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lier : premiers troubles, stabilisation de l’état,
apparition d’un nouveau trouble, nouvelle stabi-
lisation, et ainsi de suite.
L’examen clinique peut retrouver des séquelles
vasculaires telles qu’une hémiparésie, un déficit
sensitif ou moteur d’une partie du corps, d’une
partie du visage. Une amputation du champ vi-
suel est aussi possible, comme l’est également un
syndrome pseudobulbaire. C’est alors l’imagerie
médicale qui permet de trancher : l’IRM ou le
scanner peuvent mettre en évidence des sé-
quelles d’infarctus cérébraux, d’hématomes, de
lacunes.
Le traitement de la démence vasculaire est essen-
tiellement préventif, il convient donc de retrouver
la cause de l’atteinte cérébrale pour la combattre,
mieux pour en prévenir les complications.
Ainsi, l’ECG et l’échographie détectent une ma-
ladie cardiaque qui a pu, jusqu’alors, passer in-
aperçue. Le holter ECG décèle des troubles du
rythme intermittents. Le Doppler renseigne sur
la circulation extracrânienne responsable de pa-
thologies intracrâniennes. Toute image suspecte
doit être précisée par une angiographie. Le trai-
tement étiologique sera instauré en fonction de
la pathologie retrouvée.
La prévention d’infarctus cérébraux conduit à la
prescription d’anticoagulants de même que
l’existence de signes d’une embolie d’origine car-
diaque ou de troubles du rythme. La prescription
établie, une surveillance attentive par l’équipe
médicale et par l’entourage est constante du
fait de l’existence de la démence, c’est pourquoi
les antiagrégants plaquettaires, voire l’aspirine,
plus simple d’utilisation, seront parfois préférés.
Lorsque le trouble du comportement est trop im-
portant, la prescription de neuroleptiques s’avère
souvent indispensable. Les psychotropes et les
Professions Santé Infirmier Infirmière - No46 - mai 2003
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Neurologie
Communication pratique
Pour commencer une communication, il convient
de créer un climat, une atmosphère, en un mot
de prendre son temps. Ensuite, il faut mettre en
confiance le patient qui est dans un lieu inconnu,
et essayer de capter son attention, son regard.
Lorsque la communication débute, ne jamais lui
demander ce qu’il ne peut faire : c’est inutilement
anxiogène pour tout le monde.
En parlant, il faut accompagner les paroles de
gestes, d’effleurements, de touchers qui appuie-
ront le sens des mots et aideront à les faire passer.
Lorsque la tension monte, qu’une agressivité ou
un hyperactivisme apparaissent, il faut solliciter la
mémoire ancienne, qui est intacte.
Enfin, il est essentiel de toujours essayer de com-
prendre ce qui se cache derrière une attitude ou
un changement de comportement.
Avec ces quelques précautions, la communication
avec le patient dément ne sera jamais coupée.
Toujours possible, elle aura alors un rôle théra-
peutique valorisant le malade à ses propres yeux
et à ceux des siens, et facilitant même le travail
des soignants.
Migraines et céphalées
La migraine est une céphalée évoluant par crises
récurrentes et dont il existe deux variétés princi-
pales : la migraine sans aura (MSA) et la migraine
avec aura (MA), dans laquelle la céphalée est pré-
cédée ou accompagnée de symptômes neurolo-
giques transitoires. Il s’agit d’une affection multi-
factorielle résultant d’interactions entre facteurs
génétiques et facteurs environnementaux. La
composante génétique est plus importante dans
la MA que dans la MSA.
On estime à 5 millions le nombre de migraineux
en France. Environ 10 % d’entre eux ne se soi-
gnent pas du tout, et 50 % se soignent seuls, par
automédication. Les autres passent de médecin
en médecin, parce qu’ils se sentent à chaque fois
mal écoutés ou mal compris.
Des traitements permettent de “gérer“ la majo-
rité des migraineux, mais la prise en charge n’est
pas toujours facile, la stratégie devant être adap-
tée à la fréquence et aux facteurs déclenchants
des crises.
Pour être caractérisée MSA, cinq crises de cépha-
lées durant de 4 à 72 heures (sans traitement) doi-
vent être constatées. Le début est volontiers mati-
nal, voire nocturne. La douleur est pulsatile,
unilatérale, aggravée par les mouvements. Des
nausées et/ou des vomissements sont constatés ,de
même qu’une photophobie et une phonophobie.
Pour les MA, les symptômes sont totalement ré-
versibles, leur durée n’excède pas 60 minutes et
une céphalée doit suivre, être contemporaine, voire
précéder l’aura. Chez le migraineux âgé, l’aura
peut apparaître de façon isolée, c’est-à-dire sans
céphalées. Les divers signes associés sont ophtal-
miques, une paresthésie et/ou un engourdissement
unilatéral, une faiblesse/paralysie partielle unilaté-
rale, une aphasie ou des difficultés de parole in-
classables, un malaise, des vertiges, etc.
Quant à la migraine hémiplégique familiale
(MHF), elle est la seule variété monogénique,
autosomique dominante de MA.