LUCARNE Belgique - België P.P. - P.B. Bruxelles Brussel BC 10553 Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc • juin-juillet 2009 • Trimestriel 11 Magazine d’information destiné aux médecins référents s o m m a i r e Anesthésiologie . . . . . . . . . . . �� 3 Des nouveaux monitorings pour une anesthésie encore plus sécurisée Qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . �� 4 Les laboratoires certifiés ISO 15189 € Dossier urologie Détection précoce du cancer superficiel de la vessie par fluorescence ���������������������������������� Du sport pour réduire les effets € secondaires du traitement du cancer prostatique������������������������������������ Nouveaux locaux pour le Service 5 6 8 Stratégie ��������������������������������� 10 d’urologie �������������������������������������� Attendre moins et mieux en consultation € Hypnose ������������������������������������� 11 Que penser de cette technique d’anesthésie ? Obstétrique ������������������������������ 12 € Les jumeaux et le syndrome transfuseur-transfusé Le tabac tabou 13 Hémophilie ������������������������������ 14 chez la femme enceinte ���������������� € Le rôle central du kinésithérapeute Dossier urologie : Dégénérescence maculaire liée à l’âge �������������������������������� 15 Y voir clair € Alentours de Saint-Luc ����������16 Derrière l’hôpital, un musée Publications������������������������������ 18 Nouvelles prises en charge dans de nouveaux locaux Modernisation ��������������������������19 Nouvelle adresse pour les consultations de cardiologie Nominations et distinctions ������������������������� 20 € € € Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles. € Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195 Edito Lucarne : Bulletin d’informations ­destiné aux médecins référents. Des projets stratégiques pour le confort du patient Lucarne est une publication du Service de communication des Cliniques universtaires Saint-Luc. Éditeur responsable Jacques Melin, Médecin-chef, Coordonnateur général, Avenue Hippocrate, 10 1200 Bruxelles Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont lancé leur plan stratégique baptisé Elan 2012. Parmi les onze projets mis en place Coordination Supervision Thomas De Nayer (TDN) Rédaction pour améliorer le fonctionnement global de © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Géraldine Fontaine ([email protected]) Tél. 02 764 11 95 Fax. 02 764 89 02 l’hôpital, le volet “Amélioration de l’accessi- € bilité” (téléphonique par exemple) concerne directement les patients et les médecins référents. Des solutions concrètes à cette problématique sont en cours d’élaboration, no- tamment en ce qui concerne les délais d’attente pour l’obtention d’un rendez-vous. Service de communication Géraldine Fontaine (GF) Caroline Bleus (CB) Dans ce numéro, nous consacrons également un dossier à l’urolo- Secrétariat (après le cancer du poumon). Cette pathologie constitue donc un Véronique Dansart ([email protected]) Tél : 02 764 11 58 Fax : 02 764 89 02 Photos Couverture : © Hugues Depasse/CAV Intérieur : © Hugues Depasse/CAV © DR (Document Reçu) Mise en page gie. En Belgique, le cancer de la prostate est la première forme de cancer chez l’homme et la seconde cause de mortalité par cancer enjeu majeur de santé publique. Des traitements existent (par hormonothérapie), mais ils génèrent de désagréables effets secondaires. Les urologues de Saint-Luc proposent une prise en charge originale pour atténuer ces désagréments. Dans le domaine du cancer superficiel de la vessie, les spécialistes du Service d’urologie utilisent une nouvelle technique par fluorescente, l’hexaminolevulinate, pour diagnostiquer précocement les récidives. Ces prises en charge se font depuis quelques mois dans des lo- Tilt Factory caux entièrement rénovés ; les consultations, les salles médico- Si vous avez des idées d’articles ou des suggestions pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à contacter la rédaction. pour le plus grand confort d’une patientèle souvent âgée et/ou Toute reproduction, même partielle, est interdite sauf accord préalable de la rédaction. techniques et le bloc opératoire se trouvent sur un même plateau handicapée. Bonne lecture ! Pr Jacques Melin Coordonnateur général-Médecin chef Soutenez notre Fondation www.fondationsaintluc.be Page 2 juin - juillet 2009 Actualité médicale Lucarne # 11 Nouveaux monitorings d’anesthésiologie Lorsqu’une opération nécessite une anesthésie loco-régionale ou générale, un anesthésiste est présent pour veiller au bon déroulement de l’intervention. Pour le seconder dans cette tâche, un matériel performant est indispensable. € La sécurité autour de l’anesthésie a encore été renforcée récemment. Le Service d’anesthésiologie des Cliniques universitaires Saint-Luc a en effet bénéficié de subsides octroyés par la Communauté française pour investir dans du matériel d’anesthésiologie. Trois types d’appareils ont ainsi été installés dans différentes salles du Quartier opératoire. Eviter le réveil intra-opératoire et le surdosage Le monitoring Bis Spectral, utilisé durant les interventions nécessitant une anesthésie générale, est le plus simple et le plus courant des trois appareils récemment acquis. En donnant un indice de la profondeur de l’anesthésie, il permet d’éviter le phénomène “d’awareness” (c’est-à-dire le réveil intra opératoire du patient). “Le Bis permet également d’éviter le surdosage des patients anesthésiés”, nous confie le Pr Marc De Kock, Chef du Service d’anesthésiologie. “Le fait de pouvoir estimer la profondeur de l’anesthésie permet d’adapter les doses d’hypnotiques administrées à chaque patient”. © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Protéger la perfusion cérébrale Il est possible de contrôler la perfusion cérébrale durant l’opération grâce au monitoring Invos® . Plus d’informations Pr Marc De Kock, Chef du Service d’anesthésiologie, tél. 02 764 18 88, [email protected] Le monitoring de type INVOS® est en quelque sorte un monitoring de perfusion d’organes spécifiques. Utilisant la même technologie que l’oxymètre de pouls (un petit appareil mobile de type “patch” affichant la saturation en oxygène dans les capillaires des doigts), cet appareil permet de mesurer la perfusion des organes qui ont une grosse consommation d’oxygène, tels que le cerveau ou les reins. “Dans des situations critiques, il permet de savoir quelle oxygénation arrive réellement au cerveau”, confirme le Pr De Kock. “Ce type d’appareil détecte une chute rapide de la saturation, il raffine véritablement l’anesthésie.” Le monitoring permet ainsi aux praticiens de réagir plus vite et de mieux protéger la perfusion cérébrale, et ce particulièrement chez les personnes âgées. “Une mauvaise perfusion du cerveau peut être à l’origine de troubles fonctionnels cérébraux”, rappelle le Pr De Kock. © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse S’endormir et se réveiller… en toute sécurité ! Le monitoring Bis Spectral permet d’estimer la profondeur de l’anesthésie afin d’éviter le réveil intra opératoire. Eviter la chronicisation de la douleur aiguë postopératoire Tous les patients ne sont pas égaux devant la douleur. Pour un même stimulus douloureux (une intervention chirurgicale donnée), le ressenti douloureux postopératoire peut être d’intensité très différente. “Il est très important de détecter, avant l’opération, les patients qui présenteront une douleur postopératoire immédiate intense car ce sont eux qui sont les plus susceptibles de développer une douleur chronique, complète le Pr De Kock. Ceci permet de mettre en route des stratégies de prévention qui éviteront cette évolution particulièrement défavorable”. A cette fin, il existe des outils, tels qu’une échelle des facteurs de risques, qui permet de prévoir dans une certaine mesure l’intensité de la douleur aiguë post opératoire, en fonction d’une série de caractéristiques propres à chaque patient. A cela s’ajoute la mesure de la puissance des contrôles endogènes inhibiteurs de la perception douloureuse des patients. Il s’agit d’un test physiologique qui permet de raffiner la détection des populations à risque. Cette acquisition démontre une nouvelle fois la volonté de maximiser la sécurité des patients opérés au Quartier opératoire de Saint-Luc. [CB] juin - juillet 2009 Page 3 Echos des services Assurance qualité Une accréditation ISO de plus Les résultats des analyses réalisées dans les laboratoires de biologie clinique de Saint-Luc sont-ils fiables ? Clairement oui ! L’obtention de l’accréditation ISO 15189 en atteste. € Les processus et procédures permettant l’analyse d’un échantillon par un laboratoire sont nombreux. Mais sont-ils efficaces ? Le médecin prescripteur peut-il se fier aux résultats qui lui sont transmis ? “A Saint-Luc, oui, affirme Hugues Michel, Coordonnateur qualité de l’hôpital. La récente accréditation des laboratoires de biologie clinique de Saint-Luc (qui concernent actuellement la Biologie moléculaire, l’Anatomie pathologique, le Centre de prélèvement et le Centre de gestion des laboratoires, ndlr) garantit qu’ils sont aptes à réaliser les analyses dans les meilleures conditions et donc à fournir des résultats d’analyse fiables aux médecins prescripteurs.” Cette accréditation est le fruit d’une démarche qualité en cours depuis 2006 dans l’ensemble des laboratoires de Saint-Luc. Le jour J Quatre auditeurs ont passé deux jours à SaintLuc. Deux auditeurs ont réalisé un audit général du système qualité de l’hôpital ; les deux autres se sont penchés sur les différentes phases (pré-, per-, et post-analytiques) d’analyse des échantillons dans les laboratoires de biologie clinique, depuis la demande par le médecin prescripteur jusqu’à la fourniture des résultats. Ils ont vérifié, par exemple, si les échantillons étaient correctement prélevés et identifiés, si tous les appareils étaient bien Une accréditation spécifique échelonnés, si les résulaux laboratoires tats d’analyses étaient validés, si le laboraLa norme ISO 15189 – 2007 est spécitoire participait des fique aux laboratoires d’analyses de contrôles externes avec biologie médicale. Elle regroupe d’autres laboratoires, si l’ensemble des exigences de les technologues dispoqualité et de compétence saient des compétences propres à ceux-ci. requises, etc. Pour être certifié ISO 15189, “Au terme de ces deux un laboratoire doit docujournées, ils ont formumenter la manière dont lé quelques remarques ; il répond à ces exigences et ils nous ont ensuite démontrer qu’un véritable système de envoyé un rapport larmanagement de la qualité est présent gement commenté au sein du laboratoire. recommandant notre accréditation.” © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Page 4 juin - juillet 2009 Certification ou accréditation ? L’assurance qualité peut se présenter sous deux formes différentes, à savoir la certification ou l’accréditation : - La certification est un référentiel de management de qualité, qui est générique et valable quel que soit le secteur. - L’accréditation est spécifique à un secteur. A SaintLuc, plusieurs processus ont déjà été accrédités, c’est le cas par exemple pour les greffes de cellules souches hématopoïétiques (JACIE, Joint Accreditation Committee of ISCT - Europe and EBMT). Une boucle sans fin Les différents acteurs des laboratoires de SaintLuc pratiquent une démarche d’amélioration continue. Le Directeur des laboratoires et chaque responsable disposent pour cela d’indicateurs qui leur permettent d’acquérir une vision globale de la qualité de leur laboratoire ; il s’agit, par exemple, du nombre de pannes des machines, des plaintes des prescripteurs et des patients, des ruptures de stock pénalisantes, des résultats fournis par les différentes instances de contrôle qualité internes et externes, du TAT (Turn Around Time, c’est-à-dire le temps écoulé entre la demande d’analyse et la sortie du résultat), etc. “L’accréditation des laboratoires de biologie clinique n’est que le début d’une longue série car nous allons demander l’accréditation ISO 15189 pour tous nos laboratoires, annonce Michel Delmée, Directeur du Département de biologie clinique et d’anatomie pathologique. Et si nous voulons la conserver, nous devons maintenir notre niveau d’excellence car nous serons contrôlés régulièrement.” [GF] Plus d’informations Hugues Michel, Coordonnateur qualité, tél. 02 764 15 59, [email protected] Toutes les informations concernant les laboratoires de Saint-Luc et la norme ISO 15189 se trouvent sur notre site Internet : http://www.saintluc.be/services/medicaux/ laboratoires/analyses.php Dossier urologie Lucarne # 11 Détection précoce du cancer superficiel de vessie par fluorescence HEXVIX fait la différence Le cancer de la vessie est une maladie fréquente, souvent superficielle, mais avec un risque de récidive important. Depuis peu, les urologues de Saint-Luc utilisent une substance fluorescente, l’hexamino­l evulinate, pour détecter précocement les cellules malades. Une technique efficace pour aider le chirurgien à biopsier ou réséquer ces tumeurs. © D.R. En Europe, le cancer de la vessie est le quatrième cancer le plus fréquent chez l’homme et le onzième chez la femme (dont le principal facteur de risque est le tabac). Le cancer de la vessie est le plus souvent diagnostiqué lors de la mise au point d’une hémorragie urinaire (hématurie) ou de symptômes irritatifs de la vessie. Trois tumeurs en lumière blanche (à droite) et en lumière fluorescente, une heure après injection d’HEXVIX. Démonstration Les urologues des Cliniques universitaires Saint-Luc organiseront prochainement des démonstrations de la nouvelle technique HEXVIX. La grande majorité (70 %) des tumeurs de la vessie sont superficielles parce qu’elles n’envahissent pas le muscle vésical. C’est un facteur pronostique important car, lorsque le muscle est envahi, il faut procéder à l’ablation de la vessie, la remplacer par un conduit intestinal interne ou externe, et souvent consolider le traitement par une chimiothérapie. Bon nombre de ces tumeurs superficielles sont facilement réséquées par les voies naturelles sous anesthésie loco-régionale (résection endoscopique). Ce geste est important parce qu’il permet également d’envoyer la tumeur chez le pathologiste qui en analysera l’agressivité et le degré d’infiltration du muscle vésical. Une fâcheuse tendance à la récidive Les principaux problèmes des cancers de vessie superficiels résident dans leur caractère multifocal et leur tendance très prononcée à la récidive. L’urothélium normal recouvre en effet tout le tractus urinaire, du rein à l’urètre, et des tumeurs superficielles peuvent apparaître tout le long du trajet de l’urine. Heureusement, plus de 90 % des tumeurs se développent dans la vessie, l’endroit le plus accessible pour le diagnostic et le traitement. Le caractère récidivant est beaucoup plus difficile à accepter par le patient. Le diagnostic d’une tumeur superficielle de vessie implique en effet un suivi semestriel quasi à vie pour exclure la récidive. Cellesci surviennent en effet dans 25 à 75 % des cas en fonction du stade et du grade initial de la maladie. Deux problèmes importants se posent donc au médecin : comment prévenir les récidives et surtout comment les diagnostiquer au plus tôt afin d’éviter que la tumeur ne progresse. Prévention de la récidive : les instillations endovésicales Pour diminuer le risque de récidive, l’urologue prescrit des injections dans la vessie (on parle d’instillation). Deux types de produits sont couramment utilisés : des agents de chimiothérapie (mitomycine ou épirubicine) ou des extraits de Bacille de Calmette et Guérin, utilisés historiquement pour la vaccination antituberculeuse. On parle dans le dernier cas d’immunothérapie. Chez la plupart des patients, le traitement se limite à une seule instillation de chimiothérapie après la résection. Parfois, il est nécessaire de continuer ces instillations pendant plusieurs semaines. Ces instillations sont réalisées par des infirmières spécialisées. Diagnostic précoce des récidives : place de l’hexaminolevulinate (HEXVIX) Le diagnostic des récidives est parfois difficile compte tenu de la petite taille des polypes. Ce diagnostic est surtout périlleux pour le CIS (carcinome in situ ou carcinome plan). Il s’agit d’une forme de tumeur particulièrement agressive qui ne forme pas de polype, mais tapisse la vessie en montrant peu d’anomalies. Ces lésions sont difficiles à diagnostiquer parce que souvent, elles sont planes et elles ne sont pas toujours d’aspect nettement érythémateux. Une nouvelle technique permet d’augmenter les chances de diagnostiquer des lésions de carcinome in situ de vessie, soit isolées, soit accompagnant une lésion polypoïde. Cette nouvelle technologie se pratique par voie endoscopique et consiste en l’instillation intravésicale d’une substance fluorescente, l’hexaminolevulinate (HEXVIX) une heure avant l’intervention. On utilise une lumière bleue spéciale et une optique avec un filtre qui va révéler les cellules qui ont capté le produit et donc, permettre au chirurgien de les biopsier ou de les réséquer. Cette technique est facile d’utilisation et est aujourd’hui remboursée dans des conditions bien particulières. [BT et AS] juin - juillet 2009 Page 5 Dossier urologie Cancer de la prostate avancé Réduire les effets secondaires de l’hormonothérapie, c’est du sport ! L’hormono­ thérapie est le traitement de référence des cancers prostatiques agressifs et/ou avancés. C’est un traitement efficace, mais qui cause de multiples effets secondaires. Il existe cependant une solution originale pour lutter contre ces désagréments : faire de l’exercice physique. Page 6 L’hormonothérapie par surpression de la testostérone circulante donne des résultats très satisfaisants chez les patients souffrant d’un cancer de la prostate à un stade avancé, mais génère