Théâtre • Musique • Danse Rencontres d’auteurs www.lesfrancophonies.com • 05 55 10 90 10 DOSSIER DE PRESSE En parcourant notre programme, vous allez rencontrer un ensemble de pictogrammes signalant certains spectacles comme accessibles aux personnes aveugles, malvoyantes, sourdes ou malentendantes. Spectacle accessible aux personnes aveugles ou malvoyantes Documents en gros caractères disponibles Spectacle de type « lecture » : prédominance du texte sur la scénographie Spectacle accessible aux personnes sourdes ou malentendantes Spectacle visuel Spectacle joué ou traduit en Langue des signes française 5 DU JEUDI 26 SEPTEMBRE AU SAMEDI 05 OCTOBRE 2013 DOSSIER DE PRESSE Contacts presse : Patricia Lopez tél. 06 11 36 16 03 [email protected] Cécile Morel tél. 06 82 31 70 90 [email protected] www.lesfrancophonies.com Au 23 juillet 2013 -sous réserve de modifications 5 Écrire ses rêves sur la peau du théâtre Malgré la grande variabilité des politiques que notre pays déploie dans le domaine de la langue, de la politique étrangère et de la culture, qui modifient régulièrement l’horizon de la francophonie, les Francophonies ont gardé le cap : travailler au plus près des artistes là où ils sont, dans le respect des formes d’expression qui sont les leurs ; faire souvent le pari de la jeunesse (non pour faire partie d’une modernité parfois discutable mais parce que les « apprentis » nous en disent souvent plus) ; faire entendre toutes les langues qui voisinent sur scène avec le français ; rassembler des projets venus des quatre coins du monde et organiser les conditions d’un dialogue à Limoges, le temps du festival. Depuis trente ans, les Francophonies partent à la rencontre de talents naissants situés loin de nos frontières, contribuent à élaborer leurs projets, et se font chambre d’écho de leurs créations. Grâce à ce travail initial, le relais peut être pris en France et sur le territoire européen. Nous sommes heureux, cette année en particulier, qu’une pléiade d’artistes découverts par les Francophonies soit programmée par le Festival d’Avignon. Pour marquer et honorer cette 30ème édition, nous avons choisi de faire la part belle à l’écriture, aux auteurs, à la création littéraire : née de l’affection particulière de Pierre Debauche pour les écritures antillaises et africaines, nourrie des talents accueillis en résidence à la Maison des Auteurs, parcourue par la vigueur du renouveau des formes et des langages, l’histoire de notre festival doit tout aux écrivains. Ils seront donc au cœur de cette édition, nous leur en avons réservé la meilleure part : commandes d’écriture passée par Philippe Delaigue (à Julien Bissila, Gustave Akakpo, José Pliya, Sylvie Dyclo-Pomos, Penda Diouf), cartes blanches à des collectifs d’auteurs (Les Auteurs passent à l’acte !), célébration de quelques grands anciens (Duras, Césaire, Cossery), accueil de grandes voix (Mouawad, Cixous) comme de jeunes plumes (Tarnagda, Bissila) : toute la programmation 2013 est nourrie de leurs œuvres et de leurs prises de position esthétiques ou politiques. Même Marivaux joue sa carte, remis en vie par de jeunes Haïtiens qui le considèrent comme leur contemporain. Nous serons attentifs, en effet, à ce qui se passe en Haïti, deux ans après le séisme, mais nous préférons dire « deux siècles après l’indépendance » : quelle histoire, quelle société a continué de se tramer à travers le temps ? Quel rôle jouent les artistes dans l’édification au quotidien d’un art de la résistance ? Jean-René Lemoine, Yanick Lahens, Guy Régis Junior nous diront le temps qu’il fait là-bas, comment on vit et pas seulement comment on meurt. On les suivra à travers le Focus Haïti. Nous sommes heureux de poursuivre la route avec le Théâtre du Soleil : après les jeunes Afghans, nous accueillons la création intégrale de la version cambodgienne de L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, aboutissement de la longue route qu’Ariane Mnouchkine, Delphine Cottu et Georges Bigot ont partagée, à la rencontre des jeunes circassiens de l’école PHARE. Partager le temps, l’expérience, la passion du théâtre : telle est la belle mission que s’est donnée le théâtre du Soleil et qui constitue un maillon essentiel de la francophonie des artistes. Et c’est pourquoi nous marquerons aussi notre anniversaire en réservant une matinée (Rêves de théâtre) pour faire se rencontrer tous les jeunes acteurs, compagnies, écoles qui vont traverser le festival : pourquoi et comment devient-on comédien, dans ces différentes sociétés où parfois la liberté de parole et de pensée est bafouée ? Et en France, dans une société qui bute sur son avenir, pourquoi faire du théâtre ? Qu’ont-ils en commun, tous ces jeunes gens, à travers leur désir de scène ? Marcel Bozonnet fera le lien, lui qui a le cœur ouvert à tous les horizons, en particulier au territoire africain. Il fera vibrer les jeunes écritures de L’Imparfait du Présent avec l’École du TNB et redonnera son Chocolat clown nègre. La danse ouvrira le bal avec Heddy Maalem, bientôt rejoint par Radhouane El Meddeb. Et s’il est deux hommes qui travaillent l’écriture du corps et son graphisme dans l’espace, ce sont bien ces deux-là, à l’affût de l'Étranger, de l’Autre qui circule dans nos veines. Côte à côte, on le lira dans ces pages, se tiennent des noms qui ont fait la littérature de langue française, qu’elle soit théâtrale, romanesque, poétique, et ceux de jeunes voix qui se lancent sur les scènes. Le festival est une sorte de construction éphémère, élaborée par la langue, et donc fragile et fugace, mais qui propose un monde aussi réel, aussi puissant que celui de nos rêves et qui survivra, nous en faisons le pari, à celui élaboré par les fausses évidences dictées par la crise économique. Marie-Agnès Sevestre SOMMAIRE SPECTACLE D’OUVERTURE THÉÂTRE • L'Ouverture du champ, création chorégraphique de Heddy Maalem.........................Création............... page 6 • Seuls, texte, mise en scène et jeu Wajdi Mouawad.........................................................................page 8 • Cahier d'histoires #3, mise en scène Philippe Delaigue........................................Création................page 10 • L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, (1ère et 2ème époque), mise en scène Georges Bigot et Delphine Cottu............................Re-création...........page 13 • Les Auteurs passent à l'Acte !.................................................................................................page 16 • L'Homme atlantique (et La Maladie de la mort), mise en scène Christian Lapointe.....Première en France...page 19 • Le Jeu de l'amour et du hasard, mise en scène Jean-René Lemoine........................Création................page 21 • Chocolat, clown nègre, mise en scène Marcel Bozonnet.................................................................page 23 • Et si je les tuais tous Madame ?, texte et mise en scène Aristide Tarnagda...........................................page 25 • Crabe rouge, texte et mise en scène Julien Mabiala Bissila.....................................Création................page 27 • Cahier d'un retour au pays natal, mise en scène et interprétation Jacques Martial................................page 29 • Nié qui tamola, mise en scène Nicolas Chapoulier.....................................................................................page 31 DANSE • Sous leurs pieds, le paradis, chorégraphie Radhouane El Meddeb et Thomas Lebrun.............................page 33 • Éloge du puissant royaume, chorégraphie Heddy Maalem..............................................................page 35 MUSIQUE • Arno.................................................................................................................................page 37 • Les Hay Babies....................................................................................................................page 39 • Tomassenko.......................................................................................................................page 40 • Fanfare Eyo'nlé...................................................................................................................page 41 • D'Harmo..................................................................................................Première en France...page 42 RENCONTRES DÉBATS • Mémoires d'un continent : l'Afrique au festival des Francophonies...............................................page 43 • Rêves de théâtre.................................................................................................................page 44 • Haïti et ses artistes : l'aventure ambiguë.................................................................................page 44 • Haïti : Café des Droits de l'Homme..........................................................................................page 45 MAISON DES AUTEURS • L’Imparfait du Présent..........................................................................................................page 46 • Le Bar des auteurs...............................................................................................................page 49 • Les Prix littéraires................................................................................................................page 52 • Une Vie dans la journée d'Albert Cossery .................................................................................page 54 • Les auteurs en résidence.......................................................................................................page 55 • Le Coq de mon père, une enfance haïtienne (rencontre avec les auteurs)........................................page 57 PRATIQUE • Librairie du Festival................................................................................................................page 57 • Partenaires du Festival............................................................................................................page 58 • l’équipe du Festival...............................................................................................................page 59 • Le Bureau de l’association.......................................................................................................page 59 • Informations pratiques (tarifs et réservations)................................................................................page 60 • Le Festival en région...............................................................................................................page 62 • Le Festival en un coup d'œil.....................................................................................................page 63 erture Spectacle d’ouv bre m te p jeudi 26 se L'OUVERTURE DU CHAMP un événement dansé dans la rue DANSE CRÉATION france Limoges Spectacle déambulatoire départ de l'avenue du Général de Gaulle Jeu. 26/09 à 18h Photo Christophe Péan Chorégraphie Heddy Maalem avec une cinquantaine de danseurs amateurs En collaboration avec l'équipe technique du festival et les Services techniques de la Ville de Limoges. Carte blanche pour une création chorégraphique à Heddy Maalem C'est avec « L'Ouverture du champ » que débutera le festival des Francophonies de Limoges. De nombreux amateurs forment déjà un groupe de danseurs résolus. Il y aura un bal, un camion diffusera des rythmes de salsa qui entraîneront public et danseurs vers les extérieurs de la Cathédrale où nous montrerons le résultat d'un travail déjà bien entamé que nous poursuivons avec énergie. J'ai choisi d'appeler cet événement « L'Ouverture du champ », en pensant d'abord au festival lui-même, à cette importante manifestation qui réunit chaque année des artistes de toute la Francophonie. De mon point de vue, ce festival situé en plein cœur de notre pays constitue une chance unique pour l'ouverture des esprits, des coeurs et des horizons. C'est aussi une vraie dynamique pour la ville de Limoges et pour ses habitants. Marie-Agnès Sevestre la directrice et toute l'équipe des Francophonies ont à cœur depuis plusieurs années d'associer la population à l'événement d'ouverture et de le faire en dansant. Ceux qui répondent à cette invite sont chaque année nombreux et enthousiastes, ils sont danseurs amateurs ou bien tout simplement des personnes qui ont envie de s'impliquer physiquement, énergiquement et joyeusement pour donner naissance à ce qui est d'abord « leur » festival. Un événement artistique majeur qui témoigne de la vivacité de la ville, de son esprit ouvert et de son désir de se mêler au monde. Pour un chorégraphe, la mise en mouvement d'un grand nombre de personnes est une aventure différente, un défi à relever. Il s'agit d'accorder, rassurer, assembler, animer, mettre en jeu, rendre possible le désir d'être en vie ensemble en dansant. On ouvre des portes, on le fait avec tact pour livrer le passage. On essaie de faire comprendre ce qu'est vraiment la danse, un oubli de soi pour un élan vers l'autre. Voilà la grande manœuvre dans laquelle nous sommes engagés. C'est sans doute pour beaucoup d'entre nous et plus profondément qu'il n'y paraît, l'occasion d'une ouverture des possibles. Le festival des Francophonies dit et interroge la place de la France dans le monde, il articule certains comment et beaucoup de pourquoi, questionne l'avenir, élargit la vision, lie notre langue au monde et délie les esprits… Dans quelques mois, le groupe des danseurs et moi même serons prêts à en lancer le mouvement. Heddy Maalem 6 Photo Fatima Rojas Heddy Maalem Heddy Maalem est né en Algérie, à Batna, au cœur des Aurès, d’un père algérien et d’une mère française. Fils de deux terres, Heddy Maalem préfère se dire fils de la Méditerranée, cette mer qui tente de combler la béance entre deux peuples. Après avoir longuement pratiqué la boxe puis l’aïkido, recherché son propre mouvement, il rencontre la danse qui lui apparaît alors comme une évidence inattendue. Peu à peu, le style se forme, d’un mouvement qui part du ventre ou du sol, pour percuter l’espace ou le partenaire, sans lyrisme mais non sans esthétisme, un style épuré mais physique. En 1989, il fonde sa compagnie et crée Transport phenomena (1991), Corridors (1992), Trois Vues sur la douce paresse (1994). Heddy Maalem travaille le corps comme un poète travaille la langue, pour sa matière. Ses chorégraphies, à l’écriture précise et épurée, s’attachent à la clarté, à la lisibilité. En 1997, il écrit Un Petit Moment de faiblesse, solo remarqué qui devient le prologue de la pièce Le Beau Milieu créé au Festival d’Avignon dans le cadre du « Vif du Sujet ». K.O Debout, pièce pour 7 interprètes créée en 1999 à la Maison de la Culture d’Amiens, approfondit sa recherche d'un mouvement en contrepoint « d'un monde brouillé d'images et de bruits ». En 2000 Benoît Dervaux, réalisateur de documentaires et cadreur des frères Dardenne, est séduit par le spectacle Black Spring dans lequel Heddy Maalem réunit des danseurs d’origine africaine. De cette rencontre naît une collaboration artistique entre les deux hommes avec en 2001 Petite Logique des forces, trois soli créés au Festival Danse à Aix, en 2002 L’Ordre de la bataille pour 7 interprètes venus des pays du Sud, puis en 2004 Le Sacre du Printemps pour 14 interprètes africains. Ce dernier opus, créé au festival des Francophonies, tourne pendant sept saisons successives dans le monde entier. Habité par un besoin d’alternance entre pièces magistrales et petites pièces, Heddy Maalem écrit en 2006 une série de soli et de pièces courtes qui forment Le Principe de solitude et crée Un Champ de forces, une pièce pour 12 interprètes (Limoges 2007). L’année 2009 est marquée par les projets internationaux avec l’adaptation du Sacre du Printemps pour 20 danseurs de la Sichuan Modern Dance Company en Chine et la création de From the new world, commande de la ville de Burlington (Vermont, Etats-Unis), à l’occasion du Quadricentenaire de Samuel de Champlain. En mars 2010, il crée Mais le diable marche à nos côtés à La Filature, Scène Nationale - Mulhouse pour 8 interprètes venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour lequel il a reçu l’aide à l’écriture Beaumarchais décernée par la SACD. Le chorégraphe se voit confier par le Ministère de la culture et de la communication une mission en Martinique dans le cadre de 2011 l'année des Outre-Mer, suite à laquelle il réalise Je suis les rivières, pièce pour 25 jeunes danseurs créée lors de la Biennale Fort de Danse Caraïbes 2012. En octobre 2012, à l’invitation du Ministère de la Culture colombien et de l’Ambassade de France en Colombie, il crée Danzas de amor y de guerra dans laquelle sont incluses des formes courtes conçues à quatre mains avec le chorégraphe Rafaël Palacios. En 2013, il est invité par le festival des Francophonies à réaliser une carte blanche pour l’ouverture du festival, avec une soixantaine de danseurs amateurs. Ce sera « L’Ouverture du champ ». Dans le cadre du festival, il présente également Eloge du puissant royaume, pièce pour 5 danseurs, créée en avril 2013 à l'Atelier de Paris-Carolyn Carlson, dans le cadre de la Biennale du Val de Marne. www.heddymaalem.com/ Production Les Francophonies en Limousin avec la compagnie Heddy Maalem. En collaboration avec Les Amis de Sarah, Wontanara, ARCM l'Orientalys, Prise de step, Multifa7, Association Etre1main, Amel, Evidanse, EnDanse, Foyer Céline Lebret, Solid'Air, Tango à vivre, les Clubs de loisirs de la Ville de Limoges et de nombreux danseurs individuels. Avec le soutien de Centres Culturels Municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse, le Théâtre de l'Union/CDN du Limousin, l’Opéra Théâtre, la Ville de Limoges, l’Université de Limoges. Remerciements : Police municipale de Limoges. 7 SEULS THÉÂTRE canada/québec - france Limoges Opéra Théâtre Jeu. 26/09 à 21h Sam. 28/09 à 16h Rencontre : Une heure avec Wajdi Mouawad, ven.27/09 à 18h30, Côté Jardin Photo Thibaut Baron Texte, mise en scène et jeu Wajdi Mouawad [Editions Léméac, 2008] Dramaturgie, écriture de thèse Charlotte Farcet Conseiller artistique François Ismert Assistance à la mise en scène Irène Afker Scénographie Emmanuel Clolus Éclairage Éric Champoux Costumes Isabelle Larivière Réalisation sonore Michel Maurer Musique originale Michael Jon Fink Réalisation vidéo Dominique Daviet Suivi artistique en tournée Alain Roy Compagnies Au Carré de L’Hypoténuse / Abé Carré Cé Carré Durée : 2h Harwan, un étudiant montréalais d’une trentaine d’années sur le point de soutenir sa thèse, se retrouve, suite à une série d’événements profondément banals, enfermé une nuit durant dans une des salles du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. La nuit sera longue. Elle durera plus de deux mille ans et l’entraînera, sans qu’il ne puisse s’en douter une seconde, au chevet de sa langue maternelle oubliée il y a longtemps sous les couches profondes de tout ce qu’il y a de multiple en lui. Dans ce spectacle, Wajdi Mouawad poursuit son chemin en ayant l’intuition qu’il est temps pour lui de se poser la question de ce qui advient à la langue maternelle lorsque tout se met à fonctionner à travers une autre langue, une langue apprise, monstrueusement acquise. Comment faire lorsque, pour redevenir celui que l’on a été, il faut redevenir quelqu’un d’autre. Cette étrange question étant intimement liée au corps, à la voix et à l’être, il ne pouvait être question d’un autre acteur qui pourrait témoigner pour l’auteur metteur en scène. Il doit jouer à son tour, pour retrouver, dans le jeu, la ferveur des choses. On appelle cela un solo. Nous sommes prémonitoires sans le savoir. Nous lançons les dés et des années plus tard, nous retrouvons le jeu donné par avance comme si nous savions. Mais écouter la marche du temps n’est pas notre temps. Ainsi : il y a de cela vingt ans, comme pour rire, désoeuvré, à peine sorti de l’école de théâtre, je m’étais écrit un texte de théâtre, pour pouvoir le jouer moi-même et tenter, de mon mieux, de donner forme aux choses sombres et obscures qui m’habitaient. J’avais écrit sur le bois de ma table un texte qui sonnait bien à mes oreilles mais dont je ne comprenais rien : Quand on est petit, On est bien mal renseigné. Alors on imagine. Plus tard, Imaginer, ça devient plutôt compliqué Alors on se renseigne Alors on devient grand. C’est dans l’ordre des choses. Et les choses sont bien faites Puisqu’elles nous empêchent de revenir en arrière Ce qui est très bien Car si un homme, par le plus grand des hasards, Croisant un jour, par exemple au sortir d’un épais brouillard, L’enfant qu’il avait été, Et si tous les deux se reconnaissaient comme tel, Et bien ils s’écrouleraient aussitôt la tête contre le sol, L’homme de désespoir, 8 L’enfant de frayeur. Je ne savais pas alors que je venais d’écrire le mot du programme pour un spectacle que j’allais créer vingt ans plus tard. Ces deux spectacles, le premier ayant pour titre Alphonse et celui-ci, que j’ai appelé Seuls, sont tous deux des spectacles que j’aurai joué… seul… Celui d’hier, celui d’aujourd’hui, le spectacle d’hier, le spectacle d’aujourd’hui, l’enfant et l’adulte, sortis du brouillard, se rencontrant dans le cataclysme des nostalgies brutales et anciennes, ramenant à la surface, pour une seconde, l’objet oublié du bonheur. Wajdi Mouawad Note de l'auteur « Ce n’est pas le froid de l’hiver ni le manque de lumière. Ce n’est pas même l’ombre de la mort qui rôde, encore moins la conscience d’une catastrophe. Il n’y a, d’ailleurs, pas même une conscience. Il n’y a rien. Une forme léthargique d’indifférence. C’est imperceptible. Il suffit de peu. Une déviation d’un degré et les choses perdent leur saveur. Pourquoi se lever s’il faut bien se recoucher et pourquoi manger si c’est pour avoir encore faim et recommencer à manger et sans cesse chuter d’un geste vers un autre, éternel ressassement. Ce n’est rien. Un frémissement. Quelqu’un. Cela pourrait être n’importe qui et c’est bien là la douleur. Et c’est comme pour tout le monde qui, se réveillant chaque matin et se regardant dans la glace, pense : « cela pourrait être n’importe qui ». Et la vie, comme une énigme, joyeuse ou malheureuse, la vie engluée dans un temps trop linéaire, comme une flèche. Cela pourrait être n’importe qui. Il pourrait s’appeler n’importe comment. C’est ce que, du moins, il pense, lorsqu’on lui demande son prénom : « comment vous appelez-vous ? » - Je m’appelle Harwan, mais ça n’a aucune importance et je pourrais bien m’appeler n’importe comment, comme n’importe qui. C’est comme ça. Ce n’est rien… Je m’appelle Harwan ». Photo Jean-Louis Fernandez Wajdi Mouawad Né en octobre 1968, l’auteur, metteur en scène et comédien Wajdi Mouawad a passé son enfance au Liban, son adolescence en France et ses années de jeune adulte au Québec avant de vivre en France aujourd’hui. Il obtient son diplôme de l’École Nationale de théâtre du Canada en 1991. De 1990 à 1999, il co-dirige avec Isabelle Leblanc la compagnie Théâtre Ô Parleur. De 2000 à 2004, il dirige le Théâtre de Quat’Sous à Montréal. En 2005, il fonde au Québec Abé Carré Cé Carré, et, en France, Au Carré de l’Hypoténuse, compagnies de création. Ces compagnies se répondent des deux côtés de l’Atlantique et sont emblématiques d’une aventure théâtrale franco-québécoise porteuse d’avenir. A partir de 2007, il a été directeur artistique du Théâtre Français du Centre National des Arts à Ottawa et parallèlement associé à l’Espace Malraux à Chambéry. Il est aujourd'hui artiste associé au Grand T à Nantes. Dès 1991, il met en scène ses propres textes Littoral (1997), Willy Protagoras enfermé dans les toilettes (1998), Rêves (2000), Ce n’est pas la manière qu’on se l’imagine que Claude et Jacqueline se sont rencontrés (coécrit avec Estelle Clareton 2000), Incendies (2003), Forêts (2006), Ciels (2009) et Temps (2011). Il met également en scène d’autres textes, notamment : Al Malja (1991) et L’exil (1992) de Najil Mouawad, Macbeth de Shakespeare (1992), Tu ne violeras pas de Edna Mazia (1995), Trainspotting de Irvine Welsh (1998), Œdipe Roi de Sophocle (1998), Disco Pigs de Enda Walsh (1999), Les Troyennes d’Euripide (1999), Lulu le chant souterrain de Frank Wedekind (2000), Reading Hebron de Jason Sherman (2000), Le Mouton et la baleine de Ahmed Ghazali (2001), Six personnages en quête d’auteur de Pirandello (2001), Manuscrit retrouvé à Saragosse, un opéra de Alexis Nouss (2001), Les Trois Sœurs de Tchekhov (2002), Ma Mère chien de Louise Bombardier (2005). Parallèlement, il ouvre avec Seuls (créé en 2008) un nouveau chapitre de création nommé Domestique : Dans la lignée de Seuls, symbole du fils, Wajdi Mouawad concevra à partir de 2014 les autres maillons du cycle : Soeurs, Frères, eux-mêmes suivis de Père et Mère ; sous la forme de solos ou de duos. Il se consacre à porter au plateau les sept tragédies de Sophocle : après le premier opus Des femmes en 2011, viendront les créations Des Héros puis Des Mourants puis l'intégrale en 2015. Ses pièces sont pour la plupart publiées aux éditions Actes Sud et Leméac. Il est l'auteur de deux romans : Visage retrouvé (2002) et Anima (2012), récompensé par quatre prix littéraires. www.wajdimouawad.fr Un spectacle de Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré Cé Carré-Québec, compagnies de création En coproduction avec l’Espace Malraux - Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, le Grand T - Théâtre de LoireAtlantique, le Théâtre 71 - Scène nationale de Malakoff, la Comédie de Clermont-Ferrand - Scène nationale, le Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées, le Théâtre d’Aujourd’hui, Montréal. Wajdi Mouawad est artiste associé au Grand T. Au Carré de l'Hypoténuse est une association Loi 1901, conventionnée par le Ministère de la Culture et de la communication DRAC Pays de la Loire, soutenue par la Ville de Nantes. Abé Carré Cé Carré bénéficie du soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec. Accueil en partenariat avec l'Opéra Théâtre de Limoges. 