N°36 / mars – juin 2011 La lettre Jojo le récidiviste Du mardi 29 au jeudi 31 mars / p.4 Le Grand T Instants critiques Du mardi 10 au vendredi 13 mai / p.10 Le Grand T Les Naufragés du Fol Espoir (Aurores) © Michè̀le Laurent Du mercredi 4 au dimanche 22 mai www.legrandT.fr Southern Bound Comfort Duos chorégraphiques C LE GRAND T – Mercredi 6 avril à 20h30 ’est à Bruxelles, au sein du centre de formation en danse contemporaine fondé par Anne Teresa De Keer­s­ maeker (PARTS), qu’ils ont fait connais­­ sance il y a une dizaine d’années. Si leurs carrières les ont menés sur des routes diffé­ rentes (Sidi Larbi Cherkaoui est installé en Belgique, Gregory Maqoma vit dans son Afrique du Sud natale, sa compatriote Shanell Winlock a, elle, intégré l’Akram Khan Dance Company à Londres), tous trois se retrouvent aujourd’hui et poursui­ vent leurs discussions arti­stiques avec deux duos : Bound et Southern Comfort. Deux duos respectivement chorégraphiés par Sidi Larbi Cherkaoui et Gregory Maqoma (qui interprète les deux pièces aux côtés de Shanell Winlock) – le premier s’interrogeant sur le lien, l’attachement, le nœud qui se forme ou se défait (Bound), le second portant un regard incisif et humoristique sur les stéréotypes, sur les relations d’être à être (Southern Comfort). Deux duos habités par les doutes et les pensées sur la création contemporaine qui, depuis toujours, nour­ rissent les conversations des trois artistes. Conception artistique et chorégraphie Gregory Maqoma et Sidi Larbi Cherkaoui > Argument et interprétation Gregory Maqoma et Shanell Winlock > Interprétation musicale : violoncelle Stefan Knapik, sarod Soumik Datta, percussions Manjunath B Chandramouli > Lumières Fabiana Piccioli (Southern Comfort) , Willy Cessa (Bound) > Accessoires Filip et Ina Peeters > Assistant à la chorégraphie Jon Filip Fahlstrøm (Bound) Création Théâtre de la Ville – Paris • En coproduction avec le Sadler’s Wells- London, The ShowRoom – University of Chichester The Point – Eastleigh, le Festival de Marseille, RPF/RED Reggio Emilia Danza – Aperto Festival, Julidans- Amsterdam, KVS- Brussels • Avec le soutien de Cultuurcentrum Brugge, TanzHaus NRW- Dusseldorf, Festival Next (Courtrai – Lille – Tournai)/Buda, Vuyani Dance Theatre direction Gregory Maqoma, Eastman vzw direction Sidi Larbi Cherkaoui Vertical Road Un trait d’union entre l’humain et le sacré A près Bahok en novembre 2009, Akram Khan revient au Grand T avec Vertical Road. Continuant d’explo­ rer les liens qui unissent toutes sortes de cultures et de disciplines créatives, le choré­ graphe britannique d’origine bangladaise rassemble sur scène des interprètes d’âges et de parcours différents, des danseurs et des artistes venus d’Espagne, de Grèce, d’Egypte, d’Algérie, de Tunisie, de Corée du Sud, de Taïwan, de Slovaquie, d’Austra­ lie... « Dans un monde qui bouge toujours plus vite , explique Akram Khan, face au développement constant des technologies 2 www.legrandT.fr et des moyens d’information, j’ai tendance à vouloir m’extraire de ce courant afin de chercher une façon d’être connecté non seulement à la spiritualité, mais à la verticalité. » Autour du thème de l’ascension, le choré­ graphe s’inspire ainsi des histoires d’anges véhiculées par diverses cultures, croyances et mythologies, revisite le folklore moyenoriental et la philosophie, pour dessiner un trait d’union entre l’humain et le sacré. Tarif B LE GRAND T Lundi 23 mai à 20h30 Mardi 24 à 20h Direction artistique et chorégraphie Akram Khan > Avec Eulalia Ayguade Farro, Konstatina Efthymiadou, Salah El Brogy, Ahmed Belabbas Khemis, Andrej Petrovic, Young Jin Kim, Yen Ching Lin, Paul Zivkovich, Elias Lazaridis > Musique Nitin Sawhney > Dramaturge Ruth Little > Lumières Jesper Kongshaug > Recherche Jess Gormley > Directeur technique Fabiana Piccioli Producteur Farooq Chaudhry • Sponsor COLAS • Production Akram Khan Company • Coproductions ADACH (Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage) - Sadler’s Wells - London • Curve Theatre, Leicester Théâtre de la Ville, Paris - National Arts Centre, Ottawa • Mercat de les Flors, Barcelona • Produit durant les résidences à Curve, Leicester et DanceEast, Ipswich • Avec le soutien de Arts Council England Tarif B Yakich et Poupatchée, comédie crue Un conte contemporain grotesque et féérique Faisant suite au succès de Yaacobi et Leidental, Frédéric Bélier-Garcia s’empare d’une nouvelle pièce du dramaturge israélien Hanokh Levin. Il met en scène Yakich et Poupatchée, une comédie corrosive ponctuée de chansons, de courses et de danses. S es satires politiques (cabarets tournant en dérision la société israélienne, dénonçant les conséquences des engagements militaires de son pays) ont fait scandale à la fin des années 1960. Né à Tel-Aviv en 1943, disparu en 1999, figure majeure de l’histoire du théâtre israélien, Hanokh Levin est l’auteur d’une cinquantaine de pièces, mais aussi de recueils de prose, de sketchs, de chansons, de poèmes. Des écrits à la fois graves et burlesques, profonds et fantasques, à travers lesquels se dessinent les contours d’une humanité complexe qui rend