«Notre politique de développement du secteur rural doit résoudre l’épineux problème de l’insuffisance de financements, qu’il s’agisse d’investissements publics ou privés.» S.E. Paul BIYA, Discours prononcé à l’occasion du Comice agropastoral d’Ebolowa, janvier 2011. Le temps des investisseurs - Banques 3 Finances et investissements Eximbank of China accorde un nouveau pret preferentiel au Cameroun D’une valeur de 370 milliards de francs CFA le prêt de la Banque chinoise servira au financement des travaux de construction du 2ème terminal à conteneurs du port de Kribi D ans une correspondance datée du 19 janvier 2016, révélée par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, Eximbank of China, le bras armé de la Chine en matière d’investissements à l’étranger, a fait savoir au Ministre de l’Economie, Louis Paul Motazé, qu’il acceptait d’accorder un prêt préférentiel à l’Etat camerounais, en vue du financement des travaux de la phase 2 du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Cette phase 2 intègre notamment la construction d’un 2ème terminal à conteneurs. C’est le 30 mars 2015 que le Gouvernement camerounais avait sollicité la Banque d’investissements chinois pour obtenir des accords de prêts d’un montant total d’environ 370 milliards de francs Cfa dans le 4 Le temps des investisseurs - Banques cadre de ce projet. Le quitus de la partie chinoise intervient au moment où se profile à l’horizon la mise en service du port en eau profonde de Kribi, prévue pour le 2ème trimestre 2016. A cette date, seront alors opérationnels deux terminaux construits dans le cadre de la 1ère phase du projet par la société chinoise China Harbour Engineering Corporation (CHEC), sur financements chinois. Il s’agit notamment du premier terminal à conteneurs, qui sera opéré par le consortium Bolloré-CHECCMA CGM, et du terminal polyvalent, dont le contrat de concession a été attribué au groupement constitué par Necotrans et le consortium d’opérateurs camerounais KPMO. Fiscalité 1 163 510 contribuables concernés par la taxe foncière en 2016 La campagne distribution des déclarations pré-remplies lancée le 15 avril sera facilitée par l’utilisation de la base de données numériques d’Eneo. L a nouvelle campagne d’information et distribution des déclarations pré-remplies de la taxe sur la propriété foncière, au titre de l’exercice 2016, concernera dans sa première phase, les villes de Yaoundé et Douala. Elle sera progressivement étendue aux autres Régions. Les innovations de cette campagne sont caractérisées par la signature d’un accord de partenariat entre la Direction Générale des Impôts DGI et l’entreprise ENEO. Cette coopération devrait permettre d’élargir le fichier des contribuables et par là rendre plus efficace la campagne de distribution des déclarations préremplies. Sur ce point, les projections de la DGI, estime à 1 163 510 le nombre de contribuable touché par le fisc en 2016 contre 138 510 en 2015. Soit une augmentation de 400 000 usagers recouvrés en plus pour les seules villes de Yaoundé et Douala. Par ailleurs, le système de distribution des déclarations pré-remplies cette année prendra appui sur le dispositif d’adressage d’ENEO, ce qui permettra de pallier l’une des insuffisances de la précédente campagne. Autre innovation, une amnistie fiscale a été consacrée par la loi de finances 2016. Elle consiste à dispenser les contribuables qui s’acquitteront de leur taxe foncière en 2016 de tout rappel sur les exercices antérieurs. En 2017, les contribuables récal-citrants seront frappés de pénalités. Le temps des investisseurs - Banques 5 Sous consomation Un frein à l’amélioration des performances Selon la Banque Mondiale, les manquements dans la conduite des projets à financement internationaux conduisent le Cameroun à être classé parmi les pays où la croissance a peu réduit le taux de pauvreté qui est passé de 39,9% en 2007 à 37,5% en 2014, soit un taux comparable à celui des Pays les moins avancés. L ’évaluation faite au cours d’une réunion conjointe ministère de l’Economie et la représentation de la Banque mondiale au Cameroun le 16 mars 2016 à Yaoundé a laissé transparaître un niveau de sous consommation des financements dans plusieurs projets. Avec un portefeuille de 20 projets représentant une enveloppe financière de 750 milliards FCFA, le Cameroun connaît un niveau de décaissement global oscillant entre 35% et 42% sur les 14 projets à portée nationale ou régionale. Ce niveau de 6 Le temps des investisseurs - Banques décaissement n’est pas très satisfaisant pour les deux parties. Huit ans après le démarrage des projets structurants, la sous consommation de financement dans le secteur de l’énergie se situe à 39,8%. Le projet d’assainissement liquide lancé le 23 juin 2011 et qui s’achène en juin 2017 est aussi à la traine. Son niveau de décaissement est estimé à 21,4% après quatre ans de démarrage. Sur le plan social, le projet de filet de sécurité sociale du Cameroun qui vise un transfert monétaire ciblé et des travaux d’intérêt public pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, pointe un taux de sous consommation du financement. Doté de 50 millions de dollar US, son taux de décaissement est de 5,2% depuis son lancement en 2013 pour une durée de cinq ans. Quant au projet de compétitivité des filières de croissance, l’évaluation conjointe entre le Gouvernement et la BM au Cameroun en mars 2016 montrait un niveau de décaissement de 49% alors que le projet s’achève en mars 2017. Finances publiques la guerre contre Boko Haram coûte au Cameroun entre à 1 à 2% du PIB Dans son rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne à fin avril 2016, publié ce 3 mai, le Fonds Monétaire International (FMI) ouvre une réflexion sur l’impact de la menace terrorisme sur les économies de certains pays africains. D ans ce rapport, on apprend qu’au Cameroun, bien que «la menace du terrorisme se concentre dans les Régions rurales et pauvres», notamment l’Extrême-Nord du pays, celle-ci a cependant «provoqué une augmentation des dépenses de sécurité dont l’impact budgétaire se situe aux alentours de 1 à 2 % du PIB». En clair, le financement du déploiement de l’armée camerounaise le long de la frontière avec le Nigeria dans la Région de l’Extrême-Nord depuis bientôt 2 ans, ainsi que la participation à la Force multinationale mixte, constituée par les armées de quatre Etats du Golfe de Guinée en proie à la menace de la secte terroriste nigériane Boko Haram, etc., ont sérieusement