Note d’orientation en matière de travail et de protection sociale Avril 2012 | Numéro 10
Les observations, interprétations et conclusions présentées ici n’engagent que leur(s) auteur(s) et ne reètent
pas nécessairement les vues de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement/
Banque mondiale et des institutions qui lui sont aliées, ni celles de ses Administrateurs ou des pays qu’ils
représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans cet ouvrage. Pour
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Banque mondiale
au niveau de la région et des ménages, et distinguer les
pauvres chroniques des pauvres transitoires.
• Investissements visant à renforcer les capacités d’adap-
tation. Cette composante a deux volets : i)la mise en
valeur des ressources sociales, physiques et naturelles de
la communauté et l’exécution de travaux publics à forte
intensité de main d’œuvre conçus avec la participation
des populations locales. Les travaux publics sont un
instrument à triple dividende, car ils fournissent des
emplois rémunérés, créent des infrastructures vitales pour
la communauté et contribuent à accroître la résilience
aux chocs climatiques ; ii)le soutien à des moyens de
subsistance viables, dont les modalités doivent être
soigneusement élaborées pour que ce type d’investis-
sement ait une fonction de protection sociale durable et
adaptative. Ce soutien peut revêtir de multiples formes, et
consister par exemple en une assurance sur les cultures et
le bétail, un repeuplement du cheptel, des formations et
une assistance à la diversication des moyens de subsis-
tance hors de l’exploitation agricole (dans des entreprises
ou industries rurales), des transferts en espèces ou en
nature, des travaux publics à haute intensité de main
d’œuvre, et des aides à la migration ou la réinstallation.
• Renforcement des capacités et de la coordination
institutionnelles en matière de gestion du risque.
Les institutions publiques, civiques et privées ont une
inuence sur la manière dont les risques climatiques
aectent les ménages, et peuvent soit faciliter, soit freiner
la mise en place de solutions.
Les trois fonctions de la protection sociale s’appliquent toutes à
l’adaptation au risque climatique. La prévention, sous la forme
de mesures de diversication des ressources, d’assurances
contre les risques météorologiques et de renforcement
des capacités d’adaptation, peut permettre d’éviter les
comportements d’adaptation négatifs à la suite de catastrophes
naturelles. La protection contre les catastrophes naturelles
et autres chocs liés au climat par le biais de transferts ex post
est déjà devenue une branche d’activité importante dans le
secteur de la protection sociale. Et les activités de promotion
qui valorisent les ressources, les compétences ou les revenus
contribuent à l’adaptation à long terme des populations
concernées, en facilitant la transition et la diversication des
occupations vers des moyens de subsistance moins exposés.
Le programme éthiopien de lets sociaux productifs
(Productive Safety Nets Program) ore un modèle Sud-Sud de
bonnes pratiques, et atteste la valeur de la protection sociale
adaptée au risque climatique. Entre autres, ce programme
intègre les considérations de risque climatique à toutes les
étapes des activités — planication, mise au point, exécution
et suivi ; met l’accent sur les moyens de subsistance en milieu
rural ; et privilégie largement la coordination avec des
intervenants situés hors du secteur de la protection sociale,
tels que les organismes de météorologie et de gestion des
catastrophes naturelles. Le programme comporte aussi des
sous-programmes modulables et exibles, qui déploient un
éventail d’instruments de prévention — avec des mécanismes
implicites et explicites d’assurance contre les phénomènes
climatiques, de protection contre les chocs, et de promotion/
renforcement de la résilience des moyens de subsistance.
À terme, le secteur devra être particulièrement attentif à
l’impact des changements climatiques sur les moyens de
subsistance, et aux capacités institutionnelles d’intervention
en cas de catastrophes naturelles et de planication du
processus d’adaptation.
Dans les années à venir, les actions de développement visant à
réduire la vulnérabilité devront compter avec le changement
climatique, et le secteur de la protection sociale n’échappe
pas à la règle. Le changement climatique exacerbera de
nombreux risques climatiques et risques de catastrophes
parmi ceux qui existent déjà, créera de nouveaux risques
actuellement inexistants dans une zone géographique donnée,
et annulera les progrès réalisés récemment, ceux qui touchent
les populations pauvres en particulier. Les risques les plus
sérieux proviennent de l’augmentation de la variabilité
climatique (uctuations et intensité des précipitations) et des
pressions à long terme sur les ressources naturelles qui font
vivre les populations rurales. Les stratégies et programmes
de protection sociale et d’emploi devront de plus en plus tenir
compte du changement et des risques climatiques, pour que
les pays soient prêts à faire face à la prochaine crise ou à la
prochaine catastrophe naturelle quand celle-ci se déclarera.
La promesse de nouveaux nancements importants qui seront
consentis au titre de l’adaptation au changement climatique
pourrait fournir de nouvelles sources de revenu pour les
programmes de protection sociale comportant des mesures
explicites d’adaptation au changement climatique.
Principes
Intégrer le risque climatique
dans la planication
Centrer les interventions sur les moyens desubsistance
etles ressources des ménages et des communautés
Renforcer les capacités d’adaptation
del’ensemble de la société
Caractéristiques
Programmes modulables etexibles Ciblage en fonction
des caractéristiques
climatiques
Investissements visant
à renforcer les capacités
d’adaptation
Renforcement des capacités
institutionnelles et de la coordination
enmatière de gestion du risque
Fonctions des systèmes de protection sociale
Prévention Protection Promotion