Du 19/01/11 au 16/02/11 |un gratuit qui se lit
37
partage
des
arts
Le
RetrouveZnos éditions précédentes
sur www.journalzibeline.fr
Politique culturelle
Marseille Provence 2013, Mons 2015 4,5
Forum Drac, la Cre 6,7
La collection Lambert, Région en sne 8,9
Scènes et Cinés Ouest Provence 10
Tâtre
Portrait de Julien Duval 11
Le Merlan, le Gymnase, la Criée 12
Théâtre du Centaure, les Bernardines,
la Friche, le Lenche 13
Le Jeu de Paume, Arles 14
Grasse, Briaon, Vitez 15
Au programme 16 à 23
Danse
BNM, Châteauvallon,mes 24
Au programme 26,27
Musique
Lyrique 28,29
Chambre, symphonique 30,31
Au programme 32 à 37
Actuelles, Jazz, Monde 38
Cirque
Au programme 39
Arles, Istres, Grasse, Port-de-Bouc, Martigues 40
Jeunesse
Amarelles, Pas sages…les images 41
Préau des Accoules, nouveaux collectionneurs 42
Spectacles 44 à 47
Livres 48,49
Cinéma
Grim, Manosque, 36 et même plus,
Institut de l’image 50,51
Rendez-vous d’Annie, Vitrolles 52,53
Arts visuels
Arles, Marseille 54
Université de Provence, Ecole supérieure d’Art (Aix) 55
Galerieofmarseille, Viochroniques, Saffir 56
Au programme 57
Livres
Rencontres 58,59
Littérature 60 à 63
Arts 64 à 66
Disques 67
Rencontres
Au programme 68,69
Philosophie
L’enseignement de la philosophie 70
Sciences et techniques
L’écriture 71
Histoire
Le massacre des italiens à Aigues-Mortes 72,73
Le MuCEM 74
Patrimoine
La Corse 76
En montagne 77
Adhérents 78
La crise, ce n’est pas seulement quand l’économie va mal, que les
revenus baissent, que l’on a des difficultés concrètes et croissan-
tes pour tenir jusqu’à la fin du mois, et faire vivre au quotidien
sa famille, son commerce, son entreprise. La crise, historique-
ment, c’est une période de latence ponctuée de protestations, un
état de grand inconfort qui préde un bouleversement. La crise,
cest ce quont vécu les Tunisiens, formidablement : létat de chry-
salide, juste avant la métamorphose.
De l’exrieur il semble que rien ne bouge. Que les chrysalides sont
des cocons laiss. Mais quiconque peut observer sous la soie
est stupéfait de la transformation qui s’y produit, invisible, dans
un espace étroit…
Le public se presse aux conférences, aux rencontres, aux bats.
Délaisse un peu les salles de spectacles. Question de moyens, et
de contenus : partout la volon de prendre la parole, de par-
ticiper aux discussions, se le. Surtout ne plus s’en laisser
conter ! Le petit manifeste de Stephan Hessel remporte un
incroyable succès. Tandis que la télé continue à produire des ani-
mateurs aboyeurs tenant des propos indignes, condamnables,
condams, certains abandonnent leurs écrans et leurs ondes et
vont chercher dans le vivant des alternatives à la sous-pene
commune.
Y aurait-il quelqu’un dans la chrysalide ?
À Zibeline on y croit. Modestement, à notre échelle, depuis tou-
jours. C’est en différenciant pene et info, art et habillage,
culture et communication -confondus par le minisre- que l’on
produit une pene critique. Constructive, émancie, indignée.
Vous nous suivez dans laventure depuis trois ans, toujours plus
nombreux. On tenait en cette nouvelle année à vous en remercier.
Et à vous recommander deux choses, pour que la chrysalide ne
devienne pas mortire
Aux associations et lieux culturels qui nous sollicitent : nous ne
sommes ni une multinationale ni un service public, mais une
association qui vit dadhésions. Si vous tenez à notre existence,
et à figurer dans nos pages, songez à apporter votre écot.
Au public : ne vous tournez pas des salles de spectacles, plon-
es aujourd’hui dans un désarroi économique palpable. Elles
ont besoin de vous, ou seront bient sommées de der aux
sirènes du divertissement, de la var et de la gaudriole. Au-
jourd’hui, seule la fréquentation assidue d’un public avide
d’intelligence peut les en pserver.
AGNÈS FRESCHEL
Chrysalide
et bonne année
POLITIQUE CULTURELLE MP13 ET MONS 2015
04
Lenjeu
Capitale
Mons,
Capitale Européenne
de la Culture en 2015
Mons est une petite commune de 92
000 habitants. Soit à peu près le dou-
ble de la population d’Aubagne, et la
moitié de celle d’Aix. Mais son agglo-
ration compte plus de 250 000
habitants et quelque 800 000 dans un
rayon de 30 kms. Qui inclue Mau-
beuge, ville française site à moins
de 10 kms : la notion de coopération cul-
turelle transfrontalière est une réalité
dans ces cités jumelles, qui mutualisent
leurs équipements, en particulier les
salles du Mage : une programma-
tion commune est mise en place, des
bus relient la Scène nationale fran-
çaise et le Manège-Mons, le Wallon
qui regroupe le Théâtre Royal (1000
places), le Théâtre le Mage (600 pla-
ces), un auditorium de 300 places, et
trois salles à l’architecture modulable.