des effets secondaires gênants tels qu’une diminution de la libido, des bouffées de chaleur, une prise de poids, de la fatigue… D’autres sont moins manifestes pour le patient, mais potentiellement plus morbides : perte de masse musculaire, perte de densité minérale qui fragilise la structure osseuse, accumulation de graisse qui participe à la diminution de la sensibilité à l’insuline. La dérégulation du métabolisme des graisses et la résistance à l’insuline peuvent en outre engendrer des accidents cardiaques et l’apparition de diabète. Maintenir une large masse musculaire L’exercice physique régulier peut ralentir considérablement le développement de certains effets secondaires, essentiellement ceux liés à la perte de masse musculaire, à la perte de masse osseuse et aux troubles du métabolisme. Le mécanisme est assez simple. Le muscle squelettique représente entre 40 et 45 % de la masse corporelle d’un individu masculin sain non obèse. Une perte de masse musculaire engendre une diminution de force, de la fatigue lors de gestes de la vie quotidienne et participe ainsi à la dégradation de la qualité de vie des patients. D’autre part, par sa masse, le muscle joue également un rôle essentiel dans le contrôle du métabolisme ; il est par exemple l’organe qui capte le plus de glucose dans l’organisme. Lorsqu’on réalise une activité physique, le muscle est aussi un très grand consommateur de graisses. En entamant un programme d’entraînement en endurance, la personne initialement sédentaire va rapidement constater que pour une même intensité d’exercice, courir à 10 km/h par exemple, elle sera moins essoufflée et son cœur battra moins vite. Par contre, elle n’aura pas juin - juillet 2009 conscience que ses muscles vont consommer plus de graisses. En effet, nos cellules ont besoin à tout moment d’énergie pour vivre et vont la puiser dans nos réserves de glucides et de lipides. Lors d’une activité physique, la dépense énergétique de nos muscles peut être multipliée par vingt. Si l’exercice est de faible intensité, nos muscles vont privilégier la consommation des lipides alors qu’à intensité élevée, ce sont les glucides qui seront majoritairement utilisés. D’autre part, l’effet répété des séances d’entraînement va stimuler la formation de nouvelles mitochondries au sein des cellules musculaires. Ces mitochondries sont de petites structures qui se trouvent dans la plupart des cellules de notre organisme et qui sont responsables de la consommation de l’oxygène et de la dégradation des graisses. On comprend donc aisément que si l’entraînement physique stimule la formation des mitochondries, il rend aussi le pratiquant meilleur consommateur de graisses durant l’exercice, mais aussi dans les heures qui suivent. Renforcer la charpente osseuse A tout moment les os sont dégradés par des cellules appelées les ostéoclastes et reconstruits par les ostéoblastes. La robustesse des os dépend du bon équilibre entre l’activité de ces deux types de cellules. Cet équilibre est perturbé quand un patient reçoit une hormonothérapie qui fragilise ses os et l’expose à un risque accru de fracture. Pratiquer une activité physique qui met les os en tension ou leur imprime des chocs contribue à stimuler la formation osseuse et sa solidité. Rompre le cercle vicieux L’annonce du diagnostic de cancer représente toujours une épreuve difficile qui conduit souvent à une réduction générale des activités y compris de la pratique sportive régulière. La période de traitement est aussi peu propice à l’activité physique et les traitements peuvent contribuer à un état de fatigue général. Le plus souvent, le patient sort de cette épreuve physiquement et psychologiquement affaibli. Re- Lucarne # 11 prendre une activité physique peut aider à sortir de cette spirale. Bien choisir son sport Pour contrecarrer les effets de l’hormonothérapie, les activités physiques choisies doivent répondre à trois critères : engendrer un certain essoufflement, solliciter de grandes masses musculaires et mettre les os sous tension. C’est le cas par exemple des séances de fitness au cours desquelles le patient fera de six à huit exercices de musculation différents qui mobiliseront les muscles des bras, des jambes et du tronc. Ces exercices devront être suivis d’un exercice d’endurance de minimum vingt minutes (sur cycloergomètre, tapis roulant ou elliptique, step, etc). Les activités au grand air comme la marche, le vélo ou la course rapide (à condition d’avoir une expérience dans ce domaine) sont tout aussi excellentes pour l’endurance. Les séances de musculations en salle peuvent être remplacées par des activités sportives qui demandent le développement d’une grande force musculaire comme le Thaï-Chi ou l’escalade. En clair, il n’existe aucun sport idéal et aucun n’est strictement à bannir. L’équilibre peut être trouvé dans la diversité des pratiques. Un minimum de trois séances d’activité physique devrait être inscrites à l’agenda de tous les patients sous hormonothérapie. Doser l’intensité Pour optimaliser les effets bénéfiques de ces interventions par le sport, l’intensité des séances est relativement critique. En musculation, par exemple, chaque exercice devrait être répété de douze à quinze fois. Il est important que les deux derniers exercices soient pénibles à exécuter, preuve que le groupe musculaire entraîné a été largement sollicité. Les exercices devraient être réalisés lentement pour favoriser l’hypertrophie musculaire. Une épreuve d’effort permet de quantifier l’état de condition physique du patient, de le conseiller de manière personnalisée sur les meilleures stratégies à envisager et au besoin de rendre compte des progrès accomplis après une période d’entraînement plus ou moins longue. Prendre du plaisir pour durer La pratique sportive régulière peut sans conteste atténuer certains effets secondaires délétères “Mon Coach”, un programme original et interactif Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme et l’hormonothérapie est le traitement médical de référence. Ce traitement a malheureusement des effets indésirables tels que prise de poids, fonte musculaire, perte osseuse et perturbations lipidiques. Il est très important que les patients soient informés de ces effets secondaires et adoptent des mesures hygiéno-diététiques pour minimiser l’impact de ces désagréments. Le programme “Mon Coach” a été développé spécifiquement pour ces patients par le Pr Bertrand Tombal, Service d’urologie de Saint-Luc, et le Pr Marc Francaux, Institut d’Education Physique de l’UCL. Ce programme comprend un guide “Comprendre et agir” (publié aux éditions ViVio) et un DVD interactif comprenant des programmes d’exercices. Le programme est soutenu par la firme AstraZeneca et disponible auprès de tous les urologues. Un guide spécifiquement destiné aux médecins généralistes est en préparation. de l’hormonothérapie. Néanmoins, cette démarche doit s’inscrire dans la durée. Une interruption prolongée du programme d’entraînement peut faire perdre tous les effets bénéfiques acquis par le patient. Même si les premières séances peuvent paraître pénibles, il est indispensable de rapidement trouver un certain plaisir dans l’activité. Celui-ci peut venir de la pratique physique elle-même, de la sensation de dépassement de soi qu’elle procure, des contacts sociaux qu’elle génère, des effets positifs et du mieux-être que le patient perçoit. Quelle que soit sa nature, la satisfaction ressentie est indispensable. La définition d’objectifs réalistes peut également contribuer à garder la motivation in[MF et BT] tacte à long terme. Plus d’informations Marc Francaux, Responsable de l’Unité d’éducation physique à Institut d’Education physique et de Réadaptation de l’UCL, (Louvain-la-Neuve), tél. 010 47 44 57, [email protected] Bertrand Tombal, Chef du Service d’urologie et du Groupe de concertation et de traitement multidisciplinaires en cancérologie urologique au Centre du Cancer des Cliniques Saint-Luc, tél. 02 764 35 40, [email protected] juin - juillet 2009 Page 7 Dossier urologie Le –1 E flambant 9 L’Urologie sur un plateau © Clin.univ.St-Luc / H.Depasse Le regroupement de toutes les infrastructures d’urologie au même endroit est un atout majeur pour la patientèle majoritairement âgée et/ou handicapée. Page 8 juin - juillet 2009 Les nouveaux locaux du Service d’urologie accueillent les patients depuis quelques mois. Toute l’activité du Service (depuis la consultation jusqu’à la salle de réveil, en passant par les salles médico-techniques et le bloc opératoire) est désormais regroupée sur un même plateau. “Lorsque nous avons réfléchi à l’agencement des locaux, nous avons imaginé un plateau convivial, spacieux et regroupant toutes nos activités, se souvient Bertrand Tombal, Chef du Service d’urologie. Une organisation qui tiendrait compte des spécificités de l’urologie, c’est à dire une spécialité médico-chirurgicale où l’on pratique beaucoup d’actes différents, très techniques, sur peu d’organes.” Presque une “one day clinic” Tout a donc été pensé pour améliorer le confort du patient. “Le regroupement de nos infrastructures au même endroit est un atout majeur pour la patientèle majoritairement âgée et/ou handica- Lucarne # 11 Le plateau d’urologie est équipé d’un véritable bloc opératoire composé de deux salles d’intervention et d’une salle de réveil. pée et potentiellement médico-chirurgicale ; cela nous permet de tout faire en un jour : la consultation puis, si nécessaire, les examens médicotechniques (radiographies, épreuves urodynamiques) voire une intervention chirurgicale.” Car la grande nouveauté concerne l’installation d’un véritable bloc opératoire composé de deux salles d’intervention et d’une salle de réveil. Tout comme son grand frère, le bloc opératoire d’urologie fonctionne en pression négative garantissant l’environnement stérile. “Avoir une salle de réveil juste à côté est très rassurant pour les patients car ils voient les mêmes visages avant et après leur opération, note Bertrand Tombal. Et pour le personnel qui ne doit plus descendre au bloc du niveau –2. A terme, nous souhaitons atteindre 60% du volume chirurgical d’urologie adulte dans nos salles d’opération.” Qu’en pense l’équipe ? © Clin.univ.St-Luc / H.Depasse “Nous travaillons en flux tendus, nous ne savons pas, le matin en arrivant, quel sera le programme médico-technique exact de la journée”, souligne Bertrand Tombal. “C’est très important pour nous de travailler de cette manière, en évitant au patient de reprendre rendez-vous pour un acte technique urologique. Cela demande juste beaucoup de souplesse de la part des médecins et des infirmières ; cela exige également une concertation multimétier, elle aussi “en flux tendus”. Ceci dit, notre mode de fonctionnement n’a pas fondamentalement changé. Nous travaillions déjà de cette manière auparavant, mais sur plusieurs endroits différents et dans des locaux peu adaptés”. Le regroupement en un seul plateau est donc beaucoup plus confortable pour l’équipe. La coordinatrice de soins oncologiques et les bureaux de coordination de la recherche clinique se trouvent également au –1 E9. La boucle est bouclée. [GF] Plus d’informations Le nouveau Service d’urologie est situé au niveau –1 E9. Pr Bertrand Tombal, Chef du Service d’urologie, tél. 02 764 55 40, [email protected] © Clin.univ.St-Luc / H.Depasse Un nouveau lithotripteur est installé dans le Service d’urologie. juin - juillet 2009 Page 9 Stratégie Accès à Saint-Luc Attendre moins et mieux Au téléphone, dans la salle d’attente ou avant d’obtenir un rendez-vous en consultation, les patients doivent souvent… patienter. Cette problématique, bien connue dans les hôpitaux, continue à être profondément analysée et des solutions concrètes sont en cours d’élaboration. Elles font partie d’un plan stratégique global pour l’hôpital à Saint-Luc. € Plus d’informations Jean-Michel Bernard, Responsable du Département administration et processus patients, tél. 02 764 13 58, [email protected] Frédéric Thys, Chef du Service des urgences, tél. 02 764 16 37, Frédé[email protected] Page 10 Les onze projets du plan stratégique de Saint-Luc (baptisé Elan 2012) ont pour objectif d’améliorer le fonctionnement global de l’hôpital. L’un d’eux concerne plus particulièrement l’accessibilité (téléphonique et physique) des patients et des médecins référents extérieurs. Une pièce en cinq actes Un plan d’action en cinq volets a été défini. En voici les grandes lignes. 1. Améliorer le confort et la convivialité dans les salles d’attente Un groupe de travail analyse les conditions d’attente des patients avant d’être pris en charge par le médecin. Il devra ensuite proposer des solutions concrètes. 2. Développer des modes de contacts alternatifs En clair, il s’agit de faciliter l’accès aux consultations. Les lignes téléphoniques sont saturées malgré de nombreuses actions déjà entreprises et cela décourage le patient qui, souvent, raccroche. Un projet “téléphonie” est actuellement mené dans le cadre des grands chantiers de l’Académie Louvain (en partenariat avec les Cliniques universitaires de Mont-Godinne et les membres de l’Académie : UCL, FUNDP, Facultés universitaires Saint-Louis, FUCAM). L’idée est de créer une plateforme commune sur laquelle se grefferont les différents acteurs du projet avec leurs besoins propres. Le cahier des charges est en cours de rédaction et un appel d’offre (européen) sera lancé prochainement. “Lorsque ce système sera mis en place, nous pourrons utiliser toutes les fonctionnalités de communication modernes au service des patients comme des médecins référents ; cela concerne la demande de rendez-vous via le web, les rappels téléphoniques automatiques si la ligne est occupée, etc.”, explique Jean-Michel Bernard, Responsable du Département administration et processus patients. 3. Diminuer les délais d’attente pour l’obtention d’un rendez-vous Les demandes de rendez-vous des patients sont très nombreuses et dépassent les possibilités de Saint-Luc, qui ne peut dès lors y répondre juin - juillet 2009 dans des délais raisonnables. Conséquence : un allongement sans cesse croissant des délais de rendez-vous. Cette problématique est particulièrement complexe et fait l’objet de d’analyses approfondies. Des pistes d’amélioration seront proposées au Comité de direction dans les prochains mois. 4. Diminuer le nombre de rendez-vous non honorés (“no show”) 10% des patients de Saint-Luc ne se présentent pas à leur rendez-vous et ne préviennent pas. C’est moins qu’ailleurs, mais cela pose des problèmes d’organisation majeurs. Actuellement, certains médecins prennent les devants et pratiquent un certain overbooking pour couvrir ce “no show” et accueillir des patients qui doivent être vus rapidement. “Nous devons encore analyser le rapport entre le “no show” et l’overbooking pour déterminer la solution la plus appropriée à ce problème”, indique Jean-Michel Bernard. 5. Optimiser l’occupation des cabines de consultations Un modèle de visualisation de l’occupation des cabines de consultation fournira une image claire de la situation et permettra de mieux répondre aux demandes internes d’infrastructures de consultation. Les résultats concrets de ces initiatives ne sont bien sûr pas encore visibles, mais nous y travaillons avec la ferme volonté d’offrir un meilleur service à nos patients et à nos contacts extérieurs”, conclut le responsable. [GF] Diminuer les délais pour obtenir un rendez-vous en consultation et améliorer l’accès téléphonique à Saint-Luc sont deux des axes du projet “Accessibilité”. © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Actualité médicale Lucarne # 11 L’hypnose en anesthésie “Raconte-moi une histoire…” € Bientôt quatre Deux médecins anesthésistes pratiquent l’hypnose à Saint-Luc : Christine Watremez et Fabienne Roelants. Deux autres médecins, Barbara Brui et Marie-Agnès Docquier, terminent actuellement leur formation en hypnose. L’hypnose est un état de conscience modifié, comme un rêve éveillé. Ce type de sédation permet une certaine dissociation du corps et de l’esprit. Le but étant de procurer du confort au patient en permettant à son esprit de s’évader de la salle d’opération pendant que le chirurgien travaille sur son corps sous anesthésie locale ou loco-régionale. L’hypnose est finalement une possibilité supplémentaire pour les patients qui sont à la recherche d’une solution alternative à l’anesthésie et ses effets secondaires. Lucarne : Quels sont les avantages d’une opération pratiquée sous hypnose ? Christine Watremez : Certains sont évidents comme la diminution de l’anxiété et l’augmentation du confort, du bien-être et de la satisfaction du patient. D’autres ont déjà été scientifiquement prouvés comme la diminution de la perception douloureuse pendant et après l’intervention, la diminution de consommation d’antalgiques, et la diminution des nausées et vomissements post interventionnels. D’autres encore sont soupçonnés mais non encore prouvés comme une meilleure cicatrisation et une récupération plus rapide des activités. Lucarne : Existe-t-il des prédispositions ou des contre-indications pour un patient intéressé par une chirurgie sous hypnose ? C.W. : Il n’y a pas de prédispositions nécessaires, l’envie suffit même si le patient est simplement curieux d’une nouvelle expérience. Quant aux contre-indications, il en existe quelques-unes : seuls certains types d’opérations réalisables sous anesthésie locale ou loco-régionale permettent l’hypnose, le patient ne doit pas présenter de surdité, de troubles psychotiques ou de démence… Et avant tout, le chirurgien doit accepter que l’opération soit pratiquée sous hypnose ! Lucarne : Le chirurgien a donc un rôle à jouer dans la pratique d’une intervention sous hypnose… C.W. : Bien sûr ! L’hypnose, c’est avant tout une histoire entre le chirurgien, l’anesthésiste et le patient. Pour pouvoir réaliser une intervention © Clin.univ.St-Luc / H.Depasse “Si vous le désirez, fermez les yeux, choisissez des images qui vous plaisent, un endroit dans lequel vous vous sentez bien…”. C’est par ces paroles que pourrait commencer une intervention pratiquée sous hypnose à Saint-Luc. Mais que penser de cette pratique qui intrigue encore tant de personnes ? Le Dr Christine Watremez, médecin anesthésiste et spécialiste de l’hypnose, nous ouvre les portes de cet univers particulier. Le Dr Christine Watremez est anesthésiste et pratique l’hypnose à Saint-Luc. sous hypnose, il est nécessaire que le chirurgien se sente bien avec cette pratique, qu’il adapte sa chirurgie en ayant des gestes plus doux et montre sa confiance au patient. C’est d’ailleurs le chirurgien qui proposera l’hypnose au patient s’il se sent à l’aise. Il s’agit d’une manière différente d’aborder le patient, qui nécessite une véritable adaptation de la part du chirurgien et de toute son équipe pendant l’intervention. Lucarne : Les patients opérés sous hypnose ont-il une vision différente de l’opération qu’ils ont subie ? C.W. : L’hypnose laisse aux patients la sensation d’avoir participé de façon active à l’opération, ils se sentent réellement impliqués dans cet acte particulier et également dans le processus de guérison. L’humanisation fait selon moi partie des mots clés qui peuvent décrire la pratique de l’hypnose, on retrouve un réel contact avec le patient. [Propos recueillis par CB] Plus d’informations Si vous souhaitez en savoir plus sur l’anesthésie par hypnose, le Dr Watremez et ses collègues se tiennent à votre disposition pour organiser un exposé suivi d’une séance de questions-réponses. N’hésitez pas à la contacter. Dr Christine Watremez, tél. 02 764 21 53, [email protected] juin - juillet 2009 Page 11 Actualité médicale Les jumeaux et le syndrome transfuseur-transfusé Quand donner et recevoir pose problème € La technologie intervient de plus en plus souvent pour sauver des vies. Même chez les fœtus puisque, grâce à un laser et à la foetoscopie, les jumeaux souffrant du syndrome transfuseurtransfusé sont traités in utero. L’échographie en 3 D est une méthode efficace de diagnostic des malformations anténatales. Le Service d’obstétrique de Saint-Luc est une référence en matière de médecine fœtale. Les médecins y ont développé des compétences très pointues et sont capables d’intervenir in utero sur un certain nombre de pathologies. Le syndrome transfuseur-transfusé (STT) en est une. Cette maladie nécessite un suivi rapproché et fait appel à des techniques de pointe comme le laser. La cardiologie pédiatrique est également concernée dans la prise en charge du STT car l’un des deux fœtus peut développer des complications cardiaques. La néonatologie est aussi très impliquée dans la prise en charge périnatale de ces bébés. Lucarne : Qu’est-ce que le syndrome transfuseur-transfusé ? Pr Corinne Hubinont : Le syndrome transfuseur-transfusé (STT) ne concerne que les jumeaux monozygotes et monochoriaux, c’est à dire les jumeaux issus du même œuf et qui partagent le même placenta mais qui sont dans deux poches séparées. Il s’agit d’un déséquilibre du débit sanguin avec un jumeau (le donneur) qui transfuse l’autre (le receveur) suite à la présence d’un schéma particulier de vaisseaux (anastomoses) entre les deux parties du placenta unique. Le receveur reçoit trop de sang et se développe au détriment du donneur qui développe un retard de croissance. © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Page 12 juin - juillet 2009 Lucarne : Cette pathologie entraîne également des complications cardiaques… Dr Catherine Barrea : Oui. Les deux fœtus sont en danger, en particulier le receveur car il développe, entre autres, des complications cardiaques. La transfusion du donneur vers le receveur entraîne non seulement une surcharge de volume de sang dans la circulation du receveur, mais aussi une cascade d’événements hormonaux et hémodynamiques. Ceci cause un épaississement du muscle du cœur (cardiomyopathie hypertrophique) avec parfois un obstacle à l’éjection du ventricule droit. Ce qui est délétère pour le jumeau receveur, mais aussi pour le donneur car, vu la présence d’un seul placenta, le décès d’un bébé peut entraîner de graves conséquences sur l’autre bébé. Lucarne : Existe-t-il un traitement pour sauver les deux bébés ? C.H. : Le traitement le plus ancien est l’amnioréduction qui consiste à retirer du liquide amniotique autour du receveur de façon régulière pendant toute la grossesse. Ceci permet de mieux répartir les pressions sur le placenta et donc, d’améliorer la circulation sanguine des deux bébés. Pour les cas plus sévères, nous utilisons une technique de pointe : la foetoscopie et la coagulation par laser des anastomoses placentaires. L’obstétricien introduit un endoscope muni d’un laser, une sorte de large aiguille permettant de visualiser le fœtus et le placenta dans le liquide amniotique. Laser qu’on introduit à travers la paroi de l’utérus. Avec le laser, on coagule certains vaisseaux sanguins du placenta afin de rétablir le débit sanguin déséquilibré entre les deux fœtus. Les études ont démontré que le laser augmente non seulement les chances de survie d’au moins un des deux fœtus, mais aussi l’âge gestationnel et le poids de naissance (donc moins de grands prématurés à la naissance). C.B. : L’amnioréduction permet surtout de réduire le risque d’accouchement prématuré par Lucarne # 11 Une grossesse saine et sans risques pour le fœtus Le tabac c’est tabou © D.R. Tabac et grossesse ne font pas bon ménage. Pour soutenir les futures mamans qui fument, une consultation tabacologique est organisée au Service d’obstétrique de Saint-Luc. la réduction du volume de liquide autour du receveur. La technique au laser permet aussi, contrairement à l’amnioréduction, d’améliorer la maladie du cœur. Lucarne : Quel est le pronostic pour ces bébés ? C.H. : Les mamans sont très surveillées tout au long de leur grossesse mais cette situation, même traitée, reste une grossesse à risque. Dans les cas les plus sévères, il arrive que l’on doive pratiquer un sauvetage sélectif d’un des deux fœtus vu le risque de mort imminente d’un des deux et les conséquences possibles sur l’autre bébé. On réalise alors une interruption sélective de grossesse en coagulant le cordon du jumeau le plus malade. C.B. : Malgré le développement de ces techniques très pointues, la majorité des nouveauxnés issus de ces grossesses naissent souvent prématurément. Ces enfants, probablement suite aux perturbations importantes induites par le STT, restent très malades par rapport à des bébés prématurés du même âge sans STT prénatal. Au total, selon notre expérience, un peu plus d’un bébé atteint du STT sur deux survit. [Propos recueillis par GF] Plus d’informations Pr Corinne Hubinont, Chef de service associé en Obstétrique, tél. 02 764 10 01, [email protected] Dr Catherine Barrea, Chef de clinique adjoint en Cardiologie pédiatrique, 02 764 13 62, [email protected] La dysfonction systolique s’accompagne en général d’une dilatation ventriculaire et d’une cardiomégalie. “La plupart des futures mamans savent que fumer est dangereux pour leur bébé. Mais entre la théorie et la pratique, il y a une marge”, souligne Sophie Wrincq, sage-femme tabacologue à Saint-Luc. Alors, pour les informer, les conseiller et, idéalement, les aider à arrêter de fumer, la sagefemme organise une consultation tabacologique. “Je reçois les femmes enceintes, mais aussi leur conjoint, précise-t-elle, car leur rôle est très important pendant la grossesse de leur compagne”. Sophie Wrincq propose également aux femmes enceintes des séances de groupe de relaxation par la sophrologie. Le STT en chiffres Le STT n’est pas fréquent, il touche environ une grossesse sur deux mille . “En quinze ans, nous avons pris en charge un peu moins de cent cas à Saint-Luc”, estime le Pr Hubinont. Plus d’informations La consultation de tabacologie est ouverte à toutes les patientes enceintes, qu’elles soient suivies à Saint-Luc (au Service d’obstétrique ou en FIV) ou à l’extérieur. La Consultation est organisée au –1 B2 tous les vendredis après-midi, sur rendez-vous, tél. 02 764 18 18. juin - juillet 2009 Page 13 Actualité paramédicale Hémophilie et complications articulaires Pas sans mon kiné L’hémophilie est une maladie du sang dont les complications affectent les muscles et les articulations. Dans ce contexte, le rôle du kinésithérapeute est très important et bénéfique pour améliorer la qualité de vie des patients. € L’hémophilie est une maladie hémorragique héréditaire de la coagulation sanguine caractérisée par un déficit en facteur VIII ou IX. S’il s’agit d’une maladie du sang, ses complications les plus fréquentes affectent les muscles et les articulations. Les saignements anormaux des patients hémophiles se produisent en effet surtout à l’intérieur des grosses articulations (genoux, chevilles, coudes) et des muscles. Ces hémorragies entraînent une intense réaction inflammatoire ainsi qu’une destruction précoce des articulations. © D.R. Le traitement proposé actuellement (administration régulière des facteurs de coagulation par voie intraveineuse) permet de prévenir l’apparition de ces hémorragies et de leurs conséquences articulaires invalidantes. Il est efficace, mais devrait idéalement être complété par l’intervention d’un kinésithérapeute. C’est le cas pour les patients suivis à Saint-Luc où le kinésithérapeute (inséré au sein d’une équipe pluridisciplinaire composée d’hématologues, d’infirmières spécialisées et de chirurgiens orthopédistes) observe l’évolution de l’état articulaire et musculaire du patient. L’importance d’une évaluation dynamique de l’articulation Primé en Colombie © D.R. Les premiers résultats de l’étude menée par Sébastien Lobet ont été présentés lors du onzième congrès mondial musculo-squelettique de la World Federation of Haemophilia à Cartagena de Indias (Colombie). A cette occasion, le kinésithérapeute a obtenu le Horoszowsi Memorial Award récompensant la meilleure communication scientifique. Page 14 La visualisation en 3D de la marche des patients hémophiles permet de mieux comprendre les répercussions métaboliques d’une atteinte pluriarticulaire lors d’une activité de la vie quotidienne. L’atteinte articulaire des patients hémophiles est particulièrement complexe et touche simultanément plusieurs articulations à des degrés divers. La cheville est très touchée par les hémorragies, or les réelles répercussions fonctionnelles de cette atteinte articulaire sont insuffisamment étudiées et sous-évaluées. L’évaluation de l’atteinte articulaire des patients hémophiles se base actuellement sur des cotations cliniques et des scores radiologiques qui ne reflètent pas la réalité de la situation puisqu’ils étudient l’articulation de manière statique et non de manière dynamique. En effet, deux patients hémophiles présentant la même image radiologique de cheville peuvent marcher de manière différente ; l’un aura du mal à poser le pied à terre suite à un blocage de cheville et des limitations associées aux genoux, tandis que l’autre pourra garder une fonction tout à fait satisfaisante car il ne présente pas de lésions associées aux autres articulations des membres inférieurs. juin - juillet 2009 “C’est ce qu’illustrent les résultats de l’étude que j’ai récemment menée au sein du Service de médecine physique et réadaptation motrice et du Service d’hématologie, explique Sébastien Lobet, kinésithérapeute à Saint-Luc. Grâce à la collaboration des patients hémophiles et à l’infrastructure de recherche de l’Unité de médecine physique et de réadaptation de l’UCL, j’ai évalué les répercussions d’une atteinte isolée des chevilles lors d’une activité aussi fondamentale que la marche. Cette analyse modélisant la marche des patients hémophiles en trois dimensions m’a notamment permis de mieux comprendre les répercussions métaboliques d’une atteinte pluri-articulaire lors d’une activité de la vie quotidienne.” Généraliser le binôme hématologue et kinésithérapeute Cette étude constitue une nouvelle approche d’évaluation à long terme des patients atteints de maladies chroniques articulaires. Les résultats obtenus démontrent l’importance d’accorder une place majeure à la recherche en réadaptation et souligne le rôle primordial du kinésithérapeute et de l’équipe pluridisciplinaire dans la prise en charge de l’hémophilie. Le binôme hématologue et kinésithérapeute semble être la meilleure option pour relever le défi de l’hémophilie. [GF et SL] Plus d’informations Sébastien Lobet, tél. 02 764 16 57, [email protected] L’avis du spécialiste Lucarne # 11 Comprendre et prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge Y voir clair Première cause de perte de vision sévère chez les plus de soixante ans, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) reste une pathologie trop peu connue du grand public. Il s’agit pourtant d’un véritable problème de santé publique. La prévention et le dépistage jouent un rôle primordial dans la lutte contre la DMLA, cette maladie de la rétine qui altère considérablement le quotidien et l’autonomie des patients. A tel point que certains patients peuvent développer un syndrome dépressif. Lucarne : Peut-on traiter la DMLA ? Lucarne : La DMLA est une pathologie très handicapante, de quoi s’agit-il ? Pr Bernadette Snyers : Il s’agit d’une maladie qui affecte plus particulièrement la macula, une partie de la rétine située à l’arrière de l’œil. Lorsque la macula est endommagée, la vision centrale diminue et s’accompagne d’une altération de la perception du détail. La DMLA provoque donc un affaiblissement important des capacités visuelles, sans toutefois les anéantir totalement. Lucarne : Comment se présente cette pathologie ? © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse BS : Il existe deux formes de DMLA, qui entraînent les mêmes conséquences sur la vision, mais dont l’évolution est différente : la forme sèche, qui se traduit par une altération lente et graduelle de la vue, et la DMLA humide, moins fréquente mais plus destructrice, car elle entraîne rapidement une sévère perte de la vision centrale. Lucarne : Quels sont les symptômes de la DMLA ? © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Exemple de DMLA entraînant l’apparition de tâches noires dans le champ de vision centrale. Exemple de DMLA entraînant une déformation des images : les lignes droites paraissent courbes ou ondulées. la présence de lésions appelées “drusen” (dépôts jaunâtres sur la rétine). Les drusen sont très fréquents au-delà de soixante ans, mais les personnes affectées ne développeront pas nécessairement une DMLA. BS : La DMLA peut apparaître sous plusieurs formes : une vision déformée, une tâche sombre indéfinie ou aveugle dans la vision centrale et des modifications dans la vision des couleurs (qui deviennent plus ternes) accompagnée d’apparition de phénomènes lumineux. Le patient éprouve une difficulté dans les activités nécessitant la perception du détail. Il n’est donc plus capable de lire, conduire, faire de la couture, ou encore reconnaître un visage. Lucarne : Peut-on observer des stades d’évolution de cette maladie ? BS : Il s’agit d’une affection évolutive. Au stade initial, le patient ne présente pas de symptômes et c’est l’examen du fond d’œil qui peut révéler BS : La DMLA humide était habituellement traitée par laser ou par photothérapie dynamique (laser infra rouge). A l’heure actuelle, on privilégie plutôt le traitement pharmacologique, par injection de molécules spécifiques dans le vitré de l’œil. Les traitements sont toujours en progrès via l’apparition de nouvelles molécules en cours de recherche clinique. Pour la DMLA sèche, il n’y a pas de traitement spécifique. Des compléments alimentaires riches en antioxydants, lutéine et oméga 3 peuvent être proposés pour ralentir l’évolution de la maladie. Et le recours complémentaire aux aides visuelles optiques permet aux patients malvoyants de retrouver une relative autonomie. Lucarne : Que conseillez-vous pour prévenir cette pathologie ? BS : Au-delà de soixante ans, il est important de passer régulièrement un examen du fond de l’œil chez un ophtalmologue. En effet, plus le diagnostic de la maladie est précoce, plus on augmente les chances de sauver la vue. Car, il n’est pas inutile de souligner que, sans traitement, la DMLA conduit à la cécité légale (c’està-dire une acuité visuelle inférieure à 1/10 ème). En outre, certaines mesures préventives permettent de limiter les risques de développer une DMLA ou de protéger la vue : ne pas fumer, pratiquer une activité physique, adopter une alimentation équilibrée, porter des verres solaires en cas d’exposition aux rayons du soleil. [Propos recueillis par CB] Plus d’informations Pr Bernadette Snyers, Chef du secteur de rétine médicale au Service d’ophtalmologie des Cliniques Saint-Luc, tél. 02 764 21 89, [email protected] juin - juillet 2009 Page 15 Loisirs Découvrir les alentours de l’hôpital Derrière l’hôpital, un musée € Sur le site de l’UCL à Bruxelles, l’art côtoie la nature. Sculptures, essences nobles et plantes médicinales s’offrent au visiteur qui a pris la peine de s’éloigner des sentiers battus. Une bouffée d’air et de culture offerte à nos patients et à ceux qui les accompagnent. Derrière les Cliniques Saint-Luc et la Faculté de médecine de l’UCL s’étend le Jardin des plantes médicinales Paul Moens, un parc de trois hectares peu connu et pourtant fort agréable. Cet espace vert – qui porte le nom de son fondateur, professeur de biologie générale et végétale et de pharmacognosie à l’UCL - abrite des centaines d’arbres et arbustes d’essences nobles ainsi que diverses plantes ornementales. Il s’agit de la plus importante collection de plantes médicinales et condimentaires de Belgique. Au creux de cet écrin, l’Enclos est un espace de 400 parcelles de plantes médicinales, alimentaires, toxiques, terrestres et aquatiques. Chaque plante est identifiée par une plaque indiquant le nom latin, la famille, le nom vernaculaire le plus fréquent et les principaux usages. Une mine d’infos pour les chercheurs et les étudiants ou tout simplement une promenade découverte pour le néophyte. Plus d’informations © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Le Jardin des plantes médicinales est accessible gratuitement toute l’année. L’Enclos est ouvert tous les jours du 1er avril au 31 octobre de 9h à 18h. Des visites guidées d’une durée de deux heures environ peuvent être organisées sur réservation. Informations au 02/764 96 99 ou [email protected], www. uclouvain.be/jardin-plantes.html © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Au coeur du Jardin des plantes médicinales Paul Moens, l’Enclos propose au visiteur 400 parcelles de plantes médicinales, alimentaires, toxiques, terrestres et aquatiques. Page 16 juin - juillet 2009 © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Plus d’informations ©Saint-Luc Magazine - Vivio Des sculptures contemporaines signées par des artistes réputés se sont petit à petit intégrées aux pelouses aux abords du Jardin des plantes. Dans ce musée à ciel ouvert - le premier jardin permanent de sculptures contemporaines de Bruxelles - les amateurs d’art découvriront des oeuvres de Bo Allison, Tristan Cassamajor, Pierre Culot, Gérald Dederen, Dodeigne, André Eijberg, Philippe Jacques, Anne Jones, Lambert Rocour et Michel Smolders. En bronze, acier, granit, bois ou brique, les œuvres emmènent le promeneur dans un univers pictural propice à la détente. © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse Au détour des sentiers du Jardin de sculptures, onze œuvres contemporaines interpellent le promeneur. L’accès au Jardin de sculptures est gratuit et permanent (Métro Crainhem ou Alma, Parking Mounier). Il est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. Avenue Emmanuel Mounier, 1200 Bruxelles. Visites guidées sur demande : [email protected], 02 764 96 99, www.uclouvain.be/jardin-sculptures.html juin - juillet 2009 Page 17 Publications Les soins de santé entre standardisation et personnalisation € est la conception de l’humain qui soustend une approche standardisée de la maladie ? S’appuyant sur une analyse de la standardisation des soins de santé sous les angles clinique, économique, éthique et anthropologique, l’auteur établit un constat préoccupant. La poursuite de la tendance actuelle à standardiser les soins favorisera la précarisation de la santé, l’emballement des dépenses et la disqualification du sujet. Le système de soins de santé, déjà en difficulté aujourd’hui, ne pourra échapper à une crise grave qu’au prix d’une mutation profonde des mentalités et des pratiques de soins et de recherche. Des propositions sont formulées pour tenter de construire un système de soins de santé qui soit à la fois plus humain, plus efficace et économiquement plus performant. Les plaies de l’enfant Leur diversité est grande, de la banale plaie de rue, à la morsure, aux brûlures, aux plaies de stomies, aux lésions cutanées du purpura fulminans. Les plaies de l’enfant “des tropiques” (noma, lèvre, ulcère de Buruli) sont également abordées. La première étape étant de rassurer et soulager l’enfant, la prise en charge de la douleur est analysée et détaillée : il est illusoire de soigner correctement une plaie chez un enfant algique. Si des principes généraux régissent la cicatrisation, l’approche spécifique à chaque plaie est aussi exposée. Le potentiel de cicatrisation d’un enfant sain est remarquable. Des surprises telles l’infection ou des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes doivent cependant être gérées. Page 18 juin - juillet 2009 Le choix du pansement pour couvrir une plaie subaiguë ou chronique est envisagé : difficile, il repose sur une analyse minutieuse du lit de la plaie. Le médecin peut aussi être confronté à des plaies “impasse” pour lesquelles les interventions ou les pansements classiques se révèlent inefficaces ; sont décrites les technologies modernes telles la pression négative ou l’hydrochirurgie auxquelles il aura recours. Les différents chapitres sont abondamment illustrés pour permettre au lecteur de se familiariser avec les pathologies et adapter son traitement. Cet ouvrage a été rédigé par le Pr Romain Vanwijck, Chef du Service de chirurgie plastique des Cliniques universitaires Saint-Luc, et Louise Forest-La- Le Dr Anne Berquin est Chef de clinique adjoint dans le Service de médecine physique et réadaptation motrice et Responsable du Centre de référence multidisciplinaire de la douleur chronique des Cliniques universitaires Saint-Luc. Cet ouvrage a pu être écrit grâce au soutien de la Fondation Saint-Luc qui a octroyé une bourse de recherche en éthique biomédicale au Dr Berquin. Les soins de santé “Les soins de santé entre standardisation entre standardisaet personnalisation clinique, économique, tionPerspectives et personnaliéthique et anthropologique sation. Perspectives Anne Berquin clinique, économique, De nombreux soignants éprouvent un malaise grandissant devant la modification progressive de leurs conditions de travail. Celles-ci sont largement déterminées par l’État qui, éthique et anthropooutre la mise en place d’un cadre général de fonctionnement, légifère de plus en plus fréquemment sur le contenu même des soins. En résultent des protocoles contraignants qui logique”, ISBN : 978-2-84276-151-6. Broché, 14,8 x 21,8, 160 pages, 19,50 euros réduisent la personne malade au statut de « patient standardisé » et le soignant à celui de « prestataire de soins » tout aussi standardisé. Anne Berquin, Ed. Seli Arslan, 152 pp, ISBN 978-2-84276-151-6 Cet aspect des pratiques soignantes suscite de nombreuses questions qui sont au cœur de ce livre. La standardisation favorise-t-elle la qualité des soins ? Permet-elle d’améliorer leur rapport coût/efficacité ? Est-elle respectueuse des grands principes bioéthiques ? Quelle est la conception de l’humain qui sous-tend une approche standardisée de la maladie ? S’appuyant sur une analyse de la standardisation des soins de santé sous les angles clinique, économique, éthique et anthropologique, l’auteur établit un constat préoccupant. La poursuite de la tendance actuelle à standardiser les soins favorisera la précarisation de la santé, l’emballement des dépenses et la disqualification du sujet. Le système de soins de santé, déjà en difficulté aujourd’hui, ne pourra échapper à une crise grave qu’au prix d’une mutation profonde des mentalités et des pratiques de soins et de recherche. Des propositions sont formulées pour tenter de construire un système de soins de santé qui soit à la fois plus humain, plus efficace et économiquement plus performant. Anne Berquin, spécialiste en médecine physique et réadaptation, est chef de clinique adjoint et coordinatrice de la consultation de la douleur chronique, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles. Sommaire : 1. Contrôle et standardisation des soins de santé : analyse d’un malaise 2. Guides de bonnes pratiques, réglementations et standardisation des soins 3. Aspects cliniques de la standardisation des soins 4. Standardisation des soins de santé, économie et technologies de l’information 5. Standardisation des soins de santé et éthique 6. Standardisation, modèles médicaux et anthropologie 7. Standardisation des soins de santé : perspectives et propositions BON DE COMMANDE © Clin.univ.St-Luc / H.Depasse De nombreux soignants éprouvent un malaise grandissant devant la modification progressive de leurs conditions de travail. Celles-ci sont largement déterminées par les pouvoirs publics qui, outre la mise en place d’un cadre général de fonctionnement, légifèrent de plus en plus fréquemment sur le contenu même des soins. En résultent des protocoles contraignants qui réduisent la personne malade au statut de “patient standardisé” et le soignant à celui de “prestataire de soins” tout aussi standardisé. Cet aspect des pratiques soignantes suscite de nombreuses questions qui sont au cœur de ce livre. La standardisation favorise-t-elle la qualité des soins ? Permet-elle d’améliorer leur rapport coût/ efficacité ? Est-elle respectueuse des grands principes bioéthiques ? Quelle Ouvrage disponible chez votre libraire. À défaut, envoyer ce bon de commande aux Éditions Seli Arslan, 14 rue du Repos, 75020 Paris Nom/Prénom .............................................................. Organisme ............................................................................................. Adresse ........................................................................................................................................................................................ ....................................................................................... Code postal .......................... Ville ...................................................... Désire recevoir : ❏ Les soins de santé 19,50 € + 3,50 €* = 23 € *Frais de port (pour 1 ou 2 ouvrages) lande, de l’hôpital Sainte-Justine à Montréal. Plusieurs spécialistes et le Centre Audiovisuel des Cliniques ont contribué à la rédaction de chapitres de ce livre qui se veut pratique et de lecture aisée. “Les plaies de l’enfant” s’adresse aux médecins, aux infirmier(ère)s, aux étudiant(e)s des écoles de médecine et d’infirmier(ère)s confrontés aux plaies de l’enfant. “Les plaies de l’enfant”, Romain Vanwijck et Louise Forest-Lalande, Ed. Sauramps Médical, 217 pp, ISBN 978 284023 607 8 Lucarne # 11 Modernisation L’inentendu. Ce qui se joue dans la relation soignant-soigné Philippe van Meerbeeck est psychiatre, psychanaliste et professeur ordinaire à la Faculté de médecine de l’UCL. Jean-Pierre Jacques est médecin et psychanalyste et médecin, il a fondé et dirigé pendant vingt ans un centre d’accompagnement thérapeutique pour toxicomanes à Bruxelles. “L’inentendu. Ce qui se joue dans la relation soignant-soigné”, Philippe van Meerbeeck et Jean-Pierre Jacques, Coll. Oxalis, Ed. de boeck, 335 pp, ISBN 978-2-8041-0397-2 © Clin. univ. St-Luc/H. Depasse La médecine devient mortellement ennuyeuse, redoutablement scientifique et dangereusement marchandisée. Il lui arrive de jouer aux dés avec les conséquences humaines et psychiques de ses prouesses techniques. Sans cesser d’admirer sa marche triomphale vers le progrès et son efficacité, deux auteurs ont mobilisé leur expérience clinique et leurs claviers pour transmettre aux étudiants et aux soignants une autre lecture de la relation soignant – soigné que celle qui surgit des éprouvettes, des scanners et des cotations en bourse de l’industrie biomédicale. Comme dans l’enseignement de Philippe van Meerbeeck et les travaux de Jean-Pierre Jacques, il s’agit de traquer l’inconscient et l’infantile partout où ces registres de l’humain sont aux commandes, c’est-à-dire aussi bien dans la demande du malade que dans l’effort du soignant. Comment rendre vivant et concret les effets d’inconscient aux oreilles des étudiants en médecine et des autres “sciences de la santé”, alors que l’ensemble de leur formation les écrase de savoir et de l’idée de la maîtrise possible ? Comment ouvrir les étudiants aux bouillonnements d’un monde globalisé, qui leur envoie désormais au cœur des métropoles occidentales des malades sahéliens, philippins ou latinos, à soigner sans disposer des clés de l’âme de ceux-ci et de leur façon de croire, de faire confiance, de transférer ? Comment donner aux jeunes gens issus de la Web Génération l’envie de lire un ouvrage de médecine qui ne soit ni un traité ni un syllabus ? Pourquoi devient-on médecin et comment les idéaux qui avaient orienté le candidat résistent-ils aux stages et à la formation technoscientifique ? C’est équipés de ces questions, et de quelques autres, que les auteurs se sont embarqués dans la rédaction de cet ouvrage qu’ils ont voulu lisible, incisif et résolument engagé. L’enjeu est de montrer à quel point la relation est au cœur même de la pratique des métiers du soin. Elle est au centre, elle est déterminante, elle est un levier thérapeutique formidable. Elle peut aussi produire des effets toxiques, négatifs ou pervers. Cet enjeu, pourtant primordial et d’importance quotidienne, est largement méconnu par la plupart des acteurs sous l’effet de l’évolution scientifique de la médecine, comme si cela impliquait de nier la part de relation et de subjectivité à l’œuvre dans l’exercice des métiers du soin. Nouvelle adresse pour les consultations de cardiologie Espace, lumière et proximité avec les locaux d’examens médico-techniques sont des notions essentielles qui ont guidé l’aménagement du nouveau plateau de consultation du Département cardiovasculaire. Le nouveau plateau du Département cardiovasculaire se situe à proximité de la base médicotechnique, ce qui permet aux médecins et aux patients de gagner du temps et leur évite de nombreux déplacements pour des examens comme l’échographie ou l’épreuve d’effort. Il se compose de six cabines de consultation, d’une salle d’échographie et de deux salles d’électrocardiographe. Autre avantage, les nouveaux locaux de consultation se situent dans le couloir prolongeant les bureaux des médecins du Service de pathologie cardiovasculaire. Cette rénovation s’inscrit dans une dynamique visant à regrouper les actes médicaux et chirurgicaux du Département cardiovasculaire. [CB] Plus d’informations Les consultations du Département cardiovasculaire se donnent désormais au -2T10 Pr Jean-Louis Vanoverschelde, Chef du Service de pathologie cardiovasculaire, tél. 02 764 28 59, [email protected] juin - juillet 2009 Page 19 Officiel € Prix et distinctions Nominations Chef de clinique Pr Hubert PIESSEVAUX, Service de gastro-entérologie Pr Eric VAN DEN NESTE, Service d’hématologie Pr Patrick DUREZ, Service de rhumatologie Pr Thibaut LEEMRIJSE, Service d’orthopédie et de traumatologie de l’appareil locomoteur Dr Olivier CORNU, Service d’orthopédie et de traumatologie de l’appareil locomoteur Pr Emmanuel DE BECKER, Unité SOS Enfants dans le Service de psychiatrie infanto-juvénile Pr Philippe DE TIMARY, Service de psychiatrie adulte Chef de clinique associé Pr Max LONNEUX, Service de médecine nucléaire Dr Véronique BEAULOYE, Unité d’endocrinologie pédiatrique Dr Franck VERSCHUREN, Service des urgences Chef de clinique adjoint Dr Raphaël OLSZEWSKI, Service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale Dr Marie-Madeleine DOLMANS, Service de gynécologie et d’andrologie Dr Bernhard DEVOS BEVERNAGE, Service d’orthopédie et de traumatologie de l’appareil locomoteur Dr Fernande LOIS, Service d’anesthésiologie Dr Andrea PENALOZA, Service des urgences Dr Nicole REVENCU, Centre de génétique médicale Chef de Laboratoire Pr Marie-Françoise VINCENT, Service de biochimie médicale Pr Christine GALANT, Service d’anatomie pathologique Pr Christine SEMPOUX, Service d’anatomie pathologique Directeur médical adjoint La nomination du Pr Henri NIELENS a été renouvelée à mi-temps en tant que Directeur médical adjoint de Valida jusqu’au 1er octobre 2009. Prix et distinctions Chaire Francqui au titre belge 2008-2009 Le Pr Frédéric Houssiau, Chef du Service de rhumatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, a été invité à assurer une série de leçons dans le cadre de la Chaire Francqui au titre belge 2009 au sein de la Faculté de médecine des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur). Doctorat honoris causa Le Pr Jacques Donnez, Chef du Service de gynécologie et d’andrologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, a été fait Docteur Honoris Causa de l’Université de Buenos Aires. Fondation Charcot Le Pr Emmanuel Hermans (Laboratoire de pharmacologie expérimentale de la Faculté de médecine de l’UCL) et le Dr Giulio Muccioli (Unité d’analyse chimique et physico-chimique des médicaments et pharmacognosie de la Faculté de médecine de l’UCL) sont les lauréats du Fonds Charcot 2009, pour leurs travaux de recherche “Étude des lipides du système nerveux central dans l’encéphalite auto-immune expérimentale chez la souris, un modèle de sclérose en plaques”. Le Pr Emérite Paul J. Van Cangh a reçu à Stockholm la Médaille Willy Gre- goir qui honore “an important senior urologist who contributed in an extraordinary way to the development of urology in Europe”. Cette récompense couronne une carrière internationale dont peu de Belges peuvent s’enorgueillir. Mr Van Cangh a contribué et contribue encore à la réputation de notre centre sur la scène européenne et nationale. Le Dr Isabelle Cuevas a reçu le GSK Award lors de la réunion scientifique de la Société Royale Belge d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale. Ce prix, sponsorisé par la firme Glaxo-Smith-Kline, récompense son travail de recherche fondamentale intitulé : “Effect of early visual deprivation on olfactory function : psychophysical testing and cerebral cartography.” Le Pr Benoît Lengelé, Chef de clinique dans le Service de chirurgie plastique des Cliniques universitaires Saint-Luc et Directeur du Département de Morphologie Expérimentale de l’UCL, a été nommé “invited professor of surgery” à la Harvard medical school (Cambridge, Etats-Unis). Cette distinction fait suite au projet commun de développement des greffes de visage dont l’ une a été réussie avec succès au Women’s and Brigham’s Hospital de Boston. Le Pr Lengelé a également reçu à Barcelone le Hans Anderl Award lors du congrès de l’ European association of plastic surgeons. Ce prix dépend d’une fondation créée par le Pr Hans Anderl, professeur émérite à l’ Université d’Innsbruck (Autriche), pour promouvoir l’ excellence et l’innovation en chirurgie plastique et honorer des contributions exceptionnelles au progrès de la chirurgie réparatrice en particulier.