9 CAHIER D'HISTOIRES # 3 THÉÂTRE création france Limoges CCM Jean Gagnant Jeu. 26/09 à 21h Limoges Lycée Léonard Limosin Ven. 27/09 Aubusson Lycée Eugène Jamot Lun. 30/09 Bort-les-Orgues Lycée Bort-Artense Mar. 1/10 Textes Gustave Akakpo : Où est passé le temps ? Julien Mabiala Bissila Imagine José Pliya La Déclaration Penda Diouf Le Symbole Mise en scène Philippe Delaigue Collaboration artistique Sabrina Perret Avec Alvie Bitémo, Nanténé Traoré, Nina Nkundwa, Papy Maurice Mbwiti, Frank Koumba Modeste Nzapassara La Fédération photo Juan Robert Projet de compagnie, projet du festival : pour s’emparer des lieux emblématiques du lycée (la cour, le réfectoire, la salle de classe, le CDI), commander à quatre auteurs une pièce chacun et interroger quatre thèmes fondamentaux (l’amour, la politique, la mort, le désir d’ailleurs). Tel est le projet partagé par la Fédération, compagnie dirigée par Philippe Delaigue et le festival des Francophonies à l’occasion de son trentième anniversaire. Cahier d’histoires # 3 est un cahier Afrique-subsaharien, où le regard est porté sur l’adolescence en Afrique. Nous avons passé commande aux auteurs José Pliya (Bénin/France), Gustave Akakpo (Togo/France), Sylvie Dyclo-Pomos (Congo), Julien Bissila (Congo/France),et Penda Diouf (Sénégal/ Côte d'Ivoire) en partenariat avec trois lycées de la région Limousin : à Bort-les-Orgues en Corrèze, Aubusson dans la Creuse et Limoges en Haute-Vienne. Un projet d’écriture qui porte le théâtre vers les jeunes Plutôt que de poser un décor dans un lycée, nous avons fait du lycée notre décor ! Tel est le projet initial de Cahiers d’histoires, projet singulier et unique en son genre. Il emmène le théâtre au lycée, habite provisoirement des lieux qui sont ceux des adolescents et provoque la rencontre entre l’École et l’Art. Philippe Delaigue a souhaité construire cette aventure en plusieurs volets. Interroger l’adolescence dans différentes parties du monde, aller à la rencontre d’auteurs de pays francophones proches ou lointains et déployer une aventure commune qui donne sa chance à l’étonnement comme au familier. Après Cahier d’histoires # 1 qui se passait en France, et Cahier d’histoires # 2 qui prenait place dans le Maghreb, ce tout nouveau Cahier d’histoires # 3, créé spécialement en partenariat avec le festival des Francophonies, s’embarque vers le continent africain. L’opportunité nous est ainsi donnée de pouvoir découvrir, à notre tour, un autre regard porté sur l’adolescence. Ce frottement entre lycée et théâtre permet à chacun de pouvoir s’étonner de l’autre. Les lycéens s’étonnent que le théâtre, finalement, puisse aussi les concerner ! Les artistes du projet ne cessent d’être étonnés par ces lycéens, leur écoute, leur regard et les mots magnifiques qu’ils mettent sur des pièces d’une réelle exigence ! C’est peut-être là le secret d’une vraie rencontre : faire de la place à l’étonnement. Une version scénique de Cahier d’histoires # 3 sera créée au Centre culturel Jean Gagnant pour permettre aux adolescents qui n'auraient pas vu les quatre pièces de les voir toutes en une fois... et de franchir les portes du théâtre sans appréhension ! Cette représentation permet aussi au public du festival et des Centres culturels de pouvoir partager ce moment. Cahier d’histoires # 1 a été créé en 2009 à Alès avec les auteurs Pauline Sales, Sarah Fourage, David Lescot et Daniel Keene. Cahier d’histoires # 2 a été créé en 2011 au Maroc avec les auteurs Fouad Laroui, Mustapha Benfodil, Hajar Bali et Youssef Fadel. Julien Mabiala Bissila répond à la commande sur le thème du désir d’ailleurs. Son titre : Imagine José Pliya répond à la commande sur le thème de l’amour. Son titre : La Déclaration Gustave Akakpo répond à la commande sur le thème la politique. Son titre : Où est passé le temps ? Penda Diouf répond à la commande sur le thème de la mort. Son titre: Le Symbole. 10 Les actrices Nanténé Traoré, Alvie Bitémo et Nina Nkundwa étaient présentes l’an dernier pour Afropéennes. Quant à Papy Maurice Mbwiti, c’est un fidèle du festival soit comme auteur, soit comme acteur. Frank Koumba complète la distribution. Sous la direction de Philippe Delaigue, cette équipe aguerrie va partir à la conquête des adolescents en Limousin, puis en région Rhône-Alpes, avant de tourner en Afrique. Photo Patrick Fabre Photo José Pliya Gustave Akakpo, photo DR Photo Patrick Fabre Philippe Delaigue Il est le fondateur de la Comédie de Valence – Centre dramatique régional en 1997 (puis national en 2001), après un énorme travail d'implantation de sa compagnie TRAVAUX 12 à Valence et dans les départements de la Drôme et de l'Ardèche. C'est à sa demande que Jean-Paul Angot vient diriger avec lui cette maison de 1997 à 2002 puis Christophe Perton, à partir de 2001. Il est le fondateur de la Comédie Itinérante (tournées décentralisées par les villages de Drôme et d'Ardèche). Ces tournées ont, durant plusieurs années, irrigué les territoires ruraux de ces deux départements à raison de trois spectacles par saison. Il souhaite désormais rassembler, au sein de sa nouvelle compagnie : la Fédération fondée en 2007, des artistes et des directeurs de théâtre pour qu'ils inventent ensemble de nouvelles pratiques et aventures théâtrales. José Pliya Né en 1966 à Cotonou au Bénin, José Pliya a obtenu en 2003 le Prix du jeune théâtre André Roussin de l’Académie Française pour Le Complexe de Thénardier et l’ensemble de son œuvre. Auteur, il a écrit une vingtaine de pièces de théâtre traduites et créées sur les cinq continents. Il est metteur en scène de nombreuses pièces créées en Afrique, dans la Caraïbe et aux Etats-Unis. Il a dirigé les comédiens de la troupe de la Comédie Française dans sa pièce Les Effracteurs au Studio Théâtre en 2004. En 2009 il met en scène le discours De la race en Amérique de Barack Obama au théâtre du Rond Point et en 2011 il écrit et met en scène un spectacle jeune public Mon petit Poucet. Il dirige depuis 2005 l’Artchipel - Scène Nationale de la Guadeloupe. Ses pièces sont publiées aux éditions des Quatre vents. Gustave Akakpo Né en 1974 à Amého, au Togo, Gustave Akakpo reçoit en 1999 le premier prix junior Plumes Togolaises au Festival de Théâtre de la Fraternité, organisé à Lomé. Il a participé à plusieurs résidences et chantiers d’écriture, au Togo, en France, en Belgique, et en Syrie. Egalement animateur culturel, il préside l'association « Escale des écritures » créée à la suite de chantiers d'écriture organisés au Togo par l'association « Ecritures vagabondes ». Gustave Akakpo est lauréat 2004 du prix SACD de la Dramaturgie francophone pour sa pièce La Mère trop tôt et lauréat du 6ème Prix d'écriture théâtrale de Guérande 2006 pour sa pièce A Petites pierres. Il coordonne le comité de lecture du Tarmac, scène nationale francophone à Paris. Il a joué l’année dernière au festival des Francophonies son spectacle Chiche l’Afrique. La plupart de ses pièces de théâtre sont disponibles aux éditions Lansman. Julien Mabiala Bissila Né en 1976 à Pointe-Noire, il suit une formation dramatique et est primé "meilleur comédien" en 1996 avec Odes du crépuscule, mis en scène par Jean-Jules Koukou au festival international de théâtre scolaire (F.I.T.E.S). Pendant la guerre civile du Congo, il passe près de quatre ans dans la forêt. A partir de 1999, il se consacre au théâtre et participe à plusieurs créations du Théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre. Il crée la compagnie Nguiri-Nguiri Théâtre en 2002 et met notamment en scène ses textes Le Musée de la honte, La Dernière chance ainsi que des textes d’Emmanuel Dongala adaptés à la scène. En Europe, il est accueilli par le théâtre du Vieux Colombier en 2005 dans le cadre de son programme « Ecritures d’Afrique » et, en 2009, comme comédien par le Théâtre des Bernardines à Marseille pour la création d’un texte d’Aristide Tarnagda On ne payera pas l’oxygène. Sa pièce Crabe rouge a été lue à Paris au Théâtre du Rond-Point et à Limoges dans le cadre des Nouvelles Zébrures 2010. En 2011, il obtient la bourse du festival des Francophonies et réside à la Maison des auteurs. En septembre 2012, sa pièce Au nom du Père du fils et de J.M. Weston est lue à l'occasion des 29es Francophonies en Limousin puis, en mars 2013, dans le cadre de Nouvelles Zébrures. Elle est publiée chez Accoria.Il présente en création sa pièce Crabe rouge pendant ce festival 2013 au Centre culturel Jean Gagnant. 11 Photo DR Penda Diouf Penda Diouf est née à Dijon il y a 31 ans, d’un père sénégalais originaire de Dakar et d’une mère ivoirienne de Dimbokro. Elle retourne régulièrement dans ses deux pays d’origine. Après des études de Lettres modernes, elle passe un DEA en Arts du spectacle option théâtre. Elle nourrit par ailleurs sa passion pour les arts vivants en travaillant comme ouvreuse, standardiste, agent d’accueil dans les théâtres publics de Seine-Saint-Denis, ce qui lui permet de voir de nombreux spectacles. Elle écrit sa première pièce Poussière à l’âge de 19 ans. Elle obtient une bourse d’encouragements du CNT. Deux lectures sont ensuite organisées au Tarmac de la Villette en 2007 puis au théâtre de la Huchette en 2009. La pièce est ensuite sélectionnée par le bureau des lecteurs de la Comédie française pour la saison 2010. Sa deuxième pièce, traitant de la vidéosurveillance, C’est pour votre bien, reçoit une bourse de la SACD fondation Beaumarchais en 2008. Elle écrit aussi Modou et Fanta, La boutique et Non merci. Le symbole, pièce commandée par la compagnie La Fédération, est sa dernière création. Penda Diouf est actuellement bibliothécaire et rédactrice de guides de voyages en free lance http://lafederation.net/la-federation Co-production Le Cratère - Scène nationale d’Alès et Les Francophonies en Limousin. La Fédération est conventionnée par la Drac Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes et la ville de Lyon. Ce projet reçoit le soutien de la Région Rhône-Alpes (dispositif FIACRE). Tournée 2013-2014 : Le Cratère, Alès, 27, 28 février et 1er mars 2014. Autres dates : en cours Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges, le lycée Léonard Limosin (Limoges), le lycée Eugène Jamot (Aubusson) et le lycée Bort-Artense (Bort-les-Orgues). 12 r hmçeais k en fran e l c cta en Spertitré su L'HISTOIRE TERRIBLE MAIS INACHEVÉE DE NORODOM SIHANOUK, ROI DU CAMBODGE Re-création en khmer d’après la mise en scène d’Ariane Mnouchkine (1985) THÉÂTRE création (2 E époque) cambodge - france Limoges Théâtre de l'Union Ven 27/09 à 19h30 (1ère époque / 2h50) Sam. 28/09 à 19h30 (2ème époque / 3h) Dim. 29/09 à 14 h30 Photo Michèle Laurent (intégrale / 7 h) Texte Hélène Cixous [Théâtre du Soleil / Editions Théâtrales / BnF] Mise en scène Georges Bigot, Delphine Cottu Direction historique et textuelle Ashley Thompson Traduction Ang Chouléan Avec Chea Ravy, Chhit Chanpireak, Chhith Phearath, Horn Sophea, Houn Bonthoeun, Huot Heang, Huot Hoeurn, Khuon Anann, Khuonthan Chamroeun, Mao Sy, Nov Srey Leab, Nut Sam Nang, Ong Phana, Pin Sreybo, Peou Thynitra, Preab Pouch, Sam Monny, Sam Sarry, San Marady, Sim Sophal, Sok Doeun, Sok Kring, Thorn Sovannkiry, Uk Kosal, Uk Sinat Et les musiciens Norng Chantha, Pho Bora, Pring Sopheara, Vath Chenda Décor et accessoires Everest Canto de Montserrat, Elena Antsiferova Lumières Elsa Revol, Georges Bigot Masque Erhard Stiefel Costumes Elisabeth Cerqueira, Marie-Hélène Bouvet, d’après les costumes originaux Interprète et sur titrage Rotha Moeng Régie Olivier Petitgas, Vincent Lefevre assistés de Sam Sopheak et Sonia Chauveau Constructeurs bois Jules Infante, Florentin Guesdon Assistantes à la mise en scène Sophie Piollet, Caroline Panzera Théâtre du Soleil / Phare PonLeu Selpak / Festival Sens Interdits, Les Célestins-Théâtre de Lyon 1985. La dictature des Khmers rouges, orchestrée par le dirigeant politique et militaire Pol Pot, vient de tomber. Du Cambodge, alors, on ne sait encore que peu de choses, si ce n’est qu’une partie de sa population vient d’être victime d’un des plus terribles génocides de l’histoire contemporaine. Un an après la diffusion sur les écrans du film La Déchirure de Roland Joffé qui rend compte du massacre, Ariane Mnouchkine met en scène L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, un texte monumental d’Hélène Cixous qui retrace l’histoire du Cambodge, de son indépendance en 1953 à la fin du régime khmer rouge en 1979. « En ce temps-là, raconte le comédien Georges Bigot, qui interpréta l’idéaliste et capricieux monarque Norodom Sihanouk, nous étions nombreux à partager avec Ariane et Hélène le désir de jouer cette pièce au Cambodge. L’histoire ne l’a pas permis de cette manière-là. » Elle le permettra autrement. Car depuis 2009, en collaboration avec Delphine Cottu, le comédien s’est lancé dans une épopée théâtrale et humaine de grande envergure : la recréation, en langue khmère, de l’œuvre de 1985 avec trente jeunes acteurs cambodgiens de l’École des arts Phare PonLeu Selpak. Riche de mois entiers de transmission à Battambang dans le nord-est du Cambodge, portée par un style de jeu néo-expressionniste de grande qualité, cette vaste fresque épique perpétue l’ambition théâtrale et citoyenne du Théâtre du Soleil et nous rappelle à quel point les plateaux peuvent se faire l’écho de l’Histoire en cours. J'ai eu l'immense honneur, en 1985, d'interpréter au Théâtre du Soleil le rôle de Sa Majesté Norodom Sihanouk, roi du Cambodge. La puissance métaphorique et poétique de l'œuvre d'Hélène Cixous et le génie visionnaire d'Ariane Mnouchkine avaient insufflé, aux jeunes acteurs que nous étions, la force et l'humilité respectueuse d'incarner cette période de l'Histoire cambodgienne. Nous étions nombreux à partager avec Ariane et Hélène le désir de jouer cette pièce au Cambodge (…) J'ai toujours eu la conviction, au plus profond de moi-même, qu’un jour ce rêve se réaliserait, quoi qu'il arrive. J'étais lié pour toujours à cette histoire, grâce à ce fil si ténu, celui du cœur et de l'art, si fort et si fragile... Le désir d'aller au Cambodge, d'y rencontrer son peuple ne me quittait pas. Cette occasion s'est présentée en décembre 2007, quand Ariane m'a proposé de rejoindre le projet de réaliser la pièce au Cambodge avec des artistes cambodgiens. Le « destin » frappait à ma porte ! J'ai tout de suite répondu présent à cet appel (...) Ce projet correspond peut-être au désir, si souvent rencontré, du peuple cambodgien d’approcher au mieux les tenants de son histoire contemporaine. Cette aventure artistique et humaine plutôt rare, est ainsi une preuve de persévérance et de résistance au service de l’histoire et de l’art du théâtre dans le monde, mais aussi, un acte pour la reconstruction du pays. Georges Bigot 13 Ariane Mnouchkine, photo dr photo Claude Truong Ngoc La création de L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge en langue khmère, au Cambodge, était un rêve peut-être déjà secrètement formulé par Ariane Mnouchkine en 1985, lorsqu’elle créa le spectacle en français à Paris. À l’initiative d’Ashley Thompson, Ariane Mnouchkine est retournée au Cambodge en 2007 et y a rencontré de jeunes artistes dans un cadre pédagogique d’exception : les élèves circassiens de l’École des Arts Phare PonLeu Selpak à Battambang. Le Théâtre du Soleil est d’abord intervenu à l’École Phare dans le cadre d’ateliers de théâtre à partir de décembre 2007, date à laquelle Maurice Durozier et Georges Bigot, qui interprétait le roi Sihanouk dans la mise en scène d'origine, sont arrivés à Battambang en premiers éclaireurs. Puis Ariane Mnouchkine a dirigé un atelier en janvier 2008, relayée ensuite par d'autres comédiens du Soleil, comme Hélène Cinque et Delphine Cottu. Ces premières interventions ont fait naître la volonté de construire avec ces jeunes apprentis comédiens khmers un projet artistique exigeant, impliquant un développement collectif, sur le long terme et plusieurs rendez-vous successifs avec les membres du Théâtre du Soleil, autour de la seule pièce du répertoire contemporain mondial sur l’histoire récente du Cambodge : L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge. Dans cette perspective, le projet est plus particulièrement confié, au sein du Théâtre du Soleil, à Georges Bigot et à Delphine Cottu, qui qui commencent alors à travailler sur une reprise de la mise en scène d’origine, en lien étroit avec Hélène Cixous, Ashley Thompson et Ang Chouléan, poète et traducteur cambodgien. Le développement du travail a naturellement abouti au désir de représentations publiques du spectacle. Car l’enjeu de cette aventure partagée est de faire (re) découvrir au public l’histoire terrible mais inachevée du peuple khmer, dont les tragédies actuelles placent ce pays en tête des pays prioritaires pour l’aide au développement. Hélène Cixous Hélène Cixous est née le 5 juin 1937 à Oran. Depuis 1967 (Le Prénom de Dieu), elle a publié une soixantaine de fictions et d’essais (en littérature, philosophie, psychanalyse, arts), dont Dedans, La Jeune Née, La Venue à l’écriture, Le livre de Prométhéa, Manne, Photos de racines, Les Commencements, Le Troisième Corps, Voiles (avec Jacques Derrida), Hyperrêve, Les Rêveries de la femme sauvage... Son œuvre a été traduite dans plus de vingt langues. Elle est auteur de théâtre, principalement pour le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine (L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, 1985, L’Indiade, ou l’Inde de leurs rêves, 1987, La Ville Parjure, ou le réveil des Erinyes, 1991, Tambours sur la Digue, 1999, Les Naufragés du Fol Espoir (Aurores), 2010). Agrégée d’anglais en 1959, docteur d’État en 1968 (thèse : L’exil de James Joyce), elle est chargée la même année de la création de l’Université Expérimentale de Paris 8 – Vincennes, où elle enseigne jusqu’en 2005. En 1974 elle y institue le premier doctorat en Études Féminines. Depuis 1983, tient un séminaire au Collège International de Philosophie. Georges Bigot Georges Bigot a été acteur au Théâtre du Soleil de 1981 à 1992. A partir de 1992, il travaille avec Stuart Seide, Claire Lasne, Laurent Lafargue, Declan Donnellan, Simon Abkarian, Paul Golub, Christophe Rauck, Valérie Grail, Wajdi Mouawad, Philippe Adrien, Anne Bissang, et en 2013 avec Laurent Pelly. Metteur en scène depuis 1993, il traduit et met en scène en 2006 Embedded de Tim Robbins avec le Petit Théâtre du Pain, spectacle qui tourne pendant quatre ans, et en 2012, Ail d’Hélène Cixous (créée à Los Angeles avec The Actor’s Gang). Parallèlement, il dirige divers stages de théâtre à travers le monde (Los Angeles, Chicago, Fortaleza, Salvador, Crato, Santiago du Chili, Singapour, Battambang) et en France, au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de 2004 à 2006. Il a enseigné la pratique de l’art de l’acteur à l’Université de Bordeaux III de 1993 à 2001, et enseigne depuis 2009 à l'Ecole nationale supérieure de l'Académie de Limoges. Il a dirigé le festival de théâtre « Les Chantiers de Blaye » de 1996 à 2001. photo A. Lafontaine Delphine Cottu Delphine Cottu a intégré le Théâtre du Soleil en 1997, elle a joué dans Et soudain des nuits d’éveil, Tambours sur la digue, Le Dernier Caravansérail, Les Éphémères et a aussi participé aux Naufragés du Fol Espoir. Parallèlement, depuis 2004, Delphine Cottu encadre des ateliers de formation en France (classes option théâtre, à l’occasion de la programmation du Théâtre du Soleil au baccalauréat), et à l’étranger (Maroc, Argentine, Israël). En 2007, elle collabore avec Charles-Henri Bradier pour sa création de L’Arbalète magique, conte musical de Thon That Tiêt pour chanteurs et orchestre, avec l’ensemble Musica 13. En 2010, elle joue La Puce à l’oreille, sous la direction de Paul Golub, en 2013, Liliom, sous la direction de Jean Bellorini. 14 Ecole Phare Ponleu Selpak, photo dr Phare PonLeu Selpak Les trente jeunes artistes cambodgiens sont tous des élèves de l’École Phare PonLeu Selpak, une grande école d’arts du spectacle, de musique et d’arts visuels qui se trouve à Battambang au nord-est du Cambodge. La troupe de théâtre de Phare PonLeu Selpak a été créée en 2000. Elle se compose de jeunes circassiens. Son objectif est d’offrir au public cambodgien des outils de réflexion pertinents sur des problèmes sociaux contemporains comme le SIDA, le trafic des enfants, l’hygiène et la violence conjugale. De nombreux membres de la troupe viennent eux-mêmes d’une situation familiale difficile. La pratique du cirque puis celle du théâtre est alors devenue pour eux un moyen de se sortir de la rue et de se responsabiliser. Phare PonLeu Selpak est aujourd’hui l’un des plus importants centres culturels au Cambodge. Le spectacle sera programmé au Théâtre du Soleil dans le cadre du 42e Festival d'Automne à Paris du 3 au 26 octobre 2013. www.theatre-du-soleil.fr Une coproduction Théâtre du Soleil / Festival Sens Interdits - Célestins, Théâtre de Lyon / Phare PonLeu Selpak. Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes, , de la Ville de Paris, de l’Institut Français (Ministère des Affaires étrangères et européennes, Ministère de la Culture et de la Communication), de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de l’Onda. Lauréat du Trophée des Associations de la Fondation EDF (2011), Prince Claus Fund Award (2012). Merci à Air France, l’Ambassade Royale du Cambodge en France, Asian Cultural Council, British Academy, University of Leeds, World University Network, et au lycée des métiers du bois Léonard de Vinci (Paris 15e). Accueil en co-réalisation avec le Théâtre de l'Union - CDN du Limousin. Tournée octobre et novembre 2013 Lisbonne (Teatro São Luiz) du 19 au 21 septembre ; Paris (Théâtre du Soleil / Festival d’Automne à Paris), du 3 au 26 octobre ; Lyon (Célestins / Festival Sens Interdits), du 28 au 30 octobre ; Théâtre de Vénissieux, le 8 novembre ; Comédie de Valence, le 19 novembre ; Théâtre National de Toulouse, du 21 au 23 novembre. 15 LES AUTEURS PASSENT A L'ACTE ! THÉÂTRE création Une partie des auteurs réunis à Limoges en 2012. Photo Patrick Fabre Collectifs et regroupements d’auteurs invités : Nous sommes vivants : Suisse Moziki littéraire : République Démocratique du Congo Le Jamais Lu : Québec-Canada Le Cercle : Burkina Faso et Congo Djando La Maandzishi : Comores Le théâtre aujourd’hui, en Europe comme ailleurs, se nourrit d’éléments divers qui concourent à faire de la scène le rendez-vous de tous les langages : images fixes ou animées, fragments de documents, matériaux sonores, éléments chorégraphiques. La scène contemporaine tend à s’incarner dans des fragments de réels, ou d’imaginaires, confrontés les uns aux autres. Parallèlement, et presque paradoxalement, nous voyons se construire des regroupements d’auteurs dramatiques, formels ou informels, qui posent des actes artistiques d’une nature nouvelle : que ce soit - selon les contextes géographiques et économiques - pour s’adresser directement au public sans attendre le stade de la mise en scène, pour s’entre-passer commande d’écriture sur un sujet partagé ou pour alimenter une vie littéraire et théâtrale défaillante ou inexistante. Ces « collectifs d’auteurs », qui se donnent tous des « chartes » ou posent des « manifestes », et qui passent à l’action sous des formes élaborées ou spontanées, nous les avons rencontrés lors de nos voyages ou à Limoges, en particulier lors des derniers festivals des Francophonies, pendant lesquels les échanges ont fait rage sur les besoins de confrontation, de diffusion, d’édition. Nous les avons conviés en 2012 pour qu’ils débattent ensemble de la façon dont ils voient la production d’un langage pour le théâtre, en inventant des pratiques d’écriture nouvelles ou des pratiques nouvelles autour de leur écriture. Nous avons constaté qu’elles vont pour certains jusqu’à l’invention de manifestations originales et quasi institutionnelles comme Le Jamais Lu à Montréal, quand d’autres optent pour de vrais happenings littéraires (La Coopérative en France). Pour le festival 2013, nous sommes allés plus loin et leur avons proposé de prendre la scène, directement, et de transformer leurs manifestes en spectacles : produites par les auteurs eux-mêmes, ces créations d’un soir, directement adressées au public, vont leur permettre de remettre en jeu la posture solitaire, autonome, de l’auteur dramatique. Mais aussi de convoquer l’improvisation, la musique, le dialogue direct avec le public. Nous avons envie de découvrir et de faire découvrir au public ces manières de « passer à l’acte ». Voilà qui sera fait. Le rendez-vous est donné à Limoges : pour partager, en public, au sein de la francophonie, l’aventure des collectifs d’auteurs. Et nous nous demanderons, ensemble, si ces rassemblements d’auteurs aux manifestes plutôt volontaristes, atteignent les buts qu’ils se sont fixés et, pourquoi pas, s’ils découvrent « en marchant » des horizons inconnus. 