1 LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE SEPT

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LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE SEPT-ÎLES
TEL QUE VU PAR UN GROUPE DE « PENSEURS »
PRÉAMBULE
Le potentiel de développement économique envisagé pour les prochaines années dans la
région de Sept-Îles, bien qu’à première vue souhaitable pour l’ensemble de la population et
pour les générations futures, soulève néanmoins dans certains milieux, des réactions
négatives dont l’étendue semble prendre des proportions inquiétantes. Celles-ci pourraient
trop facilement faire conclure à tort, que c’est l’ensemble de la population qui rejette les dits
projets, et qu’en conséquence ceux-ci pourraient ne pas, ou ne devraient pas se réaliser.
En effet, depuis que plusieurs projets industriels, particulièrement dans le domaine minier,
sont envisagés dans la région par des promoteurs, nous observons des mouvements de
protestation qui semblent prendre une ampleur inquiétante. Ces mouvements sont initiés
par des petits groupes isolés, mais coordonnés par un bureau central. Après s’être
faussement acquis le droit de représenter l’ensemble de la population et de parler en son
nom, ces personnes tentent de convaincre cette même population que ces projets devraient
être condamnés avant même d’être jugés, en invoquant des prétextes fondés trop souvent
sur de la désinformation et/ou sur une interprétation erronée des faits, pour ne pas dire sur
des insinuations trompeuses et malhonnêtes. Ces personnes profitent tantôt de la tribune
gratuite que leur offre la télédiffusion des séances publiques du Conseil municipal, tantôt
l’occasion tout aussi gratuite des espaces offerts dans certains journaux et autres médias de
la région pour y véhiculer leurs messages et tenter ainsi de gagner plus de sympathisants à
leur cause.
Il serait grandement dommage que l’ensemble de la population se laisse diriger dans ses
opinions, de façon aussi cavalière et que, faute de réagir et d’obtenir des informations
crédibles et complètes quant à tous les aspects de chacun de ces projets, on laisse
tacitement à des personnes n’ayant rien d’autre qu’un agenda personnel, le choix de décider
pour elle du sort réservé à ces projets dans le processus de leur acceptabilité sociale.
QUELQUES FAITS HISTORIQUES
Pour mieux comprendre où l’on veut aller, il est souvent bon de se rappeler d’où l’on vient.
Ce faisant, on doit se souvenir que :
 N’eut été de la venue de la Compagnie minière IOC au début des années ’50 et du
Consortium Wabush environ dix ans plus tard, le village de Sept-Îles, qui comprenait
moins de 1,000 habitants était destiné à avoir une économie plutôt modeste. En
effet, les activités économiques dignes de ce nom se limitaient au travail en forêt
pour la Compagnie Gulf Pulp and Paper à Clarke-City, à la pêche artisanale pour
certains autres travailleurs, ainsi qu’aux modestes besognes que l’on pouvait trouver
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pour se tirer d’affaires et ainsi faire vivre les familles. Voilà que soixante ans plus
tard, on constate que ni l’une ni l’autre des principales activités de l’époque sont
demeurées. Et pourtant, au cours de cette période, Sept-Îles est devenue une
communauté d’environ 30,000 habitants, incluant la population autochtone, avec
une économie prospère, une ville offrant à ses citoyens une qualité de vie enviable, et
une terre d’accueil de renommée, et dont on est fier.
Le développement et la croissance rapide qu’a connu notre ville, ont permis à des
milliers de familles de s’y créer un milieu de vie agréable, enrichissant, rempli
d’opportunités, et ceci dans tous les domaines d’activités, autant dans le secteur
privé que dans le secteur public. Sept-Îles est devenue une métropole où, malgré les
distances qui la séparent des milieux plus urbains du centre du Québec, les citoyens
y retrouvent une ville où il fait bon vivre, et où les activités industrielles font partie
du quotidien et où règnent une prospérité, une sécurité et un potentiel pour
quiconque veut bien le reconnaitre. Les développements importants qu’a connus la
ville, ont permis la venue de dizaine de milliers de personnes de tous les coins du
Canada et d’outre-mer.
La conclusion que l’on doit en tirer et qui demeure incontestable, est que la venue de
l’industrie minière à Sept-Îles a permis à la ville de devenir ce qu’elle est devenue, et
a permis à ses citoyens de trouver un milieu de vie leur assurant un revenu assuré,
enrichissant et apte à rencontrer leurs besoins. Il est à noter que cette page de notre
histoire s’est déroulée sans que nous ayons été particulièrement victimes de toutes
conséquences négatives et dommageables du côté environnement et/ou du côté
santé, selon les informations rendues publiques par les autorités compétentes.