compte de la tragi-comédie de l’existence. Classée parmi ses « comédies crues », Yakich et Poupatchée met en lumière cette humanité dans ce qu’elle peut avoir de plus loufoque, de plus saugrenu. « A travers ce texte cruel et capricieux, Hanokh Levin féconde un joyeux monstre théâtral dont le destin principal est d’éprouver la question amoureuse au fil de rencontres, de rejets, d’abandons, de résignations », explique Frédéric Bélier-Garcia. « Auteur mais aussi traducteur, Levin était un fin connaisseur des grandes dramaturgies occidentales, dont celle de Molière. Il n’a cessé de questionner l’écriture dramatique, d’expérimenter les mélanges entre prose, chansons, cabarets, ballets… » Des mélanges qui mettent ici en jeu « onze comédiennes et comédiens, beaucoup de musique, pas mal de bruit et de cascades », créant un conte contemporain grotesque et féérique. « LE GRAND T – Mardi 19 avril à 20h Mercredi 20 à 20h30 – Jeudi 21 à 20h Une comédie désespérée d’Hanokh Levin Je suis seul », crie Yakich Touchpiss, en pleine nuit, dans la masure de ses parents. « Je suis malheureux, je suis anéanti, je deviens fou, je n’ai pas de femme parce que je suis trop laid, et je suis trop pauvre pour faire oublier que je suis laid. (…) J’ai un cœur de jeune homme qui réclame lui aussi sa place au soleil, je déborde d’aspirations et de désirs, si bien que je ne peux même pas compter sur le désespoir. Bref, j’ai beau me tourner et me retourner dans tous les sens – c’est la débâcle la plus totale ! » Le cas semble désespéré. D’autant que le jeune homme ne désire que grâce et vénusté. C’est néanmoins Poupatchée – une jeune fille, elle aussi, laide, pauvre et seule – qu’un marieur présente à Yakich. Répulsion réciproque, refus, pleurs… : les deux célibataires finissent par renoncer à leurs rêves de beauté et s’unissent lors d’un mariage qui a tout d’un enterrement. S’ensuit une odyssée folle au cours de laquelle les deux familles cherchent les moyens de pousser Yakich et Poupatchée à dépasser leur aversion réciproque afin de consommer leur union et mettre en route leur descendance. De Hanokh Levin, éditions Théâtrales > Traduction Laurence Sendrowicz > Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia > Avec Evelyne El Garby Klai, Denis Fouquereau, Jan Hammenecker, Ophélia Kolb, Alexis Lameda Waksman, Ged Marlon, David Migeot, Christine Pignet, Afra Waldhör > Assistante à la mise en scène Magali Thomas > Scénographie Sophie Perez assistée de Xavier Boussiron > Lumières Jean-Luc Chanonat > Son Bernard Valléry > Costumes Corinne Petitpierre et Sophie Perez Musique Reinhardt Wagner > Maquillage Catherine Nicolas Production Nouveau Théâtre d’Angers centre dramatique national des Pays de la Loire • Le texte de la pièce est publié aux Éditions théâtrales dans Théâtre choisi V, comédies crues d’Hanokh Levin Tarif B Rencontre en bord de scène Jeudi 21 avril après la représentation www.legrandT.fr 3 Jojo le récidiviste L’histoire d’une tête à claques Ce n’est pas l’auteur Joël Jouanneau qui est, cette saison, de passage au Grand T, mais le metteur en scène. Fidèle aux plus jeunes spectateurs depuis près de vingt ans, il crée (en collaboration avec Delphine Lamand) Jojo le récidiviste, une pièce de Joseph Danan. Comment est née votre envie de créer pour le « théâtre jeune public » ? J’ai écrit mon premier texte pour enfants, Mamie Ouate en Papoâsie, il y a vingt ans. C’était ma quatrième pièce et j’ai pensé à un simple accident de parcours. Je me heurtais alors à la noirceur de ce que j’écrivais, je voulais retrouver un peu de lumière, le conte m’y a aidé. PinKpunK CirKus, ma septième pièce pour enfants, vient d’être publiée. Je ne puis donc plus parler d’accident. Le jeune public est pour moi le plus beau des publics. Il suffit parfois de quelques enfants dans une salle pour que les grandes personnes regardent le spectacle autrement, que tous vivent l’instant. Quels sont, pour vous, les principaux engagements artistiques qu’appellent les spectacles pour enfants ? Des engagements qui touchent au refus de l’infantilisme, à l’exigence de l’écriture, à cette responsabilité de dire aux enfants que le chemin qui les attend est certes parsemé d’épines, mais que l’essentiel est qu’il soit long et que l’on puisse y marcher tête haute. Quelle est l’histoire de Jojo le récidiviste ? A l’origine, c’est l’histoire d’une amitié entre deux auteurs, le premier étant Danan, dont le prénom est Joseph, et dont la première syllabe, identique à la mienne (Joël), accouche de cet affreux Jojo qui est le héros de son plein gré des mésaventures qui sont les siennes, mésaventures qu’il aime à répéter, d’où l’éternel récidiviste qu’il est. Je crois même ne pas trop m’égarer en avançant que Joseph Danan a voulu parler là de sa propre enfance, de sa relation à la mère, mais aussi répondre à sa manière à ce stupéfiant mot d’ordre présidentiel demandant que l’on débusque au plus tôt, et pourquoi pas dès la maternelle, nos futurs délinquants. Plus sérieusement que les propos du président qui ne peuvent que nous laisser sans voix, Jojo le récidiviste est une pièce sans mots, burlesque à