Sur Les Sentiers Solaires

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Sur Les Sentiers Solaires
Ou l'Histoire pas comme les autres
(Manuscrit)
© Paul Vincent – 2008 – Auroville
SOMMAIRE
Préface de l’auteur
3
INTRODUCTION
: Sur les Sentiers Solaires
PREMIÈRE PARTIE - Protohistoire du monde
11
30
La mésaventure de l’Atlantide
30
L’Atlantide en Antarctique ?
31
DEUXIÈME PARTIE - Protohistoire égyptienne et euro-asiatique
42
Étudions un peu les pyramides de Gizeh
42
Parcourons un peu l’Inde : Berceau et évolution de l’Homme
54
Genèse de l’Homo-sapiens
54
Preuves de l’existence de la Lémurie
63
Le plus ancien yoga et système de médecine du monde
74
TROISIÈME PARTIE - Histoire d’Égypte
78
Hatshepsout
84
Sur les traces de Moïse
91
Les dix plaies d’Égypte
92
Qui est la Reine de Sheba et quand Salomon a t-il vécu ?
96
D’où vient l’Arche d’Alliance ?
Amenhotep III change le dieu ‘officiel’
98
101
QUATRIÈME PARTIE - La tentative d’Akhenaton
103
Le premier temple d’Aton est à
Karnak
108
108
Akhenaton établit les bases de sa réforme
Les stèles frontières de la nouvelle ville
116
Les archives Akhenaton
CINQUIÈME PARTIE - L’Égypte mystérieuse
Un pays où l’argent n’existait pas !
L’art en Égypte
121
123
123
124
Un nouvel art
121
Les enfants en Égypte antique
125
Encore une énigme
126
Les momies
126
Les authentique Maçons
127
Les Francs-maçons
129
Indices majeurs étayant la thèse de l’antiquité des trois pyramides de Gizeh !
132
A quoi servaient les pyramides de Gizeh ?
133
Comment ces pyramides ont-elles été construites ?
134
L’âge du Sphinx
135
Voilà d’autres mystères !
138
La plus grande Tombe du monde
138
Les plus vieux écrits de ce monde
Le Temple de la Vallée : le monument le plus archaïque d’Égypte
141
L’Osirieon : Une autre preuve de l’antiquité de l’Égypte
142
Une civilisation de la mer !
139
144
Un cataclysme ?
147
D’autres lieux énigmatiques
148
SIXIÈME PARTIE – Conclusion
Sri Aurobindo et les textes sacrés de l’Inde
Le Centième singe
159
SEPTIÈME PARTIE - Naissance d’un nouveau monde
164
La Manifestation Supramentale sur la Terre
La sociologie du surhomme
L'Âme éternelle
Remerciements
Notes :
171
Annexe
Glossaire
173
210
150
154
165
168
169
Bibliographie
212
211
Préface de l’Auteur
Né
en 1951 en Périgord, à la bordure d’une immense forêt, entre Saint-Sauveur de Bergerac et
Mouleydier à moins de 10 kilomètres de Bergerac, je vécus jusqu'à l’âge de 13 ans dans une ancienne bâtisse
paysanne vétuste et sans confort. Mon père, fils de paysans cantonnier de la ville de Bergerac, changeait
souvent d'emploi. En ce temps-là, la famille comptait déjà 6 enfants, après moi il y en eut 4 autres. Ma mère,
originaire de la Charente-Maritime, est née dans une famille qui autrefois possédait des terres à Beurlay, près
de Sainte. Sachant à peine marcher, je fis ma première bonne action en sauvant l’un de mes grands frères et
ma soeur aînée d'une mort certaine dans un incendie provoqué par eux en jouant avec des allumettes. Dans
l’école primaire toute neuve de Mouleydier, dès l’âge de 6 ans, j’étais systématiquement relégué aux derniers
rangs de la salle de classe. De famille pauvre, souvent mal habillé et pas toujours propre, moins on
m'entendait mieux c'était, ce qui fait que je restais un ‘cancre’ tant que je serais dans cette école. À la
maison, les bases d'un enseignement religieux ou spirituel n'existaient pas. Mais, dès ma prime enfance,
d’intenses rêves me laissèrent des souvenirs ineffables ; en voici un : c’était le soir, presque la nuit, en bord
de mer, je sentais que le monde entier était là dehors à regarder le ciel dans l’attente d'un événement
exceptionnel ; soudain, dans une ciel bleu très sombre apparût une écriture en lettres d’or. Je ne sus pas lire
les lettres qui étaient écrites, mais une sorte de joie, une extase me parcourut tout le corps de bas en haut pour
culminer en un bien-être total, en extase. Je réalisais que tous, autour de moi, ressentaient la même chose, et
cela se traduisait par : « Enfin, ça y est, le Divin est là, sur terre, parmi nous ; depuis si longtemps que l'on
attend ! » Étant enfant, je ne soupçonnais pas la portée de ce songe qui me revint plusieurs fois ; je n'avais
aucune référence pour en traduire la signification. C’est bien plus tard que je compris.
Vers l'âge de 12 ans, une expérience différente et décisive allait m’ouvrir une autre porte de l'esprit : dans
ma classe d’école primaire, l'instituteur faisait son cours de poésie et parlait d'un poète grec, probablement
Ésope, que les Romains gardaient en prison, ils voulaient l'obliger à faire quelque chose pour eux, mais il
refusa. Les Romains le menacèrent de sévices corporels, ce à quoi Ésope répondit qu'ils pouvaient
effectivement détruire son corps, mais que jamais ils n'auraient son âme. Ces paroles eurent sur moi un effet
extraordinaire : elles provoquèrent une nouvelle perception de l’être intérieur que je ne connaissais pas : je
venais de prendre conscience de mon âme... Je SAVAIS maintenant que cette partie de mon être existait
depuis longtemps et pour toujours. Après cette expérience profonde, une soif d'autre chose m'habita et ne me
quitta plus, depuis ce moment-là je fus conscient qu'un destin quelque part m'attendait.
Tout allait vraiment commencer en 1964. Avec mes jeunes frères et mes deux soeurs, nous nous
retrouverons à l'Assistance Publique suite à une injustice commise par un juge d'enfants qui ne nous a même
pas consulté ou entendu. Il a simplement lu un rapport de quelques Assistantes Sociales qui spécifiait :
«Dans le voisinage, des personnes ont signalé que des enfants passaient leur temps à traîner (sic !) et qu'il
se passait quelque chose dans la famille...» «La conclusion de l'enquête fut que notre mère avait prit des
vacances chez sa maman pendant trois semaines en laissant notre père et les enfants seuls pour se
débrouiller ; ma mère fut déclarée inapte à élever les enfants qui lui restaient et elle fut déchue de ses droits
envers eux. »
Voilà comment, sans même vérifier quoi que ce soit, un juge assit dans une cour de justice à plusieurs
kilomètres de chez nous n'entend même pas les victimes de son arrêt judiciaire ; c'est ce que ces gens-là
appellent 'justice'. Il y a vraiment de quoi récriminer, car enfin, voilà nos parents qui ont donné 11 enfants au
pays (9 sont toujours vivant en 2008), dans des conditions pas toujours heureuses de l'après-guerre il est vrai,
mais avec appels et encouragements financiers des autorités pour repeupler le pays. En fin de compte, quel
crime a commis ma mère ? Elle a osé prendre trois semaines de vacances dans sa chienne de vie. Voila ce
qu'on lui reprochait, ce à quoi elle n’avait pas droit !
Depuis que son mari était revenu d’un camp de prisonniers en Allemagne en fin 45 (cinq ans pour le pays
!), elle a donné le jour à un enfant presque tous les ans (9 enfants de 1946 à 1959), dans un confort pour le
moins très limité pour ne pas dire inexistant, et elle devait en plus s'occuper de la nourriture, de
l'approvisionnement, de la lessive, des enfants en bas âges, et par dessus tout ça, subir les réprimandes de son
mari pendant des années.
A aucun moment une Assistante Sociale n’était venue voire dans quelles conditions nous vivions. Après
ce calvaire, que ma mère ait pu prendre 3 semaines de vacances n'est pas un crime, sauf pour ce juge
d'enfants. Tout ça parce que nous étions une famille pauvre et sans moyen pour s'offrir un avocat. Voilà
l'injustice qui me révoltait alors. J'avais un peu plus de 13 ans à l'époque mais on ne m'a rien demandé, je
n'existais pas pour ce juge d'enfant qui avait sans doute conclus d'office que je n'étais pas à un âge où on peut
émettre un quelconque avis. Avec mes jeunes frères, nous nous retrouvions donc placés dans un foyer de
l’Assistance Publique à Périgueux, ce juge n’avait cure du traumatisme subit par les enfants.
Je m’étais habitué à une liberté quasi totale car en dehors des heures d’école, je passais la plupart de
mon temps dans les forêts et les champs des environs pour ramasser des châtaignes, des champignons ou des
fagots de bois pour la maison. Ce foyer fut pour moi comme une prison, avec des grilles et des barreaux et
interdiction de sortir. Je me retrouvai soudain enfermé, l'école et les études du soir obligatoires... Après 3 ou
4 mois de ce régime, je me retrouvai ‘placé’ dans une famille d'accueil. Ce sera le début d'une phase décisive
de ma vie. La famille qui me prit en charge se composait d'un monsieur âgé alors de 39 ans, de sa femme et
de sa belle-mère ; le monsieur était un personnage avenant. Une longue et profonde amitié allait naître entre
l'enfant que j’étais et cet homme ; cette amitié se transformera, au cours des années suivantes : j’avais trouvé
mon maître. C'était à Sarlat, en Périgord Noir, où je vécus jusqu'à mon départ pour l'Inde en 1972.
Je n'avais alors aucune connaissance spirituelle ou religieuse ; cet homme entreprit donc de
m’instruire en ces matières ; il fallait y aller avec tact afin que l'enfant que j’étais ne se révolte pas, car cette
période de fin d'été 1964, jusqu'en hiver, fut une épreuve très dure pour moi, ainsi que pour mes jeunes frères
qui vivaient maintenant avec moi. J’étais proche de la révolte intérieure ; le fait d'avoir rencontré cet homme
changea ma vie — quelque chose d'inattendu. Pour la première fois, je découvris les prémices de la foi en
quelque chose que je ne connaissais pas, que je n'avais pas entrevu auparavant. Le soir de mon premier Noël
à Sarlat, une crèche à la Provençale fut installée dans le salon. Je demandai pourquoi et à quoi cela servait ; il
faut croire que les réponses que j’obtins furent les bonnes, car la soif d'en savoir plus sur l'enfant Jésus venait
de naître en moi ; la foi, quand elle est sincère, est contagieuse, et je n'avais qu'un désir : celui de croire, celui
d'aimer, celui de se raccrocher à quelque chose qui valait la peine d'être vécu, pour me donner la force
d'éviter de devenir mauvais, le moyen de transformer l’énergie de cette révolte intérieure en quelque chose
de constructif et positif.
Petit à petit, cette flamme fragile se mit à brûler en moi et devint un feu inextinguible. Au début de
l'année 1965, je fus admis à l'école primaire Ferdinand Buisson de Sarlat où, pour la première fois je ne me
trouvais plus relégué au fond de la classe. L'instituteur sut m'évaluer, me comprendre, et m'amener, en
quelques mois, à passer mon certificat de fin d'études primaire et à me faire passer l'examen d'entrée au
Collège d'Enseignement Technique de La Boëtie à Sarlat, pour apprendre le métier de menuisier. Dernier
d'une classe de quarante élèves à Mouleydier, je me retrouvai parmi les dix premiers d’une classe aussi
nombreuse à Sarlat, et cela en moins de six mois ; ce fut pour moi un exploit dont je suis redevable à cet
instituteur intelligent qui avait su juger mes capacités réelles. Durant la même période, à l'âge où la majorité
des enfants perdent la foi, je fis volontairement mes premiers pas dans la religion catholique. Je me fis
baptiser volontairement et choisit mon maître comme parrain. Je fis mes communions, et devins un parfait
croyant. Mon cheminement durant les quatre années suivantes fut jalonné d'une intense recherche spirituelle
qui me domina longtemps.
Mon parrain continuait à m’enseigner les bases de la religion, mais je découvris peu à peu que cela
devenait insuffisant, et ma quête me poussa à poser des questions de plus en plus précises. Très vite,
l'enseignement que je recevais dépassa les limites de la religion, pour pénétrer dans les domaines sans limite
où l'esprit voguait aux confins du compréhensible et de l'admissible de la spiritualité, de l'ésotérisme, et
même du gnosticisme, voyages interdits par la religion catholique. Comme je l’ai dit, heureusement que je
n'avais pas de formation préalable, car je me serais vite buté à des contradictions… Mon désir de partir loin à
la recherche de spiritualité est né de cette soif que j’avais, et dès l'âge de 15 ans, le départ vers le pays de mes
aspirations se préparait.
Mais vite, je commençai à avoir une indigestion de cette religion, un rejet, dû
à toutes les manipulations de l'Église. Je n'étais pas sur terre pour perpétuer une vieille histoire remplie de
mensonges et de songes creux.
C'est autre Chose que je cherchais, et apparemment, ce n'est pas en France que je trouverais. Je me
plongeais donc dans les livres spirituels disponibles dans la bibliothèque de mon parrain, et d'autres que
j’achetais avec le peu d'argent de poche qui m’étais permis d'avoir par la DASS (le reste de cet argent était
mis sur un compte d'épargne que je trouverais à ma majorité, à 21 ans). Je dénichais un ou deux livres
intéressants, par exemple ‘Autobiographie d'un Yogi’ de Paramahansa Yogananda. Ce livre fut ma première
initiation à l'Inde. Mais jusqu'à mon arrivée en ce pays, je n'avais lu aucun livre de Sri Aurobindo ni de la
Mère, quoique ces noms me fussent familiers.
En Juillet 1968, je sortais du collège technique de Sarlat avec un CAP de menuisier en poche. Je
trouvais tout de suite une place chez M. Eychene avec qui je travaillais jusqu’en 1972 ; c’était un artisan
connu qui m’enseigna en plus les bases du Pacifisme Intégral. Cette année-là fut aussi celle de la grande
révolte des étudiants en France et ailleurs. Je ne participais pas à ces mouvements de foules, au mois de mai
68, j’étais encore au collège et la réussite de mon examen avait bien plus d’importance que des révoltes qui
seront interceptées par les politiciens et réprimées par la Police. Ce mouvement était au départ né d’un
besoin de changement de conscience, l’expression d’un raz-le-bol, d’un appel pour manifester une société
qui correspondrait aux besoins de la jeunesse de cette époque. Mais aujourd’hui pratiquement tous les
artisans de cette révolte sont bien placés dans la société qu’ils voulaient démolir. Quelques-uns sont partit sur
les routes pour trouver autre chose, et le changement n’a pas eu lieu !
Un jour du mois de juin 1970, mon parrain fut indisposé et je ne le vis pas durant trois jours. Le
quatrième jour, je pus enfin lui parler, mais il demeurait distant, faible et peu communicatif. Pressé de me
raconter ce qui venait de lui arriver, il décrivit enfin une vision qui avait été la raison de son absence : « J’ai
vu une ville de forme ronde, couronnée par une colonne de lumière blanche qui montait vers le ciel ; les
habitants de cette ville étaient des êtres spirituels heureux... j’étais accompagné, dans la visite de cette ville,
(qu'il nomma ‘La Nouvelle Jérusalem’, la ville de la paix, à cause de sa culture chrétienne) par une dame
portant une grande robe blanche. Après avoir visité la ville, la dame me fit sortir de la ville ; pour ce faire,
j’ai dû passer au travers d’une sorte de brouillard sombre et visqueux; la dame m’expliqua que ce
brouillard, c'est la résistance du monde au changement qui vient ! ». Le récit de cette vision, comme la
plupart des choses que mon parrain m’enseigna, s’enregistra au fond de ma conscience ; mais comme je ne
connaissais pas d'endroit sur terre où une telle ville existait, c'était sûrement pour le futur — donc pas utile
pour l'instant pour moi à ce moment-là. Ce n’est qu’en 1972, dès les premiers mois de mon séjour à
Auroville, que cette vision me revint à la mémoire et que je compris pourquoi ce récit me fut raconté et la
signification de ma présence en ce lieu …
Cette année 1972 fut très importante pour moi, puisque j’allais avoir 21 ans, donc libre de mes
mouvements (à l’époque, on ne devenait majeur qu’à l’age de 21 ans !). Depuis le temps que j’attendais cette
date du 28 Mars ! Je démissionnai de mon emploi ce jour-là. Le lendemain, je pris le train pour Périgueux, et
là, je fis valoir mes droits sur l'argent qui sommeillait sur mon compte. Dès le lendemain, je prépare mon
départ pour l'Inde. Pouvez-vous imaginer un garçon qui n'a jamais voyagé plus loin que l'île d'Oléron (à 250
kilomètres de chez lui, et en voyage accompagné), qui ne parle que le français, qui ne connaît rien d'autre
que son entourage immédiat, et qui, comme sous un coup de foudre, prend sa valise et s'embarque, sans
argent, pour un pays inconnu de lui ?
Je fais l'erreur de m'adresser à une agence qui ne pensait qu'à me vendre un billet d'avion aller-simple sur Air
France. Pour le reste, je pouvais aller au diable. . Ils ne me disent même pas qu'il me faut un visa pour l'Inde.
Leur billet, je le paie cher, deux mille cinq cent francs Le temps que j’obtienne mon passeport, mon billet
d'avion, quelques semaines passent.
Je pars pour Paris le 19 avril 1972. Le 20, je prends l'avion à Orly, et
j’arrive à New Delhi le même jour. Là, on m’apprend que je n’ai pas de visa pour rester dans le pays, et que
donc il va me falloir repartir. Consternation ! Une hôtesse d'Air France m'aide à négocier avec la douane, et
en fin de compte j’obtiens un visa de transit valable pour trois semaines, générosité que plus d'un pays
n'offrirait jamais. De là, je prends un avion de ligne intérieure pour me rendre à Patna, capitale provinciale du
Bihâr, dans le nord de l'Inde, ensuite je prends le train pour Ranchi et me rend à l'Ashram de Paramahansa où
je croyais trouver un lieu pour y vivre – gîte qui m’avait été proposé par la directrice de l'organisation en
Amérique.
En arrivant devant le bâtiment principal de cette organisation, je suis reçu par un européen vêtu d'une
longue robe orange, les cheveux longs attachés en queue de cheval. Il avait tout l'aspect d'un adepte
religieux, le genre que je venais de fuir en Europe. Je ne suis même pas rentré dans les bureaux, et en moins
de trois minutes, ma décision est prise : «Pars, ce n'est pas ta place» !