 Autant la période de trente ans, commençant au début des années ’50 avait permis à
la ville de connaitre une ère de prospérité sans précédent et se croyant à l’abri de
toute menace dans son développement, autant la période de dix ans qui a suivi a telle été pénible pour la ville et surtout pour l’ensemble de la population.
En effet, la chute catastrophique du marché du minerai de fer au début des années
’80 a été le théâtre d’un revirement inattendu. La fermeture des usines de
transformation à Sept-Îles, la baisse des niveaux de production des minières de la
région, l’exode important de la population qui s’en est suivi, nous ont tôt fait réaliser
que le principal moteur économique de la région étant à ce point en danger, c’est
l’économie en entier qui s’écroulait puisque Sept-Îles était très vulnérable de par son
statut de ville mono-industrielle.
Combien de familles ont dû faire des sacrifices énormes pour survivre, malgré la
situation de chômage sans précédant qui persistait? Combien de propriétés ont dû
être remises aux institutions financières, faute de la capacité de payer les
hypothèques par les débiteurs? Combien de commerces jusqu’à là prospères ont dû
fermer leurs portes?
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Ce drame a eu des répercussions non seulement sur le plan économique, mais tout
aussi gravement sur le plan social et humain de toute la communauté, même à plus
long terme.
Durant environ dix ans, le climat de morosité et d’inquiétude a persisté, dans
l’attente d’un jour meilleur, de la reprise du marché du fer, et de la venue possible
d’une nouvelle industrie. Que de souhaits et de désirs ont été manifestés à l’époque
pour retrouver la prospérité perdue et pour redonner l’espoir à l’ensemble des
citoyens.
Après dix ans d’attente, voilà que le Projet Alouette voit le jour, planche de salut tant
espérée et qui a changé à jamais notre vocation industrielle et a su varier notre
économie. Nul n’est besoin de rappeler ce qu’ Alouette peut signifier pour Sept-Îles
et pour l’ensemble de la région, sur le plan économique, en terme de souci de
l’environnement et sur le plan social et humain. Voilà un projet dont la région avait
besoin et qui a permis à la ville de Sept-Îles de redevenir une ville prospère et avec
une population fière de son vécu et confiante en son avenir.
L’expérience des années ’80 nous a fait prendre conscience que rien n’est acquis, que
la prospérité et le quasi-plein emploi ne peut être que très éphémère et nous avons
payé cher pour l’apprendre. Cette expérience nous dicte hors de tout doute que,
lorsqu’une population a à cœur le maintien de ses acquis, le souci de son
développement pour les générations présentes et futures, quelqu’un doit agir en leur
nom et intervenir dans tous les milieux pour attirer des investissements dans notre
milieu. C’est précisément le rôle que doivent jouer les élus, et avec eux les
organismes à vocation économique, tels que Développement économique Sept-Îles
et la Chambre de commerce de Sept-Îles. Et ce rôle, ils le jouent très bien et ils ont
maintes fois dans le passé, prouvé la pertinence de leurs actions. En effet, n’est-ce
pas grâce aux actions concertées de ces organismes, et joints à eux des
regroupements de travailleurs et de citoyens en faveur du développement et du
progrès, que nous avons vu la réalisation à Sept-Îles de projets majeurs, tels que la
venue d’Aluminerie Alouette et son importante expansion, le complexe hydroélectrique SM-3, le développement du port etc…?
LA RÉALITÉ 2012
Voilà qu’un nouveau vent d’opportunités et de prospérité se dessine pour la région,
et Sept-Îles en est le point de mire.
Déjà, le Port de Sept-Îles a entrepris la construction d’un nouveau quai multiusagers, au coût estimé à $ 220 millions, destiné à l’expédition du minerai de fer,
premier projet concret s’inscrivant dans une série de projets présentement à l’étude
par les promoteurs.
Parmi ces importants projets, il en est un qui est susceptible de se réaliser à très
court terme, aussi tôt qu’en 2014, le projet de Mine Arnaud, qui consiste à
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l’exploitation d’une mine d’apatite et d’ilménite à l’intérieur des limites de la
municipalité. Ce projet créera environ 800 emplois durant la période de construction
et environ 350 emplois directs sur le site au stage de l’exploitation de la mine et du
concentrateur, et ceci pour une période de 25 ans. N’est-ce pas là une opportunité de
diversifier notre économie et de nous assurer une certaine protection contre toute
autre baisse importante dans le marché du fer ou de l’aluminium?