souhait, où les didascalies sont d’une poésie et d’une précision diaboliques. Soit donc l’histoire d’une tête à claques, d’un Gaston la baffe qui fait tout comme personne et rien comme tout le monde. Et s’il fait tout ça c’est pour se sauver. Et nous avec. Il convient donc d’en profiter. Quelle mise en scène avez-vous élaborée pour cette pièce ? J’ai tout d’abord voulu servir l’auteur, et il a plus d’un mauvais tour dans son sac. Ensuite, dire mon amour du burlesque, de Tati en tout premier, mais aussi de Bibi Fricotin ou des Pieds Nickelés. Mon amour également du son et de la lumière, bien obligé puisqu’il s’agit de théâtre muet, fait d’onomatopées. Mais surtout et plus que tout : mon amour de ce trio qui est sur le plateau, trois actrices qui n’ont eu de cesse de démontrer que le théâtre est un art collectif. De Joseph Danan > Mise en scène Joël Jouanneau et Delphine Lamand > Avec Camille Garcia, Delphine Lamand, Valentine Alaqui > Collaboration artistique Marc Laine et Sara Renaud > Costumes Stéphanie Coudert > Lumières Erwan Tassel > Son Pablo Bergel Production Espace des Arts scène nationale de Chalon-sur-Saône • Coproduction Compagnie L’Eldorado – Compagnie Joël Jouanneau • Avec le soutien de la Scène nationale d’Evreux Louviers • Avec l’aide à la création du Centre national du Théâtre Tarif C 4 www.legrandT.fr LE GRAND T Mardi 29 mars à 19h30 Mercredi 30 à 19h30 Jeudi 31 à 14h et 19h30 À partir de 7 ans À partir de 8 ans P.P. Les p’tits cailloux Un Petit Poucet contemporain A LA CHAPELLE DU GRAND T – Mercredi 20 avril à 15h et 17h qui et à quoi se fier quand son environnement tombe en lambeaux ? Comment et où trouver les ressources intérieures pour sortir de la nuit ? La conteuse Annabelle Sergent revisite l’histoire du Petit Poucet en mettant en lumière des aspects très actuels de notre société. Images décalées et contemporaines, écriture envisagée comme une partition, interprétation à 100 à l’heure, adresse sans niaiserie… Celle qui se définit comme une « artiste de la parole » crée un spectacle pour tout public à partir de huit ans, un spectacle qui cherche à déclencher le rire, à provoquer l’étonnement et l’émotion, à embarquer les spectateurs dans un univers poétique tout en les faisant basculer dans la jubilation du cartoon. « Le récit de Poucet démontre qu’il n’y pas de déterminisme, affirme Annabelle Sergent, que notre courage et notre finesse sont les conditions de notre liberté individuelle. Partager ces questions, ces portes ouvertes avec un public familial, c’est se permettre de composer différents niveaux de lecture, de naviguer entre légèreté et profondeur. » Par la Compagnie Loba > Écriture Annabelle Sergent, Vincent Loiseau (KWAL) > Mise en scène Anne Marcel > Interprétation Annabelle Sergent > Lumières Patrick Touzard > Costumes Michelle Amet > Collaboration artistique Patrick Hétier > Son Régis Raimbault, Jeannick Launay et Lucie Pires Coproduction Le Quai Angers, Théâtre de l’Hôtel de Ville Saint-Barthélemy d’Anjou, Le Jardin de Verre Cholet, Ah ? Parthenay, Association Nova Villa Reims, Scènes de Pays dans les Mauges Beaupréau Tarif unique 5 e Rencontres théâtrales de printemps Barbe Bleue En clôture de la 10e édition des Rencontres théâtrales de printemps, la compagnie du Théâtre Amazone présente Barbe Bleue de Christian Caro. À partir de 9 ans LE GRAND T – Jeudi 26 et vendredi 27 mai à 20h30 Comme chaque année depuis dix ans, Le Grand T et l’association Comète (organisatrice des Printemps théâtraux de Loire-Atlantique) permettent à trois cents collégiens et lycéens de confronter leurs travaux sur la scène du Grand T. Ponctuées d’échanges sur les propositions théâtrales présentées, ces journées seront également l’occasion de découvrir le Barbe Bleue de Christian Caro, pièce inspirée du conte de Charles Perrault que met en scène Laurence Andreini. « Créer Barbe Bleue, confie cette dernière, c’est interroger nos peurs de toujours, chercher les lueurs sauvages qui dansent dans nos cœurs, quand le désir se montre irrépressible, c’est mettre en scène les échevellements obscurs, le lugubre reflété dans le funèbre, l’immensité sépulcrale du silence... » Centré sur la pureté des sentiments qu’éprouve la jeune bergère Marguerite pour le héros sanguinaire, le texte de Christian Caro rejoue l’éternelle histoire de la rencontre de l’Homme et de la Femme. Sur un plateau noir étincelant, à la frontière du rêve et de la réalité, Laurence Andreini fait surgir les ombres, les clartés, d’un voyage initiatique au cœur du désir et de l’amour. Un voyage rythmé de musiques et de chants, qui resteront dans nos mémoires comme certaines des ritournelles qui ont habité notre enfance. Texte Christian Caro > Mise en scène Laurence Andreini > Avec Éric Bergeonneau, Clémentine Bernard, Marie-Hélène Garnier, Florent Ferrier, Damien Henno > Scénographie Charlotte Villermet > Costumes Fabienne Varoutsikos > Mise en corps Sophie Gérard > Lumières Étienne Dousselin > Son Michaël Schaller > Musique Christine Van Beveren Production Le Théâtre Amazone – Compagnie Laurence Andreini Tarif unique 9 e www.legrandT.fr 5 LA BEAUJOIRE – Parc