Je continue mon voyage vers Calcutta. J’arrive à la gare, où il y avait foule ; il faut dire qu'à cette
époque, la région de Calcutta était pleine de réfugiés, à cause de la guerre avec le Pakistan pour la libération
du Bangladesh. Calcutta est normalement une fourmilière qui grouille, mais là, c'était archicomble. Ne
sachant pas pourquoi je me trouve dans cette ville plutôt que dans une autre, je finis par chercher l'Alliance
Française, -- ne me demandez surtout pas comment j’avais entendu parler de cette organisation, je ne le sais
pas -- afin de trouver un endroit où on m'accepterait, où je pourrais vivre. Là, on me conseille d’aller à
Pondichéry, une ancienne colonie française où il doit y avoir des Français !
Je cherche sur la carte où se trouve cette ville et je décide d'y aller. Encore faut-il retourner à la gare,
prendre un billet de train pour Madras et s’embarquer dans un voyage absolument folklorique !
Il faut dire qu'à cette époque, en Inde, le train était encore à vapeur, et le voyage entre Calcutta et
Madras prenait au bas mot plus de trois jours entiers. C'était ce qu'on appelait un ‘express’ ; il s'arrêtait à
toutes les gares en route, sa vitesse ne dépassait pas 70 kilomètres à l'heure, et les arrêts en gares duraient un
temps fou ! Alors moi qui ne parlais pas un mot d'anglais, je me servais de mon dictionnaire pour écrire sur
du papier des phrases afin de communiquer avec les passagers instruits qui partageaient mon compartiment.
En Inde, on découvre la vraie population du pays dans les trains ; c'est là que mon goût de la communication
s'est amplifié ; depuis, je communique sans problème avec la population des villages autour d’Auroville dans
leur langue natale, le tamoul (c'est la plus ancienne langue parlée du monde). Il est vrai que j’avais pris la
résolution d'apprendre la langue du pays où que je vive dès l'âge de 12 ans ! La nourriture était bien trop
épicée pour mon goût et je n'étais pas encore accoutumé à manger avec les doigts, je devais donc me
contenter de biscuits et de bananes. En arrivant à Madras, je voulais continuer vers Pondichéry, mais je
n'avais plus d'argent. Un officier de marine, qui habitait Pondichéry, m’offrit le billet (9 Roupies).
Le train prit toute la nuit pour arriver à la gare de Pondichéry (160 kilomètres) à sept heures du matin. De
là, je pris un rickshaw qui m'emmena, sans me demander mon avis, devant la porte de l'Ashram de Sri
Aurobindo.
Dans l'état où je me trouvais, je n'osai plus protester, et payai mon transport avec deux chemises en
nylon. Et j’attendis devant la porte qu'elle s'ouvre. C'est à partir de ce moment-là que je réalisai ma situation :
j’étais à Pondichéry, lieu parfaitement inconnu, à treize mille kilomètres de chez moi, les poches vides, en
costume, en plein mois d'avril (le début de l'été torride en Inde du sud), sans billet de retour et, pour
couronner le tout, sans visa pour y rester ! Il y avait de quoi attraper une dépression. Mais je réalisai vite que
quelque chose, une force, m'avait guidé jusqu'ici, il devait donc y avoir une suite logique à cette aventure.
A huit heures, la porte s'ouvre. J’entre et là on me conduit devant André (le fils de la Mère). Par la
suite on m’envoie Cours Chabrol, au bord de mer, dans les bureaux de l'administration d'Auroville, une ville
en construction au nord de Pondichéry, pour y être embauché. Dès le lendemain, je prends le car d’Auroville,
et j’arrive dans ce lieu, que mon parrain avait entrevu dans sa vision, mais je ne le savais pas encore.
Auroville, à cette époque, ne comprenait qu'un immense plateau désertique où soufflaient des vents de
poussières en été et où tombaient des trombes d'eau en automne, emportant le peu de terre arable et la terre
rouge jusqu’à l'océan par de grands canyons érodés. Il n'y avait pratiquement aucun arbre, sauf autour des
villages. Les quelques huttes en terre couvertes de palmes, habitées par les villageois, formaient les trois
hameaux du plateau. A l’époque, la plus grande communauté d'Auroville se nommait ‘Aspiration’, c'était la
première étape en haut de ce plateau de terre rouge que l’on accédait en longeant un canyon. Là, en bordure
du village tamoul de Kuilapalayam, il y avait les huttes d'Auroville, recouvertes de chaume. C'est en ce lieu
que vivaient la plupart des ‘Auroviliens’ comme Mère les nommait. En ce lieu, il y avait aussi quelques
bâtiments en construction : la ‘Dernière École’, la fabrique de polyester, un atelier d’entretien, une
imprimerie, une papeterie, un dispensaire...
Quand je débarquai du car, en ce jour du 26 avril 1972, à proximité du dispensaire, je sus que j’avais
atteint le but de ma recherche. C'est ici que je vivrais désormais, dans ce bout de désert chaud, car il y avait
une œuvre à réaliser qui m'attendait. J’étais convié à une grande Aventure, et j’étais arrivé sur le rivage d'un
monde à bâtir, d'un monde qui n'existait pas, un désert à planter. C'est un peu comme si je débarquais sur une
planète un peu aride et chaude ! Il n'y avait plus qu’à retrousser ses manches, prendre la bêche par le manche
et au travail !
J’enseignais d’abord la menuiserie à l’école d’Auroville, ensuite, j’œuvrais pour la construction de la
ville, plus tard, je créais la seule forêt qui sera dans la ville, je la nommerais ‘Révélation’ et j’y plantais des
milliers d’arbres. Je participais ainsi à un vaste programme de régénération forestière et de rétention des eaux
de pluie pour remplir les nappes phréatiques vides. Par la suite je travaillais pour les affaires légales et pour
la sécurité de la ville, la réception de personnalités…
Durant ce parcours, des aventures et des drames se sont déroulés sous mes yeux et auxquels j’ai
participé ; c'est une expérience vivante vécue depuis plus de trente-cinq ans. Ce n'est pas un programme écrit
dans un livre de classe, c’est un chemin à tracer à travers une brousse inconnue avec ses pièges ; avec mes
compagnons, nous défrichons une ‘route’ vers un monde nouveau.
Ma première rencontre avec la Mère eut lieu le 16 juillet 1972. Quelques jours auparavant, j’en avais
fait la demande aux responsables de l’administration d’Auroville; normalement, la Mère ne recevait les
habitants d’Auroville que pour leur anniversaire, cependant ma requête fut acceptée... Ce jour-là, je montai
l’escalier jusqu’à sa chambre et je me mis sagement dans le rang des gens qui attendaient à l’entrée. Dans ce
rang, -- comme je l’appris plus tard -- il y avait une ribambelle de coutumiers qui venaient faire leur offrande
de fleurs journalières et se décharger de leurs négativités aux pieds de la Mère ! Contre un des battants de la
porte d’entrée, il y avait un homme assis en position du lotus, il attendait que la visite se termine ; c’est ainsi
que je vis Satprem, le confident de la Mère, pour la première fois. Les gens devant moi continuaient à entrer.
Après un temps interminable, toujours attendant dans la queue, depuis la chambre, j’entendis une voix de
fillette qui disait : « Ce n’est pas fini, tout ce cinéma ? ». Cette voix était si remplie de tristesse que j’eus
envie de partir… Mais vite, je compris que ce reproche de la Mère ne m’était pas adressé. Donc peu après, à
mon tour, j’entrai et je vis la Mère assise sur son fauteuil.
En silence, elle posa sa main droite sur ma tête et me donna des pétales de rose en sachet. Après un petit
moment je repartis de la chambre, descendis les escaliers et me retrouvai dehors…
La deuxième fois, ce fut dans des conditions très spéciales. Cela se passait le 15 août 1972, le jour où
justement la Mère sortait sur son balcon pour observer la foule de ses disciples assemblés dans la rue, en
contrebas, ce qu’elle faisait quatre fois par ans depuis de nombreuses années ! Cette cérémonie se passait aux
environs de 17 heures. Dans la rue, sous le balcon de sa chambre, plusieurs milliers de personnes attendaient
de la voir. Cette sortie se nomme ici un ‘Darshan’. Cela ressemblait étrangement à la parution au balcon du
couple solaire dans la cité d’Akhétaton il y a plus de 3300 ans.
En ce qui me concerne, je ne me voyais pas prendre un bain de foule dans la rue… Aussi, le matin de
ce jour-là, férié en Inde, je pris le parti d’explorer les lieux afin de trouver un point de vue avantageux d’où
je pourrais voir la Mère en toute quiétude. Je découvris une maison ayant un toit terrassé dans l’angle opposé
du balcon de la chambre de la Mère, de l’autre côté de la rue. Je frappai à la porte d’entrée, une dame
m’ouvrit, je lui demandai gentiment si je pouvais venir le soir monter sur sa terrasse pour participer au
Darshan ; elle me le permit à la condition que je sois là à 16 heures. Cette dame, nommée Sujata, était la
compagne de Satprem. A l’heure dite, je me présentai, et, comme promis, je fus introduit dans l’escalier
accédant à la terrasse. Je me retrouvai là-haut avec trois autres personnes, outre Sujata : il y avait Satprem,
Roger Anger, alors Architecte en chef d’Auroville et une autre personne dont j’ai oublié la physionomie. En
ce jour béni du centenaire de Sri Aurobindo, non seulement je vis la Mère pour la deuxième et dernière fois,
mais je rencontrai Satprem, Sujata et Roger en même temps. C’est pour moi un souvenir inoubliable. Peu
après cela, je fus accepté par la Mère à Auroville. Plus tard, je reverrais Satprem plusieurs fois, à Pondichéry
et à Auroville. Une fois, ce sera même chez lui, à Nandanam, en dehors de Pondichéry, pour un tour de garde
afin de protéger les enregistrements de ses conversations avec la Mère, qui plus tard seront publiées en treize
volumes sous le nom de ‘l’Agenda de Mère’.
Une autre fois, cela sera lors de la sortie à Auroville des trois premiers livres sur l’expérience yogique de
la Mère. J’ai eu l’occasion de revoir Roger Anger une bonne centaine de fois, et j’ai eu l’honneur de
travailler à la construction de maisons dessinées par ses soins et sous sa direction à Auromodel avec mes
amis Cristo, Alain Antoine et Pierre. Dans les années quatre-vingt-dix, j’ai aussi travaillé dans son bureau
d’urbanisme qui se nommait alors ‘Aurofuture’.
En 1977, à cause d’un différend avec les prétendus administrateurs d’Auroville, Roger quitta son
poste et partit en France. En 1984, avec des amis communs, on organisa une rencontre au château des Papes
à Avignon, près de sa demeure en France. Dans le parc de ce château, lors d’une collation, j’entrepris de
convaincre Roger de revenir, parce que, selon moi et d’autres Auroviliens, Auroville partait à la dérive. Je lui
dis carrément qu’il ne pouvait pas abandonner la mission que la Mère lui avait confiée ; il apparaît que je sus
le convaincre, car quelques mois après, il revint pour reformer son équipe et reprendre sa fonction. Le 15
Octobre 1987, il fut réinstallé dans ses fonctions en tant qu’Architecte en chef par la communauté
d’Auroville. En 1998, il fut reconnu par le Gouvernement de l’Inde officiellement comme Architecte en chef
d’Auroville et nommé membre du Comité d’administration de la Fondation d’Auroville.
Mon cheminement durant les dernières 36 années n’a pu se faire que grâce à une éducation des valeurs
humaines et spirituelles qui me furent enseignées à l’âge où normalement les adolescents abandonnent le
chemin de la foi et de la découverte intérieure. Ces valeurs sont développées dans cet ouvrage et misent à la
portée du lecteur.
Depuis des siècles, l’enseignement que l’on dispense dans nos écoles n’étanche plus la soif de savoir
de la plupart des enfants. Il n’existe que peu de liens entre les faits relatés dans nos livres d’histoire
concernant un personnage particulier qui y a laissé sa marque et sa vie spirituelle, ses croyances, sa foi, ses
espoirs, ses visions en ce monde. Le système d’éducation de la plupart des pays à pour but de façonner les
Êtres Humains pour qu’ils deviennent des instruments utiles à la société de consommation. Ces systèmes ne
tiennent aucun compte de l’aspiration et des besoins réels de l’Être Humain. Quand on analyse la situation
actuelle, on conclut qu’il est impératif de créer un nouveau système d’éducation. Une nouvelle éducation,
c'est tout d’abord une nouvelle attitude envers l'enfant, une compréhension, un amour, et par dessus tout un
respect pour l'enfant.
La patience doit être la règle de tout enseignant quand il s'agit d'enfants, car ceux-ci possèdent en eux tout
ce qui est nécessaire pour une telle éducation, ils sont poussés en avant avec une énergie sans cesse
renouvelée. Nous sommes à une époque où le développement du soi devient une nécessité pour l'harmonie
du monde d'aujourd'hui. Dans son jeune âge, l'être psychique (l’âme) d'un enfant est proche de la surface de
son être physique, et, si un environnement adéquat est fourni, cela peut continuer pour de nombreuses
années, jusqu'à ce qu'il obtienne la capacité de se développer par lui-même pour protéger son être psychique
des agressions extérieures et, de ce fait, pouvoir continuer à agir sous la direction de celui-ci. C'est la
différence entre le passé et le futur de l'Humanité. Toute nouvelle éducation est normalement présentée pour
une certaine classe d'enfants qui est considérée comme une élite dans la société.
C'est précisément ce qu’il faut éviter, car les enfants indigents, abandonnés ont besoin d'une attention qui
ne peut être que supérieure à celle que l'on offre normalement aux enfants bien encadrés dans leur famille.
Les enfants négligés constituent la source principale de problèmes sociaux pour une nation, qu’elle soit en
voie de développement ou développée.
Le mental humain
« La vraie base de l'éducation est une étude du mental humain de l'enfant, de l'adolescent et de
l'adulte. Tout système d'éducation basé sur des théories de perfections académiques qui ignorent les
instruments d'étude aura plus de chances de gêner la croissance intellectuelle que de produire un mental
parfait et bien équipé…
Le premier principe d'un vrai enseignement est que rien ne peut s'enseigner. L'enseignant n'est pas
un instructeur ou un maître-d'oeuvre, il est un assistant et un guide….
Le second principe est que le mental doit être consulté sur sa propre croissance. L'idée de forger l'enfant
dans une forme désirée par les parents ou les enseignants est une superstition ignorante et barbare…
…Le but principal de l'éducation devrait être d'aider l'être psychique croissant à faire sortir de luimême ce qu'il a de meilleur et de le perfectionner pour une utilisation noble.
Le troisième principe d'éducation, est de travailler depuis le proche vers le loin, depuis ce qui est
vers ce qui sera… (A System of National Education, Sri Aurobindo, 1910.)
«L'instruction, l'exemple et l'influence sont les trois instruments de l'enseignement. Mais dans le
système actuellement en vogue, l'instruction joue un rôle beaucoup trop important, et souvent, quand nous
pensons à l'enseignement, nous voulons dire instruction. C'est cette identification illégitime qui est la cause
de beaucoup de confusions et de polémiques. Si nous examinons avec attention le problème, nous
découvrons que dans un système d'enseignement idéal, l'instruction doit jouer un rôle beaucoup moins
important que l'exemple et l'influence de l'enseignant. Il est vrai que dans le domaine du savoir où les
activités cognitives jouent un rôle dominant, l'instruction à travers les lectures et les discussions peuvent
avoir dans certaines circonstances, un rôle important, mais dans les domaines de la connaissance où les
activités efficaces et de volution jouent un grand rôle, l'instruction par des méthodes autres que la lecture et
la discussion doivent occuper la plus grande place. » (Inspiré du rapport sur l'entraînement des enseignants dans
le cadre d'une éducation orientée sur les valeurs humaines- Gouvernement de L’Inde)
« Jusqu'à nos jours, la tendance en éducation, a été que les enfants obtiennent leurs certificats le
plus tôt possible. On veut qu’ils trouvent leur place dans un petit coin de la société, même si pour cela ils
doivent marcher sur les pieds des autres, même si cela coûte, dans un monde de compétitions, on veut qu'ils
s'installent vite dans une place confortable. Il y a plusieurs raisons sociales à cela, mais la cause principale,
c'est que nous ne vivons pas nous-même pour un nouveau futur, nous voulons nous asseoir, graviter dans
une sorte de sommeil. » (Professeur Kireet Joshi)
Pour aller au-delà de la tendance mentionnée ci-dessus, nous appelons à un changement radical dans les
structures sociales, le but de l'éducation ne doit pas être d'obtenir les meilleurs diplômes ou certificats avec
les motivations de notre système social actuel, que notre civilisation adore encore mais dont elle souffre de
plus en plus.
Nous savons tous que dans la plupart des cas, ces motivations peuvent être définies par trois concepts,
qui sont en fait sous une seule couverture, et que pour des raisons pratiques, nous appellerons ‘pouvoirs’. Ces
trois motivations conduisent pour le moment, une grande majorité de l'humanité c’est : l'argent, le pouvoir et
le sexe. Ces trois attributs sont souvent entremêlés pour atteindre nos buts, et, la majorité d'entre nous
s’estimera satisfait si un seul d'entre eux se présente à nous. Donc, bien sûr, l'éducation est aussi gouvernée
par les mêmes principes à une plus ou moins grande intensité, et même quelquefois mélangée à un petit peu
d'idéal, comme pour un médecin, par exemple. L'idée principale étant exprimée, essayons de formuler une
alternative, elle est inclue dans le principe que nous appelons ‘vocation’. Par principe, la vocation ne peut
être que volontaire, pas imposée par les parents ou la société. Maintenant, supposons une forme de société
dans laquelle l'échelle des salaires est la même pour tout le monde ou encore mieux, une société qui a réussi
à éliminer les salaires : alors là, nous serions témoins d'un phénomène intéressant ; bien sûr au début cela
serait une belle anarchie, mais petit à petit, nous verrions que ceux qui choisissent de devenir docteurs ne le
feront qu'avec la motivation de l'Idéal de la profession de docteur et rien d'autre.
Ils aimeront sûrement mieux leur métier et par cela seront bien plus efficaces pour la santé du monde. Il
va de soi que les lignes citées ci-dessus impliquent un changement qui est pour le moment impossible, mais
nous entrevoyons la possibilité que cela devienne la réalité de tous les jours dans un avenir proche.
En fait, cela a déjà été fait, la civilisation égyptienne a durée près de trois mille ans sans aucun système
d’argent ou de salaire, donc c’est possible. De toute façon, cela appartient aux futures générations de vivre
cet idéal, mais c'est au présent de préparer l'idéal suprême d'une humanité plus vraie. Pour le moment nous
pouvons et devons offrir à nos enfants un nouveau système d'éducation en relation avec leurs besoins réels.
