sa disponibilité à comparaître devant le juge, si cela aidait à la manifestation de la vérité. Oran haletante pour le rendez-vous mondial du GNL Véritable évènement dopant pour Oran et ses infrastructures d’accueil, la 16e conférence internationale du gaz (GNL16), prévue du 18 au 23 avril prochain, s’annonce comme un pari difficile : la ville est plongée depuis des mois dans une véritable course contre la montre, avec d’importants chantiers non encore réceptionnés et parfois avec des délais déjà presque consommés. Par Kamel Derraz à Oran Les défenseurs du GNL 16 comme occasion unique de promotion pour la seconde ville la plus importante d’Algérie, sont aujourd’hui nombreux à regarder avec inquiétude le compte à rebours lumineux accroché sur la devanture du siège de Sonatrach « activités Aval », à l’est de la ville : il reste presque exac- D’énormes moyens financiers ont été mobilisés depuis plus de deux ans, notamment par Sonatrach, véritable mécène de la ville depuis peu. tement 90 jours avant la date du starter. Le 18 avril, Oran devra accueillir plus de 6500 invités et 200 firmes internationales dans le cadre de ce sommet, sans parler de la réunion de l’Association internationale du gaz, les 3 et 4 mars (Symposium de l’Association algérienne de l’industrie du gaz, AIG), et du sommet des 5+5 sur les énergies, annoncé pour le 26 et 27 avril, sur les thèmes « énergie et environnement ». Un calendrier d’évènements qui a obligé à un vaste lifting de la ville, peu habituée à assurer pareilles manifestations et ne disposant pas des infrastructures à la hauteur de cette nouvelle vocation. 750 millions d’euros pour le nouveau centre des conférences Pour ce faire donc, d’énormes moyens financiers ont été mobilisés depuis plus de deux ans, notamment par Sonatrach, véritable mécène de la ville depuis peu. En haut de la liste, la fameux Centre des conventions d’Oran, le CCO, en phase finale, et qui aura coûté selon des chiffres approximatifs plus de 750 millions d’euros. Au chevet de sa réalisation, Sonatrach a fait appel à des entreprises espagnoles et à leurs dizaines de sous-traitants. Implanté à l’est de la ville, sur la frange marine, avec vu imprenable sur mer, le CCO a été conçu pour abriter la GNL 16, mais aussi toute autre activité d’importance. Pour le catalogue, les promoteurs de ce projet, qui a fait jaser les avocats d’un développement équilibré d’Oran « et pas de ses devantures », citent ses capacités avec un auditorium de 3000 places, deux salles de séminaire de 500 places chacune, vingt salles de réunion, un palais des expositions de 10 000 mètres carrés, une salle de banquet de 2000 couverts et un hôtel cinq étoiles de 296 chambres. Le gigantisme du chantier est la vitrine de toutes les visites de promotion pour le GNL 16, comme on le devine, et au centre des attentions de Chakib Khellil, ministre de l’Énergie, en visite de plus en plus fréquente à Oran. Pourtant, et pour les détracteurs de cet « investissement stérile », le CCO fait vraiment illusion sur le reste : si, en effet, les entreprises de réalisation étrangères semblent pouvoir livrer le chantier à temps, leur performance fait oublier que, pour le reste des chantiers, ce sont des entreprises algériennes ou des joint-ventures peu efficaces qui ont été retenues pour des travaux annexes, avec déjà des retards constatés. « Je ne sais pas comment il vont faire pour arriver à finir les travaux » dira un chef d’entreprise spécialisé dans le bitumage « puisque c’est à la dernière minute que les autorités accordent parfois des marchés d’embellissement ou de soutien, sans études et pressés seulement par l’idée des délais » confiera-t-il. Deux ferries de luxe à la rescousse Oran, depuis des mois, n’est plus en effet qu’un vaste chantier, avec les désagréments que cela suppose. On y compte quelques trois ou grands projets « ouverts » : la rénovation des réseaux d’AEP (alimentation en eau potable), le tramway, dont le tracé impossible à achever dans les délais, paralyse les principales rues de la ville, et les travaux annexes pour le sommet du GNL. Pour cet évènement, et outre le CCO, Sonatrach ainsi que la wilaya, financent la réception de douze carrefours, prévue pour mars prochain, ainsi que la double trémie près du CCO avec 800 millions de DA en facture, l’extension de l’aéroport avec un chapiteau d’accueil et ses 9 millions d’euros, ainsi que l’aménagement du port d’Oran à plus de 500 millions de DA. Le programme prévoit aussi des aménagements de séries comme les éclairages, les circuits de parcours des délégations, les embellissements des espaces verts dans les parages du Centre des conventions… etc. A cela, il faut aussi ajouter le chapitre de gestion des invités, leurs déplacements et surtout leur hébergement. Oran ne dispose en effet que de dix-sept hôtels, qui ont été retenus pour héberger les participants à Oran, Aïn El Turck, El Kerma et Es Sénia. Avec seulement 3000 chambres disponibles, le déficit a imposé le recours à des solutions inhabituelles, comme la location, par Sonatrach, de deux ferries-hôtels de luxe auprès d’un armateur espagnol, le Grand voyager et le Grand célébration d’une capacité d’accueil de 2000 chambres. Reste que, malgré tout cet effort, le constat de beaucoup d’Oranais est sévère : le souci d’être dans les délais a déjà imposé, aux responsables à Oran comme aux entreprises en course, une mentalité de « livraison rapide. On verra ce qu’il restera des carrelages et des ronds-points dans quelques mois » disent déjà certains. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 15 Produits de base 2009 : l’année des matières premières 2009 a été la meilleure année pour les matières premières depuis 1973 ! En 2009, le cuivre, le sucre et le caoutchouc ont enregistré les plus fortes hausses. La Chine, qui a maintenu un taux de croissance plus qu’honorable en cette année de crise économique mondiale, et le dollar, qui s’est déprécié d’environ 4%, ont été des soutiens importants des marchés. L’indice CRB Reuters/Jefferies affiche, sur l’ensemble de 2009, une hausse de 23,46%, portée par les cours du cuivre et du sucre, qui ont plus que doublé, ainsi que les prix du pétrole et surtout de l’or, qui affiche sa quatrième année de hausse consécutive. Le cuivre Le cuivre a réalisé en 2009 sa plus forte hausse annuelle des trois dernières décennies, un bond de 139% avec une clôture à 7375 $ la tonne. En toile de fond, un niveau sans précédent d’importations de Chine, combiné à l’amélioration de la situation économique mondiale, l’appétit de nouveaux investisseurs, la grève des mineurs au Chili et, comme pour les autres, la faiblesse du dollar. Une performance qui ne pourra pas se renouveler en 2010, selon plusieurs analystes. La demande semble déjà s’essouffler, tandis que les stocks sont conséquents, à près de 500 000 tonnes à Londres. Le caoutchouc Les fortes pertes enregistrées en 2008 sur le marché de Tokyo semblent n’être qu’un mauvais souvenir. Le caoutchouc a progressé de 103% en 2009, clôturant à 276,2 yens le kilo. Un marché soutenu par une offre diminuée par les intempéries, la remontée des cours du brut et une demande en hausse. Les mesures de type « primes à la casse » ont empêché le déclin du marché automobile. En outre, la Chine est devenue, en 2009, le premier marché automobile avec des ventes en progression de 46%, à 13,6 millions de véhicules. La Malaisie s’intéresse au continent africain pour développer les plantations. La firme Sime Darby a conclu en mai un accord avec le gouvernement libérien pour développer les plantations d’huile de palme et d’héveas au Liberia, avec un investissement de 800 millions $. En avril 2009, le premier producteur africain de caoutchouc, la Côte d’Ivoire, a lancé la première phase de son plan de relance, qui ambitionne de tripler la production de caoutchouc en 2015, avec une extension des superficies. En 2008, la Côte d’Ivoire a produit 200 000 tonnes sur 150 000 hectares. Le coton Le sucre Le sucre affiche la meilleure performance de l’année pour les matières premières agricoles, avec une hausse de 128,9%. Les cours ont clôturé à New York, le 31 décembre, à un plus haut de 29 ans à 26,95 cents la livre. L’Inde a été au cœur de cette hausse vertigineuse. Depuis deux campagnes, le premier consommateur mondial n’est plus autosuffisant en sucre, la production ayant été touchée par la sécheresse, et de pays exportateur elle est devenue importateur. Face à cette demande, le premier producteur mondial, le Brésil, a été aussi affecté par les caprices de la météo, avec des excès de pluie. Le marché du sucre est déficitaire, de l’ordre de 7,8 millions de tonnes, selon l’Organisation internationale du sucre (OIS). « Nous avons signés trois contrats au-dessus de nos coûts de revient… rien de plus normal. Mais pour nous ça sonne comme un miracle » indiquait, début janvier, le dirigeant d’une société cotonnière africaine. Et les cours du coton ont affiché une respectable performance en 2009 avec une progression de 54,22% sur l’année. Le coton a clôturé sur le marché de New York, le 31 décembre, à 75,60 cents la livre, contre 49,02 cents en 2008. Les cours se sont repris au second semestre 2009 avec notamment la prise de conscience des investisseurs que la fibre blanche était sous-évaluée. Les fondamentaux du marché sont aussi haussiers avec une baisse de la production mondiale, estimée à 5% par l’International Cotton Advisory Committee (ICAC), en 2009/10, et une reprise de la consommation, après une chute historique de 12% en 2008. La Chine fait toujours la pluie et le beau temps sur le marché du coton, avec une production 2009/10 qui serait en baisse de 11% à 6,7 millions de tonnes, entraînant des perspectives d’importation élevées avec la reprise de son industrie textile. Un premier quota d’importation de 1,89 million de tonnes a été émis pour 2010. La production africaine de coton a continué à décroître. Elle a diminué de moitié entre 2004/05 et 2009/10, pour atteindre 1 million de tonnes. Entre 2008/09 et 2009/10, c’est 500 000 tonnes de moins avec une baisse surtout sensible dans les pays de la Zone Franc. Le cacao Le cacao, qui avait déjà affiché de belles performances en 2008, est demeuré très soutenu en 2009, enregistrant un gain de 23%. A Londres, la tonne de cacao a terminé l’année à 2271 livres (+28,7%), tandis qu’à New York elle affichait 3289 $ (+23,4%) après avoir atteint un plus haut de 30 ans au début décembre, à 3510 $. Depuis la mi-août, les cours grimpent avec l’anticipation d’une récolte 2009/10 moindre chez le premier producteur mondial, la Côte d’Ivoire. Les arrivées dans les ports ivoiriens sont certes en hausse par rapport à 2008/09, où la production avait baissé de 13%, mais ces chiffres sont trompeurs, car la production ivoirienne est belle et bien en baisse. Et de nombreuses fèves de cacao ghanéen sont mélangées frauduleusement, compte tenu du fort différentiel de prix entre les deux pays. En 2009/10, le marché devrait accuser pour la quatrième année consécutive un déficit. L’or L’or a franchi la barre symbolique des 1000 $ l’once en mars 2009 et s’est hissé jusqu’à 1220 $ début décembre. En 2009, le métal jaune progresse de 22,91%, une performance qui peut sembler modeste, mais 2008 avait été aussi une bonne année. L’or a joué pleinement son rôle de valeur refuge, soutenu aussi par l’effondrement du billet vert et les achats significatifs des Banques centrales. w w w. l e s a f r i q u e s. c o m - Actualité quotidienne - Brèves éco par pays - Vidéothèque Les Afriques TV - Convertisseur des monnaies africaines - Agenda des conférences et salons - Archives : les 97 premiers numéros en téléchargement libre - Les bourses africaines chaque jour Le café Année en demi-teinte pour le café, avec une hausse pour l’Arabica et une baisse pour le Robusta. L’Arabica a gagné 21,3% en 2009, terminant l’année à 1,3595 $ la livre. Le troisième producteur mondial de café et premier exportateur d’Arabica, la Colombie, devrait enregistrer une production en recul en 2009/10, tandis que les pluies au Brésil ont contrarié la récolte. En revanche, le Robusta a chuté de 13,8% en 2009, pour clôturer le 31 décembre à 1332 $ la tonne. Une baisse principalement imputable à l’abondance de l’approvisionnement vietnamien. Le marché mondial du café fait face à une offre étroite avec de faibles stocks et un redressement plus faible qu’anticipé des productions dans les pays d’Amérique centrale et en Colombie, sans oublier les mauvaises conditions météorologiques au Brésil. Les rendements sont aussi plus faibles dans de nombreux pays, avec l’appréciation du prix des intrants. Globalement, la production africaine stagne en 2009/10, mais ceci masque des évolutions très différentes entre Arabica et Robusta, et entre pays. Ainsi, la production d’Arabica africain augmenterait pour atteindre les 7,912 Ms contre 7,368 en 2008/09 (+7,4%), tandis que celle de Robusta chuterait à 7,414 Ms contre 7,891 la campagne précédente (-6%). Les pays qui affichent de belles progressions en 2009/10 sont le Kenya, le Cameroun, l’Ethiopie et l’Ouganda. En revanche, la production reculerait en Tanzanie et en Côte d’Ivoire. Le thé La sécheresse au Kenya, premier