16 SOIRÉE DES MANIFESTES THÉÂTRE/MUSIQUE Limoges CCM Jean Gagnant Sam. 28/09 à 20h30 Direction artistique Marcelle Dubois En ouverture du programme En guise d’introduction à cette série de rendez-vous publics, nous proposons une « soirée des manifestes ». Chaque groupe écrira le manifeste qui décrit les motifs de son rassemblement, de ses actions. Nous cherchons une parole forte et engagée. Le mot “manifeste” est puissant. Nous n’en écrivons pas tous les jours. Il doit être l’essence distillée des motivations de chacun des auteurs. À ces manifestes s’ajouteront les réponses aux questions que Marcelle Dubois posera aux collectifs. Ils y répondront de façon poétique, politique, dramaturgique, lyrique, par la musique, peu importe du moment que les mots soient toujours traités avec un souci artistique. Exemples : Que signifie le mot francophonie pour vous ? Est-ce un concept dépassé, est-ce un concept à réformer, est-ce un espace d’appartenance ? De quels artistes êtes-vous les enfants ? Donnez-nous les passages des œuvres qui vous ont construit en tant qu’auteur, en tant que penseur. De qui rêvez-vous être les parents artistiques ? Que souhaitez-vous laisser dans votre sillage ? Le mot pays évoque-t-il quelque chose pour vous ? Pourquoi avoir décidé de prendre la parole chez vous ? Pourquoi l’art, et pas la politique, l’humanitaire, autre chose ? En musique, les auteurs sur le plateau entraîneront les spectateurs vers des aventures de langage et d’improvisation. Ensuite, dans les salles de spectacle, dans les espaces publics, au Bar des Auteurs, seront présentées les créations / performances, données par les collectifs invités. les rendez-vous déjà fixés : THÉÂTRE/MUSIQUE SUISSE Limoges CCM Jean Gagnant Mar. 1/10 à 18h30 Si tu es venu à Limoges pour critiquer, t'aurais mieux fait de rester en Suisse Par le collectif Nous sommes vivants (Suisse). Cinq auteurs de théâtre suisses réunis en collectif prennent la parole : Marie Fourquet, Julie Gilbert, Jérôme Richer, Antoinette Rychner, Philippe Solterman. Vidéaste : Frédéric Choffat Musiciens : Mangane, Vincent Mondy Technicien : Laurent Schaer Parce que la Suisse, ce n’est pas seulement les banques, les montres et le chocolat Ni les montagnes, les lacs et les verts pâturages Nous prenons la parole (Extrait du manifeste du collectif « Nous sommes vivants ») Photo Louis Dasselborne/Le Nouvelliste Prenez dix « lieux » de Limoges (la gare de Limoges-Bénédictins, la place de la République, les bords de la Vienne, le centre commercial Beaubreuil, la rue de la Boucherie…), cinq auteurs de théâtre suisses romands réunis en collectif, un vidéaste complice et deux musiciens invités. Mélangez le tout et vous aurez une soirée totalement originale qui se construit devant vous par l’action du hasard et des rencontres. Un mélange de mots, d’images et de sons où la ville de Limoges devient l’objet de toutes les attentions, un personnage chahuté, observé sous différents angles dont un portrait forcément subjectif finit par émerger. Le collectif « Nous sommes vivants » propose du théâtre documentaire dynamité par une forme ludique. Une invitation à redécouvrir des lieux qui nous sont familiers. A se frotter à la réalité de l’écriture contemporaine. A sa manière de dire le monde d’aujourd’hui. http://noussommesvivants.blogspot.fr/2011/10/liens.html 17 THÉÂTRE/MUSIQUE CANADA/QUÉBEC Limoges Expression 7 Mer. 2/10 à 21h Jeu. 3/10 à 21h JUSQU'OÙ TE MÈNERA TA LANGUE ? par Le Jamais lu (Montréal) Direction artistique : Martin Faucher avec les auteurs/comédiens Sarah Berthiaume, Dany Boudreault, Marc-Antoine Cyr, Marcelle Dubois, Martin Faucher, Emmanuelle Jimenez, et les musiciens Benoit Landry (piano et sample) et Navet Confit (batterie et sample) Ce concept littéraire a été créé par le Jamais Lu, afin de rassembler dans une forme jubilatoire les points de vue sur l’actualité de 12 auteurs dramatiques québécois de la nouvelle génération. Ils ont témérairement accepté le défi que Martin Faucher, idéateur et metteur en scène de la soirée, leur a lancé : répondre dans un très court laps de temps à une batterie de questions, thèmes et sujets libres ou imposés afin que se dresse le temps d’une soirée unique un portrait impressionniste de l’air du temps. Il a demandé à ces auteurs de nous parler de beauté et de laideur, de hargne et de douceur, de héros et de salauds, de rêve, de révolution et de réconciliation. Avec ce spectacle, Martin Faucher les a poussés à dépasser leurs limites en abordant des territoires littéraires qui leur étaient inconnus ou peu fréquentés. Au final, ils nous invitent à réfléchir, à faire exploser nos carcans intellectuels, mais surtout à appartenir à la même communauté qui espère davantage que ce qu’on lui offre. Quatre comédiens, accompagnés de deux musiciens, livrent avec joie et fougue ces mots. Puis, au cours du spectacle, trois auteurs montent eux-mêmes sur scène pour livrer leur parole. Ce mélange de textes polémiques, politiques et poétiques, dans le contexte des Francophonies en Limousin, donnera au public français l’occasion de saisir ce qui anime le cœur de la population québécoise en temps réel. Chaque spectacle est unique puisqu’il est toujours précédé d’une phase de réécriture afin qu’il soit le plus près de l’actualité précédant le spectacle. www.jamaislu.com KIN KIESSE ! R.D. CONGO Limoges Côté Jardin Jeu. 3/10 à 18h30 Photo Jessie Mills par le Moziki littéraire (RD Congo) Direction artistique : Papy Maurice Mbwiti avec les auteurs performeurs Marie-Louise Bibish Mumbu et Fiston Nasser Mwanza Imaginez une kermesse littéraire, une performance artistique inventée en direct pour recréer dans le Jardin du festival une ambiance digne de la ville de Kinshasa, notamment le Bloc de Bandal. On y fera partager le défi de l’écrit, du dire, de l’écoute et du non silence. Le challenge : comment trouver de la poésie dans un environnement dissonant et festif… Lectures, jets de mots et d’images, de musiques, tout cela s’effectuera dans une sorte de foire de vie… Dans Kin kiesse !, le public est aussi acteur : il lui sera demandé deux choses. D’abord de passer dans la journée déposer des petites lettres, des mots personnels ; puis à ceux qui le veulent, d’écrire pendant le déroulé de la performance des bouts de texte. Quatre personnes du public liront ces lettres et mots de spectateurs, qui deviennent avec nous des « Mozikis circonstanciels ». Production Festival des Francophonies. Avec le soutien de la Société Suisse des Auteurs, du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la SACD, et de l'Institut Francais et la Région Limousin. Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges, Expression 7. 18 L'HOMME ATLANTIQUE (et la maladie de la mort) THÉÂTRE PREMIÈRE EN FRANCE canada/québec - france Limoges CCM Jean Moulin Lun. 30/09 à 20h30 Mar. 1/10 à 20h30 Photo Yann Turcotte Texte Marguerite Duras [Les Éditions de Minuit] Mise en scène Christian Lapointe Avec Jean Alibert, Anne-Marie Cadieux, Marie-Thérèse Fortin Scénographie Jean-François Labbé Vidéo Lionel Arnould Lumières Martin Sirois Musique et environnement sonore Mathieu Campagna Assistance à la mise en scène Alexandra Sutto Costumes Mylène Chabrol Dramaturgie Sophie Devirieux Programmation de logiciel vidéo Pierre-Olivier Fréchet-Martin Direction technique Mathieu Thébaudeau Direction de production Catherine Desjardins-Jolin Compagnie Théâtre Péril Durée : 1 h 10 Sur le plateau, dans un premier temps, une réalisatrice improvise un film avec une actrice et un acteur. Il est question d’un homme qui a loué les services d’une femme pour « essayer ça, essayer l’amour ». Ils ne quittent pas la chambre pendant plusieurs jours. Dehors, il y a la mer. Dans un deuxième temps, le film réalisé est présenté au public : la révélation en direct des textes de Duras se double de la création d’un objet filmique. Il y a création dans la création, à la manière des poupées russes, conférant à l’objet final une forme définitivement multiple. Le spectacle au final se révèle comme un livre mis en scène par un autre. « Le soir de son départ, dans un bar, vous racontez l'histoire. D'abord, vous la racontez comme s'il était possible de le faire. Ensuite, vous la racontez en riant comme s'il était impossible qu'elle ait eu lieu ou comme s'il était possible que vous l'ayez inventée. » Duras est un mythe. La femme autant que l’auteure, la voix autant que l’écriture. L’œuvre, immense, dans tous les sens du terme, fascine ou agace mais semble imposer sa loi à quiconque tente de l’interpréter. Véritable icône de la littérature contemporaine à Montréal (où elle fait toujours l’objet de recherches et de conférences), Marguerite Duras n’effraie pas Christian Lapointe, jeune acteur et metteur en scène de Québec. Il s’est donné un beau défi en proposant sa vision de L’Homme atlantique et La Maladie de la mort, deux courts textes écrits au début des années 80, qui ont devancé bien des littératures actuelles sur le plan des procédés narratifs, entremêlant le réel et la fiction, révélant le processus de création d’une œuvre, mettant en jeu sa fabrication en direct. Aujourd’hui, comment expliquer la rencontre entre Marguerite Duras et Christian Lapointe ? Une certaine forme de ravissement peut-être, un état entre hypnose et envoûtement qui se manifeste chez l’une par la lenteur, le ton, la complexité, et chez l’autre par l’immobilité, l’incantatoire, le symbolique. Un intérêt tout particulier pour la ligne poreuse qui marie le réel au fictif, sa propre vie mêlée à son œuvre littéraire, chez Marguerite Duras, à son œuvre théâtrale chez Christian Lapointe : tous deux ne cessent de sonder les gouffres entre le vécu et l’imaginé, entre les hommes et les femmes, entre ce qui est raconté et ce qu’il serait possible de raconter. Christian Lapointe poursuit sa démarche atypique, manipulant le réel pour déstabiliser le théâtral, et nous entraîne sur un plateau de cinéma où s’improvise un troublant film durassien. Joignant son art à la voix tranchante de l’auteure française, il place le public au centre d’un fascinant récit, où le rugissement de la mer ne cesse d’exacerber une déchirante détresse sexuelle, magnifiée par un impossible amour. Pour sa création autour de Duras, Lapointe s’entoure d’une prestigieuse distribution : MarieThérèse Fortin et Anne-Marie Cadieux, deux figures-phares de la scène montréalaise, et Jean Alibert qui a traversé avec Wajdi Mouawad les plus grandes scènes européennes. 19 Marguerite Duras Née en 1914 en Indochine, où elle passe son enfance, elle vient en France à 18 ans, étudie le droit puis se consacre à l’écriture : romans, théâtre, scénarios de films, articles. Elle inaugure une nouvelle forme d’écriture, très personnelle, qui, par le jeu des combinaisons narratives et l’importance accordée à la parole, rend compte de la complexité des voix et des points de vue. Parce que Marguerite Duras revendique la prédominance de « l’écrit » sur toutes les formes de représentation, elle transgresse les règles traditionnelles des genres jusqu’à construire des textes hybrides qui échappent aux classements. Ce qu’elle entend partager avec ses lecteurs et ses spectateurs, c’est le mouvement d’une œuvre toujours à venir, qui se défait à mesure qu’elle s’invente, l’exécution d’un livre voué à son propre effacement, à la fois l’origine et la faillite du geste de la création. La mort, le désir, l’enfance, la perte, la mémoire, l’amour sont convoqués inlassablement par la dynamique de l’écriture. Marguerite Duras s’éteint à Paris en mars 1996. L'Homme atlantique, publié en 1982, est la transcription de la bande-son du moyen métrage du même nom réalisé à partir de rushes du film Agatha et les lectures illimitées. Marguerite Duras y découvre l'importance capitale et les velléités d'autonomie de la bande sonore des films. C'est rééquilibrer le cinéma, l'arracher aux metteurs en scène et aux acteurs et le redonner à l'écriture, à la voix même de l'écrivain : en effet une grande partie du film se déroule dans le noir total, redonnant aux voix toute leur puissance. La Maladie de la mort est publié en 1983. On y trouve la perte du désir, l’impossibilité d’aimer, la femme inaccessible et idéalisée ou au contraire rabaissée et prostituée, l’union charnelle comme impossible quête d’absolu. Ce texte, dense, dérangeant par sa radicalité, a été adapté pour la scène par Bob Wilson en 1997, avec Lucinda Child, et par Bérangère Bonvoisin en 2006 avec Fanny Ardant. Marguerite Duras est considérée au Canada comme une figure extrêmement prestigieuse de la littérature et son passage à Montréal pour une série de conférences en 1981 a donné naissance à un livre d’entretiens, Marguerite Duras à Montréal (Ed. Solin, 1994). 2013 célèbre le centième anniversaire de Marguerite Duras. Photo Patrick Fabre Christian Lapointe Né en 1978, auteur, metteur en scène et acteur, Christian Lapointe a surtout mis en scène des pièces dites In-yer-face : mouvement théâtral britannique né dans les années 90, ce théâtre d’affrontement, ne ménageant jamais son public, a souvent recours à un langage et à des images crus. Le but de ce mouvement n’est en aucun cas d’agresser le public mais de le provoquer émotionnellement pour que celui-ci s’implique dans ce qu’il voit. Cette « provocation émotionnelle », pour rester authentique, se doit d’évoluer constamment. Il met en scène William Butler Yeats, Villiers de L'Isle-Adam, Mathieu Arsenault, Mark Ravenhill, Sarah Kane, Larry Tremblay ainsi que ses propres pièces comme C.H.S. programmée en 2009 au Festival d’Avignon. Artiste engagé à l'écriture métaphorique, Christian Lapointe rend compte du désordre du monde et de nos désordres intérieurs, à l’intérieur d'un cycle de pièces regroupées sous le nom de Théâtre de la Disparition. Ses travaux sont présentés au Canada, en Australie, en Asie et en Europe. En 2007, il est invité à Berlin par l'Institut International de Théâtre à participer à un colloque pour auteurs et praticiens sur les nouvelles dramaturgies. En 2010, il reçoit le prestigieux prix John-Hirsch du Conseil des arts du Canada qui récompense un metteur en scène francophone « faisant preuve d'une vision artistique originale ». Sa dernière production Outrage au public de Peter Handke est présentée au Festival Trans-Amérique 2013, tout comme la présente création L’Homme atlantique (et la maladie de la mort). A propos du Théâtre Péril Fondé par Christian Lapointe en 2000 et basé à Québec, le Théâtre Péril est connu pour ses productions exigeantes, demandant au public un investissement particulier. Prédisposé à produire des objets théâtraux à partir d’œuvres denses, poétiques et parfois qualifiées d’impossibles à monter, le Théâtre Péril se plaît à passer du répertoire à la création. La compagnie creuse une dramaturgie prisant le risque et la tentative d’élaborer des langages théâtraux propres à chaque expérience artistique. http://theatreperil.com/ Coproduction Festival Transamériques (Montréal), Recto-Verso (Québec), Théâtre français du Centre National des Arts (Ottawa). Résidence de création Place des Arts. Création mondiale à Montréal le 31 mai 2013 au FTA puis au Carrefour International de Théâtre à Québec les 7 et 8 juin. Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges. Tournée : Centre National des Arts à Ottawa en février 2014. 20 Focus Haïti ! LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD THÉÂTRE CRÉATION haïti Boisseuil Espace du Crouzy Mar. 1/10 à 20h30 Jeu. 3/10 à 19h Rencontre avec les artistes jeudi 3 octobre à l'issue du spectacle. Texte de Marivaux Mise en scène Jean-René Lemoine Avec Vladimir Delva (Arlequin), Carline Colagène (Lisette), Gaëlle Bien-Aimé (Silvia), Rolaphton Mercure (Dorante), Jean Samuel André (Mario), Jean-Marc Mondésir (Monsieur Orgon). Scénographie et costumes Jean-René Lemoine Assistant à la mise en scène Jean-Samuel André Robe de Lisette créée par Miko Guillaume Réalisation costumes Louis Soirilus et Gadesa Réalisation décor Christian Laplanche assisté de Ricardo Louis Durée : 1 h 40 photo José Azor/Fokal Alors que leurs pères viennent de décider de les marier, Dorante et Silvia ne se sont encore jamais vus. Pour « examiner un peu » son prétendant, la jeune fille échange ses vêtements avec sa suivante, Lisette. Mais le jeune homme a eu exactement la même idée : il arrive auprès d’elle sous le nom de Bourguignon, avec son valet, Arlequin, qui se pavane dans les habits de maître. Une double intrigue s’engage… Monsieur Orgon et son fils, Mario, seuls informés du travestissement des jeunes gens, décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du hasard ». Avec Le Jeu de l’amour et du hasard, Jean-René Lemoine a souhaité mettre en scène pour la première fois une comédie, et une comédie de Marivaux parce que cette pièce met en lumière des thématiques toujours d’actualité dans la société haïtienne contemporaine : les rapports entre les classes sociales, qui s’appuient, entre autres, sur les différentes nuances de couleur de peau, et la pratique du langage des maîtres, un marqueur qui ne trompe pas. Même si l’histoire est racontée sur le ton de la comédie, l’échange de rôles tel que le 18ème siècle s’est amusé à le pratiquer sur les scènes de théâtre prend ici une nuance de cruauté mentale particulière. Note d'intention J'ai eu cette fois l’envie de travailler un classique, un texte du répertoire pour voir comment on pouvait se l'approprier en Haïti, sans le trahir évidemment. Ensuite, cette pièce - vertigineuse offre une palette de jeu très riche, des registres contrastés auxquels on peut accéder assez facilement dans un premier temps, avant de pénétrer les immenses difficultés tapies dans la subtilité de sa mécanique. Enfin, je trouve qu'elle met en lumière des thématiques qui sont encore vivantes ici, sans doute plus qu'elles ne le sont en France où la pièce est très souvent montée. A commencer par le rapport entre maître et serviteur qui est empreint de cruauté, mais aussi de bonté, de douceur, d'une tendresse complice un peu condescendante. Il y a un vivre ensemble entre les maîtres et serviteurs de Marivaux que je retrouve dans la société haïtienne. Sans parler du déni d’eux-mêmes qui caractérise les serviteurs dans la pièce. Il me paraissait intéressant d’aborder cela en s’emparant d’un texte qui ne prétend pas nous amener à une catharsis quelconque. Le spectateur est emporté tout simplement dans les méandres de la passion et il est amené à palpiter pour les deux couples. Quels que soient ses postulats ou ses a priori, il est piégé par la mécanique parfaite de la pièce, et ce n’est qu’à la fin qu’il comprend (s’il veut) l’étendue de sa violence. Il y a peut-être encore une raison que j'ajouterais en « post-scriptum » : il me semblait aussi intéressant de présenter un spectacle choral. A Port-au-Prince on joue souvent des monologues, j’avais envie de créer un groupe, une équipe, et de voir comment on peut jouer ensemble ici. L'apprentissage du jeu passe grandement par l'écoute. Se trouver à l'intérieur d'un groupe et avoir cette disponibilité, cette générosité, être cet instrument au sein du chœur, de l'orchestre, je crois que c'est un bon exercice pour les comédiens d'ici. Jean-René Lemoine 21 Marivaux Marivaux a laissé une œuvre considérable, composée de romans, de feuilletons, mais surtout de nombreuses pièces. Par sa nature, le dialogue de Marivaux est en parfait accord avec le talent de comédiens rompus à la commedia dell’arte et grâce à eux, Marivaux apporte le renouvellement du théâtre qui se faisait attendre depuis Molière. Il emprunte d’ailleurs nombre de conventions à la commedia dell’arte : les « types » sur lesquels il construira des variations, le masque d’Arlequin, les travestissements. Et aussi l’importance de l’amour comme ressort de la comédie. Marivaux procède d’une veine urbaine, courtoise, s’intéressant à la modernité en ce qu’elle relève de la mode, élégante, provisoire. Sa langue est celle de la première moitié du 18ème, nette, analytique au point qu’on la jugea « métaphysique ». A l’encontre des règles du classicisme, de la fixité psychologique des personnages, Marivaux s’en remet aux replis et aux détours qui enveloppent notre âme. Il transforme le personnage de la comédie classique en une figure qui évolue sur scène et se transforme pour coïncider avec la vérité de son être. Il aborde avec une égale importance les préceptes de la société, correspondant aux règles d’une éducation très raffinée, et d’autre part l’instinct, les vibrations de la nature. Il ne les oppose pas mais les fait se juxtaposer. A travers un tourbillon de sentiments (l’inconstance, la prudence, la jalousie, la timidité, l’orgueil, l’indifférence…) et à travers une succession de déguisements, de révélations, d’imprévus, il fait naître une impulsion libératrice qui exprime tout l’hédonisme du Siècle des Lumières : la recherche et la naissance du plaisir. La psychologie de Marivaux gravite autour de la naissance d’un sentiment. Celui-ci s’empare du personnage, y compris à son insu et même contre sa volonté. De ce point de vue on peut le rapprocher de l’auteur de La Princesse de Clèves. La pudeur, instinct qui s’oppose à tout ce qui n’est pas permis, provoque l’imagination, suscite la fantaisie, entraîne les personnages à protéger leurs sentiments les plus secrets… Le travestissement devient une solution pour jouer la comédie au sein de la comédie, une forme nouvelle de théâtre dans le théâtre. Ainsi, dans Le Jeu de l’amour et du hasard, la pièce va à l’encontre d’un mariage négocié par des tiers, se conformant à la logique sociale du monde réel, jetant les cœurs et souvent les biens, dans un système marchand où la femme devient une simple marchandise. Mais chez Marivaux, rien n’est plus farouche qu’une femme sur le point d’être percée à jour, elle utilise toutes les armes pour se défendre : l’indifférence, la haine, la comédie d’un autre amour, tout ce qui l’empêchera de s’avouer vaincue ! Le Jeu de l’amour et du hasard, créé en 1730, est la pièce la plus célèbre et la plus représentée, tant en France qu'à l'étranger. Photo Marco Samson Jean-René Lemoine Comédien, auteur, metteur en scène, Jean-René Lemoine est né en Haïti, il a vécu au Zaïre et en Belgique. Après un parcours d'acteur entre l’Italie et la France, il se consacre essentiellement à l'écriture et à la mise en scène. Il s’installe définitivement à Paris en 1989. En 1997, il crée la compagnie Erzuli, écrit et met en scène L’Ode à Scarlett O’Hara. Puis Ecchymose, au Petit Odéon et au Théâtre de la Tempête. En 2001, il crée Le Voyage vers Grand-Rivière, au Centre Dramatique National de Sartrouville, puis en 2003, L’Adoration au Théâtre Gérard Philipe de SaintDenis. En 2003/2004, La Cerisaie d’Anton Tchekhov est la première pièce qu'il met en scène dont il ne soit pas l'auteur (au Théâtre Gallia de Saintes et reprise à la MC93 Bobigny). La même année, il met en scène Verbó de Giovanni Testori au Théâtre Garibaldi de Palerme. En 2006, il met en scène et interprète son texte Face à la mère à la MC93 Bobigny, qui tourne en France et à l’étranger jusqu’en juin 2008. En 2009, sa pièce Erzuli Dahomey, déesse de l’amour est lauréate du Prix SACD de la dramaturgie de langue française, aux Francophonies de Limoges. Sélectionnée par le bureau des lecteurs, elle a fait son entrée à la Comédie-Française en 2012 (théâtre du Vieux-Colombier) dans une mise en scène d’Eric Génovèse. Sa dernière pièce, Iphigénie, a obtenu l’aide à la création du CNT et paraît aux Solitaires Intempestifs, précédée de In memoriam (enregistrement public par France Culture à Théâtre Ouvert en avril 2012). Il se consacre également à un travail d’adaptation : pour le théâtre, il adapte Syngué Sabour, roman de Atiq Rahimi (Prix Goncourt 2009) ; pour le cinéma il écrit les scénarios de : Moloch Tropical, long métrage réalisé par Raoul Peck, Marché noir, long métrage de Charlie Van Damme, Notre Père, long métrage d’Olivier Meyrou. www.fokal.org Production Fondation Connaissance et Liberté – FOKAL. Avec le soutien de l’Ambassade de France en Haïti et l’Institut Français en Haïti (IFH), la Fondation Culture Création et la Fondation de France - Fil Culture Haïti, l'Institut Français et la Région Limousin, l’Organisation Internationale de la Francophonie et Air France Port-au-Prince. Présenté à Port-au-Prince, Haïti, Festival des “Quatre Chemins” organisé par la Fokal (26 novembre - 9 décembre 2012) Accueil en co-réalisation : Festival des Francophonies en Limousin et la Ville de Boisseuil Avec le soutien de l'Université de Limoges. 22 CHOCOLAT, CLOWN NÈGRE THÉÂTRE/CIRQUE france Limoges Théâtre de l'Union Mer. 2/10 à 19h Jeu. 3/10 à 19h Conférence de Gérard Noiriel : Homme invisible pour qui danses-tu ? Bar de l'Union Mer.2/10 à 12 h 15 Adaptation Marcel Bozonnet, Gérard Noiriel d'après Chocolat, clown nègre de Gérard Noiriel Mise en scène Marcel Bozonnet Assistante à la mise en scène Manon Conan Avec : Marcel Bozonnet, Fannie Outeiro, Sylvain Decure, Yann Gaël Elléouet, Ode Rosset Costumes Renato Bianchi avec la collaboration de Sylvie Lombart Chorégraphie Natalie Van Parys Conception vidéo Marc Perroud Conception son Louise Bardet Dispositif Marcel Bozonnet et Renato Bianchi avec la collaboration de Sara Sablic Réalisation des costumes Sylvie Lombart, Catherine Manceau, Corinne Pauperé, Anne Poupelin Coiffes Laurence Solignac Masques Carole Batailler Dramaturgie Joël Huthwohl Conseillère image Judith Ertel Régisseur général Michel Lothe Régisseur vidéo Thierry Wilmort Habilleuse Sabine Bulant Compagnie des ComédiensVoyageurs Durée : 1h15 photo Elisabeth Carecchio Jeune esclave de La Havane, Rafaël est vendu à un marchand portugais qui l’emmène avec lui à Bilbao. Après avoir été valet de ferme, groom, mineur, il est finalement embauché en France dans un cirque. Très vite adopté par le public parisien, devenu « Chocolat, l’universel, le fameux, le légendaire, l’immortel », il devient une sorte de monument national dans la presse française. Il triomphe avec son compère Foottit, le clown blanc. « Chocolat est roi, Chocolat est maître. Vive Chocolat », écrit Jules Claretie, dans ses chroniques sur la vie culturelle à Paris. Peint par ToulouseLautrec, filmé par les frères Lumière, source d’inspiration pour Claude Debussy, il devient le roi des nuits parisiennes à Montmartre et aux Champs Elysées. Puis son étoile pâlit. Avec sa compagne Marie, il sombre dans la misère, oublié de tous. Il meurt à Bordeaux en 1917 et est enterré avec les indigents dans la fosse commune. Marcel Bozonnet, directeur artistique de la compagnie des Comédiens-Voyageurs et Gérard Noiriel, historien de l’immigration, président du collectif DAJA (Des Acteurs culturels Jusqu’aux chercheurs et aux Artistes) ont travaillé ensemble pendant 18 mois autour de ce projet. Comment montrer au public que c’est grâce à Chocolat, le premier artiste noir sur la scène française, que les Français ont pensé à se sentir « blancs » ? Comment retranscrire dans le langage artistique d’aujourd’hui les mises en scène de Foottit et Chocolat, empreintes de domination coloniale ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles Marcel Bozonnet et Gérard Noiriel tentent de répondre avec ce spectacle à vocation nomade, capable d’aller au-devant de tous les publics. Avant tout, le spectacle est un hommage rendu à celui qui fut le premier artiste noir en France, injustement oublié aujourd’hui. Au-delà de ses talents comiques, Rafaël a fasciné le public parisien comme chanteur et surtout comme danseur. Il a fait découvrir aux Français une gestuelle (qualifiée alors de « simiesque ») issue de la culture des esclaves noirs d’Amérique, qui triomphe à la Belle Époque avec le cake walk (danse populaire syncopée en forme de marche née dans les plantations de Virginie au milieu du 19e siècle, importé en Europe par le music hall) et que l’on retrouve aujourd’hui dans la gestuelle de danseurs de hip hop. Mais Chocolat fascine aussi parce qu’à l’époque, la plupart des Français n’ont jamais vu de Noirs. Cette découverte sera faite de surprises, de plaisanteries condescendantes, mais aussi d’admiration, de compassion et de solidarité. Le spectacle interroge les dimensions contradictoires de cette rencontre fondatrice. Foottit et Chocolat inventent la comédie clownesque (le clown blanc et l’auguste), en même temps qu’ils fixent le stéréotype colonial du « nègre stupide » giflé par le blanc. Mais comme le note Gérard Noiriel : « Au lendemain de l’affaire Dreyfus, on ne peut plus montrer sur une scène française un noir frappé par un blanc sans une certaine mauvaise conscience. » Dès lors, Chocolat ne fait plus rire. Il tente une nouvelle carrière au théâtre, grâce à Firmin Gémier, mais il n’a pas le profil de l’acteur « populaire » tel que l’attend le public français. Le duo Foottit et Chocolat a toutefois connu une gloire posthume : les deux clowns ont inspiré Samuel Beckett, cinquante ans plus tard, pour les personnages de Pozzo, le maître, et Lucky, une sorte d’esclave, dans En attendant Godot (1952). 