Ce chapitre comportera 5 parties:
I.
A) Le monde au lendemain de la guerre (p. 2 - 12)
B) La confrontation Est-Ouest: à la recherche d’un nouvel ordre mondial (p. 13 - 38)
________________________________________________________________________________
II.
C) Le Tiers-Monde: de la décolonisation aux années 1970 (p. 1 - 5)
D) Le Proche-Orient de 1974 à 1987 (p. 5 - 14)
E) L’Europe de l’Ouest en construction (p. 14 - 19)
Module Histoire 2G - Chapitre 4
Les relations internationales (1945-1989)
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Module Histoire 2G (Session 2/1415) Chapitre 4(I) : Les relations internationales
A) Le monde au lendemain de la guerre
A.1. La conférence de Yalta
Proposée dès septembre 1944 par le président
américain, la conférence s’impose aux trois
belligérants en raison de la rapide évolution de la
situation militaire et des succès des alliés. La
conférence a donc lieu du 4 au 11 février 1945 dans
la station balnéaire de Yalta, sur la côte de la mer
Noire en Crimée, et réunit les chefs de
gouvernement de l'Union soviétique (Joseph
Staline), du Royaume-Uni (Winston Churchill) et
des États-Unis (Franklin D. Roosevelt). Staline
avait tenu à accueillir ses alliés sur le territoire
soviétique, pour démontrer la position forte de
l’Union Soviétique et pour réduire les risques d’un
attentat contre sa personne.
Chacun des Alliés est désormais présent en Europe : les Soviétiques dans sa partie orientale et
centrale, les Anglais et les Américains en France, en Italie et en Grèce. Freinés par l’offensive
allemande dans les Ardennes (offensive von Rundstedt en décembre 1944 - janvier 19451), les
Alliés occidentaux n’ont pas encore franchi le Rhin, alors que les Soviétiques ne sont plus qu’à 70
km de Berlin. La situation des Soviétiques est donc nettement plus favorable, puisqu’ils ont réussi à
libérer une plus grande partie de l’Europe.
Le climat entre les Alliés est teinté de méfiance : ils se soupçonnent mutuellement de vouloir
utiliser l’occupation militaire à des fins politiques. Même le camp anglo-saxon est divisé à propos
de l’avenir des pays occupés, les responsables américains soutenant les partis démocratiques, alors
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1 Gerd von Rundstedt (1875-1953) lance dans les Ardennes la dernière grande offensive allemande, qui
après de premiers succès foudroyants, est clouée au sol par la supériorité écrasante de l’aviation
américaine. Réalisant que les Alliés ont concentré toute leur attention sur leur poussée vers le Rhin, Hitler
décide de faire un dernier effort pour atteindre le port d’Anvers à travers les Ardennes belges et
luxembourgeoises, afin de séparer les unités américaines et britanniques. Les troupes alliées commandées
au Nord par le général anglais Montgomery et au sud par le général américain Bradley réussirent au début à
arrêter l’avancée allemande. C’est lors de cette offensive que le Grand-Duché de Luxembourg subit de
sérieux dégâts dans l’est et le nord du pays. De nombreux villages de l’Oesling sont détruits et le bilan des
victimes civiles est lourd, à un moment où presque partout ailleurs en Europe, les hostilités ont déjà pris fin.
Churchill, Roosevelt et Staline à Yalta.
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que Churchill donne sa préférence aux forces conservatrices. Un autre élément qui caractérise les
négociations à Yalta est le déséquilibre entre les responsables politiques : Si le Royaume-Uni
(représenté par Winston Churchill, le Premier ministre britannique) a toujours été le partenaire avec
le poids politique et militaire le plus faible, les États-Unis sont représentés à Yalta par le président
Roosevelt très malade qui meurt deux mois plus tard le 12 avril 1945. Staline émerge donc comme
la personnalité la plus forte de cette rencontre à laquelle la France n’est pas invitée.