exportateur mondial de thé noir, a réduit sa production de thé et porté les cours à des records à la fin de l’année 2009. L’Inde et le Sri Lanka ont vu également leur récolte imputée. Face à une offre restreinte, la consommation est restée vigoureuse. Avec le retour de conditions climatiques normales dans les principales régions productrices, les prix devraient se détendre en 2010. Anne Guillaume Gentil 16 Industrie et services Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 « Les fraudeurs conservent une avance sur les services douaniers » En Afrique, la contrefaçon couvre d’importants enjeux financiers. Pour Roger Kamgaing de la SGS, « le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais sur la capacité d’écouler sur les marchés des produits à la qualité douteuse ». Entretien. Propos recueillis par Walid Khefi Les Afriques : En tant que premier groupe spécialisé dans les domaines de la certification, de l’inspection et de la gestion des risques, implanté en Afrique depuis les années 50, avezvous constaté que le fléau de la contrefaçon a progressé sur le continent ? Roger Kamgaing : Le fléau de la contrefaçon ne cesse de progresser en Afrique. Malheureusement, l’Afrique constitue un débouché très important avec des intérêts financiers impressionnants pour les auteurs de la contrefaçon. Dans un certain nombre de cas, la contrefaçon est doublée d’une infamante tricherie. En effet, si dans le domaine vestimentaire par exemple, les acheteurs achètent souvent de la contrefaçon en connaissance de cause, dans un certain nombre de cas, par exemple les médicaments ou encore les pièces détachées de voiture, les acheteurs sont bernés, car tous pensent acheter des produits originaux, mais en fait ils achètent des contrefaçons, potentiellement dangereuses pour leur santé et leur sécurité. LA : Avez-vous adapté vos services aux pays africains et à leurs ressources naturelles (pétrole, minerais, banane, cacao…) ? RK : La SGS a dix lignes de métiers (secteur agricole, minier, pétrolier, environnement, industriel, automobile, sciences de la vie, certification, biens de consommation et, enfin, services aux gouvernements et aux institutions). Tous nos services sont disponibles en Afrique, selon les différents pays. La SGS est actuellement présente pratiquement dans tous les pays d’Afrique, à l’exception, par exemple, du Soudan, de la Somalie ou de l’Erythrée. Bien entendu, nos services sont particulièrement adaptés aux pays africains où nous proposons de nombreuses solutions pour préserver les ressources naturelles et en éviter les gaspillages (forêts, mines, marqua- ge des produits pétroliers et contrôle des extractions/exportations, ressources halieutiques, etc.). LA : Qu’est-ce qui fait que la contrefaçon progresse en Afrique, à l’heure où les douanes africaines sont de plus en plus au fait des nouvelles technologies et bénéficient de plus en plus de formations dans ce domaine ? RK : Les fraudeurs sont très bien organisés et ont les moyens de conserver de l’avance technologique sur les administrations douanières. En outre, la contrefaçon représente des intérêts financiers très importants et les fraudeurs savent investir pour bénéficier de complicités à divers niveaux, et pas seulement au niveau des douaniers. Les douaniers, quelquefois, sont aussi Les douaniers commencent de plus en plus à contrôler cela, mais il ne serait pas juste de ne mettre la responsabilité que sur les douaniers. Il faudrait rendre les citoyens mieux formés et donc à même d’être ni complices, ni victimes de la contrefaçon. dans l’impossibilité d’agir. La formation est importante, mais le plus souvent la mission principale des douaniers est de garantir les intérêts financiers de l’Etat. Or, souvent, certains produits contrefaits sont soit exemptés de droits ou font l’objet de déclarations en douanes tout à fait en règle et de paiement des droits d’entrée. Car le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais sur la capacité d’écouler sur les marchés des produits à la qualité douteuse. Il faut donc, non seulement mieux contrôler les entrées et, quand c’est possible, sur le modèle de ce que font les USA pour des raisons de sécurité, de faire des contrôles de « Le fléau de la contrefaçon ne cesse de progresser en Afrique. » certains produits avant même qu’ils ne quittent les pays fournisseurs, mais aussi organiser des contrôles sur le terrain. Les douaniers commencent de plus en plus à contrôler cela, mais il ne serait pas juste de ne mettre la responsabilité que sur les douaniers. Il faudrait rendre les citoyens (individus ou organisés en association) mieux formés et donc à même d’être ni complices, ni victimes de la contrefaçon. LA : Comment jugez-vous la situation de la certification en Afrique ? Quels sont les pays ou les zones les plus avancées dans ce domaine et quels sont les obstacles à la généralisation de la certification sur le continent ? RK : La certification en Afrique est en plein essor. Il y a certification des importations et certification des « industries ». Actuellement, en Afrique, certains pays ont pris des mesures pour prévenir l’importation de produits de qualité médiocre, tels que l’Algérie, le Kenya ou le Nigeria. Certains sont en train de se doter de mécanismes similaires, tels que l’Ouganda et la Tanzanie. Tous ces pays ont fait appel à la SGS du fait de son expérience, mais aussi de la force de son réseau d’analyse dans les différents pays fournisseurs. En matière de certification des industries nationales (type certification ISO), ceci est également en cours de développement, la SGS restant un partenaire clé des gouvernements, mais aussi et surtout des industriels. Enfin, un nouveau volet de certification devrait se développer encore plus, celui qui consiste à doter les productions locales du label qui leur permettra de mieux pénétrer les marchés récepteurs de nos produits. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 17 Industrie et services Aviation : ASKY décolle enfin La nouvelle compagnie aérienne ouest-africaine ASKY, longtemps annoncée, décolle enfin pour desservir douze pays avec deux Boeing neufs. Après plusieurs décollages manqués, la nouvelle compagnie aérienne ouest-africaine ASKY est désormais prête pour l’envol. Le président Faure Gnassingbé, du Togo, siège de la compagnie, a procédé le 14 janvier dernier, au lancement officiel des activités. Un vol LoméOuagadougou a marqué ce départ officiel et deux avions Boeing 737 neufs ont été présentés au public. Dotée d’un capital de 120 millions de dollars, détenu par des opérateurs économiques africains, Ethiopian Airlines pour 20% et des institutions ouest-africaines, la Banque Optimiste, la SPCAR promettait la compagnie pour 2007. La mobilisation du capital a été le principal écueil. Pourtant, son président en avait l’expérience, car il l’avait réussi pour la création d’Ecobank. ouest-africaine de Développement, la Banque d’Investissement et de développement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Ecobank... Celles-ci seraient dans le capital pour permettre à la compagnie de boucler son capital et devraient céder rapidement leurs parts, apprend-on à Lomé. La compagnie aérienne Ethiopian Airlines, l’une des rares au monde à avoir enregistré un bénéfice substantiel en 2009, malgré la conjoncture très difficile du transport aérien, qui dispose, par ailleurs, de centres modernes de maintenance et de formation du personnel navigant et du personnel au sol, est le partenaire stratégique chargé de gérer la compagnie. Un contrat de gestion de cinq ans a été signé à cet effet à Addis-Abeba, le 16 janvier 2009, par le président du conseil d’administration d’ASKY, Gervais Koffi Djondo, et le directeur exécutif d’Ethiopian Airlines, Girma Wake. C’est pourquoi, c’est un cadre de la compagnie éthiopienne, Busera Awel, qui dirige la nouvelle compagnie. Il compte près de vingt-cinq ans de carrière, directeur commercial après avoir été, notamment, directeur des opérations marketing et ventes à l’international, et directeur régional Golfe, Allemagne et Europe centrale. Sa nomination a été entérinée par le conseil d’administration de la compagnie, le 26 août 2009 à Lomé. La relève d’Air Afrique. Dans un premier temps, ASKY va desservir douze capitales africaines, avant d’entamer des vols intercontinentaux. Bien que créée sur fonds entièrement privés, la compagnie n’en veut pas moins être la compagnie communautaire de l’Afrique de l’Ouest. Elle procède effectivement d’une décision des deux institutions communautaires de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO et l’UEMOA, qui avaient convenu de « la nécessité de la création diligente d’une compagnie aérienne régionale, dont le capital social reste ouvert aussi bien aux compagnies aériennes nationales (et internationales) qu’à tout autre investisseur privé ». La Société de promotion d’une compagnie aérienne régionale (SPCAR) fut crée à cet effet, le 15 septembre 2005, avec pour actionnaires le groupe Ecobank et des opérateurs privés, la BIDC et la BOAD. Pour la région, il s’agissait de prendre la relève de la multinationale Air Afrique. La mission confiée à la SPCAR était, expressément, de « combler le vide laissé par les compagnies défuntes, d’offrir aux Etats de la sousrégion des liaisons régulières fiables et sûres à des tarifs compétitifs, de contribuer au développement du tourisme intra africain et international vers l’Afrique ». Pour ce faire, elle devait spécifiquement conduire l’étude de faisabilité de la compagnie, identifier un partenaire stratégique et financier, trouver des investisseurs privés. Optimiste, la SPCAR promettait la compagnie pour 2007. La mobilisation du capital a été le principal écueil. Pourtant, son président en avait l’expérience, car il l’avait réussi pour la création d’Ecobank. Une autre compagnie communautaire devrait également prendre bientôt son envol. C’est AIR CEMAC, que le sommet de la Communauté économique de l’Afrique centrale devait entériner le week-end dernier à Bangui. Les deux régions, depuis la disparition d’Air Afrique, de Nigeria Airways, de Ghana Airways, d’Air Gabon, d’Air Sénégal International, d’Air Ivoire, de Cameroon Airlines et de petites compagnies privées nationales sous-capitalisées, ont vu leur ciel monopolisé par les grandes compagnies internationales (Air France-KLM, British Airways, Lufthansa, ...), qui prennent 70% du trafic international . Les deux régions ne pouvaient pas durablement ne pas se préoccuper, outre les désagréments des difficultés des liaisons aériennes, d’un « secteur qui génère 470 000 emplois en Afrique, avec un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, soit 1,7% du Produit intérieur brut de l’Afrique », selon le ministre togolais en charge des Transports, Comlan Kadjé. CES L’aviation africaine à la recherche de solutions de financement Il y a environ 730 avions immatriculés en Afrique, avec une moyenne d’âge de 18 ans. C’est la plus vieille flotte du monde, la plus endettée, qui ne représente pourtant que… 2% de la flotte mondiale. Par Willy Kamdem, spécialiste des génies systèmes (spécialité aéronautique) Le transport aérien africain, qui emploie environ 470 000 personnes, doit faire face à de nombreux problèmes. Outre la grande crise mondiale que subit le secteur et le crédit Crunch qui y est lié, il y a la fuite des cerveaux, une sécurité pas toujours aux normes internationales, un marché relativement pauvre en terme de pouvoir d’achat, une trop faible capitalisation des compagnies aériennes, un endettement lourd, un prix du baril à la hausse, une flotte très âgée (pour ne pas dire la plus âgée du monde) et qui ne représente pourtant que 2% du parc mondial. En effet, d’après Lufthansa consulting, il y a environ 730 avions immatriculés, dont la moyenne d’âge est de dix-huit ans. Et la liste des difficultés est encore bien longue… Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que le trafic va croître dans les prochaines années, de l’ordre d’environ 5% en Afrique, soit l’une des plus fortes progressions ! De nombreux pays ont dérégulé leur marché et on a vu l’apparition de nouveaux acteurs du secteur, comme au Nigeria ou au Maroc, ce qui a eu pour effet de dynamiser le secteur. Certaines compagnies ont d’ailleurs entamé un renouvellement de leur flotte, mais non sans difficultés. Malgré les efforts consentis, la situation demeure très critique. Financer le renouvellement de la flotte Le transport aérien est un secteur nécessitant de gros moyens techniques, humains et surtout financiers, car très boulimique en capitaux. Un des grands défis en Afrique réside dans le renouvellement de la flotte, afin d’optimiser les coûts d’exploitations. En effet, un avion neuf permet de réduire la consommation de carburant, car il est moins gourmand ; ce qui n’est pas du luxe, vu le prix du brut ces derniers temps. Les coûts de maintenance sont eux aussi réduits, car plus l’avion est vieux, plus il coûte cher à entretenir, du fait qu’il passe plus de temps en centre de maintenance et aussi des pièces détachées qui se raréfient. Enfin, cela permet aux compagnies de se mettre aux normes occidentales, du moins pour celles qui desservent leurs