Dossier pédagogique - Théâtre du Beauvaisis

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SOMMAIRE
L’histoire …………………………………………………………
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Note d’intentions …………………………………………………
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Eléments de mise en scène ………………………………………..
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Avant le spectacle
- Autour du billet-image ………………………………………
- Eléments de réponse et pistes pédagogiques ………………...
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Après le spectacle
- Réagir ……………………………………………………….
- Décrire ………………………………………………………
- Enrichir ……………………………………………………...
- Prolonger ……………………………………………………
- Ecrire ………………………………………………………..
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L’
’HISTOIRE
“A travers les créations se livre un terrible combat, se joue une dernière chance, celle de donner
aux enfants les mots pour dire ce qu’on souffre, ce qu’on désire, ce qu’on aime, les mots pour
désigner le mal, le bien, la peur, la haine. Tous les mots qui font l’homme debout. Et quoi qu’on
veuille dire aux enfants, on doit d’abord faire une histoire intéressante qui ne dégorge pas de
l’éducatif dès qu’on y pose le doigt.” Marie-Aude Murail
Quand Barthélémy Morlevent, 26 ans, reçoit une convocation de la juge des tutelles, il se
demande ce qu’il a fait. Quand il y retrouve sa demi-sœur Josiane, il se demande de quoi elle va
encore l’accuser.
Lorsqu’il découvre qu’il a un demi-frère, Siméon (14 ans) et deux demi-sœurs, Morgane (11 ans)
et Venise (5 ans) orphelins, il se dit que ce n’est pas la première fois que son père abandonne des
gosses.
Et quand la juge lui apprend qu’il doit être leur tuteur, il se demande où est la porte.
Oh, boy !, c’est l’histoire simple et bouleversante d’une fratrie, celle de Bart que rien ne
prédisposait à devoir assumer une famille tombée du ciel. Un conte moderne qui interroge sur
une société en mouvement, et aborde avec force et humour les sujets délicats de la maladie ou
l’adoption, avec en filigrane les questions de la normalité ou de la quête des origines.
© Christophe Raynaud de Lage
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NOTE D’INTENTIONS
De tous les personnages de ce roman foisonnant, nous avons décidé de raconter l’histoire par le
prisme de Bart, parce que, fondamentalement, c’est lui qu’elle bouleverse le plus. A travers
l’histoire de la fratrie, c’est sa propre histoire qu’il nous conte.
Il est seul en scène. Parfois narrateur, parfois personnage, parfois manipulateur. Car pour nous
raconter son histoire, Bart va aussi se servir des objets.
Oh, boy ! ou le parcours initiatique de Barthélémy, jeune homme qui refuse de grandir.
Parce que son père l’a abandonné avant même sa naissance, Bart a développé, telle une muraille
de protection, une insouciance à toute épreuve.
Oh, boy ! ou comment raconter l’histoire dramatique de cette fratrie avec l’humour et la légèreté
dont fait preuve le personnage de Barthélémy.
Quand on perd un parent, qu’il meure ou qu’il s’en aille, on se sent abandonné. Seul, l’enfant doit
avancer, se construire, trouver ailleurs ses repères et faire ses choix de vie. Dans cette
construction à l’aveuglette, l’humour est une arme redoutable : elle permet de cacher au monde et à soi-même - la douleur. Cette arme, c’est celle de Bart.
Oh, boy ! ose aborder avec les plus jeunes des thèmes sensibles comme les secrets de famille,
l’homosexualité, ou encore le suicide d’une mère, la difficulté de l’adoption, la maladie… La force
de cette histoire, c’est l’humour qu’apporte, envers et contre tout, le personnage de Bart. Sa
personnalité de diva égocentrique, sa lâcheté, sa maladresse et sa capacité absolue de dérision
permettent de prendre de la distance, de rompre purement et franchement certaines émotions
dramatiques par un trait d’humour qui permet d’avancer.
Oh, boy ! comme une proposition de point de vue sur comment prendre la vie.
Source : Cie Le Théâtre du Phare
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ELEMENTS DE MISE EN SCENE
Pour raconter l’histoire, quelques objets : supports d’images, permettant des changements
d’échelle et de temps.