23 Bar de l'Union Mer.2/10 à 12 h 15 Homme invisible pour qui danses-tu ? A propos du clown Chocolat Conférence de Gérard Noiriel La conférence retrace l'itinéraire exceptionnel de Rafael, un esclave cubain vendu à un marchand espagnol, et qui deviendra l’un des artistes les plus populaires de la scène française à la Belle Epoque, sous le nom de « Chocolat ». Gérard Noiriel décrit, images à l’appui, les performances de celui qui fut à la fois mime, clown et danseur, en mobilisant la culture gestuelle des esclaves afroaméricains. Il s'interroge sur les raisons de son triomphe et de son déclin, sur les stéréotypes d'une époque qui annonce notre « modernité ». (En collaboration avec le collectif Daja : Des Acteurs culturels jusqu'aux Chercheurs et aux Artistes. http://www.daja.fr/) Photo Patrick Fabre Crédit nc. Marcel Bozonnet Acteur, metteur en scène, professeur de théâtre, Marcel Bozonnet entre dans la troupe de la Comédie Française en 1982 et en devient Sociétaire en 1986. Il dirige ensuite le Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris de 1993 à 2001, puis administre la Comédie-Française de 2001 à 2006. Il ouvre la salle Richelieu à des auteurs contemporains et fait notamment entrer au répertoire Marie Ndiaye et Valère Novarina. Il invite des metteurs en scène internationaux comme Bob Wilson, Piotr Fomenko, Anatoli Vassiliev. Sa mise en scène de La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, qu’il interprète lui-même, est un sublime hommage à la langue précieuse de l’amour et du corps. En 2006, il fonde la compagnie Les Comédiens-Voyageurs, accueillie en résidence à la Maison de la Culture d’Amiens. Il met alors en scène Jackie d’Elfriede Jelinek, Rentrons dans la rue ! à partir de textes de Victor Hugo et Antonin Artaud autour du thème de la révolte des peuples et crée aux Francophonies de Limoges Baïbars, le mamelouk qui devint sultan, à partir du Roman de Baïbars, un conte de la littérature arabo-musulmane. Il réalise en 2011 la mise en scène d’Amadis de Gaule, opéra de Jean-Chrétien Bach, pour l’OpéraComique de Paris et crée le spectacle à l’Opéra de Versailles. Cette année il a présenté à Amiens Les Couloirs des exilés de Michel Agier et Catherine Portevin. Gérard Noiriel Gérard Noiriel est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France. Il s'est également intéressé à l'histoire de la classe ouvrière et aux questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire. Parallèlement à sa carrière universitaire, il participe à l'élaboration d'une quarantaine de documentaires historiques (« Racines ») diffusée sur France 3 en 1990-1991, évoquant l'apport des immigrés à l'histoire de France. Directeur d’études à l’EHESS depuis 1994, il est aussi co-directeur de la collection Sociohistoires des éditions Belin et co-fondateur de la revue de sciences sociales Genèses. Il est également membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton (Etats-Unis) et fait partie du comité de rédaction pour la revue Social Identities et la revue électronique Histoire de l'immigration. Membre du conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à sa création, il décide d'en démissionner en mai 2007 avec sept autres universitaires, pour protester contre la création par Nicolas Sarkozy d'un ministère associant la question de l'immigration et de l'identité nationale. Peu après sa démission, il fait paraître un essai intitulé À quoi sert l'identité nationale (Agone, 2007). Par ailleurs militant du droit d'asile, il se prononce pour l'autonomie de la recherche vis-à-vis des considérations politiques conjoncturelles : pour lui, le chercheur et le citoyen ne doivent pas répondre aux mêmes préoccupations : si les intellectuels peuvent parfaitement intervenir dans le débat public, ils doivent en revanche prendre garde à expliciter ce qui relève du discours scientifique et ce qui relève du discours militant. Il reste ainsi très critique vis-à-vis du rôle que jouent les experts dans les médias, ainsi qu'envers l'instrumentalisation politique des faits historiques (il est notamment président du CVUH : Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’Histoire). www.maisondelaculture-amiens.com Production : Maison de la Culture d'Amiens / Centre de créationet de production, en co-production avec la Cie des Comédiens-Voyageurs. Résidence d’aide à la création à la Brèche, Pôle Régional des Arts du Cirque, Cherbourg-Octeville (Manche) Résidence d’écriture au Centre National des Écritures du Spectacle-La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National En partenariat avec l’Académie Fratellini. Avec la collaboration du collectif DAJA. Films Lumière - © Association frères Lumière : Foottit et Chocolat III. Chaise en bascule / Panorama pendant l’ascension de la Tour Eiffel. Les films chronophotographiques d’Etienne-Jules Marey et Félix-Louis Regnault ont été restaurés numériquement et reportés sur pellicule 35 mm par la Cinémathèque française qui détient et conserve les négatifs. Accueil en co-réalisation avec le Théâtre de l'Union - CDN du Limousin. Tournée : du 28 novembre au 1er décembre 2013 / Théâtre Nouvelle Génération, Lyon ; 6 et 7 décembre 2013 / Théâtre de Sartrouville ; 10 et 11 décembre 2013 / Maison de la Culture d'Amiens ; 17 décembre 2013 / Centre Culturel Jacques Tati, Amiens (tournée en décentralisation de la Maison de la Culture d'Amiens) 24 ET SI JE LES TUAIS TOUS MADAME ? THÉÂTRE burkina-faso Limoges Espace Noriac Jeu. 3/10 à 21h Ven. 4/10 à 19h photo nc Texte et mise en scène Aristide Tarnagda [Editions Lansman, octobre 2013] Avec Hamidou Bonssa Lamine Diarra et David Malgoubri Salif Ouedraogo du groupe Faso Kombat Scénographie Charles Ouittin Assistantes à la mise en scène Safoura Kabore, Sira Diarra Lumière Mohamed Kabore Costumes Huc Jean-Christophe Michel Compagnie Théâtre Acclamations Durée : 1 h Et si je les tuais tous Madame ? passe en revue toutes les actualités du monde tout en marquant d’un point d’honneur la situation de l’Africain. Misère, exil, abandon, rêves et désillusions, mais aussi irrépressible besoin d'aller de l'avant : à travers les paroles de Lamine, c'est tout un continent qui prend la parole. Mêlant le théâtre à la musique, le hip hop incisif du groupe Faso Kombat aux chansons d'inspiration plus traditionnelle d'Hamidou Bonssa, Aristide Tarnagda porte un regard aigu sur les rapports ambigus qu'entretiennent deux mondes qui se sont côtoyés pendant plus d'un siècle sans vraiment se comprendre. En racontant sa vie, ses échecs et ses désirs, Lamine incarne ainsi les mots de celui qui est aujourd'hui encore prisonnier, celui qui ne se heurte qu'à des murs et des silences et pour lequel il n'existe plus qu'un seul horizon : un voyage qui lui sauverait la vie. Voyage vers un autre continent ou retour au pays natal ? Rien n'est tranché, si ce n'est la nécessité d'être ailleurs, là où les blessures peuvent peut-être cicatriser, là où enfin les paroles pourraient s'échanger. Là où « attendre est espérer ». Je vis dans un pays où tous les jours il pleut des tonnes et tonnes de promesses… On promet de payer les études de son enfant, d’offrir de belles tenues à sa femme pour qu’elle ne soit pas la risée des autres, on promet de construire une maison décente à ses parents qui végètent dans des quartiers oubliés et abandonnés, à la merci de l’obscurité, du manque d’eau, du manque de rêve : on promet de planter des rêves dans le ventre des gens qu’on aime. Promettre c’est aussi donc porter une croix. Alors on se met à chercher les voies et les moyens qui nous permettront d’enfanter des rêves dans les vies de ceux que nous aimons, que nous portons en nous. On cherche autour de soi et quand la réalité autour de nous se révèle inféconde, on se tourne vers d’autres horizons, vers l’inconnu, toujours dans l’espoir de tomber vaille que vaille sur des rêves qui pourront ressusciter le rire sur les lèvres des siens. La vie prend alors un autre rythme, un rythme plus accéléré, plus rapide qu’un TGV. Tout devient urgent. C’est une question de valoir mieux que son cul. Alors on ne se pose plus de questions. On fonce, on fonce, on fonce, comme un enfant défonce les cuisses de sa mère pour foncer dans le monde, on fonce, on fonce, on fonce dans le froid, on fonce dans l’isolement, on fonce dans le ventre de la terre et on se met à fouiner, les rues, les âmes, à la recherche d’un rêve, d’un souvenir, des bouts de visage, des bouts de soi-même, on fonce et on sue, on se sue, on s’émiette et on s’éparpille… Aristide Tarnagda La mise en scène « La question de l’urgence se révèle l’oxygène de la pièce. En effet le travail des acteurs s’est tout de suite focalisé sur : comment faire entendre toute une vie le temps d’un feu rouge ? Plusieurs pistes se sont dégagées mais une nous a semblé plus juste, plus intéressante : c’est celle de la 25 désobéissance, celle de la feinte, du contre-pied ( pour emprunter un langage sportif, les meilleurs joueurs aujourd’hui étant ceux qui savent feinter, dribbler). Et si donc nous dribblions le texte en le posant, en le respirant, en faisant résonner chaque mot, en instaurant un silence inexistant dans la matrice du texte ? La question d’urgence a enfanté à son tour la question du rythme, de la musicalité. C’est pourquoi nous avons associé un groupe musical (Faso Kombat) à notre processus de création. Les musiciens ne sont pas là pour apaiser nos oreilles. Ils viennent nous emmerder de temps en temps en devenant Lamine par intervalle irrégulier, comme des ombres qui apparaissent pour demander à quand le vaccin du palu, à quand les écoles gratuites, à quand de l’eau potable pour tous et non du champagne pour une minorité ? » Aristide Tarnagda Aristide Tarnagda, né en 1983 à Ouagadougou, étudie d’abord la Sociologie. Puis, comédien au Théâtre de la Fraternité dirigé par Jean-Pierre Guingané, sa rencontre avec Koffi Kwahulé a été déterminante. Depuis l’écriture s’est ancrée au cœur de sa vie. Alors, tue-moi, aux Récréâtrales 2004, en est le premier acte. D’autres textes suivent : Les Larmes du ciel d’août (création aux Francophonies en Limousin en 2011), De l’Amour au cimetière, On ne payera pas l’oxygène. Exils 4 et Les Patrons, Je les emmerde sont deux commandes d’Eva Doumbia pour la compagnie La Part du pauvre. Avec « Visa pour la création » de CulturesFrance, il a été accueilli en résidence à Rennes par la compagnie Lumière d’août et le théâtre national de Bretagne (il en résulte 333 millions d’arrêts cardiaques et Façon d’aimer). Photo Patrick Fabre Il a résidé à la Maison des Auteurs de Limoges en 2009 grâce à une bourse du Centre national du livre. Il collabore régulièrement avec la metteuse en scène Marie-Pierre Bésanger de Tulle et sa compagnie Bottom théâtre, en partenariat avec le festival des Francophonies : ils ont présenté Vêenem ou l'attachement en 2009, et l’année dernière Terre rouge (reprise à Avignon et au Festival de la Luzège en 2013). Cette pièce avait fait l’objet au préalable d’une présentation à la Maison des Métallos dans le programme Nouvelles Zébrures 2011. Et si je les tuais tous Madame ? a été créé en 2012 au festival Les Récréâtrales à Ouagadougou et présenté lors du festival d’Avignon 2013. Production : Compagnie Théâtre Acclamation et La Voie du Caméléon Co-production : Récréâtrales, Institut français Avec le soutien de : Festival des Récréâtrales (Ouagadougou), Theater im Bauturm - Freies Schauspiel (Cologne, Allemagne), Festival d'Avignon, Institut Francais et Région Limousin, Festival des Francophonies en Limousin Première en France : Festival d'Avignon, 23-26 juillet 2013. 26 CRABE ROUGE THÉÂTRE création CONGO Limoges CCM Jean Gagnant Ven. 4/10 à 21h Sam. 5/10 à 18h30 Photo dr Texte et mise en scène Julien Mabiala Bissila Avec les comédiens Alvie Bitemo, Dorient Kaly, Marcel Mankita, Christian Mualu, Julien Mabiala Bissila et le musicien Benoist Bouvot Scénographie/lumière Simon Moumbounou Création costumes Alvie Bitemo Administration Florence Douaze-Bonnet Compagnie Nguiri-Nguiri Durée : 1 h 15 Crabe rouge est un bar sordide le long du fleuve Congo, le bar le plus chaud de Diata-Ville… Bibiche y danse en professionnelle malgré sa grossesse, le « colonel » Dolpic vient y chercher des noises à Bayouss le tenancier et l’ex enfant-soldat Marley vient y rouler des mécaniques. Ce jour-là, la télévision nationale retransmet le procès des responsables des « disparus du Beach ». Mais dans le bar le chaos de la vie continue : impossible de fermer les robinets de bière comme l’ordonne le gouvernement, en attendant le verdict du procès à la télé. Des coupures d’électricité à répétition plongent le bar dans le noir. Mais dans le chaos de la vie, même dans la nuit, il y a de la vie. Même si elle est racontée, dans une langue décapée à l’acide, par ceux qui sont peut-être déjà morts ou par l’enfant qui refuse de naître. Des personnages déjantés, avec leur violence, leur humour, leur séduction aussi, et qui sont capables de naître n’importe où, parler votre langue et habiter près de chez vous. L’affaire : « Les disparus du Beach » En avril 1999, dans un souci d'apaisement alors que la guerre civile du Congo-Brazzaville prend fin, Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, annonce la réconciliation nationale. Il signe des accords avec la République démocratique du Congo (ou Congo-Kinshasa) et le Haut Commissariat aux Réfugiés, pour le retour de milliers d’hommes, femmes et enfants qui avaient fui la guerre civile en se réfugiant à Kinshasa, de l’autre côté du fleuve Congo. Le premier retour des familles (1500 personnes) a lieu par la « traversée du Beach », par des navettes fluviales qui effectuent la liaison Brazzaville-Kinshasa, sous le contrôle du Haut Commissariat aux Réfugiés. Ces personnes sont accueillies dès leur arrivée dans le port fluvial du Beach de Brazzaville par une personnalité gouvernementale puis, une fois celle-ci partie, interpelées par des militaires appartenant probablement à la garde présidentielle et triées : les jeunes et les hommes valides sont acheminés par convois dans des camps (ou vers la Présidence selon les sources). À partir de ce moment, toute trace de ces hommes est perdue. En 2005, un procès de plus de trois semaines a lieu à Brazzaville. La Cour criminelle décide, par son verdict du mercredi 17 août, d’acquitter les quinze accusés dans l’affaire des disparus du Beach, tout en reconnaissant la disparition de plus de 85 personnes lors des événements de 1999. La Cour de cassation française casse le 9 avril 2008 la décision annulant la procédure du « Beach de Brazzaville » devant les juridictions françaises. Elle décide ainsi de renvoyer l'affaire devant la juridiction de Versailles, laissant la voie ouverte à la réouverture de l’enquête. En juin 2007, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles valide toutefois l’enquête dans cette affaire. Mais, concernant le chef de la police congolaise Jean-François Ndengué, elle a estimé qu’il jouissait d’une immunité empêchant sa mise en examen en France pour « crimes contre l’humanité ». De même, le 2 novembre 2007, un arrêté ministériel congolais a établi une interdiction de commémoration publique aux victimes du massacre du Beach. 27 Notes de l'auteur L’intérêt de ce texte n'est pas d'expliquer ou d’apporter la véritable version sur l’affaire « des disparus du Beach ». L’importance pour moi par ce texte est de questionner à travers les mots, les costumes, la lumière, les émotions, le jeu et la scénographie, une époque, d'une part et d’autre part, comment raconter ce que nous avons vécu, l’horreur, sans pathos ? On dit que « la guerre anesthésie les consciences ». Comment faire notre propre devoir de mémoire, rendre justice à nos disparus tout en gardant l’élan vital de notre jeunesse, l’insouciance et la joie qu’on confère à nos âges ? C’est ce que notre travail tente de faire. France Inter – Patrick Pesnot (février 2013) Combien de disparus ? Des dizaines, des centaines… On ne sait pas. Ou plutôt on ne veut pas savoir… Je veux parler de ce que l’on a appelé « le massacre du Beach » ! Le Beach étant le port fluvial de Brazzaville, tout près du palais présidentiel de Denis Sassou Nguesso… Si près même que certains témoins, depuis les fenêtres de leur bureau de la résidence présidentielle, ont pu sentir la fumée des bûchers sur lesquels on brûlait des corps… Alors que s’est-il passé ? Ce massacre, perpétré par des soudards proches du pouvoir, est l’ultime conséquence de la terrible guerre civile qui a ensanglanté la capitale de la République du Congo, plus communément nommée Congo-Brazzaville, pendant une année entière à partir de décembre 1998… Un conflit ethnique d’une violence inouïe avec son cortège de viols et d’assassinats systématiques… à tel point qu’on a parlé de massacres de type génocidaire. Au total, des dizaines de milliers de morts, 500.000 personnes déplacées, 800.000 sans abri et une forte odeur de pétrole… Photo Patrick Fabre Julien Mabiala Bissila Julien Mabiala Bissila est né en 1976. Il suit une formation dramatique à Brazzaville. Il est primé "meilleur comédien" en 1996 avec Odes du crépuscule mis en scène par Jean-Jules Koukou au festival international de théâtre scolaire au Congo (F.I.T.E.S). Pendant la guerre civile du Congo, il passe quatre ans réfugié dans la forêt. A partir de 1999, il se consacre au théâtre et participe à plusieurs créations du Théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre. Il crée la compagnie NguiriNguiri Théâtre en 2002 et met en scène ses textes Le Musée de la honte, La Dernière chance ainsi que des textes d’Emmanuel Dongala adaptés à la scène. Il est régulièrement invité sur les scènes et festivals africains. En 2005, il est accueilli par le théâtre du Vieux-Colombier (programme « Écritures d’Afrique ») et, en 2009, comme comédien par le Théâtre des Bernardines à Marseille pour la création d’un texte d’Aristide Tarnagda On ne payera pas l’oxygène par Eva Doumbia. Une première lecture Crabe rouge, alors en chantier, a été réalisée à Marseille par Eva Doumbia. La pièce a ensuite été lue à Paris au Théâtre du Rond-Point et à Limoges dans le cadre des Nouvelles Zébrures 2010 (direction Bénédicte Wenders). En 2011, il obtient la bourse Festival des Francophonies et réside à la Maison des auteurs. En septembre 2012, sa pièce Au nom du Père du fils et de J.M. Weston est lue au Festival des Francophonies en Limousin puis, en mars 2013, dans le cadre de Nouvelles Zébrures par l’Académie théâtrale de l’Union (direction Anton Kouznetsov). Crabe Rouge est présenté cet été au festival Contre Courant à Avignon ainsi que la mise en espace de Au nom du père et du fils et de J.M.Weston par les étudiants de l’Académie de théâtre de Limoges. Une autre lecture publique enregistrée par RFI en partenariat avec le Festival d’Avignon est présentée en public le 16 juillet 2013. Production Compagnie Nguiri-Nguiri Coproduction Festival des Francophonies en Limousin Résidence de création au centre de formation et de recherche en Arts dramatiques de Brazzaville. avec le soutien du Cercle Culturel Sony Labou Tansi (Brazzaville), Les Bernardines, Festival Mantsina/Scène (Brazzaville), Espace Baobab (Brazzaville) Centre de formation et de recherche en Arts dramatiques (C.F.R.A.D) Avec le soutien de l'Institut Français, de l'Espace Krysogone Diangouaya, ARCIS PRODUCTION et DU COLLECTIF 12 Avant-première : Festival Contre Courant, Avignon, 18 juillet 2013. Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges. 28 CAHIER D'UN RETOUR AU PAYS NATAL THÉÂTRE martinique / france Panazol Médiathèque Ven. 4/10 à 20h30 Limoges Théâtre de l'Union Sam. 5/10 à 20h30 photo James Hercule D'Aimé Césaire [Editions Présence Africaine] Mise en scène et interprétation Jacques Martial Scénographie Pierre Attrait Création lumière Jean-Claude Myrtil Peinture Jérôme Boutterin Création d'accessoires Martine Féraud Assistant mise en scène Tim Greacen Régie Marc Martinez Compagnie de la Comédie Noire Durée : 1 h 20 Cahier d'un retour au pays natal est le premier d'une série d'écrits qui va faire d’Aimé Césaire l'un des plus grands poètes de langue française du XXe siècle. Cahier d'un retour au pays natal va aussi devenir le texte fondamental symbolisant la fierté et la dignité retrouvées des peuples noirs à travers le monde. Aimé Césaire pose les premiers jalons du concept de « négritude » dont il poursuivra l’étude dans Discours sur le colonialisme… Voyage dans le temps et dans l'espace, le spectacle met en scène un noir, un homme, l'Homme, en fracture de lui-même, exilé dans la solitude de son être, aux portes du hurlement irréversible, qui effectue la traversée du retour à son pays natal, c'est-à-dire à son humanité. À propos de l’œuvre André Breton s’exclame : « Ce poème n’est rien moins que le plus grand monument lyrique de ce temps !». A cette époque, les thèses racistes du comte de Gobineau sur l’inégalité des races nourrissaient la philosophie du IIIe Reich. A cette époque, dans le Mississippi, Bessie Smith mourait d’une hémorragie devant un hôpital réservé aux Blancs qui refusait de la soigner. A cette époque, Joséphine Baker, reine de Paris, déposait sa ceinture de bananes. A cette époque, Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor et Léon Damas inventaient la Négritude et rendaient à la femme et à l’homme noirs leur dignité d’êtres humains. Si le Cahier d’un retour au pays natal est fermement enraciné dans la réalité sociale, historique et géographique des Antilles françaises de l’entre-deux-guerres, son actualité n’en reste pas moins intacte. Le message humaniste a transcendé son époque et alerte nos consciences. Il nous rappelle de toute sa force que « la carte du printemps est toujours à refaire… ». Saluée depuis l’origine comme un texte fondamental dans l’affirmation de l’égale dignité de tous les humains et de toutes les cultures, l’écriture convoque l’Histoire et la mémoire, non pour accuser mais pour DIRE et exprimer le refus de toute aliénation. Jacques Martial met en scène et interprète avec maestria ce premier poème fondateur de l’œuvre d’Aimé Césaire publié en 1939. Présenté en Guadeloupe, en Australie, aux USA, au Bénin, la presse est unanime tant sur la qualité de la mise en scène que la performance d'acteur de Jacques Martial. 2013 célèbre le 100ème anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire. 29 Aimé Césaire Photo Présence Africaine Photo P.E. Rastoin Né en 1913 en Martinique, il est le père fondateur de la « Négritude », concept qu'il avait créé dans les années 1930 avec Léopold Sédar Senghor. Patriarche des lettres antillaises et, plus généralement, des lettres francophones, il fut tour à tour craint, critiqué, mais jamais renié. Même la jeune génération d'écrivains martiniquais qui a pris ses distances par rapport à la négritude - pour se définir comme métis et créoles - reconnaît volontiers ce qu'ils doivent à ce père spirituel dont découle la liberté antillaise présente et à venir : « C'est la Négritude césairienne qui nous a ouvert le passage vers l'ici d'une Antillanité désormais postulable, et elle-même en marche vers un autre degré d'authenticité qui restait à nommer », écrivent Chamoiseau, Confiant et Bernabé. « La Négritude césairienne est un baptême, l'acte primal de notre dignité restituée. Nous sommes à jamais fils d'Aimé Césaire ». Christian Schiaretti vient de mettre en scène la pièce Une Saison au Congo au TNP de Villeurbanne à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Césaire. Son œuvre, riche de sept recueils de poésie, de quatre pièces de théâtre et d'innombrables essais, demeure toujours d'une grande actualité. Paradoxalement, sa poésie est aujourd'hui peu connue en France, alors qu'elle est enseignée dans les grandes universités du monde entier, notamment en Afrique et aux Amériques où Césaire est considéré comme une des voix majeures de la littérature francophone et post-coloniale. En 2008, retiré de la vie politique depuis plusieurs années, Aimé Césaire décède à l’âge de 94 ans. Il reste une figure incontournable de l’histoire martiniquaise. Jacques Martial Né en région parisienne dans une famille d'origine antillaise, Jacques Martial mène depuis trente ans une carrière de comédien, metteur en scène et directeur de compagnie. Formé à Paris, il engage un parcours théâtral sous la direction de Georges Wilson, Jean-Paul Roussillon, Irina Brook et bien d'autres. En 2000, il crée la compagnie de la Comédie Noire. Il met en scène des auteurs tels que José Pliya, Marivaux et Aimé Césaire. Parallèlement à ses activités théâtrales, Jacques Martial a développé depuis 1979 une carrière de comédien au cinéma et à la télévision. Il travaille entre autres avec Claire Devers, Samuel Fuller, Robert Kramer... Il crée par ailleurs l'association Rond-Point des Cultures qui a présenté, en partenariat avec le Théâtre du Rond-Point et dans divers théâtres de Paris, des manifestations mettant en valeur les cultures d'Outre-mer et, plus généralement, la créativité des artistes issus des minorités visibles. Depuis 2006, il est Président de l’Établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette. Cahier d'un retour au pays natal, créé en 2003 à l'Artchipel - Scène nationale de la Guadeloupe, a connu un succès public et critique tant en France qu'à l'étranger, et tourne depuis sa création. Production Compagnie de la Comédie Noire En coproduction avec l'Artchipel - Scène nationale de Guadeloupe Avec le soutien avec le soutien du Conseil Régional de la Guadeloupe, le Ministère de la Culture, le Ministère de l'Outre Mer et l'Association Française d'Action Artistique (AFAA). Tournée 2013 : Bligny, Vitry-sur-Seine, Haïti, Martinique, Ste Lucie, St Vincent, la Dominique, Bonneuil-sur-Marne, Nice, Atlanta, New York (prévisions). Accueil en coréalisation avec le Théâtre de l'Union-CDN du Limousin. 