Dossier urologie : - Cliniques universitaires Saint-Luc

Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc juin-juillet 2009 Trimestriel
Belgique - België
P.P. - P.B.
Bruxelles
Brussel
BC 10553
11
sommaire
Dossier
urologie :
Nouvelles
prises en charge
dans de nouveaux locaux
Magazine d’information destiné aux médecins référents
Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles.
Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195
LUCARNE
Anesthésiologie ........... . 3
Des nouveaux monitorings pour une
anesthésie encore plus sécurisée
Qualité ................... . 4
Les laboratoires certifiés ISO 15189
Dossier urologie
Détection précoce du cancer
superficiel de la vessie par
fluorescence . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Du sport pour réduire les effets
secondaires du traitement du cancer
prostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Nouveaux locaux pour le Service
d’urologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Stratégie . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Attendre moins et mieux en
consultation
Hypnose . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
Que penser de cette technique
d’anesthésie ?
Obstétrique . . . . . . . . . . . . . . . 12
Les jumeaux et le syndrome
transfuseur-transfusé
Le tabac tabou
chez la femme enceinte . . . . . . . . 13
Hémophilie . . . . . . . . . . . . . . . 14
Le rôle central du kinésithérapeute
Dégénérescence maculaire
liée à l’âge . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Y voir clair
Alentours de Saint-Luc . . . . . 16
Derrière l’hôpital, un musée
Publications . . . . . . . . . . . . . . . 18
Modernisation . . . . . . . . . . . . . 19
Nouvelle adresse pour les consultations
de cardiologie
Nominations
et distinctions . . . . . . . . . . . . .20
Page 2juin - juillet 2009
Edito
Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont
lancé leur plan stratégique baptisé Elan
2012. Parmi les onze projets mis en place
pour améliorer le fonctionnement global de
l’hôpital, le volet Amélioration de l’accessi-
bilité” (téléphonique par exemple) concerne
directement les patients et les médecins ré-
férents. Des solutions concrètes à cette pro-
blématique sont en cours d’élaboration, no-
tamment en ce qui concerne les délais d’attente pour l’obtention
d’un rendez-vous.
Dans ce numéro, nous consacrons également un dossier à l’urolo-
gie. En Belgique, le cancer de la prostate est la première forme de
cancer chez l’homme et la seconde cause de mortalité par cancer
(après le cancer du poumon). Cette pathologie constitue donc un
enjeu majeur de santé publique. Des traitements existent (par
hormonothérapie), mais ils génèrent de désagréables effets secon-
daires. Les urologues de Saint-Luc proposent une prise en charge
originale pour atténuer ces désagréments.
Dans le domaine du cancer superficiel de la vessie, les spécialistes
du Service d’urologie utilisent une nouvelle technique par fluores-
cente, l’hexaminolevulinate, pour diagnostiquer précocement les
récidives.
Ces prises en charge se font depuis quelques mois dans des lo-
caux entièrement rénovés ; les consultations, les salles médico-
techniques et le bloc opératoire se trouvent sur un même plateau
pour le plus grand confort d’une patientèle souvent âgée et/ou
handicapée.
Bonne lecture !
Pr Jacques Melin
Coordonnateur général-Médecin chef
Lucarne : Bulletin d’informations destiné
aux médecins référents.
Lucarne est une publication du Service de
communication des Cliniques universtaires
Saint-Luc.
Éditeur responsable
Jacques Melin, Médecin-chef,
Coordonnateur général,
Avenue Hippocrate, 10
1200 Bruxelles
Coordination
Géraldine Fontaine
(geraldine.fontaine@uclouvain.be)
Tél. 02 764 11 95
Fax. 02 764 89 02
Supervision
Thomas De Nayer (TDN)
Rédaction
Service de communication
Géraldine Fontaine (GF)
Caroline Bleus (CB)
Secrétariat
Véronique Dansart
(veronique.dansart@uclouvain.be)
Tél : 02 764 11 58
Fax : 02 764 89 02
Photos
Couverture : © Hugues Depasse/CAV
Intérieur : © Hugues Depasse/CAV
© DR (Document Reçu)
Mise en page
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pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à
contacter la rédaction.
Toute reproduction, même partielle, est interdite
sauf accord préalable de la rédaction.
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juin - juillet 2009
Lucarne # 11
Sendormir et se réveiller
en toute sécurité !
Nouveaux monitorings d’anesthésiologie
Actualité médicale
Lorsqu’une
opération
nécessite une
anesthésie
loco-régionale
ou générale, un
anesthésiste est
présent pour
veiller au bon
déroulement de
l’intervention.