Le projet a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental et sera soumis aux
audiences du BAPE au début de 2013. Bien que certains détails techniques restent à
être précisés, rien n’indique ni dans l’étude d’impact, ni dans toute autres
informations fournies par Mine Arnaud que le projet pourrait causer des préjudices
ou des dangers sérieux pour l’environnement et/ou pour la population de Sept-Îles,
incluant celle demeurant dans la zone adjacente aux futures installations. Depuis au
moins un an, de multiples rencontres ont eu lieu entre Mine Arnaud et les citoyens
pour leur expliquer le projet en long et en large et pour tenter de les rassurer quant
aux faits réels pertinents, évitant ainsi que les gens ne se fassent une opinion sur le
projet, basée sur de la fausse information, sur des préjugés, sur des affirmations
gratuites et non fondées, sur des émotions et sur certains agendas cachés propres à
certains individus ouvertement opposés au projet.
Ces individus ont la prétention de vouloir protéger les intérêts de la population
contre ces prétendus méchants promoteurs qui viendraient polluer notre
environnement et s’emparer de nos richesses sans rien laisser en retour. Sans avoir
reçu le moindre mandat pour parler au nom de qui que ce soit, ces individus crient
haut et fort que la population n’en veut pas de ce projet. Et pourquoi prétendent-ils
que la population n’en veut pas?
C’est parce que, selon eux :
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Une mine c’est pas beau, ça sent, ça fait de la poussière, ça fait du bruit, ça
pollue l’eau, ça fait des trous, etc, etc…
Pourquoi exploiter une mine chez nous, notre économie est déjà prospère, on
a presque le plein emploi?
On a déjà beaucoup de difficultés à recruter de la main-d’œuvre pour nos
entreprises existantes, où va t- on aller chercher de la nouvelle main-d’œuvre?
Et même si on recrutait de la nouvelle main-d’œuvre, où va-t-on la loger?
La ville est juste de la bonne taille, pourquoi augmenter la population avec
tout ce que cela représente d’embarras et de perte de paisible quiétude?
Ce serait inacceptable que la fosse de la mine soit visible du centre-ville et de
la route 138.
Quoique le projet sera soumis aux audiences du BAPE, ils n’ont aucune
confiance à cette institution et ils anticipent que le projet sera malgré tout
accepté par cette instance sans dommage pour le projet.
Ils insistent pour que la ville organise un référendum demandant à la
population de se prononcer pour ou contre le projet avec l’information
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disponible à cette date, malgré que le résultat de cette démarche n’entraine
aucune obligation pour la ville d’y donner suite.

Ils n’acceptent pas que la ville de Sept-Îles, soucieuse de s’assurer que le projet
de Mine Arnaud, de même que tout autre projet industriel susceptible de se
réaliser sur le territoire, soit socialement acceptable par la population, se soit
dotée d’un concept développé par des professionnels en la matière, et qui ont
mis sur pieds un système d’évaluation de projet, considérant ses aspects
économiques, environnemental, éthique, social et de gouvernance. Le
cheminement de ce système inclut la mise sur pieds d’un comité de travail
formé de cinq personnes dont le profil a été suggéré par les responsables du
système, soit l’UQAC et l’Institut du Nouveau monde. Les opposants au projet
rejettent la composition du Comité de travail sous prétexte que ces personnes
ne sont pas neutres, donc non crédibles, et qu’il aurait été préférable que des
personnes issues de leur camp aient été choisies. Il a été très clairement
expliqué à la population lors des réunions publiques du Conseil municipal, que
les résultats du système d’évaluation seraient un outil accessible à la
population afin que Monsieur et Madame Tout -le -Monde puissent se faire
une idée quant à l’acceptabilité sociale de ce projet, et ceci avant les audiences
du BAPE.
Autant ces personnes s’acharnent à condamner le projet Mine Arnaud, autant
elles ne disent pas :
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Que le projet Mine Arnaud génèrera $ 30 millions en masse salariale
annuellement.
Que la construction et l’exploitation de la mine et des installations,
génèreront des millions de dollars de contrats pour nos PME locales.
Que les installations génèreront des millions de dollars en taxes et
autres revenus municipaux annuellement.
Les investissements requis et combinés au Port de Sept-Îles pour le
quai et les aires d’entreposage, se chiffrent à environ $100 millions.
Mine Arnaud s’est engagée à réduire les impacts visuels et auditifs dans
le cadre de son procédé industriel, en ayant des installations
complètement fermées, afin de limiter au maximum les inconvénients
qui pourraient en résulter.
Mine Arnaud, c’est l’utilisation non agressive dans son procédé de
transformation, d’huile végétale et de fécule de maïs.
C’est une entreprise qui utilisera dans sa production des équipements à
la fine pointe de la technologie, tant au niveau de leur performance que
de leur impact auditif et en consommation de carburant.
L’entreprise prévoit déjà et a fait connaître les mesures à prendre pour
la remise en état de son site à la fin de l’exploitation de la mine.