Les principaux buts que les trois dirigeants vont tenter d’atteindre lors de la conférence sont les
suivants :
- adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre,
- régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich et
- garantir la stabilité du monde au-delà de la victoire.
S’il ne fait pas de doute qu’en Europe la guerre est finie, même si l’Allemagne ne capitulera que le
8 mai, il n’en est pas de même pour la guerre dans le Pacifique. Le Japon en effet ne semble pas
prêt de se rendre et les États-Unis sont seuls à porter le fardeau du conflit en Extrême-Orient.
A Yalta, Roosevelt insiste donc très vivement pour que l’URSS promette d’intervenir au Japon. Les
États-Unis ignorent en effet si la bombe atomique, préparée dans le plus grand secret, sera prête à
temps. Une intervention soviétique au Japon permettrait - en cas de la nécessité d’une intervention
militaire traditionnelle - d’épargner des centaines de milliers de vie américaines. Par ailleurs, un
engagement soviétique au Japon détournerait l’attention de Staline de l’Europe, Roosevelt craint
une trop grande prise de pouvoir de la part des Soviétiques. Staline promet d’intervenir au Japon
deux ou trois mois après la capitulation allemande, à condition que l’URSS puisse récupérer tous
les droits que la Russie des tsars avait perdus en 1905 : le contrôle des chemins de fer de
Mandchourie, le sud de Sakhaline et l’archipel des Kouriles (carte 1).
En Europe centrale, il s’agit en tout premier lieu de régler le sort de la Pologne. Le président
Roosevelt se déclare favorable à ce que les frontières orientales de la Pologne soient délimitées par
la ligne Curzon de 1919, tandis que Churchill aurait voulu une frontière plus orientale, ce qui aurait
réduit la présence territoriale soviétique en Europe centrale. Staline s’y oppose avec véhémence et
déclare que l’on pourrait donner aux Polonais une compensation à l’Ouest, au détriment de
l’Allemagne, même si cela signifiait le transfert de plusieurs millions d’Allemands. C’est l’URSS
qui obtient gain de cause (carte 2).
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Fidèles aux principes énoncés dans la Charte de l’Atlantique2, Roosevelt et Churchill insistent sur la
nécessité d’un gouvernement démocratiquement élu en Pologne. Staline accepte tout au plus
l’élargissement du gouvernement de Lublin, d’obédience communiste et installé par l’armée
soviétique. On se met finalement d’accord pour un élargissement du gouvernement de Lublin sur
des bases démocratiques plus larges avec la participation de membres du gouvernement polonais
exilé à Londres et soutenu par les Anglo-Américains.
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2 Signée le 14 août 1941 à bord du Potomac, dans l’Océan Atlantique, entre Churchill et Roosevelt, cette charte
définit les principes de la paix future : renonciation à tout agrandissement territorial, droit des peuples à
choisir leur forme de gouvernement, libre accès de tous les États aux matières premières, liberté des mers,
condamnation du recours à la force.
Carte 1 : L’expansion japonaise (1875-1943).
Carte Hachette Multimedia
Reste finalement à trancher sur la question de l’Allemagne. Churchill entend intégrer la France au
règlement final du sort de l’Allemagne pour limiter l’influence de l’URSS en Europe. Staline et
Roosevelt acceptent, dès la deuxième séance, que la France reçoive une zone d’occupation prélevée
sur les zones américaine et britannique. Après quelques
discussions, la France est également acceptée dans la
« Commission de contrôle interalliée ».
Si le problème des réparations que l’Allemagne doit payer aux
Alliés n’est pas résolu, on convient de diviser l’Allemagne en
quatre zones d’occupation: américaine, anglaise et française à
l’ouest, soviétique à l’est (carte 3). Berlin, qui se trouve dans la
zone soviétique, est divisée en quatre secteurs (carte 4).
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Carte 2 : Le glissement de la Pologne vers l’Ouest.
Carte 3 : Zones d’occupation de Allemagne.
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