aéroports, notamment en matière de bruit. Bien sûr, prôner le renouvellement est plus facile à dire qu’à faire! Tout d’abord, il faut noter que très peu de banques africaines sont actives dans ce secteur. Les Etats, eux, n’ont pas toujours les moyens d’aider leurs transporteurs ou ont d’autres priorités. A titre d’exemple, le gouvernement japonais a Aujourd’hui, très peu d’exploitants aériens africains peuvent se payer le luxe d’acquérir des avions neufs. Or, le renouvellement de la flotte est capital pour la survie et la compétitivité d’une compagnie. donc des coûts moindres. Malgré l’intervention de certaines agences de crédits et d’aides à l’exportation, comme l’EXIM Bank américaine qui accorde des garanties pouvant aller jusqu’à hauteur de 85% du prix de l’avion, seules une dizaine de compagnies africaines ont pu, jusqu’ici, bénéficier de ses services depuis le milieu des années 90. L’âge des appareils est aussi un élément déterminant, car ces actifs pèsent peu dans la balance en termes de garanties lors d’une demande de financement, du fait de la faible valeur résiduelle, qui baisse année après année. C’est d’ailleurs un problème central pour le transport aérien en Afrique, car, en exploitant un vieil avion (souvent seule catégorie à portée de bourse), cela génère des coûts d’exploitations plus élevés (comme vu plus haut), d’où des opérateurs moins compétitifs et des potentiels profits réduits à peau de chagrin. On entre donc dans une sorte de cercle vicieux. Un autre point faible en Afrique pour le financement d’avions réside dans le nombre de pays à avoir ratifié la convention du Cap, en 2001. Celle-ci accorde des droits et des garanties aux financiers et autres loueurs d’avions sur leurs biens mis à disposition d’une compagnie, en cas de défaillance de celle-ci. Ce qui rassure les investisseurs et permet de faire baisser les taux de crédits. Or, à ce jour, ils ne sont que sept à l’avoir ratifié, à savoir l’Afrique du Sud, l’Angola, le Cap-Vert, l’Ethiopie, Le Nigeria, le Sénégal et le Kenya. l’intention de garantir 7,7 milliards de dollars de prêts accordés à Japan Airlines par des établissements financiers, afin de soutenir le transporteur dans la période difficile qu’il traverse. Remarquez aussi, qu’un monocouloir neuf (type B737NG ou A320) peut coûter au bas mot plus de 60 millions de dollars, prix catalogue. Les banques étrangères, quant à elles, rechignent souvent à prêter, à cause de l’instabilité des pays et du fait qu’elles ne sont pas toujours convaincues, à tort ou à raison, de la rentabilité, car les profits sont souvent minces en transport aérien. Survivre à la crise Même les compagnies aux relatives bonnes performances sont pénalisées, car les banques financent la plupart du temps en fonction du « risque pays » qui, comme chacun sait, n’ont pas un très bon rating sur le continent. C’est le cas d’Ethiopian Airlines, qui aimerait qu’on lui applique davantage des taux en fonction de son bon historique crédit et de ses performances, et non du risque pays. Si tel était le cas, elle aurait des financements à de meilleurs taux et Aujourd’hui, très peu d’exploitants aériens africains peuvent se payer le luxe d’acquérir des avions neufs. Or, le renouvellement de la flotte est capital pour la survie et la compétitivité d’une compagnie. Il y a beaucoup trop de transporteurs financièrement faibles et incapables de faire face à ces nouveaux défis qui se dressent. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si maintenant les grands majors européens, à l’instar d’Air France-KLM, Lufthansa, British Airways dominent le marché africain. Risque pays Sur le continent, seules quelques compagnies, comme South African, Egyptair, Ethiopian, Kenya Airways, Royal Air Maroc et quelques autres ont les reins relativement solides et sont les plus à même d’opérer ces changements et à survivre à la terrible crise qui touche le secteur. Certaines ont même intégré des alliances internationales, à l’instar de Kenya Airways avec Skyteam en 2007, ou South African et Egyptair avec Star Alliance, afin d’améliorer davantage leur compétitivité et leur réseau. Quant aux autres, malheureusement majoritaires, elles sont condamnées au mieux à vivoter, si elles ont de la chance. Structurellement défaillantes du fait d’une trop faible capitalisation, d’une flotte vieillissante, d’une dette souvent colossale, isolées dans des marchés trop étroits, elles ont très peu de chancees d’obtenir des financements pour le renouvellement de leur flotte et faire les restructurations nécessaires à leur survie. La consolidation du secteur En clair, la consolidation du secteur est peutêtre le salut du transport aérien africain. Ce qui a marché ailleurs peut marcher sur le continent. Les compagnies aériennes africaines doivent opérer à une plus grande échelle. Il leur faut à tout prix réduire les coûts, mutualiser certains postes de dépenses, améliorer les taux de remplissage, tout en augmentant le réseau de desserte. Il faudrait également un plus grand nombre de pays ratifiant la convention du Cap, pour faciliter l’accès au crédit et l’acquisition du matériel aéronautique par les opérateurs. Les pays disposant d’une bourse de valeurs devraient améliorer davantage ces mécanismes, afin de permettre aux investisseurs privés locaux, disposant pourtant de beaucoup de liquidités, d’investir dans le secteur. Enfin, il faudrait une gestion irréprochable et une communication en continu avec les institutions financières, afin qu’elles puissent avoir une information fiable sur l’activité et de moins appréhender de travailler avec les compagnies aériennes africaines. 18 E co n om i e et P ol i t i q u e Economie - politique www.capitalconsulting.ma Afrique subsaharienne Le FMI prévoit une croissance de 4% en 2010 En bref - La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre les 4% en 2010, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Cette reprise permettra aux pays de la région d’accélérer leurs efforts « pour atteindre les objectifs du développement millénaire ». La croissance dans l’Afrique subsaharienne a varié de 6 à 7% entre 2000 et 2007, puis a ralenti en 2008 avec l’avènement de la crise alimentaire sur le continent et la crise financière mondiale. Algérie Vers l’interdiction de l’importation de 1141 produits de la zone arabe Le gouvernement algérien veut réviser certaines clauses d’admission au sein de la zone arabe de libre-échange (ZALE), par l’introduction d’une liste de 1141 produits que l’Algérie veut interdire d’importation. Une « liste négative » devrait être discutée lors de la prochaine session du Conseil économique et social (CES) de la ligue Arabe, qui se tiendra en septembre 2010. La liste a été établie par la Chambre algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI) et approuvée par le Premier ministère. Selon Redouane Allili, conseiller du ministre du Commerce pour les questions de coopération, cette liste comprend plusieurs catégories de produits que « l’Algérie veut interdire à l’importation de cette zone pour une durée de 3 à 4 années ». Il s’agit des produits des filières « prioritaires » que l’Algérie veut protéger pour une durée déterminée, comme l’industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, les papiers et cartons et les produits électroménagers. Le parti islamiste Ennahda propose un projet de loi interdisant des bases étrangères Un avant-projet de loi, proposé par le groupe parlementaire du parti islamiste Ennahda et relatif à « l’interdiction des bases militaires étrangères et des bureaux des services secrets sur le sol algérien », a été débattu la semaine dernière Angola La réforme de la Constitution avancée à fin janvier au lieu de mars par l’une des commissions parlementaires de l’APN. Cependant, aucune décision précise n’a été prise durant sa discussion en plénière. Le bureau de l’Assemblée a reporté la présentation du projet pour approbation. Le texte, composé de 22 articles, interdit l’échange d’informations entre les pays, ainsi que les manœuvres militaires conjointes entre l’armée algérienne et les autres armées. 1237 entreprises ont fermé au premier semestre 2009 Quelque 1237 entreprises ont cessé leurs activités et ont été radiées, du répertoire des entreprises durant le 1er semestre 2009. Par ailleurs, selon de récentes statistiques de l’Office national des statistiques (ONS), 2376 entreprises ont été créées durant la même période, ce qui représente une baisse de 30% par rapport à la même période de 2008. Près de la moitié des entreprises créées (49%, soit 1164) appartiennent au secteur commercial, alors que 335 (14,10%) sont dans l’immobilier, 294 (12,37%) dans le BTP et 267 (11,24%) dans les industries manufacturières. L’ambassadeur américain convoqué au MAE L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Alger a été convoqué au Ministère des affaires étrangères, où il a été reçu par le ministre Mourad Medelci, qui lui a exprimé les « vives protestations » du gouvernement algérien suite à la décision des autorités américaines d’inclure les ressortissants algériens dans une liste de pays dont les nationaux seront soumis à des mesures spécifiques de contrôle vers ou à partir des points d’entrée aériens américains. L’Algérie juge cette mesure « malencontreuse, injustifiée et discriminatoire ». Bénin La Belgique promet 250 millions d’euros d’aide pour 2010 La Coopération technique belge (CTB) promet d’augmenter l’aide financière accordée au Bénin à 250 millions d’euros en 2010, contre 217 millions d’euros en 2008. Plusieurs projets ont été financés par la CTB dans les secteurs de la santé, l’agriculture, la formation professionnelle et la décentralisation de l’administration. La BOAD accorde 4 milliards FCFA pour l’assainissement de la ville de Porto-Novo Pour le financement partiel du projet de pavage des rues et de l’assainissement, la ville de PortoNovo a bénéficié d’un prêt de 4 milliards FCFA de la part de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). « Le projet vise à remédier au problème de mobilité des populations de la ville de Porto Novo et à apporter une réponse au problème d’assainissement précaire de certains quartiers, une des causes des inondations que subissent les populations après chaque pluie », selon le communiqué de l’institution bancaire. Il est question également de la construction d’un collecteur primaire de drainage des eaux pluviales. La nouvelle Constitution de l’Angola sera adoptée au courant de la semaine prochaine, au lieu de mars prochain. Le nouveau texte devrait être plus favorable au président José Eduardo Dos Santos, au pouvoir depuis trois décennies. La réforme constitutionnelle prévoit la création d’un poste de vice-président à la place d’un Premier ministre. Le chef de l’Etat pourra aussi prolonger son mandat sans passer par le suffrage universel, puisque la future Constitution octroie la magistrature suprême au chef de file du parti majoritaire. Le parti de l’UNITA a obtenu 82% des voix lors des dernières législatives. Burkina Faso Un nouveau système de passation des marchés publics De nouvelles dispositions ont été introduites par le gouvernement pour garantir la transparence et la rigueur dans l’attribution des marchés publics au Burkina Faso. Ces mesures ont été prises pour s’adapter aux directives de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ainsi, l’Autorité Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Côte d’Ivoire Des centaines de milliers de noms rayés des listes électorales Plusieurs centaines de milliers de noms ont été rayés des listes électorales par le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, après une plainte du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, qui a accusé la Commission électorale indépendante (CEI) de négligences dans le traitement de 429 000 dossiers litigieux. La Commission d’arbitrage, dirigée par Guillaume Soro, membre de l’ex-mouvement rebelle des Forces nouvelles, a décidé de rayer ces noms « parce que la CEI n’a pas suivi la procédure préalablement établie ». Aucune date précise n’a été arrêtée pour les élections présidentielles et législatives prévues fin février. de régulation des marchés publics (ARMP) est appelée à mettre en place un Système d’information intégré des marchés publics (SIMP) pour le traitement et la transmission des dossiers de soumissions. La nouvelle réglementation consacre également le recours à la procédure d’appel à concurrence ouverte pour l’acquisition des biens et services. Il est également prévu la création, auprès des ministères et dans les treize régions du pays, de cellules de suivi des marchés publics. Ces entités peuvent émettre un avis définitif sur les projets qui leur sont soumis. Le Fonds Abu Dhabi accorde 5 milliards FCFA pour le barrage de Samendén Le Fonds Abu Dhabi pour le développement (FADD) a accordé un prêt de 5 milliards FCFA au Burkina Faso, pour le financement partiel du projet de construction du barrage de Samendéni. Remboursable en quinze ans, le crédit est assorti d’un différé de cinq ans. La première phase du projet, consacrée à la réalisation du barrage, à la construction de la centrale hydroélectrique et au financement des études