des expositions, hall 4 – Du mercredi 4 au dimanche 22 mai Mercredi 4 mai à 20h Jeudi 5 à 20h Vendredi 6 à 20h Samedi 7 à 14h et 20h Dimanche 8 à 14h Les Naufragés du Fol Espoir Mercredi 11 à 20h Jeudi 12 à 20h Vendredi 13 à 20h Samedi 14 à 20h Dimanche 15 à 14h Relâche lundi 16 et mardi 17 © Michè̀le Laurent (Aurores) Relâche lundi 9 et mardi 10 Mercredi 18 à 20h Jeudi 19 à 20h Vendredi 20 à 20h Samedi 21 à 14h et 20h Dimanche 22 à 14h Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil pour la première fois à Nantes C’est l’une des aventures théâtrales les plus singulières de ces cinquante dernières années. Créée en 1964 par Ariane Mnouchkine, la troupe du Théâtre du Soleil défend l’idée d’un art dramatique collectif et militant. A Nantes pour dix-sept représentations exceptionnelles, les comédiens du Soleil présentent Les Naufragés du Fol Espoir (Aurores), une création collective (« mi-écrite » par Hélène Cixous) librement inspirée d’un mystérieux roman posthume de Jules Verne… Une mise en abîme épique et romanesque Et si nous y allions ? », écrit Hélène Cixous dans une note introductive au nouveau spectacle du Théâtre du Soleil. « Si nous cherchions la lune sur la terre ? De quoi auraitelle l’air ? Elle serait blanche, brillante et vierge. Ce serait une île. Imaginons. On pourrait y tracer le modèle de l’humanité future. On dessinerait la démocratie idéale trois mille ans après Eschyle. » Entremêlant un texte fictionnel (écrit par Hélène Cixous à partir d’un roman posthume de Jules Verne) à des scènes improvisées par les comédiens, Les Naufragés du Fol Espoir (Aurores) est une comédie épique et romanesque, une plongée dans une époque qui fut le berceau tumultueux de la nôtre : les années 1900. La magie des débuts du septième art, la conquête des pôles, l’imaginaire des naufragés à la suite de Robinson Crusoé, de Moby Dick, un pro­ cédé de mise en abîme qui emboîte les univers du théâtre, du cinéma et de la littérature… La nouvelle création collective du Théâtre du Soleil convoque toute la générosité foisonnante de la troupe d’Ariane Mnouchkine. Entre folie et espoir, cet hommage jubi­­latoire à l’art dramatique nous mène jusqu’aux frontières de l’impossible et nous insuffle du désir, du courage, de l’esprit. 6 www.legrandT.fr Création collective du Théâtre du Soleil mi-écrite par Hélène Cixous sur une proposition d’Ariane Mnouchkine > Librement inspirée d’un mystérieux roman posthume de Jules Verne > Mise en scène Ariane Mnouchkine > Musique Jean-Jacques Lemêtre > Avec Mesdemoiselles Eve Doe-Bruce, Juliana Carneiro da Cunha, Astrid Grant, Olivia Corsini, Paula Giusti, Alice Milléquant, Dominique Jambert, Pauline Poignand, Marjolaine Larranaga y Ausin, Ana Amelia Dosse, Judit Jancso, Aline Borsari, Frédérique Voruz, Messieurs Jean-Jacques Lemêtre, Maurice Durozier, Duccio Bellugi-Vannuccini, Serge Nicolaï, Sébastien Brottet-Michel, Sylvain Jailloux, Andreas Simma, Seear Kohi, Armand Saribekyan, Vijayan Panikkaveettil, Samir Abdul Jabbar Saed, Vincent Mangado, Sébastien Bonneau, Maixence Bauduin, Jean-Sébastien Merle, Seietsu Onochi et la voix de Mademoiselle Shaghayegh Beheshti Production Théâtre du Soleil • Le Théâtre du Soleil est partenaire du réseau SCEREN • Coréalisation Le Grand T La Cité internationale des Congrès Nantes Métropole - TU–Nantes - ONYX/ La Carrière Saint-Herblain Le Fanal Saint-Nazaire - Le Grand R La Roche-sur-Yon - le Nouveau Théâtre d’Angers, centre dramatique national des Pays de la Loire - L’arc-Rezé • Avec le soutien de la Ville de Nantes, du Conseil général de Loire-Atlantique, du Conseil régional des Pays de la Loire, de Nantes Métropole et la participation de Expo Nantes Atlantique La Beaujoire Production exécutive Le Grand T Tarif A © Michè̀le Laurent À événement exceptionnel, organisation exceptionnelle. Pour permettre la venue à Nantes d’Ariane Mnouchkine et de sa troupe, une collaboration exemplaire s’est mise en place entre trois collectivités territoriales (le Conseil général de Loire-Atlantique, la Ville de Nantes, le Conseil régional des Pays de la Loire) et huit structures culturelles ligériennes (Le Grand T, la Cité internationale des Congrès Nantes Métropole, le TU–Nantes, ONYX/La Carrière SaintHerblain, le Fanal Saint-Nazaire, le Grand R La Roche-surYon, le Nouveau Théâtre d’Angers - centre dramatique national des Pays de la Loire, et L’arc-Rezé). Depuis les prémices du projet jusqu’à son aboutissement, toutes les équipes de ces institutions ont su prouver – à l’instar de la troupe du Théâtre du Soleil – que la mise en commun des talents et des énergies peut permettre de donner corps aux plus beaux défis. © Michè̀le Laurent Le fruit d’une collaboration sans précédent La troupe du Soleil : le théâtre comme fête communautaire Un lieu de théâtre digne de la troupe du Soleil Retrouver, à Nantes, l’ambiance si particulière de la Cartoucherie de Vincennes, sa convivialité, son esprit festif et populaire : telle est la gageure brillamment relevée par les étudiants du département scénographie de l’Ecole nationale d’architecture de Nantes (ensa Nantes). En collaboration avec l’équipe