30 NIÉ QUI TAMOLA THÉÂTRE DE RUE EXPOSITION - BAL SUISSE Limoges Place Saint-Etienne Sam. 5/10 à 20 h Photo Loïc Benoit Auteur, metteur en scène Nicolas Chapoulier Avec : Cédric Cambon, Nicolas Chapoulier, Jérôme Colloud, Mathieu Fonfria, Antoine Frammery, Neil Price, Anthony Revillard, Gaël Richard, Nicolas Turon Compagnie Les 3 Points de suspension Durée : 3 h + bal Ce roadmovie théâtral réinvente la tradition des récits de voyage. Présentée sous forme d'une soirée hommage à la mémoire de Daniel Meynard, cette rétrospective se déroule en trois parties : une déambulation dans la plus grande exposition dédiée à Daniel Meynard jamais réalisée à travers le monde (témoignages, jeux vidéos, installations mécaniques, une conférence sur le rôle positif du réchauffement climatique, une expérience de poésie vaudoue…), un one-man show documentaire qui retrace l'histoire de la Françafrique sous la Ve République et enfin le Grand Bal de DJ Yabon, grand inventeur du "métixage", qui nous invite, au son de la savane et de l'accordéon à pile, à un safari musical jusqu'au bout de la nuit. Daniel Meynard nous a quittés il y a bientôt quatre ans, et suite à sa disparition, la Fondation Daniel Meynard a fait appel à des artistes, des plasticiens, des comédiens, des poètes, qui ont tenté de recréer l'univers, la parole, l'action de Daniel Meynard, dans le but de sentir le monde à travers ses yeux. Nié qui Tamola, (“L’œil voyageur” en langue bambara) est une exposition/ parcours spectacle dans son espace mental. Nous pénétrons dans la vision que Daniel Meynard portait sur les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Nous découvrons des fragments de mémoire, en flânant dans l'état de confusion propre à un retour de voyage, cet instant où tout s'entremêle, se mélange, se noue... Dans une confusion que nous appelons "L'état Daniel Meynard". "La deuxième partie du spectacle (...) consiste en une performance solo du comédien qui incarne tous les personnages clés de la Vème République ayant joué un rôle déterminant dans les relations franco africaines. Véritable tour de force pour ce comédien qui assure à la fois les bruitages, les imitations et les parties musicales." Sylvain Marchand - 29.06.2011 Créé et réalisé par une équipe de jeunes artistes franco-suisses nourris aux droits de l'Homme, Nié qui tamola évoque avec humour les échecs de la décolonisation, les scandales de la Françafrique, les mirages de la libre circulation des hommes, dans une Europe au racisme persistant et aux frontières angoissées. Avec impertinence et dérision, en croisant anecdotes et faits historiques, Nié qui tamola fait émerger le portrait d'une génération désenchantée, désabusée mais consciente du rapport à l'autre. Daniel Meynard Daniel Meynard, né le 14 juillet 1920 à Conakry (Guinée), et mort le 23 septembre 2009 à Bamako (Mali) à l'âge de 89 ans. Tour à tour neurologue, ethnologue, écrivain, journaliste, illustrateur, philosophe, poète, cuisinier, océanographe, comédien, plasticien, musicien, inventeur et réalisateur, il est surtout célèbre pour ses pensées autour des relations franco-africaines et la création du concept de baobabité. Atteint du syndrome d'Asperger, Daniel Meynard a surmonté son handicap en développant une mémoire hors du commun, ce qui lui a valu notamment de gagner le « International Pi Award » de Calcutta en 1986 en récitant 3 jours durant les décimales de Pi. Entre 1976 et 1980 il travaille comme océanographe sur la Calypso avec le commandant Crédit DR 31 Cousteau où il découvre le phytoplancton. Longtemps peu considéré dans le milieu du journalisme, son travail d'investigation sur les rapports politiques et économiques entre la France et ses anciennes colonies africaines fait aujourd'hui référence en la matière. Sa pensée a grandement inspiré les mouvements indépendantistes des années 1960. Très engagé, il a cherché à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus Le Syndrome de Tarzan ou Le Regard des méduses, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et neuro-psychiatrique. Très peu connue en France mais très appréciée dans les pays francophones, sa pensée est aujourd'hui ranimée par la création en 2010 de la Fondation Daniel Meynard. La scénographie a été conçue comme un labyrinthe, un dédale, symbolisant l'enchevêtrement, la confusion que l'on peut ressentir lors d'un retour de voyage en Afrique subsaharienne. L'exposition peut être installée et ouverte quelques jours en aval ou en amont du reste de la rétrospective. « L'installation fourmille d'objets insolites et technologiques. Suscitant notre curiosité, c'est avec étonnement que nous découvrons les trouvailles absurdes et loufoques d'une compagnie qui a érigé l'humour décalé au rang d'un art savamment maîtrisé ». Sylvain Marchand Les 3 Points de Suspension Nicolas Chapoulier, Anthony Revillard et Mathieu Leroux, trois acrobates formés aux techniques circassiennes (École de Cirque de Genève Cirqule, Zigmunt Biejag, Nordine Allal), créent en 2001 la compagnie Les 3 Points de Suspension. En 2002, ils sont rejoints par Jérôme Colloud, musicien de jazz, chanteur, pianiste et comédien. Issus d’univers et d'esthétiques très différents les uns des autres, les artistes de la compagnie Les 3 Points de Suspension explorent ensemble les richesses du mélange des techniques, des disciplines et des influences, principalement dans l'espace urbain. Tandis que Mr. Baryton (2003) et Voyage en bordure du bord du bout du monde (2006) s'inspirent de la tradition foraine et des films d'horreur des années 50, Nié qui Tamola (2011) consiste en un dispositif documentaire qui interroge les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines, évoquant les échecs de la décolonisation. La Grande saga de la Françafrique (2012) est un one-man show documentaire issu du dispositif Nié qui tamola qui retrace les scandales de la Françafrique. Au final, c'est toujours le rapport à l'altérité et à l'identité que questionnent Les 3 Points de Suspension, avec un humour décapant et décalé. Le bal de DJ Yabon Au son de la savane et de l'accordéon à pile, DJ Yabon nous invite à un safari musical au remix impossible sur les chemins remplis de nids-de-poule musicaux de New York à Kinshasa. Une aventure corporelle à vivre et à transpirer jusqu'au bout de la nuit. Peace, love and bissap ! www.troispointsdesuspension.fr Production Les 3 Points de suspension Co-produit par Les Ateliers Frappaz, Quelques p'Arts... le SOAR, le Fourneau - Centre National des Arts de la Rue [en Bretagne], le Parapluie - Centre international de création artistique, de recherche et de rayonnement pour le théâtre de rue, le Citron Jaune - Centre National des Arts de la Rue, Port-St Louis-du-Rhône, CSC du Parmelan, l'Atelier 231 - Centre national des arts de la rue, Les Usines Boinot - CNAR de Niort, Festival Rendez-vous chez nous - ACMUR (Ouagadougou) Soutenu et accueilli en résidence : NIL OBSTRAT / la ville de Pantin, le Château de Monthelon, la Vache qui Rue, La GARE de Marigny le Cahouet. La compagnie Les 3 Points de suspension est membre de l'Atelier 26 - La Nacre. Elle est subventionnée par : DRAC Rhône-Alpes, Conseil Régional Rhône-Alpes, Conseil Général de Haute Savoie, Ville de Saint-Julien en Genevois, Auteurs d'Espaces Publics : SACD-Ville de Pantin. Tournée : 11 octobre 2013, La Grande Saga de la Françafrique à St-Clément de la Place (49), La rue du milieu 23 novembre 2013, La Grande Saga de la Françafrique à Claret (34), Association Mélando 06 décembre 2013, La Grande Saga de la Françafrique à Witry les Reims (51), Les Escalpades 20 février 2014, La Grande Saga de la Françafrique à Rablay sur Layon (49), Villages en Scène 22 février 2014, La Grande Saga de la Françafrique à Cernusson (49), Villages en Scène. 32 SOUS LEURS PIEDS, LE PARADIS DANSE tunisie Limoges CCM Jean Moulin Ven. 27/09 à 20h30 Aubusson Théâtre Jean Lurçat Mar. 1/10 à 20h30 Photo Agathe Poupeney Solo dansé sur Al Atlal (les ruines), poème chanté pour la première fois en concert par Oum Kalthoum en 1966 Chorégraphie Thomas Lebrun et Radhouane El Meddeb Interprète Radhouane El Meddeb Scénographie Annie Tolleter Lumières Xavier Lazarini Sonographe Stéphane Gombert Régisseur général Bruno Moinard La compagnie de Soi Durée : 1 h Parti d’une phrase de la tradition prophétique (Le Paradis est sous les pieds des mères…), Radhouane El Meddeb, qui s’associe pour l’occasion à Thomas Lebrun, crée un solo sur la féminité. Un hommage aux héroïnes, aux sœurs, aux mères. Radhouane El Meddeb danse sur Al Atlal (Les Ruines) écrit par Ibrahim Naji, une des plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe, chantée par Oum Kalthoum en 1966. Sous leurs pieds, le paradis naît du grain de la voix pour découvrir d’autres gestes, d’autres perceptions, d’autres sensations à traduire dans une chorégraphie. Dans la Tradition Prophétique de l’Islam, il est dit que « Le Paradis est sous les pieds des mères ». Ce sont elles, en effet, qui donnent la vie et portent tout le poids de la maternité, qui entretiennent et nourrissent l’enfant avec les forces de leur propre corps, font le sacrifice de leur liberté et de leur santé pour que naissent vie et mouvement. C’est à cette figure maternelle que Radhouane El Meddeb a voulu rendre hommage dans ce solo qu’il danse lui-même, et à travers lui, la femme et la féminité prennent possession d’un corps d’homme. Pour cette traversée de la féminité, pour trouver la force de puiser en soi, profondément, dans ce corps masculin, pour atteindre la générosité et la sensualité et dévoiler la fragilité qui l’habite, Radhouane El Meddeb a souhaité un complice, en la personne de Thomas Lebrun : deux hommes pour danser la femme. Pour toute musique, ils ont choisi une version chantée en concert en 1966 par Oum Kalthoum d’Al Atlal (Les Ruines), immense poème de l’égyptien Ibrahim Naji, une des plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe... Al Atlal Al Atlal est un poème du poète égyptien Ibrahim Naji, interprété pour la première fois par Oum Kalthoum sur une composition de Ryad Essoumbati en 1966. Le poème est écrit en arabe classique et reprend un des thèmes majeurs de la poésie arabe : les ruines ou traces laissées par l'amante après son départ. Al Atlal fait partie des vingt plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe. C’est peut-être le personnage principal de ce spectacle, c’en est certainement l’armature, le paysage mental. Et Oum Kalthoum, la figure de référence à LA femme arabe, dans son sens du tragique, de la volupté et de la nostalgie. C'est à partir de cette figure maternelle que j'explore ce nouveau solo, sonde mon bouleversant désir d'être sur scène... pour un hommage aux mères... aux femmes... à la féminité... Car mon envie de danser est une envie de démesure et de ravissement... La danse est pour moi une traversée féminine, dans la légèreté et la grâce. Des espaces féminins, et des sons, des voix de femmes multiples et foisonnantes, dans toutes les langues, de tous les temps et de toutes les contrées. Ce désir de femme n’est peut-être qu’une seule femme, une seule chanson, une seule voix. La voix solitaire d’une femme. Ma danse se veut un hommage aux héroïnes, à nos mères, à nos sœurs... C’est un signe vers les femmes qui m’entourent et m’ont entouré, mais aussi vers la femme qui est en moi, vers ma propre féminité. En la dévoilant, je dévoile ma fragilité, ma perception de la sensualité 33 et du courage dans le même temps. Ce dévoilement se conçoit sans travestissement. Se mettre dans la peau d’une femme, ce n’est pas se vêtir comme une femme, se revêtir de féminité, mais bien puiser en soi, profondément, pour trouver la générosité et la sensualité. Radhouane El Meddeb Photo Antoine Tempé Photo Frédéric Lovino Radhouane El Meddeb Formé à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Tunis, il a travaillé avec les pionniers du théâtre tunisien et du monde arabe : Fadhel Jaïbi, Taoufik Jebali et Mohamed Driss ; il a été consacré "« jeune espoir du théâtre tunisien » en 1996. En France, il travaille avec les metteurs en scène Jacques Rosner, Lotfi Achour et Catherine Boskowitz. Il collabore artistiquement avec des auteurs tels que Natacha De Pontcharra et Adel Hakim. Au cinéma, il joue dans deux films de Férid Boughedir Halfaouine, l’enfant des terrasses (1990), Un été à la Goulette (1996). Il se met en scène en 2005 dans Pour en finir avec MOI, puis il crée pour Montpellier Danse 2006 un solo Hûwà, Ce lui. En 2007, il intègre la distribution de 1000 Départs de Muscles, création d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. En 2008, il crée Quelqu’un va danser… pour les Rencontres Chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Cette même année, lors de la carte blanche au CND Sonorités et corps d’Afrique, il conçoit la performance culinaire et dansée Je danse et vous en donne à bouffer. En 2008 et 2009, Radhouane El Meddeb intervient dans le cadre du dispositif « Corps produit, corps productif » organisé par les Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint Denis et « Mon corps mon lieu » notamment soutenu par la fondation Culture et Diversité. En 2010, il crée au Centre National de la Danse à Pantin, sa première pièce de groupe Ce que nous sommes. En décembre 2010, il crée Chant d'amour au Collectif 12, performance autour d’un roman et film de Jean Genet. En avril 2011, il crée la performance Tunis le 14 Janvier 2010 pour le Meeting Point 6 et Montpellier danse. Depuis janvier 2011, Radhouane El Meddeb est artiste associé au 104-Centquatre à Paris. Il crée À L’Etroit dans le cadre du festival Concordan(s)e avec l’auteur Philippe Adam puis Sous leurs pieds, le paradis en juillet 2012 au festival Montpellier Danse. En janvier 2013, il créé Nos limites au 104-Centquatre avec Matias Pilet et Alexandre Fournier, deux danseurs issus du cirque. Thomas Lebrun Né en 1974, diplômé d’Etat en danse contemporaine, Thomas Lebrun est d’abord interprète pour plusieurs chorégraphes comme Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Pascal Montrouge, ou Christine Jouve. En 1998, il fonde la compagnie Illico à l’occasion de l’écriture d’un premier solo intitulé Cache ta joie. Artiste prolifique, il crée une trentaine de spectacles en dix ans au sein de sa compagnie avec qui il développe un univers décalé. Il y aborde les problèmes liés à l’identité avec humour et dérision, en se travestissant dans What You Want ? ou en demandant à ses danseurs de s’échanger leurs masques dans Switch. Associé au Vivat d’Armentières, scène conventionnée pour le théâtre et la danse, puis au Centre de développement chorégraphique de Lille, il collabore également avec des compagnies étrangères telles que le Ballet national de Liaonning en Chine ou le Grupo Tapias au Brésil. En 2011, il crée Six order pieces, dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis puis la pièce Quatre ciels de novembre pour le Junior Ballet du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. En 2012, il crée La Jeune fille et la mort. Depuis l’an dernier, Thomas Lebrun est directeur du Centre chorégraphique national de Tours. www.lacompagniedesoi.com Production La Compagnie de Soi Coproduction Montpellier Danse 2012, le 104-centquatre (Paris), le Centre chorégraphique national de Tours – direction Thomas Lebrun, avec l’aide à la création de la DRAC Ile-de-France - Accueil studio : CND Ce solo bénéficie du soutien de la Charte de diffusion signée par l'ONDA, l'ARCADI, l'OARA, l'ODIA et Réseau en scène de septembre 2013 à décembre 2014. Radhouane El Meddeb est artiste associé au CENTQUATRE. Tournée : 26 et 27 novembre – Festival Strasbourg-Méditerranée à Strasbourg ; 24 janvier 2014 – Hangar 23, Rouen ; 31 janvier 2014 – Art Danse ; 18 mars 2014 – Théâtre des quatre saisons à Gradignan ; 20 mars 2014 – Théâtre en Dracénie, Draguignan ; 22 mars 2014 – Pavillon Noir à Aix-en-Provence Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse 34 ÉLOGE DU PUISSANT ROYAUME DANSE france Limoges CCM Jean Moulin Ven. 4/10 à 21h Rencontre avec les artistes à l'issue du spectacle Photo Patrick Fabre Chorégraphie Heddy Maalem Scénographie Rachel Garcia Création lumières Guillaume Fesneau Danseurs Anthony-Claude Ahanda alias Jigsaw Wladimir Jean alias Big Trap Ludovic Manchin-Opheltes alias Kellias Émilie Ouedraogo alias Girl Mad Skillz Anne-Marie Van alias Nach Compagnie Heddy Maalem Durée : 55 mn « Il semblerait que le monde ait fait naître, là où on ne l’attendait pas, une danse du dedans, authentiquement spirituelle, faite pour débusquer des monstres et dire l’inarticulé des paroles rentrées dans la gorge de ceux qui ne peuvent même plus crier. La seule danse qui vaille ». Ce spectacle est le fruit de la rencontre d'Heddy Maalem et de "krump dancers". Popularisé par le documentaire Rize de David Lachapelle (2004), le Krump - acronyme de Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise, soit littéralement « éloge puissant d'un royaume radicalement élevé » est né dans les années 1990 dans les ghettos de Los Angeles. Plus qu’une danse, plus qu’une transe, il est l'expression d'un mode de vie et d’une culture qui parlent de fraternité, de tolérance et d’amour. Le défi est donc de mettre en forme, sans l’altérer, ce qui jaillit de manière si spontanée. Le sens, la parole ne sont pas absents. Leur présence est même si évidente, si massive et parfois si inattendue que toute la délicatesse consiste à mettre en scène ce qui pourrait apparaître comme insensé. Heddy Maalem a élaboré sa création sous l’angle d’un rituel, d’une ode au mouvement de « ces seigneurs de rien, maîtres et danseurs en leurs puissants royaumes ». J’ai rencontré les danseurs de Krump sans doute parce que je les ai toujours cherchés. Ils s’appellent, Jigsaw, Kellias, Crow… noms de code de leur identité réinventée. Le Krump est un mouvement profond, pas encore une marchandise. Avant d’être une mode, c’est un rite inventé, une sorte de louange forcenée, la contorsion brutale de celui qui refuse la camisole contemporaine. Ces danseurs nous disent : Qu’arrive-t-il à la force qui nous mène ? Que signifie ce monde échoué ? Qui vit dans l’obscur de nous-mêmes ? Cette danse est une chance car elle est un partage de la violence qui nous fonde et un moyen de la comprendre en se délivrant du discours. C’est une danse du début ou de la fin des temps, qui dit l’essentiel de ce qui fait un homme aujourd’hui, un secret pour lui-même vivant debout au plus noir de sa propre nuit. Heddy Maalem Un royaume sans roi ni sujets où seule la danse est reine Cette nouvelle création avec des danseurs de Krump est sans doute l'aboutissement de ma longue recherche autour de danses utilisant les énergies hautes, l'état plutôt que la forme, la maîtrise du mouvement organique plutôt que la pure technicité. Dans mes précédentes créations, j'ai déjà poussé cette investigation assez loin. Elle m'a peu à peu mené à considérer la chorégraphie moins comme l'exercice d'une pure géométrie des corps que comme l'organisation du vivant et des masses énergétiques que déplacent l'écoute des danseurs, la fusion des corps organiques et sonores, les scansions de l'espace-temps. À l'instar du peintre, du sculpteur, du cinéaste, chorégraphier est pour moi d'abord l'affirmation d'une liberté, la poursuite 35 déterminée d'une vision propre, le libre jeu de ce que je considère comme participant au mouvement du monde. Ces danseurs sont étonnamment ouverts à cette proposition nouvelle. Il va sans dire que leur « relatif » manque d'expérience peut constituer une contrainte. Pour ma part c'est exactement ce que je recherche non par un amour immodéré de la difficulté mais par refus de repasser dans les mêmes traces et désir de progresser dans l'approfondissement de ma pratique de chorégraphe. Le Krump est une danse récente, peu connue, dont la profondeur reste masquée par les clichés véhiculés sur les danses urbaines. Tout l'enjeu est de faire apparaître les qualités exceptionnelles de ces danseurs et la portée poétique d'une danse liée à la plus grande modernité comme à une manière de danser aussi ancienne que notre humanité. Heddy Maalem Photo Richard Volante Heddy Maalem Heddy Maalem est né en Algérie, à Batna, au cœur des Aurès, d’un père algérien et d’une mère française. Fils de deux terres, Heddy Maalem préfère se dire fils de la Méditerranée, cette mer qui tente de combler la béance entre deux peuples. Après avoir longuement pratiqué la boxe puis l’aïkido, recherché son propre mouvement, il rencontre la danse qui lui apparaît alors comme une évidence inattendue. Peu à peu, le style se forme, d’un mouvement qui part du ventre ou du sol, pour percuter l’espace ou le partenaire, sans lyrisme mais non sans esthétisme, un style épuré mais physique. En 1989, il fonde sa compagnie et crée Transport phenomena (1991), Corridors (1992), Trois Vues sur la douce paresse (1994). Heddy Maalem travaille le corps comme un poète travaille la langue, pour sa matière. Ses chorégraphies, à l’écriture précise et épurée, s’attachent à la clarté, à la lisibilité. En 1997, il écrit Un Petit Moment de faiblesse, solo remarqué qui devient le prologue de la pièce Le Beau Milieu créé au Festival d’Avignon dans le cadre du « Vif du Sujet ». K.O Debout, pièce pour 7 interprètes créée en 1999 à la Maison de la Culture d’Amiens, approfondit sa recherche d'un mouvement en contrepoint « d'un monde brouillé d'images et de bruits ». En 2000 Benoît Dervaux, réalisateur de documentaires et cadreur des frères Dardenne, est séduit par le spectacle Black Spring dans lequel Heddy Maalem réunit des danseurs d’origine africaine. De cette rencontre naît une collaboration artistique entre les deux hommes avec en 2001 Petite Logique des forces, trois soli créés au Festival Danse à Aix, en 2002 L’Ordre de la bataille pour 7 interprètes venus des pays du Sud, puis en 2004 Le Sacre du Printemps pour 14 interprètes africains. Ce dernier opus, créé au festival des Francophonies, tourne pendant sept saisons successives dans le monde entier. Habité par un besoin d’alternance entre pièces magistrales et petites pièces, Heddy Maalem écrit en 2006 une série de soli et de pièces courtes qui forment Le Principe de solitude et crée Un Champ de forces, une pièce pour 12 interprètes (Limoges 2007). L’année 2009 est marquée par les projets internationaux avec l’adaptation du Sacre du Printemps pour 20 danseurs de la Sichuan Modern Dance Company en Chine et la création de From the new world, commande de la ville de Burlington (Vermont, Etats-Unis), à l’occasion du Quadricentenaire de Samuel de Champlain. En mars 2010, il crée Mais le diable marche à nos côtés à La Filature, Scène Nationale - Mulhouse pour 8 interprètes venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour lequel il a reçu l’aide à l’écriture Beaumarchais décernée par la SACD. Le chorégraphe se voit confier par le Ministère de la culture et de la communication une mission en Martinique dans le cadre de 2011 l'année des Outre-Mer, suite à laquelle il réalise Je suis les rivières, pièce pour 25 jeunes danseurs créée lors de la Biennale Fort de Danse Caraïbes 2012. En octobre 2012, à l’invitation du Ministère de la Culture colombien et de l’Ambassade de France en Colombie, il crée Danzas de amor y de guerra dans laquelle sont incluses des formes courtes conçues à quatre mains avec le chorégraphe Rafaël Palacios. En 2013, il est invité par le festival des Francophonies à réaliser une carte blanche pour l’ouverture du festival, avec une soixantaine de danseurs amateurs. Ce sera « L’Ouverture du champ ». Dans le cadre du festival, il présente également Eloge du puissant royaume, pièce pour 5 danseurs, créée en avril 2013 à l'Atelier de Paris-Carolyn Carlson, dans le cadre de la Biennale du Val de Marne. www.heddymaalem.com Coproduction Compagnie Heddy Maalem, La Briqueterie - Centre de développement chorégraphique du Val deMarne, Centre de développement chorégraphique Toulouse Midi-Pyrénées, Le Parvis - Scène Nationale TarbesPyrénées, Atelier de Paris-Carolyn Carlson. Le spectacle est soutenu par l’Adami et bénéficie de l’aide à la diffusion de l’Arcadi pour la saison 2013/2014. Tournée : 15 novembre 2013 : Théâtre du Briançonnais 26 novembre 2013 : Le Parvis-Scène Nationale de Tarbes-Pyrénées À venir : Théâtre de Cahors - CNCDC Châteauvallon - Festival international CDC Toulouse Midi-Pyrénées, février 2014 Accueil en partenariat avec les Centres culturels municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse. 36 ARNO future vintage és Horizons croeis présent MUSIQUE belgique Limoges CCM John Lennon 1ère partie D'Harmo(voir page 42 ) Mer. 2/10 à 21h Photo Dany Willems Avec Arno accompagné de Serge Feys claviers Mirko Banovic basse Mattijs Vanderleen batterie Filip Wauters guitares Celui qui chantait « Putain, putain c'est vachement, bien, on est quand même tous des Européens », avec son groupe TC Matic, est parti en Angleterre chez le producteur John Parish (collaborateur notamment de PJ Harvey) pour enregistrer cet album, Future Vintage, en deux semaines seulement. Un vent de contestation souffle sur l'album, où Amo dénonce l'absurdité de la société de consommation et appelle à se méfier des discours officiels dans des diatribes punk et décalées. Mêlant présent et avenir, sons mélancoliques et électro, le " bazar " d'Arno est unique, même si, de son propre aveu, il a voulu " tuer Arno " dans ce nouvel opus - sans succès tant le mélange entre chroniques sociales, textes surréalistes et chansons d'amour crues, portent sa patte. Du Arno grande classe à voir absolument sur scène tant l'artiste y excelle. « Tout est vintage de nos jours, les rockers sont habillés comme leurs grands-pères, avec leurs barbes et leurs cheveux longs. J’étais comme ça en 1972 ! » Arno Chaque sortie d’album, chaque concert sonne comme un rendez-vous régulier avec un ami de longue date que l’on ne manquerait pour rien au monde. Pas question de rater une note d’une de ses chansons poignantes, d’une reprise décapante ou d’une confidence émouvante. Impossible de manquer une des nouveautés qui jalonnent ce parcours. Arno c’est à la fois le rock’n roll et la chanson à texte, la simplicité et la subtilité, la générosité et la déconnexion. C’est la musique et le cinéma, la Belgique flamande, francophone et même anglophone ! Le jeu de mots et le visuel de son dernier album disent la diversité et complexité d’un auteur luxuriant. Arno n’hésite pas à télescoper un rock affûté et aventureux à une ballade à faire chialer, à un récit burlesque où la tolérance le dispute au pessimisme. Cette bête de scène increvable, à la voix éraillée reconnaissable entre mille, manifeste une ouverture d’esprit qui n’a pas sa langue en poche. L’originalité de ses mises en scène révèle un artiste qui a su imposer sa singularité. C’est humain, décalé, joueur, ultraléché, sismique, étrangement harmonieux... Truculentes ou mélancoliques, ou même les deux à la fois, les chansons qu'il invente comme celles qu'il prend à l'abordage ne font jamais semblant. Il est bien l'un des derniers rockers dandy, comme ses deux grands-pères, Charles et Ernest, dont les prénoms ont donné le titre à son 25ème album, sorti en mars 2002, Arno Charles Ernest. 