ETAT DES LIEUX EN NORD-PAS DE CALAIS
La région recèle une grande diversité de milieux naturels. Selon les scientifiques régionaux, la position
littorale, la géologie hétérogène, le climat tempéré, la richesse des sols et l’histoire expliquent cette
diversité et donc cette grande richesse biologique.
Cependant, malgré des efforts importants, la diversité des espèces et la diversité génétique continuent à
régresser, du fait de l’évolution défavorable des habitats, résultante des pressions humaines exercées et
en particulier du fait de la fragmentation des milieux.
06 07
La diversité génétique des
cultures et des animaux
d’élevage des agrosystèmes
continue de diminuer
(Rapport de l’ONU Perspectives
mondiales de la biodiversité 3)
Selon l’Organisation des Nations Unies, les causes
à l’origine de la dégradation de la biodiversité sont:
la dégradation, fragmentation
et destruction des habitats,
les pollutions,
la surexploitation,
les espèces invasives,
le dérèglement climatique.
En Nord-Pas de Calais, ces causes se conjuguent à
la faiblesse des espaces naturels, la fragmentation
des milieux, les séquelles de l’industrie lourde,
de l’activité minière et des guerres, les pollutions
de diverses natures ainsi que les changements
d’occupation des sols.
Des espèces sur liste rouge
Les données réunies par l’Observatoire Régional de
la Biodiversité (ORB) montrent quelques progrès
(pour les chauves souris par exemple), mais ils ne
compensent pas un recul continu, et aggravé des
espèces. Depuis le début des années 1900 jusqu’à
2005, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie perdaient
environ une espèce végétale par an. Ce rythme
serait aujourd’hui de 1,4 espèce par an environ.
Parmi les espèces animales présentes en région, 3
sont considérées « en danger critique d’extinction »
(un reptile, un amphibien et un oiseau) et 34 (oiseaux
et mammifères) sont classées « en danger » sur les
listes rouges nationale et régionale. Plus du quart
de la flore régionale est considéré comme menacé
(128 espèces) et 10% de ces espèces ont déjà disparu
depuis le début du XXème siècle.
d’une Trame Verte et Bleue (TVB) fonctionnelle apparait
urgente et nécessaire, ainsi que la préservation des
habitats, des espèces et de leur diversité génétique, à
l’échelle des paysages régionaux.
40% de l’économie mondiale
serait directement dépendante
des services rendus
par la nature.
(Rapport The Economics of Ecosystems and Biodiversity 2007)
C’est pourquoi la Stratégie Régionale Biodiversité a
pour objectif de préserver la nature pour qu’elle
puisse continuer à nous protéger et subvenir à nos
besoins sociaux, économiques et biologiques par le
biais des services écosystémiques qu’elle dispense.
C’est l’une des conditions de la « transformation
écologique et sociale régionale » (TESR).
Les 5 objectifs de la stratégie Biodiversité
1. Restaurer les services fournis par les
écosystèmes, grâce à la Trame verte et bleue
2. Accélérer la recolonisation écologique des
milieux pour renforcer les services écosystémiques
3. Soutenir la recherche, la connaissance et la
formation pour construire les conditions de la
« transition écologique »
4. Construire la transition écologique avec les
habitants
5. Construire une gouvernance adaptée avec
l’ensemble des acteurs.
De la stratégie régionale
Trame Verte et Bleue à la Stratégie
Biodiversité du SRADDT
Très tôt, les acteurs régionaux se sont engagés, en
faveur de la biodiversité.
La Région Nord-Pas de Calais a été la première à :
se doter de Parcs naturels régionaux (PNR) avec la
création en 1968 du PNR Scarpe-Escaut,
à introduire dans le Contrat de Projet Etat-Région
et ses politiques environnementales la notion de
« corridors biologiques » déclinant en région la
« Stratégie paneuropéenne pour la diversité biologique
et paysagère »,
à expérimenter dès 1995, les « contrats de corridors
biologiques », ancêtres de la « trame verte et bleue
régionale ».
En 2006, le SRADDT a retenu la Trame Verte et Bleue
(TVB) parmi les 6 enjeux majeurs et a identifié dans ce
cadre des « espaces à enjeux » :
des « cœurs de nature » à protéger, abritant
la majorité de la diversité biologique. Ce sont
essentiellement les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt
Ecologique, Floristique et Faunistique), les sites Natura
2000 et les sites protégés ;
des « espaces naturels relais » à conforter,
renforcer ou restaurer (cours d’eau et autres zones
humides, boisements, prairies, coteaux, terrils…) qui
peuvent participer aux continuités écologiques ;
des « espaces à renaturer » caractérisés par une
grande rareté de milieux naturels et par l’absence ou la
rareté de corridors écologiques.
Aujourd’hui, la stratégie biodiversité du SRADDT
(articulée avec le SRCE-TVB), est de fixer un nouvel
horizon de l’action régionale et, en conformité avec
la stratégie nationale de la biodiversité, de renforcer
la visibilité de la stratégie régionale selon les
recommandations de l’Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN).
ZOOM
sur la Trame Verte et Bleue
régionale
Après une phase expérimentale liée à la mise
en place de contrats de corridors biologiques
dans les années 1990, la TVB régionale a
permis de donner une dimension nouvelle à
la préservation de la biodiversité en s’inté-
ressant à la fois aux cœurs de nature, aux
liaisons écologiques et à la qualification
de la matrice paysagère. Elle a aussi per-
mis d’élargir les moyens d’intervention sur
le territoire : actions de connaissances et
de gestion, intégration de la TVB dans les
documents de planification (SCOT, PLU…),
accompagnement à la déclinaison locale de
la TVB régionale, aides au boisement, appels
à projets… À ce jour, quasiment tous les ter-
ritoires de projet ont décliné à leur échelle
la trame verte et bleue régionale, avec un
comité de pilotage et de suivi.
Figure 1 - Statut de menace de la flore du Nord-Pas-de-Calais, comparaison de la situation en 2005 et 2010 (Source : ORB/CBNBl