des Ateliers du Grand T et les services des Espaces verts de la Ville de Nantes, les apprentis scénographes vont ainsi transformer le Hall 4 du Parc des expositions de La Beaujoire en un lieu de théâtre sur mesure. Espace d’accueil, de restauration, salle de spectacle proprement dite : un lieu de partage et d’échanges artistiques, rêvé pour la troupe du Théâtre du Soleil et ses spectateurs. C’est en 1964, après avoir fait l’expérience de diverses traditions théâtrales lors de voyages en Inde, au Japon, en Amérique latine, qu’Ariane Mnouchkine fonde le Théâtre du Soleil à l’âge de 25 ans. Ce qui allait devenir l’une des troupes de théâtre les plus prestigieuses du monde n’est encore qu’une petite compagnie coopérative qui présente ses premiers spectacles dans les Cévennes. Installation à la Cartoucherie de Vincennes, création du spectacle 1789 : la troupe du Soleil acquiert, au tout début des années 1970, une notoriété internationale, devenant l’emblème d’un théâtre qui établit une relation forte avec le public, d’un théâtre aux ambitions militantes, politiques, qui se vit comme une fête communau­ taire. Connue pour le jeu très corpo­ rel de ses comédiens, pour la structure musicale de ses spectacles, cette troupe cosmopolite et ouverte sur le monde privilégie – à partir de textes classiques, de textes contemporains, mais aussi de recherches communes sur des thèmes historiques, humanistes… – une appré­ hension collective du théâtre. Une appré­ hension collective toujours en quête d’un art de la scène engagé et populaire. www.legrandT.fr 7 © Michè̀le Laurent AU CINÉMATOGRAPHE – Du 16 mars au 5 avril Carte blanche à Ariane Mnouchkine Autour des films qui ont inspiré la création des Naufragés du Fol Espoir : La Ruée vers l’or, Captain Blood, Les Voyages de Gulliver… Renseignements 02 40 47 94 80 – www.lecinematographe.com AU Château des Ducs de Bretagne Mercredi 20 avril à 18h30 autour des Naufragés du fol espoir Cycle de rencontres A l’occasion de la venue à Nantes du Théâtre du Soleil, de nombreux partenaires se sont associés au Grand T pour proposer rencontres, conférences, expositions, projections cinématographiques… AU GRAND T – Du merc. 9 mars au merc. 11 mai à 18h L’Aventure du Théâtre du Soleil ou la confiance dans le pouvoir du théâtre Conférence de Georges Banu Réservations auprès du Grand T au 02 28 24 28 24 AU CINÉMA KATORZA – Du 5 au 8 mai Autour de l’œuvre d’Ariane Mnouchkine 1789, Molière, Le Dernier Caravansérail… Renseignements au 02 51 84 90 60 – www.katorza.frw Aperçus Verniens AU GRAND T – Vendredi 20 mai à 18h Dans le cadre des mercredis du spectateur du Grand T Renseignements auprès du Musée Jules Verne au 02 40 69 72 52 ou sur www.legrandT.fr Entrée libre dans la limite des places disponibles Réservation recommandée au 02 28 24 28 24 Cycle de conférences proposé par le Musée Jules Verne Rencontre avec Ariane Mnouchkine Programme complet et détaillé de l’ensemble de ces manifestations au 02 51 88 25 25 ou sur www.legrandT.fr INFOS PRATIQUES Pour se rendre au Parc des expositions de La Beaujoire EN VOITURE 5 000 places de parking aux abords immédiats du parc des expositions. •Depuis Angers/Paris par l’A11 : sortie Carquefou-Boisbonne-La Beaujoire, puis suivre « La Beaujoire », route de Saint-Joseph de Porterie. •Depuis Bordeaux/La Rochelle/Aéroport Nantes Atlantique : suivre direction Poitiers par le périphérique Est, puis Rennes et sortir porte 40 « porte de la Beaujoire ». •Depuis Rennes/Vannes/St-Nazaire/ La Baule : direction Poitiers et périphérique Est, puis sortie 38, puis sortie porte 40 « porte de la Beaujoire ». 8 www.legrandT.fr EN TRANSPORT EN COMMUN • Bus : lignes 22, 71, 72 et 76. •Tramway : ligne 1 directe du centreville direction Beaujoire, descente terminus Beaujoire. Le parc des expositions est à votre gauche à la descente. Renseignements bus et tramway ALLO TAN au 0 810 444 444 Depuis les parkings et les arrêts de transports en commun, compter 5 à 8 minutes à pied jusqu’au hall 4. Plan d’accès disponible sur www.legrandT.fr Placement dans la salle En accord avec l’esprit du Théâtre du Soleil, les billets sont vendus sans numérotation. Vous avez cependant la possibilité de réserver votre place à votre arrivée dans la salle à l’aide d’un autocollant à détacher des sièges. Vous pourrez alors tranquillement vous restaurer au bar- restaurant en attendant le début de la représentation. Restauration Possibilité de restauration sur place 1 heure avant chaque représentation Exemple de plats (sous réserve de modifications) •Assiette variée : boulghour aux herbes, salade de tomates, concombre au yaourt : 3,50 e •Tarte tomate feta basilic, salade verte : 3 e •Petite assiette curry aux légumes et lentilles corail, riz basmati : 5 e •Fondant coco banane : 3 e Renseignements auprès du Grand T au 02 51 88 25 25 D’un Maître à l’autre Cantates sacrées dans l’Allemagne luthérienne Un voyage musical au cœur de l’Allemagne luthérienne S pécialisé dans les œuvres baroques, Stradivaria s’est forgé, en près de 25 ans d’existence, une renommée internationale. C’est accompagnés de quatre chanteurs, du non moins