Nous parlerons de quelques-uns uns de ces enseignants et de leurs leçons dans cet ouvrage. « La vérité est
le fondement de la vraie spiritualité, le courage est son âme. Tasyai satyam ayatanam. » (Sri Aurobindo)
«… Les religions font partie de l’histoire de l’humanité et c’est à ce titre qu’elles seront étudiées à
Auroville ; non pas comme des croyances auxquelles on doit ou l’on ne doit pas adhérer, mais comme le
processus du développement de la conscience humaine qui doit mener l’homme vers sa réalisation
supérieure. » Satprem - Agenda de Mère – 2 mai 1970
Ce livre part à la recherche d'initiatives et d’actions de certains êtres qui, depuis des siècles, voire des
millénaires, se sont donné pour but de ramener l’humanité sur le droit chemin afin de l’aider à entrer en
contact plus profond avec la Réalité qui régente l’Univers. Et dans ce qui suit, nous allons commencer par
une franche remise en question de certaines prétendues vérités qu’on nous force á apprendre ; cela aidera les
esprits critiques à ouvrir leurs yeux pour voir.
Depuis que l’Homme commença à penser, ses premières questions furent : « Qui suis-je ? D’où je viens ?
Pourquoi je suis vivant ? Pourquoi mourir ? » En fait sa capacité de poser des questions a toujours été
supérieure à son aptitude à trouver les réponses ! C’est ce mouvement vers l’avant qui dirigea l’Homme
jusqu’à nos jours. En fait les réponses sont proches, à l’intérieur de nous, et le jour où nous aurons appris à
ne plus poser de questions, alors viendra l’Intuition pure de la Connaissance Totale. Dès le début, l’origine
de l’Homme provoqua ce que l’on nomme aujourd’hui la philosophie, alors que cela devrait faire partie de
l’histoire. Est-ce que l’Univers et l’Homme qui se pose ces questions sont le fruit du hasard ? Ou bien le
produit d’une volonté ? Nous allons tenter de répondre à ces questions fondamentales dans cet ouvrage.
Nous parlerons donc d’une partie de l’Histoire de l’humanité généralement passée sous silence. Le lecteur
trouvera ici des réponses qui ne sont pas conventionnelles du tout. Si vous avez envie de lire autre chose que
ce que l’on vous raconte dans les livres officiels d’histoire ou de géographie, alors ce livre est fait pour
vous… Ce livre ne suit pas le parcours habituel des sentiers battus, il est écrit par un rêveur qui ose, qui
cherche des preuves. C’est aussi un cheminement pour montrer que l’Homme est sur la terre pour autre
chose que de vivre la vie ordinaire.
Ce livre est dédié à Satprem, un grand aventurier sur les Sentiers Solaires.
INTRODUCTION : Sur Les Sentiers Solaires
«A quoi sert cette érudition qui ne conduit pas aux pieds bénis de la Conscience Pure ? »
Tiruvaluvar - Kural – Livre 1 - 2
Depuis le début de cet âge, depuis que l’Homo Sapiens s’est manifesté, il y a quelques millions
d’années, – dès que la Conscience s’est incarnée dans un corps physique – sa principale préoccupation, en
dehors de la survie, fut de chercher à trouver son chemin pour rejoindre sa Source, de tenter de rétablir le
contact perdu lors de sa descente dans la matière.
Aux débuts, et durant des millénaires, cette recherche se faisait sous l’égide du soleil, symbole de la
Lumière et de l’Esprit, source de vie dans l’Univers. C’est pour cela que toutes les philosophies, toutes les
croyances et la spiritualité étaient toujours solaires. Mais, au fur et à mesure que le temps passait, de
nouvelles formes de croyances plus ou moins occultes et des religions virent le jour et gagnèrent du terrain,
et la majorité d’entres elles étaient lunaires. Ce qui fait que l’humanité perdit son unité et son chemin dans
une grande confusion, ce qui engendra des conflits entre les partisans de ces différentes manières
d’interpréter et de communiquer avec la Source. Dans ces conflits, souvent sanglants, des peuplades entières
perdirent la vie. La dernière grande catastrophe due à ce genre de conflits fut la disparition de l’Atlantide.
Afin d’aider l’humanité ou les peuples en détresse, des âmes, plus évoluées que d’autres, choisirent
de revenir sur terre pour guider ceux qui pouvaient ou voulaient retrouver le droit chemin. Elles se
réincarnaient à plusieurs reprises au cours des époques et enseignaient la vraie spiritualité. Mais, souvent ces
êtres se trouvaient confrontés à un refus total, voire violent, de la part des forces négatives de ce monde ou
de ceux qui simplement repoussaient le changement. Ce qui fait que beaucoup de ces êtres qui apportaient la
Lumière finirent souvent par être persécutés, voire assassinés. Dans un monde d’obscurité et
d’incompréhension, la haine et la destruction sont souvent la seule ressource de ceux qui rejettent la
Lumière.
Quoique incompris, certains de ces êtres de Lumière laissèrent leurs empreintes indélébiles dans
l’histoire de l’humanité, ce qui permit à d’autres de reprendre le flambeau et de continuer l’œuvre inachevée.
La marche vers la Lumière est le but primordial de la Conscience incarnée, c’est cette progression sur les
Sentiers Solaires qui aidera l’humanité à franchir la prochaine étape de son évolution, qui l’aidera à passer le
cap entre l’homo-sapiens et l’Homo-Spiritus.
Ce livre est un modeste moyen pour aider le lecteur à ouvrir les portes qui enferment son esprit dans les
chambres froides d'un mental limité par une éducation désuète ; pour l’aider à briser la paroi du bocal qui
nous retient dans une prison plus ou moins dorée et casser les chaînes qui nous entravent et nous empêchent
de percevoir de grandes vérités cachées. L’Être Humain, dans son cheminement depuis sa création, est passé
par bien des péripéties, ce qui fait que souvent, à cause de traumatismes qu’il a subis, il oublie et ne
comprend pas toujours pourquoi il souffre. Afin de vraiment comprendre le présent, il est impératif d’avoir
un aperçu de ce qui précède l’histoire de l’homme, car un peuple sans mémoire est un peuple sans futur.
« Dans la nature, il y a une évolution ascendante qui part du minéral vers le végétal, du végétal vers
l'animal, de l'animal vers l'humain. Parce que l'homme est, pour le moment, le dernier échelon au sommet de
l'évolution ascendante, il se considère comme le stade final de cette évolution, et il croit que rien, sur la
Terre, ne peut lui être supérieur ; en cela il se trompe. Dans sa nature physique, il est encore complètement
un animal, un animal pensant et parlant, mais quand même un animal dans ses habitudes matérielles et ses
instincts.
Il n'y a aucun doute que la nature ne peut pas se satisfaire de ce résultat imparfait. Elle travaille pour
l'apparition d'un être qui sera à l'homme ce que l'homme est à l'animal, un être qui restera un homme dans
sa forme extérieure, mais dont la conscience s'élèvera très loin au-dessus du mental. » (La Mère)
L’enfantement de la Conscience dans la Matière semble être une douleur sans fin. Mais comme Sri
Aurobindo l’a dit, le but de l’évolution, c’est l’incarnation et la manifestation consciente et définitive du
Divin dans la matière. Le jour où il sera intégralement manifesté dans la matière, la dualité — ou le
mensonge comme on voudra bien l’appeler – disparaîtra et l’Être Humain pourra vivre dans l’harmonie qui
lui est destinée. En attendant, il semble n’être qu’un instrument douloureux de ce cheminement dont
l’accomplissement annonce de merveilleuses conquêtes intérieures qui seront révélées quand le moment sera
venu. En d’autres temps, la recherche spirituelle était, du moins dans certaines civilisations, plus intense et
plus répandue qu’à notre époque ou plutôt, qu’elle ne l’a été dans le monde en général durant les derniers
siècles. Car maintenant la courbe d’éveil spirituel semble, par un nouveau tournant, partant de ce qui a été
accompli, se projeter vers un futur plus encourageant. Il faut dire que depuis toujours, même au temps des
Veda ou en Égypte, l’accomplissement spirituel ou la connaissance occulte étaient le fait de quelques
privilégiés, d’âmes choisies. Mais aujourd’hui, grâce à une éducation mise à la portée d’un nombre de plus
en plus grand, à la vulgarisation des recherches et à la publication en masse de livres, cette connaissance est
maintenant offerte à tous ceux qui veulent bien faire l’effort de s’informer et de comprendre. C’est cette
distribution de l’information qui permet déjà de changer le cours de l’histoire et de faciliter le travail de cette
nouvelle conscience. Le fait que nous soyons plus de six milliards d’Êtres Humains sur terre en ce moment,
n’est-il pas en lui-même significatif de grands évènements à venir ?
«Infinis, nous sommes affranchis de la mort, car la vie devient un jeu de notre existence immortelle.
Nous sommes affranchis de la faiblesse, car nous sommes la mer tout entière jouissant des myriades de
chocs de ses vagues. Nous sommes affranchis du chagrin de la douleur, car nous apprenons à harmoniser
notre être avec tout ce qui le touche et à trouver en toute chose l’action et la réaction de la joie de
l’existence. Nous sommes affranchis des limitations, car le corps devient un jouet de l’esprit infini et
apprend à obéir à la volonté de l’âme immortelle. Nous sommes affranchis de la fièvre du mental nerveux et
du cœur, et cependant nous ne sommes pas contraints à l’immobilité. » «L’évolution n’est pas terminée ; la
raison n’est pas le dernier mot de la Nature, ni l’animal raisonnant sa forme suprême. Tel l’homme a
émergé de l’animal, tel le surhomme émerge de l’homme. » (Pensées et Aphorismes - Sri Aurobindo)
« Il y a des éons que les Êtres Humains sont sous l’emprise de la douleur, depuis qu’ils chutèrent de
l’état de grâce et pénétrèrent dans le domaine du temps et du mental et perdirent la conscience d’Être. A
partir de ce moment là, ils commencèrent à se percevoir comme des fragments dénués de sens dans un
univers étranger, sans lien entre eux ou avec la Source. » (Eckhart Tolle - The Power of Now – traduit par
l’auteur.)
Depuis que l’Homo sapiens est sur Terre, la Conscience s’est manifestée dans un corps physique en
même temps que le mental, ce qui fait que la mémoire acquise et sa transmission de génération en génération
sont les éléments essentiels qui le différencient de l’animal. Néanmoins l’Histoire de l’humanité nous est
souvent relatée d’une manière qui ne tient pas compte de la vie réellement vécue des individus qui ont laissé
leurs empreintes dans l’Histoire.
Ce livre vous offre un périple à travers le temps et tente de nous éclairer sur des sujets qui nous
concernent tous. Cet ouvrage vous offre aussi un regard sur un héritage antédiluvien, sur l’histoire de
l’Égypte, la trame de cet ouvrage évolue autour d’un des personnages les plus fascinants de ce pays :
Akhenaton. Il fournit aussi des informations peu connues du public sur la provenance du peuple d’Israël ainsi
que sur une partie de l’histoire de l’Inde, pays où l’auteur vit depuis plus de 35 ans. Le lecteur découvrira
dans cet ouvrage une nouvelle façon de percevoir et d'expliquer certains évènements, des personnages
historiques méconnus et une exploration des reliquats de civilisations disparues qui ont influencé l’humanité
et la civilisation actuelle. C’est surtout une autre manière de voir comment certains êtres nés sur cette planète
ont changé le cours de l’histoire. Cet ouvrage est étayé par une série d’enquêtes épaulées de preuves
approfondies. Il s’adresse à ceux qui ne sont pas satisfaits des réponses cryptiques qu’on leur enseigne sur
ces sujets captivants.
Le lecteur découvrira aussi à travers ces pages une matière qui est proscrite de l’enseignement : la
spiritualité. Il y est démontré que l’homme malgré les apparences n’est pas qu’un animal supérieur, mais un
être spirituel en devenir, en quête d’un futur glorieux ; l’homme de demain sera spirituel. Mais avant
d’explorer le futur de l’homme, il est bon de revoir son passé afin d’en assimiler les erreurs pour ne pas les
répéter. En histoire, tout comme en archéologie, quand une théorie ne peu pas expliquer une évidence de
façon satisfaisante, ce qu'il faut rejeter ce n'est pas l'évidence, mais la théorie.
La plupart des historiens ne soupçonnent pas que l’homme sur la Terre a un passé lointain et que
beaucoup de vérités soient occultées ou oubliées. Pour remédier à cette situation, il faut désapprendre toute la
trame de soi-disant connaissances que l’on nous rabâche comme des vérités absolues à longueur de journée
dans nos écoles dès l'enfance.
Quand on met de coté les objections trop intéressées de certains ‘spécialistes’ de l'histoire et que l'on
consulte d'autres ouvrages ou que l’on choisit d'autres moyens pour se renseigner, on découvre très vite qu'il
est urgent de revoir notre façon d'enseigner l'Histoire de l'Homme à nos enfants.
Nos ancêtres n'étaient pas des singes, ceux-ci sont seulement des cousins lointains qui suivirent une autre
route de l’évolution ; Darwin est mort en emportant dans sa tombe sa théorie cousue de fil blanc dans un dixneuvième siècle décadent.
Nos lointains ancêtres n’étaient pas Gaulois ni Romains ni Germaniques, ils étaient un mélange de tout
cela et ceux de bien d’autres encore ; mais nos origines remontent bien au-delà de ces limitations tribales.
L'un des postulats classiques du concept d'évolution préhistorique veut qu'un type d'homme (ou d’animal) en
suive un autre sur l'échelle de l’évolution, les êtres les mieux adaptés et les plus avancés remplaçant dans la
marche ascendante les plus primitifs. Bien que le Cro-Magnon plus évolué ait remplacé l'homme de
Neandertal différent et incompatible, il est néanmoins envisageable qu'au cours de la longue histoire de la
Terre, ces deux types, et d'autres aussi, aient vraisemblablement coexisté. Situation que nous retrouvons de
nos jours dans une population mondiale qui englobe des savants atomistes, des yogis et les Aborigènes
australiens. Il apparaît maintenant probable que l’Homo sapiens soit apparu sur cette terre il y a bien plus de
deux millions d’années même si on ne retrouve pas encore son squelette.
Au début du vingtième siècle, M. Aimé Rutot, conservateur du Muséum royal d’histoire naturelle à
Bruxelles, fit des fouilles et découvrit dans les sablières de Boncelles, dans les Ardennes belges, des preuves
de l’existence humaine dans une tranche préhistorique s’étalant entre 25 et 38 millions d’années : « Le
rapport complet de Rutot sur les silex de Boncelles fut publié dans le bulletin de la Société belge de géologie,
de paléontologie et d’hydrologie. Rutot y précisait aussi que des outils de pierre comme ceux de Boncelles
avaient été découverts dans des formations Oligocènes… » (L’Histoire Secrète de l’espèce humaine – p. 106.) Il
concluait : « Nous nous trouvons confrontés à un grave problème : l’existence dès l’Oligocène d’êtres assez
intelligents pour façonner et utiliser divers types d’outils bien définis », écrivit-il. De nos jours, l’éventualité
d’une présence humaine – ou même protohumaine – dès l’Oligocène n’effleure pas un instant l’esprit des
scientifiques. Nous pensons qu’il y a deux raisons à cela : la méconnaissance de témoignages comme celui
de Rutot et une foi aveugle dans les théories actuelles sur les origines et l’ancienneté de l’espèce humaine. »
(L’Histoire Secrète de l’espèce humaine – p. 108).
M. Luca Cavalli-Sforza est un généticien qui semble convaincu qu`en Afrique, parmi les Sand Bushmen,
se trouvait Adam, l'ancêtre mâle de tous les Êtres Humains et ce vénérable Adam aurait vécu, il y a
seulement soixante mille ans. Pour prouver cette théorie, une équipe du National Geographic a suivi des
traces génétiques qu'auraient laissé ces Sand Bushmen. Quand ils ont quitté leur savane d'Afrique centrale
pour remonter vers le Moyen-Orient, cette horde de chasseurs aurait essaimé sur son passage, par-ci par-là,
quelques membres, hommes et femmes bien sûr. Ces derniers se seraient multipliés pour former différents
peuples sur sa route ; ensuite la tribu aurait, toujours selon cette hypothèse, continué à remonter vers l'Asie
Centrale, aux environs du Kazakhstan, et là, elle aurait séjourné quelque temps ; elle se serait divisée en deux
groupes distincts, dont un se dirigea vers l'Europe pour l'atteindre dix mille ans plus tard et s'installer dans
des grottes. L'autre groupe serait parti laborieusement à travers les tempêtes de neige, vers la Russie
Orientale, la Mongolie et le nord de la Chine pour finir par passer sur la glace pour atteindre les Amériques.
Toujours en ayant laissé, à droite et à gauche, des rejetons de sa tribu qui formeront les peuples
asiatiques... Le tout se serait passé au plus fort de la dernière glaciation, pauvres Africains quasiment nus.
Le voyage organisé par National Geographic est truffé de vérifications de chromosomes ‘Y’ de
l'ADN, exécutées grâce à une grande quantité de prises de sang et vérifiées en laboratoire. Mais voilà, qui
veut trop prouver ne prouve rien ! L'équipe du journal télévisé suit ces traces et tente de démontrer que tous
les Hommes d'aujourd'hui sont des descendants laissés en route par la ‘tribu d'Adam’, ces petits se seraient
multipliés, comme il est de coutume pour des hommes bien faits. Ils auraient évolués chacun de leur côté,
pour devenir un Chinois, un homme blanc ou un Indien. On peut se demander pourquoi les Aborigènes sont
restés ce qu'ils étaient, il y a quarante mille ans, eux ?
Ce monsieur a enfin résolu un grand mystère, nous sommes bien tous frères et il y a moins de 2000
générations que nous sommes séparés du reste de la tribu, donc tous des arrière-petits-fils de Sand Bushmen
partis un beau jour sur le sable brûlant d'Afrique en quête d’aventures...