37 Arno Né en 1949 à Ostende, Arno Hintjens, ce flamant rock frappé par la grâce, est un personnage entier poussé par le désir de chercher et d'écrire inlassablement. Il a toujours librement mélangé à ses chansons la langue française, anglaise et flamande. Au travers de textes au réalisme échevelé, il brosse une galerie de portraits intimes. Photo Danny Willems De 1970 à 1986, Arno forme plusieurs groupes, comme TC Matic, Charles et les Lulus ou encore Tjens Couter, avant de se lancer dans une carrière solo. C’est en 1990 qu’il se fait connaître en France du grand public en signant la bande originale du film Merci la vie de Bertrand Blier. En 2005, aux Victoires de la musique, son album French Baazar, écrit entièrement en français et produit par lui seul, reçoit la victoire du meilleur album pop/rock. En 2007, il sort l’album Jus de Box, un album multilingue. Il revient en 2010 avec un nouvel album, Brussld, composé entre Ostende, sa ville d'origine, et Bruxelles, sa ville d'adoption. En 2011, Arno a notamment collaboré avec Brigitte Fontaine et Stromae. Discographie 1986 « Arno » 1988 Charlatan 1990 Ratata 1993 Idiots savants 1995 À la française 1999 À poil commercial 1999 European cowboy 2002 Arno Charles Ernest 2004 French bazaar 2007 Jus de box 2010 Brussld 2012 Future Vintage www.arno.be Accueil en co-réalisation avec Horizons Croisés Tournée : 03/10/13, Seyssinet (38) CC J.J. Rousseau — 04/10/13, Clermont-Ferrand (63) La Coopérative de Mai — 05/10/13, Villeneuve sur Lot(47) Théâtre— 08/10/13, Argenteuil (95) Le Figuier Blanc — 10/10/13, Maubeuge (59) La Luna — 12/10/13, Noisiel (77) Auditorium Jean Cocteau — 17/10/13, Poitiers (86) Le Confort Moderne — 18/10/13, Laval (53) Le 6 par 4 — 19/10/13, Alençon (61) La Luciole— 23/11/13, Cesson-Sévigné (35) Centre culturel — 06/12/13, Le Locle, Théâtre Casino (Suisse) — 07/12/13, Lons le Saunier (39) Théâtre —1 4/12/13, Mennecy (91) Espace Jean-Jacques Robert. 38 LES HAY BABIES MUSIQUE CANADA/NOUVEAU-BRUNSWICK Limoges Bar L'Irlandais Jeu. 26/09 à 22 h Rilhac-Rancon Salle Paul Eluard Ven. 27/09 à 20h30 Rochechouart Pôle culturel R. Leclerc Sam. 28/09 à 18h Bosmie l'Aiguille Salle Georges Bizet Dim. 29/09 à 17h Avec Katrine Noël voix et guitare Vivianne Roy voix et ukulélé Julie Aubé voix et banjo Photo Carol Doucet Les Hay Babies, trio de musique indie-folk, est composé de trois filles originaires du NouveauBrunswick : Katrine Noël, Vivianne Roy et Julie Aubé. Elles entremêlent leurs accents afin de créer une ambiance apaisante et présenter leur propre recette. Leur grande force réside certes dans les harmonies vocales mais aussi dans les belles histoires qu’elles racontent. A tout juste vingt printemps, le trio cisèle un indie-folk acadien ourlé d’une grâce et pertinence inédites. Vivianne, Julie et Katrine constituent la plus belle espérance d’un Girls Band au talent naturel authentique. Ensemble depuis novembre 2011 seulement, les Hay Babies font déjà beaucoup jaser ! Reconnues pour jouer dans des lieux inusités, elles ont suscité l’attention de l’industrie musicale lors de leurs concerts intimes dans les ascenseurs de l’hôtel Delta (Moncton) où se tenait la Semaine de la musique de la Côte Est en avril 2012. En 2012 sort leur premier EP, Folio, comportant six titres originaux : quatre chansons en français et deux en anglais. On y retrouve une musique colorée, empreinte de sensibilité et d’humour, à l’image de ces trois jeunes auteures-compositrices-interprètes. Marc « Chops » Arsenault signe la réalisation de Folio alors que Léandre Bourgeois en assure la prise de son. Rémi Arsenault, Dano LeBlanc, Christian Belliveau ainsi que Jessie Mea ont également ajouté leur brin de magie musicale au banjo de Julie Aubé, au ukulélé de Katrine Noël ainsi qu’à la guitare de Vivianne Roy. Les trois artistes sont toutes lauréates du concours l’Accro de la chanson organisé par la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (2009 et 2010). En 2011, elles ont toutes les trois été finalistes au Gala de la chanson de Caraquet (Nouveau-Brunswick). Nous jouons généralement des chansons influencées des racines du folk avec une teinture d’indie, mais nous ne nous créons pas de limites et de barrières. Dans le fond, notre but est d’emmener un nouveau son au sein de la musique francophone et de donner au public un sentiment de nostalgie et de confort. CD : Folio, EP - 2012 http://leshaybabies.com/ Tournées 6 et 7 juillet : Festival Pause guitare (Albi, France) ; 12-15 juillet : Francofolies de La Rochelle (France) ; 16 juillet : Châtelaillon-Plage (France) ; 17-21 juillet 2013 ; Francofolies de Spa (Belgique) ; 31 juillet : Mercredi Show (Dieppe, Nouveau-Brunswick) ; 13 septembre : Festival international de la chanson de Granby (Québec) ; 21 et 22 septembre : Festival Chaînon à Laval ; 1er octobre : Beaucourt (90) ; 23 octobre : Centre national des arts (Ottawa, Ontario). 39 TOMASSENKO antifreeze solution musique belgique/france Eymoutiers Mairie, salle d'exposition Ven. 27/09 à 20h30 Limoges , La Marmaille (goûter-concert) Sam. 28/09 à 15h Panazol C.C. Jean Cocteau Sam. 28/09 à 20h30 Crozant Arboretum de la Sédelle Dim. 29/09 à 16h Saint-Mathieu Salle Gabriel Marsaud Vend. 4/10 à 20h30 Photo Nicolas Marchant "Un remède parfait pour lutter contre le gel de vos zygomatiques ! " Catherine Delaunay, Laurent Rousseau et Olivier Thomas chantent et enchantent les sens et les non-sens. Un spectacle savoureux, légèrement surréaliste. Une musique vivante, intime et singulière. La symbiose des trois musiciens-acteurs vient parfaire la bonne humeur du spectacle. Un spectacle de théâtre musical tout public ! Limoges Côté Jardin Sam. 5/10 à 18h30 Tomassenko, c’est le projet d’Olivier Thomas. Comédien, musicien autodidacte, chanteur. Il propose un univers singulier, poétique, où se côtoient humour et profondeur. Tomassenko, c’est un trio. Un orchestre de poche pour une musique acoustique et intime où textes, voix, mélodies et rythmes sont à l’honneur. Mots, onomatopées, borborygmes. Petites chansons singulières à portée universelle : mettons notre imagination débordante sens dessus dessous ! Écriture et composition Olivier Thomas : Tomassenko Textes touchants, à la fois drôles et profonds, poétiques ou sarcastiques. Associations inattendues d’instruments bidouillés ou réels qui invitent au spectacle : grelots, plaquàpieds, likembés, cor de basset, organetta, scie musicale, demi-clarinettes, capteur dentaire, fantôme sonore, piano à orteils, guitares jouets, pinces croco... Avec Catherine Delaunay, Clarinette, percussions Laurent Rousseau guitare Olivier Thomas percussions, organetta Tomassenko présentera une version jeune public le samedi 28 septembre à La Marmaille. Discographie Antifreeze solution - 2009, tomassenkoproduction Organetta - 2013, factice - igloo records www.tomassenko.be/artists.php?lienText=trio 40 FANFARE EYO'NLÉ musique bénin Sardent (CIATE) En extérieur/Salle des Fêtes Sam. 28/09 à 17h30 Limoges Côté Jardin Mer. à 15h Saint-Junien La Mégisserie Ven. 4/10 à 20h30 Saint-Yrieix-la-Perche Place de la Nation Sam. 5/10 à 15h (en cas de mauvais temps à 17 h au C.C. J.P. Fabrègue) Avec Mathieu Ahouandjinou Caliste Houannou chant, trompette Christophe Takpa Jean Ahouandjinou trombone et chant Simon Yambode Cyprien Assinou Jules Gnanmassou chant et percussions Roch Ahouandjinou sousbas photo Patrick Fabre - Limoges 2012 La Fanfare Eyo'nlé nous emmène dans un voyage unique et authentique le long des racines africaines où se mêlent rythmes, danses et chants. Ces huit musiciens ont su allier ingénieusement l'héritage des musiques festives béninoises, que l'on retrouve dans les percussions, et la musique jazzy des fanfares de rue, présente dans les arrangements des cuivres. Alors que les percussions rythment les cuivres, les chants, eux, se collent à l'actualité : démocratie, sida, chômage des jeunes. Ces chants célèbrent également les divertissements traditionnels, les cérémonies du culte vaudou, les funérailles rituelles et les rites initiatiques. Ça chante, ça bouge, ça danse, bref, ça vit. La Fanfare Eyo’nlé, « Réjouissons-nous » en yoruba, a été créée par huit musiciens, dont l’objectif est de valoriser la musique béninoise en produisant une musique moderne basée sur les rythmes traditionnels du pays. Le répertoire reflète la dualité de l’homme béninois actuel, proche de ses racines et qui aborde la vie moderne avec ses problèmes. Les cultures Goun, Yoruba et Torri du sudest du pays sont la source de leur musique. Leur répertoire est donc riche et varié non seulement par le style mais aussi par le contenu. Ils se sont produits lors de nombreux événements en Afrique et en Europe, au Festival de fanfares à Orléans… au Centre culturel français à Cotonou, l’année dernière au festival des Francophonies. Ils étaient l’an dernier la cheville ouvrière musicale de la Carte blanche Nous sommes là ! de Hafiz et Aïcha. Aujourd’hui ils reviennent avec leur son et leurs projets plus personnels. Nous somme sûrs que le public sera heureux de retrouver à Limoges et en région le groove béninois d’Eyo’nlé ! http://www.myspace.com/fanfareeyonle 41 D'HARMO MUSIQUE PREMIÈRE EN FRANCE CANADA/QUÉBEC Limoges Côté Jardin Ma. 1/10 à 18h30 Limoges, CCM John Lennon Première partie d'Arno Mer. 2/10 à 20h30 Saint-Léonard de Noblat Espace Denis Dussoubs Jeu. 3/10 à 20h30 Lubersac Salle polyvalente Ven. 4/10 à 20h30 Aixe-sur-Vienne C.C. Jacques Prévert Sam. 5/10 à 20h Avec Pascal "Per" Veillette, Cédric Houdayer, Samuël Caron, Lévy Bourbonnais Photo André Bourbonnais Le concert D’Harmo est bien plus qu’un simple spectacle de musique, c’est une performance en soi. L’authenticité de cet ensemble ne laisse personne indifférent : ils sont quatre harmonicistes à souffler et à aspirer dans leur instrument, créant une présence scénique physique, dynamique et énergétique. Avec son répertoire original, D’Harmo propose un concert envoûtant, teinté d’humour et de virtuosité qui permet réellement de redécouvrir l’harmonica sous toutes ses formes. D’Harmo : une expérience musicale incomparable et littéralement à couper le souffle ! Délicieusement original et musicalement sophistiqué, D’Harmo réunit quatre des plus talentueux harmonicistes de la scène musicale québécoise. Cette formation multigenre constituée de toute la famille d’harmonicas (harmonica basse, chromatique, à accord, diatonique et harmonetta), interprète un répertoire inspiré des musiques traditionnelles klezmer et québécoises, du jazz, du classique et de l’avant-garde. Les prouesses à l’harmonica de Lévy Bourbonnais, Samuel Caron, Cédric Houdayer et Pascal Veillette, de même que leur performance sur scène à la fois énergique et pleine d’humour, donnent lieu à une expérience musicale hors du commun. L’ensemble D’Harmo est composé strictement d’harmonicistes. Ce type de formation, rarement vu et entendu au Québec et dans le monde, est tout à fait unique. Depuis la création de l’ensemble en 2010, D’Harmo s’est produit à plusieurs reprises sur scène, notamment dans le cadre du Toronto jazz festival, du Festival de musique juive de Montréal, du Festival ashkénaze et du Off festival de jazz de Montréal. Récipiendaire du prix ROSEQ/RIDEAU 2012 et lauréat du Prix de la diversité 2011 du Conseil des Arts de Montréal, D’Harmo a lancé en septembre 2011 son premier album éponyme qui met en valeur l’approche innovatrice de leur instrument et de leur musique. Cédric Houdayer, Pascal « Per » Veillette, Samuël Caron et Lévy Bourbonnais sont parmi les meilleurs harmonicistes au Canada. Ils possèdent tous une expérience professionnelle en tant qu’interprètes, enseignants et compositeurs. Ils ont fait des études en musique avec l’harmonica comme instrument principal et participent activement à le promouvoir comme un instrument complet : instrument populaire, aux possibilités méconnues, qui leur demande d’unifier leur talent pour créer un ensemble d’harmonicas ainsi qu’une musique innovatrice et originale. Discographie : D'harmo, septembre 2011. http://dharmo.ca/ 42 Á l'occasion du 30e anniversaire du Festival des Francophonies en Limousin MÉMOIRE D'UN CONTINENT : l'afrique au festival des francophonies RENCONTRE / DÉBAT Limoges Côté Jardin Sa. 28/9 à 18h30 Jeunes lunes ? vieilles lunes ? lunes noires ? toutes les lunes d’Afrique sont passées par le festival des Francophonies depuis 30 ans. Une génération d’artistes, par familles entières ou en solo, a débroussaillé ici son rapport au théâtre, à la langue, mais aussi à son histoire en marche. Tout en assumant une relation douloureuse à leurs sociétés qui peinaient à constituer un “public”, et parallèlement une relation parfois conflictuelle aux partenaires français trop normatifs. Après bien des années dans le giron de programmes ou d’institutions relevant de la Francophonie, une nouvelle génération d’artistes trouve aujourd’hui à se faire entendre sur les scènes européennes. Cette récente notoriété se paie-t-elle de nouvelles incompréhensions ? Aujourd’hui, quelle incitation à une nouvelle imagination ? Quelles portes encore à ouvrir ? A l’occasion de sa trentième édition, le festival des Francophonies revient sur l’aventure du théâtre africain à Limoges. La rencontre sera animée par Elikia Mbokolo, historien, producteur à RFI de l’émission hebdomadaire “Mémoire d’un continent”. L’enregistrement de l’émission, en public, dans le Jardin du festival, sera retransmise ultérieurement à l’antenne. Avec (sous réserve) : Monique Blin (directrice du festival de 1984 à 2000) Aristide Tarnagda (auteur et metteur en scène au Burkina-Faso) Étienne Minoungou (festival Les Récréâtrales à Ouagadougou) Dieudonné Niangouna (festival Mantsina sur scène à Brazzaville) Marie-Agnès Sevestre (directrice du festival) Photo Aurélia Blanc Elikia M'Bokolo Né à Kinshasa (anciennement Zaïre, actuel Congo RDC), Elikia M'Bokolo a fait ses études universitaires à Paris où il a été élève de l'École normale supérieure. Après avoir obtenu son agrégation d'histoire en 1971, sa carrière universitaire se déroule principalement à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris. Il est actuellement directeur d'études au Centre d'études africaines. Parallèlement, il enseigne aussi à l'Institut d'études politiques de Paris, à l'Institut des relations internationales, à l’Université de Kinshasa et dans plusieurs universités non francophones, notamment à New York, Lisbonne et Porto. Depuis 1994, Elikia M'Bokolo produit pour Radio France Internationale l'émission hebdomadaire « Mémoire d'un continent », consacré à l'histoire du continent noir. Il a contribué, avec ce même média, à l'édition d'un coffret de 7 CD d'archives radiophoniques intitulé Afrique. Une histoire sonore 1960-2000 (2001), et d'un coffret de 3 CD intitulé L'Afrique littéraire. 50 ans d'écritures (2008), en collaboration avec Philippe Sainteny. Il est par ailleurs le président de la Coordination de la diaspora congolaise. Il a publié une douzaine d'ouvrages, parmi lesquels : L'Afrique au XXe siècle : le continent convoité (Paris, Le Seuil, 1985), L'Afrique noire. Histoire et civilisation (2 vol., Paris, Hatier, 1992), L'Afrique entre l'Europe et l'Amérique, la place de l'Afrique dans la rencontre des deux mondes (Paris, UNESCO, 1995), Au Cœur de l'ethnie, avec Jean-Louis Amselle (Paris, La Découverte, 1999), Le Livre noir du colonialisme (ouvrage collectif sous la direction de Marc Ferro, Robert Laffont, 2003), Afrique noire. Histoire et civilisations. Du XXe siècle à nos jours (coéd. Hatier/AUF, Paris, 2004), Médiations africaines. Omar Bongo et les défis diplomatiques d'un continent (éd. L'Archipel, Paris, 2009). En partenariat avec RFI . 43 FORUM RÊVES DE THÉÂTRE Limoges Espace Cité Lun. 30/09 de 10h à 12h30 Pourquoi choisir à 20 ans de devenir comédien ? Pourquoi faire du théâtre ? Quels rêves poursuit-on à Phnom Penh, Port-au-Prince, Rennes ou Limoges ? Comment vivre en tant que jeune acteur dans des sociétés qui pratiquent la censure ou qui n’offrent que peu de perspectives ? Lors de la 30e édition, le festival des francophonies va accueillir plusieurs jeunes compagnies de théâtre : les étudiants cambodgiens de École Phare Ponleu Selpak de Battambang, qui viennent interpréter L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, les étudiants français de l'École du Théâtre national de Bretagne qui présentent les lectures de L'Imparfait du Présent, la compagnie des jeunes comédiens haïtiens qui jouent Le Jeu de l'Amour et du Hasard. Tous ces comédiens avec ceux de la nouvelle promotion de l'Académie, école nationale supérieure professionnelle de théâtre du Limousin et les jeunes lycéens de l'option théâtre du Lycée Léonard Limosin à Limoges vont partager durant une matinée leurs "Rêves de théâtre". Rencontre animée par Marcel Bozonnet. Cette rencontre est dédiée à Bénit Pandian et Anton Kouznetsov. De Centrafrique et de Russie, ils ont vécu leur rêve de théâtre jusqu’au bout de la vie. HAïTI ET SES ARTISTES : l'aventure ambiguë Focus Haïti ! Limoges BFM (salle de conférence) Mer. 2/10 à 18h30 Cette table-ronde se propose d’interroger des créateurs haïtiens (écrivains, poètes, metteurs en scène) sur le sens que prennent leurs créations dans le contexte haïtien actuel. Quelles sont les relations entre les productions artistiques et l’environnement social et politique d’Haïti ? Les artistes répondent-ils à une urgence à laquelle ils sont confrontés ? Dans le contexte haïtien de 2013, la création a-t-elle un pouvoir de mobilisation sociale ? Table ronde animée par Yves Chemla, enseignant et critique littéraire, spécialiste de la littérature haïtienne. Avec la participation de Yannick Lahens,romancière et intervenante de la Fondation Culture et création, Jean René Lemoine, metteur en scène et auteur, Michèle Lemoine, directrice du département théâtre de la FOKAL* (sous réserve), Guy Régis Junior, metteur en scène et auteur, et les artistes haïtiens présents. Débat co-organisé par Le Festival des Francophonies en Limousin et la BFM de Limoges en partenariat avec l'Université de Limoges. *FOKAL : Fondation Connaissance et Liberté (Fondasion konesans ak libète) à Port-au-Prince, Haïti. 44 HAïTI QUEL AVENIR ? café des droits de l'homme Focus Haïti ! Limoges Côté Jardin Ven. 4/10 à 18h30 Entrée libre, dans la limite des places disponibles Quel avenir pour Haïti ? Le regard porté sur Haïti est habituellement empreint de compassion tant il est vrai que la première République noire s’empêtre dans une misère sociale d’autant plus indescriptible qu’elle se trouve accentuée par des catastrophes naturelles à répétition. Pourtant, le peuple haïtien est loin d’avoir dit son dernier mot comme en témoigne sa grande richesse culturelle, fidèle reflet de la finesse de ce peuple et de son désir de s’inventer un avenir meilleur. Cette question d’avenir se pose avec acuité depuis le terrible séisme qui a ravagé l’île mais qui a été l’occasion pour le peuple haïtien de donner une leçon de courage au monde entier. Comment ce désir d’avenir se traduit-il dans la réalité post séisme ? La catastrophe a-t-elle permis un nouveau départ pour le peuple haïtien profondément attaché aux valeurs de liberté et de démocratie ? Rencontre animée par Christian Moulinard, politologue, maître de conférences en droit public et directeur de l'IPAG (Institut de Préparation à l'Administration Générale) de l'Université de Limoges. Avec la participation de (sous réserve) Lyn François, maître de conférence, vice doyen de la Faculté de Droit de Limoges, Président d'ACEM Haïti 87, Sylvie Bajeux, directrice à Port-au-Prince du Centre oecuménique des droits de l'Homme, Me Philip Gaffet, avocat, consultant à l'ONU, actuellement chargé de mission en Haïti, Yanick Lahens, romancière et intervenante de la Fondation Culture et création, et des artistes haïtiens présents. Débat co-organisé par la Ligue des Droits de l'Homme 87 et le Festival des Francophonies en Limousin, en partenariat avec l'Université de Limoges, le Secours populaire 87 et Enfance Arc en Ciel. 45 L’IMPARFAIT DU PRÉSENT LECTURES RENCONTRES D'AUTEURS Limoges - Expression 7 Sam. 28/09 et dim. 29/09 Direction des lectures Marcel Bozonnet Commentaires dramaturgiques Michel Beretti Avec les élèves de l'Ecole du TNB / 8e promotion Pénélope Avril, Leslie Bernard, Laure Catherin, Julien Derivaz Matthias Jacquin, Chloé Lavaud Chloé Maniscalco, Hector Manuel Joaquim Pavy, Lou Rousselet Georges Slowick, Ophélie Trichard, Gaëtan Vettier Alexandre Virapin-Apou Adèle Zouane Sam. 28/09 à 10h Chaque année, le Comité de lecture de la Maison des auteurs reçoit et analyse une centaine de textes envoyés par des auteurs de langue française, du monde entier. Au cœur du Festival, pendant un week-end, nous présentons quatre de ces textes : ils ne constituent ni un « hit parade » ni un même un échantillon représentatif de la tendance du moment. Ces œuvres n’ont jamais été créées en France, parfois même sont inédites dans le pays de leurs auteurs, qui peuvent être très débutants ou très confirmés… Il s’agit donc plutôt d’un « baromètre » de l’écriture théâtrale de langue française, dans sa diversité linguistique et dans la multiplicité de ses formes. Ce programme nous l’avons appelé L’Imparfait du présent : quelque chose d’aujourd’hui dont nous ne connaissons pas encore vraiment le sens et dont le devenir ne sera complètement révélé que par le passage à la scène. Chaque année, nous invitons une École nationale de théâtre à s’impliquer dans la mise en lecture publique de ce bouquet dramaturgique : telle une troupe constituée, la promotion de jeunes comédiens va s’investir à fond dans la mise à jour de ces œuvres, pour eux totalement inconnues jusque là. Un directeur artistique/dramaturge les guide dans ce parcours en forme de « tétralogie light ». Chaque lecture sera suivie d’une rencontre en présence de l’auteur, animée par Michel Beretti. Ces lectures seront enregistrées par RFI et diffusée à une date ultérieure. LES CHAMPS PÉTROLIFÈRES de Guillaume Lagarde (Canada-Québec) Une grande maison de banlieue. Composée d'une mère, d'un père et d'un fils, une cellule familiale au bord de la désintégration. Un jour, le fils ramène une punkette de la capitale. Métamorphosée de toutes les manières, chosifiée jusqu'à la moelle, celle-ci deviendra tout à la fois fille, sœur, double de la mère, esclave sexuelle du père et du fils, etc. La cellule se trouvera ainsi profondément raffermie, en un système hallucinant d'aliénation. Photo Guy Labelle Sam. 28/09 à 11h30 Guillaume Lagarde résume ainsi son parcours scolaire : « Mes études se résument à peu de choses, soit quelques sessions en lettres au Collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse. » Comme auteur dramatique, les adaptations télévisuelles des pièces de Michel Tremblay et les œuvres de Samuel Beckett, d’Alain RobbeGrillet, de Bernard-Marie Koltès, d’Harold Pinter et de Lars Noren ont grandement influencé son écriture, chacune à leur manière. Sa toute première pièce, Les Champs pétrolifères, a fait l’objet d’une lecture remarquée lors de l’édition 2012 des Dramaturgies en dialogue. Il termine une seconde pièce intitulée Propolis. 