Séquence 1 / L’autobiographie et la guerre Texte 3 Louis-F. Céline, Voyage au bout de la nuit L’auteur / l’époque : Le roman Voyage au bout de la nuit paraît en 1932 et connaît un grand succès. La cible de la dénonciation est ici la guerre, l’armée, le chef… après s’être engagé comme volontaire et découvre l’horreur de la tuerie et la guerre interne que la hiérarchie militaire livre contre les sans-grade qu’elle envoie à la mort… Plan et analyse I) Le discours polémique - Prise de conscience : 7 occurrences de « je » suivi 6x d’un verbe d’opinion « j’en étais assuré » souvent suivi d’adverbes modalisateurs : « décidément, je le concevais » - Le discours : modalité exclamative « ce colonel c’était donc un monstre ! » Voir comparaison péjorative avec le chien qui pressentirait mieux la mort que le colonel… ironie pathétique : « nous étions jolis ! » Après la longue phrase descriptive où culmine sa rage. Présence de questions oratoires portant sur la nature de l’homme, le héros ne peut s’identifier à ces « fous héroïques » - Impuissance l’ « antihéros » : opposition singulier/pluriel ⇒ « je » / « fous héroïques » tout au long du texte. Dans l’exclamation « nous étions jolis » il se retrouve dans cette masse chaotique pour y dénoncer la folie meurtrière qui l’habite. II) Visée polémique du discours - Dénonciation : violence dans les propos : « monstre », « imbécillité infernale », « pire qu’un chien »… oxymore : « Une croisade apocalyptique » ⇒ non-sens. Hyperbole : pluriels et gradation 2 millions de fous héroïques. Comparaison avec le chien : humanité impossible ⇒ ils aiment leur bestialité. - Anti héroïsme : Longue phrase l.11 à l.15 ⇒ asyndète (abs de liens) montre la vision chaotique du narrateur ⇒ aucune organisation, aucune logique « avec casque, sans casque. » Participe présent subjectivé : « hurlant », « volant » ⇒ chaos syntaxique et lexical loin de tout héroïsme - Finalité de la guerre : « pour y tout détruire » avec une gradation : « Allemagne, France et continents » il s’agit d’un monde « apocalyptique » qui abolit « tout ce qui respire » Conclusion Dans ce passage, Bardamu prend conscience qu’il a été et qu’il s’est abusé : la vérité e la guerre est sans rapport avec le discours de propagande incitant à se battre pour devenir des héros au service de ma cause du bien. La guerre est présentée dans toute son absurdité. Elle n’est que bruits, mouvements désordonnés et vaste empire de destruction, révélant les défauts de la nature humaine. D’autres avant lui comme voltaire on fait de leur œuvre un apologue démythifiant la guerre : Candide ne présente t il pas un héros éberlué devant ce que Voltaire appelle « une boucherie héroïque » ?