Il n'y a que les Aborigènes d’Asie qui semblent cadrer avec cette théorie, en passant par l'Inde ou par un
continent proche qui n’existe plus. Si, effectivement une telle tribu a quitté l'Afrique, celle-ci a dû rencontrer
d’autres tribus sur sa route, car les pays du monde n’étaient pas vierges de présence humaine avant le
passage de ces Sand Bushmen ; si cela avait été le cas, il n'y aurait sur terre qu'un peuple de Bushmen
éparpillé avec quelques petites variations. Mais il y avait aussi d'autres espèces d'humains sur terre, et
certaines ont disparu depuis. Soyons sérieux, les grottes de Lascaux n'ont pas été peintes par des Sand
Bushmen il y a 35,000 ans. Selon cette thèse, les Sand Bushmen n`auraient eu que quelques dizaines de
milliers d'années pour se transformer en hommes blancs d'aujourd'hui, en Japonais, en Lapons et en une
ribambelle d'autres variétés d'Êtres Humains qui peuplent la terre de nos jours. Il est plus probable que des
petites tribus en vadrouille se soient mélangées aux différentes peuplades d'humains éparpillées sur les
continents, ce faisant, laissant un marqueur génétique sur le chromosome Y de l'ADN de certains hommes…
L'homme a toujours aimé voyager, surtout au temps où il n'y avait pas de frontière ni de passeport ; il
aimait, et il aime toujours envahir les territoires de ses voisins, et il aime aussi prendre femme chez les
autres. Mais un Gaulois qui s'est marié en Judée il y a deux mille ans a fait des petits Juifs, pas des petits
Gaulois ; et un Chinois d'il y a deux mille ans est comme un Chinois d'aujourd'hui, avec ses traits génétiques
caractéristiques qui le distinguent d'un Sand Bushmen, d'un Norvégien ou d'un Auvergnat, et cela depuis
bien plus longtemps que cette épopée nous le fait croire. Ce qui est singulier, c’est que l’Afrique, l’Australie,
l’Inde, la Nouvelle Zélande, Madagascar et quelques autres îles de la région formaient, il y a environs 80
millions d’années, un seul territoire nommé Gondwana ; et comme par hasard, c’est sur toutes ces terres que
l’on trouve, encore aujourd’hui, la race noire, et cela depuis la plus haute antiquité. Est-ce que ces terres ne
se sont éloignées les unes des autres que depuis quelques dizaines de milliers d’années ou bien est-ce que
l’Homme serait bien plus ancien que l’on veut bien l’admettre ? L’Homme a un passé qui remonte bien au
delà de notre petite histoire, il vient de bien plus loin que des grottes de Lascaux ou des huttes de quelques
forêts tropicales et il est bien plus ancien que quelques tribus de néandertaliens disparues ou de Cro-Magnon
évolués. L’âge des mystères plonge ses racines dans le terreau des plus anciennes cultures du monde. Que ce
soit en Inde ou en Chaldée, en Égypte ou en Grèce ou encore dans la civilisation de l’Atlantide ou de la
Lémurie disparues, il apparaît que des peuplades, ayant eu la connaissance de vérités fondamentales, se sont
épanouies dans un passé où sont enfouies bien des richesses qui désormais appartiennent à la mémoire de
l’Humanité.
Des expériences remarquables, des recherches conduisant à des découvertes importantes pour le bien de
l’Homme ont bien été faites en ces temps que certains qualifient de ’préhistoriques’ et de ’barbares’.
Néanmoins l’aboutissement de ces recherches s’avère perdu en grande partie dans les limbes du passé.
Certaines de ces recherches ont été détruites volontairement, d’autres ont été assimilées, voire diluées quant à
leurs contenus et leurs buts, dans des traditions philosophiques et religieuses ou dans les contes
mythologiques qui nous sont parvenus.
Il est donc très difficile de déterminer quelles connaissances exactes les anciens possédaient et quelle a
été la véritable ampleur de leur contribution au progrès de l’humanité…
Prenons pour exemple les Veda, tradition orale rapportée pendant des milliers d’années en Inde et qui
auraient pris naissance vers le septième millénaire avant notre ère, par la suite transcrite sur des feuilles de
palmier, avant de se retrouver inscrite sur du papier. Décrire la manière dont ces textes ont été transmis de
génération en génération à travers les âges n’est pas notre propos, mais la méthode est toujours employée de
nos jours, même si on a des livres imprimés. Aujourd’hui, un nombre très important de personnes, à travers
l’Inde, perpétue cette tradition orale. L’ensemble des versets ainsi conservés est prodigieux. (Voir note No
1). Trop souvent, les traducteurs d’origine européenne ont traité ces écrits sacrés comme de banals poèmes
créés par des tribus qualifiées par ces mêmes érudits de ‘barbares’ dont le mode de vie était agraire, des
paysans en somme. Ils n’ont pas compris le sens réel des mots, — il est vrai que ces textes sont les
métaphores d’un langage secret que seuls quelques initiés peuvent comprendre, — il ne leur serait pas venu à
l’idée que ces poèmes de ‘paysans’ puissent révéler un message d’une très grande profondeur dont le but
était d’éveiller les consciences aux plus hautes sphères spirituelles que l’Humanité puisse atteindre. Le RigVeda se compose de dix livres, contenant mille dix-sept hymnes, dix mille cinq cent quatre-vingts versets,
cent cinquante-trois mille huit cent vingt-six mots formés de très exactement de quatre cent trente-deux mille
lettres ; l’ensemble de cette littérature sacrée de l’Inde remonte à des âges soi-disant barbares, mais ne vous y
trompez pas, il s’agit là d’un des savoirs les plus sacrés qui soit écrit dans les Veda. (The Veda and Indian
Culture - Voir bibliographie).
Voici ce que pensait un lord Anglais en s’adressant au parlement de son pays, en parlant de l’Inde : «J’ai
voyagé à travers l’Inde, dans toute sa longueur et dans toute sa largeur, et n’ai vu aucun mendiant, aucun
voleur. J’ai constaté une telle richesse dans ce pays, de telles valeurs morales élevées, un peuple d’un tel
calibre, que je pense que nous ne conquerrons jamais ce pays, à moins que nous ne cassions l'épine dorsale
même de cette nation, qui est son héritage spirituel et culturel. En conséquence, je propose que nous
remplacions son système d'éducation, vieux et antique, sa culture, car si les Indiens pensent que tout ce qui
est étranger et anglais est meilleur et plus grand, alors ils perdront leur amour-propre, leur culture
originaire, et deviendront tels que nous les voulons, une nation incontestablement dominée. Une seule
étagère d'une bibliothèque européenne vaut autant que toute la littérature native de l'Inde et de l'Arabie. Ce
n'est pas une exagération de dire, je crois, que toutes les informations récoltées à travers toutes les écritures
de ces pays sont équivalentes à un bouquin abrégé d'une école préparatoire d’Angleterre. » Discours de Lord
Macaulay au Parlement britannique, 2 février 1835
Dans son œuvre magistrale, Sri Aurobindo nous explique qu’il y a un grand secret dissimulé dans les
Veda. Il travailla des années à le re-découvrir. Pour lui, tout au fond de l’inconscience la plus profonde, de la
matière la plus dure, au cœur de l’atome, il y a un astre lumineux, une source de conscience suprême qui
attend d’être éveillée afin d’illuminer la matière, de la transformer pour la diviniser. L’embrasement de ce
soleil ne pourra se faire qu’à l’aide de la descente de la Conscience Suprême dans ce niveau de la matière ;
cette œuvre ne peut être que collective car elle nécessite un changement de conscience suffisamment massif
pour agir. C’est là le grand secret découvert par quelques Rishis il y a des milliers d’années, mais l’Humanité
n’était pas prête à ce labeur collectif, ils dissimulèrent ce trésor dans leurs écrits afin de le transmettre aux
générations futures qui, lorsqu’elles atteindront la maturité adéquate, pourront le déchiffrer et entreprendre
cette recherche capitale qui provoquera l’illumination de ce Soleil et la divinisation de la matière ; c’est là la
raison d’être de l’Homme, son Destin…
La connaissance a presque toujours gêné les classes dirigeantes, qu’elles soient politiques ou religieuses
sans distinction de frontières. Voici quelques exemples démontrant comment elles ont tenté d'exterminer le
‘Serpent’ ou le ‘dragon’ : le serpent est toujours associé à la connaissance dans presque toutes les
civilisations ; les chrétiens le désignent comme l’emblème du mal. Le dragon a un destin analogue. Il est à
noter que jusqu’à ce jour, aucun document écrit de la civilisation celte n’a survécu, certains érudits disent
que les Druides n’avaient pas de documents écrits. Quoiqu’il en soit, les chrétiens, et les autres, depuis les
époques les plus reculées, ont veillé à ce que rien ne nous parvienne.
C’est en 330 av. J.-C. qu’un incendie ravagea la Bibliothèque de Persépolis lors de l’invasion
d’Alexandre le Grand. En 240 av. J.-C., l’empereur chinois Tsin Che Hoang fait détruire tous les livres de
science et d’histoire qu’il trouve. Puis en 132 av. J.-C., un autre incendie ravage la grande bibliothèque de
Carthage (plus de cinq cent mille volumes détruits.) En 75 av. J.-C., les livres Sibyllins des prêtres d’Apollon
brûlent dans l’incendie du Capitole. C’est en 48 av. J.-C., que l’on enregistre un incendie à la Bibliothèque
d’Alexandrie provoqué par les troupes de Jules César. Voilà pour ce qui est des destructions de la
connaissance avant notre ère. C’est toujours par le feu. On commence la nouvelle ère par la destruction de
deux mille volumes d’Oracles sous les ordres d’Auguste en l’an 1. Puis en 54, Paul fait un autodafé de tous
les livres qui traitent de ‘choses curieuses’ à Éphèse. En 58, les romains organisent le massacre des Druides à
Mona, en pays de Galles. En 296, Dioclétien fait brûler les bibliothèques chrétiennes avec leurs documents
égyptiens et grecs. Au IIIe siècle, les empereurs chrétiens d’Occident font de gigantesques autodafés, brûlent
et détruisent les merveilles du monde antique, dont le temple de Diane à Éphèse, et les archives qualifiées de
’païennes’ par les autorités de l’époque ; une grande partie de l’histoire connue du monde sombre dans cette
entreprise criminelle. En 389, Théodose brûle les livres de la Sibylle.
En 405, Stilicon détruit les copies des livres Sibyllins. En 410, Alaric pille les bibliothèques de Rome. En
490, c’est le deuxième incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, cette fois là c’est par les chrétiens. Au
VIIe siècle, des moines irlandais ignorants font brûler plus de dix mille manuscrits runiques sur écorce de
bouleau, contenant les traditions et les annales de la civilisation celtique.
En 641, voilà le troisième incendie de la bibliothèque d’Alexandrie sur les ordres du Calife Omar. En
728, Léon l’Isaurien brûle trois cent mille manuscrits à Byzance, lors de la guerre des Images. En 789,
Charlemagne reprenant les décrets des conciles d’Arles, de Tours, de Nantes et de Tolède, interdit le culte
des arbres, des pierres, des fontaines, et prescrit la destruction de tout objet ou document se rapportant aux
rites païens.
En 1221, Gengis Khan brûle les livres de l’antique Djouldjoul. Au XIIIe siècle, les catholiques détruisent
les livres des cathares. Aux XIVe et XVe siècles, l’Inquisition brûle les manuscrits ‘hérétiques.’ De 1307 à
1314 : Philippe le Bel s’approprie les biens des Templiers que ceux-ci avaient gagnés au prix du sang versé.
Ils sauvent leur trésor in extremis : des documents sacrés recueillis en Israël lors des croisades, et les rendent
inaccessibles au commun des mortels.
Au XVIe siècle, les conquistadors et l’évêque Diego de Landa détruisent la quasi-totalité des livres sacrés
Mexicains ; les livres de Garcilaso de La Véga sont brûlés par l’Inquisition.
En 1566, le Vice-roi du Pérou, Francisco Toledo détruit un stock immense d’étoffes incas et de tablettes
peintes où figurait l’histoire ancienne de l’Amérique. Au XVIIIe siècle, le Père Sicard, dans le petit port
d’Ouardan, en Égypte, fait brûler un colombier rempli de papyrus recouverts de caractères ‘magiques’.
En 1709, c’est encore l’Inquisition qui brûle les documents scientifiques de Gustamâo à Lisbonne. Au
XXe siècle : les Tables astronomiques brahmaniques dites de Tiruvalour sont séquestrées à Paris.
Peut-être ont-elles été détruites. En 1926, ‘on’ ruine frauduleusement le crédit du plus riche gisement
archéologique du globe à Glozel (Voir note No 2.) En 1937, la bibliothèque préhistorique de Lussac-lesChâteaux est fermée. (Réf : Le livre des Maîtres du Monde – p. 112,113 - Robert Charroux – 1969)
Et pour finir, au début du vingtième siècle, le Smithsonian Institute cache, supprime, voire détruit, la plupart
des documents, artéfacts et autres découvertes prouvant que l’Amérique a bien été le siège d’une haute
civilisation dans le passé.
Ne parlons pas trop de l’inquisition, cette institution démoniaque est de loin la plus monstrueuse création
de l’Église. A cause d’elle, des centaines de milliers d’innocents furent torturés et massacrés sans pitié, qu’ils
soient hommes, femmes ou enfants ; spécialement créée pour se débarrasser des gens qui ne sont pas
‘catholiques’ selon l’Église, par exemple les Cathares et les Templiers. En règle générale, tous ceux qui
n’étaient pas en concordance avec sa manière de voir étaient condamnés à mort par cette ‘glorieuse’
institution sous les ordres d’un ‘très saint’ pape. L’Europe ne fut pas la seule contrée à en souffrir, n’oublions
pas, dans cette chasse aux sorcières, tous les Cortés et autres conquistadors de toutes espèces qui
massacrèrent, sans peur et sans reproches, des millions d’Aztèques, de Mayas et autres tribus d’Amérindiens
plus ou moins répertoriées, et qui détruisirent ensuite une quantité prodigieuse de documents, dont certains
étaient en or massif. Tout cela par avidité, sous le prétexte d’œuvrer pour la grande gloire de leur mère
l’Église très catholique. Finissons le tableau par le massacre en masse des habitants autochtones de
l’Amérique du Nord. Que de morts et de destructions au nom de leur dieu, un dieu à qui ils ont tous offert
des montagnes de cadavres humains qui dominaient une mer de sang. Quelle différence y a-t-il entre ces
Amérindiens qui, nous dit-on, sacrifiaient des Êtres Humains et ces chrétiens qui exterminèrent hommes,
femmes et enfants sans distinction depuis les croisades jusqu’au début du vingtième siècle au nom de leur
dieu ? Que de souffrances pour les dizaines de millions d’innocents massacrés au cours des âges au nom
d’un dieu ou d’un autre, d’une croyance ou d’une autre, et d’une politique ou d’une autre. Le siècle dernier
bat tous les records de boucheries, plus de cent cinquante millions de morts en moins de cent ans. Quel lourd
bilan ! Seule la manifestation du Divin sur Terre pourra effacer ce karma de mort et de haine collective. On
se demande qui est barbare, est-ce le peuple de l’Inde qui produisit voici plus de huit mille ans, l’un des plus
grands chefs-d’œuvre spirituels ou bien les Caucasiens qui collectionnent les génocides ?
Heureusement, tous les documents du passé, soit sur papyrus soit sur d’autres supports, n’ont pas tous été
détruits dans les incendies successifs et autres monstruosités qui ravagèrent la bibliothèque d’Alexandrie et
d’autres lieux de la connaissance, sinon il y aurait vraiment de quoi se lamenter.
Certains de ces documents ont refait surface depuis. Par exemple, les cartes géographiques qui ont servi
d’étalon à celles de Piri Reis en 1513, d’Oronce Fine, de Mercator et de Buache entre autres. Ces cartes, que
l’on connaît depuis le XVIe siècle, nous montrent des contours que l’on ne découvrit qu’au milieu du
vingtième siècle. Et pour cause, beaucoup d’entre eux sont depuis plus de huit mille ans sous des centaines,
voire des milliers de mètres de glace (Voir note No 3.) Il y a aussi d’autres documents dans les mains de
certaines sociétés plus ou moins secrètes. Et puis, depuis Napoléon, qui ne rêve de visiter les caves du
Vatican ? Il y a fort à parier qu’elles regorgent de documents que l’on croyait perdus depuis longtemps. Que
nous réserve le dédale de salles taillées dans la roche sous le Sphinx et sous les pyramides du plateau de
Gizeh ? Les dernières découvertes font état d’un gigantesque ensemble de plusieurs étages de salles et de
couloirs sous le Sphinx et sous le plateau de Gizeh jusqu'à Sakara, ainsi que de déconcertantes trouvailles qui
défient les lois connues de physiques et d’acoustiques.
Pour conclure, il existe d’autres sources d’information que les musées ou les bibliothèques publiques ou
privées, c’est la mémoire collective que tout être humain porte en lui, plus ou moins consciemment. Voici un
exemple possible d’emmagasinage d’information dans le passé : la découverte extraordinaire d'Anna Le
Guillon d’un crâne de cristal dans les ruines d'un temple Maya au début du siècle dernier, révolutionne les
notions que l'on avait de ce peuple. Est-ce une création des Mayas ou bien un héritage d’un passé lointain ?
Ce crâne de cristal pèse environ cinq kilos, la mâchoire inférieure étant amovible. Il est de bonnes
proportions et semble être modelé sur celui d’une femme. Le plus extraordinaire, c'est qu'il est taillé à partir
d’un seul morceau, il est parfait et c'est bien du quartz naturel qui, une fois illuminé par en dessous laisse
jaillir la lumière par les orbites. Des tests scientifiques ont été faits en laboratoires et les conclusions sont
étonnantes, c'est bien un quartz naturel ‘piézo-électrique’, dont les deux morceaux sont d’une seule
provenance ; le plus incroyable c'est que l'on n’est pas arrivé à trouver une seule trace d'usinage et il n'est pas
possible de le dater. D'autres crânes de cristal ont fait surface depuis, et presque tous semblent se rattacher à
une ancienne légende amérindienne. Des experts voudraient discréditer ces merveilles et les faire passer pour
des faux. Si ce sont des faux, où ont-ils été fabriqués ? Plusieurs musées en possèdent un exemplaire qui
semble effectivement fait à la main. Depuis, ces institutions refusent non seulement de révéler quoique ce
soit sur le fameux crâne cité plus haut, mais en outre ne veulent pas justifier leur silence. Nous avons là un
nouvel exemple de l’occultation des scientifiques devant un objet ‘impossible.’ Nul ne sait vraiment à quoi
ces crânes de cristal peuvent bien servir. Tout ce que l’on sait, c’est ce que la légende Maya nous en dit :
« Lorsque les treize crânes seront réunis, ils révéleront le secret de la vie. » Une tradition des Mayas nous
rapporte que « ces crânes leur ont été transmis par les Atlantes qui les tenaient d'Initiateurs venus d'un autre
monde. » (Cf. Chris Morton et Ceri Louise Thomas : ‘Le Mystère des Crânes de Cristal’ - Éd. Du Rocher).
Voila pour un des mystères inexpliqués de ruines et reliquats de civilisations qui n’ont pas réussi à
survivre, malgré un héritage important.
Voyons de notre côté de l’Atlantique: il y a plus de dix mille ans, la mer Méditerranée était coupée en
deux grands bassins par un isthme qui réunissait la Tunisie et l'Italie en passant par l'île de Malte.
D'immenses forêts l'entouraient de tous côtés, les célèbres cèdres du Liban sont ce qu’il en reste ; à la place
du Nil il y avait une série de vastes étangs et de forêts jusqu'à la mer. Entre dix mille et cinq mille ans av. J.C., un cataclysme provoque d'énormes bouleversements, la terre entre la Tunisie et l'Italie s'affaisse, ne
laissant que les îles maltaises. Ce cataclysme n'est peut-être pas sans rapport avec celui qui a causé la
disparition de l’Atlantide - les dates concordent avec celles avancées par Platon. En Afrique du Nord, les
immenses forêts disparaissent rapidement ; les lagunes font place à des déserts. Le Nil prend son cours à la
place actuelle, probablement formé par la violentes décharges d’une mer ou d’un lac intérieur (découverte
d’un lac fossilisé au Darfour il y a quelques années).