L’équipement culturel de Mons est
donc impressionnant pour une ville de
cette taille, qui possède un patrimoine
très bien mis en valeur, un mue des
Beaux-Arts qui compte (le BAM),
quelques festivals, la belle légende du
dragon de Saint Georges, et une bible
de Gutenberg. Elle est capitale cultu-
relle wallonne depuis 2002, et son
bourgmestre (son maire) n’est autre
qu’Elio di Rupo, ministre d’État, qui
fut deux fois chef du gouvernement
wallon, et reste président du parti so-
cialiste belge. Depuis plus de dix ans
il a parque le veloppement de sa
ville passerait par la Culture, et accom-
plit un travail impressionnant de
construction et de restauration.
Pourquoi donc Mons a-t-elle été choi-
sie par la Commission, qui favorise
généralement des villes qui ont besoin
du label, pour accomplir un bond cul-
turel ? D’une part parce qu’elle est la
seule ville belge qui a postulé dans les
temps !, mais aussi parce que l’agglo-
ration a besoin d’un coup de pouce :
territoire sinistré économiquement
depuis la fin des charbonnages, le
revenu moyen des habitants y est de
10% inférieur à la moyenne belge et
le taux de chômage, en nette baisse
depuis 5 ans (il est passé de 25% à
20%), y reste très élevé. La Capitale
s’ancre fermement dans une réalité
économique émergeante. Le projet,
intitulé la technologie rencontre
la culture, s’appuie sur les installa-
tions récentes d’entreprises sur le
territoire : Microsoft et IBM sont par
, Google y installe son antenne
européenne, on y parle e-healthing,
ralentissement extrêmeBref, l’acti-
vi économique semble s’orienter
vers les nouvelles technologies et
avoir fait le deuil de la mine, et la
capitale culturelle parie sans complexe
sur cet avenir et sur le monde écono-
mique, qui le lui rend bien.
Question de territoires
D’ailleurs le financement de la Capi-
tale est sensiblement difrent de celui
de Marseille Provence 2013 ! Avec
un budget de fonctionnement de 75
M d’, l’échelle semble pourtant à peu
ps la même (98 M d pour MP2013).
Mais Mons n’a presque plus rien à
construire : Arsonic, un bel équipement
musical pour l’ensemble Musique
Nouvelle, va voir le jour, ainsi que le
timent pour la Fondation 2015. Il
faut aussi achever de transformer
l’architecture culturelle de la Ville qui
le d’ores et déjà habilement les
lignes et transparences contemporaines
et un superbe patrimoine gothique.
Marseille Provence 2013 a plus à
faire. Si le patrimoine ne manque pas
Un petit tour vers la future capitale belge
de la culture permet de relativiser les enjeux
de la nôtre, et de prendre la mesure de
ses difficuls et de ses ambitions
Budgets prévisionnels
Le theatre du Manege © M F Plissart
il a besoin d’aménagements et de res-
taurations urgentes, et l’équipement
culturel du territoire est pauvre. Il a
fallu investir massivement pour pou-
voir accueillir la programmation : me
s’il est difficile d’isoler ce qui aurait
été construit sur le territoire sans
MP2013, on peut estimer que les in-
frastructures créées, aménagées et
restaurées représentent au moins
650 M d (voir tableau).
De plus à Mons le territoire n’est plus
à faire, et la tropole n’est en aucun
cas tiraillée. En Provence tout est
différent : Toulon et son agglomération
TPM semblent finitivement retirés
d’un projet qu’ils avaient approu (ils
ne veulent verser qu’1 des 7.5 M d
prévus initialement), Ouest Provence
se débat entre Istres qui entre dans
la danse et le reste de l’agglomération
qui n’y vient pas, Aix et sa CPA jouent
à la princesse au petit pois, délicate et
capricieuse, et toutes les autres com-
munes veulent tirer concrètement profit
de l’argent qu’ils mettent au pot com-
mun Plus de deux millions dhabitants
étaient concernés par le projet Mar-
seille Provence 2013. Si Aix et Toulon
se retirent, qu’en restera-t-il ?
et de financements
Quant à Mons, la ville est suffisam-
ment aie par les tutelles pour prévoir
des événements dans les agglora-
tions alentours sans leur demander de
participation. C’est essentiellement le
Minisre de la culture de la com-
munau française qui finance,
tandis que le sponsoring, le partena-
riat et le mécénat fonctionnement
au-delà des prévisions : toutes les
sociétés veulent en être, et à 4 ans du
début des manifestations, Mons a
recueilli plus de 8 millions de nat
alors que Marseille Provence 2013,
à moins de deux ans du début, peine
encore à convaincre les entreprises.
