de l’eau ; la stabilisation et la modération du climat de la planète ; la modération des
inondations, des sécheresses, des températures extrêmes et des forces éoliennes ; la génération
et le renouvellement de la fertilité des sols ; le maintien des ressources génétiques qui
contribuent à la variété des cultures et à la sélection des animaux, des médicaments, et
d’autres produits ; et des avantages culturels, récréatifs et esthétiques. Cependant, ces services
sont le plus souvent gratuits ou non rémunérés, et se conçoivent dans une logique à moyen
terme qui entre avec des conflits à court terme comme par exemple l’alimentation
quotidienne. D’autre part, le niveau de ces services fait l’objet de discussion : par exemple,
qu’est-ce exactement une sécheresse ? Si cette dernière question paraît évidente dans le désert
saharien, il n’en est pas de même lors d’étés en plus ou moins secs en Europe occidentale.
À l’échelle globale, la biodiversité doit être considérée « dans ses rapports avec les enjeux
majeurs que sont par exemple la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et
l’approvisionnement en eau potable, la croissance économique, les conflits liés à
l’utilisation et à l’appropriation des ressources, la santé humaine, animale et végétale,
l’énergie et l’évolution du climat. Cette vision implique de lier biodiversité et bien-être
humain dans l’esprit de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement ».
Ainsi la biodiversité n’est plus uniquement vue – loin s’en faut – à travers le prisme de la
conservation de la nature pour elle-même ou de la sauvegarde de certaines espèces
emblématiques, amis aussi par rapport à des besoins humains, eux-même sous-tendus par des
fonctionnements de civilisation.
La biodiversité, un support à des services écosystémiques
Les services écosystémiques résultent des interactions entre organismes qui façonnent les
milieux et leur fonctionnement au sein des écosystèmes. La purification de l’air ou de l’eau, le
stockage du carbone, la fertilité des sols sont autant de services résultant non d’organismes,
mais d’interactions. À chaque type d’écosystèmes (forêts, zones humides, prairies, coraux,
etc.) correspondent des fonctions et des services différents, eux-mêmes dépendant de la santé
de l’écosystème, des pressions qui s’exercent sur lui mais également de l’usage qu’en font les
sociétés dans un contexte biogéographique et géoéconomique donné. Les sociétés humaines
utilisent les écosystèmes et, de ce fait, les modifient localement et globalement. En retour, ces
sociétés ajustent leurs usages aux modifications qu’elles perçoivent. Cette interaction
dynamique caractérise ce qu’il est convenu d’appeler des socio-écosystèmes
La perception et l’usage des services écosystémiques dépendent largement de l’échelle
considérée. Par exemple, le bénéfice tiré des produits non ligneux d’une forêt, tels que baies
et champignons, relève plutôt d’un intérêt local ou régional, alors que l’importance de la forêt
en tant que puits de carbone relève d’enjeux globaux.
1.1. La biodiversité comme support d’agricultures durables
La biodiversité est à la base de trois niveaux de services pour l’agriculture :
- Les services contribuant directement au revenu agricole tels que rendements,
qualité des produits.
- Les services contribuant au bon fonctionnement des agro-écosystèmes
par :
odes contrôles biologiques (rôle des ennemis naturels des ravageurs, des
pollinisateurs…). Les abeilles et les syrphes constituent des groupes d’insectes
clés pour ce type de services. Le maintien de populations « sources » nécessite
La biodiversité – 26/08/2011