Le Nil descend du cœur de l'Afrique sur des milliers de kilomètres jusqu'à ce qu'il se divise finalement
dans le delta pour se jeter dans la Méditerranée.
La rive droite du Nil, le désert et l’Arabie, le pays de Canaan au nord, toute cette région deviendra le
théâtre de manifestations de la spiritualité hermétique, de religions monothéistes, du fondement de la
mystique Christique, de l’Islam, du gnosticisme et des premiers ascètes et monastères qui rouvrirent les
portes à de grandes recherches spirituelles en Europe car il n’y a pas qu’en Inde où la spiritualité est un mode
de vie.
Dans son dictionnaire ‘Les archives de l'insolite’, Jean-Louis Bernard, un érudit français, donne la
définition suivante pour l'article ‘Apocalypse de l'an –10000 ‘ : « Série de catastrophes qui se produisirent
vers l'an 9 ou 10000 avant notre ère, en touchant l'ensemble de la planète, et à propos desquelles il y a
accord entre la Tradition et la science moderne. Énumérons ces cataclysmes : en Europe, fin de la dernière
période glaciaire, peut-être à la suite d'une montée du pôle vers le nord actuel, par compensation, le
dessèchement du Sahara préluda ou s'accéléra ; fin probable de l'archipel d'Atlantide ; en Afrique orientale,
exhaussement brutal des monts, avec disparition d'une mer intérieure (aux sources du Nil) et d'un archipel
(Punt), vers l'océan Indien ; exhaussement possible des Andes, avec disparition d'archipels en océan
Pacifique (et isolement de la fameuse île de Pâques)... » (Les archives de l'insolite, p. 31)
A la suite de ces événements, la vallée du Nil va servir de décor à l’épanouissement de la plus belle
civilisation connue. Entre dix mille et cinq mille ans av. J.-C., des populations entières de réfugiés
s'établirent le long du Nil en Haute et Basse Égypte : ce sont des réfugies venus des régions du nord du
Causasse, de l'Afrique du nord, de la péninsule arabique, de l'Atlantide et de la Lémurie ; tous ces groupes
étaient rescapés de catastrophes qui s’abattirent sur leurs zones d'origines. Ils se mélangèrent à la population
locale composée principalement de nomades et de Nubiens. C'est au cours du quatrième millénaire que ce
peuple singulier devint capable d'irriguer, d’organiser les travaux agricoles, de bâtir des bourgades et des
villes, de former la première grande société organisée connue. On ne retrouve ailleurs que peu d'expériences
analogues sauf en Inde et en Mésopotamie. Cette nouvelle aurore, — dans laquelle histoires et légendes se
confondent avec les images de l'Atlantide ou de l'Égypte, — se trouve attestée par ce monument hors du
temps qu'est le Grand Sphinx.
En Égypte, l'architecture des villes, comme celles des nécropoles, n'est encore qu'en brique crue, mais
depuis la plus haute antiquité, les édifices consacrés aux divinités ou au sacré sont en pierres.
L'art se développe et amorce l’éclatante évolution qu'on lui connaît à partir de l'ancien empire, cet art tourne
principalement autour de la religion tout comme dans l’Inde du nord.
Les Égyptiens avaient développé l’art de la peinture et de la gravure murale à un degré jamais égalé, ils
avaient aussi une technique de plâtrage et de crépissage des murs d’une très haute qualité ; l’état actuel des
tombes et les temples, malgré les ravages subis depuis plus de trois mille ans, sont là pour prouver cette
affirmation.
L'écriture était pratiquement fixée dans ses formes définitives, en même temps apparaissent le calendrier,
la datation, les chiffres et le début de l'arithmétique, de l'observation astronomique, de la médecine, de la
chirurgie, etc. Le tout est lié à une administration naissante, mais déjà forte et centralisée, répondant ainsi
aux impératifs du pays. A sa tête, le Roi Dieu règne, coiffé du ‘pschent’, c'est-à-dire de la double couronne :
la couronne blanche de la Haute Égypte et la couronne rouge de la Basse Égypte.
Le quatrième millénaire avant notre ère est terminé, c'est le début de la première dynastie et, avec elle
commence l'Histoire officielle de l'Égypte des rois-dieux (Voir Note No 4). Les savants sont loin d'être
d'accord sur le début de l'histoire égyptienne. Les uns font commencer la 1e dynastie vers 3200 av. J.-C. et
d'autres, aux environs de 2850 av. J.-C. D’autres affirment que c’est bien au delà de 5000 av. J.-C. On a
retrouvé des fragments de chroniques anciennes, gravées sur des morceaux de diorite créés durant la Ve
dynastie, révélant qu’à Memphis on conservait des documents datant de la préhistoire, puisqu’on y déchiffre
le nom d’une quantité de rois de la Basse Égypte, — alors autonome, — qui étaient des précurseurs de
Ménès.
Des documents citent des Grands Ancêtres, des êtres divins appelés Nétérous qui dirigent le pays pendant
de nombreux siècles, voire plusieurs millénaires, c’était bien avant les Rois Dieux. Cette première époque
culmina avec le règne d’Horus, le fils d’Isis et d’Osiris.
Elle fut suivie par une longue période pendant laquelle régnèrent les ‘Shemsou Hor’, c’est-à-dire les
disciples d’Horus, jusqu’à la venue du légendaire Ménès (plus probablement Narmer), successeur du Roi
Scorpion. La période qui précéda les dynasties connues pourrait en fait s’étendre depuis la fin de l’Atlantide
jusqu'à la première dynastie connue, c’est-à-dire sur une période de près de six mille ans. (Voir note No 4)
Un des plus grands défis de la compréhension de la scène humaine est l'acquisition d'informations
vraisemblables qui puissent donner de notre histoire une image convaincante. Grâce à l'étude et à la
recherche dans les domaines de la mythologie, de l'histoire, de la littérature, de l'archéologie, de la théologie
et de la psychologie etc., un nouveau savoir est à notre portée, permettant une mise à jour majeure de notre
héritage. Il est clair que, dès 1300 av. J.-C., l'histoire d'Akhenaton fut délibérément éliminée des archives
d’Égypte. Mais, au début du dix-neuvième siècle, la Révolution française fut le berceau d'une science
nouvelle : l’égyptologie. Depuis lors elle a rendu compte d'une série de découvertes qui éclairent un ancien et
profond mystère. A partir de 1900, les égyptologues redécouvrent un Pharaon nommé Akhenaton. Dans les
années 1920, Carter, un archéologue intègre, malgré les critiques, découvrit Toutankhaton, le plus ignoré des
Pharaons.
A notre époque, l’énigme d’Akhenaton semble être scientifiquement résolue quoique l’on ne comprenne
pas encore l’homme. L’impact de ces découvertes aura d’énormes conséquences dans le monde, il est temps
de lever le voile qui cache l’homme. La mystique égyptienne serait, selon certains, une composition
complexe, le fruit d’une civilisation sacrificielle, certes élaborée, mais relativement antique, possédant un
système de rites et de cérémonies propitiatoires adressés à des dieux plus ou moins animistes, personnifiés
principalement à travers des symboles seulement compréhensibles par une élite très restreinte et représentée
par une statuaire très variée et hermétique. Le tout était couronné d’une divinisation certaine de l’homme au
sommet de l’échelle politico-religieuse du pays double. D’un côté, un culte de la personnalité dans toute sa
splendeur, et de l’autre, une théocratie singulière qui dura plusieurs milliers d’années ; mais ces verdicts sont
portés par des Êtres Humains qui ne jugent la civilisation égyptienne qu’à travers le mental des hommes
d’aujourd’hui avec, bien sûr, une bonne dose de clichés politiques, religieux et moraux qui conditionnent ces
hommes. Par exemple, avec notre expérience politique moderne, certains ‘spécialistes’ sont tout à fait
convaincus que le peuple se révolta contre la réforme d’Akhenaton. C’est là une méprise fondamentale. En
réalité, seuls quelques prêtres investis du culte d’Amon firent kabbale, probablement avec le support tacite
d’Horemheb, un militaire de carrière en quête de prouesses et avide de pouvoir. Privés d’une partie de leurs
revenus, ces quelques prêtres n’hésitèrent pas à faire sédition en coulisse. C’est ce qui, selon toute
vraisemblance, irrita Akhenaton dans la deuxième partie de son règne et l’incita à diminuer leurs pouvoirs.
Le culte d’Amon était un culte lunaire, alors que celui d’Aton était Solaire. La masse populaire, en revanche,
avait bien des raisons d’être satisfaite d’un tel changement qui lui était bénéfique à plus d’un niveau: le
peuple était reconnu pour la première fois comme habitant à part entière de la ville sainte ; la population
pouvait voir son roi dieu presque tous les jours. De surcroît, la domination de la prêtrise en partie corrompue
sur le peuple avait disparu. Le peuple pouvait enfin entendre parler de spiritualité par son roi dieu de sa
propre bouche. Voilà qui était complètement nouveau. Les changements apportés par Akhenaton eurent une
énorme portée sur plusieurs plans. Le premier, bien sûr, fut religieux : un bouleversement unique diront
certains, une hérésie diront la plupart des autres ; là encore, il faut conseiller la prudence avant de porter de
tels jugements.
Sans être un grand spécialiste en égyptologie, je reconnais volontiers l’érudition et surtout les découvertes
archéologiques de beaucoup de ces spécialistes, mais je m’oppose vivement à toutes sentences hâtives en ce
qui concerne la Conscience qui animait les personnages engagés dans les événements mentionnés dans ces
lignes. Cela ne fait qu’un peu plus de vingt-huit ans que j’étudie l’histoire d’Akhenaton, son œuvre et sa
période, et je commence à voir clair dans la masse d’informations qui nous est parvenue. Les antagonistes
d’Akhenaton ont tellement voulu détruire son œuvre et effacer son passage que c’est grâce à cette rage que
beaucoup de détails ont survécu.
Pharaon avait le privilège suprême et incontesté de choisir, à son intronisation, la religion ou plutôt, le
culte du ou des dieux d’État parmi le panthéon des divinités Égyptiennes.
Akhenaton n’a fait qu’appliquer un droit pharaonique ancestral. De plus, il fut guidé en cela, dès sa prime
enfance, par son père Amenhotep III, par son précepteur spirituel Amenhotep (fils de Hapou) et par sa mère,
l’illustre Souveraine Tiyi. Ensuite, il fut admirablement secondé par son épouse, l’incomparable Néfertiti. Il
est indéniable qu’Akhenaton ne s’est pas laissé séduire par la pompe des cérémonies religieuses de la prêtrise
d’Amon, il fut porté par ses propres convictions. Il est aussi évident qu’il est devenu pharaon, et que cette
consécration était la condition sine qua non qui l’a mené aux initiations secrètes de la mystique égyptienne,
initiations à ne pas confondre avec religion. Cette mystique n’est pas en contradiction avec la nouvelle foi
apportée par Akhenaton, bien au contraire, ce dernier la révèlera au grand jour. Aton fait partie intégrale de
cette science spirituelle profonde depuis les débuts de la civilisation égyptienne, remontant bien plus loin
dans le temps qu’on ne l’admet en général. Le symbolisme représenté par Aton fait partie du patrimoine
spirituel de l’humanité; c’est l’Oeil solaire qui engendre la lumière et la vie.
En Inde, alors que Shiva était en méditation profonde, les yeux toujours ouverts, Parvati, son épouse, vint
par derrière et par jeu lui cacha les yeux avec ses mains, immédiatement, l’univers fut plongé dans les
ténèbres. Shiva se créa un troisième œil au milieu du front pour que la lumière soit à nouveau. On retrouve
une grande similitude dans la sagesse égyptienne : «L’œil est un point central de la symbolique égyptienne. Il
préside à la formation du macrocosme et du microcosme, étant à la fois l’œil universel qui crée à chaque
instant la totalité des lois du cosmos et celui qui voit la parcelle vivante la plus infime. Comme il ressort des
textes, cet Œil sacré se trouve au centre de la vie et de la lumière. » (La sagesse égyptienne)
Les premières dynasties reconnues remonteraient approximativement à quatre mille ans av. J.-C., mais il
semblerait que c’est bien avant cette époque que la sagesse égyptienne planait sur la région, en fait dès le
néolithique, il y a maintenant plus de douze mille ans. Selon toute vraisemblance les trois pyramides de
Guizèh trônaient déjà sur le bord du Nil alors qu’au Nord, en Europe, sur les traces des glaciers en
retraite, l’homme blanc venait juste de sortir de ses grottes où il s’était réfugié pour se protéger des grands
froids. Et il est maintenant incontestable que le Sphinx — énigme légendaire s’il en est — était déjà très
vieux lors des premiers balbutiements de la civilisation chaldéenne, il fut un des témoins ancestraux et
silencieux de la renaissance de civilisations dévastées. Ceci pourrait sembler être pure spéculation, mais les
dernières découvertes pluridisciplinaires viennent à l’appui de cette hypothèse sérieuse, et de vrais travaux de
recherches cohérentes ont été entrepris. Jusqu’à nos jours, nous n’avions qu’un survol panoramique qui
produit de belles photos mais celles-ci cachent des réalités secrètes que l’on commence à peine à découvrir.
L’explication la plus habituelle est que ces constructions servaient à la mémoire des morts, c’est une
interprétation qui n’est pas acceptable. En effet, la majesté et la technique de construction des pyramides de
Gizeh permettent d’affirmer sans aucun doute, que celles-ci n’ont jamais été construites pour servir de tombe
à aucun roi ou pharaon d’Égypte ni d’ailleurs, nous allons voir pourquoi. Jamais aucun écrit n’a été trouvé ni
sur papyrus, ni sur la pierre, pour soutenir la thèse que plusieurs rois de la quatrième dynastie étaient atteints
de folie des grandeurs ou qu’ils ordonnèrent eux-mêmes de construire les monuments titanesques de Gizeh
pour leur propre gloire mortelle !!! Alors pourquoi ces monuments demanderez-vous ? Eh bien, pour
comprendre, il faut pénétrer une partie du mystère ésotérique Égyptien qui pourrait se résumer en un mot : la
Mort.
Le ‘Livre des Morts’ ou plutôt le ‘Livre du Voyage de l’Âme’, laisse entrevoir le pourquoi de ces
pyramides. Une initiation symbolique à la mort… Car le grand secret de la pyramide c’est la préservation. Le
corps vivant de l’initié était mis en état cataleptique dans le sarcophage, il était conservé intacte dans ce lieu
alors que l’esprit de l’initié partait dans d’autres mondes ; à son retour, quelquefois plusieurs jours après, il
réintégrait son corps en parfait état. Apprendre à mourir pour maîtriser la mort afin de vivre éternellement.
C’est là que les grands initiés apprenaient à dominer leur vie en apprenant à mourir ‘symboliquement’ tout
en ayant la faculté de quitter son corps à volonté pour entrer en contact direct avec les énergies spirituelles et
occultes de l’univers et pour régénérer leur énergie intérieure, et pour se libérer de l’ego.
La vie entière d’un Pharaon était normalement dédiée à la spiritualité — le culte n’étant que l'aspect
extérieur — il était le prêtre suprême de son peuple, l’incarnation et la manifestation de son Dieu.
Sa première initiation commençait très tôt dans l’enfance, généralement avant la puberté, souvent dès
l’âge de sept à neuf ans, suivie d’autres initiations, dont celle qui lui permettait de renouveler son énergie
spirituelle, appelée Sed ; il y avait aussi d’autres sortes d’initiations. Voilà pourquoi il y a plusieurs chambres
dans la Grande Pyramide, dont une petite en bas que seul un enfant peut utiliser confortablement… Il se peut
aussi que la Pyramide servît à régénérer le corps physique des initiés. Bien des études plus ou moins valables
ont été faites pour essayer de trouver l’âge des pyramides, ainsi d’ailleurs que d’autres édifices antiques en
pierre, en Égypte ou ailleurs. Il n’existe à ce jour aucune technique crédible et valable pour dater la pierre,
qu’elle soit taillée ou non. La pierre étant par définition un minéral, la seule chose que l’on puisse faire c’est
trouver la date où la pierre est devenue solide, et encore. Pour dater une pyramide, la seule preuve que l’on
pourrait avoir ce serait de faire l’expertise des déchets organiques qui furent laissés lors de sa construction,
s’il y en a ; des restes que l’on pourrait trouver en démolissant une pyramide, des morceaux de bois, des
restes de nourriture ou d’offrandes ou même d’animaux, mais comme les joints des pierres sont parfaits…
Jusqu’à maintenant, les essais ne sont pas concluants ni recevables ; en effet aucune pyramide n’a été
démantelée pour trouver de tels débris. Et le seul morceau de bois de cèdre découvert dans un conduit d’air
de la chambre dite de la reine a disparu de la circulation il y a plus de cent cinquante ans.
Le Moyen Age en Europe a failli voir resurgir la science des constructeurs sacrés. Les Templiers
trouvèrent-ils des secrets en fouillant sous les ruines du Temple de Salomon, dans le dédale de souterrains ?
Il semble ne pas y avoir de doute quand on voit les cathédrales ou abbayes qui furent construites après le
retour des premiers croisés, comme l’Abbaye de Saint Denis ou la cathédrale de Chartre. Sous la crypte de
cette cathédrale il y a un cours d’eau souterrain comme sous la plupart des cathédrales de France et de
Navarre. La connaissance ancienne des énergies telluriques de la Terre Mère est consignée dans l’édifice.
L’apport des constructeurs de Chartres, indépendamment du côté artistique et architectural admirable, se
situe dans une optique d'élévation mystique reliant la crypte à la flèche tendue vers le ciel, appelé le ‘puits
Celtique’, appelé aussi ‘puits des Saints Forts’ dont la dimension en profondeur à partir du sol de la
cathédrale est semblable à celle de la voûte ; autrement dit la voûte a été calculée pour s'élever dans les airs
aussi haut que le puits s'enfonce dans le sol. Or ce puits est de loin antérieur à la cathédrale, puisqu'il existait
du temps des Gaulois et peut-être même avant. La Cathédrale de Chartres est érigée sur un tertre dont
l'histoire demeure mystérieuse. Les pèlerins de l'ère chrétienne allaient en pèlerinage à ‘Notre-Dame-deDessous-Terre’, qui est la Vierge Noire. C’était une très vieille statue, taillée dans un tronc de poirier évidé et
qui représentait, assise et tenant sur ses genoux l'Enfant Dieu, la Vierge Sainte. L'âge l'avait noircie, car elle
était très vieille ; si vieille qu'elle avait été sculptée, non par des chrétiens, mais avant que fût né Jésus, par
les Druides qui servaient de prêtres aux Gaulois, et auxquels un ange prophétique avait annoncé que d'une
Vierge naîtrait un Dieu ; et ainsi l'avaient-ils représentée avec une grande dévotion et les premiers chrétiens
écrivirent sur le socle, en belles lettres latines, les mots: ‘Virgini pariturae’ ; ce qui voulait dire: La Vierge
qui doit enfanter... Ce que les pèlerins ne savaient peut-être pas, c'est qu’eux-mêmes, ne faisaient que
reprendre le chemin que des générations et des générations ont parcouru avant eux ; le pèlerinage de Chartres
était bien antérieur aux chrétiens, probablement même bien antérieur aux Celtes. Avant eux, ils étaient venus
se recueillir dans la grotte où était présente une Vierge Mère qui avait peut-être eu comme nom Isis ou
Déméter ou Bélisama.
