MERKUR 3
ÉDITO
MERKUR Janvier | Février 2016
L’analyse du budget de l’État
est avant tout une tentative de
déchiffrer la feuille de route du
gouvernement, de lire ses priorités
et de mesurer ses ambitions.
Patrick Ernzer
Rédacteur en chef
pagner avec l’IMS en 2016 le pro-
cessus de la troisième révolution
industrielle initié par le ministère
de l’Économie. De même, dans un
souci permanent de remise en ques-
tion et pour mieux se réinventer, la
Chambre de Commerce sortira de
bien des sentiers battus en 2016. Dans
nombre de ses domaines d’activités,
elle procédera à des réformes que
nous pouvons qualifier de structu-
relles. Ainsi, après avoir lancé avec
succès la House of Training, qui est
aujourd’hui le plus grand acteur
national sur le marché de la forma-
tion professionnelle continue, la
Chambre de Commerce entend éga-
lement développer son offre dans le
domaine de la formation supérieure
en concrétisant le projet de l’Insti-
tut supérieur de l’économie (ISEC)
et en intensifiant sa collaboration
avec l’Université du Luxembourg.
La mise en commun de ressources
et l’exploitation de synergies seront
aussi au cœur du projet de la future
House of Entrepreneurship, qui réu-
nira sous un même toit les princi-
paux acteurs de la création et du
développement de l’entreprise au
Luxembourg, ce qui constituera une
avancée non négligeable en matière
de simplification administrative et
d’accélération des procédures.
2016 marquera aussi le 175e anni-
versaire de la création de la Chambre
de Commerce. Ce sera l’occasion de
jeter un regard sur le chemin parcouru
et surtout de préparer l’avenir bien
au-delà de l’année 2016, une année
que nous souhaitons heureuse et riche
en réussites pour tous nos lecteurs. ●
L
e Luxembourg se trouve-t-il à
l’aube d’une nouvelle ère ? Telle
est la question à laquelle notre dos-
sier du mois tente d’apporter une
réponse. Une réponse fondée sur une
analyse minutieuse du projet de bud-
get de l’État, celui-ci étant encore
l’expression la plus concrète de la
politique économique (et de la poli-
tique tout court) d’un gouvernement,
et ce d’autant plus s’il est - comme
c’est désormais la règle - accompa-
gné d’un projet de programmation
pluriannuelle couvrant non seule-
ment l’année sous rubrique, mais
également les trois années consécu-
tives. Plus qu’un commentaire de
chiffres, une analyse de budget est
donc surtout et avant tout une ten-
tative de déchiffrer la feuille de route
d’un gouvernement, de lire ses prio-
rités et de mesurer ses ambitions. Si
ces dernières sont bien réelles, il faut
déplorer le fait qu’elles ont été subs-
tantiellement revues à la baisse, la
réalité des chiffres modérant parfois
les aspirations réformatrices.
Bien que le budget de l’État laisse
clairement apparaître une volonté
d’enrayer la dérive des dépenses
publiques, en ramenant notamment
la croissance annuelle des dépenses
totales de l’administration centrale
et de la Sécurité sociale à 4 % (au
lieu des 7 % observés en moyenne
annuelle ces 15 dernières années),
il n’est pas certain que cet objectif
puisse être atteint. Au contraire, il
est tout aussi probable qu’il soit cor-
rigé à la baisse en cours de route, à
l’instar des ambitions de consoli-
dation qui, depuis leur annonce
remarquée dans le programme gou-
vernemental, se sont réduites comme
une peau de chagrin.
Bref, afficher des objectifs, c’est
bien. Encore faut-il se donner les
moyens de les atteindre, ce qui pose
inévitablement la question des sem-
piternelles réformes structurelles
réclamées par la Chambre de Com-
merce. Leur mise en œuvre se fait
toujours attendre, alors même qu’elles
sont non seulement nécessaires, mais
tout bonnement inévitables si le
Luxembourg veut maintenir un
modèle économique et social que de
nombreux pays lui envient. Étant
donné que le Luxembourg a plutôt
bien maîtrisé la crise économique et
financière, le pays devrait pouvoir
utiliser la marge de manœuvre qu’il
a su se préserver pour façonner cou-
rageusement son avenir.
C’est pour soutenir le gouverne-
ment dans ce défi que la Chambre
de Commerce a accepté d’accom-
ÉDITO
QUEL AVENIR
DANS LE MARC
DE CAFÉ
BUDGÉTAIRE ?