seule spécie la formation des sépales, la combinaison A/B contrôle l’identité
des pétales, la combinaison B/C contrôle l’identité des étamines, et la fonction
C seule spécie la formation des carpelles (Figure 1). En outre, les gènes de
fonctions A et C ne peuvent être exprimés au sein d’un même cycle, car ils
possèdent une action antagoniste les uns envers les autres. La mutation d’un
gène d’identité des organes oraux entraîne une conversion homéotique, à sa-
voir le développement d’un organe à une place normalement occupée par un
autre type d’organe. Par exemple, la mutation d’un gène de classe B entraîne
l’apparition de sépales au lieu de pétales et de carpelles en lieu et place des éta-
mines. Selon l’équipe de Busi (3), ces gènes homéotiques pourraient également
intervenir lors du développement du fruit, qui fait suite à la oraison (le fruit
résulte de la croissance de l’ovaire après pollinisation). Les programmes déve-
loppementaux des fruits et graines constitueraient en fait une continuité du
programme oral, dépendant d’une pollinisation et fertilisation ecaces.
2. Gène, mutant Quelques notions de base en génétique
On peut dénir un gène simplement de la manière suivante : «portion
d’ADN exerçant une fonction -au sein d’un organisme vivant-, généralement
par le biais d’une protéine». L’ADN est constitué d’une suite de petites sous-
unités appelées désoxyribonucléotides (ou plus simplement nucléotides), qui
peuvent être de 4 types, en fonction de leur base azotée, à savoir : adénine (A),
cytosine (C), thymine (T) ou guanine (G). Une suite de trois nucléotides est ap-
pelée codon, et c’est la succession de ces diérents codons qui constitue la
base de l’information contenue dans un gène.
Lorsqu’un gène est exprimé (qu’il exerce sa fonction), sa séquence de nu-
cléotides est d’abord transcrite en une molécule intermédiaire similaire (l’ARN),
et nalement traduite en une protéine. À chaque codon sera attribué un acide
aminé correspondant, dont la succession déterminera la protéine produite.
Cette protéine jouera ensuite son rôle au sein (ou à l’extérieur) des cellules ; il
peut s’agir d’un rôle structurel, ou la protéine peut également contrôler cer-
taines étapes du métabolisme ou du développement.
Des mutations géniques sont des changements dans la séquence nucléo-
tidique d’un gène, ce qui peut altérer ou même empêcher sa fonction. Il ré-
sulte de ces mutations que plusieurs variantes -ou allèles- peuvent exister
pour un même gène. Chaque organisme comprend classiquement deux co-
pies (et donc, deux allèles) du même gène. S’il comprend deux versions iden-
tiques, l’individu sera dit homozygote ; s’il en comprend deux diérentes (un
allèle «sauvage» et un autre «muté»), il sera dit hétérozygote. Le prol en al-
lèles d’un organisme (pour un ou plusieurs gènes) forme ce que l’on appelle
son génotype. Celui-ci déterminera, en interaction avec l’environnement, son
phénotype, qui est l’ensemble de ses traits observables (couleur, forme, capa-
cité à synthétiser ou non certains composés).