Au XIIe siècle, la création de l'Ordre des Templiers aurait eu pour but de retrouver la science occulte des
Vrais Bâtisseurs dans les souterrains sous le Temple de Jérusalem et de la rapporter en Occident. Ces
cathédrales, celle de Chartres en particulier, seraient une des preuves de la réussite de cette entreprise. Mais
peut-être cherchaient-ils autre chose, comme de cacher un secret dans la pierre ? A Chartres même, deux
inscriptions en témoigneraient, au portail nord-ouest, dit ‘des Initiés’ : ‘arca hic amititur’ : l'Arche
(d'Alliance) fut amenée ici ; ‘arca cederis’ : par l'Arche, tu oeuvreras. Il est curieux de voir que, sur ce même
portique, d’un côté on trouve une représentation Melchisédech et de l’autre celle de la Reine de Sebha, et
entre les deux, comme allant vers la Reine, un chariot portant l’Arche d’Alliance. Et la reine de Sheba est
représentée avec un esclave noir à ses pieds, ce qui indique son origine d’Afrique.
C’est comme si les bâtisseurs de la cathédrale avaient voulu faire savoir à qui pourrait le comprendre que
l’Arche d’Alliance avait quitté Israël pour se retrouver en Éthiopie. Nous verrons plus loin que ce message
s’avère véridique, nous verrons aussi ce qu’est devenue L’Arche. Nous ne savons pas qui a bâtit cet édifice ;
l’anonymat des bâtisseurs de cathédrales, leur nom ne figure pas sur les pierres de base, comme pour les
pyramides, ce sont des constructions anonymes. Il est fort probable que la Connaissance remonte aux
origines de l'Humanité. L'Égypte qui nous en a transmis une partie n’en était d'ailleurs probablement que
dépositaire.
Légendes, écrits sacrés, pierres taillées et édifices ont une base commune qui se retrouve de monument
initiatique en monument initiatique, qu'il s'agisse de certains dolmens, de certaines pyramides, de certains
temples ou de certaines cathédrales. Il n'est pas non plus étonnant que ces monuments soient situés en des
lieux où les courants telluriques peuvent aider les hommes à parvenir à l'intelligence, à ‘l'intus legere’, à la
lecture par l’intérieur de la Grande Nature, symbole visible de la Grande Loi.
Cette tentative du Moyen-Âge fut un phénomène trop éphémère pour prendre les proportions des
réalisations d’Égypte. Il semble donc que malgré le fait que les Croisés allèrent en Égypte et en Israël, cela
n’eut qu’une portée limitée sur les développements de l’architecture en Europe.
Les pyramides d’Amérique furent construites pour que l’homme puisse monter jusqu’au sommet, tandis
que celles d’Égypte en revanche, furent faites dans un tout autre but, en tout cas sûrement pas pour grimper
dessus. Ne pas se fier pas aux apparences, les pyramides sont aujourd’hui accessibles à de bons grimpeurs,
mais dans un temps pas si lointain, elles étaient lisses parce que recouvertes de parements de pierres bien
ajustées et arasées. Ces parements de pierres de Tura presque blanches ont servi en grande partie à construire
bien des bâtiments du Caire depuis quelques siècles. Il paraît qu’ils étaient couverts d’écritures, ce qui n’est
pas prouvé.
D’où vient Aton ?
Le père d’Akhenaton, tout comme certains des Pharaons de la dix-huitième dynastie, essaya, à sa manière
de se libérer de l’emprise des prêtres d’Amon sur son gouvernement. Amenhotep III et Tiyi avaient une fille
qu’ils baptisèrent Bheket-Aton. Il est bien possible que ce soit les parents qui donnèrent le nom d’Akhenaton
à leur fils. Amenhotep III fit preuve de sagacité en choisissant Tiyi comme épouse, elle fut une femme
intelligente et douée de capacités politiques exceptionnelles, elle joua un rôle actif aux côtés de son illustre
époux. Elle devint vite une force avec laquelle il fallait compter. Elle fut le soutien de sa famille contre
l’emprise de la prêtrise. Nous savons maintenant que le culte d’Aton existait bien avant Akhenaton. Une
chapelle solaire dédiée à Aton se trouve dans le temple d’Hatshepsout ; par ailleurs le grand-père
d’Akhenaton, Thoutmosis IV avait fait faire d’énormes scarabées dédiés à Aton… Une autre femme allait
jouer un rôle éminent dans cette épopée sur les Sentiers Solaires, c’est la belle Néfertiti. Certaines femmes
eurent des responsabilités semblables tout au long de l’histoire égyptienne, comme Ankhensen, compagne de
Pépi I, mère de Pépi II, sous la sixième dynastie ; elle eut un rôle très important si l’on en croit la découverte
d’un linteau de son temple funéraire à Saqqarah. Il y eut aussi la souveraine Ahmès Néfertari, compagne
d’Ahmès. Il devait en être de même pour Néfertari, la compagne de Râ-Moses II (Le vrai nom de Ramsès II),
et, bien sûr, Hatshepsout ; il semblerait qu’il y eut au moins cinq femmes Pharaon en Égypte.
Il ne fait aucun doute que la femme occupait une place importante dans l’ancienne Égypte. Akhenaton a
été initié tout comme son père, il a bénéficié en outre d’une aide exceptionnelle : celle de sa mère, qui n’était
pas une de ces souveraines effacées comme beaucoup de femmes de pharaons.
Et à l’instar de la plus grande souveraine de ces temps, celle qui fut couronnée Pharaon, Hatshepsout, Tiyi
possédait un charisme et une aura spirituelle qui ont traversé les millénaires, elle a su inspirer et guider la
cour de son royal époux vers cette réforme qui sera tentée par Akhenaton. Déjà, alors que l’enfant était
encore en bas âge, nous les voyons voguer dans un bateau royal dédié à Aton. Ce bateau naviguait sur le très
beau lac artificiel de soixante-quinze hectares, creusé à Karnak sur les ordres de la grande Tiyi, lac qui était
aussi dédié à la gloire d’Aton. Dès son enfance d’Akhenaton fut un enfant animé d’un élan mystique
suffisamment profond pour durer au-delà de sa mort.
Il n’était d’ailleurs pas le seul à être porté par cette ardeur : il y avait un autre, lui aussi élevé à la cour ;
était-ce un enfant naturel de la cour ? Plus vraisemblablement le frère aîné d’Akhenaton ! Selon l’histoire, il
portait le nom de Touthmôsis ; mais on le connaît aussi sous le nom de Moïse.
Au cours des âges, de nombreux êtres se sont souvent réincarnés pour guider l’Humanité sur les Sentiers
qui mènent vers la Lumière Dorée. Tel est le cas d’Imhotep, d’Hatshepsout, de Tiyi, d’Akhenaton,
d’Amenhotep (fils de Hapou), de Toutankhaton, de Jésus, de Sri Aurobindo, de la Mère et de bien d’autres
encore, qui n’entrent pas dans le sujet de ce livre. La Cour d’Amenhotep III a réuni un nombre exceptionnel
de ces âmes. Le temps était venu pour que la vraie Lumière tente de pénétrer la conscience humaine de ses
rayons et d’y laisser son empreinte. L’expérience d’Akhenaton, tout comme celle de Jésus, avait pour but de
remettre l’humanité sur le vrai chemin pour la faire aller à la rencontre ultime de Dieu : l’unité de Dieu avec
Sa manifestation. Telle est la grande vérité derrière cet avènement, malgré l’échec, car les Êtres Humains
n’étaient pas prêts ; les œuvres de ces âmes ont laissé une empreinte indélébile dans la conscience collective
à défaut d’une réalisation plus absolue.
Prenons l’exemple d’Imhotep : d'où venait cet homme de génie exceptionnel dont le nom signifie ‘Celui
qui vient en paix’ ? (Il vécut sous Djoser, 3e dynastie, Pharaon de 2628 à 2609 av. J.-C.) Rares sont les
témoignages ou ses textes qui ont survécu aux destructions de la grande bibliothèque d'Alexandrie... On ne
peut guère comparer Imhotep aux autres hommes. Il maîtrisait les mathématiques, l'astrologie, l’astronomie,
la médecine, la momification des morts, l'architecture, la géométrie, l'art de tailler et déplacer les grosses
pierres, il connaissait le moyen de fermer les galeries par le sable. Il enseigna aussi aux Égyptiens l'écriture
sacrée que Champollion allait commencer à déchiffrer quatre mille cinq cents ans plus tard. Déjà, il parlait
d'un DIEU de Vérité… Il rencontra le roi Djoser dans sa ville et ce fut le début d’une alliance, — comme on
en voit trop peu à travers l'histoire, — de deux grandes âmes de ce monde, l’une révélant l’autre. Il devint le
premier personnage du royaume après le roi, à la tête des prêtres et des médecins. Aujourd'hui, beaucoup
d'archéologues célèbrent son travail d'architecte et le grand maître des médecins qu'il fut, mais en réalité, sa
plus grande oeuvre fut spirituelle et sa réforme religieuse allait porter ses fruits après plusieurs millénaires...
A l'instar d’Abraham, il supprima les sacrifices humains, et c’est depuis Héliopolis (ancienne ville temple
dédiée au soleil) qu’il lança sa réforme. Comme sous le règne d’Akhenaton, elle se fit sans violence car il
était maître de son domaine et le roi soutint sa réforme. Il prôna qu'il y a ‘un dieu qui est au-dessus’ des
autres dieux. Cette nouveauté avait pour but de pourvoir l'Homme d’une conscience libre de tout intercesseur
entre lui et son créateur. Les Égyptiens, tout comme d’autres peuples de la terre, aimaient voir devant eux
l'image de la divinité qu'ils priaient. Ce nouveau concept d'un Dieu universel caché, invisible et sans visage,
ne devait pénétrer les mœurs que mille cinq cents ans plus tard.
Akhenaton, sous le patronage de son précepteur Amenhotep (fils de Hapou) et de Tiyi, tenta de reprendre
la réforme d'Imhotep ; il échoua, peut-être à cause des prêtres, qui affirmaient que le Dieu Unique d'Imhotep
était Amon, le maître de tous les dieux de l'ancienne Égypte. Mais Dieu reste l'Éternel, l'Attentif,
l'Imperceptible, le Mystérieux, l'Infiniment Grand et l'Infiniment Petit capable de sonder les cœurs de tous
ses enfants qui souhaitent retourner auprès de Lui. C'est également ce que déclare cet extrait des contes de
Sinouhé écrit il y a quatre mille ans : « J'ai été enlevé au ciel et uni au disque solaire. Mon corps est
retourné à celui qui l'avait engendré, j'étais hier, je suis aujourd'hui et je connais demain, Je suis Rê et Rê
est en moi, l’Être est en moi et le non Être est en moi. Je suis maître de l'âme de Dieu qui m'enferme dans
son sein. »
Cela rappelle les paroles du Christ telles que Jean les décrit dans le chapitre XIV (23) : « Si
quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre
demeure chez lui. »
Plutôt que d’interdire les vieilles croyances, Imhotep tout comme Akhenaton, les intégra aux siennes pour
mieux faire comprendre au peuple : «Le voyage vers l'autre rive à l'Ouest du Nil sous l’œil de Rê. » L’œil
frontal de Rê (ou troisième œil de Shiva) symbolisait pour les Égyptiens la puissance universelle du dieu
caché. Comme Rê, ce grand Dieu invisible repoussait les ténèbres, recréait la vie à chaque aube. Imhotep est
souvent comparé à Thot, maître de la sagesse ; des textes Égyptiens font mention d'anciens recueils de
sagesse, conseils et maximes, (comparables au livre des Proverbes de la Bible) qui sont attribués à Imhotep.
En lisant les paroles du prêtre de Saïs qui affirmait à Solon (vers 600 av. J.-C.) qu'il « descendait
directement de son ancêtre Imhotep », donc malgré plus de deux mille ans, il existait toujours une trace de la
famille d’Imhotep, et sa vision d’un Dieu universel, invisible et omniprésent continua de se développer. Tout
comme le peuple hébreu qui sous la férule de Moїse, reprit à son compte le flambeau de la foi, pour le
transmettre plus tard aux chrétiens et aux musulmans, dont le Coran redonne en substance le message de la
Bible tel qu'on l'enseignait à l'époque du prophète.
N'oublions pas qu'Akhenaton a visité ces prêtres de Saïs et reçu d’eux cet enseignement ; Solon fut aussi
celui qui transmit la connaissance de l’Atlantide aux Grecs...
Pour bien comprendre l'histoire de la sagesse universelle, relisons quelques extraits d'un papyrus reçu au
British Museum en 1888 sous le N°1074, écrit par Aménénope vers 1360 av. J.-C. Ce texte est l’œuvre d'un
Surintendant des céréales qui a écrit ses maximes de Sagesse au temps de la réforme d’Akhenaton : « Que
ton intelligence comprenne mes paroles et que ton cœur les mette en pratique, car celui qui les néglige ne
connaît plus la paix intérieure. » « Ne permets point que le pauvre et le vieillard soient rudoyés par le geste
et la parole. Ne souhaite jamais être en la compagnie d'un homme pervers. Sache qu'un homme de bien est
toujours affectionné de Dieu quand il réfléchit avant de s'exprimer. » « Le mauvais foule aux pieds le bon
droit et par ses mauvaises actions tente d'effacer le temps ! Que ceux qui désirent être propriétaires ne se
rendent pas prospères en creusant des sillons dans les terres d'autrui ! Meilleure est la pauvreté dans la
main de Dieu et meilleur est le pain quand le cœur est heureux, car chaque homme a son heure fixée par le
destin. »
« Tu dois t'efforcer d'être sincère avec ton prochain même si cela doit lui causer du chagrin. Ne convoite pas
les biens d'autrui et n'affame pas ton voisin car il est choquant de prendre à la gorge celui qui pratique le
bien… » (ALFRED Cyril - Akhenaton roi d'Égypte)
On voit bien dans ces textes que la sagesse est universelle et que l'Homme Sage garde un esprit ouvert et
étudie ce qui le rapproche du Divin au lieu de s’occuper de ce qui sépare.
Ce chemin, c'est la recherche de tous les points communs entre les diverses croyances qui enseignent que
le règne de Dieu sera une vérité concrète et vivante.
La marche sur ce chemin nous emmène parfois à la rencontre d’êtres exceptionnels. C'est le cas pour la
présence aux côtés d'Amenhotep III d'un personnage hors du commun ‘Amenhotep, fils de Hapou’ que l'on
peut comparer au grand Imhotep. Tous deux furent représentés dans l'attitude du scribe assis avec un rouleau
de papyrus sur les genoux et tous deux furent déifiés, honorés et reconnus pour leurs écrits de sagesse et
leurs surprenantes réussites dans l'art de guérir. Comme Imhotep, ce sage fut élevé au rang de haut
fonctionnaire et même de Grand Vizir.
Il naquit à Athribis dans le delta du Nil, à l’endroit même où Amenhotep III a fait construire un temple au
dieu Kemour. Athribis était, avec Memphis, un centre de formation de hauts fonctionnaires et princes
royaux.
Bien des mystères entourent la vie de ce personnage éminent en médecine, en théologie égyptienne, ainsi
qu'en architecture puisqu'il construisit le palais royal de Malgatta où naquit Akhenaton, le temple funéraire
d'Amenhotep III aux deux colosses, le célèbre grand temple de Louxor et bien d'autres encore ; il fut aussi
l'architecte d'Akhétaton. Amenhotep fils de Hapou, portait un nom de la classe des dirigeants, il faisait peutêtre partie d'une famille royale, à moins qu'il n’ait reçu ce nom de son roi ; on ajoute à son nom celui de
Hapou, déjà porté par son père et ses lointains ancêtres.
Ce rôle d'Imhotep dans l'élévation des âmes, Amenhotep allait le jouer auprès d’Akhenaton ; il ne serait
donc pas étonnant qu'Amenhotep (fils de Hapou) fût le guide, sinon l’inspirateur, de la réforme instaurée par
Akhenaton. Car Amenhotep (fils de Hapou) servit le père d’Akhenaton et passa ensuite au service de ce
dernier lors de la co-régence, pour rester avec lui jusqu'à sa mort à un âge très avancé, avant de voir
s’accomplir les effets de la réforme d’Akhenaton
Comme il était ‘l'ami intime, l'éminence grise et le Conseiller d'Amenhotep III’, il n'aura eu aucune
difficulté pour approcher le jeune prince. Imhotep et Amenhotep (fils de Hapou) semblent bien être une seule
et même âme.
Contrairement au style classique de son père, Akhenaton fit surgir de terre Akhétaton, la ville nouvelle
aux lignes sans démesure, ressemblant plutôt au style de la cinquième dynastie et aux temples d'Héliopolis,
l'ancienne capitale solaire.
A Akhétaton, il n'y a plus de colonnades gigantesques ni de statues immenses du roi et de sa famille qui
provoquent les dieux et défient le ciel... Pharaon vit désormais dans une simplicité nue, naturelle, entouré
d'hommes à l'esprit nouveau. Déjà au temps du père, Amenhotep (fils de Hapou) baptisera la nouvelle
nécropole qu'il a construite pour la mort de son roi : « les Châteaux de Millions d'années. » Tout un
programme spirituel ! Amenhotep s'est longuement penché sur les écrits de l'Ancien Empire afin de remonter
aux sources mêmes de la religion telle que l'avaient enseignée Imhotep et ses successeurs. C'est à croire qu'il
fut sa réincarnation. Comme lui, il deviendra un architecte de génie, ce qui lui vaudra l'admiration
d'Amenhotep III, qui lui octroya des terres et même, — exceptionnel privilège réservé uniquement
jusqu'alors aux princes et aux rois — de pouvoir se faire construire à Médinet-Habou un temple funéraire ;
ami de Pharaon, comme Imhotep, il refusera les honneurs. Les prêtres d'Amon utiliseront sa renommée pour
en faire un intercesseur auprès de leur dieu longtemps après sa mort. Il fut aussi un grand guérisseur ; le
peuple associera étroitement Imhotep et Amenhotep (fils de Hapou) à Deir el-Bahari dans un sanctuaire
aménagé en sanatorium, où pendant plus de mille ans de nombreux malades allaient venir implorer la
guérison. Imhotep enseigna que : «La vraie foi ne consiste pas à rêver de bonnes actions et de bonnes
intentions, mais à les mettre en pratique. »
Des hommes tels qu’Imhotep avaient une mission bien précise concernant le futur de l’Humanité : son
travail, ainsi que celui de ses frères spirituels était un exemple de tolérance qui prouve à quel point cet être au
génie d'avant-garde a su guider l’Être Humain sur un chemin à sa portée, pour faire évoluer sa conscience et
qu’il découvre les incroyables possibilités de l’éveil de l'Esprit incarné et celle de la manifestation du Divin
sur la terre. Bien plus proche du but, telle sera la mission de Sri Aurobindo et de la Mère au vingtième siècle.
La réincarnation est un sujet tabou chez les chrétiens d’aujourd’hui, car l'Église soutient que cette
prédisposition de l’âme humaine ne fait pas partie du christianisme. Mais ce n’est qu’au Concile de
Constantinople en 553 que la réincarnation fut interdite dans l’enseignement officiel.
Jésus a bien parlé de réincarnation ; tout comme une partie des Juifs de son époque d’ailleurs (les
Pharisiens entre autres.) Mais les conciles successifs de l'Église ont rejeté cette grande vérité spirituelle. Le
grand problème, c’est que la plupart des opposants à la réincarnation ne lisent même pas les textes publiés et
approuvés par Rome. Une lecture des Évangiles classiques en plus des apocryphes vient à l’appui de cette
thèse. Par exemple, dans l'évangile selon Jean, de I (19) à I (22), il est dit, en parlant de Jésus : « ...Les juifs
envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des lévites, pour lui demander : Toi, qui es-tu ? Il déclara, et
ne le nia point, il déclara qu'il n'était pas le Christ. Il lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Élie ? Et il dit : je
ne le suis point... » C'est un passage que les exégètes passent sous silence et évitent de commenter, car il est
gênant. Si des prêtres du temple de Jérusalem posèrent la question de savoir si Jésus pouvait être Élie, ils
envisageaient donc que Jésus pourrait bien-être le prophète revenu, donc réincarné. Il en découle aussi que le
disciple Jean, en racontant cette anecdote, ne s'est pas offusqué de cette possibilité, pas plus que les chrétiens
qui ont autorisé la publication de cet évangile. C'est donc bien la première preuve que la réincarnation était
admise et connue au temps du Christ. Jésus ne reprend pas les prêtres sur ce point, ni ici ni ailleurs dans
aucun des évangiles, alors qu'il connaissait très bien les Écritures. Allons plus loin avec Jean, au chapitre 8 :
56 : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour : il l'a vu, et il s'est réjoui. » 57 –
« Les Juifs lui dirent : Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ! » 58 – «Jésus leur dit : En
vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis. » Et encore, Mathieu, à 11-14 où il dit, en
parlant de Jean-Baptiste : «Et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Élie qui devait venir. Que
celui qui a des oreilles pour entendre entende. »
Et enfin, Luc, 1-16-17, où il est dit, encore en parlant de Jean Baptiste : «Il ramènera plusieurs des fils
d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie…»
Mais pourquoi tant parler Élie ? C’est simple, l’Ancien Testament finit par Malachie qui annonce qu’Élie
reviendra (Malachie 4.5.) L’orthodoxie catholique en particulier n’autorise pas une interprétation des
évangiles, mais chacun est libre de ses pensées ; il n’est pas difficile de comprendre ce qui est écrit, surtout
pour un initié à la mystique chrétienne — qui vient en grande partie d’Israël, donc d’Égypte.
Ils savaient pourquoi, les Saducéens témoins de la parole de Jésus (au contraire des Pharisiens, qui eux ne
croient pas à la réincarnation), quand ils posèrent la question mentionnée au verset 57. Cette déclaration
implique que, non seulement Jésus s'était incarné au temps d'Abraham et que ce dernier le savait et s'en était
réjoui, mais, de plus, Jésus dit expressément qu'il s'était incarné bien avant Abraham. Par une lecture — sans
préjugé — des évangiles ‘officiels’ et d’autres textes tels que l'évangile de Thomas, il est facile de
comprendre que Jésus était probablement la réincarnation du premier homme, c'est-à-dire d’Adam ; le Fils de
l'Homme, l'Homme Primordial ; le seul titre qu’il accepta et proclama tout au long de sa vie publique.
Quand les Évangiles disent que Jésus a parlé de la résurrection des morts, il est évident qu’il voulait dire
la survie de l’âme après la mort, car un peu de calcul peut faire comprendre combien il y aurait d’Êtres
Humains sur la Terre si tous les morts se mettaient à revivre ? Au minimum cinquante milliards ! Pourquoi
faire, puisque cela ne se passerait qu’à la fin des temps et de quoi vivraient-ils sur terre ? En outre l’Église dit
que la raison d’être de l’Homme, c’est d’aller au paradis, — ou en enfer — alors pourquoi ressusciter les
morts dans leurs corps physiques ? Certains personnages précis seraient montés au paradis avec leur corps
physique, pourquoi ? De surcroît, il y a incompatibilité totale entre l’Amour infini professé par Jésus et
Akhenaton d’un côté et la doctrine de l’Église chrétienne de l’autre, qui affirme que l’Être Humain n’a
qu’une seule vie pour devenir ’parfait’ ; au terme de laquelle il devra comparaître devant un juge implacable
qui le glorifiera ou le damnera pour l’éternité ? Cela n’est pas compatible avec la raison d’être de Jésus.
Les paroles suivantes le sont, Jésus disait : « Si ceux qui vous guident affirment : Voici, le Royaume de
Dieu est dans le ciel, alors les oiseaux en sont plus près que vous ; s'ils vous disent : voici, il est dans la mer,
alors les poissons le connaissent déjà... Le Royaume : il est à l'intérieur de vous, et il est à l'extérieur de
vous. Quand vous vous connaîtrez vous-mêmes, alors vous serez connus et vous connaîtrez que vous êtes les
fils du Père, le vivant ; mais si vous ne vous connaissez pas vous-même, vous êtes dans le vain, et vous êtes
vanité. » (Extrait - L'Évangile de Thomas, retrouvé à Nag-Hammadi en Égypte en 1945.)
Jésus enseignait souvent au Temple de Jérusalem et dans les synagogues parce qu'il savait que Dieu est en
chacun de nous, que nous sommes une créature privilégiée de Dieu, mais il savait aussi que le Temple et les
prêtres d'Israël auraient dû faciliter la réunion de l’Être Humain avec Dieu, au lieu de les séparer. Le Temple
se devait d'être le lieu de l'Unité et tous les Êtres Humains devaient y avoir accès ; c'était un lieu sacré pour
communier avec Dieu, dans une atmosphère adéquate et non pas pour offrir des sacrifices d'animaux ou pour
avoir des intermédiaires ; ce lieu était créé pour permettre aux humains de sortir de l'ambiance ordinaire afin
de se concentrer et de communier avec Dieu, sans artifice.
C'est pour cela que Jésus donna la prière à tout le monde. Le conflit entre la prêtrise et Jésus peut se
résumer par le fait que les prêtres s’étaient érigés dirigeants religieux du pays d'Israël en ne faisant
qu'interpréter la Loi au pied de la lettre, mais ce faisant, ils avaient oublié l'Esprit de la Loi.
Tout comme les prêtres d'Amon au temps d'Amenhotep III, ils ne cherchaient plus à acquérir la vraie
connaissance et la sagesse, ils n'en avaient pas besoin car ils étaient devenus des juges sans âme. Ils avaient
étouffé en eux l'Intuition qui vient de Dieu, le don de l'Esprit, la Grâce. Pour eux, seul ce qui était écrit dans
la loi était vrai, le reste était inutile. Ils avaient abandonné le peuple aux pouvoirs et abus de l'étranger et
s'étaient retranchés dans un semblant de gouvernance pseudo religieuse, pendant que le peuple survivait dans
une misère noire. Ils ne communiquaient plus avec le peuple, ce qui fait qu'ils ignoraient ses souffrances. Ils
vivaient dans un monde de luxe, clos, derrière les remparts du temple reconstruit par Hérode. Jésus leur avait
dit qu'il n'était pas venu pour abolir la loi mais pour l'accomplir, car sans l'Esprit, la loi n'est pas complète. Il
n'est pas venu créer une nouvelle religion. Il est venu pour extirper du peuple d'Israël la peur qui le tenaillait
à l'égard de son Dieu et pour démontrer au peuple que Dieu n'avait pas de haine pour l'Homme, que Dieu est
Amour. Il est venu rétablir le fondement de la mystique que Moïse aurait dû enseigner à l'origine, de manière
à faire comprendre au peuple que cet enseignement fut changé, comme la plupart des messages annoncés par
les messagers du Divin.
Ce sont des messages spirituels énoncés de façon à montrer au peuple que chacun doit être maître de son
destin. Jésus est venu redonner le vrai sens de Dieu en l'enseignant au peuple, et tout comme Akhenaton,
Jésus était un être de Lumière qui s'est incarné pour nous montrer la voie à suivre, pour revenir sur le Vrai
Chemin qui mène à notre destin, celui de devenir l'Homme Primordial dans un corps physique, l'Or pur des
alchimistes, l'Homme à l'image de Dieu, un instrument de la manifestation de la conscience dans la matière.
C'est cet enseignement simple, donné au peuple, qui fit peur aux gouvernants d'Israël, non pas parce qu'il
était faux, mais parce qu'il enlevait aux prêtres le pouvoir de contrôler les masses. De plus en plus de gens
voulaient entendre la bonne parole, les Romains prirent peur à l'idée qu'un soulèvement en masse se
préparait ; du fait qu’il y avait des contrôles militaires sévères, les gens se réunissaient en secret pour écouter
cet homme. Jésus s'adressait à de simples gens, aux prolétaires, parce qu'il savait bien que la prière des gens
simples sera toujours entendue de Dieu.
Il leur avait dit que ce qu'il faisait, le plus petit d'entre eux pouvait le faire, il leur dit aussi que les
‘affaires’ de son Père, c'étaient les affaires de chaque individu, pas une affaire d'État, ni de temple ou de
prêtre. Voyant l'enthousiasme populaire se soulever à l'adresse de Jésus, les Romains, les prêtres et le
Sanhédrin s'allièrent pour le mettre à mort. Par peur de l'inconnu et de l'étrangeté de ce nouvel enseignement,
les dirigeants d'Israël avaient oublié leur passé, ils ne voulaient pas de nouveau prophète. Pour eux, Jésus
encourageait la sédition en secret. Ils eurent la crainte de perdre leurs privilèges et se défièrent d'une révolte
ouverte; le jour des Rameaux, Jésus fut reçu comme un roi à Jérusalem sous les ovations de la foule, des
prêtres eurent peur que Jésus prétende au trône d'Israël en acceptant le titre de Messie, c'est-à-dire Prêtre-roi;
mais ceux qui eurent le plus peur furent les Romains; en fait Jésus ne s'intéressait nullement à ces pouvoirs.
Son message était donné librement à tous, pour que chacun lève le joug de l’oppression; pour libérer ce
peuple et non pas pour renverser les gouvernements et prendre leur place. Malheureusement, bien plus tard,
l'Église, sous les invectives ‘d'illuminés’ n’ayant pas connu Jésus, tels que Paul, un tueur fanatique des
premiers chrétiens, et plus tard, Augustin, un rêveur lyrique qui inventa le péché originel, — à cause d’une
faute de traduction du grec, — et d'autres pères de l’Église, ont transformé le message d'Amour, de
spiritualité et de Fraternité de Jésus; en effet, vous chercheriez en vain une seule mention du ‘péché originel’
dans la Bible.
Cette doctrine fondamentale du christianisme est basée sur une fausse interprétation d’un petit passage de
l’épître de Paul aux Romains. Jamais Jésus ni aucun de ses disciples n’en ont parlé. Le ‘péché originel’ est
devenue une doctrine officielle de l’Église aux environ de l’an 500 de notre ère grâce aux enseignements
d'Augustin qui traduisit à sa façon l’épître de Paul. Mais, contrairement au dogme de Église catholique, la
conviction que tous les enfants naissent dans le péché va à l’encontre du principe biblique qui veut que Dieu
ne puisse pas punir un enfant pour une faute qu’il n’a pas commise, voire Ézéchiel, 18.20 : « L'âme qui
pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l'iniquité de son père, et le père ne portera pas l'iniquité
de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » Ce passage de la
Bible démontre sans ambiguïté la fausseté du principe du ‘péché originel’. L'interprétation de l’Épître 5-12
aux Romains de Paul, faite par Augustin vient de la version latine, nommée ‘vieille latine’. Celle-ci vient
d’un manuscrit dans lequel un mot manquait. Dans le manuscrit original, il est fait mention de ‘mort’, c’està-dire qu’à cause d’Adam, nous devons tous passer par la mort physique. L’intention à l’origine était de
décrire la cause de la mort physique de l’Être Humain, c’est la conséquence, la notion de faute à porter par
tous n’est pas explicite ni implicite. Augustin a remplacé le mot manquant par ‘péché’. C’est à partir de cette
erreur que l’Église a construit son dogme central du ‘péché originel’ qui ne peut être effacé que grâce au
sacre du baptême afin de racheter la faute d’Adam en tous ceux qui ne l’ont pas commise.
Ce faisant, en unissant la promesse du salut à la nécessité suprême du baptême des petits enfants,
Augustin et Église vont jusqu’à condamner à l’enfer tous les enfants qui ne seront pas baptisés. (Voire
GROSSI, V., et SESBOŰÉ Bernard, Péché originel et péché des origines : de saint Augustin à la fin du Moyen-âge,
dans L'homme et son salut, p. 168-169 - Paris.)
Traduction d’Augustin de l’Épître de Paul aux Romains 5:12 : « Voilà pourquoi, de même que par
un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a passé en tous
les hommes, du fait que tous ont péché… »
L’Église est devenue une organisation religieuse rigide complètement étrangère au vrai sens que Jésus
donnait à ses paroles. D'un mouvement de réforme pour le bien de l'homme à son époque, ils en ont fait un
instrument politico-religieux pour contrôler les nations. Ils ont mis Jésus sur un piédestal et ont dit au peuple
de l'adorer. Ils ont volontairement maintenu les peuples dans l'ignorance, ils ont supprimé la profondeur
gnostique de son message, alors que Jésus avait dit qu'il était venu pour montrer le chemin et la vie ; ils en
ont fait un dieu que l'on doit adorer dans leurs temples au lieu de l'imiter. Le vrai enseignement de Jésus
signifiait la fin de tout système religieux et politique organisé pour contrôler la vie de l'Homme. C'est pour
cela que l'on ne voulait plus de lui. Une fois Jésus disparu, ses adeptes répétèrent l'erreur éternelle, comme ils
n'avaient pas compris son message, ils choisirent la voie facile : c'était plus simple d'adorer Jésus comme un
dieu, d’en faire une idole, que de vivre ses enseignements et d'assimiler ses instructions au-delà des préceptes
pour devenir comme lui : un Homme Divin ; deux mille ans de perdus pour l’humanité. Ce qui est curieux,
c’est ce titre de Messie attribué à Jésus, il n’a aucune correspondance en Israël, par contre, il en a une avec
l’Égypte, en effet, le seul Prêtre-Roi qui existait dans la région c’était le pharaon. Donc on pourrait justement
conclure que le plan derrière cette tentative de restauration du trône de David était d’abord de rejeter
l’autorité romaine et ensuite d’instaurer la Royauté Sacrée : un pharaon pour Israël ; alors que l’Égypte avait
perdu le sien pour toujours ; j’en veux pour preuve la similitude frappante entre l’annonce divine de la
conception de Jésus et celle de la Reine Hatshepsout !
Un autre mouvement spirituel significatif est né dans le Moyen-Orient, il fut initié par Mani. Appelé aussi
Ménès, il naquit en 216 à Ctésiphon, en Mésopotamie. Il fut une grande lumière du IIIe siècle de l’ère
chrétienne et tenta de concilier les grandes tendances de l’Orient et de l’Occident. Grand chrétien, il fut un
adepte du gnosticisme car à cette époque, le christianisme en était encore imprégné, il dû s’inspirer des textes
de Thomas, de Jean ou d’autres qui furent détruits ou confisqués par Église par la suite. Mani fut aussi poète,
musicien, médecin, philosophe et peintre, on peut dire que depuis plus de mille cinq cent ans, la plupart des
artistes peintres d’Orient se sont inspirés de son art. Grâce à son élocution pacifique, sa tolérance et son
humanisme, il su transmettre avec amour sa vision du monde. Il fut un véritable apôtre de Jésus. Il enseignait
l’ésotérisme authentique du christianisme universel aux chrétiens, il enseignait aussi aux Iraniens le sens
profond du message de Zoroastre.
Il créa une communauté religieuse afin de transmettre ses préceptes basés sur la perfection de l’Homme ;
sa doctrine survivra plus de mille ans. Mais il est évident que cette initiative ne plut pas à tout le monde,
spécialement aux dirigeants religieux et politiques.
Ils se liguèrent afin de ruiner ce nouveau courant de pensées. Ils l’avilirent et lui donnèrent l’adjectif de
‘manichéisme’, synonyme d’insulte, et firent un autodafé de son œuvre. Il subit lui-même un supplice et
mourut d’épuisement à l’âge de 60 ans. Il faut ajouter que près de mille ans après Mani, les Cathares furent
accusés de manichéisme et furent aussi persécutés. Quand on étudie avec soin les détails de la religion
chrétienne, on retrace l’origine de certains signes et symboles sacrés de la religion et la culture égyptienne,
par exemple, l’offrande du vin à Dieu faisait partie intégrale du rituel religieux en Égypte.
N’oublions
pas que les premiers monastères furent égyptiens et que les prêtres des anciens temples égyptiens se
convertirent en masse au christianisme au IIIe siècle quand les Romains ordonnèrent la fermeture des temples
en Égypte. «C’est la religion égyptienne qui a pavé la voie au christianisme…
Le christianisme n’avait donc nul besoin de la religion hébraïque pour être introduit en Égypte, nul
besoin d’un relais, car, depuis les origines, l’Égypte laissait entrevoir les aspects précurseurs de la pensée
chrétienne… » (Le Fabuleux Héritage de l’Égypte)
Soyez certain qu’il ne serait y avoir d’Unité Humaine tant qu’il y aura des religions ; ce qui fait que le
jour où il n’y aura plus de religion, l’Humanité retrouvera son Unité ! Depuis près de deux mille ans, la
religion chrétienne n’a pas su expliquer clairement la parole de Jésus : «La graine de moutarde est plus vaste
que le royaume des cieux», mais la science quantique peut l’expliquer ; nous entrons dans le troisième
millénaire, cette nouvelle ère sera dominée par une alliance de la science et de la vraie spiritualité. Ce sera la
fin des superstitions et des religions pour faire place à un âge éclairé où l’Homme trouvera une raison de
vivre autrement, ce sera l’ère du Verseau, l’âge d’Or.