réputé ensemble vocal A Sei Voci, que les musiciens nantais convient, le 8 avril, les spectateurs du Grand T à une soirée musicale conçue comme un voyage au cœur de l’Allemagne luthérienne. Un voyage à l’occasion duquel les interprètes des deux ensembles exploreront conjointe­ ment, sous la direction du violoniste Daniel Cuiller, l’éclat et la profon­ deur de ce répertoire. Cantates sacrées de Jean-Sébastien Bach (Christ lag in Todes Banden), de Dietrich Buxtehude (Befielh dem Engel, dass er Komm ; Jesu meines Lebens Leben), de Nicolaus Bruhns (Die Zeit meines Abschieds ist vorhanden), de Lovies Busbetzky (Erbarm dich mein, o Herre Gott)… Un programme singulier qui brosse un portrait de l’environnement musical florissant de l’Allemagne du Nord, au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Le Grand T – Vendredi 8 avril à 20h30 A Sei Voci et Stradivaria, ensemble baroque de Nantes Daniel Cuiller A Sei Voci Soprano Anne Magouët > Contre ténor Jean-Louis Comoretto > Ténor Olivier Coiffet > Basse Stéphane Imboden Stradivaria Direction et violon solo Daniel Cuiller > Violon Anne Chevallerau > Altos Sophie Cerf et Gilles Delièges > Violone Michele Zeoli > Orgue positif Dominique Ferran Tarif B Athalie En coréalisation avec le Printemps des arts de Nantes et des Pays de la Loire, Le Grand T accueille une version baroque d’Athalie de Jean Racine. Le Grand T – Mercredi 18 mai à 20h30 – Jeudi 19 à 20h É crite en 1691, Athalie est la dernière tragédie écrite par Jean Racine. Une tragédie en cinq actes, ponctuée d’intermèdes musicaux de Jean-Baptiste Moreau (1656-1733), qui revient sur l’his­ toire de la reine Athalie, personnage biblique ayant fait massacrer, après le décès de son époux et de son fils, le reste de sa famille pour s’emparer du trône de Juda. Fondatrice de la compagnie Les Philo­mathes, la jeune metteure en scène Alexandra Rübner présente une version musicale et baroque de cette pièce. Une version qui, à travers un travail sur la décla­ mation et la gestuelle, cherche non seu­ lement à reconstituer l’art du comédien tel qu’on le pratiquait au Grand Siècle, mais également à explorer « la modernité d’un jeu d’acteur privilégiant le refus du naturalisme et de la psychologie au profit de l’incarnation, tant par la voix que par le geste, du pouvoir poétique et sacré du langage ». « Si la déclamation est une stylisation de la parole, fait remarquer Alexandra Rübner, la gestuelle propose une stylisation du corps. Dès lors, le travail d’invention gestuelle prend une dimension quasi chorégraphique, mais aussi picturale. » Réunissant sur scène musiciens et acteurs, cette mise en scène à la théâ­ tralité affirmée amène les interprètes à mettre en valeur l’éloquence et l’intensité musicale du texte. Devant une rampe de bougies, faisant face au public, ils mani­ festent au plus haut point la chair, le sens et la saveur des mots. De Jean Racine > Intermèdes musicaux Jean-Baptiste Moreau > D’après l’édition d’Anne Piéjus > Mise en scène Alexandra Rübner > Direction musicale Benjamin Perrot > Scénographie Delphine Sainte-Marie > Costumes Hélène Delprat > Maquillages et coiffures Mathilde Benmoussa > Avec Alexandra Rübner, Sophie Delage, Cécile Roussat, Anne-Guersande Ledoux, Julia Gros-de-Gasquet, Louise Moaty, Myriam Arbouze, Julie Hassler > Flûtes Mélanie Flahaut et Stéphane Tamby > Violons Guillaume Humbrecht et Myriam Mahnane > Théorbe Benjamin Perrot > Viole de gambe Florence Bolton > Clavecin Julie Blais Coproduction collectif Les Philomathes/Académie Bach d’Arques-la-Bataille • Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication Drac de Haute-Normandie • Résidence à l’Académie Bach avec le concours de la Scène nationale de Dieppe • Création à Arques-la-Bataille le 31 août 2006 En coréalisation avec le Printemps des arts Tarif A www.legrandT.fr 9 Instants critiques Jean-Louis Bory vs Georges Charensol Le Grand T – Du mardi 10 au vendredi 13 mai L e premier militait pour la modernité cinématographique, l’expérimentation formelle, les combats idéologiques des années 1970 (libération sexuelle, défense des droits des homosexuels, féminisme...). Le second, plus âgé, était conser­ vateur, défendait un cinéma traditionnel, se plaçant du côté du grand public. Dans Le Masque et la Plume, Jean-Louis Bory et Georges Charensol rejouaient, à leur façon, la querelle des modernes et des anciens. Une querelle que les deux critiques ont théâtralisée afin de revitaliser l’émission, mettant en scène leurs dissensions, leurs différences, leurs oppositions. « L’un et l’autre cultivaient la mauvaise foi, affirmaient une totale subjectivité », déclare Olivier Saladin. « Leurs joutes étaient un jeu amical », confirme Olivier Broche. « En les écoutant on n’est jamais mal à l’aise, car on sent que leurs échanges sont fondés sur un profond respect. Il y a beaucoup d’humour et de bonne humeur derrière leurs emportements. » Des emportements dont s’emparent aujourd’hui les deux comédiens pour défendre la ciné­ philie et montrer combien les controverses artistiques rendent les amitiés fructueuses. D’après les émissions du Masque et La Plume sur