grevé le budget de l’Etat camerounais. Concrètement, en considérant l’estimation du FMI susmentionnée et le PIB du Cameroun, que la Banque Mondiale situait à 32,05 milliards de dollars US en 2014, soit plus de 17 000 milliards de francs Cfa; la guerre contre Boko Haram a déjà coûté entre 170 et 340 milliards de francs Cfa au Trésor public camerounais. Au bas mot, en plus des pertes en vies humaines, officiellement estimées à plus de 1000 personnes depuis 2013, Boko Haram a déjà fait dépenser au Gouvernement camerounais plus de l’enveloppe budgétaire de 163 milliards de francs Cfa nécessaire à la construction dans la capitale, d’un stade de 60 000 places devant abriter les matches de la CAN 2019. La borne supérieure de l’estimation du FMI correspondant quant à elle à plus de 80% des financements nécessaires (400 milliards FCfa), soit le financement necéssaire pour que le Gouvernement camerounais construise, sur fonds propres, la centrale hydroélectrique de Natchigal (en gestation dans la Région du Centre), d’une capacité de production de 400 MW. Le temps des investisseurs - Banques 7 La Bourse camerounaise Douala stock exchange, un outil de développement de la richesse La bourse est un marché où l’on retrouve des commerçants (entreprises) qui proposent des titres ou actions que les clients achètent avec leurs épargnes. A u Cameroun, la bourse est logée à Douala, capitale économique du Cameroun. La Douala Stock Exchange puisqu’il s’agit d’elle, est une société anonyme avec conseil d’administration évalué au capital de 1.8 milliards FCFA. Plusieurs actionnaires constituent le capital de bourse. Les actions sont détenues à 63,7 % par dix banques commerciales privées, le Crédit Foncier du Cameroun et le FMO Hollandais, 23 % par des intérêts publics et 13,3 % par des compagnies d’assurances privées. Ces actions peuvent changer de propriétaires autant de fois que sa valeur varie, et parfois plusieurs fois durant la même journée. Les bénéfices sont réalisés lorsqu’une action, mise en vente obtient un score à la vente plus élevée que celui de l’achat. L’ambition de la Douala Stock Exchange est assise sur les performances économiques du Cameroun marqué par une croissance régulière du PIB réel de 4% par an depuis plus de cinq ans, une inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation et contenue autour de 2%, un déficit 8 Le temps des investisseurs - Banques du compte courant en réduction et un endettement extérieur en baisse. Dans un environnement économique assaini par les restructurations du système financier d’une part, et un climat d’affaires en progrès, suite à la libéralisation du secteur marchand d’autre part, la Douala Stock Exchange se propose de compléter et de diversifier l’offre de financement, d’être un outil d’accompagnement des programmes de privatisation et de concession, d’élargir la gamme de placements offerts aux épargnants et aux investisseurs institutionnels, d’assurer la transparence des informations économiques et financières. En outre, les potentiels émetteurs publics et privés ont identifié des besoins en investissement nouveaux dans différents secteurs (énergie, agro-industriels, du logement, transport, infra-structure,...) que les modes de financement traditionnel seuls ne peuvent satisfaire. La Douala Stock Exchange fonctionne selon les standards internationaux et envisage de constituer un relais de croissance, en participant au développement du marché financier local tout en demeurant ouverte sur le monde. La bourse n’offre pas que ces services d’action, Sa gamme de produits diverse intègre d’autres acteurs comme les banques, les entreprises, les assurances…En 1999, la Dsx ne comptait que trois sociétés : la Socapalm, la Semc, et la Société africaine forestière et agricole du Cameroun. Aujourd’hui, la plate-forme attend d’être enrichie de trois nouvelles sociétés à savoir Sosucam, Socatral et Alubassa, les deux derniers étant des filiales de la Société d’ Aluminium du Cameroun (Alucam). Ces nouvelles introductions en bourse annoncées depuis début 2015, sont en droite ligne avec la stratégie de redynamisation des activités de ce marché financier, que peaufine actuellement le ministère des Finances. Ces trois nouveaux entrants pourront bénéficier de la cession des actifs étatiques, comme ce fut déjà le cas pour SEMC, Socapalm et Safacam, les trois seules entreprises jusqu’ici cotées sur ce marché. La Bourse camerounaise Les actions de la DSX Depuis quelques mois, trois nouvelles sociétés sont annoncés sur ce marché financier camerounais. D epuis le mois de mai 2006, date de l’introduction de la toute première entreprise sur sa cote, le marché financier totalisait fin février 2015, une capitalisation boursière globale de 500 milliards de francs CFA. Selon le DG de la DSX, Pierre Ekoule Mouangué, entre 30 et 40 entreprises en activité au Cameroun remplissent tous les critères exigés pour lever les fonds et se faire coter sur ce marché financier. Il est question de sensibiliser ces entreprises sur les opportunités qu’offre la bourse, et surtout de les inciter à s’introduire tous sur le Douala Stock Exchange à l’horizon 2020. De manière à atteindre, d’ici à 2018, un objectif de 3000 milliards de francs CFA de capitalisation boursière dans les compartiments des titres de capital (les actions), et de 1000 milliards de francs CFA dans le compartiment des titres de créance (obligations). En attendant l’entrée en bourse de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du groupe français Somdiaa ; de la Socatral (production des tôles ondulées) et d’Alubassa (production des ustensiles de cuisine), deux entreprises du groupe Alucam, le mastodonte de l’aluminium au Cameroun, qui cherche toujours un repreneur pour les 46% des actifs anciennement détenus par Rio Tinto, les activités de la Douala Stock Exchange suivent leurs cours. Actuellement, la DSX ne représente qu’à peine 3,25% du PIB du pays, contre 16% pour le secteur bancaire. Pour le Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, «On ne saurait se satisfaire de ces résultats». Il ne reste plus qu’à inciter davantage les autres entreprises à rejoindre le marché. Le temps des investisseurs - Banques 9 Etablissements de microfinances Les 418 Emf crédibles La liste des établissements de microfinances agrées a été diffusé par voie de communiqué de presse par le Ministre des Finances (Minfi), Alamine Ousmane Mey. 10 Le temps des investisseurs - Banques A u total, 418 Emf, agréés ont été retenu par le Ministre des Finances. Dans la liste, on note la disparition de 34 établissements financiers. 28 d’entre eux avaient déjà perdu leur agrément parce qu’en cessation d’activité ou de paiement ou ne remplissant plus les conditions normales d’exploitation. Début septembre dernier, le MINFI publiait une liste de 452 EMF agréés à travers le pays dans laquelle manquaient les noms de 28 de ceux qui étaient détenteurs d’une autorisation de fonctionnement en 2011. Pour le moment, seul ceux ayant les noms sur cette liste sont habiletés à exercer sur l’ensemble du territoire national jusqu’à nouvel ordre. Le Minfi, dans son communiqué a exhorté les clients à plus de vigilance. Ceux-ci doivent désormais s’assurer que l’établissement qu’ils sollicitent pour divers services financiers disposent d’un agrément dûment signé, avant toute opération ou transaction. Pour leur part, les Emf ont, par ailleurs, été appelés à afficher au niveau de leurs guichets, l’agrément ainsi que les conditions tarifaires en vigueurs. Etablissements de microfinances Le top 5 des meilleurs camerounais Le Cameroun, tout comme de nombreux pays africains, connait un boom des services financiers, marqué par le développement d’un grand nombre d’établissements de microfinance (EMF). Sur l’ensemble du Territoire, 418 EMF ont reçu l’agrément du MINFI. Dans cette édition, nous vous proposons les profils des 5 microfinances qui ont marqué le marché en 2014. 1. LE Crédit CommUnaUtairE d’afriqUE (CCa) L e Crédit Communautaire d'Afrique (CCA) est un établissement de Microfinance agrée suivant Arrêté N° 0034/MINFI du 27 Juillet 2001. EMF de 2ème catégorie, le CCA, crée en 1997 est connu pour la taille des immeubles abritant ses agences. Peu d’usagers savent qu’il a écrasé ses concurrents en 2014 avec un bilan total de 130,3 milliards de FCFA, loin, très loin devant ses concurrents immédiats. Société Anonyme au Capital Social de 15 000 000 000 FCFA, le CCA 2. C qui travaille au quotidien, à travers ses 42 branches en 2014, à rendre les produits bancaires accessibles aux couches délaissées par le système bancaire classique, appartiens au groupe Afrigroup Holding PLC. Ce groupe compte huit entreprises parmi lesquels Afrimed, Crédit Communautaire d'Afrique (CCA) ,Office S.A., Videcom S.A., Société Civile Immobiliere Afrigroup (SCI-AFG), Afriassure, Afrifood, et Afrilux. ExprEss Union (EU) rée en 1997, Express Union (EU), est un EMF de 2ème catégorie spécialisé dans le transfert d’argent. Société de proximité, avec plus de 600 agences au Cameroun, elle est fortement implanté dans la sous-région Afrique Centrale. EU a réalisé un bilan total en 2014 de 34,4 milliards de FCFA. Spécialisée à l’origine dans l'envoi rapide d'argent sur le territoire camerounais, secteur dont elle est leader, EXPRESS UNION est la réponse au besoin des populations camerounaises sans cesse confrontées au choix d'une structure fiable, capable de répondre efficacement à leurs attentes en terme de transfert de fonds en toute sécurité de manière express et en préservant la confidentialité de leurs opérations. Parti de 2 agences en 1997, la structure compte aujourd’hui plus de 600 agences et emploie à ce jour, près de deux mille cinq cent (2500) jeunes Camerounais issus des grandes écoles et universités du Cameroun et d'ailleurs. Grâce à sa technologie, elle a progressivement marqué le paysage économique du Cameroun et des autres pays d'Afrique centrale, de l'ouest et australe. Le temps des investisseurs - Banques 11 Etablissements de microfinances 3. azirE CoopErativE CrEdit Union LimitEd (aziCCUL) EMF de catégorie 1A, l’Azire Cooperative Credit Union Limited(AZICCUL) se spécifie des deux établissements précédents par le fait que ses activités se concentrent essentiellement dans la partie anglophone du pays. Son siège social est situé à Bamenda, capitale de la Région du Nord-Ouest. En 2014 son bilan total s’élevait à 23,9 milliards de FCFA. 4. ComECi Crée en 1994, COMECI est un EMF de 2ème catégorie. Spécialisé dans l’épargne et le crédit, COMECI a réalisé en 2014 un bilan total de 22,2 milliards de FCFA. 5. advans CamEroUn Créée en août 2006 en tant qu’institution de microfinance (IMF) agréée par le Ministère des Finances Advans camerounais, Cameroun, est classé EMF de 2ème catégorie. Après l’ouverture de la première agence à Douala en 2007 Advans Cameroun a étendu son réseau d’agences à huit des grandes villes du pays : Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Garoua, Maroua, Ngaoundere et Kumba. Dans les années à venir Advans Cameroun a pour objectif d’étendre progressivement son réseau afin de pouvoir servir davantage de MPME. Aujourd’hui, il fait parti du groupe Advans présent dans 9 pays dans le monde et se classe 5ème avec un bilan total de 21,3 milliards de FCFA en 2014. Advans Cameroun offre des services de crédit simples et adaptés tels que les crédits de groupe, les crédits individuels et les crédits PME ; de plus Advans Cameroun a lancé son projet de crédit agricole qui vise à offrir des services financiers dans les zones rurales dans dix de ses agences. Quant aux services de dépôt, Advans Cameroun propose les comptes courants et d’épargne, les comptes à terme, les comptes projets et les comptes Islamiques (conformes à la Sharia). L’IMF offre également de nombreux services dont la collecte mobile, la carte de retrait Advans Easy Cash et les transferts Western Union. 12 Le temps des investisseurs - Banques La typologie des EMF au Cameroun Les EMF en réseau Ce sont les EMF qui se regroupent dans l’optique de la mutualisation de leurs ressources afin de faire face aux divers risques et d’appuyer les membres dans le besoin. Une structure faîtière assure la coordination et l’encadrement de l’ensemble. Actuellement cinq réseaux sont agrées au Cameroun : la Cameroon Cooperative Credit Union League (CAMCCUL), l’Association des Caisses Villageoises d’Épargne et de Crédit Autogérées du Centre (ACCC), l’Union des Caisses Villageoises d’Épargne et de Crédit Autogérées du Grand Nord (UCCGN), l’Union des Caisses Mutuelles d’Épargne et de Crédit Binum du Cameroun (BINUM TONTINE) et l’Union des Caisses Mutuelles d’Épargne et de Crédit Nowefoch du NordOuest (NOWEFOCH). Les EMF indépendants A côté des EMF en réseaux, on a également des EMF indépendants, très dynamiques et crées presque toutes sans financement extérieur. On distingue essentiellement : Les coopératives d’épargne et de crédit, Les mutuelles communautaires de croissance (MC²), Les sociétés anonymes, Les Organisations Non Gouvernementales, Le fonds de refinancement. Etablissements de microfinances Emf, une aventure africaine Considéré comme la Banque des pauvres, les établissements de microfinances se sont illustrés au cour des dernières années par des prestations et des performances hautement appréciables. L es EMF sont présents partout. Repartis au quatre coins du Cameroun, ces établissements qui il y’a quelques années n’était pas connu ne cesse de gagner du terrain. Les services de proximité et la qualité des produits proposés rassurent les populations. LE Dur DéPArt… Le système financier bancaire du Cameroun, tout comme dans l’essentiel des pays africains a été longtemps marqué par l’exclusion d’une grande franche de la population. Les coûts de transactions étant jugés très élevés et le taux de couverture des banques très faible. C’est à partir des années 60 que l’histoire des EMF au Cameroun débute. La première microfinance créée sur le territoire est l’Union des Coopératives d’Epargne et de Crédit (CAMCCUL) basée à Bamenda, dans la Région du Nord-Ouest. En 1970, l’Union des Caisses Populaires de Yaoundé est mise sur pied avec l’appui de l’Église Catholique en partenariat avec le mouvement Desjardins. Les années 80 sont marquées par l’éclosion des Coopératives d’Épargne et de Crédits (COOPEC), après la faillite des banques de développement, marquée par la fermeture de la quasi-totalité des guichets de banques dans les zones rurales et les petites villes. Les COOPEC bénéficient d’un assouplissement de la législation, la création de coopératives étant désormais soumise à une simple déclaration au service du registre COOPGIC du MINADER. L’essor des EMF au Cameroun débute réellement dans les années 90, avec la diversification du secteur de la microfinance encouragée par les lois No 90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association et No 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative commune. Depuis 2002, un texte sous-régional encadre le secteur de la microfinance dans la zone CEMAC, plaçant tous les EMF du Cameroun sous la tutelle du Ministère des Finances. Encouragés par une offre de services variés, diversifiés et facilement accessibles, les EMF, qui fournissent des produits financiers plus adaptés à leurs bourses ont su séduire le cœur des populations. Ainsi, tout comme les banques, les EMF regroupés en deux catégories (les EMF en réseaux et les EMF indépendants) offrent des services de dépôt, de crédit, de transfert d’argent, de virement, etc.… LE Bon PoSItIonnEMEnt De plus en plus, la performance des établissements de microfinances camerounaises tend à surclasser celle des banques à grands capitaux. En 2014, les banques camerounaises comptaient 1,6 millions de clients, contre 1,7 millions pour les Établissements de Microfinance (EMF). Cette performance, qui démontre la place occupée par les EMF dans le système financier camerounais, permet également de mieux appréhender le concept de microfinance. Au Cameroun, Le temps des investisseurs - Banques 13 Etablissements de microfinances par ces derniers sont importants, et sont en grande partie liés à la concurrence et à la clandestinité du milieu. Le porte-feuille à risques des microfinances constitue aussi une difficulté majeure. Selon les standards, il doit être inférieur à 10%, au Cameroun, or, la réalité indique des chiffres qui oscillent entre 15 LES oBStACLES à et 30%. Sans être exhaustif, on y L’éCLoSIon ajoute les microfinances gérées L’environnement des EMF par les promoteurs en lieu et camerounaise est loin d’être place des dirigeants agrées, calme. Les problèmes rencontrés l’absence des fonds de solidarité seuls 418 EMF sont agrées par le ministère des finances en 2015. Ce nombre en baisse est le résultat de l’assainissement du secteur lancé par les autorités et bien qu’il contribue à améliorer l’offre des EMF, ceux-ci doivent encore faire face à de nombreuses insuffisances. chez les EMF de première catégorie tels que prévus par les dispositions du règlement COBAC EMF 2002/05, l’insuffisance des fonds propres, la mauvaise tenue ou la disparité dans les comptes, la non certification des comptes par des comptables agréés, etc. L’image de la microfinance au Cameroun, bien qu’en nette amélioration, subit encore le poids d’un environnement global des affaires en deçà des standards. 300 millions Fcfa pour la Création d’une microfinance agricole Les fonds collectés doivent servir à la constitution d’un capital social en vue de l’ouverture d’un établissement de microfinance, entièrement consacré aux acteurs du secteur agricole. L’opération s'adresse aux opérateurs des secteurs forestier et agro-industriel. C onformément aux dispositions de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (Cobac) l'établissement de microfinance qui sera créé dans les tout prochain mois sera doté 14 Le temps des investisseurs - Banques d'un capital initial de 10 milliards de FCFA. Le projet de création d’un établissement de microfinance est porté par la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts (CAPEF). Son but est de mettre en place une structure devant aider les acteurs des filières agro-sylvo-pastorale et piscicole à lever les obstacles au financement de leurs activités. Selon la CAPEF, les capitaux collectés sur le terrain seront destinés au financement du secteur agro-pastoral. À ce jour, un peu plus de 300 millions de FCFA ont déjà été mobilisé. L'opération de collecte de fonds devant servir à la constitution du capital de la structure s'étendra jusqu'au 10 décembre 2016. Elle s'adresse aux organisations paysannes, aux coopératives de pêcheurs, d'éleveurs ou d'agriculteurs, ainsi qu'aux PME des secteurs forestier et agro-industriel. Banques Quand les banques africaines deviennent leaders Par Mays Mouissi, Analyste financier suffisamment dense et une politique commerciale orientée uniquement vers les très grandes entreprises. L ongtemps dominé par les banques occidentales, le marché bancaire africain s’est profondément transformé au cours des dernières décennies. Alors que des banques européennes secouées par la crise se sont progressivement retirées de certains pays, les banques africaines en ont profité pour étendre leur activité sur le continent. Désormais dans toutes les régions d’Afrique on trouve des établissements bancaires africains, souvent leaders sur leur marché, implantés dans plusieurs pays et qui cachent à peine leur ambition panafricaine. Le réveiL des banques africaines La fin des années 90 a eu l’effet d’un naufrage pour le secteur bancaire africain. Sous les poids des ajustements structurels imposés par les institutions de Bretton Woods à la majorité des pays africains, de nombreuses banques nationales africaines ont été vendues à vil prix ou parfois simplement liquidées. Le paysage bancaire africain avait été clairsemé. Pourtant 20 après, les banques africaines sont de retour sur le continent et dans l’ensemble elles ne cessent d’engranger des succès. Nombre d’entre-elles ont détrôné des banques occidentales pourtant restées leaders des décennies durant et auxquelles il était reproché un manque d’innovation, l’absence d’un réseau d’agences Profitant de la crise financière qui a obligée certains grands groupes bancaires occidentaux à réduire encore plus leurs investissements et parfois à céder leurs filiales africaines, les établissements bancaires africains ont au contraire étendu leurs activités en dehors des frontières de leurs pays d’origine. Une analyse globale permet de constater qu’ils ont pour la plupart construit une stratégie commerciale leur permettant de se différencier des banques occidentales. Ainsi alors que les banques occidentales s’étaient toujours installées dans les centres-villes, les banques africaines ont été les premières à ouvrir des agences dans les quartiers populaires, à offrir une gamme de service adaptées aux PME, à proposer des solutions de transferts d’argent à des tarifs compétitifs et plus récemment à offrir des solutions de mobilbanking. La principale victoire des banques africaines est celle de la confiance. En effet, les nombreuses faillites enregistrées pendant la période des ajustements structurels avaient installé un sentiment de méfiance vis-à-vis des banques. Aujourd’hui la situation semble s’être inversée, les épargnants n’hésitent plus à souscrire aux services des banques africaines qu’ils jugent souvent mieux adaptés à leurs besoins. Par ailleurs, l’installation des banques africaines dans plusieurs pays et même parfois dans plusieurs régions d’Afrique a permis de diversifier leurs risques et d’augmenter leur résilience. Les banques africaines s’impLantent sur Le continent En matière d’implantations à travers le continent, les exemples sont nombreux et les succès aussi. Ainsi le Groupe togolais Ecobank est-il devenu le groupe bancaire le mieux implanté en Afrique avec 33 succursales à travers le continent. Ecobank est présent dans toutes les régions du continent et dans tous les espaces linguistiques. Il dispose aujourd’hui d’un actionnariat diversifié dans lequel on trouve à la fois des togolais, des nigerians et des sudafricains. Le groupe est à la fois côté à la bourse de Lagos et à la bourse d’Abidjan. Avec respectivement 19 et 17 succursales sur le continent, UBA et Standard Bank sont les principaux ambassadeurs financiers du Nigéria et de l’Afrique du Sud à travers l’Afrique. Ils sont suivis de près par le Maroc dont au moins 3 groupes bancaires sont panafricains (BMCE, Banque Atlantique et Attijariwafa Bank). En Afrique Centrale, le marché est dominé par les banques nationales. La gabonaise BGFI Bank (9 succursales en Afrique) est leader bancaire de l’espace de la communauté économique des états d’Afrique centrale (CEMAC) tandis qu’Afriland First Bank est leader sur son marché domestique au Cameroun. La croissance des groupes bancaires africains est tirée par la croissance du continent qui enregistre année après année une progression moyenne de 4 à 5%. La naissance d’une classe moyenne a également facilité l’accès à l’offre des services bancaires dans les centres urbains. Cependant, en dépit des performances des banques africaines, l’Afrique reste confronté à un très faible taux de bancarisation. Les milieux ruraux sont des déserts financiers. La bataille de l’inclusion financière reste donc le principal défi à relever par les banques africaines. Le temps des investisseurs - Banques 15 Banques Six banques camerounaises les plus cotées en Afrique L 'hebdomadaire Jeune Afrique vient de publier son traditionnel classement des 200 premières banques africaines, classement fait sur la base du total du bilan et du Produit Net Bancaire (PNB) des banques africaines. Six banques camerounaises figurent dans ce classement dominé par les banques d’Afrique Australe. Afriland First Group occupe le haut du pavé des banques au Cameroun avec un total bilan de 3 287 millions de dollars. Ce groupe occupe la 2e place au niveau sous régional et 78eme place au niveau africain. Il est suivi d’Afriland First Bank, la filière de référence d’Afriland First Group. Avec un total bilan de 1 330 millions de dollars, la banque que dirige Alphonse Nafack occupe la 151eme place au niveau africain et la 6eme place en Afrique centrale. Arrive en 3eme position dans ce classement, la Société Générale Cameroun avec un total bilan de 1 311 millions de dollars. La Bicec qui talonne la SG Cameroun occupe le 4eme rang au niveau national avec un total bilan de 1 249 millions de dollars. La banque est classée 8eme 16 Le temps des investisseurs - Banques au niveau sous régional et 158eme au plan continental. La SCB Cameroun occupe la 4eme position avec un total bilan estimé à 833 millions de dollars. Elle occupe le 107eme rang sur le plan africain et le 12eme en Afrique Centrale. La banque panafricaine Ecobank Cameroun est la dernière dans cette Short List des meilleures banques au Cameroun avec un total bilan de 813 millions de dollars. Le constat qui ressort tout de même de ce classement, c’est que les banques camerounaises sont moins loties au niveau africain et même au niveau sous régional, elles sont dominées par une banque gabonaise à l’instar de la BGFI Bank holding qui est la meilleure banque d’Afrique Centrale, et conserve son leadership avec un total bilan de 5 692 millions de dollars. Cependant, au niveau continental, les banques de l’Afrique centrale restent largement à la traine avec 1,74 % du total bilan. Cependant, le classement Jeune Afrique 2015 présente quelques nouveautés, avec notamment, les banques les plus rentables et les banques les plus prêteuses. S’agissant du classement des banques les plus rentables, aucune banque camerounaise et même d’Afrique Centrale ne figure sur la liste. Cette catégorie est dominée par les banques ghanéennes et kenyanes. En termes de rentabilité, c’est la Standard Chartered Bank du Ghana qui a réalisé plus de profit avec 6,96% de rentabilité des