180°, de Driss Ksikès (Maroc) A, photographe professionnel, reçoit la commande d’un reportage photographique sur Z, jeune femme portant la burqa. Leur relation faite d’attirance et de retrait, d’approches et de reculs, se transforme en une chorégraphie subtile du désir, autour de la visibilité du corps et de l’invisibilité des identités. D’autres personnages (un frère chômeur et dealer et sa sœur cadre active et moderne, un couple fatigué, deux ouvrières l’une femme d’imam et l’autre ex-prostituée) commentent le chassé-croisé entre A et Z, prennent des paris, faisant apparaître des pans de leur propre vie intime. Photo DR Journaliste, écrivain, dramaturge, Driss Ksikès est un véritable homme orchestre. En 2006, alors qu'il s'occupe de la revue indépendante Nichane, un dossier sur les blagues marocaines le projette malgré lui sur le devant de la scène. En voulant montrer comment les Marocains peuvent rire des tabous du sexe, du roi et de la religion, il s'attire les foudres du régime ; ce qui se dit au café ne s'écrit pas noir sur blanc 46 dans les colonnes d'un journal... Reconnu coupable d'atteinte à l'Islam, il est condamné à de la prison avec sursis. Depuis, Driss a tourné la page. Il dirige aujourd'hui le Centre d'études sociales, économiques et managériales (CESEM) de l'Institut marocain des Hautes Études de Management (HEM), et édite sa propre revue, Economia. Il est aussi co-responsable de la compagnie DABATEATR et co-fondateur des Rencontres Ibn Rochd à Rabat. Auteur d’un roman, Ma boîte noire (co-édition Tarik à Casablanca et Le Grand Souffle à Paris, 2006), il écrit aussi des pièces de théâtre, sa plus grande passion. Sa dernière pièce, 180°, s'intéresse aussi bien à l'Islam qu'aux problèmes de communication entre les êtres dans les sociétés arabes. Dans ce dialogue entre un photographe libertaire et une femme portant la burqa, une galerie de personnages forment une série de nouvelles autour de ces deux protagonistes centraux : une jeune cadre féminine et rebelle, un chômeur drogué, une ouvrière femme d'imam, une ex-prostituée et un couple qui s'ennuie devant la télévision. Dim. 29/09 à 10h LE CADAVRE DANS L'ŒIL d'Hakim Bah (Guinée) Un jeune homme, né dans le camp de Boiro à Conakry, sous la dictature de Sékou Touré a été témoin de la mort publique de son père, exécuté par pendaison le 25 janvier 1971. Le personnage nous fait revivre son regard d’enfant de ce jour-là, sous l’emprise du cadavre de son père, gravé depuis au fond de son œil. Le pont du 8 novembre, pont des exécutions collectives, a été démoli le 10 mars 2012 pour construire un échangeur routier. Dans un geste qui semble vouloir évacuer ce sinistre épisode, c’est une partie de l’histoire guinéenne que l’on a dérobée au visible. Photo Edith Merieau Dim. 29/09 à 11h30 Né à Mamou (Guinée), Hakim Bah est diplômé en licence Informatique à l’Université UNIC de Conakry et est directeur de la compagnie Zone de Turbulence. A la fois poète et dramaturge, il a publié aux éditions Edilivre un recueil de Poésie intitulé L’envers en vers. Il a suivi des formations en écriture dramatique avec Roland Fichet, en mise en scène avec François Rancillac et Kouam Tawa. Son texte Sur la pelouse a été créé à la 7e édition des Récréatrales au Burkina Faso. Ticha-Ticha bénéficie du soutien du programme « Afrique et Caraïbe en créations » de l’Institut Français pour une résidence au Théâtre de l’Aquarium à Paris. Le Cadavre dans l’oeil est une commande conjointe du Théâtre de Folle Pensée à Saint-Brieux et du Centre Culturel Franco-guinéen dans le cadre du projet Portrait avec paysage initié par le Théâtre de Folle Pensée. OCCIDENT EXPRESS de Matéi Visniec (Roumanie-France) Un vieillard aveugle ayant connu tous les camps d’internement à l’Est nous entraîne dans un inventaire post-communiste où se mêlent la nostalgie de l’Orient Express, l’affairisme et le proxénétisme d’une base militaire américaine, l’envie de pisser sur toutes les frontières qui l’ont empêché de vivre, l’importance idéologique des emballages occidentaux dans la chute du Mur et la notion révolutionnaire de « peuple fluide » imaginée par un doctorant chaque fois recalé… Photo DR Matéï Visniec est né à Radauti, au nord de la Roumanie, en 1956. Il découvre très vite dans la littérature un espace de liberté et se nourrit de Kafka, Dostoïevski, Poe, Lautréamont… Il aime les surréalistes, les dadaïstes, le théâtre de l'absurde et du grotesque, la poésie onirique, la littérature fantastique, le réalisme magique du roman latino-américain, même le théâtre réaliste anglo-saxon, bref, tout sauf le réalisme socialiste. Parti à Bucarest pour étudier la philosophie, il devient très actif au sein de la génération 80 qui a bouleversé le paysage poétique et littéraire de la Roumanie de l'époque. Il croit en la résistance culturelle et en la capacité de la littérature de démolir le totalitarisme. Il croit surtout que le théâtre et la poésie peuvent dénoncer la manipulation des gens par les « grandes idées », ainsi que le lavage des cerveaux opérés par l'idéologie. À partir de 1977, il commence à écrire des pièces de théâtre qui circulent abondamment dans le milieu littéraire, mais qui restent interdites de création. Il s'affirme en Roumanie avec sa poésie épurée, lucide, écrite à l'acide. En septembre 1987, il quitte la Roumanie, arrive en France et demande l’asile politique. Il sera naturalisé français en 1993. Il travaille alors comme journaliste pour Radio France Internationale et commence à écrire en français, en menant les deux carrières de front : le journaliste est au service du dramaturge, et donne pour point d’ancrage du récit dramatique des phénomènes d’actualité. Une écriture fouillée, d’une précision incroyable. À ce jour, Matéi Visniec compte de nombreuses créations en France ; une vingtaine de ses pièces écrites en français sont éditées (Actes Sud-Papiers, L'Harmattan, Lansman). Il a été joué dans une trentaine de pays. 47 Michel Berreti © Sandro Campardo MICHEL BERETTI Etudes de Philosophie et de Linguistique à l’Université de Genève. Ecrivain de théâtre : auteur d’une centaine de pièces, adaptations, livrets d’opéra représentés sur les scènes suisses, allemandes et françaises. Théâtre lyrique : dramaturge de l’Opéra National de Paris de 1986 à 1995. Dramaturgies : Oper Frankfurt, Hamburgische Staatsoper, National Theater Mannheim, Schwetzinger Festpiele. Mises en scène : Oper Frankfurt, Ulmer Theater, Pfalztheater Kaiserslautern, Badisches Staatstheater Karlsruhe, Opéra de Paris (Opéra-Comique). Enseignement : Introduction à l’écriture théâtrale contemporaine, étude comparative des textes dans les écoles de théâtre. Texte et musique : Université de Lausanne. Formation des enseignants à l’atelier d’écriture et à l’enseignement du théâtre en classe. Ateliers d’écriture : académies de Versailles, Dijon, Besançon. Membre de l’AdS, des EAT-France et EAT-Suisse, sociétaire de la SACD de 1984 à 2000 puis depuis 2010, entre-temps membre de la SSA (Société Suisse des Auteurs). L'École DU ThÉÂtre national de bretagne Depuis 2012, Eric Lacascade est le directeur pédagogique de l’École : « Il est salutaire pour le théâtre d'avoir une Ecole en son sein, il est essentiel pour l'École d'être au cœur du théâtre. L'existence au sein du Théâtre National de Bretagne d'une École nationale révèle à quel point la formation et la transmission font partie de la globalité du processus théâtral. Et combien l'École de théâtre, telle que nous la concevons, doit se situer dans un espace où chaque jour se croisent des praticiens au travail. L'École reflète la sensibilité et l'expérience de son directeur pédagogique. Fort de ce qu'il a lui-même appris, de ce qu'on lui a transmis, de ses certitudes et de ses doutes, de ce qu'il a accompli, de sa recherche présente et à venir, l'École est le déploiement des soubassements de l'œuvre du metteur en scène-chercheur. Ce fut le cas sous la direction pédagogique de Stanislas Nordey, c'est dans ce même esprit de metteur en scène-chercheur que je m'inscris aujourd'hui. Cette position, loin de réduire l'enseignement à ma seule pratique, m'amène à souhaiter la collaboration d'artistes mus par la même recherche et les mêmes questionnements fondamentaux, mais qui produisent des approches et des formes aussi différentes que le sont les expressions du théâtre d'art sur les scènes contemporaines. » www.t-n-b.fr/fr/ecole_tnb/index.php Accueil en partenariat avec Expression 7. 48 LE BAR DES AUTEURS LECTURES RENCONTRES D'AUTEURS Limoges Bar du Théâtre de l'Union Focus Haïti ! haïti Ven. 27/09 à 12h15 D'après le texte de Yanick Lahens [ Editions Sabine Wespieser ] Lecture dirigée par Eva Doumbia avec Gaëlle Bien Aimé et Pascale Julio Trois rencontres autour des écritures contemporaines et des grands débats du monde contemporain. LA COULEUR DE L'AUBE Dans l’aube grise de février, l’inquiétude étreint Angélique : Fignolé n’est pas rentré et toute la nuit les tirs n’ont cessé de gronder au loin… Angélique la sage est une fille soumise, une femme de trente ans en apparence résignée. Sa famille, le fils qu’elle a eu par accident, les malades de l’hôpital, constituent son unique horizon. Sa sœur Joyeuse, la belle, la sensuelle, n’a pas abdiqué, elle, sa liberté, sa révolte, son désir de bonheur et d’une vie meilleure, malgré la misère, la violence, les rackets et les enlèvements qui sont leur lot quotidien. Les deux femmes tentent de retrouver la trace du jeune homme. Au fil de la journée et de leur enquête, Angélique et Joyeuse, en réalité les deux visages du même désespoir, dessinent une géographie apocalyptique de la ville. Fignolé, militant déçu du parti des Démunis, s’est perdu dans les méandres d’une impossible lutte, dans les hasards du désordre absolu. De ses voyages, aussi bien littéraires que géographiques, Eva Doumbia rapporte des rencontres. En Haïti, où elle a conduit un atelier de mise en scène à l’initiative de la FOKAL (*), elle choisit de travailler autour des textes de la romancière Yanick Lahens. Mais c’est la rencontre particulièrement incisive avec les jeunes actrices de Port-au-Prince qui lui donne envie de poursuivre le travail en France. (*) Fondasion Konésans ak libeté Photo Rotpunkt Photo Patrick Fabre Yanick Lahens Née en Haïti en 1953, Yanick Lahens part très jeune pour la France où elle fait ses études secondaires, puis des études supérieures en Lettres. À son retour en Haïti, elle a enseigné à l'École Normale Supérieure (l'Université d'État) jusqu'en 1995. Elle vit à Port-au-Prince où elle prend une part active dans l'animation culturelle et l'activité citoyenne. Son œuvre occupe une place privilégiée – à côté de celles de Marie Chauvet, Jan J. Dominique, Yanick Jean et Paulette Poujol-Oriol – dans la littérature au féminin en Haïti. Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, elle brosse avec lucidité et sans complaisance la réalité de son île. Elle occupe sur la scène littéraire haïtienne une position très singulière par son indépendance d'esprit et sa liberté de ton. Elle consacre une part importante de son temps à une fondation destinée à former les jeunes générations aux stratégies de développement durable. Son magnifique La Couleur de l'aube paru chez Sabine Wespieser a reçu le Prix Millepages 2008 et le Prix RFO 2009. Elle a reçu le Prix littéraire Richelieu de la Francophonie 2009. En 2012, Faille qu’elle écrit en 2010 en réaction au tremblement de terre, lui a valu de nombreux interviews et critiques passionnées (cf Les Inrocks, décembre 2012). En 2013 Guillaume et Natahalie est paru aux éditions Sabine Wespieser. Eva Doumbia Née en 1968, française d’origine malienne et ivoirienne, Eva Doumbia a d’abord fait des études de Lettres et de Théâtre, puis elle intègre en 2001 l’Unité Nomade de Formation à la mise en scène. Elle y étudie auprès de Jacques Lassalle, Krystian Lupa, André Engel et Dominique Müller. En 1999, elle crée à Marseille la compagnie La Part du pauvre. Trois ans plus tard, Eva Doumbia crée un second groupe à Abidjan : Nana Triban. Depuis 2003, elle anime régulièrement des ateliers de formation en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Niger, en Haïti, à l’invitation des Instituts Français. Parmi ses dernières créations : Primitifs / about Chester Himes (2007), Moi et mon cheveu, sur des textes de Marie-Louise Bibish Mumbu, créé au festival de Marseille, puis repris au Festival des Francophonies en 2011. Elle a présenté, lors de « Nouvelles Zébrures » 2011, une lecture autour de Blues pour Elise de Léonora Miano, à Paris et à Limoges. L’année dernière elle a créé au festival des Francophonies Afropéennes de Léonora Miano. En 2013, elle est invitée par le Théâtre de la Criée à Marseille pour une série de créations autour d’écritures de femmes contemporaines. algérie Mar. 01/10 à 12h15 D'après Laissées pour mortes [Editions Max Milo] Un témoignage de Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura recueilli par Nadia Kaci Conception et adaptation Laurent Hatat et Mounya Boudiaf Lecture dirigée par Laurent Hatat, compagnie Anima Motrix Avec Mounya Boudiaf et Christophe Carassou Photo DR Photo Anima Motrix HAINE DES FEMMES La nuit du 13 juillet 2001 à Hassi Messaoud, des dizaines d'hommes enflammés par le prêche virulent de l'imam de la mosquée locale vont violer, mutiler, torturer une centaine de femmes. Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura sont parmi les victimes. Le premier procès sera une mascarade de justice, et les femmes de Hassi Messaoud abandonneront les unes après les autres ces poursuites épuisantes et coûteuses. Certaines iront se cacher dans d'autres régions, d'autres tomberont dans la drogue ou la prostitution dont justement on les avait accusées. Suicide, errance, folie. Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura, elles, refusent de se soumettre et témoignent de la difficulté de vivre hors du joug des hommes dans les bouleversements de l'Algérie d'aujourd'hui. C'est cette parole que la compagnie Anima Motrix souhaite saisir dans toute sa brutalité, toute son actualité, dans une théâtralité bousculée par l'enchevêtrement des deux écritures. Nadia Kaci Née à Alger où elle vit jusqu'à son départ pour Paris en 1993, Nadia Kaci est d'abord comédienne. Au cinéma, elle a joué notamment dans Bab el Oued City de Merzak Allouache, Ça commence aujourd'hui de Bertrand Tavernier, Le Harem de Madame Osmane de Nadir Moknèche, puis avec le premier rôle de Nationale 7 de Jean-Pierre Sinapi en 2000. En 2003, deux cinéastes algériens lui offrent deux personnages de "femmes libérées" dans l'Algérie d'aujourd'hui : Viva Laldgérie de Nadir Moknèche, et Les Suspects de Kamal Dehane. Comédienne au théâtre, elle est apparue dans des pièces d'auteurs algériens, parmi lesquelles Le Patio du pays éperdu de Ziani-Chérif Ayad, qu'elle joue à Alger en 1996. En 2003, dans le cadre d'une résidence de création à Ajaccio, elle écrit Femmes en quête de Terres, une pièce à plusieurs voix dont elle est l'unique interprète sur scène. Laurent Hatat Laurent Hatat est arrivé au théâtre en pente douce, celle du plateau. C’est après un séjour prolongé en Allemagne -dont il n’est en fait jamais vraiment revenu- qu’il s’aventure sur « la face nord », celle de la mise en scène. Tout commence en 1999, à la Comédie de Béthune, où il met en scène Grand Cahier d’après Agota Kristof. C’est le premier spectacle de la compagnie, qui tournera pendant quatre saisons. Dès lors, il est régulièrement artiste associé à plusieurs théâtres, des scènes nationales ou centres dramatiques : l’Hippodrome de Douai, le Nouveau Théâtre de Besançon, le Théâtre de la Commune à Aubervilliers et le Théâtre du Nord à Lille qui accompagne toujours sa compagnie. En 2001 il a été Lauréat de l’Unité Nomade de formation à la mise en scène du CNSAD de Paris. En 2012 il choisit d’adapter HHhH, le roman de Laurent Binet paru en 2010, et crée en parallèle Nanine, un texte de Voltaire peu monté au théâtre. Il poursuit ainsi l’aller-retour entre textes contemporains et classiques qui caractérise son parcours. Mounya Boudiaf Après une première formation au Théâtre-école du Phénix à Valenciennes, elle intègre en 2003 la première promotion de l'EPSAD (Lille). Elle travaille notamment aux côtés de Stuart Seide, David Géry et Laurent Hatat. Elle travaille toujours régulièrement dans les projets de jeunes metteurs en scène issus de l'EPSAD. Chanteuse et attirée par la mise en scène depuis longtemps, elle a monté des formes cabarets ainsi que des lectures-spectacles, notamment pour le festival Les nuits de Mézos qu'elle a créé en 2007. Photo DR 50 Focus Haïti ! haïti Ven. 4/10 à 12h15 Texte de Guy Régis Junior [Editions Solitaires intempestifs, 2013] Lecture par Anne Alvaro Photo Patrick Fabre Photo DR MOURIR TENDRE Lorsqu’une éclipse survient, plongeant tout le pays dans une obscurité que l’on croit devoir durer cent ans, Perpétue poursuit dans la tourmente et sous le sceau de l’ignominie son irrémédiable errance. Pourchassée par une meute d’hommes et de bêtes, elle appelle de ses vœux Alexandre, celui qui peut-être saura la sauver, la combler de son amour et lui redonner sa dignité de femme. Pour l’heure, elle doit fuir sous les yeux d’un chœur de spectres insensibles à sa douleur, qui se contentent de commenter la catastrophe, ne gardant de sa plainte, de son cri, que le ton de leur funeste récit. Le festival des Francophonies suit depuis de nombreuses années le parcours singulier de Guy Régis (invitation dans le cadre des Rencontres de la Villette, résidence d’écriture à la Maison des Auteurs, lectures, prix littéraires). Aujourd’hui nous saluons la naissance de la rencontre entre l’actrice Anne Alvaro et cet auteur théâtral d’Haïti : de ces deux incandescences devrait naître l’an prochain une création sur scène. Guy Régis Junior Né en avril 1974, Guy Régis Jr. est auteur, traducteur, metteur en scène, vidéaste, fondateur et animateur de Nous Théâtre, célèbre compagnie de théâtre contemporain haïtien. Ses textes sont mis en lecture et montés dans les théâtres, à l'Université, dans les rues, sur les places publiques et tout autre lieu de grande audience. En Europe : au Centre Georges Pompidou, au Théâtre national de Belgique, au Tarmac de la Villette, au Festival international de Liège, aux Francophonies en Limousin. Ailleurs : au Vénézuela, aux États-Unis, au Brésil, au Canada, etc. Le Père, premier texte d'une trilogie en cours d'écriture (Le Père, Le Fils, La Mère) sur la famille et sur ces familles haïtiennes qui ne jurent que par le départ vers les États-Unis, a reçu le Prix Beaumarchais / Etc Caraïbe du meilleur texte francophone en 2009. Une lecture dirigée par David Gauchard a été présentée au cours des 27es Francophonies en Limousin. En 2010 il met en scène sa pièce Moi, fardeau inhérent au Tarmac de La Villette. En 2011, Experimental Betty est mise en lecture par Catherine Boskowitz au festival Zones théâtrales d'Ottawa, dans le cadre du projet « Les Transatlantiques », expédition théâtrale réalisée en partenariat avec les Francophonies en Limousin. En septembre 2011 Guy Régis Jr. est en résidence au théâtre de l'Échangeur à Bagnolet, où il poursuit son ambitieuse traduction en créole de l’œuvre de Marcel Proust A la recherche du temps perdu. Depuis 2012, Guy Régis Junior est responsable pédagogique pour les Arts de la scène à l’Institut national des Arts de Port-au-Prince. Son dernier texte Ida est paru en mai 2013 aux éditions Vents d'Ailleurs. Anne Alvaro Anne Alvaro est née en Algérie, pays qu’elle quitte dès l’âge de 3 ans pour venir en France. Inscrite très jeune au Conservatoire de Créteil, elle participe dans la mouvance de 1968 à différentes expériences de théâtre contemporain. Très vite elle joue avec les plus grands metteurs en scène comme Denis Llorca, Georges Lavaudant, Alain Françon. Parallèlement, elle mène aussi une carrière au cinéma. En 1982, elle fait sa première apparition dans Danton d’Andrzej Wajda, puis elle joue dans des films de Raoul Ruiz ou encore de Romain Goupil. C’est en 2000 que l’actrice est révélée au grand public par son rôle dans le film Le Goût des autres d’Agnès Jaoui qui lui vaut un César du meilleur second rôle. Par la suite, elle tourne dans La chose publique de Mathieu Amalric et Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel. Les Césars la consacrent à nouveau pour son interprétation dans Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier en 2011. Malgré ce succès sur grand écran, le théâtre a une place très importante dans sa carrière ; elle travaille avec de nombreux metteurs en scène comme Hubert Colas, Bernard Sobel, David Lescot, Fabrice Melquiot, Patrick Pineau et cette année Gérard Watkins dans Lost (replay) au Théâtre de la Bastille. Accueil en partenariat avec le Théâtre de l'Union-CDN du Limousin 51 PRIX LITTÉRAIRES Deux prix sont remis pendant le Festival des Francophonies. LECTURES RENCONTRES D'AUTEURS belgique Limoges Théâtre de l'Union Jeudi 3/10 à 12h30 LECTURE DU PRIX SONY LABOU TANSI DES LYCÉENS 2013 Depuis 2003, le Pôle de Ressources pour l’Éducation Artistique et Culturelle « écritures contemporaines francophones et théâtre » de l’Académie de Limoges, en partenariat avec la Maison des Auteurs, a mis en place un Comité de lecteurs lycéens qui se renouvelle chaque année. Pour 2012-2013, il est composé d'environ 1000 élèves du Limousin (Ahun, Bellac, Brive, Limoges, Saint-Junien et Tulle), ou de Die, Laval, Le Havre, Lyon, Pézenas, Saint-Etienne, de La Réunion (Trois-Bassins), de Guyane (Cayenne, Kourou), d'Algérie, de Belgique, et du Togo. Le 7 mai dernier, les lycéens ont décerné le Prix 2013 à Jean-Marie Piemme (Belgique) pour sa pièce Dialogue d'un maître avec son chien (éditions Actes Sud-Papiers). Le prix sera remis à l'auteur le 3 octobre, et la pièce sera lue par une dizaine de lycéens ayant participé au Prix 2013, dirigés par Elise Hôte et Renaud Frugier de la compagnie L’Unijambiste. dialogue d'un chien avec son maître, sur la nécessité de mordre ses amis de Jean-Marie Piemme (Belgique) Texte de Jean-Marie Piemme [Editions Acte Sud-Papiers] Direction des lectures Elise Hôte et Renaud Frugier Cie L'Unijambiste par les élèves participant au Prix Une marge, lieu à l’écart de tout, une bordure d’autoroute. Le portier d’un hôtel de luxe vit là. Il a sa caravane, ses habitudes, ses illusions. Le temps, comme les voitures, passe. Tout l’ignore. Un chien traverse la bretelle, roule sous les roues des bolides. Il provoque un carambolage parce qu’il adore ça, et rejoint l’homme, sain et sauf. Tout est possible dans le monde de Jean-Marie Piemme. L’auteur belge confronte ces deux bestiaux, les livre à un concours d’éloquences et d’idioties : joutes verbales et recherches de poux. Tous deux s’apprivoisent, débattent du rôle de l’homme dans le monde qu’il a bâti et où il se traite le plus souvent comme un chien. Lui cherche sa gamine que l’administration lui a enlevée. C’est le clebs, sans préjugé ni pedigree, qui l’aidera à la retrouver. Un homme au caractère de chien et un chien errant au grand cœur à la recherche éperdue d'un maître. Deux grandes gueules. Le premier n'a pas le sou, vit de son maigre revenu de portier de palace, connaît le grand monde, celui des arrangements et du fric. C'est un menteur par fierté, un crâneur. L'autre crève de faim et rêve d'un nid douillet. C'est un débrouillard roublard mais il a un fond délicieux bien que très... cynique. Il fallait bien que ces deux-là se rencontrent. Commence une difficile approche, faite de pas en arrière et de pas en avant, de chasses gardées, de mises à l'épreuve de la confiance, de l'amitié, de la fidélité... pour arriver à ce que l'un et l'autre dévoilent leur solitude, leur tendresse, leur espoir dans la vie. On retrouve dans l’écriture de Jean-Marie Piemme des thèmes récurrents tels que l’effondrement des utopies, la trahison de classe, les rapports de force, les jeux de pouvoir, la vulgarité d’une époque et de ses hommes politiques, la faiblesse du sentiment, la lâcheté devant le désir et la question de l’identité. Son art poétique passe au travers de toute la psychologie des personnages et de toute préoccupation de composition préalable. Il fait rouler l’oralité des répliques sans rien négliger de la construction dramatique. Si Dialogue d’un chien avec son maître critique l’humanité par le biais d’un chien, la pièce n’en est pas moins pleine d’empathie pour ses semblables, sans renoncer tout de même à sa rage et à son dégoût. Sa langue est acide, féroce mais aussi vive, virevoltante et lyrique ! Jean-Marie Piemme Né en Wallonie en 1944, Jean-Marie Piemme a suivi des études de littérature à l'Université de Liège et de théâtre à l'Institut d'Etudes Théâtrales de Paris. De 1983 à 1988, il rejoint l’équipe de Gérard Mortier à l’Opéra National de Belgique. En 1986, il écrit sa première pièce, Neige en décembre, qui sera suivie d’une trentaine de textes joués en Belgique et à l’étranger. Certains d’entre eux ont été diffusés sur France Culture. Photo Alice Piemme 52 Ses pièces sont principalement publiées aux éditions Actes Sud-papiers et aux éditions Lansman. En décembre 2002, la revue Alternatives théâtrales lui a consacré son numéro 75. En tant que dramaturge, il a reçu de nombreux prix : Nouveaux talents (SACD 1992), RFI (1994), Prix ado du théâtre contemporain (Amiens / Picardie, 2009 / 2010)… Il mène également un travail de chercheur sur les médias et de conférencier. En 2010 à l’Université d’Avignon a été donnée une conférence sur ses textes intitulée Un théâtre de la disparition, conférence publiée en 2011 aux Presses universitaires d’Avignon. Actuellement, il enseigne l’histoire des textes dramatiques à l’Institut national supérieur des Arts du spectacle (INSAS, Bruxelles). Le prix Sony Labou Tansi des Lycéens est une des actions du Pôle de Ressources pour l’Éducation Artistique et Culturelle « écritures contemporaines francophones et théâtre » initiée et animée par le CRDP du Limousin et le Rectorat de Limoges (DAAC) en partenariat avec les Francophonies en Limousin, et le concours du Centre des Écritures dramatiques Wallonie-Bruxelles, des Centres culturels municipaux de Limoges, le Conseil régional du Limousin, la DRAC du Limousin, les Écrivains Associés du Théâtre (Paris), Promotion Théâtre (Association Théâtre éducation WallonieBruxelles). Cette action est réalisée avec le soutien de la Direction régionale SNCF Limousin qui dote le prix Sony Labou Tansi. Limoges Côté Jardin Sam 5/10 à 12h REMISE DU PRIX 2013 DE LA DRAMATURGIE DE LANGUE FRANÇAISE DE LA SACD La commission Théâtre de la SACD distingue chaque année un auteur d’expression française parmi une dizaine de textes proposés par la Maison des auteurs. Le Prix sera remis au lauréat à l'occasion du festival. Grâce à un accord entre les Francophonies, la SACD et France-Culture, le texte lauréat bénéficiera d’un enregistrement par France Culture dans le cadre de ses dramatiques radiophoniques et sera diffusé dans les mois qui suivent. Les huit textes sélectionnés cette année sont : Le Mécanicien de Guillaume Corbeil (Canada-Québec), inédit Les Descendants de Sedef