Dans le théâtre d’objets, quelque chose d’insignifiant devient porteur de mémoire. L’objet, parce
qu’il fait partie du quotidien de chacun et parce qu’il concentre infiniment le focus du spectateur,
crée une relation de complicité intime entre la salle et la scène. Il est le point de rencontre à partir
duquel on s’évade, une clef vers l’univers de l’enfance et notre imaginaire collectif. Mais parce
qu’il n’est, au fond, qu’objet, il permet aussi - comme la dérision de Barthélémy - le décalage,
dédramatisation immédiate des images et des émotions.
Seule, au centre du plateau, une armoire.
L’armoire d’enfance où on cache ses secrets, celle où on fait un peu de place lorsqu’on invite
quelqu’un à partager sa vie. On y entasse des souvenirs qu’on viendra rechercher plus tard. On y
dépose un peu de son intimité.
La nôtre est une vieille armoire de chambre d’enfant.
Manipulée par le comédien, l’armoire devient table, lit, mais aussi route, porte d’hôpital,
cercueil… Le comédien est tantôt devant, derrière, au-dessus.
Les mouvements de l’armoire dessinent les différents espaces du spectacle, ils suivent les temps
forts du récit et accompagnent les étapes importantes de l’évolution du personnage.
Trois boîtes noires suspendues.
Comme les étagères de la chambre où Bart va déposer les jouets qui vont remplir sa vie. Isolés
par la lumière, ces mini plateaux flottants sont le théâtre de scènes intimes entre le comédien et
les objets, entre Bart et les enfants.
Pour partenaire de jeu également, une petite chaise d’enfant.
Elle devient tour à tour Venise, Morgane, la juge ou même Siméon. Le rapport d’échelle entre le
comédien et la toute petite chaise renforce le côté enfantin de Barthélémy et donne une grande
tendresse aux images scéniques.
Source : Cie Le Théâtre du Phare
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AVANT LE SPECTACLE
Autour du billet-image
De quel genre de spectacle s’agit-il ? Expliquez.
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Quel est le titre du spectacle ?
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Selon vous à quoi correspondent les deux noms propres figurant sur le billet-image ?
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A quoi le visuel (la photo) vous fait-il penser ? Quelle est l’attitude du personnage ?
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Dans le petit texte qui vous est proposé, notez les 3 ou 4 mots qui vous paraissent les plus
importants. De quoi va-t-il être question dans ce spectacle ?
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Eléments de réponse et pistes pédagogiques
Qu’est-ce que le théâtre d’objets ?
Pour parler du Théâtre d’objet il faut d’abord remonter à ses origines: la marionnette, Lorsque
l’on évoque les marionnettes, il vient à l’esprit de la plupart des gens les techniques traditionnelles
pratiquées en Europe: Guignol en premier lieu, les marionnettes à fils, Polichinelle, etc.
On oublie ou on ignore souvent les formes contemporaines et celles venues de l’étranger: le
Bunraku japonais, le théâtre d’ombres et les innombrables variations des techniques
traditionnelles.
Les marionnettes sont en pleine évolution, elles sont incroyablement variées, elles combinent,
aujourd´hui, toute sorte de techniques et ne cessent de surprendre un public toujours plus vaste
pour qui les marionnettes ne représentent plus cet art désuet et strictement réservé aux enfants.
Le théâtre d’objet est un des avatars modernes de la marionnette.
Il consiste à utiliser des objets de la vie courante et à les faire vivre comme on le ferait avec des
marionnettes.
En effet, les objets que créent les hommes ont tous quelque reste de l’humanité qui les a
engendrés. La symétrie par exemple se retrouve aussi bien dans le corps humain que dans un
robinet, une chaise et même un arbre ou les nervures qui structurent ses feuilles. L’usage qu’en
fait l’homme aussi définit l’objet et le munir de manettes par exemple, c’est y laisser l’empreinte
humaine. Ainsi, si l’on observe avec attention un robinet on peut lui trouver une physionomie, un
masque et une sorte de personnalité. Reste ensuite à trouver un thème qui convienne au genre
d’objets que l’on utilise et qui, tout en les justifiant, leur donne matière à jouer.
Source : theatre-contemporain.net
Sur le visuel, on remarque une énorme armoire. Quel pourrait être son rôle et comment pourrait-elle être utilisée
pendant le spectacle ?