actifs. Par ailleurs, Afriland First Group se démarque comme la banque la plus prêteuse du pays avec notamment 95% de crédits-dépôts pour un total des crédits de 2 143 millions de dollars, contre un total des dépôts de 2 248 millions de dollars. L’on retrouve également dans ce classement la BGFI Bank Cameroun qui a accordé des prêts de l’ordre de 2 104 millions de dollars en 2014. Mais, la palme d’or de la banque la plus prêteuse d’Afrique revient à une banque du Burundi qui cumule des dépôts crédits de 1 981%. Cependant, le constat fait par Jeune Afrique est que les banques africaines sont peu prêteuses. Banques LA FIRST BANK EN BREF A friland First Bank voit le jour au Cameroun en 1987 sous le nom de Caisse Commune d'Epargne et d'Investissement. L'environnement économique d'alors est caractérisé par une conjoncture défavorable et la faillite généralisée des banques. Janvier 2010 : La first bank est N°2 sur le marché bancaire camerounais avec 18% des part du marché ; Mai 2011 : La first bank occupe 20% des parts du marché et se hisse pour la première fois à la première place ; Février 2013 : La first bank établit un record en franchissant la barre de 500 milliard de Fcfa de dépôts clientèle ; En 2015 : la banque confirme sa suprématie sur le marché camerounais en se maintenant à la première place du classement. SG Cameroun toujours leader du crédit bancaire A la fin de l’année 2015, la SGC, filiale camerounaise du groupe bancaire français Société Générale (SG), a réalisé un encours de 599,3 milliards FCfa Nchama, le Gouverneur de la BEAC, en août 2015 à Ebebeyin, en Guinée équatoriale ; «depuis janvier 2010, le taux directeur est passé de 5% à 2,45%, pour rendre le crédit bon marché dans la sous-région» Cemac à laquelle appartient le Cameroun. 59 9,3 milliards de francs Cfa, soit 915 millions d’euros, tel est le montant de l’encours réalisé par la Société Général Cameroun durant l’année 2015. Révélé dans un rapport officiel publié par le groupe, SG Cameroun garde sa place de leader du marché du crédit bancaire dans le pays, avec une part de marché qui se situait «entre 22 et 23%» en 2013. La stratégie la société qui vise à octroyer plus de crédits aux entreprises et aux particuliers semble avoir entrainé une augmentation du «crédit intérieur de 15,1%, passant de 2 017,1 milliards de francs Cfa en mars 2014, à 2 322,1 milliards de francs Cfa en mars 2015, en raison de la hausse des crédits à l’économie». Cette augmentation du niveau de contribution des banques au financement de l’économie tient de ce que, a révélé Lucas Abaga Au demeurant, malgré la dynamique observée sur le marché du crédit bancaire depuis des mois, les coffres des banques demeurent bien garnis, comme en témoignent les chiffres de SG Cameroun (qui a réalisé un résultat net de 4,8 milliards de francs Cfa en 2014), dont le ratio crédits-dépôts se situe à 97% à fin 2015. En effet, à cette date, l’encours des dépôts a culminé à 943 millions d’euros, soit 617,6 milliards de francs Cfa. Pour un Produit Net Bancaire (PNB) de 81 millions d’euros, soit un peu plus de 53 milliards de francs Cfa. Le temps des investisseurs - Banques 17 Banques United Bank of Africa veut augmenter ses filiales en afrique T ony Elumelu, le Président du Conseil d'Administration d'United Bank of Africa a annoncé que le groupe bancaire se préparait à une nouvelle phase d'expansion africaine. En dehors de sa base nigériane, le groupe désire porter à 25 le nombre de ses filiales, contre 18 actuellement. « Notre intention est de devenir le leader des services financiers en Afrique », a fait savoir M. Elumelu face à des journalistes à Lagos. Même si le Nigéria demeure le principal marché du groupe bancaire, les défis économiques que connait la première économie d'Afrique mettent la pression sur l'exploitation de plusieurs secteurs, dont celui des banques. Ces dernières ont le choix, entre réduire le volume des prêts dans le cadre d'une sérieuse évaluation des risques ou alors continuer avec une politique souple d'octroi des crédits avec la possibilité de voir s'accroître le volume des créances douteuses. Pour sa part, UBA semble avoir choisi l'option de la prudence. Les prêts accordés sur ce marché ont légèrement baissé de 5,8%, soit 835 milliards de nairas. Dans le même B ANQUE C AMEROUNAISE DES temps les crédits consenties au reste de l'Afrique ont progressé de 6% et s'approchent désormais de 200 milliards de nairas. Par ailleurs, il est à noter, que les activités africaines du groupe ont généré 25% de ses revenus en 2015. Au Cameroun, la filiale du groupe UBA tarde à s’imposer. Avec un capital de 8,5 milliers de francs CFA, la banque occupait le 11e rang du classement des banques camerounaises 2014, derrière la Standard Chartered. PME (BC-PME), L’envol du poussin F ruit de la promesse faite par le Chef de l’Etat en janvier 2011 au cours du Comice agro-pastoral d’Ebolowa, la Banque Camerounaise des PME (BC-PME) a débuté ses activités le 20 juillet 2015 avec l’ouverture de l’agence du Centre à Yaoundé, 18 Le temps des investisseurs - Banques suivie de celle du Littoral à Douala. Dotée d’un capital de 10 milliards de FCFA, la Banque Camerounaise des PME est la quatorzième institution bancaire exerçant au Cameroun. Elle est aussi la seule spécialisée dans l’accompagnement et le financement des PME, conformément aux attentes du Président Paul Biya. Comme toute institution bancaire, la BC-PME bien que consacrée exclusivement aux PME et aux artisans, offre les services et produits bancaires classiques tel que le découvert, l’octroi de crédits (court, moyen et long terme), les opérations de virement et de prélèvements, les retraits et versements d’espèces, et les encaissements chèques et effets. A côté de ces services, la BCPME s’est arrimé à l’ environnement financier actuel en proposant à ses clients des offres de transferts d’argent, du change manuel (devises), des opérations d’import/export, des engagements par signature, et de la délivrance des attestations. Banques Le taux de bancarisation en nette croissance Avec un taux de bancarisation de 17,9%, le nombre de personnes ayant accès aux services bancaires a légèrement augmenté au Cameroun. cette association qui tablaient sur un taux de bancarisation de 10%. Ce léger mieux enregistré (17,9% de la population bancarisée) dans le secteur bancaire camerounais est, selon Mathieu Mandeng, le président de l’Apeccam, justifié entre autres par la volonté des établissements de crédits d’élargir