France-Inter > Adaptation François Morel et Olivier Broche > Mise en scène François Morel > Avec Olivier Saladin, Olivier Broche, Lucrèce Sassella > Collaboration artistisque Christine Patry > Décor Edouard Laug > Lumières Gaëlle de Malglaive Production Les Productions de l’Explorateur, La Coursive, scène nationale de la Rochelle • Avec le soutien de l’INA • Production déléguée Valérie Lévy – Corinne Honikman Tarif B 10 www.legrandT.fr Dans les années 1960-1970, ils furent à l’origine de certaines des plus belles heures du Masque et la Plume. Aujourd’hui respectivement incarnés par Olivier Broche et Olivier Saladin, les critiques de cinéma JeanLouis Bory et Georges Charensol revivent sur scène dans un spectacle de François Morel. François Morel : « Parler du cinéma, de la critique, de l’amitié. » « J’ai eu l’idée de ce spectacle en pensant à Olivier Broche. Sa passion pour le cinéma, sa véhémence parfois, m’ont rappelé celles de Jean-Louis Bory du temps où il participait au Masque et la Plume. J’ai approfondi l’idée, je me suis dit que nous pouvions avoir là une belle idée de spectacle qui permettrait de parler du cinéma, de la critique, de l’amitié. Parler également de cette passion de débattre, de s’opposer, qui rend la vie plus vivante. J’ai eu envie de décontextualiser les échanges entre les deux critiques. Oublier le cadre de l’émission de radio, oublier le présentateur, les autres pro­­tagonistes, p o u r s e concentrer sur deux personnages, sorte de Bouvard et Pécuchet dont les seuls sujets de conversation seraient les films qu’ils ont vus. Nous sommes dans une salle de cinéma, un peu défraîchie. Certains fauteuils sont cassés. On se dit qu’on est à la fin d’une période, celle de la cinéphilie. L’ouvreuse sur son iPhone regarde négli­ gemment Lawrence d’Arabie... » Mardi 10 mai à 20h Mercredi 11 à 20h30 Jeudi 12 à 20h Vendredi 13 à 20h30 En tournée en L o i r e -A t la n t i q u e Débrayage Quatre extraits et un inédit Lundi 28 mars à Sion-les-Mines à 20h30 Mardi 29 à Clisson à 20h30 Mercredi 30 mars à Château-Thébaud à 20h30 Jeudi 31 mars à Saint-Lyphard à 20h30 Vendredi 1er avril à Teillé à 20h30 Samedi 2 à Pornic 20h30 L’univers impitoyable de l’entreprise Cette pièce se compose d’une quinzaine de tableaux… Après L’ Augmentation de Georges Perec présentée la saison dernière, Anne-Laure Liégeois revient au Grand T avec un nouveau spectacle pointant du doigt le monde du travail. Elle met en scène Débrayage de Rémi De Vos, une comédie grinçante qui dépeint un tableau sans concession de la vie en entreprise. Son auteur répond à nos questions. Oui, des tableaux qui mettent en scène des gens éprouvant une relation conflictuelle avec le travail. Ces séquences montrent des hommes et des femmes confrontés à la violence du monde de l’entreprise, ainsi que les répercussions que cette violence produit jusque dans leur vie intime. Il est étrange que le théâtre ne s’empare pas plus régulièrement de cet aspect si important de la vie des hommes. Des rapports hiérarchiques, des personnes qui ne s’entendent pas forcément obligées de vivre ensemble dans un espace fermé, des ambitions violentes, des désirs : tout cela offre un matériau formidable pour le théâtre. Mais, encore faut-il que le théâtre se soucie du réel, des questions que pose la société de façon de plus en plus urgente... Débrayage est votre première pièce. Pourquoi avoir choisi de traiter du monde du travail pour votre entrée en écriture ? Lorsque j’ai écrit Débrayage, je travaillais depuis une dizaine d’années, généralement comme intérimaire dans différentes entreprises. J’ai écrit sur le monde du travail parce qu’il s’agissait, à l’époque, de la réalité que je vivais quotidiennement. Quelle vision de l’entreprise et du capitalisme Débrayage véhicule-t-elle ? J’ai écrit cette pièce durant l’hiver 1993-1994. La chute du Mur de Berlin et l’effondrement du système communiste venaient de se produire. La victoire du capitalisme était évidente, on a même parlé de « fin de l’Histoire ». En ce sens, Débrayage est datée. J’ai d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait d’une pièce de circonstance, qui vieillirait vite. C’est le contraire qui s’est produit. Ce texte continue d’intéresser parce qu’il traite de la souffrance au travail, phéno- mène dont on parlait peu à l’époque et qui explose aujourd’hui. Il suffit d’écouter la radio pour se rendre compte que le travail n’est pas forcément synonyme d’épanouissement, que l’entreprise est un lieu ou se jouent des tragédies humaines. Quant au capitalisme financier tel qu’il s’est déchaîné depuis la chute du Mur, il aurait tort de crier victoire trop vite. L’Histoire n’est pas terminée et ce sont les hommes qui la font. Quels sont, selon vous, les aspects essentiels de votre théâtre ? J’écris des comédies sur des thèmes difficiles. La mort, la misère affective et sexuelle, l’atomisation de l’individu. Je crois que mon théâtre est profondément pessimiste. C’est comme cela que je vois les choses. Mais il est toujours possible d’en rire. Je m’y emploie dans mon écriture. De Rémi De Vos > Mise en scène et scénographie