techniques, coûtera 119 millions d’euros. Le Millénium challenge accorde 1,6 milliard FCFA pour les routes et l’agriculture Une enveloppe de 1,6 milliard FCFA a été accordée par le programme du Millenium challenge account du gouvernement américain au profit du Burkina Faso, pour les secteurs routier et agricole. Le Ministère de l’agriculture recevra un montant de 1,386 milliard FCFA pour atteindre ses objectifs d’intensification et de diversification des productions agricoles et d’intégration des productions pastorales et halieutiques dans le bassin de la Comoé et de la Boucle du Mouhoun. Le reste du montant, 308,9 millions FCFA, ira aux projets de désenclavement, à travers le bitumage de 271 km de routes principales et 151 km de pistes rurales dans les zones à forte potentialité agricole et pastorale. La croissance devrait s’accélérer, pour atteindre 4,2% en 2010, selon le FMI La croissance économique du Burkina Faso devrait atteindre 4,2% en 2010, contre environ 3,1% en 2009, selon une estimation du Fonds monétaire international (FMI). Congo RDC Le gouvernement accorde une subvention de 20 millions $ pour la MIBA Une subvention de 20 millions de dollars a été accordée par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), pour financer la relance des ac- tivités de la société minière de Bakwanga (Miba), spécialisée dans la production du diamant. Cette subvention est la concrétisation d’une promesse faite par le président Joseph Kabila Kabange lors de son déplacement à Mbuji Mayi, en novembre dernier. Cette enveloppe permettra de payer les arriérés de salaires des travailleurs de la société et relancer la production. Le montant global nécessaire pour la relance des activités de la Miba est estimé à 120 millions de dollars. La France accorde 400 000 euros pour les réfugiés de la RDC au nord de Brazzaville Un montant de 400 000 euros (environ 262 millions FCFA) a été attribué par le gouvernement français, pour aider les réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) dans la province de la Likouala, au nord de Brazzaville. Paris attribuera 200 000 euros au Programme alimentaire mondial (PAM) dans le cadre de l’aide alimentaire d’urgence. L’autre moitié sera remise à l’association ACTED, qui distribuera à quelque 9000 réfugiés dans la localité de Bétou des kits comprenant des bâches, des moustiquaires et des ustensiles domestiques. Selon l’Ambassade de France au Congo « après un examen détaillé des besoins par le ministre, avec les représentants des administrations concernées, des organisations internationales et des organisations non gouvernementales, il a été décidé que l’aide française serait triplée ». Côte d’Ivoire Le Premier ministre appelle à la sérénité Le Premier ministre, Guillaume Soro, a appelé les Ivoiriens en général et les partis politiques en particulier à « calmer le jeu » et ne pas provoquer un « nouveau regain de tension dans le pays ». « Je demande aux Ivoiriens et aux partis politiques de calmer le jeu. Nous avons fait un travail important depuis des années et je pense que nous sommes au bout du tunnel. Ce n’est pas nécessaire de créer à nouveau un regain de tension dans le pays » s’est-il exprimé, lors d’une réunion du personnel chargé du processus électoral. Une campagne de sensibilisation pour des élections « sans violence armée » Une campagne de sensibilisation pour « des élections sans violence armée » a été lancée par la Commission nationale ivoirienne de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre (ComNat-CI). Cette initiative s’étalera tout au long de la période pré-électorale. Elle « revêt pour la Côte d’Ivoire une importance capitale pour une sortie de crise apaisée » a déclaré le général Désiré Adjoussou, président du Comité. Une série de rencontres d’information et de sensibilisation sont prévues dans les zones cibles, en particulier à Bouaké, Guiglo-Man, Yamoussoukro, Bondoukou et Abidjan. Sont particulièrement visés par cette campagne, les ex-combattants des groupes d’auto-défense, des leaders communautaires et les professionnels des médias. Egypte Les importations de blé devraient dépasser 6 milliards LE Les importations de blé durant la première moitié de 2010 devraient atteindre les 3 millions de tonnes, pour un montant de 6 milliards LE. Les experts soulignent l’importance de combler l’écart entre la consommation et la production locale de blé, en augmentant les surfaces. Selon Hashem Ragab, conseiller auprès du ministre du Commerce, le gouvernement a consacré 4,7 milliards LE de subventions pour le blé. L’inflation stable à 13,2% en milieu urbain Le taux d’inflation des prix à la consommation en milieu urbain, durant l’ensemble de l’année 2009, a été stable à 13,2%, soit moins que la plupart des attentes des analystes. Selon l’Agence nationale des statistiques, l’inflation urbaine avait légèrement augmentée en décembre, pour atteindre 13,28%. « Nous sommes surpris par la stabilité de l’inflation annuelle, étant donné les signes visibles de l’accélération des prix alimentaires en décembre, à l’approche des fêtes religieuses », affirment plusieurs analystes de Beltone Financial, qui avaient prévu une inflation comprise entre 15 et 15,5%. Ethiopie Le volume des échanges avec la Chine sera porté à 3 milliards $ dans six ans Un accord a été signé entre l’Ethiopie et la Chine pour porter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à 3 milliards de dollars, au cours des six prochaines années. Cet accord intervient dans le cadre d’une nouvelle initiative chinoise visant à renforcer la coopération avec l’Ethiopie, où les investissements directs chinois ont atteint 1,5 milliard de dollars. L’accord concerne plus de 95% des exportations de l’Ethiopie vers la Chine. Selon le ministre éthiopien du Commerce et de l’Industrie, Girma Birru, « les échanges commerciaux entre les deux pays connaissent une croissance de 35,6% par an en moyenne, en particulier au cours des huit dernières années ». Un millier de projets chinois sont prévus durant les six prochaines années. La Chine accorde une aide de 32 millions de dollars La Chine a accordé une aide de 32,5 millions de dollars, dans le cadre de la nouvelle initiative des deux pays pour renforcer leur coopération économique et commerciale. Un montant de 7,3 millions de dollars sera utilisé dans des projets qui seront définis d’un commun accord. Les 25,2 millions de dollars restants serviront à l’achat de véhicules et d’équipements de balayage électronique pour les postes de contrôle import-export. Guinée Des pourparlers pour le réajustement des prix des produits pétroliers Des pourparlers ont été entamés entre le gouvernement guinéen Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 19 Economie - politique Les exportations algériennes peinent sur la destination africaine L’Afrique ne pèse que 1% du volume global des exportations de l’Algérie, qui peine à s’orienter vers le Sud, en dépit d’un potentiel important et des marques d’intérêts des importateurs africains. Par Zohir Bouzid, Alger Le volume des exportations algériennes vers l’Afrique n’est que de 835 millions de dollars. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et le continent noir ne dépassent pas les 1,694 milliard de dollars, soit 1% seulement du volume global des échanges extérieurs du pays. Ce sont là les chiffres officiels communiqués par le Ministère du commerce algérien. Le premier responsable de ce département, El Hachemi Djaâboub, affirme que « ces chiffres sont en deçà des attentes de l’Algérie et de ses partenaires africains ». Mohamed Benini, président de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur « Apparemment, le pétrole nous a noyés, il n’y a qu’à voir nos voisins immédiats, le Maroc et la Tunisie, qui, eux, ressentent le besoin d’exporter plus que nous » dit M. Benslim. (ALGEX, organisme public) estime, quant à lui, que l’Algérie n’a pas fait suffisamment d’efforts pour diriger ses exportations vers le Sud. « La priorité de ces dernières années était d’aller vers les marchés traditionnels comme l’Europe du Sud, dont nous sommes assez fortement dépendants à l’import comme à l’export » regrette M. Bennini. « L’Algérie est en projection d’accroissement de ces zones de libre-échange, comme celles avec l’Union européenne et avec les pays arabes. Nous devrions faire de même avec les pays frontaliers, où la logistique de transport est moins contraignante, notamment en concluant des accords préférentiels avec ces pays-là », ajoute-t-il. Certains exportateurs algériens, eux, n’ont pas attendu la signature de ces accords pour aller à la conquête des marchés du Sud. « Ces dernières années, on constate que nos exportateurs se redéployent sur les marchés africains, notamment en Mauritanie, au Niger, en Lybie ou autres… », assure Djillali Tariket, président directeur général de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (Cagex). Des coûts de transport dissuasifs M. Tariket précise cependant que beaucoup de pays africains présentent encore un risque en matière de capacités de paiement. « Il se trouve que les importateurs de certains pays d’Afrique subsaharienne ne sont pas en mesure de présenter les preuves de solvabilité en matière de crédits bancaires », indique le PDG de la Cagex. Malgré cela, ces marchés doivent, selon lui, être fidélisés pour des raisons de proximité. Pour ce faire, des difficultés doivent être surmontées, surtout celles liées à la logistique. est énorme. Idem pour le fret tunisien, qui présente des prix plus compétitifs alors que l’Algérie est plus proche, théoriquement, du Cameroun » , s’interroge Ali Bey Naceri. Noyés par le pétrole ! Mohamed Benini, président de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX). Ali Bey Naceri, consultant en exportation, qui revient d’une exposition algérienne à Douala, au Cameroun, note qu’il y a eu un « vif intérêt » des industriels et importateurs camerounais pour les produits algériens. « Les produits algériens ont connu un grand succès sur place », indique-t-il. Le Cameroun fait partie de la Cemac, Communauté économique des marchés de l’Afrique centrale, qui représente d’importantes opportunités pour les exportateurs algériens. Mais, l’environnement logistique ne permet pas d’avoir des prix compétitifs, parce qu’il n’y a pas de liaisons maritimes directes entre l’Algérie et la majorité des pays africains détenteurs de ports. « Pour aller à Douala, le fret égyptien est inférieur de 28% au fret algérien, ce qui En plus de l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest est aussi un prolongement naturel du marché algérien des exportations. Les produits industriels made in Algeria pourraient trouver leur place dans les huit pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). La force des produits manufacturés algériens pourrait se trouver dans le rapport qualité-prix. « D’après des études de marché que nous avons réalisé, les produits qui ont moins d’exigences normatives ont de grandes chances de trouver acquéreur dans les pays d’Afrique subsaharienne » déclare Marc Martinant, chef du projet Optimexport, qui porte sur « le renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes ». Un projet cofinancé par l’Algérie et l’Agence française de développement (AFD). Zohir Benslim, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), n’est pas très optimiste quant au développement des exportations algériennes vers leur marché de prédilection. « Apparemment, le pétrole nous a noyés, il n’y a qu’à voir nos voisins immédiats, le Maroc et la Tunisie, qui, eux, ressentent le besoin d’exporter plus que nous » dit M. Benslim. La CAN 2010 poursuivie par la malédiction de Cabinda La compétition a sauvé sa peau après la terrible embuscade du 11 janvier. Mais elle n’a jamais réussi à retrouver l’allant d’une grande fête. La faute au FLEC bien sûr. Mais pas seulement. Par Ihsane El Kadi, Alger Les autorités angolaises ont peu de chances de faire de la CAN 2010 « le pari gagnant » espéré. Rien, « ni sur les terrains, ni dans l’ambiance en ville », n’a pu sauver le tournoi le plus couru du sport continental de son drame originel. Les comptes rendus de la presse spécialisée africaine ont eu beau remettre l’enjeu sportif en avant, « le fantôme de Cabinda plane sur la CAN » reconnait un journaliste d’Algérie, un pays qui s’est modérément passionné pour l’évènement. L’embuscade dont a été victime la délégation togolaise le 8 janvier dernier, à son entrée dans l’enclave de Cabinda – deux morts, deux blessés graves et huit blessés légers –, aurait pu provoquer l’annulation légitime de la compétition. Seul le Togo s’est finalement retiré, non sans avoir subi de fortes pressions des organisateurs pour ne pas « gâcher la fête ». La première semaine de la compétition a été masquée par l’échan- ge d’accusations. « Le président Dos Santos était dans son rôle d’insister pour montrer la CAN angolaise dans l’enclave de Cabinda. C’est la CAF (Confédération africaine de football) qui aurait du être plus regardante sur les conditions de sécurité. La faction du FLEC de Rodrigues Mingas n’a jamais renoncé aux armes. Même si personne ne pensait qu’elle s’en prendrait directement à un bus de joueurs, il fallait