de plus en plus leur réseau. L e nombre de personnes bancarisées au Cameroun est en hausse. Selon le rapport de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac) en fin septembre 2014, le taux de bancarisation au Cameroun est estimé à 3,5 million environ. Soit 1,6 million de clients pour les banques et 1,7 million de personnes pour les microfinances. Avec notamment un total des dépôts estimé à 3 551 milliards de FCFA (3 056 milliards de FCFA dans les banque, et 495 milliards de dépôts dans les EMF). En outre, le secteur bancaire au Cameroun est caractérisé par un très faible taux de pénétration, avec une agence de banque pour 149 000 habitants. Par ailleurs, ces établissements bancaires sont beaucoup plus concentrés dans les villes de Yaoundé et de Douala. On dénombre donc 42% des microfinances seulement dans ces deux villes, et une moyenne représentation dans les Régions du Sud et de l’Ouest. Ce qui consacre une faible représentation dans les autres Régions du pays. Ce taux de bancarisation que présente le rapport de la Cobac est relativement plus élevé que par le passé. Notamment avant 2011, ce taux oscillait autour de 4,5% au Cameroun, et avait atteint 13,80% au 31 décembre 2011, selon l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit du Cameroun (APECCAM). Un résultat qui avait surpris les membres de Cependant, même si ce taux a accru ces dernières années par rapport aux années précédentes, il reste tout de même très faible par rapport aux autres pays de l’Afrique centrale, où il a déjà atteint les 20%. Selon certaines sources à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), au Gabon par exemple, le taux de bancarisation est déjà de 20,78%. Et pour faire croître ce taux, les banques et microfinances devraient, selon les experts, redonner confiance aux potentiels épargnants. Bien plus, l’Apeccam milite pour le développement des financements spécifiques, tels que, la banque agricole ou encore la banque des PME. «Opérationnelle depuis, cette dernière (BC-PME) quelques mois la BC-PME concoure à faire accroître le taux de bancarisation au Cameroun», indiquent les experts. Le temps des investisseurs - Banques 19 Transfert d’argent L’union fait la force La Société Générale Cameroun et l’établissement de microfinance Express Union viennent de mettre sur pied un partenariat visant à créer un réseau de plus de 700 agences de proximité sur l’étendue du territoire. L a filiale au Cameroun du groupe bancaire français Société générale (SG) et la société de transfert d’argent Express Union viennent de sceller un partenariat, qui permet de mettre en place le plus grand réseau offrant des services financiers dans le pays, avec près de 700 agences, a-t-on appris officiellement. En effet, expliquent les deux partenaires, les 680 agences du leader du transfert d’argent domestique dans le pays, ainsi que les 32 agences bancaires du réseau Société Générale Cameroun serviront désormais «de points de contacts» aux réseau Express Union. clients des deux opérateurs. Ce partenariat permet à la SG Concrètement, apprend-on, ce Cameroun, leader du marché du vaste réseau servira à effectuer crédit bancaire dans le pays, de des opérations de dépôts se rapprocher davantage de sa d’espèces dans les comptes clientèle, mais surtout de domiciliés chez Société Générale densifier son réseau en évitant Cameroun ; ainsi que des retraits les coûts liés à la création de d’argent. Par ailleurs, il est nouvelles agences. La filiale désormais possible d’effectuer locale de la SG pourra également des transferts d’argent à des capter de nouvelles parts de proches directement à partir des marché dans les zones rurales du comptes bancaires domiciliés à la Cameroun, qui sont littéralement SG ; ou encore retirer ou quadrillées par la société de transférer de l’argent par carte transfert d’argent Express Union, bancaire, via les Terminaux de mais où les banques sont Paiement Electronique (TPE) qui quasiment absentes. seront installés sur l’ensemble du 20 Le temps des investisseurs - Banques Quant à la société Express Union, qui s’essaye depuis plusieurs mois dans la microfinance, avec beaucoup moins de succès que dans le transfert d’argent ; elle devrait pouvoir bénéficier du savoirfaire de la Société générale pour s’aguerrir dans cette activité. Toujours à la faveur de ce partenariat, le leader du transfert d’argent domestique, qui est également présent dans d’autres pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest, renforcera indirectement sa propre trésorerie en captant une partie des dépôts de la SG. Transactions financières Place aux cartes à puces Le vocabulaire des transactions monétaires et financières s’est énormément enrichi depuis la venue des nouveaux produits bancaires, fortement prisés par les populations. L a carte bancaire est un moyen moderne, pratique et sûr de régler les achats ou de retirer les espèces en tout lieu et en tout temps de la journée. De plus en plus, ce moyen de transaction tend à gagner du terrain face aux méthodes de transaction traditionnel. Les services des cartes de guichet automatiques, en plus de décongestionner les services de la banque, ont l’avantage de fidéliser la clientèle. Les plafonds de ses produits innovants, ainsi que la typologie des cartes bancaires varient en fonction du statut du compte du client affilié à une banque. Aussi, on pourra distinguer la carte classique, détenu par les clients ordinaires. Encore appelée carte de retrait, elle sert à retirer de l’argent dans les distributeurs de billets d’une banque ou les Guichets Automatiques de Banque (GAB). Elle est aussi utilisée pour les mises à disposition des fonds dans d’autres guichets de la même banque et est liée à un compte courant ou d’épargne. La carte prestige, quant à elle a une ouverture à l’étranger et même sur internet. Ses détenteurs sont les clients justifiant d’un gros compte. tiennent lieu de porte-monnaie électronique et permettent de faire des achats en ligne et dans certains commerces sans avoir besoin de manipuler les espèces. Avec celle-ci, pas forcément besoin d’être titulaire d’un compte bancaire. La carte de crédit, peu utilisée au Cameroun consiste à utiliser avec discernement, dans la limite de la capacité de remboursement du client, une somme d’argent. Elle est liée à un compte bancaire. Outre les cartes bancaires citées, il existe d’autres types bien connus sous d’autres cieux comme la carte internationale de paiement et de retrait. Elle permet à son