Les projets artistiques
Ils sont sensiblement différents. Mons
s’appuie sur un savoir-faire et une
gouvernance stable, qui permet d’avoir
une vision claire des projets axés sur
la création autour de figures emblé-
matiques de la ville : Van Gogh, qui
peignit à Mons ses premres toiles,
Orlando de Lassus, «Prince de la musi-
que» renaissante, qui y naquit, Verlaine
qui écrivit Sagesse dans sa prison, et
Saint Georges qui y terrassa son Dra-
gon. Yves Vasseur, commissaire de la
programmation et directeur du Manè-
ge-Mons, veut essentiellement «établir
des passerelles entre lhéritage patrimo-
nial et la cation contemporaine, en
s’attachant en particulier aux technolo-
gies Pour cela il passera commande à
des artistes, collaborera avec la Capi-
tale Tchèque (Pilsen sera également
capitale en 2015), et avec les Capi-
tales pdentes.
D’ailleurs il est question de poursuivre
et labelliser des projets intéressant
également Marseille Provence 2013 !
Avec le FID (Festival international du
documentaire), avec le Ballet Natio-
nal de Marseille (Frédéric Flamand
vient de Charleroi, tout proche), et
avec l’ECO (Orchestre contemporain
européen) regroupant lémaque,
ensemble marseillais, Musiques Nou-
velles, de Mons, et De Ereprijs,
formation hollandaise. Projets dont
nous devrions contempler les premiers
feux à Marseille…
Car MP2013 a fini de trier les 2200
projets reçus pour labellisation. Les
acteurs culturels qui les ont posés
sauront bientôt s’ils sont ou non
financés, mais l’association, qui ne
dispose que de 69 M d’ pour l’artis-
tique (si le budget prévisionnel devient
alité et qu’il n’y a pas de défection),
fera certainement des çus
C’est le risque bien évidemment d’un
appel à projet large, ambitieux, non
dirigiste, tel que l’a voulu Bernard
Latarjet. L’autre faiblesse de notre
capitale est la lenteur de la procédure
qu’elle implique, mais qui est très
largement accentuée par les tergiver-
sations politiques des Villes. Risque et
faiblesse qui sont les revers dun projet
ambitieux intellectuellement, sociolo-
giquement, territorialement. Reste à
conntre enfin ce qu’il en sera de l’ar-
tistique. Encore un peu de patience :
s’il n’y a plus de reculs, que chacun
continue d’y croire malgré le délite-
ment évident du contexte social et
politique national, Marseille Provence
2013 peut encore devenir une très
belle aventure.
AGNÈS FRESCHEL
www.mons2015.eu
www.marseille-provence2013.fr
05
POLITIQUE CULTURELLE
La ville n’en est pas à un paradoxe près, et il n’est jamais ts ai de savoir
qui dirige ; ainsi les musées et les bibliotques n’ont plus de directeur : Marie-
Paule Vial et Gilles Eboli, lass semble-t-il du fonctionnement municipal et du
manque de crédit, sont partis occuper d’autres fonctions. Plusieurs élus se
partagent la charge de la culture sans que la hiérarchie des cisions soit tout
à fait claire, la DGAC et le cabinet du maire ne semblent pas toujours d’accord…
Vous avez dit délitement ? Et bien non. Dans le me temps une
transformation sans précédent s’opère. Jean-Claude Gaudin l’a promis : non
seulement la Ville de Marseille tiendra ses engagements financiers vis-à-vis de
l’association MP2013, mais elle met tout en œuvre pour que les équipements
soient pts à temps. Effectivement ses investissements sont massifs : 150 M
d sont consacrés à remodeler le visage de la Ville. Aujourd’hui, aucun n’étant
arrià terme, on tarde à en voir les effets ! Mais le MuCEM, la Ci des Arts
de la rue, le Musée des Beaux-Arts, la nouvelle Friche, les 14 salles de MK2 sur
la Canebière, le Silo, le Frac, le Mue Borely, le musée d’Histoire vont
incontestablement changer la donne. Sans compter les projets plus modestes,
de la nouvelle Minoterie au Pôle instrumental de lémaque, en passant par le
centre de Danse Kelemenis, le cteau de la Buzine, la Fondation Regards de
Provence et la Villa Mistral.
Les rénovations sont également nombreuses, et devraient permettre de profiter
pleinement de la Cre, du Toursky, de L’Odéon, de l’Ora, du Musée Cantini
et de la Vieille Chari, du cinéma l’Alhambra, et des musiques actuelles au
Moulin et à l’AffranchiBien entendu la mairie n’est pas seule à financer ces
projets, estimés à ps de 500 M d’. Mais elle est maître d’œuvre de nombre
d’entre eux, et participe financièrement à la plupart des investissements inits
par l’État, le conseil régional, ou les acteurs culturels eux-mes.
Il reste donc à espérer que tout sera en ordre de marche en 2013, et que
Marseille aura su ainsi profiter de cette année pour devenir la capitale culturelle
qu’elle n’aurait jamais dû renoncer à être ! Sans oublier, d’ici, de continuer
à soutenir un tissu culturel fragile : il en a besoin au quotidien, et sa
paupérisation actuelle est affolante…
A.F.
www.marseille.fr
Marseille séquipe
© Gilles Martin-Raget
1 / 80 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !