Page 4 sur 14
Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013
Aux yeux du Vieux Docteur, la Vie et ses liens avec la santé sont
au cœur de l’ostéopathie.Tout au long de ses écrits il nous encourage à
démarrer ou à poursuivre notre réflexion : c’est à chacun de trouver ses
réponses, de la même manière que c’est à chacun de trouver sa
pratique15. A ce sujet, Still précise : « je vous laisse étudier et pratiquer
la philosophie de l’ostéopathie, vous diriger vous-mêmes et constituer
vos propres conclusions16, fondées sur la découverte journalière de la
science »17. Le secret de ses écrits18 réside donc dans la réflexion qu’il
va susciter chez le lecteur…
La nécessité de la réflexion
Lors d’un discours donné à l’une des premières promotions de
l’American School of Osteopathy, le fondateur avertit les élèves : « La
seule aide que les autres peuvent vous apporter c’est une meilleure
compréhension des principes fondamentaux sur lesquels l’ostéopathie
est fondée »19. L’ostéopathie se mérite20, se vit, se médite. Elle ne peut
pas être « servie sur un plateau »21 et être appliquée comme une recette.
Cela n’a pas de sens en ostéopathie. Le Dr H. H. Gravett explique : « Ne
cherchez pas à faire correspondre22 chaque cas particulier avec un idéal
anatomique normal. Chaque cas est une loi en soi. Il n’y en a pas deux
pareils23, donc vous ne pouvez pas avoir une routine manuelle ordonnée
et préconçue24 dont un groupe pourrait montrer les applications à un
autre groupe »25.
La philosophie de l'ostéopathie est au cœur de notre pratique, elle
doit donc être au centre de notre attention. Alain Abehsera précise :
« pour être correctement apprises, [les techniques] nécessitent
impérativement une bonne compréhension des principes stilliens dont
elles sont dérivées »26. Carol Trowbrigde s’inscrit elle aussi dans ce
courant : « C’est dans l’approche individualisée que fait Still de chaque
patient que l’on découvre l’ « art » de l’ostéopathie. Utilisant des
techniques pratiquement impossibles à copier, Still ne put jamais se
résoudre à écrire un « manuel » de techniques ostéopathiques 27 ,
insistant sur le fait que chaque cas est unique. Cette approche
individualisée signifiait qu’un principe directeur philosophique général
était très important, ainsi, Still cherchait-il à faire de l’ostéopathe un
philosophe autonome »28 . Et à ce sujet, Still explique : « Soit un