Anne-Laure Liégeois > Avec Olivier Dutilloy, Anne Girouard, François Rabette Production Le Festin centre dramatique national de Montluçon Région Auvergne Tarif C www.legrandT.fr 11 Expositions Festival Petits et Grands Galerie du Grand T 10 passage Pommeraye à Nantes ouverte du lundi au vendredi de 11h à 18h30 et le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30 Tél. 02 51 88 25 25 Les expositions du Grand T sont réalisées en partenariat avec Jean Fradin Jean Kiras Du mardi 22 mars au samedi 7 mai Le Grand T accueille le festival Petits et Grands du 13 au 17 avril 2011 avec 7 spectacles à découvrir en famille. Réservations auprès du Grand T ou sur www.petitsetgrands.net Mercredi 13 avril à 10h et 17h à la Chapelle du Grand T Bynocchio de Mergerac Tarif unique 4 e Samedi 16 avril à 19h au Grand T Oh Boy ! Bouffou Théâtre Tout public à partir de 4 ans Théâtre du Phare D’après le roman de Marie-Aude Murail Mise en scène Olivier Letellier Tout public à partir de 9 ans / 1h Jeudi 14 avril à 18h30 à la Chapelle du Grand T Dimanche 17 avril à 16h30 à la Chapelle du Grand T Compagnie La Boîte Noire Mise en scène Dominique Dubuy Tout public à partir de 6 ans / 50 min Compagnie Le Chat Perplexe Mise en scène Stella Cohen Hadria Tout public à partir de 2 ans / 30 min L’Arche de Noé Voyage d’un courant d’air Vendredi 15 avril à 18h30 au Grand T Dimanche 17 avril à 17h au Grand T Théâtre de la Tête noire Texte de Claudine Galea Tout public à partir de 5 ans / 55 min Théâtre du Rivage De Karin Serres Mise en scène Pascale Daniel-Lacombe À partir de 8 ans / 1h10 La Nuit même pas peur Mongol Vendredi 15 avril à 18h30 à La Chapelle du Grand T La Photo de sixième BiblioThéâtre Mise en scène Philippe Mahé Tout public à partir de 10 ans / 1h […] La peinture est […] aussi un récit permanent de soi-même, un portrait sans cesse à refaire, son visage évoluant de façon convulsive, ou se figeant dans une attente frisant l’arrêt désespérant. Ce qui singularise la peinture, c’est que chaque toile est un commencement. Et pourtant, malgré les défaites, des lueurs de plaisir font continuer, et parfois font croire en vous-même, décidant que, finalement, vous êtes digne de figurer dans l’illustre cohorte… Heureusement le doute s’installe à nouveau et vous ramène à la réalité… Alors que signifie cette activité « que l’on attrape comme une maladie, c’est tout» comme disait Riopelle ? Je crois qu’elle exprime une passion de la vie, une lutte contre la mort et une défense permanente de la mémoire… C’est pourquoi je crois en la peinture. Jean Kiras, juin 2009 Jean Kirastinnicos, dit Kiras est né en 1939 à Paris. Depuis 2001, il vit et travaille à Troyes. Nouvelles dates de Cercles/Fictions Les représentations de Cercles/ Fictions de Joël Pommerat qui n’ont pu avoir lieu en janvier sont reportées du lundi 6 au jeudi 9 juin 2011. Les personnes qui n’auraient pas encore échangé leur billet sont invitées à le faire rapidement auprès du service billetterie au 02 51 88 25 25. La Longue Nuit du court La Longue Nuit du Court n’aura plus lieu au Grand T. Nous tenons à remercier ici l’ensemble des partenaires qui l’ont inven­ tée et ont permis qu’elle vive pendant onze saisons dans notre théâtre : le Festival Premiers Plans d’Angers, Mire, Vidéozarts, Les Films du Funambule, l’Atelier des Images et le Festival des 3 Continents. Avant-première de Pina de Wim Wenders (2011/1h40), hommage à Pina Bausch par le grand réalisateur allemand, en exclusivité au Katorza le mardi 22 mars à 20h10, en numérique et en 3D. Un tarif préférentiel sera proposé aux abonnés du Grand T / www.katorza.fr Sortie le 6 avril 2011 au Katorza « (...) Il s’agit d’un film magnifique et bouleversant, le plus beau réalisé par Wim Wenders depuis très longtemps. Ensuite parce qu’il s’agit d’une œuvre pionnière, qui ouvre une nouvelle voie pour le cinéma de manière plus décisive qu’aucune autre réalisation 3D à ce jour. » Jean-Michel Frodon, Le Monde Pour recevoir notre newsletter mensuelle, inscrivez-vous sur www.legrandT.fr Crédits photos : Michèle Laurent • Agathe Poupeney • Rachel Cherry • Stéphane Tasse • Julien Piffaut • Lucie Lom • Philippe Sebert • Stadivaria • Robin H. Davies • Jacques Legoff • Alain Plantey • Pascal Rabaté • Christophe Renaud de Lage • Jean Kiras • Wim Wenders. LE Grand t Le Grand T, scène conventionnée théâtre, est ­subven­tionné par le Conseil ­général de Loire-Atlantique, avec le concours du ministère de la Culture – ­Direction ­régionale des Affaires culturelles des Pays de la Loire et la participation de la ville de Nantes et du Conseil régional des Pays de la Loire­­­­­ Réservations/Billetterie : 10 passage Pommeraye 44000 Nantes • Tél. 02 51 88 25 25 • Du lundi au vendredi de Bp 30111 • 44001 Nantes Cedex 1 • Standard 02 28 24 28 24 • Fax 02 28 24 28 35 • www.legrandt.fr 11h à 18h30, le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30 • Directrice de publication Catherine Blondeau • Rédactrice en chef Valérie Contet • Textes Manuel Piolat Soleymat • Documentation Maryvonne Cornet • Réalisation graphique Le Kwalé 12 Pina de Wim Wenders au Katorza www.legrandT.fr