Autour du titre
“Oh, boy !” est l’expression fétiche de Barthélémy, le héros du livre. C’est son exclamation
favorite, un “gimmick” de langage, qui exprime ses sentiments de surprise accablée, de désarroi,
d’apitoiement sur lui-même face aux catastrophes qui lui tombent dessus. Pour Bart, tout est
catastrophe !
Source : Dossier pédagogique ACB Bar le Duc
Gimmick : dans le langage courant, tournure de langage, de comportement ou de comédie
récurrente, propice à identifier intrinsèquement son auteur.
Source : Wikipédia
Faire chercher aux élèves d’autres interjections qui pourraient remplacer “Oh, boy” et traduire des sentiments
similaires.
Qui est qui ?
- Marie-Aude Murail : auteur du roman
- Olivier Letellier : metteur en scène
- Catherine Verlaguet : auteur de l’adaptation théâtrale
Définir le rôle de chacun.
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Thèmes abordés
Faire lire le roman de Marie-Aude Murail ou, à défaut, le résumé de l’histoire présenté p. 3
Reconstituer l’arbre généalogique de la famille Morlevent.
Pour une meilleure compréhension du spectacle, faire chercher au préalable les notions suivantes :
La tutelle : définition, fonctionnement, enjeux. Quelles responsabilités pour le tuteur ?
L’adoption : quel cadre juridique ? Pourquoi est-il si complexe ? Aborder la question de l’adoption
par les homosexuels et les foyers monoparentaux.
L’homosexualité et sa perception dans la société actuelle.
La leucémie : définition et symptômes. Qu’est-ce qu’un cancer ? Pourquoi la leucémie est-elle une
maladie grave ? Comment fonctionne le sang ? Que sont les plaquettes ? Quels sont les
traitements possibles de la leucémie ? Aborder le don du sang et de moelle osseuse.
La famille recomposée : notions de demi-frère et demi-sœur.
La juge des tutelles et la psychologue : leur rôle en général.
© Christophe Raynaud de Lage
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APRES LE SPECTACLE
Réagir
Le carnet de bord, carnet de lecture peut-être le support pour les premières impressions des élèves suivant des rituels
qui ont été mis en place tout au long d’un parcours de découverte du spectacle vivant. L’on peut privilégier certains
modes d’approche :
Un croquis de la représentation
Un nuage de mots constitué collectivement à partir de ceux que chaque élève a formulé pour rendre compte du
spectacle
Des questions qui sollicitent la sensibilité ou l’imaginaire des élèves :
- Quelles sont vos premières impressions, réactions, émotions, peut-être difficultés à entrer dans le spectacle ?
- Une ou plusieurs images vous viennent-elles à l’esprit quand vous évoquez ce spectacle ?
- Ce spectacle vous rappelle-t-il une autre expérience de théâtre ? une autre œuvre (littéraire, artistique….) ?
Décrire
Il s’agit ici de suspendre tout jugement de valeur a priori, de dépasser les formules instinctives et épidermiques en
privilégiant une entrée descriptive, formuler dans des termes clairs et précis ce que l’on voit, ce que l’on entend, ce
que l’on ressent. C’est un travail collectif de collecte des informations sur le spectacle en suivant deux axes
principaux : l’acteur et les objets scéniques.
L’acteur
Description physique :
-costume
-apparence physique, maquillage
-gestuelle, mimiques
-postures, attitudes
-occupation de l’espace
-démarches, déplacements, trajectoires
-rapport texte et voix
Les objets scéniques
- Quelles sont leurs caractéristiques et leur qualité plastique (natures, formes, couleurs, matières) ?
- A quoi servent-ils ?
- Ont-ils un usage fonctionnel (référentiel, mimétique) ou détourné ?
- Quels sont leurs rôles : métonymique, métaphorique ou symbolique ?
Cette description amène naturellement à une interprétation fondée sur les choix de mise en scène et de scénographie.
On peut aussi proposer d’expliquer ce commentaire de Françoise Sabatier-Morel sur Telerama.fr à propos du
comédien seul en scène :
“il est lui et les autres ; il imite, joue avec des objets qui symbolisent les différents protagonistes.”