propriétaire d’être en possession de son salaire hors de son pays et d’effectuer les achats à travers le monde. Les cartes prépayées Le temps des investisseurs - Banques 21 Assurances Allianz Cameroun confirme sa suprématie Selon le classement du magazine Jeune Afrique de meilleures banques africaines 2015, la société Allianz domine le secteur des assurances au Cameroun. C ’est le groupe Allianz Cameroun Assurances qui occupe la première place des compagnies d’assurances camerounaises. Logée à la 79e place au niveau continental, cette compagnie totalise un total des primes de 48 millions de dollars. Il est suivi par Chanas Assurance qui totalise 36 millions de primes et occupe la 90e place au niveau africain. La Saar clôture la liste des Camerounais dans ce classement des assureurs. Logé à la 95e place du classement africain avec un total de crédits de 34 millions de dollars. Pour les placements en bourse, les bourses de l’Afrique Centrale restent moribondes. Notam- ment, avec la BVMAC et la DSX qui ne figurent pas dans les classements des 30 premières opérations en 2014 de Jeune Afrique. Samaritan Insurance Cameroun sous administration provisoire La décision a été prise, le 27 avril, par la Conférence interafricaine des marchés d’assurance. L a Conférence interafricaine des marchés d’assurance (Cima) vient de mettre sous administration provisoire le Samaritan Insurance Cameroun. La décision est tombée le 27 avril 2016 au terme de la 83e session ordinaire de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) de la Cima, réuni à Dakar au Sénégal du 25 au 29 avril. Créée le 10 janvier 2005 par Zacharia Awanga, directeur général jusqu’en janvier 2016, la Samaritan assurance, est sous la direction d’un comité depuis le 1er janvier 2016. Doté d’un chiffre d’affaires réalisé 3,6 milliards F CFA en 2014, l’assureur camerounais attend 22 Le temps des investisseurs - Banques son nouvel administrateur temporaire qui devra être nommé par le Ministre camerounais des Finances (Minfi), après approbation de la Cima. Les griefs retenus contre la société d’assurance sont entre autre, le nonpaiement des sinistres, les retraits intensifs dans les comptes de la société, et la non certification des comptes par le commissaire aux comptes de Samaritan. Dans la même situation, quatre autres sociétés camerounaises sont passées devant la commission. Il s’agit de la Compagnie Professionnelle d’Assurances (CPA), l’Assurances générales du Cameroun (AGC), la Beneficial General Insurance Cameroun et la Société africaine d’assurance et de réassurance vie Cameroun. Au total, cinq sociétés d’assurance basées au Cameroun sur les 20 sociétés africaines convoquées, ont été indexées par le Cima. 8 Bonnes raisons d’investir au Cameroun • Le Cameroun se distingue par sa position stratégique, au carrefour de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale et à l’intersection des zones CEDEAO et CEMAC. • Ses ressources naturelles sont abondantes, la diversité de ses sols et milieux naturels est propice à l’agriculture et le potentiel touristique n’est pas encore exploité. • Sa façade atlantique, son réseau ferroviaire, ses 3 aéroports internationaux et ses 50 000 km de routes favorisent l’intégration du Cameroun au commerce régional et mondial. • Le pays bénéficie d’une connexion à fibre optique en raccordement direct au backbone. • Il a déjà développé un tissu industriel riche et diversifié de PME/PMI pour la sous-traitance et la co-traitance. • La main-d’œuvre camerounaise est jeune et qualifiée grâce à l’un des meilleurs taux de scolarisation d’Afrique subsaharienne. • Le Cameroun offre une stabilité politique exceptionnelle pour la région. • Les autorités camerounaises sont déterminées à mettre l’investissement et l’économie de marché au cœur de son système économique. vision 2035 Cette vision 2035 est le fruit d’un travail collectif, interministériel et fut enrichi par la collaboration de nombreux experts du secteur privé et d’institutions internationales. En 2035, notre pays aura éradiqué la pauvreté, avec moins de 10% des Camerounais vivant sous le seuil de pauvreté, grâce à la mise en place d’une politique audacieuse de redistribution associée à la densification des services publics de santé, d’éducation, de transports. En 2035, la diversification de notre économie nous aura permis de générer une croissance inclusive et créatrice d’emplois, stabilisée entre 5 et 10% par an afin de devenir un pays à revenus moyens. En 2035, le Cameroun fera partie des pays industrialisés et aura transféré et intégré le savoir-faire Notre pays dispose de très nombreux autres atouts nécessaire pour ne plus importer mais produire en local avec 23% au minimum de production manufacturière. En 2035, le Cameroun sera un pays émergent, intégré au commerce et à la finance mondiale. plan d’urgence triennal 2015-2017 La première phase de ce Plan d’Urgence, d’un montant de 925 milliards FCFA sur 3 ans a été lancée en octobre 2015, au moment de l’émission obligataire sur le marché international de 750 milliards FCFA. Ce Plan d’Urgence concerne 248 projets, pour lesquels des études de faisabilité sont en cours. Sept secteurs sont concernés : • L’aménagement urbain, à travers notamment la réhabilitation des routes secondaires de Douala et Yaoundé, la construction de 800 logements sociaux dans les chefs-lieux de régions, à l’exception de Douala et Yaoundé ; • La santé, avec la construction et l’équipement d’Hôpitaux de Référence dans les 8 chefs-lieux de régions non encore pourvues et la réhabilitation / remise à niveau des plateaux techniques des Hôpitaux Généraux de Yaoundé et de Douala ainsi que du CHU de Yaoundé ; • L’agriculture et l’élevage, avec la création d’agropoles, l’aménagement de 120 000 hectares de périmètre hydro-agricole et la construction de grands marchés de ravitaillement en denrées ; • Les transports routiers avec la construction pour chaque région de deux axes routiers majeurs de désenclavement des bassins de production ; • Le volet énergie concerne la construction de lignes de transport d’électricité, notamment EdéaYaoundé et Edéa-Douala, ainsi que le barrage de Bini à Warak; • Le volet de l’eau prévoit la construction des adductions d’eau dans 30 villes secondaires et le forage de 100 puits par région ; • Le dernier volet est celui de la sécurité, avec la construction de Postes de Gendarmerie et de Police à Yaoundé et Douala et de Postes de Sécurité aux frontières. 23 24 Le temps des investisseurs - Banque