Ecer (Turquie) – éditions de l’Amandier Le Match de Driss Ksikès (Maroc), inédit Les Bonnes intentions de Cathy Min Jung (Belgique), éditions Hayez&Lansman Sans partir de Julien Mages (Suisse), inédit Nouveau monde de Jérôme Richer (Suisse), inédit Intimité Data Storage d’Antoinette Rychner (Suisse) - éditions Les Solitaires intempestifs Palpitations de Valentine Sergo (Suisse) Partenariat SACD / France Culture / Les Francophonies en Limousin 53 b Culture-Maghre BFM Limousin et la présentent RENCONTRE / DÉBAT égypte Limoges BFM (auditorium) Mer. 03/10 à 18h30 Avec Joëlle Losfeld (éditrice), Sophie Leys, (réalisatrice et photographe), animée par Laurent Doucet (Culture Maghreb Limousin) UNE VIE DANS LA JOURNÉEE D'ALBERT COSSERY Un nom d’écrivain a longtemps circulé sous le manteau, malgré les hommages (depuis Henry Miller qui le découvrit, jusqu’à Georges Moustaki qui lui dédia une chanson ; en passant par Camus, Michel Piccoli, Frédéric Beigbeder etc.), et les prix les plus grands (Grand Prix de la Francophonie pour l’ensemble de son œuvre, prix prestigieux de la Société des Gens de Lettres, prix Méditerranée pour les plus importants). Ce nom, c'est celui d’Albert Cossery. Mais depuis les bouleversements survenus ces dernières décennies dans le monde arabe, et grâce à la passion pour son œuvre et sa philosophie de la vie d’une éditrice comme Joëlle Losfeld ou d’une photographe et cinéaste comme Sophie Leys (et quelques lecteurs rompus à la transmission amoureuse et subversive des livres), le caractère jubilatoire et quasi prophétique de ses écrits déborde de la fraternité discrète des premiers temps et se diffuse voluptueusement par ces temps de tristesse, comme les arabesques du thé qui infuse, ou les volutes entêtantes de la fumée dans un café oriental. Né au Caire dans une famille syrienne orthodoxe, Cossery devient athée et écrivain très jeune au contact de la littérature, qu’il découvre au Lycée Français. Souvent comparé à notre grand écrivain des Lumières pour son regard acéré et son ironie joyeuse, ce Voltaire franco-égyptien aurait eu 100 ans cette année (il nous a quittés en 2008, décédé dans sa chambre de l’hôtel la Louisiane à Saint-Germain-des-Prés, où il logea durant 60 ans…). Entendre des témoignages sur sa vie et des extraits de son œuvre, c’est prendre le risque de la dérision contre la violence, ou comme il le fait dire à l’un des ses personnages : « de faire sa révolution tout seul » ! Laurent Doucet Une Vie dans la journée d'Albert Cossery Documentaire de Sophie Leys Dans une journée, on peut voir défiler la vie d’Albert Cossery, écrivain. Cette journée étant ponctuée d’entretiens avec quelques intervenants : Michel Piccoli, Frédéric Beigbeder... Production Le Grec, avec Albert Cossery, Claire Labarbe, 35 mn, 2005. Photo DR Albert Cossery Albert Cossery est né le 3 novembre 1913 au Caire en Égypte et est décédé le 22 juin 2008 à Paris. En 1945, il s’installe en France, à l’hôtel La Louisiane où il y restera jusqu’à la fin de sa vie. Ses écrits inspirent de nombreux créateurs comme des chanteurs, des metteurs en scène, ainsi que des étudiants et des chercheurs. Passionné par la langue française, Albert Cossery commence à écrire des romans et des poèmes français à l’âge de 10 ans, mais c’est seulement en 1940, avec l’aide d’Henry Miller, qu’Albert Cossery publie son tout premier ouvrage Les Hommes oubliés de dieux publié aux éditions Joëlle Losfeld (qui publiera toutes les œuvres de l’auteur sauf les rééditions). Trois ans plus tard sort La Maison de la mort certaine. Ses romans Les Couleurs de l’infamie et Mendiants et orgueilleux sont adaptés en bande dessinée par Golo. Ce dernier ouvrage sera également adapté au cinéma ainsi que La violence et la dérision. Albert Cossery passionne par son génie d’écriture, ce qui lui vaut de nombreuses récompenses comme en 1990, le Grand prix de la Francophonie pour l‘ensemble de son œuvre ou bien encore en 2000, le prix Méditerranée pour Les Couleurs de l‘infamie. Il est fait officier des Arts et des Lettres en 1995 par le ministre de la Culture et la Francophonie de l‘époque, Jacques Toubon. Organisé par Culture Maghreb Limousin et la BFM en partenariat avec les Francophonies en Limousin. 54 LES AUTEURS EN RÉSIDENCE à la maison des auteurs en 2013 La Maison des auteurs accueille pour cette année neuf auteurs en résidence, leur permettant de travailler sur leurs projets d’écriture et de participer à des rencontres avec le public du Limousin. Valéry NDONGO (Cameroun). Résidence, en mars. Après avoir adapté sa poésie en sketches,Valéry Ndongo se lance dans le « one man show ». En 2009, il crée Black, James Black, pas comédien à Yaoundé, présenté ensuite à Paris et Bamako. Un an plus tard, il écrit et interprète Bienvenue ô kwatt. Il participe aux Nouvelles Zébrures 2013 avec Africa Stand up à Limoges, étape de travail de son one-man show Voir Paris et mourir jeune créé au Tarmac à Paris en avril 2013. Charlotte NGO NTAMACK (Cameroun). Résidence en mars. Auteure, comédienne et conteuse, Charlotte Ngo Ntamack a suivi des formations en jeu et écriture avec Roland Fichet, Catherine Boskowitz et Martin Ambara. Elle est invitée en 2007 au Théâtre du Vieux Colombier pour Ecritures d’Afrique. Comme comédienne, elle participe à plusieurs festivals en Afrique et reçoit le Grand prix des Scènes d’ébène 2007. Également humoriste, elle fait les premières parties du Stand Up night show aux côtés de Valéry Ndongo. Pour les Nouvelles Zébrures 2013, elle assurait la première partie de Africa stand up à Limoges de Valéry Ndongo. A L’Alocodrome (Paris) elle a présenté Don’t cry, stand up ! Marc VALLES (Haïti). Résidence en avril et mai. Poète, comédien et membre fondateur de Phrase Ambulante (association de production culturelle), Marc Vallès commence le théâtre en 2007 avec la compagnie B’arts, rejoint Dram’art en 2009. Il rencontre des metteurs en scène comme Catherine Boskowitz, Eva Doumbia ... et élargit sa vision du théâtre. En 2012, il réside à la Cite Internationale des Arts à Paris (bourse Visas pour la Création) pour La Petite, adaptation du roman Les Immortelles de Makenzy Orcel. Manuel-Antonio PEREIRA (Belgique). Résidence en mai et juin. En 1995, Manuel Antonio Pereira fonde le groupe Tsek qui associe théâtre, musique, danse et vidéo. Il écrit principalement des textes pour le théâtre et la danse. Manuel Antonio Pereira a participé à plusieurs résidences d’écriture (Berlin, Montréal, La Chartreuse-Avignon, Limoges). Ses pièces (Requiem pour une cascadeuse, Mythmaker, Permafrost) sont éditées chez Espace 34. Il a reçu plusieurs prix : Prix Sony Labou des lycéens 2010 pour Mythmaker, Prix des metteurs en scène pour Permafrost… Sylvie DYCLO-POMOS (Congo). Résidence en mai et juin. Sylvie Dyclo-Pomos s’intéresse au théâtre et à l’écriture dès son jeune âge. Elle obtient une bourse d’encouragement à l’écriture de la DMDTS en 2006 pour La folie de Janus, présenté en lecture à Avignon en 2007. Elle collabore notamment avec l’Institut Français de Brazzaville, Les bruits de la rue, la Compagnie KAF. En résidence à la Maison des auteurs elle écrit Coma bleu, mis en lecture au Festival d’Avignon 2013. Mohamed Anssoufouddine (Comores). Résidence en juillet et août. Auteur de fiction et de poésie, Anssoufouddine est né à Mirontsy, sur l’île d’Anjouan, aux Comores. Cardiologue de profession, il est membre fondateur de Djando la Maadzishi (un collectif d’auteurs et de critiques littéraires comoriens). Engagé sur le front culturel, il s’occupe également de l’association Bibliothèque de Mirontsy. Paille-en-queue et vol (poésie) est publié chez Komedit, En jouant au concert des apocryphes (poésie) aux éditions Coelacanthe. Sont également parues deux nouvelles dans des recueils collectifs, Lambeaux d’Anarchipel chez Komedit et Le Rebelle dans la revue Project-îles. Laurent HATAT (France). Résidence en août et septembre. Laurent Hatat est arrivé au théâtre en pente douce, celle du plateau. C’est après un séjour prolongé en Allemagne -dont il n’est en fait jamais vraiment revenu- qu’il s’aventure sur « la face nord », celle de la mise en scène. Tout commence en 1999, à la Comédie de Béthune, où il met en scène Grand Cahier d’après Agota Kristof. C’est le premier spectacle de la compagnie, qui tournera pendant quatre saisons. Dès lors, il est régulièrement artiste associé à plusieurs théâtres, des scènes nationales ou centres dramatiques : l’Hippodrome de Douai, le Nouveau Théâtre de Besançon, le Théâtre de 55 la Commune à Aubervilliers et le Théâtre du Nord à Lille qui accompagne toujours sa compagnie. En 2001 il a été Lauréat de l’Unité Nomade de formation à la mise en scène du CNSAD de Paris. En 2012 il choisit d’adapter HHhH, le roman de Laurent Binet paru en 2010, et crée en parallèle Nanine, un texte de Voltaire peu monté au théâtre. Il poursuit ainsi l’aller-retour entre textes contemporains et classiques qui caractérise son parcours. Michèle RAKOTOSON (Madagascar). Résidence en octobre et novembre. Bourse du Centre national du livre (sous réserve) Journaliste et écrivain (romancière et dramaturge), Michèle Rakotoson est l’auteure de plusieurs pièces de théâtre jouées en Afrique, en Europe et en Amérique. Après 20 ans passés à RFI, où elle a notamment dirigé le concours de nouvelles Les Inédits de RFI-ACCT et créé le prix RFI Témoin du Monde, elle est rentrée à Madagascar. Elle est la présidente de Opération Bokiko, association d’appui à l’édition à Madagascar. En 2012, Michèle Rakotoson a été nommée Commandeur des Arts et des lettres malgaches et a reçu la Grande médaille de la Francophonie, décernée par l’Académie française. Parmi ses dernières publications : Tana la belle (Editions Elytis-2011), Tovonay, l’enfant du Sud (Editions Sepia 2009). 56 LA LIBRAIRIE DU FESTIVAL Le Festival poursuit sa route avec « La Librairie des territoires » de Sarrant (Gers). Les libraires accueilleront le public Côté Jardin, 11 avenue du général de Gaulle. On y trouvera les textes des auteurs présents ainsi qu’un large choix de titres d’auteurs de langue française. La Librairie des territoires Didier Bardy et Catherine Mitjana-Bardy, passionnés de livres, créent en 2000 leur librairie à Sarrant, dans le Gers. Souhaitant être au plus proche du public, ils créent des rencontres autour du livre et s’engagent plus particulièrement dans le domaine du développement local et culturel. En 2010, La Librairie des territoires devient également une maison d’édition spécialisée dans les enjeux territoriaux. Elle publie en 2011 son premier ouvrage : « Culture, Tourisme et Territoire ». http://www.lires.org/ RENCONTRE / DÉBAT HAITI Limoges Côté Jardin LE COQ DE MON PÈRE, UNE ENFANCE HAÏTIENNE de Jules-Bert Jean et Catherine de Silguy Lun. 30/09 à 18h30 À l'occasion de la parution du livre Le coq de mon père, une enfance haïtienne aux éditions Grandvaux, la librairie vous invite à échanger avec les co-auteurs Catherine de Silguy et Jules-Bert Jean sur les réalités de vie actuelle en Haïti. Avec les auteurs Catherine de Silguy et Jules Bert. Jules Bert Jean raconte avec humour ses souvenirs d'enfance. Il a grandi sur l'île de la Gonâve en Haïti, dans la campagne de Boukanlama, entre une mère-courage et un père chasseur de vaches sauvages, paysan, pasteur évangéliste, éleveur de cochons et d'un coq de combat qui fit sa fortune. Près de soixante ans plus tard la situation a peu évolué : gestes immuables d'une pauvreté digne, coutumes imprégnées de croyances aux êtres surnaturels, accès plus facile à l'eau et à l'école, mais graves dégradations de l'environnement et toujours pas d'électricité. Chaque chapitre comporte trois parties : les souvenirs de Jules Bert Jean, des témoignages recueillis sur les mêmes lieux en 2012 et le point sur la situation actuelle en Haïti par Catherine de Silguy. Cet ouvrage est illustré par de nombreuses photographies de Thérèse Bodet. Les auteurs sont membres de l'association Soley Lakay (Soleil de la maison) qui œuvre à la construction de maisons, l'installation de pompes solaires pour l'eau potable, de jardins familiaux. Les droits de ce livre sont destinés au financement de ces actions. Photo éditions Granvaux 57 PARTENAIRES DU FESTIVAL Les Francophonies en Limousin sont subventionnées par : - le Ministère de la Culture et de la Communication Direction Régionale des Affaires Culturelles du Limousin, Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France, - les Collectivités territoriales le Conseil régional du Limousin, la Ville de Limoges, le Conseil général de la Haute-Vienne. Avec le concours de : l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Institut Français, la SACD, Sofia et la Culture avec la copie privée, le Centre National du Livre (résidences d’auteur). L’édition 2013 bénéficie du soutien de : l'Ambassade de France en Haïti, l'Institut français en Haïti, la Fokal (Fondation Connaissance et Liberté) l’ONDA, la SACEM, la Société Suisse des Auteurs, l’Université de Limoges. Les Francophonies en Limousin sont réalisées en association avec : le Théâtre de l’Union / Centre Dramatique national du Limousin, l’Opéra Théâtre de Limoges, les Centres Culturels Municipaux de Limoges-Scène conventionnée pour la danse, le Théâtre Expression 7, l’Espace Noriac, la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges, la Marmaille, l’Espace du Crouzy à Boisseuil, les municipalités, Centres culturels et associations des villes d’accueil du Festival. En partenariat avec : A.V.E.C, Agence de Valorisation Économique et Culturelle du Limousin, SNCF, direction régionale Limousin Cœur de Limoges, SICAME. Nos partenaires Médias : Africultures, Beaub’FM, Club de la presse du Limousin, Demain TV, Espace Francophone (France 3), France 3 Limousin, France Bleu Limousin, France Culture Info Limousin.com, Jeune Afrique, 7ALimoges, L’Écho, Le Populaire du Centre, Mouvement, les Radios Associatives en Limousin RCF Email Limousin, RFI, RTF, Télérama, Télim, Theatre-contemporain.net Le Festival remercie : La Préfecture du Limousin, les services techniques et culturels de la Ville de Limoges, la Police municipale de Limoges, le Comité régional du tourisme en Limousin, le Comité départemental du tourisme de la Haute-Vienne, l’Office du tourisme de Limoges, la Maison du Limousin à Paris, le Grilladin, les Madeleines Bijou, Music Passion, Graal Sonorisation, Opel Auto ZI Nord Limoges. et avec la collaboration de : Culture Maghreb Limousin, les Singuliers associés, la Ligue des Droits de l'Homme de Limoges, le Secours Populaire 87, le PREAC « Écritures contemporaines francophones et théâtre », Académie de Limoges, Horizons croisés, la Librairie des Territoires. 58 L’ÉQUIPE DU FESTIVAL Directrice : Marie-Agnès Sevestre* Administrateur : Guillaume Taillebourg* Secrétaire générale : Béatrice Castaner* Maison des auteurs : Nadine Chausse* Assistante Maison des auteurs : Charline Bulla Relations publiques : Olivia Paltrier** - Véronique Framery-Salles* Assistante relations publiques, billetterie groupes : Mathilde Lesage Comptabilité : Martine Junien* Secrétariat / communication / PAO : Mireille Gravelat* Secrétariat de direction : Béatrice Princelle* Direction Technique : Christophe Rouffy et une équipe de techniciens intermittents du spectacle Communication : Ariane Eloy Assistante communication : Amandine Lacotte Coordination tournées région et ateliers L'Ouverture du Champ : Hanïa Jaafri Coordination accueil des compagnies : Françoise Leday Assistante administration et coordination : Audrey Faure Accueil : Frédérique Vassent Graphiste : Atelier Cédric Gatillon Relations presse : Patricia Lopez, Cécile Morel Agent d’entretien : Sira Touré * *équipe permanente ** Olivia Paltrier remplace Véronique Framery-Salles d'avril à octobre. L’Association bénéficie de l’aide de la Région Limousin dans le cadre du dispositif Emplois Associatifs. LE BUREAU DE L’ASSOCIATION Président : Tahar Ben Jelloun, écrivain Président d’Honneur : Robert Abirached, Professeur émérite à l’Université Paris X-Nanterre, Secrétaire : Jacques Chevrier, Professeur à l’Université Paris IV-Sorbonne. Les Francophonies tiennent à remercier tout particulièrement : Le Président de l’Association et les membres du Conseil d’Administration, Les membres des Comités de lecture : Marie-Pierre Bésanger, Michel Beretti, Sylvie Chalaye, Gérald Châtelain, Gérard Cherqui, Florence Delaporte, Céline Delbecq, Kossi Efoui, Halah Ghosn, Jean-Yves Picq, Jean-Luc Raharimanana, Nicole Sigal, Luc Tartar, Bénédicte Wenders. 59 INFORMATIONS PRATIQUES TARIF UNIQUE* : 12 ¤ /spectacle sauf : - goûter-concert Tomassenko à La Marmaille : 8 ¤ - intégrale de L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk... : 20 ¤ - concert Arno : 25 ¤ Entrées gratuites (dans la limite des places disponibles) : Spectacle d’ouverture L'Ouverture du champ, Le Bar des auteurs, L’Imparfait du Présent, les lectures, les rencontres et débats. * tarifs des spectacles présentés à Limoges et Boisseuil. SPECTATEURS FIDÈLES ET CURIEUX ! 5 places achetées à la billetterie, une 6e place à 1 ¤ pour découvrir une des soirées des Auteurs passent à l'acte ! (Soirée des manifestes, Jeu de l'oie ou Jusqu'où te mènera ta langue ?) RÉSERVATIONS ET LOCATIONS : • En ligne sur le site du Festival : www.lesfrancophonies.com (supplément pour les frais de dossier : 1 ¤) • Au bureau du Festival ou par courrier : Les Francophonies en Limousin 11, avenue du Général-de-Gaulle - 87000 Limoges. • Par téléphone (à partir du 6 septembre) : 05 55 33 18 43 • Réglements : CB, chèque, espèces, chèques vacances (ANCV), Cheq’up ! (pour les 16–20 ans domiciliés dans le Limousin. Les billets sont en vente également le soir sur les lieux de spectacle (sous réserve de places disponibles). Jours et heures d’ouverture de la billetterie générale : • du vendredi 6 au samedi 14 septembre : du mardi au samedi de 12h30 à 19h • du mardi 17 septembre au samedi 5 octobre : tous les jours de 11h30 à 19h30 (fermé le dimanche 22 septembre) VENIR AU FESTIVAL • Des navettes bus gratuites sont mises à disposition pour les spectacles joués à : CCM Jean-Moulin, CCM John Lennon, Espace du Crouzy à Boisseuil (départ 45 mn avant le début du spectacle, devant les bureaux du festival, 11 avenue du Général de Gaulle). • En transports en commun Opéra Théâtre : Arrêt Poste Théâtre de l’Union : Arrêt E. Vineuse CCM Jean Gagnant : Arrêt J. Gagnant CCM Jean Moulin : Arrêt Beaubreuil C. Commercial CCM John Lennon : Arrêts Collège L. Blum ou Lycée professionnel Marcel Pagnol Théâtre Expression 7 : Arrêt Libération Espace Noriac : Arrêt Rectorat BFM : Mairie de Limoges Des lignes spéciales nuit, dimanches et jours fériés sont accessibles. Pour plus d’informations : www.stcl.fr 60 • Covoiturage Avec le Conseil Général de la Haute-Vienne : www.covoiturage87.com ou www.vadrouille-covoiturage.com • En rollers Avec le Limoges Roller Skating (LRS) : www.limogesrollerskating.info • En vélo Avec l’association véli-vélo : http://velivelo.wordpress.com ACCUEIL DES PERSONNES HANDICAPÉES Accueil des personnes à mobilité réduite Toutes les salles sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, sauf le Théâtre Expression 7 et l’Espace Noriac (nous contacter). Afin d'être accueilli dans les meilleures conditions, signalez votre venue au plus tard 24h avant la date de la représentation choisie. Accessibilité Les spectacles accessibles aux personnes sourdes ou non-voyantes sont signalés dans le dossier de presse par le pictogramme correspondant. ACTUALITÉS Tout au long des 10 jours du festival, retrouvez sur notre site ou notre profil facebook toute l’actualité du Festival en vidéo avec www.theatre-contemporain.net Les Francophonies en Limousin 11 avenue du Général-de-Gaulle, 87000 Limoges [email protected] www.lesfrancophonies.com www.facebook.com/francophoniesenlimousin tél. : + 33 (0)5 55 10 90 10 61 LE FESTIVAL EN LIMOUSIN Les spectacles en région (dates confirmées, programmation en cours) Aixe-sur-Vienne Aubusson Bort-les-Orgues Boisseuil (billetterie festival) Bosmie-l’Aiguille Crozant Eymoutiers Lubersac Panazol Rilhac-Rancon Rochechouart Saint-Junien Saint-Léonard de Noblat Saint-Mathieu Saint-Yrieix la Perche Sardent D'Harmo (C.C. J. Prévert - sam. 5/10 à 20h) 05 55 70 77 00 Cahier d'Histoires #3 (Lycée Eugène Jamot- lun. 30/09 ) Sous leurs pieds le paradis (Théâtre Jean Lurçat - mar. 1/10 à 20h30)05 55 83 09 09 Cahier d'Histoires #3 (Lycée Bort-Artense - mar. 1/10) Le Jeu de l'amour et du hasard(Espace du Crouzy - mar. 1/10 à 20h30, jeu 3/10 à 19h) Les Hay Babies (Salle Georges Bizet - dim. 29/09 à 17h) 05 55 39 00 49 Tomassenko (Arboretum de la Sedelle - dim. 29/09 à 16h) 06 72 14 10 42 Tomassenko (Salle d’exposition de la Mairie - ven. 27/09 à 20h30) 05 55 69 27 81 D'Harmo (Salle polyvalente - ven. 4/10 à 20h30) 05 55 73 50 14 Tomassenko (Salle Jean Cocteau - sam. 28 à 20h30) 05 55 06 47 68 Cahier d'un retour au pays natal (Médiathèque - ven. 4/10 à 20h30) 05 19 99 40 41 Les Hay Babies (Salle Paul Eluard - ven. 27/09 à 20h30) 06 22 92 54 89 Les Hay Babies (Pôle culturel R. Leclerc - sam. 28/09 à 18h) 05 55 43 00 80 Fanfare Eyo'nlé (La Mégisserie - ven. 4/10 à 20h30)05 55 02 87 98 D'Harmo(Salle des Fêtes/Espace Denis Dussoubs - jeu. 3/10 à 20h30) 05 55 56 11 18 Tomassenko (Salle des Fêtes - ven. 4/10 à 20h30) 05 55 00 30 26 Fanfare Eyo'nlé (C.C. Jean-Pierre Fabrègue - sam. 05/10 à 15h) 05 55 08 88 78 Fanfare Eyo'nlé (Salle des fêtes- sam. 28/09 à 17h30) 05 55 62 56 70 62 le festival en un coup d’œil Jeudi 26 septembre Spectacle d’ouverture Limoges L'Ouverture du champ Seuls Limoges Cahier d'histoires # 3 Limoges Les Hay Babies Limoges Place Saint-Etienne Jardins de l'Evêché Opéra Théâtre CCM Jean Gagnant Bar L'Irlandais Cahier d'histoires # 3 La Couleur de l'aube Wajdi Mouawad L'Histoire terrible... (1ère époque) Sous leurs pieds, le paradis Les Hay Babies Tomassenko Limoges Limoges Limoges Limoges Limoges Rilhac Rancon Eymoutiers Lycée L. Limosin Bar Théâtre de l'Union Côté Jardin Théâtre de l’Union CCM Jean Moulin Salle Paul Éluard Salle d'exposition L’Imparfait du présent Tomassenko Seuls Fanfare Eyo'nlé Les Hay Babies Mémoires d'un continent L'Histoire terrible... (2ème époque) Soirée des manifestes Tomassenko Limoges Limoges Limoges Sardent Rochechouart Limoges Limoges Limoges Panazol Expression 7 La Marmaille Opéra Théâtre En extérieur/Salle des Fêtes Pôle culturel R. Leclerc Côté Jardin Théâtre de l’Union CCM Jean Gagnant Salle Jean Cocteau L’Imparfait du présent L'Histoire terrible... (intégrale) Tomassenko Les Hay Babies Limoges Limoges Crozant Bosmie l'Aiguille Expression 7 Théâtre de l’Union Arboretum de la Sédelle Salle Georges Bizet Théâtre Forum Rencontre Théâtre Cahier d'histoires # 3 Rêves de théâtre Le Coq de mon père L'Homme atlantique Aubusson Limoges Limoges Limoges Lycée Eugène Jamot Espace Cité Côté Jardin CCM Jean Moulin Théâtre Lecture Théâtre Musique Théâtre Théâtre Danse Cahier d'histoires # 3 Haine des femmes Si t'es venu à Limoges... D'Harmo L'Homme atlantique Le Jeu de l'amour et du hasard Sous leurs pieds, le paradis Bort les Orgues Limoges Limoges Limoges Limoges Boisseuil Aubusson Lycée Bort-Artense Bar Théâtre de l'Union CCM Jean Gagnant Côté Jardin CCM Jean Moulin Espace du Crouzy Théâtre Jean Lurçat Homme invisible... Fanfare Eyo'nlé Haïti et ses artistes... Chocolat, clown nègre Jusqu'où te mènera ta langue ? Arno (1ère partie : D'Harmo) Limoges Limoges Limoges Limoges Limoges Limoges Théâtre de l’Union Côté Jardin BFM Théâtre de l’Union Expression 7 CCM John Lennon départ 18h page 6 Danse 21h page 8 Théâtre 21h page 10 Théâtre 22h page 39 Musique Vendredi 27 septembre Journée 12h15 18h30 19 h30 20h30 20h30 20h30 page 10 page 49 page 8 page 13 page 33 page 39 page 40 Théâtre Lecture Rencontre Théâtre Danse Musique Musique Samedi 28 septembre 10 h et 11 h 30 15h 16h 17h30 18h 18h30 19 h30 20 h 30 20h30 page 46 page 40 page 8 page 41 page 39 page 43 page 13 page 16 page 40 Lectures Goûter-concert Théâtre Musique Musique Débat Théâtre Théâtre/Musique Musique Dimanche 29 septembre 10 h et 11 h 30 14h30 16h 17h page 46 page 13 page 40 page 39 Lectures Théâtre Musique Musique Lundi 30 septembre Journée 10h 18h30 20h30 page 10 page 44 page 57 page 19 Mardi 1er octobre Journée 12h15 18h30 18h30 20h30 20h30 20h30 page 10 page 49 page 16 page 42 page 19 page 21 page 33 Mercredi 2 octobre 12h15 15h 18h30 19h 21h 21h page 23 page 41 page 44 page 23 page 16 page 37 Rencontre Musique Rencontre/Débat Théâtre/Cirque Théâtre Musique 63 Jeudi 3 octobre 12 h30 18h30 18h30 19h 19h 20h30 21h 21h page 52 page 54 page 16 page 23 page 21 page 42 page 25 page 16 Lecture Rencontre/Débat Théâtre Théâtre/Cirque Théâtre Musique Théâtre Théâtre Vendredi 4 octobre 12h15 18h30 19h 20h30 20 h 30 20 h 30 20h30 21h 21h page 49 Lecture Rencontre page 25 Théâtre page 29 Théâtre page 40 Musique page 42 Musique page 41 Musique page 27 Théâtre page 35 Danse Samedi 5 octobre 12h 15h 18h30 18h30 20h 20h 20h30 page 52 page 41 page 27 page 40 page 31 page 42 page 29 Prix Littéraire Musique Théâtre Musique Théâtre/expo Musique Théâtre Prix Sony Labou Tansi des Lycéens Albert Cossery Kin Kiesse ! Chocolat, clown nègre Le Jeu de l'amour et du hasard D'Harmo Et si je les tuais tous Madame ? Jusqu'où te mènera ta langue ? Limoges Limoges Limoges Limoges Boisseuil Saint-Léonard Limoges Limoges Théâtre de l'Union BFM Côté Jardin Théâtre de l’Union Espace du Crouzy Espace Denis Dussoubs Espace Noriac Expression 7 Mourir tendre Limoges Haïti : Café des Droits de l'Homme Limoges Et si je les tuais tous Madame ? Limoges Cahier d'un retour au pays natal Panazol Tomassenko Saint-Mathieu D'Harmo Lubersac Fanfare Eyo'nlé Saint-Junien Crabe rouge Limoges Éloge du puissant royaume Limoges Bar Théâtre de l'Union Côté Jardin Espace Noriac Médiathèque Salle Gabriel Marsaud Salle polyvalente La Mégisserie CCM Jean Gagnant CCM Jean Moulin Remise du Prix SACD Fanfare Eyo'nlé Crabe rouge Tomassenko Nié qui tamola D'Harmo Cahier d'un retour au pays natal Côté Jardin Pl. de la Nation CCM Jean Gagnant Côté Jardin Place Saint-Etienne CCM Jacques Prévert Théâtre de l’Union Limoges Saint-Yrieix Limoges Limoges Limoges Aixe sur Vienne Limoges 64