intégrer le risque Cabinda, comme un risque sérieux » estime un diplomate sur une radio africaine. La CAN la plus chère de l’histoire Sur place, peu de raisons d’oublier la malédiction de Cabinda. Les journalistes ont découvert « la CAN la plus onéreuse de l’histoire ». Hébergement, transports, restauration, tout est plus cher qu’ailleurs sur le continent. Les budgets des rédactions se sont vite taris. « Si le Mali ne participe pas au second tour, nous n’aurons rien raté. Nous ne pouvons plus rester en Angola au-de- « Un repas avec de l’eau plate et sans dessert coûte 50 dollars. Une nuit dans un hôtel moyen du centre-ville revient à 300 dollars et les tarifs des courses en taxi sont astronomiques » raconte un confrère tunisien. là du premier tour. Pas assez d’argent », explique un journaliste sportif malien. « Un repas avec de l’eau plate et sans dessert coûte 50 dollars. Une nuit dans un hôtel moyen du centre-ville revient à 300 dollars et les tarifs des courses en taxi sont astronomiques » raconte son confrère tunisien. Les supporters des nations engagées ont anticipé la situation. Ils se sont peu déplacés en Angola. Les prix proposés par les tour-operateurs étaient inabordables. Air Algérie a prévu dix vols spéciaux de supporters algériens vers Luanda. Un vol aura suffit. A 180 000 dinars (environ 1800 euros) la formule complète vol-séjour-billets, pour seulement les huit jours du premier tour, les candidats au voyage – ils étaient 12 000 à Khartoum en novembre pour le match barrage contre l’Egypte – ont vite disparu. Le manque de ferveur dans les tribunes a déteint sur les matchs. Seules les rencontres du pays organisateur ont affiché complet. Et Algérie-Malawi, le 11 janvier, s’est joué devant un stade vide, il est vrai par 36° à l’ombre. L’absence de l’Afrique du Sud et de la RDC – deux nations populaires et voisines – a aggravé le trait d’une CAN peu enthousiasmante dans les gradins. Autre tâche noire pour les organisateurs, l’état désastreux de la pelouse du Stade du 11 novembre de Luanda, l’enceinte principale de la CAN, « un champ de sable avec des ilots d’herbes » selon la formule d’un consultant européen. La canicule et le taux d’humidité élevé ont empêché aussi le spectacle de s’élever à des sommets. Mais cela, au moins, personne ne le mettra au passif du pays hôte. La CAN 2010 en accoucheuse de réformes A défaut de laisser un souvenir sportif impérissable, cette CAN un peu maudite de 2010 mar- que un tournant dans le modèle économique de la compétition. Jusque-là, la CAF défendait la périodicité d’une phase finale tous les deux ans. Argument de résistance : « L’organisation de la CAN donne un coup de fouet aux infrastructures du football sur le continent. Il y a de nombreux pays africains qui ne peuvent construire des stades qu’à la faveur d’un tel évènement », explique un ancien membre du bureau fédéral de la CAF. C’est vrai pour l’Angola, qui a fait un gros effort pour ce rendez-vous, mais qui aurait pu le faire aussi sans la CAN. L’argument a tendance, en effet, à tomber à plat ces dernières années, où les pays organisateurs sont déjà bien dotés en équipements sportifs, Afrique du Sud (1996), Nigéria-Ghana (2000), Tunisie (2004), Egypte (2006). Seuls le Burkina Faso (1998) et le Mali (2002) peuvent se prévaloir d’un vrai coup de pouce, en recevant l’évènement sportif phare du continent. Le Gabon et la Libye, les deux prochains organisateurs, confirment le mouvement. La CAN prend le chemin de la Coupe du Monde et des Jeux olympiques. Elle va surtout chez des pays riches. Faut-il alors la maintenir tous les deux ans, avec le risque de se retrouver dans un autre Cabinda ? Les télévisions qui en ont acquis les droits d’images exclusifs l’exigent. C’est elles qui décident. La CAF a tenté de reprendre la main après le désastre du 11 janvier. Mais sur un autre terrain. La CAN ne devrait plus se jouer la même année que la coupe du monde. Ce sont surtout les stars africaines d’Europe qui rechignent à se mobiliser deux fois la même année avec leurs sélections nationales. Le président Khadafi a été sollicité pour accueillir « sa CAN » non plus en 2014, mais en 2013. Economie - politique Mali Nigeria 29 milliards FCFA pour la connexion au réseau électrique ivoirien La Haute cour de justice installe le vice-président Goodluck Jonathan La première phase des travaux d’interconnexion du sud du Mali et de la région de Ségou (230 km au nord de Bamako) au réseau électrique de la Côte d’Ivoire coûtera au total 29 milliards FCFA, financés par l’Inde et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Les marchés ont été attribués à des sociétés indiennes : Angélique International Ltd Corp., KEC International Ltd et Mohan Energy Corporation PVT Ltd. La première phase portera sur la réalisation de lignes haute tension et de postes de transformation. Le montant global du projet est de 75 milliards de FCFA, dont la majeure partie (50 milliards FCFA) sera financée par le gouvernement indien. Les travaux s’étaleront sur cinq années. et les sociétés pétrolières pour réajuster les prix des produits pétroliers, afin de juguler la crise liée au manque récurrent d’essence dans le pays. Selon le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, le colonel Korka Diallo, l’Etat guinéen a injecté 60 milliards de francs guinéens (environ 10 millions de dollars) en quelques mois pour subventionner les produits pétroliers, afin d’alléger les prix au consommateur. Le litre d’essence subventionné coûte 4500 francs guinéens. Les trafiquants profitent de cette subvention et exportent du carburant vers plusieurs pays voisins, où les prix à la pompe sont plus élevés qu’en Guinée. En bref - E co n om i e et P ol i t i q u e 20 Madagascar Vers l’adoption d’un nouveau code pétrolier Un nouveau code pétrolier sera adopté en 2010 par Madagascar. « La priorité est d’avoir un code plus attractif pour attirer les investisseurs dans le domaine pétrolier », selon une source au Ministère des mines et des hydrocarbures. Seize opérateurs étrangers interviennent actuellement dans le secteur pétrolier. Parmi les autres points de la réforme prévue dans le secteur, figurent le renforcement du contrôle des exploitations minières, et la mise en place des bureaux d’achats de produits miniers. Malawi L’Inde accorde un don de 5 millions $ Un don de 5 millions de dollars a été accordé par l’Inde pour financer des projets dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’éducation au Malawi. Un million de dollars iront aux victimes du séisme qui a frappé la partie nord du pays, en décembre dernier. Signature de plusieurs accords avec l’Inde Quatre accords ont été signés entre le Malawi et l’Inde, portant sur la coopération dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation des ressources minérales, du développement des petites et moyennes entreprises, et des consultations de leurs services de santé et des affaires étrangères. L’Inde s’engage à soutenir les efforts du développement dans les neuf secteurs prioritaires définis par le gouvernement du Malawi pour les cinq prochaines années. « Nous travaillerons ensemble pour veiller à ce que les intérêts essentiels de pays en développement comme le Malawi soient protégés et qu’aucune barrière ne limite leurs ambitions de développement », a déclaré le vice-président indien, Shri M. Hamid Ansari, qui effectuait une visite à Lilongwe. Maroc L’économie devrait croître de 4,1% cette année La croissance économique du Maroc va ralentir à 4,1% cette année, contre 5% en 2009, en raison d’une faible expansion du secteur agricole et d’une baisse de la demande pour les exportations. Selon le Haut Commissaire à la Planification (HCP), Ahmed Lahlimi Alami, la croissance des branches d’activité non agricoles augmentera de 5,9%, comparativement à 1,6% en 2009, tandis que la production agricole augmentera de 5,3%, contre 26,2% l’année dernière. Les prévisions du HCP sont basées sur un prix Mauritanie Des responsables de sociétés d’aviation civile arrêtés La gendarmerie a procédé à l’arrestation du directeur de la société privée Aviation Services of Mauritania (ASM), Abdallah Ould Brahim, et du directeur du transport aérien de l’Agence nationale de l’aviation civile de Mauritanie (ANAC), Bâ Ciré, dans le cadre d’une enquête portant sur la délivrance d’autorisations illégales de survol et d’atterrissage. Cette opération intervient suite à une plainte contre l’ASM, déposée par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (ASECNA), dont la Mauritanie est membre. L’ASCENA estime que ASM n’est qu’un intermédiaire dans les services de navigation aérienne et n’a donc aucune prérogative pour délivrer des autorisations. La plainte a été déclenchée à la suite d’une note émise le 6 janvier 2010 par l’ANAC à l’ensemble les opérateurs de l’aviation civile, aux différents services de sécurité et aux douanes, qui stipule que ASM « est habilité à représenter des sociétés de transport aérien régulier et non régulier pour toutes prestations de services aériens, notamment des survols et des atterrissages ». Le vice-président Goodluck Jonathan devrait assurer l’intérim du pouvoir, en attendant le retour du président Umaru Musa Yar’Adua d’un séjour médical en Arabie Saoudite. C’est ce qu’a décidé la Haute cour de justice d’Abuja, qui a demandé au Juge en chef du Nigeria d’installer officiellement Jonathan. Cette décision intervient suite à une action intentée par l’avocat Christopher Onwuekwe, qui considère qu’il y a vacance du pouvoir à partir du moment où Yar’Adua n’a pas remis officiellement le pouvoir au vice-président et n’a rien notifié à l’Assemblée nationale. Yar’Adua est absent du pays depuis plus de 50 jours. Le président Umaru Yar’Adua rompt le silence Le président du Nigéria, Umaru Yar’Adua, a finalement rompu un silence de plus de deux mois, en s’adressant à la population le 12 janvier dernier. Il a tenu à rassurer sur son état de santé après avoir été hospitalisé en Arabie Saoudite pour un problème cardiaque. Ce silence prolongé, qui a laissé libre place à la rumeur, a poussé l’opposition à organiser une manifestation à Abuja pour exiger des explications. « Pour le moment je suis sous traitement, et je m’améliore de plus en plus. J’espère qu’il y aura très bientôt des progrès considérables, qui me permettront de rentrer chez nous », a déclaré par téléphone le président Yar’Adua à la radio BBC. « Je voudrais, à ce stade, remercier tous les Nigérians pour leurs prières », s’est-il exprimé avec une voix faible. moyen du pétrole de 76,5 dollars le baril en 2010 et une production céréalière de 70 millions de quintaux, contre 102 millions de quintaux en 2009. L’inflation devrait s’accélérer, pour atteindre 2,3%, contre 1% en 2009. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 3,2% en 2010. Mauritanie L’Italie accorde 3 millions $ pour la sécurité alimentaire Un montant de 3 millions de dollars a été accordé par l’Italie à la Mauritanie, pour aider à la sécurité alimentaire dans les provinces orientales du pays. Etalée sur trois ans, l’aide italienne permettra aux régions concernées de bénéficier d’un appui alimentaire pour lutter contre les effets des années de sécheresse successives. Niger L’ambassadeur d’Algérie veut plus de soutien de la communauté internationale L’ambassadeur d’Algérie au Niger, Hamid Boukrif, estime que la communauté internationale devrait continuer à soutenir le Niger. « Le Niger a vécu une année 2009 particulièrement dense. Des événements marquants ont été à l’origine d’une refonte institutionnelle », a-t-il déclaré à l’occasion de la présentation des vœux de Nouvel An au Chef de l’Etat nigérien, Mamadou Tandja, invitant au renforcement des investissements « productifs à réaliser pour accompagner le pays dans ses efforts soutenus de développement ». Le Niger vit depuis plu- sieurs mois une crise politique, après la décision de Tandja de se maintenir au pouvoir. Ce qui a valu au pays d’être suspendu de la CEDEAO et un arrêt des aides financières non humanitaires de la part de l’UE et des USA. Pour Boukrif, « la stabilité politique (du Niger), le fonctionnement régulier des institutions de l’Etat, la restauration de la sécurité dans le nord du pays après une période de trouble et le dépôt des armes par la rébellion, sont à mettre à l’actif du président et de son infatigable ministre de l’Intérieur ». Nigeria Le calendrier des élections de 2011 connu en mars prochain La Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Nigeria rendra publique, en mars prochain, le calendrier des élections générales de 2011. Selon Maurice Iwu, le président de la CENI, il est nécessaire d’annoncer le calendrier dans les plus brefs délais, pour permettre aux partis politiques de disposer du temps nécessaire pour planifier leurs campagnes et leurs activités internes. La Commission s’estime même capable de « mener les élections cette année, si un tel changement est légalement possible ». Des commandos pour surveiller les vols à destination Etats-Unis Le Nigeria va créer des commandos anti-terrorisme et déployer des policiers de l’air sur les vols vers les Etats-Unis, après la tentative d’attentat avortée le mois dernier, dans un vol de