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© Christophe Raynaud de Lage
Enrichir
Faire lire la note d’intentions et les éléments de mise en scène p. 4 et 5
Prolonger
Le billet-image présente le spectacle comme un “conte moderne”. En quoi cette histoire peut-elle s’apparenter à
un conte ? Proposer aux élèves de retrouver le schéma narratif et le schéma actantiel de l’histoire.
Marie-Aude Murail fait de nombreuses références à l’univers des contes dans son récit :
- Bart est appelé “Le Prince Charmant”
- Morgane est un nom de fée
- Venise a des “cheveux d’or”
- “Morgane fit observer que c’était comme dans le conte Riquet à la houppe ”
Enfin, la formulation des titres des chapitres reprend la forme des contes anciens :
- Chapitre premier : Où les Morlevent découvrent qu’ils sont des enfants sans parents
- Chapitre 2 : Où les enfants Morlevent attendent un roi mage
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Si le roman de Marie-Aude Murail raconte l’histoire de la fratrie (Siméon, Morgane et Venise), le spectacle
mis en scène par Olivier Letellier raconte l’histoire de Bart. Pourquoi peut-on parler de parcours initiatique à son
sujet ?
Le récit initiatique est un récit d'apprentissage avec des particularités. Il montre le parcours d'un
jeune qui va grandir, passer de l'adolescence à l'âge adulte, après avoir triomphé d'épreuves et
d'obstacles.
Il renvoie aux pratiques de certaines sociétés qui ont établi des rites de passage. Le passage est
souvent matérialisé par un passeur et présente une dimension symbolique. Dans certains récits, le
héros joue pour lui-même le rôle du passeur.
Pour que le récit d'apprentissage devienne récit initiatique, il doit y avoir transformation intime de
la personnalité, présentée d'une façon plus symbolique que réaliste, avec la découverte de
nouvelles valeurs, souvent accompagnée de souffrance.
Le critère de temps est nécessaire à l'initiation, à la maturation.
Un même thème, selon les ouvrages peut-être traité sous la forme d'un récit d'apprentissage ou
d'un récit d'initiation.
Pour les plus petits, on pourra étendre la définition de récit initiatique aux récits qui montrent le
passage de l'état de bébé à celui d'enfant, la quête et l'acquisition de l'autonomie.
La fin du récit marque le début d'une nouvelle vie, avec diverses interprétations possibles.
Diverses activités peuvent être proposées en classe :
- Elaboration d'un portrait initial du personnage
- Analyse de la nature du changement : changement physique, changement psychologique,
changement de comportement...
- Recherche de la cause du changement
- Analyse de la manière dont s'est effectué le changement
- Recherche de la durée nécessaire à ce changement
- Recherche du passeur qui a permis l'initiation
- Comparaison de l'état initial et de l'état final
- Recherche des différentes étapes qui permettent de grandir, de se transformer, d'acquérir
l'autonomie...
- Recherche du moment où se situe le passage (enfance, adolescence, vieillesse...)
(Source : http://www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/comite/initiatique.htm)
On mettra notamment en avant les rôles qui s’inversent au fil du récit entre Siméon et
Barthélémy.
Le billet-image évoque un “conte moderne qui interroge notre société”. On peut tenter de faire justifier cette
affirmation par les élèves au regard des thèmes abordés par le spectacle et évoqués p. 8
Il existe une adaptation télévisée du roman de Marie-Aude Murail diffusée en 2008 sous le titre
“On choisit pas ses parents”. Réalisée par Thierry Binisti, elle a obtenu le Prix France Télévisions la
même année.
De courts extraits sont disponibles sur YouTube et Dailymotion. Un travail de comparaison pourra être
proposé aux élèves, ainsi qu’une réflexion sur le titre choisi.
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ECRIRE
Sujet 1
A l’occasion d’un déménagement, vous retrouver un objet de votre enfance oublié au fond de
l’armoire de votre chambre.
Décrivez précisément l’objet en question, puis évoquez les souvenirs et les émotions qu’il vous
rappelle.
Sujet 2
Imaginez une autre fin au spectacle : c’est Barthélémy qui devient tuteur de ses demi-frère et
sœurs, tandis que Josiane ne sera que la subrogée tutrice.
Présentez ce nouveau jugement sous forme d’un récit ou d’une scène de théâtre.
© Christophe Raynaud de Lage
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