C’est un projet connu de la population depuis 1994, les premières
rencontres avec les citoyens du secteur ayant eu lieu en 1997.
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Mine Arnaud, c’est la diversification économique attendue, donnant à
Sept-Îles un nouveau pilier pour son économie.
C’est une entreprise qui, depuis le début du cheminement de son projet,
partage ses informations avec le public et répond aux questions.
Mine Arnaud, c’est une entreprise qui nous appartient, le
gouvernement du Québec en étant actuellement le principal
actionnaire.
NOS CHOIX
Face à la réalité qui veut que des individus parlant au nom de la population se
soient prononcés ouvertement contre le projet de Mine Arnaud, sans pour
autant en avoir reçu le mandat pour ce faire, et compte tenu que les
promoteurs du projet ont jusqu’ici reçu un accueil plutôt négatif concernant
l’acceptabilité sociale de la part de la population qui s’est semble t-il, exprimée
à travers ces porte- parole, que doit-on en conclure?
 Doit-on conclure que les réactions exprimées jusqu’ici par les
prétendus porte-parole clairement identifiés contre le projet, reflètent
l’opinion de la majorité de la population de Sept-Îles?
 Doit-on conclure que la population est consentante à laisser passer
un projet aussi structurant que celui de Mine Arnaud, offrant autant de
potentiel économique avec peu de risques environnementaux, sous
des prétextes aussi peu sérieux que ceux énoncés ci-dessus?
 Doit-on conclure que notre population dans son ensemble se sent à ce
point sécurisée et naïvement convaincue que la situation de prospérité
très relative qui a prévalu jusqu’à la fin de 2011, parce que le prix du
fer était maintenu particulièrement haut et qui a changé de façon
inquiétante (baisse de 70%) depuis le début de 2012 n’est que
passagère, et que le tout va se régulariser très bientôt?
 Doit-on conclure que malgré la menace réelle que les entreprises
locales impliquées dans la production de minerai de fer soient la cible
d’acquisition potentielle de la part de plusieurs empires
internationaux, susceptibles de s’en emparer afin de transférer leur
production vers d’autres sources d’approvisionnement à moindres
couts, que ces entreprises qui nous ont fait très bien vivre jusqu’à
maintenant ne décideront pas de choisir la meilleure option de
rentabilité pour leurs actionnaires, et pour ce faire, mettre fin à leurs
opérations dans la région? Souvenons-nous de ce qui est arrivé avec la
fermeture de Gagnonville, de Schefferville, de Murdochville et ailleurs.
 Doit-on conclure que nous sommes à ce point rassurés quant à la
pérennité de notre économie pour des générations à venir, que nous
sommes prêts à renoncer délibérément à un projet structurant,
sérieux et prometteur pour le développement économique à court et à
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long terme, pour des motifs aussi peu convaincants et aussi peu
crédibles que ceux retenus par les opposants irréductibles au projet?
 Doit-on conclure que l’expérience vécue au cours des années ’80
quant à la dérive de notre économie locale ne nous a été d’aucune
inspiration, ne serait-ce que de nous convaincre de l’importance de
nous assurer d’un plan d’action alternatif en cas de désastre dans
notre activité principale?
 Doit-on conclure que l’ensemble de la population en est rendue à
développer une complaisance vis-à-vis son futur, au point de
demeurer passive alors qu’il est encore temps d’agir et de faire savoir
haut et fort que les générations présentes et futures veulent se
contenter d’autres choses que du support des gouvernements le jour
où les activités économiques seront réduites à presque rien? À ce
moment là, il sera trop tard et nous serons devenus une zone
dangereusement sinistrée avec une population ayant la réputation
d’être contre le développement industriel, réputation qui sera
malheureusement devenue irréversible.
 Doit-on conclure que tous les efforts et toutes les ressources que les
pouvoirs publics et les associations des gens d’affaires de Sept-Îles ont
investis à travers les organismes à vocation économique ne soient
dorénavant d’aucune utilité et non justifiés, puisque dans le fond, il ne
sert à rien de dépenser des fonds publics pour promouvoir des projets
dont la population ne veut pas, selon ce que leurs «porte-parole »
déclarent à qui veut l’entendre. Si c’est le cas, enlignons-nous pour
gérer une ville qui deviendra tôt ou tard moribonde, mais malgré tout
très respectueuse du désir de ses citoyens qu’il en soit ainsi. On aura
au moins la grandeur d’âme d’avoir été de fidèles sujets de prétendus
sauveur de la planète, très habiles à influencer l’opinion publique et
l’amener à penser comme eux sans même faire d’efforts honnêtes pour
connaitre tous les aspects des projets qui pourraient être bénéfiques
pour le développement de notre économie.
CONCLUSION
Il n’en tient qu’à nous de réagir.
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