la compagnie américaine Northwest Airlines en atterrissage à Detroit, par un res- Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 sortissant nigérian. Un nouveau projet de loi visant à renforcer les mesures antiterroristes est en attente d’approbation par le Parlement, a déclaré le vice-président Goodluck Jonathan. Sénégal Deux commissions pour le développement de la presse Pour relancer la presse sénégalaise, le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, a convenu avec les membres du Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (CDEPS) de mettre en place deux commissions, l’une portant sur la fiscalité et l’autre sur le développement de la presse. Cette rencontre intervient après l’audience accordée par le président Abdoulaye Wade aux représentants du CDEPS. « L’objectif du gouvernement est de relancer l’entreprise de presse au Sénégal et de lever les obstacles à son développement » a déclaré Diop, assurant que le gouvernement va s’employer à permettre à la presse « d’assurer son financement de manière autonome ». Seychelles Une aide budgétaire de 8 millions d’euros de l’Union européenne Une enveloppe de 8 millions d’euros sera accordée par l’Union européenne, pour aider le gouvernement des Seychelles à renforcer le budget et soutenir les réformes économiques engagées depuis octobre 2008. Il s’agit de la première tranche d’un montant total de 16,5 millions d’euros que l’UE a promis d’accorder aux Seychelles pour la période 2009-2012, provenant d’un fonds spécial destiné aux pays en voie de développement pour les aider à faire face aux effets de la crise économique. La somme restante sera versée annuellement, à hauteur de 2,5 millions d’euros dans les trois prochaines années et un million d’euros en forme d’assistance technique. Somalie L’ex-président kenyan Arap Moi propose sa médiation L’ancien président kenyan, Daniel Toroitich Arap Moi, a proposé sa médiation pour la recherche d’une solution de paix au conflit interne qui secoue la Somalie. « Je voudrais aider au retour de la paix en Somalie. C’est un problème unique et très complexe qui touche toute la région. Je ferai de mon mieux pour aider à la résolution de cette crise », a-t-il déclaré en rencontrant l’ancien Premier ministre somalien, Ali Mohammed Ghedi. Tchad Le maire de N’Djamena écroué pour détournements Accusé du détournement de 4 milliards FCFA par le biais de sociétés fictives et des surfacturations, le maire de N’Djamena, Mahamat Zen Bada, a été arrêté par la police et présenté devant le procureur, avant d’être écroué dans la soirée. Zen Bada est un ancien ministre de l’Intérieur et responsable de la police. Quatorze collaborateurs du maire, dont Lapia Djimtebaye, ancien ministre et actuellement secrétaire général de la mairie, sont également mis en cause dans cette affaire. Togo Faure Gnassingbé candidat à la présidentielle Les 2500 délégués du Rassemblement du peuple Togolais (RPT), réunis au cours d’une convention du parti qui s’est tenue au palais des Congrès de Lomé, ont investi l’actuel président togolais, Faure Gnassingbé, pour être le candidat du parti à l’élection à la présidentielle du 28 février prochain. Gnassingbé a répondu favorablement à cette demande. Gnassingbé préside l’hommage national aux victimes de Cabinda La cérémonie d’hommage national aux deux Togolais tués le 8 janvier, lors de l’attaque du bus de la délégation togolaise qui se rendait à Cabinda pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2010 en Angola, a été présidée par le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, à l’esplanade du Palais des Congrès de Lomé. Le président a déposé une gerbe de fleurs sur chaque cercueil et a décoré, à titre posthume, les deux victimes. L’oraison funèbre a été prononcée par Emmanuel Adébayor, le capitaine de l’équipe du Togo. Zambie Plus de facilités aux agriculteurs pour accéder aux crédits bancaires Un projet de loi, dont l’objet est de faciliter l’accès aux crédits bancaires pour les petits agriculteurs, sera présenté par le gouvernement zambien au Parlement, lors de sa prochaine session. Selon un communiqué du Ministère de l’agriculture et des coopératives, le texte vise à permettre aux petits exploitants agricoles d’obtenir des emprunts pour investir dans l’achat de biens d’équipements et d’intrants nécessaires à la production. Zimbabwe Menace de grève chez les fonctionnaires L’impasse dans les négociations salariales entre le gouvernement du Zimbabwe et le syndicat des fonctionnaires risque de déboucher sur une grève. Les syndicats de la fonction publique (représentant les secteurs de l’administration, de l’éducation et de la santé) ont fixé un ultimatum de deux semaines pour répondre aux exigences des travailleurs. Les syndicats considèrent que les offres des hausses salariales du gouvernement sont « dérisoires ». « Nous donnons au gouvernement 14 jours pour intervenir de manière décisive sur cette question, qui est une question d’urgence », déclare un communiqué des fonctionnaires. Ces derniers réclament un salaire mensuel minimal de 600 dollars US, ce qui correspond à « l’indicateur de référence de la pauvreté, actuellement évalué à environ 500 dollars ». Une épidémie d’anthrax à l’ouest du pays On signale l’apparition d’une épidémie d’anthrax (maladie du charbon) dans plusieurs parties de l’ouest du Zimbabwe. Il s’agit, selon les services vétérinaires, de quatre districts de la province occidentale de Mashonaland, à l’ouest de Harare. L’anthrax est une maladie qui affecte le bétail durant la saison des pluies, lorsque les jeunes pousses d’herbe contiennent des bactéries, mais qui peut se transmettre à l’homme, s’il consomme de la viande d’un animal malade. Son déclenchement intervient à un moment où le Zimbabwe est en train de reconstituer son cheptel, décimé par la sécheresse. Les experts craignent une accentuation de l’épidémie d’anthrax avec les mouvements permanents des animaux. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 21 Economie - politique Ndiaye Ba, ministre malien du Tourisme : « Le nord du Mali demeure une zone fréquentable » Moins d’un mois après l’enlèvement à Ménaka (nord du Mali) du ressortissant français Pierre Karmat, des notes discordantes se signalent de plus en plus entre le Quai d’Orsay et Bamako. Les Afriques a rencontré Ndiaye Bâ, ministre malien du Tourisme et de l’Habitat. Entretien. Par Ismael Aidara, Paris Les Afriques : Monsieur le ministre, suite au rapt de Pierre Karmat à Ménaka, le 25 novembre dernier, le nord du Mali est inscrit sur la liste rouge du Ministère français des affaires étrangères, déconseillant formellement à ses ressortissants de prendre cette destination, et même à certains tours opérateurs de ne pas desservir l’axe Léré-Tombouctou-BouremGao-Assongo. Quelle a été votre réaction en apprenant la nouvelle ? Ndiaye Ba : C’est avec étonnement que le gouvernement malien, et les Maliens en général, ont appris que le Quai d’Orsay a formellement – via son site – déconseillé à ses ressortissants d’emprunter la destination du nord du Mali et à ceux qui séjournent dans les régions de Kidal, de Tombouctou et de Gao, de partir immédiatement pour regagner Bamako, pour assurer soi-disant leur protection. Nous n’avons rien compris de cette déclaration, faite avec empressement par les autorités françaises sur le nord du Mali. J’ai saisi d’abord la hiérarchie de l’Etat et l’en- Ndiaye Ba : « Je place cette position des autorités du Quai d’Orsay dans un contexte d’inquiétude généralisée et d’affolement. Tombouctou, Gao, Kidal ne sont pas des petits Afghanistan. » semble de nos amis partenaires qui évoluent dans ce secteur, pour déterminer la bonne stratégie avec, à la clé, tous les éléments d’appréciation de cette affaire. Pour nous, l’enlèvement du français Pierre Karmat est un acte isolé, qui peut se produire partout sur le sol africain. Je dois préciser que c’est la première Ndiaye Ba : « Pour nous, l’enlèvement du français Pierre Karmat est un acte isolé, qui peut se produire partout sur le sol africain. » fois que le Mali enregistre sur son territoire ce type d’opération et que l’Etat a pris toutes les dispositions qui s’imposent pour élucider cette affaire. Une commission de crise a été mise en place aussitôt après le rapt et s’active à gérer ce dossier. Une enquête est ouverte et suit son cours. LA : Selon vous, qu’est-ce qui motive cette prise de position ferme et inattendue de la part du Quai d’Orsay ? NB : Je place cette position des autorités du Quai d’Orsay dans un contexte d’inquiétude généralisée et d’affolement. Le nord du Mali est loin d’être une poudrière à la merci des terroristes islamistes et autres contrebandiers. Tombouctou, Gao, Kidal ne sont pas des petits Afghanistan. Je crois que les choses sont allées trop vite. Nos amis français se devaient de prendre toutes les informations auprès des départements maliens concernés afin de voir quelle attitude adopter. Ces régions du nord du Mali sont parfaitement en sécurité, avec le maximum de patrouilles militaires dans la zone. Il fallait, à priori, privilégier la carte du dialogue, de la concertation et des échanges d’informations au durcissement. Nous ne savons pas les motivations réelles de cette attitude prise par le Quai d’Orsay. Sinon, tout ce que je puis dire, c’est que sur l’affaire Pierre Karmat, on est en face d’une forte pression, un acharnement incompréhensible. LA : Aviez-vous engagé des pourparlers avec les autorités françaises pour ramener les choses à leur juste proportion ? NB : Absolument. Nous avons saisi tous les canaux indiqués pour ramener les autorités du Quai d’Orsay à revoir leur requête, en mettant à leur disposition un éventail d’informations sur le dispositif de sécurité déployé depuis un certain temps dans ces zones. Nous avons informé le chef d’état-major des Armées françaises de la situation qui prévaut au nord du Mali à l’heure actuelle. Le nord du Mali, ce n’est pas seulement Ménaka. Cette zone où s’est produit l’enlèvement représente une goutte d’eau dans la mer. Les autres villes du Nord ne doivent pas être concernées par cette mesure d’interdiction de séjour des tours operateurs et des ressortissants français dans cette partie hautement potentielle sur le plan touristique. C’est une question d’appréciation des éléments d’information de part et d’autre. LA : Ce combat pour sauver le tourisme au nord du Mali dans lequel vous vous êtes engagé mérite un élan de solidarité gouvernemental. Mais bon nombre d’observateurs avertis ont déploré le silence de votre collègue des Affaires étrangères, Moctar Ouane ? NB : Je dirige un département que je considère transversal. Ce qui se passe en réalité aujourd’hui dans le nord du Mali, n’est pas seulement le problème du Ministère du tourisme. Nous sommes un département interconnecté avec les autres ministères. La diplomatie est ce qu’elle est. J’ai le soutien du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui s’est prononcé clairement sur ce dossier, et de tout le gouvernement. Nous travaillons dans la même direction pour une pacification du Nord. LA : Où en est-on avec les investissements pilotes dans le nord du Mali ? NB : L’Etat continue de mobiliser d’importants investissements au nord du Mali. Les bailleurs de fonds nous soutiennent et croient en l’avenir de ces régions. D’un montant de 13 milliards de FCFA, le Programme intégré de développement régional de Kidal (PIDRK) en est une parfaite illustration. C’est toute la boucle au nord du pays qui va bénéficier de ces grands programmes d’investissements (routes, écoles, centres de santé, petites et moyennes entreprises). LA : Sur le plan hôtelier, la ville de Bamako est en chantier. Quels sont, à court terme, les grands projets à réaliser ? NB : En dehors du groupe libyen Laïco, dont les réceptifs hôteliers seront livrés avant septembre 2010, la multinationale hôtelière Radisson va lancer dès le mois prochain les grands travaux d’extension de Radisson-Mali, avec un coût d’investissement de plus de 6 milliards de FCFA. C’est un financement entièrement mobilisé par l’opérateur privé malien Cesseh Kome, en joint-venture avec la banque étrangère AfriExim Bank et la Banque Malienne de Solidarité. A Mopti, nous envisageons, dans un avenir proche, d’inaugurer le complexe Les Palmeraies. L’année 2010 sera l’année de la réception des chantiers touristiques au Mali. Madagascar : l’étrange jeu de Ping et de la France Face à tous les acteurs du jeu malgache, Rajoelina ne dispose plus que de la neutralité de l’Union africaine et du soutien de la France. Par Chérif Elvalide Sèye Le président de la transition malgache poursuit sa logique unilatérale. Sourd aux condamnations qui se multiplient, il poursuit les préparatifs des élections législatives. Le 14 janvier dernier, son conseil de gouvernement a constaté que « le déploiement du matériel électoral est en cours ». Le vice-Premier ministre de la Haute autorité de transition (HAT) en charge de l’Intérieur, Cécile Manorohanta, a, pour sa part, organisé un atelier national à Ivato pour élaborer, entre autres, les textes sur la Commission électorale nationale indépendante et le Code électoral. Divergence entre UA et SADC La Communauté de