pour se tirer d’affaires et ainsi faire vivre les familles. Voilà que soixante ans plus
tard, on constate que ni l’une ni l’autre des principales activités de l’époque sont
demeurées. Et pourtant, au cours de cette période, Sept-Îles est devenue une
communauté d’environ 30,000 habitants, incluant la population autochtone, avec
une économie prospère, une ville offrant à ses citoyens une qualité de vie enviable, et
une terre d’accueil de renommée, et dont on est fier.
Le développement et la croissance rapide qu’a connu notre ville, ont permis à des
milliers de familles de s’y créer un milieu de vie agréable, enrichissant, rempli
d’opportunités, et ceci dans tous les domaines d’activités, autant dans le secteur
privé que dans le secteur public. Sept-Îles est devenue une métropole où, malgré les
distances qui la séparent des milieux plus urbains du centre du Québec, les citoyens
y retrouvent une ville où il fait bon vivre, et où les activités industrielles font partie
du quotidien et où règnent une prospérité, une sécurité et un potentiel pour
quiconque veut bien le reconnaitre. Les développements importants qu’a connus la
ville, ont permis la venue de dizaine de milliers de personnes de tous les coins du
Canada et d’outre-mer.
La conclusion que l’on doit en tirer et qui demeure incontestable, est que la venue de
l’industrie minière à Sept-Îles a permis à la ville de devenir ce qu’elle est devenue, et
a permis à ses citoyens de trouver un milieu de vie leur assurant un revenu assuré,
enrichissant et apte à rencontrer leurs besoins. Il est à noter que cette page de notre
histoire s’est déroulée sans que nous ayons été particulièrement victimes de toutes
conséquences négatives et dommageables du côté environnement et/ou du côté
santé, selon les informations rendues publiques par les autorités compétentes.
Autant la période de trente ans, commençant au début des années ’50 avait permis à
la ville de connaitre une ère de prospérité sans précédent et se croyant à l’abri de
toute menace dans son développement, autant la période de dix ans qui a suivi a t-
elle été pénible pour la ville et surtout pour l’ensemble de la population.
En effet, la chute catastrophique du marché du minerai de fer au début des années
’80 a été le théâtre d’un revirement inattendu. La fermeture des usines de
transformation à Sept-Îles, la baisse des niveaux de production des minières de la
région, l’exode important de la population qui s’en est suivi, nous ont tôt fait réaliser
que le principal moteur économique de la région étant à ce point en danger, c’est
l’économie en entier qui s’écroulait puisque Sept-Îles était très vulnérable de par son
statut de ville mono-industrielle.
Combien de familles ont dû faire des sacrifices énormes pour survivre, malgré la
situation de chômage sans précédant qui persistait? Combien de propriétés ont dû
être remises aux institutions financières, faute de la capacité de payer les
hypothèques par les débiteurs? Combien de commerces jusqu’à là prospères ont dû
fermer leurs portes?