
Professeur J. GAZON - SEII - ULg - Economie Internationale I
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Romains, puis plus tard, l'Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, et la Grande-
Bretagne) étaient de grandes puissances commerciales. Aujourd'hui, le degré
d'ouverture des principaux pays industrialisés n'est pas plus élevé qu'au début
du siècle.1 La période antérieure à 1914 était déjà caractérisée par la liberté de
commerce et l'absence de contrôle des changes. Cependant, depuis la fin de la
seconde guerre mondiale, l'augmentation de la part du commerce international
dans la production et la consommation mondiales est continue. Le commerce
international et les flux financiers qui l'accompagnent n'ont jamais eu autant
d'influence sur la santé économique et le niveau de vie d'une nation.
Le mouvement d’extraversion des économies qui rend les nations plus
dépendantes de l'extérieur, à la fois pour l'écoulement des produits (contrainte
de débouchés), l'obtention de biens indispensables (contrainte
d'approvisionnement), et le choix des techniques de production, s'est accéléré
depuis les années soixante en particulier sous l'effet du développement des
investissements internationaux, de la délocalisation de la production, et des
firmes transnationales. La révolution actuelle de l'informatique et des
télécommunications accentue encore davantage ce processus en réduisant
considérablement l'espace-temps. Le tissu des relations entre nations, qu'elles
soient commerciales, industrielles, technologiques, financières, monétaires, ou
culturelles, s'étend à l'échelle du monde.2 La montée des interdépendances
figure clairement parmi les évolutions fondamentales de cette fin de siècle,
permettant d’expliquer la perte d’efficacité des politiques de régulation
nationale. Les tentatives actuelles pour s'abriter derrière des "lignes Maginot
économiques" ont toutes les chances d'être vaines, voire néfastes à long terme.
1L’ANALYSE ECONOMIQUE INTERNATIONALE
La théorie de l’économie internationale traite des relations économiques entre
les nations. Conformément à une tradition bien établie, ces relations sont
analysées au travers des flux réels et monétaires. D’une part, le commerce
international porte sur les échanges commerciaux de marchandises et de
services. D’autre part, les relations financières internationales concernent les
mouvements de titres et de devises, la formation des taux de change, et les
relations entre les soldes de la balance des paiements, les agrégats et les taux de
change.