développement de l’Afrique australe, réunie en sommet le lendemain 15 janvier, a « rejeté le projet unilatéral du gouvernement de Madagascar de réorganiser la transition et de prévoir des élections législatives en mars 2010 ». La SADC maintient en conséquence la suspension de Madagascar et « encourage l’ancien président mozambicain, Joaquim Chissano à poursuivre ses efforts pour le retour à l’ordre constitutionnel ». Malgré le langage diplomatique qui sied en la circonstance, la SADC critique en réalité la position de l’Union africaine, pour ne pas dire de son président, Jean Ping. Le Groupe international de contact, réuni à Addis Abéba le 6 janvier dernier, avait certes « demandé aux parties malgaches de conclure rapidement un accord sur tous les aspects de la transition, sur la base de ce qui a été déjà convenu dans les Accords de Maputo des 8 et 9 août 2009 et l’Acte additionnel d’Addis Abéba du 6 novembre 2009, et réaffirmé que la transition aussi courte que possible, doit permettre d’organiser, de façon consensuelle et inclusive, des élections libres, crédibles et transparentes, susceptibles de contribuer à une sortie de crise durable. ». Mais le président de la Commission a pris l’initiative, « sur une base ad hoc, compte tenu de l’urgence de la situation et de la nécessité de relancer le processus de sortie de crise, d’élaborer et de présenter aux parties malgaches des solutions de compromis sur les questions en suspens ». Le GIC a demandé en conséquence aux parties malgaches de communiquer à la Commission de l’UA, dans un délai ne dépassant pas deux semaines, leurs réactions par rapport aux solu- tions de compromis qui leur seront soumises avant le 25 janvier 2010. Coupable neutralité Jean Ping se substitue, pour un temps au moins, au médiateur désigné par la SADC, Joaquim Chissano, au GIC, tout en renvoyant dos à dos le président de la Haute autorité de transition et les trois mouvances, en se contentant d’inviter toutes les parties à respecter les accords signés, alors même que la rupture du consensus procède des décisions unilatérales de Rajoelina. Tout le contraire du sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, Karl Wycoff, qui a déclaré dans une interview en date du 15 janvier, « Nous sommes entièrement opposés aux mesures unilatérales adoptées au cours des dernières semaines par le régime de facto malgache. De telles actions unilatérales ne feront que retarder le règlement de la situation politique et le retour d’un gouvernement constitutionnel. Ce dont Madagascar a le plus besoin en ce moment est le retour aux accords de Maputo et d’Addis Abéba, qui tous deux préconisent un processus intégratif devant mener à des élections organisées de consensus, ouvertes, libres et transparentes ». Cette déclaration doit particulièrement réjouir les leaders des trois mouvances, Albert Zafy, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, qui ont adopté, le 3 janvier dernier, une résolution demandant la même chose, en rappelant « qu’il n’y a aucune alternative possible que d’appliquer à la lettre les prescriptions claires et impératives de la Charte de Maputo et de l’Accord additionnel d’Addis Abeba, ainsi que les actes subséquents signés par les chefs de file des quatre mouvances, mais dénoncés unilatéralement par M. Andry Rajoelina ». Soutien français Finalement, dans ce concert de critiques, hormis la France qui par son silence maintient de fait son appui à Rajoelina, Jean Ping est bien seul, et devra sortir ses talents de grand diplomate pour ne pas conforter ceux qui, de plus en plus nombreux, déplorent le jeu trouble de l’UA. Les propositions qu’il devra soumettre avant le 25 janvier sont attendues avec impatience. Il faut espérer qu’en attendant, la situation ne dégénère pas dans la Grande Ile. Les opposants appellent cette semaine à des manifestations qui pourraient de nouveau déboucher sur des violences. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 Haïti : lenteur des secours pour une tragédie biblique Le temps presse à Port-au-Prince. Dans la ville détruite comme un Hiroshima géologique, les vivants côtoient les morts innombrables dans une proximité à chaque instant plus périlleuse. Les secours peinaient encore, samedi 16 janvier, à s’organiser. Anormalement, alors que le risque de violences est réel. Par Sana Harb, Alger Malgré la violence du choc, les pertes humaines par dizaines de milliers, la destruction aux proportions bibliques, les survivants tentent de s’organiser et s’emploient à sauver, à mains nues, ceux qui restent ensevelis sous les décombres. Plusieurs jours après le séisme d’une puissance rare – sept sur l’échelle de Richter, soit l’équivalent de l’explosion de 400 000 tonnes de TNT – les secours n’arrivent pas vraiment aux survivants qui hantent les ruines d’une cité qui n’existe quasiment plus. Pourtant, l’émotion, à la hauteur de la tragédie, a suscité un immense élan de solidarité à travers le monde. Les Etats, les ONG et les citoyens de la planète se sont immédiatement mobilisés et l’aide a commencé très vite à affluer. Sans atteindre encore ceux qui en ont un besoin vital. Et c’est bien cet étrange situation qui interpelle la conscience. Nul n’ignore, les Haïtiens au premier chef, que des dizaines d’avions gros porteurs ont atterri, tant bien que mal, sur l’aéroport de la capitale. Des centaines de tonnes d’aide sont déchargées et attendent d’être distribuées. Les télévisions montrent des images de sauveteurs venus du monde entier, des médecins sont à pied d’œuvre dans des hôpitaux de fortune, mais, jusqu’à samedi soir, aucune distribution d’eau potable ou de nourriture n’est effectuée. Les survivants, livrés à la désolation la plus complète, ne le comprennent pas et la colère monte. Insupportable paradoxe Les scènes de pillage, en fait de lutte pour la vie, se multiplient, comme si l’on voulait par avance justifier l’arrivée annoncée de dix mille soldats américains pour garantir la sécurité, condition première d’une aide efficace. Mais le gros de ces troupes ne devrait être sur site que lundi 18 janvier. D’ici là, dans l’anarchie croissante, beaucoup de blessés vont mourir, augmentant la détresse et la désespérance des Haïtiens. Et, surtout, leur incompréhension. Les vivants se sentent abandonnés de tous ; même les cimetières ferment, dépassés par l’ampleur du carnage. Qui peut admettre cet insupportable paradoxe de l’inatteignable disponibilité des secours ? Un condensé saisissant La destruction des infrastructures et l’effondrement complet du peu d’appareil d’Etat qui existait avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010 expliquent, partiellement, l’engorgement de stocks d’eau minérale, de vivres et de médicaments sur les aires de l’aéroport. Haïti est un condensé saisissant de toutes les misères du monde. Avant cette catastrophe, ce pays était déjà un espace emblémati- Ces retards sont insupportables et incompréhensibles. Estil si difficile, quand on dispose d’une telle flotte d’hélicoptères, de livrer des secours, disponibles répétons-le, à des agonisants ? que de la pauvreté, de la violence et des inégalités. Près de 70% de la population vit avec moins de deux dollars, par jours, 53% avec moins d’un dollar alors que 3% des habitants contrôlent 90% de l’économie. Le décor de la tragédie est planté, pour un Etat héroïquement fondé par des esclaves révoltés qui, subissant longtemps la marginalisation de son puissant voisin, les Etats-Unis, et de son ancien colonisateur, la France, a vécu au rythme d’une dictatures démentielles, d’émeutes de la faim, de violence endémique et de catastrophes naturelles. Les limites du leadership A la veille de ce terrible 12 janvier, le pays commençait à peine à effacer les traces des quatre ouragans qui s’étaient succédés au cours de l’année 2008, ne laissant derrière eux qu’infrastructures démantelées et agriculture réduite à néant. Les Haïtiens soufflaient un peu, aucune ca- tastrophe ne venait ternir 2009. Le répit a été de courte durée et le réveil tragiquement brutal. Des dizaines de milliers de damnés de la terre vivent une situation épouvantable, sous le regard des caméras de télévision. L’incapacité des grands pays à apporter directement et immédiatement l’aide indispensable aux populations est consternante. Sans questionner la sincérité de la compassion ou de la solidarité, il faut constater que cette incapacité trace bien les limites du leadership que les grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis, souhaitent imposer à la planète toute entière. Ces retards sont insupportables et incompréhensibles. Est-il si difficile, quand on dispose d’une telle flotte d’hélicoptères, de livrer des secours, disponibles répétons-le, à des agonisants ? Un Etat effondré avant le séisme Il faut évidemment espérer que les obstacles à la distribution rapide de l’aide aux innombrables victimes soient rapidement levés. Car, aux morts et aux blessés du séisme, pourraient s’ajouter d’autres morts, celles provoquées par la violence et les épidémies. Si, à l’évidence, personne ne peut être tenu pour responsable du séisme, les grands pays devront répondre, devant leur opinion d’abord, de la lenteur à fournir l’aide d’urgence nécessaire à ceux qui en ont un besoin aussi impératif qu’immédiat. Il sera toujours temps d’envisager la reconstruction et la stabilisation du pays. La tectonique des plaques – aucun esprit, ni aucun démon n’en est responsable – est venue remettre à l’heure l’imprévisible pendule de la fatalité. L’immense précarité dans laquelle se débattent les Haïtiens ne date pas du séisme et l’effondrement de l’Etat haïtien a eu lieu bien avant que la faille géologique libère son énergie meurtrière. L’ONU appelle à la mobilisation et espère réunir 550 millions de dollars, tandis que les annonces d’aide se suivent et que les avions atterrissent à Port-au-Prince. Alors, donc, cent mille ou deux cent mille morts, le tribut est lourd. Mais à qui est-il payé ? A la fatalité ou à la pauvreté ? InvestirauCameroun.com Toute l’actualité économique et financière du Cameroun En partenariat avec Le guide le l’investisseur Quels sont les salaires moyens au Cameroun ? Les charges sociales ? Quels sont les paramètres fiscaux ? Les secteurs les plus porteurs ? Quelles ressources humaines sont disponibles ? Peut-on se loger facilement à Yaoundé ? Quel est le droit foncier ? Le code minier ? Les coûts de construction ? Les services aux entreprises ? 23 International Verbatim Epargne « J’ai la conviction qu’il y a moyen de mobiliser partout en Afrique l’épargne nationale. Il est inexact de considérer que seuls les riches peuvent épargner. A cet égard, on peut citer l’exemple de la Chine, qui a réussi à mobiliser l’épargne nationale. Une fois mobilisée, cette épargne peut servir à l’industrialisation en Afrique. » Joseph Stiglitz. Médiateur « On ne se décrète pas médiateur. C’est à la demande de belligérants, de ceux qui ont des difficultés, que vous le devenez. Donc moi, je ne peux pas dire que je vais m’autoproclamer médiateur comme Omar Bongo Ondimba. » Ali Bongo Ondimba. Traitement « Je vais mieux grâce au traitement (...) J’espère qu’il y aura bientôt d’énormes progrès qui me permettront de rentrer chez moi. (…) Dès que les médecins m’en donneront l’autorisation, je retournerai au Nigeria pour reprendre mes fonctions. » Le président nigérian Umaru Yar’Adua, hospitalisé depuis deux mois en Arabie saoudite. Convalescence « Nous voudrions que Blaise Compaoré garde Dadis, qu’il lui permette de poursuivre sa convalescence, parce que je pense qu’il n’est pas pleinement rétabli et que (le dirigeant intérimaire) Sékouba Konaté ait la possibilité de rentrer en Guinée et de poursuivre la transition avec les civils. » William Fitzgerald, responsable adjoint des affaires africaines au sein de la diplomatie américaine. Alcool « La loi interdisant la consommation et l’achat d’alcool par les Marocains doit être abrogée, parce que cela relève de la liberté individuelle. » Khadija Rouissi, présidente de l’association Bayt AlHikma. Contact « Que le ministre des Affaires étrangères ait tel ou tel contact, tout ça me semble faire partie des relations entre nos deux pays. (…) Mais je démens formellement que ces contacts aient pu avoir un rapport, de près ou de loin, avec l’initiative qui a été prise par un des membres de la junte contre Dadis Camara. C’est totalement invraisemblable. » Le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet. Match « J’aurais simplement aimé que sur la Canebière, lorsqu’il y a eu 15 000 personnes, où il y a eu une multitude de drapeaux algériens, qu’il y ait eu aussi quelques drapeaux français, parce que la France est généreuse. » Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, à propos du match Egypte-Algérie. Sauveur « Je suis revenu, parce que mon pays ne va pas bien. Le Togo va très mal. Je ne suis pas le sauveur. Mais je suis en capacité d’apporter ma quote-part dans le redressement de la situation économique et sociale de ce pays. » Le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat en France, candidat aux présidentielles. Démocratie « Les Frères musulmans estiment que tout régime politique doit préserver les libertés individuelles et la démocratie, et ils appuient la séparation des pouvoirs. » Mohammed Badie, nouveau leader des Frères musulmans égyptiens. Postale « Nous voulions remettre au président Yoweri Museveni une carte postale qu’il puisse envoyer au président Barack Obama. » Martin Ssempa, influent pasteur ougandais, à la tête d’un mouvement anti-gay, et qui reproche au président Museveni son alignement sur les Américains. 