Pour le seconder
dans cette tâche,
un matériel
performant est
indispensable.
La sécurité autour de l’anesthésie a encore été
renforcée récemment. Le Service d’anesthésio-
logie des Cliniques universitaires Saint-Luc a en
effet bénéficde subsides octroyés par la Com-
munauté française pour investir dans du ma-
tériel d’anesthésiologie. Trois types d’appareils
ont ainsi été installés dans différentes salles du
Quartier opératoire.
Eviter le réveil intra-opératoire
et le surdosage
Le monitoring Bis Spectral, utilisé durant les
interventions nécessitant une anesthésie gé-
nérale, est le plus simple et le plus courant des
trois appareils récemment acquis. En donnant
un indice de la profondeur de l’anesthésie, il
permet d’éviter le phénomène “d’awareness”
(c’est-à-dire le réveil intra opératoire du patient).
“Le Bis permet également d’éviter le surdosage
des patients anesthésiés”, nous confie le Pr Marc
De Kock, Chef du Service d’anesthésiologie. “Le
fait de pouvoir estimer la profondeur de l’anes-
thésie permet d’adapter les doses d’hypnotiques
administrées à chaque patient”.
Protéger la perfusion cérébrale
Le monitoring de type INVOS® est en quelque
sorte un monitoring de perfusion d’organes
spécifiques. Utilisant la même technologie que
l’oxymètre de pouls (un petit appareil mobile
de type “patch” affichant la saturation en oxy-
gène dans les capillaires des doigts), cet appareil
permet de mesurer la perfusion des organes qui
ont une grosse consommation d’oxygène, tels
que le cerveau ou les reins. “Dans des situations
critiques, il permet de savoir quelle oxygénation
arrive réellement au cerveau”, confirme le Pr De
Kock. “Ce type d’appareil détecte une chute ra-
pide de la saturation, il raffine véritablement
l’anesthésie.
Le monitoring permet ainsi aux praticiens de
réagir plus vite et de mieux protéger la perfu-
sion cérébrale, et ce particulièrement chez les
personnes âgées. “Une mauvaise perfusion du
cerveau peut être à l’origine de troubles fonction-
nels cérébraux”, rappelle le Pr De Kock.
Eviter la chronicisation
de la douleur aiguë postopératoire
Tous les patients ne sont pas égaux devant la
douleur. Pour un même stimulus douloureux
(une intervention chirurgicale donnée), le res-
senti douloureux postopératoire peut être d’in-
tensité très différente. “Il est très important de
détecter, avant l’opération, les patients qui pré-
senteront une douleur postopératoire immé-
diate intense car ce sont eux qui sont les plus
susceptibles de développer une douleur chro-
nique, complète le Pr De Kock. Ceci permet de
mettre en route des stratégies de prévention
qui éviteront cette évolution particulièrement
défavorable”. A cette fin, il existe des outils, tels
qu’une échelle des facteurs de risques, qui per-
met de prévoir dans une certaine mesure l’in-
tensité de la douleur aiguë post opératoire, en
fonction d’une série de caractéristiques propres
à chaque patient.
A cela s’ajoute la mesure de la puissance des
contrôles endogènes inhibiteurs de la percep-
tion douloureuse des patients. Il s’agit d’un test
physiologique qui permet de raffiner la détec-
tion des populations à risque.
Cette acquisition démontre une nouvelle fois la
volonté de maximiser la sécurité des patients
opérés au Quartier opératoire de Saint-Luc. [CB]
Il est possible de
contrôler la perfusion
cérébrale durant
l’opération grâce au
monitoring Invos® .
Le monitoring Bis Spectral permet d’estimer la
profondeur de l’anesthésie afin d’éviter le réveil
intra opératoire.
Pr Marc De Kock,
Chef du Service d’anesthésiologie,
tél. 02 764 18 88,
marc.dekock@uclouvain.be
Plus d’informations
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Echos des services
Une accréditation ISO de plus
Assurance qualité
Les résultats
des analyses
réalisées dans les
laboratoires de
biologie clinique
de Saint-Luc
sont-ils fiables ?
Clairement oui !
Lobtention de
l’accréditation
ISO 15189 en
atteste.
Les processus et procédures permettant l’ana-
lyse d’un échantillon par un laboratoire sont
nombreux. Mais sont-ils efficaces ? Le médecin
prescripteur peut-il se fier aux résultats qui lui
sont transmis ? “A Saint-Luc, oui, affirme Hugues
Michel, Coordonnateur qualité de l’hôpital. La
récente accréditation des laboratoires de biologie
clinique de Saint-Luc (qui concernent actuelle-
ment la Biologie moléculaire, l’Anatomie patho-
logique, le Centre de prélèvement et le Centre de
gestion des laboratoires, ndlr) garantit qu’ils sont
aptes à réaliser les analyses dans les meilleures
conditions et donc à fournir des résultats d’ana-
lyse fiables aux médecins prescripteurs.
Cette accréditation est le fruit d’une démarche
qualité en cours depuis 2006 dans l’ensemble
des laboratoires de Saint-Luc.
Le jour J
Quatre auditeurs ont passé deux jours à Saint-
Luc. Deux auditeurs ont réalisé un audit général
du système qualité de l’hôpital ; les deux autres
se sont penchés sur les différentes phases (pré-,
per-, et post-analytiques) d’analyse des échan-
tillons dans les laboratoires de biologie clinique,
depuis la demande par le médecin prescrip-
teur jusqu’à la fourniture des résultats. Ils ont
vérifié, par exemple, si les échantillons étaient
correctement prélevés et identifiés, si tous les
appareils étaient bien
échelonnés, si les résul-
tats d’analyses étaient
validés, si le labora-
toire participait des
contrôles externes avec
d’autres laboratoires, si
les technologues dispo-
saient des compétences
requises, etc.
Au terme de ces deux
journées, ils ont formu-
quelques remarques ;
ils nous ont ensuite
envoyé un rapport lar-
gement commenté
recommandant notre
accréditation.
Une boucle sans fin
Les différents acteurs des laboratoires de Saint-
Luc pratiquent une démarche d’amélioration
continue. Le Directeur des laboratoires et chaque
responsable disposent pour cela d’indicateurs
qui leur permettent d’acquérir une vision glo-
bale de la qualité de leur laboratoire ; il s’agit, par
exemple, du nombre de pannes des machines,
des plaintes des prescripteurs et des patients,
des ruptures de stock pénalisantes, des résultats
fournis par les différentes instances de contrôle
qualité internes et externes, du TAT (Turn
Around Time, c’est-à-dire le temps écoulé entre
la demande d’analyse et la sortie du résultat), etc.
“L’accréditation des laboratoires de biologie cli-
nique n’est que le début d’une longue série car
nous allons demander l’accréditation ISO 15189
pour tous nos laboratoires, annonce Michel Del-
mée, Directeur du Département de biologie cli-
nique et d’anatomie pathologique. Et si nous
voulons la conserver, nous devons maintenir
notre niveau d’excellence car nous serons contrô-
lés régulièrement. [GF]
Certification ou accréditation ?
L’assurance qualité peut se présenter sous deux
formes difrentes, à savoir la certification ou
l’accréditation :
- La certification est un rentiel de manage-
ment de qualité, qui est générique et valable quel
que soit le secteur.
- L’accréditation est spécique à un secteur. A Saint-
Luc, plusieurs processus ont jà été accrédités,
c’est le cas par exemple pour les greffes de cellules
souches hématopoïétiques (JACIE, Joint Accredita-
tion Committee of ISCT - Europe and EBMT).
Hugues Michel,
Coordonnateur qualité,
tél. 02 764 15 59, hugues.michel@uclouvain.be
Toutes les informations concernant les laboratoires
de Saint-Luc et la norme ISO 15189 se trouvent sur
notre site Internet :
http://www.saintluc.be/services/medicaux/
laboratoires/analyses.php
Plus d’informations
Une accréditation spécifique
aux laboratoires
La norme ISO 15189 2007 est spéci-
fique aux laboratoires d’analyses de
biologie médicale. Elle regroupe
l’ensemble des exigences de
quali et de compétence
propres à ceux-ci.
Pour être certifié ISO 15189,
un laboratoire doit docu-
menter la manière dont
il pond à ces exigences et
montrer qu’un véritable système de
management de la qualité est présent
au sein du laboratoire.
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Lucarne # 11
HEXVIX fait la différence
Détection précoce du cancer superficiel de vessie par fluorescence
En Europe, le cancer de la vessie est le quatrième
cancer le plus fréquent chez l’homme et le on-
zième chez la femme (dont le principal facteur
de risque est le tabac). Le cancer de la vessie est le
plus souvent diagnostiq lors de la mise au point
d’une morragie urinaire (hématurie) ou de
symptômes irritatifs de la vessie.
La grande majorité (70 %) des tumeurs de la ves-
sie sont superficielles parce quelles n’envahissent
pas le muscle vésical. C’est un facteur pronos-
tique important car, lorsque le muscle est envahi,
il faut proder à l’ablation de la vessie, la rem-
placer par un conduit intestinal interne ou ex-
terne, et souvent consolider le traitement par une
chimiothérapie.
Bon nombre de ces tumeurs superficielles sont
facilement réséqes par les voies naturelles sous
anestsie loco-régionale (section endosco-
pique). Ce geste est important parce qu’il permet
également d’envoyer la tumeur chez le patholo-
giste qui en analysera l’agressivité et le deg d’in-
filtration du muscle vésical.
Une fâcheuse tendance à la récidive
Les principaux probmes des cancers de vessie
superficiels sident dans leur caractère multifo-
cal et leur tendance très prononcée à la cidive.
L’urothélium normal recouvre en effet tout le
tractus urinaire, du rein à l’urètre, et des tumeurs
superficielles peuvent apparaître tout le long du
trajet de l’urine. Heureusement, plus de 90 % des
tumeurs se développent dans la vessie, l’endroit le
plus accessible pour le diagnostic et le traitement.
Le caracrecidivant est beaucoup plus difcile à
accepter par le patient. Le diagnostic dune tumeur
supercielle de vessie implique en effet un suivi se-
mestriel quasi à vie pour exclure lacidive. Celles-
ci surviennent en effet dans 25 à 75 % des cas en
fonction du stade et du grade initial de la maladie.
Deux problèmes importants se posent donc au
decin : comment prévenir les cidives et sur-
tout comment les diagnostiquer au plus t afin
d’éviter que la tumeur ne progresse.
Prévention de la récidive :
les instillations endovésicales
Pour diminuer le risque de cidive, l’urologue
prescrit des injections dans la vessie (on parle
d’instillation). Deux types de produits sont cou-
ramment utilisés : des agents de chimiotrapie
(mitomycine ou épirubicine) ou des extraits de
Bacille de Calmette et Guérin, utilisés historique-
ment pour la vaccination antituberculeuse. On
parle dans le dernier cas d’immunothérapie. Chez
la plupart des patients, le traitement se limite à
une seule instillation de chimiothérapie aps la
section. Parfois, il est cessaire de continuer
ces instillations pendant plusieurs semaines. Ces
instillations sont réalies par des inrmières
spécialisées.
Diagnostic précoce des récidives :
place de l’hexaminolevulinate (HEXVIX)
Le diagnostic des récidives est parfois difficile
compte tenu de la petite taille des polypes. Ce
diagnostic est surtout périlleux pour le CIS (car-
cinome in situ ou carcinome plan). Il s’agit d’une
forme de tumeur particulièrement agressive qui
ne forme pas de polype, mais tapisse la vessie en
montrant peu d’anomalies. Ces lésions sont diffi-
ciles à diagnostiquer parce que souvent, elles sont
planes et elles ne sont pas toujours d’aspect nette-
ment érythémateux. Une nouvelle technique per-
met d’augmenter les chances de diagnostiquer des
lésions de carcinome in situ de vessie, soit isolées,
soit accompagnant une sion polypoïde. Cette
nouvelle technologie se pratique par voie endos-
copique et consiste en linstillation intravésicale
d’une substance fluorescente, l’hexaminolevuli-
nate (HEXVIX) une heure avant l’intervention. On
utilise une lumière bleue sciale et une optique
avec unltre qui va révéler les cellules qui ont cap-
le produit et donc, permettre au chirurgien de
les biopsier ou de les réséquer. Cette technique est
facile d’utilisation et est aujourdhui remboure
dans des conditions bien particulres. [BT et AS]
monstration
Les urologues des Cliniques
universitaires Saint-Luc orga-
niseront prochainement des
monstrations de la nouvelle
technique HEXVIX.
Trois tumeurs en lumière blanche
(à droite) et en lumière fluorescente,
une heure après injection d’HEXVIX.
Le cancer de la vessie est une maladie fréquente, souvent
superficielle, mais avec un risque de récidive important.
Depuis peu, les urologues de Saint-Luc utilisent une substance
fluorescente, l’hexamino levulinate, pour détecter précocement les
cellules malades. Une technique efficace pour aider le chirurgien à
biopsier ou réséquer ces tumeurs.
Dossier urologie
Lucarne # 11
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