Diplôme d’Etudes Spécialisées en Gestion de l’Environnement
Université Libre de Bruxelles
Impacts sur l’entomofaune indigène d’une
coccinelle exotique utilisée en lutte biologique
Directeur : Prof. J.-C. VERHAEGHE
Co-directeur : Prof. J.-C. GREGOIRE
Travail de Fin d’Etudes présenté par
LOUIS HAUTIER
en vue de l’obtention du grade académique de
Diplômé d’Etudes Spécialisées en Gestion de
l’Environnement
Année Académique : 2002-2003
Diplôme d’Etudes Spécialisées en Gestion de l’Environnement
Université Libre de Bruxelles
Impacts sur l’entomofaune indigène d’une
coccinelle exotique utilisée en lutte biologique
Directeur : Prof. J.-C. VERHAEGHE
Co-directeur : Prof. J.-C. GREGOIRE
Travail de Fin d’Etudes présenté par
LOUIS HAUTIER
en vue de l’obtention du grade académique de
Diplômé d’Etudes Spécialisées en Gestion de
l’Environnement
Année Académique : 2002-2003
« Lorsque nous arrivâmes dans l'île de Mascareigne,
il n'y avait ni rats, ni souris, ni serpent, ni couleuvre, ni
crapauds, ni aucun autre animal venimeux ni incommode
d'ailleurs. Mais depuis quelques années par l'accident
d'une chaloupe qui échoua à la côte et dans laquelle il
devait apparemment y avoir des rats, cette vermine a
tellement multiplié dans l'île qu'on la prend pour un fléau
que Dieu y a envoyé par le désordre qu'elle cause aux
plantations. Les habitants n'ont point d'autre moyen de s'en
garantir que de dresser des chiens qui vont à la chasse des
rats et qui en détruisent quantité.» (François Martin, 1665 in
Breton et al., 1997).
Remerciements
Ce sujet de travail de fin d’études m’a été présenté conjointement, un beau jour de décembre, par
Etienne Branquart (DGRNE), Jean-Claude Grégoire (ULB) et Jean-Pierre Jansen (CRAGx). Je les
remercie profondément tous les trois de m’avoir confié ce sujet de recherche passionnant :
- Jean-Pierre pour m’avoir permis de réaliser ce travail au Centre de Recherches
Agronomiques de Gembloux et pour ton assistance lors de la réalisation des
expérimentations ;
- Jean-Claude pour ton aide, ton enthousiasme, tes encouragements tout au long de ce travail,
mais également pour la relecture attentive de mon manuscrit et tes corrections pertinentes et
commentées ;
- Etienne pour tes conseils et remarques précieuses sur mon protocole ainsi que sur les
élevages de coccinelles.
Je remercie également l’équipe du CRAGx de m’avoir accueilli et plus particulièrement Anne-Michelle,
Josseline et Charly pour leur aide dans les élevages et lors de la préparation des expérimentations.
De même, je remercie M. Jean-Claude Verhaeghe pour la relecture de mon manuscrit et ses
remarques tout au long de ce TFE, Jean-François Godeau pour la critique de mon expérimental, Nico
pour le prêt de ton matériel photographique qui m’a permis de réaliser de superbes clichés
d’Harmonia et Gilles pour nos conversations sur les petites bêtes à bon Dieu.
Et merci à Catherine pour m’avoir supporté durant ce second mémoire.
Hautier L. 2003. Impacts sur l’entomofaune indigène d’une coccinelle exotique utilisée en lutte
biologique. TFE. Université Libre de Bruxelles, IGEAT.
Résumé
La lutte biologique est souvent présentée comme une méthode de lutte naturelle, « écologique » et
sans danger. Pourtant, ce type de lutte, par l’introduction d’espèces exotiques, peut être à l’origine
d’invasions biologiques. Ces invasions peuvent générer des impacts négatifs sur l’environnement et
sur la biodiversité. Dans le pire des cas, elles mènent à des extinctions d’espèces. Pour éviter ces
dommages souvent irréversibles et respecter les conventions internationales de Berne et de Rio, des
méthodes d’évaluation des risques ainsi qu’un cadre législatif doivent être mis activement en place.
Actuellement ce n’est pas le cas dans la majorité des pays de l’Union Européenne.
Dans ce contexte de vide juridique, une coccinelle asiatique - Harmonia axyridis Pallas - a été
introduite à des fins de lutte biologique en Belgique et dans d’autres pays européens. Rapidement,
cette espèce polyphage exotique s’est propagée dans différents biotopes de notre pays avec des
conséquences difficilement prévisibles sur l’entomofaune indigène. Les observations réalisées dans
ce travail indiquent qu’H. axyridis peut, sans difficulté, s’attaquer à la coccinelle indigène Adalia
bipunctata L. En effet, en boîte de Petri et en l'absence de ressources alimentaires, les larves L4 d’H.
axyridis présentent un comportement agressif vis-à-vis d’A. bipunctata. Ce comportement se traduit
dans 77% des cas par une attaque par un aboutissant dans 93 % des cas à de la prédation taux de
prédation de 93%. Après 30 minutes, la mortalité des trois premiers stades larvaires d’A. bipunctata
dépasse les 80 % en présence d’H. axyridis. Et après 24 heures, la mortalité atteint les 100% pour
tous les stades d’A. bipunctata. De plus, des expériences en conditions semi-naturelles confirment ces
observations. Ainsi, l’ajout de 5 larves d’H. axyridis dans un système contenant des pucerons et 5
larves d’A. bipunctata conduit, après deux semaines, à la mort de toutes les larves d’A. bipunctata,
attribuable à de la prédation intraguilde, tandis que dans des témoins excluant H. axyridis une
mortalité beaucoup plus faible est enregistrée. Ces résultats démontrent que, dans des conditions de
ressources alimentaires limitantes, H. axyridis peut infliger à A. bipunctata une mortalité importante.
Mots clés : Harmonia axyridis, Adalia bipunctata, lutte biologique, législation, invasion biologique,
prédation intraguilde.
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