24 L’africain de la semaine Aziz Miled, l’entrepreneur qui gagne de l’argent et le redistribue A partir d’une agence de voyage créée en 1968, Aziz Miled a construit un groupe intégrant tous les métiers du tourisme et ayant des ramifications dans l’industrie, la finance, l’informatique, l’aéronautique et l’agriculture. Sa devise : « Quand on gagne de l’argent, il faut le redistribuer pour créer des emplois et donner des opportunités aux moins nantis. » Par Walid Kéfi, Tunis Tunisia Travel Services (TTS), l’agence de voyages réceptive qui commercialise, bon an mal an, auprès des tour-opérateurs européens plus de 20% de la capacité totale d’hébergement dans les hôtels en Tunisie (200 000 lits), est avant tout le fruit du flair exceptionnel d’un homme : Aziz Miled. En 1968, ce natif de Kairouan, une ville enclavée du centre de la Tunisie, n’a pas hésité à aller à contre-courant des recommandations du gouvernement, qui encourageait largement, à l’époque, l’investissement privé dans l’agriculture, en plaçant toute son épargne (quelques milliers de dinars) dans la création d’une petite agence de voyages réceptive. A cette époque, l’investissement dans le tourisme était exclusivement une affaire de l’Etat. Aziz était d’ailleurs un simple employé à la Société hôtelière et touristique de Tunisie (SHTT). C’est au sein de cette entreprise publique qu’il comprît, avant les autres, que le secteur touristique avait un bel avenir. Mais sa passion pour le tourisme avait commencé dès le début des années 50. Pendant les vacances d’été, le petit enfant de Kairouan garantissait ses frais de scolarité en travaillant comme ouvrier saisonnier dans un hôtel de la station balnéaire de Hammamet, dans l’est du pays. Il lui arrivait aussi de vendre à la criée, à des touristes, le jour de son repos hebdomadaire, hôtels et de sonder leurs envies afin de créer des forfaits innovants. Diversification réussie des activités Aziz Miled : « J’ai choisi de réinvestir l’écrasante majorité des bénéfices de mes sociétés pour créer des emplois et donner des opportunités aux moins nantis, au lieu de m’offrir un jet privé ou de rouler en Porsche. » (cinq étoiles) à Hammamet, en association avec Neckermann. Visionnaire hors pair, il estimait alors que le tourisme tunisien avait de beaux jours devant lui. « Je croyais dur comme fer à l’essor du secteur. La hausse continue du niveau de vie en Europe et le progrès continu du transport aérien étaient des signes qui ne trompaient pas sur une embellie future de l’activité touristique dans le bassin méditerranéen », se rappelle-t-il aujourd’hui. Conséquence de cette ferme conviction : le voyagiste accélère l’intégration verticale de son petit groupe. Il rachète les parts de Neckermann dans l’hôtel Phénicia et multiplie l’implantation des unités hôtelières dans les villes côtières et le sud désertique du pays. Le groupe Et c’est peut-être pour cette raison qu’il choisit pour sujet à l’examen de philosophie du baccalauréat « l’attitude d’un commerçant sans scrupule s’acharnant à plumer un touriste ». des tapis traditionnels confectionnés dans sa ville natale. Et c’est peut-être pour cette raison qu’il choisit pour sujet à l’examen de philosophie du baccalauréat « l’attitude d’un commerçant sans scrupule s’acharnant à plumer un touriste ». Pas si surprenant, donc, qu’on le retrouve ensuite sur les bancs de l’école hôtelière de Nice, où il se spécialise dans les agences de voyages. Avant même son lancement officiel, la première agence de voyages privée en Tunisie a signé un important contrat avec le premier tour-opérateur allemand, Neckermann. Au fil des années, les contrats avec les tour-opérateurs, attirés par l’eldorado que constituait le marché tunisien avec ses prix défiant toute concurrence, se multiplient. Au début des années 80, le portefeuille clients de TTS comptait déjà une dizaine de grand TO du vieux continent, dont le deuxième groupe touristique européen, Thomas Cook, l’espagnol Iberojet et l’italien Teorema. Intégration de tous les métiers du tourisme L’art de recevoir lui réussit si bien, que le PDG de TTS passe à l’hôtellerie. Au début des années 70, il lance l’hôtel Phénicia TTS, qui compte aujourd’hui six unités hôtelières haut de gamme ayant une capacité de plus de 5000 lits, a également lancé Nouvelair, la première compagnie charter tunisienne. Nombreux étaient ceux qui prédirent l’échec pour l’entrepreneur dans sa tentative d’avoir un part du gâteau dans le ciel méditerranéen. C’était mal le connaître. La compagnie a atteint l’équilibre financier dès son deuxième exercice ! « Nous avons compté sur le fort engagement de nos partenaires parmi les tour-opérateurs européens pour assurer un bon taux de remplissage à nos appareils. Nous avons aussi réussi à mieux rentabiliser notre flotte en louant plusieurs avions en wet-lease (avec personnel naviguant) à des compagnies libyennes », assure l’homme d’affaires qui a également lancé un centre de thalassothérapie et acquis des participations significatives dans des sociétés de loisirs touristiques et deux parcours de golf. Pour se maintenir dans un environnement hautement concurrentiel, l’hôtelier a toujours tenu à connaître les nouvelles envies des clients. Il lui arrive souvent, selon ses proches collaborateurs, de mesurer en personne le taux de satisfaction des touristes qui « atterrissent » dans ses Avec le tournant libéral qu’a connu la Tunisie dès l’arrivée du président Zine El Abidine Ben Ali au pouvoir, en 1987, le groupe a entamé la diversification de ses activités. Ainsi, plusieurs sociétés florissantes, comme le Complexe industriel des produits d’accueil et du papier (CIPAP, une société d’emballage qui exporte l’essentiel de ses produits en Afrique de l’Ouest, au Maghreb et en France), la société Infolog, concessionnaire de marques IBM et HP en Tunisie et TTS financière, qui détient des participations dans les capitaux de plusieurs sociétés de leasing et banques privées, dont la BIAT et l’UIB. L’appétit venant en mangeant, l’entrepreneur a aussi investi dans l’immobilier, l’agriculture, la fabrication de matériel médical et l’aéronautique, en créant une société de maintenance des avions, en partenariat avec le géant européen EADS. Début 2008, il fonde une chaîne hôtelière à vocation africaine, en partenariat avec le fonds souverain libyen Laico, qui gérait déjà six hôtels en Afrique. Baptisée Laico Hotels & Resorts, cette chaîne a déjà acquis plusieurs hôtels sur le continent. Quelques mois après ce mariage de raison avec le puissant fonds libyen, un vieux projet de rapprochement entre Nouvelair et Karthago Airlines, une autre compagnie charter détenue par le bouillonnant homme d’affaires tunisien Belhassen Trabelsi, a été finalisé dans le but de répondre au défi de la libéralisation du ciel tunisien, prévue à partir de 2010. Plus récemment, l’entrepreneur a conclu un accord avec son compatriote Lotfi Belhassine, patron de Liberty Channels et pionnier du tourisme en ligne en France, pour le lancement d’un portail marchand (www.tunizie.com) destiné à commercialiser la destination Tunisie sur Internet, pour un investissement de 20 millions de dinars. Résultat de cette boulimie : TTS est devenu un conglomérat comptant une vingtaine de sociétés, qui a dégagé un chiffre d’affaires de 700 millions de dinars (1 dinar = 0,52 euro) en 2008. Discret philanthrope Aziz Miled, qui a continué à mener un train de vie plutôt modeste, présente aujourd’hui ses investissements comme étant une forme de redistribution de l’argent qu’il a gagné. « Etant moi-même issu d’un milieu modeste, j’ai choisi de réinvestir l’écrasante majorité des bénéfices de mes sociétés pour créer des emplois et donner des opportunités aux moins nantis, au lieu de m’offrir un jet privé ou de rouler en Porsche. C’est ma manière de redistribuer l’argent que j’ai gagné », indique-t-il. Outre cette forme bien particulière de redistribution des richesses créées par son groupe, Aziz Miled , âgé aujourd’hui de 71 ans, est aussi un grand philanthrope, selon ses proches. « Pendant les fêtes religieuses ou la rentrée scolaire, il n’hésite pas à se déplacer en personne dans des quartiers défavorisés pour distribuer directement d’importantes sommes d’argent ou des vêtements en toute discrétion », assurent des membres de sa famille et ses collaborateurs. L’intéressé se refuse toujours poliment à tout commentaire à ce sujet, comme le veut la tradition musulmane. Les Afriques - N° 104 - 21 au 27 janvier 2010 L’agenda Africa and the Global Economy Creating Opportunities and Development Strategies. 17 au 23 janvier 2010 à Berlin. www.culturaldiplomacy.org/cda L’Ohada et la responsabilité des dirigeants Forum interafricain des Juristes d’entreprise (FIJE). 26 au 29 janvier 2010 à Dakar. Afrique Challenge : Tél : 00 212 522 36 04 18/20 Forum africain de l’assurance 28 et 29 janvier 2010 à Marrakech. www.i-conferences.org/faa/ Technologies de l’information et de la communication en Afrique 29 janvier au 2 février 2010, AddisAbeba, Ethiopie. [email protected] Hassi Messaoud Industries Salon international ouvert à tous les secteurs de l’industrie du pétrole et du gaz. 2 au 5 février 2010, Hassi Messaoud, Algérie. http://hassimessaoud.info Gulf Africa Investment Forum 2010 6 et 7 février 2010 à Riyadh. www.grcevent.net 2nd Gulf Africa Forum 6 et 7 férvier 2010 à Riyadh. www.grcevent.net/gulfafrica2010/ index.php 3rd annual South Africa Private Equity Congress 11 février 2010 à Cape Town. www.southafricapecongress.com/ day1.html Ai Tourism Investment Summit 2010 15 au 17 février 2010 à Harare, Zimbabwe. www.africa-investor.com/event. asp?id=182 Forum des innovations financières pour le développement Présenté par l’AFD, la Fondation Bill & Melinda Gates et la Banque mondiale. 4 et 5 mars 2010 à Paris, Cité des Sciences et de l’Industrie 30, avenue Corentin-Cariou (19e). www.fininnov.org La 4e Foire de la publicité, de l’édition et du marketing 8 au 11 mars à Tripoli, Libye - Waha Expo. www.wahaexpo.com African Securities Trading Conference, 10 et 11 mars 2010 à Cape Town, Radisson SAS Hotel (RSA). www.africansecuritiestrading.com Congrès et exposition internationale de l’eau et de l’assainissement en Afrique = New CAPE IV - 4th African Petroleum Congress & Exhibition 24 au 27 mars 2010 à Kinshasa, Palais du Peuple. [email protected] Conférence internationale sur les TIC pour l’Afrique 2010 25 au 28 mars 2010 à Yaoundé, Cameroun. www.ictforafrica.org Halal expo 30 et 31 mars 2010 à Paris, Parc des expositions de la Porte de Versailles, Hall 3. www.parishalalexpo.com Ai Analysts & Fund Managers Forum 2010 In association with Bloomberg. 12 et 13 avril 2010 à Londres, Bloomberg Headquarters. www.africa-investor.com/event. asp?id=164 SIM Senegal 2010 Senegal International Mining Conference & Exhibition. 12 au 15 avril 2010 à Dakar, Senegal. www.simsenegal.com 16th International Conference & Exhibition on Liquefied Natural Gas 18 au 21 avril 2010 à Oran, Algérie. www.lng16.org 2nd edition of Mozambique Mining & Energy Conference (MMEC) 22 et 23 avril 2010 à Maputo. www.mozmec.com SIMEM - 13e Salon international du médicament et de l’équipement médical 26 au 29 avril 2010 à Alger. Batimatec - 13e Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics 2 au 7 mai 2010 à Alger. Ai Agribusiness Projects Summit 2010 3 et 4 mai 2010, Dar es Salaam, Tanzanie. www.africa-investor.com/event. asp?id=217 Gabon durable 6 au 9 mai 2010 à Libreville. www.gabondurable.com MINEPEC Niger 2010 Conférence et exposition internationale sur le potentiel minier et pétrolier du Niger. 10 au 12 mai 2010 à Niamey. [email protected] 2e Conférence internationale eau-Afrique L’eau et le développement durable en Afrique. 24 au 26 mai 2010 à Libreville, Cité de la Démocratie. www.eau-afrique.org 15 au 18 mars 2010 à Kampala. www.aae-event.com Retrouvez la suite de notre agenda des événements économiques africains sur : www.lesafriques.com Galerie Les Afriques Bodys Isek Kingelez (République démocratique du Congo, 1948). Vit et travaille à Kinshasa. En 1979, il réalise une maquette étrange qui le fit remarquer par le directeur du Musée de Kinshasa. Architecte-maquettiste, créateur visionnaire de cités modernes, il réalise des projets sociaux, des villes futuristes avec un souci du détail et un travail de l’espace étonnant. Kingelez déroute par sa conception Jock’s. Contreplaqué, papier, carton, inattendue d’une Afrique rêvée, matériaux divers. 2006. faite de gratte-ciel, de jets d’eau Signée sous la base. 45 x 50 x 12 cm. monumentaux et de bâtiments arCote : 5000 à 7000 euros. chitectoniques aux couleurs vives. Il s’éloigne ainsi délibérément des traditions culturelles qui sont, selon lui, encore trop présentes dans l’idée que le reste du monde se fait de l’Afrique.