Aujourd'hui, l'information est devenue un outil de manipulation des masses, mais cela peut être aussi un
bon instrument, si l’on sait s’en servir. Les découvertes les plus fantastiques sont maintenant à la portée de
tous… plus besoin d'interprète qui nous souffle ce qu'il faut penser.
Il est grand temps que l'Homme d'aujourd'hui voie plus loin car son destin n'est pas de périr dans l'enfer
des bombes atomiques inventées par des apprentis sorciers sans scrupules, ni sous les coups portés par les
terroristes de toutes sortes. Ces apprentis sorciers, avec leurs jeux dangereux et l'appât du gain qui les anime
ont désacralisé notre planète, la Terre, et ce faisant, ils ont porté gravement atteinte à l'héritage de nos
enfants. Avec leurs sciences sans conscience et sans spiritualité et leur connaissance trop mentale, ils ont cru
pouvoir maîtriser les forces qu'ils utilisent, les énergies qu'ils déchaînent. Depuis des dizaines d’années, les
Êtres Humains et toute la nature baignent dans une marrée d’ondes électromagnétiques de toutes sorte et
après ils accusent la nature de folie à cause des cataclysmes qui se déclenchent ; tout le monde en voit les
résultats : le climat s'affole, des pluies violentes, des ouragans monstrueux, le froid, la chaleur, le niveau des
océans qui ne cesse de monter. Les américains n’ont pas voulu signer l’accord de Kyoto limitant l’émission
de gaz nocifs dans l’atmosphère, la Nature est en train de leur donner une leçon : ils ont eu trois tempêtes
comme ils n’en avaient jamais vu, plus d’un millier de morts... Partout, on continue à couper des arbres par
millions, on en replante à tort et à travers, on fait de la monoculture commerciale, des incendies ravagent le
peu qui reste. Et puis on déclare des zones sinistrées pour cause d'incendies majeurs, de sécheresse... En
Éthiopie, au siècle dernier, on a planté des millions d'eucalyptus afin de pourvoir aux besoins d'Addis-Abeba
en bois de chauffage : résultat ? Il n’y a pas longtemps, il y avait tout juste assez de bois pour brûler les
cadavres des victimes de la famine due à la sécheresse qui sévit dans le pays. Personne n'a encore compris
que cet arbre est un véritable vampire de l'environnement. Trop peu de gens ont compris que l'Australie est
probablement devenue un immense désert à cause de cet arbre.
Le plus grand danger auquel l'Homme doit faire face aujourd’hui est son incompréhension de la nature.
L'Homme ne comprend pas la forêt de l'Amazonie, il la détruit parce qu’il veut du soja alimentant son bétail
pour ses usines à viande et pour du papier pour une société de consommation en folie. Et pourtant il n'y a pas
de monoculture en Amazonie. La seule monoculture qui existe sur Terre c'est l'Homme et ses œuvres. Un
jour, si l’Homme ne change pas, la nature se révoltera vraiment contre cette maladie, comme un animal se
débarrasse des parasites qui le démangent, la terre va se secouer, et il y aura des morts par millions. Jusqu'au
moment où l'Homme comprendra que l'on ne détruit pas ce qui nous nourrit, on le chérit et on le protège. On
en prend soin pour le futur, car maintenant on le sait, il n'y a qu'une planète viable pour l'Homme dans ce
coin de ciel. Elle est régie par une conscience qui est patiente, mais qui, à l’instar de l’Homme, est sans pitié
!
La venue d’une nouvelle espèce ne signale pas la disparition de l’espèce qui lui donna naissance ;
aujourd’hui, il y a encore des Aborigènes parmi nous, ils disparaîtront naturellement, parce qu’elle n’a pas
voulu ou pas su suivre le cours de l’évolution. L’Homme d’aujourd’hui, lui aussi disparaîtra naturellement
un jour, s’il refuse d’évoluer. Les signes sont là, que ceux qui ont des oreilles pour entendre et des yeux pour
voir s’éveillent vite avant que les forces négatives qui un jour seront dissoutes, ne cassent tout. La nouvelle
espèce qui nous remplacera est déjà née.
Notre passage sur la terre est une étape vers un monde différent mais bien matériel. Il ne s’agit plus d’un
credo, mais de certitudes acquises.
PREMIÈRE PARTIE
Protohistoire du monde
«Ce n’est pas la première fois que l'expérience de la vie humaine sur Terre a été tentée. Cela a été
fait des millions de fois avant et ce drame interminable sera encore des millions de fois répété. Dans tout ce
que nous faisons maintenant, nos rêves, nos découvertes, nos réussites rapides ou lentes, nous profitons subconsciemment des expériences de nos précurseurs innombrables et notre labeur portera ses fruits sur des
planètes inconnues de nous et sur des mondes pas encore créés…» (Sri Aurobindo -Vol. XVII – SA Trust)
La mésaventure de l’Atlantide
La dernière fois, c’était la mésaventure atlante. Selon Platon, l'Atlantide fut détruite par un cataclysme
dont l'ampleur fut telle qu'elle a dû être d'importance planétaire. Dans ce chapitre nous allons essayer d’en
retrouver l'écho à travers divers textes ou mythes et à travers les traces géologiques et archéologiques. Il est
temps que la géomythologie prenne son essor !
Pour comprendre l’évolution de l’Homme à travers les siècles, il est important d’étudier certains événements
qui ont influencé toutes les civilisations durant les dix derniers millénaires. Platon, puisant ses informations
en Égypte, nous conte son récit de la fin de l’Atlantide : « ...Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des
tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une nuit terrible,
toute votre armée fut engloutie d'un seul coup sous la terre et, de même, l'île Atlantide s'abîma dans la mer et
disparut. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cet Océan de là-bas est difficile et inexplorable, par l'obstacle
des fonds vaseux et très bas que l'île, en s'engloutissant, a déposé. » (Le Timée)
« Avant tout, rappelons-nous d’abord qu'il s'est écoulé neuf mille ans depuis le moment où, racontet-on, une guerre éclata entre les gens qui habitaient au-delà des colonnes d'Héraclès et tous ceux qui
habitaient en deçà…. Mais aujourd'hui, elle s'est enfoncée dans la mer à la suite de tremblements de terre, et
elle a créé une barrière de vase infranchissable par les gens d'ici qui cinglent vers la pleine mer, empêchés
alors de poursuivre leur route. » (Critias)
Ignatius Donnelly était un Député au Congrès des États-unis, il fut aussi Lieutenant-Gouverneur de
l’État du Minnesota. Il étudia Platon et écrivit un livre qui fut édité en 1882. On le trouve encore en réédition
de nos jours. Ce livre, ‘Atlantis, le Monde Antédiluvien’, reste un model du genre pour tous ceux qui font
des recherches sérieuses sur l’Atlantide. Dans son œuvre, Donnelly offre une excellente composition enrichie
de détails provenant de différentes sources pluridisciplinaires, incluant aussi bien la mythologie que
l’histoire, la géologie, la botanique, l’ethnologie et l’océanographie. Mais avant tout, il part du principe que
les écrits de Platon sur l’Atlantide, — qui lui furent communiqués par des prêtres égyptiens – forment une
fondation solide pour l’édifice de son ouvrage. Donnelly réussit avec prouesse à démontrer que ce que Platon
nous a transmit est tout à fait vraisemblable et constitue la preuve que l’Égypte était héritière de la
civilisation atlante.
Le philosophe anglais Francis Bacon (1560-1626) n'a pas eu le temps de terminer son oeuvre la plus
populaire (et ceci dès le XVII° siècle) : ‘New Atlantis’. Cet ouvrage, connu en français sous le nom de ‘La
nouvelle Atlantide’, décrit, dans le goût de l'époque, une société idéale vivant par et pour la science dans une
île inconnue du monde quelque part dans le Pacifique sud. ‘Tempora patet occulta Veritas’ (avec le temps,
la vérité cachée finira par apparaître) est l’épigraphe célèbre de ce beau livre.
‘L'Intendant de la Maison des Étrangers’ fait aux navigateurs européens qui viennent de débarquer un
bref historique de son île dans lequel l'auteur ne peut s'empêcher de glisser quelques allusions à l'Atlantide
originelle.
« (...) Sachez d'abord ceci, qui peut-être vous semblera à peine croyable : il y a environ trois mille
ans ou un peu plus, la navigation dans le monde, surtout pour les voyages lointains, était plus importante
que de nos jours. N'allez pas présumer que j'ignore combien elle s'est développée dans vos pays depuis cent
vingt ans : je le sais fort bien, et cependant j'affirme qu'elle était plus importante par le passé qu'aujourd'hui.
Que ce soit l'exemple de l'Arche sauvant les rescapés du genre humain du Déluge universel qui ait
donné confiance aux Hommes pour s'aventurer sur les mers ou qu'il s'agisse d'une tout autre cause, telle est,
en tout cas, la vérité (...)» (Traduction : Michèle Le Dœuff et Margaret Llasera, GF Flammarion)
«L’Atlantide racontée par M. Rand et Rose Flem-Ath: ce pays était une terre magnifique, occupée
par un peuple qui semblait être de grands marins, ornée par des architectures monumentales, d'ailleurs leur
capitale était le reflet de leurs techniques les plus avancées. L'Atlantide était devenue une société
corrompue, lorsqu'un jour, le soleil s'est levé en un point différent de l'horizon, et alors les tremblements de
terre ont déchiré la Terre. Sous des déluges d'eau qui la firent disparaître à jamais.
Tel est le mythe forgé par Platon, quatre siècles avant notre ère. L'histoire de cette cité fut ramenée au grand
public grâce à Rand et Rose Flem-Ath, un couple de Canadiens. Ils échafaudèrent une hypothèse à partir de
textes exhumés de la bibliothèque du British Museum de Londres… (Extraits d’un texte reproduit avec
l’aimable permission de Guillaume Boudin)
En parlant de l’amoncellement de la glace au cours de l’ère glaciaire, Velikovsky nous dit avec juste
raison : « Pour que des masses de glaces aient pu se former, il a fallu que se produise une augmentation des
précipitations. Celle-ci implique nécessairement une augmentation de vapeur d’eau dans l’atmosphère, qui
est la conséquence d’une évaporation accrue à la surface des océans. Mais une telle évaporation n’a pu être
provoqué que par la chaleur… » (Mondes en Collision – p. 26 et Les Grands Bouleversements Terrestres – P. 144145)
Quelle fut donc la source de chaleur capable de réchauffer les océans et d’en faire évaporer plus de cent
mètres du niveau global au début de l’ère glaciaire ? Nous n’avons pas de réponse directe à cette question.
Nous ne savons pas non plus quelle fut la source de chaleur qui fit fondre les glaces de l’ère glaciaire,
suffisamment pour faire monter le niveau des océans de plus de cent mètres. Autre énigme à résoudre : la
plus grande partie du nord de la Russie, particulièrement la Sibérie, n’était pas couverte de glace lors de la
dernière ère glacière, par contre une grande partie de l’Europe, ainsi qu’une grande partie des États-unis
l’étaient ; il faut donc en conclure que la calotte polaire du nord s’est reformée en direction de la Sibérie vers
la fin de la dernière ère glacière, ou plutôt, que la fonte des glaces sur les régions nommées ci-dessus fut
provoquée par un basculement du Pôle Nord vers la Sibérie sur une distance de plus de mille kilomètres, ce
qui évidement implique un changement de l’axe de la rotation terrestre, avec tous les chamboulements qui en
résultèrent !
L’ATLANTIDE EN ANTARCTIQUE ?
«Dans un futur pas trop éloigné, les archéologues qui recherchent l’Atlantide pourraient avoir à
échanger leurs chapeaux de soleil et leurs équipements de plongée contre des lunettes de neige et des
parkas. Si la masse d’indications, en croissance rapide, se révèle correcte, au lieu du fond de l’océan, la
prochaine grande zone d’exploration pour le fabuleux continent perdu pourrait être l’étendue glacée à
l’extrémité du globe. Et avant de se moquer trop vigoureusement, les partisans de l’Atlantique Nord, de la
mer Égée, et des autres théories, seraient bien avisés d’écouter attentivement les nouveaux arguments en
faveur de la localisation de l’Atlantide en Antarctique. Dans les rangs de ceux qui prennent l’idée très au
sérieux, on compte déjà des célébrités telles que John Anthony West et Graham Hancock. Fondée sur une
théorie scientifique développée par le regretté Dr Charles Hapgood, en proche interaction avec pas moins
qu’un personnage de la notoriété d’Albert Einstein, l’idée apparaît suffisamment solide pour soutenir les
attaques les plus virulentes attendues de la part des gardiens de l’orthodoxie scientifique.
De toute façon, il n’y aura pas besoin d’attendre la fonte totale de la calotte glaciaire pour résoudre la
question.
Quelques images satellite bien dirigées et quelques études séismiques appropriées
pourraient rapidement l’éclaircir si, en effet, une civilisation avancée s’est jadis épanouie sur les terres
[aujourd’hui] sous la glace. Menant la charge de ceux qui parient que de telles preuves seront bientôt
découvertes, se trouvent les chercheurs canadiens Rand et Rose Flem-Ath, les auteurs de ‘When the Sky
Fell’ [Quand le ciel tomba, 1995], qui vient juste de sortir dans une édition américaine (St. Martin’s Press,
New York).
(Voir note No 5). (Texte de J. Douglas Kenyon -Traduit en français par Franz Destrebecq, reproduit
avec sa permission.)
Toujours est-il que mon ami Michel Gignoux, qui travailla pendant plus de quarante cinq ans à la
recherche géomagnétique, m’affirme que l’Atlantide n’a pas put se trouver au milieu de l’océan Atlantique
pour la bonne raison que ces régions sont archi-connues. Elles sont stables depuis des millions d’années, très
profondes et comme il y a des failles qui exsudent des sources de chaleurs, celles-ci ont été répertoriées par
les toutes les puissances maritimes car c’est là que se cachent les sous-marins pour éviter la détection
magnétique et infrarouge, et comme Michel me l’a si bien dit : ‘toutes les places du parking sont utilisées !’
C’est donc ailleurs qu’il faut chercher, et pour trouver une preuve valable d’un effondrement massif de
l’Atlantide, il faut chercher assidûment. Dans le cas qui suit, ce n’est pas des traces de civilisations disparues
que Mr. Paul Weinzweig et sa compagne Paulina Zelitsky cherchaient au départ, mais des épaves de bateaux.
Ils utilisèrent des moyens perfectionnés pour sonder les fonds marins dans la région entre Cuba et le
Yucatan. Mais en analysant les images du sonar sur ordinateur, ils découvrirent avec surprise qu’à une
profondeur de plus de 600 mètres, il y a des structures architecturales qui ne peuvent être qu’artificielles :
tout un système urbain, y comprit des pyramides, des bâtiments et des routes ! Bien sûr, il y a des
‘spécialistes’ qui affirment que ce n’est pas possible, pas à cette profondeur et si loin du Yucatan!
En Méso-amérique : ’Les cinq Soleils’, mythe aztèque et maya : les Aztèques, (ainsi que les Mayas, et
bien sûr les Olmèques et autres populations méso-américaines), pensaient que plusieurs univers (mondes ?)
avaient existé avant le nôtre. Plusieurs mythes décrivent les quatre mondes, (ou ‘Soleils’), qui ont précédé le
monde actuel. Chacun de ces âges antérieurs a donné lieu à la création d'une humanité et est désigné soit par
une date, soit par un élément distinct (terre, vent, feu ou eau) qui symbolise aussi bien la nature de cette
création que les modalités de sa destruction. Les mythes relatifs à la succession de ces quatre Soleils nous
sont connus par d'anciennes sculptures aztèques et par des manuscrits rédigés peu après la conquête
espagnole.
Ils donnent une place prépondérante à Tezcatlipoca (le Seigneur du Miroir Fumant) et à Quetzalcóatl (le
Serpent à Plumes). Créations et destructions sont les conséquences d'une lutte cosmique pour le pouvoir
entre ces deux adversaires divins. Le cinquième Soleil est notre monde actuel. Il fut créé à Teotihuacan, au
moment où le dieu Nanahuatzin se lança dans un grand brasier et se transforma miraculeusement en soleil
levant. Mais, comme il demeurait immobile, les dieux offrirent alors leur sang pour que l'astre puisse bouger.
Voilà pourquoi le cinquième Soleil est connu comme 4 Mouvement. Ce Soleil (le nôtre !) est bien sûr lui
aussi voué à la destruction. Ce serait même pour bientôt si l'on en croit certaines interprétations du calendrier
maya : l’apocalypse serait prévue pour 2012 (le 23 décembre pour être précis...) cette date correspondant au
terme du calendrier maya. Heureusement que la science moderne nous donne quelques milliards d’années de
plus.
En Inde, les ‘yugay’: le mécanisme des apparitions et disparitions de l'Univers, des créations et
destructions cosmiques alternées (pralayas), est explicité dans les ouvrages datant du début de l'hindouisme,
les Lois de Manu ou certains textes de l'Épopée de Krishna. Cette théorie des âges du monde se rapproche du
schéma suivant: la mythologie indienne assigne à chaque maha yuga une durée considérable, qu'on a fini par
dire égale à quatre millions trois cent vingt mille années, un maha yuga se subdivisant en quatre époques
(yuga) d'inégale longueur. La première, le krita yuga, (semblable à l'âge d'or d'Hésiode) est, du moins à ses
débuts, parfaite : les Hommes, tous vertueux, vivaient alors fort longtemps. Malheureusement, la situation se
dégrade et l'âge qui lui succède, le tretâ yuga, (ou âge d'argent) ne contient plus que les trois quarts de la
perfection initiale ; le temps de vie des Êtres Humains diminue.
A la période du dvâpara yuga, (ou âge de bronze) le bien et le mal s'équilibrent. Enfin, au kali yuga, âge
de l'obscurité et de la discorde, qui est l'âge dans lequel nous vivons, il ne demeure plus qu'un quart de bien ;
la durée de la vie s'est de beaucoup réduite. Tout se détériore. Une catastrophe cosmique (du type Déluge,
par exemple) y mettra fin. Pourtant la fin d'un tel âge ne coïncide nullement avec la fin du monde. La
croyance hindoue postule, en effet, qu'un sauveur appelé Kalki, dixième avatar de Vishnou, surviendra in
extremis, au moment où tout semblera perdu.
« L’Avatar est I’incarnation du Divin sous une forme humaine. Sri Aurobindo souligne dans ses œuvres que
le Divin se manifeste périodiquement parmi les Hommes, apportant chaque fois un nouveau pouvoir de
conscience sur la terre. Le Divin s'exprime progressivement dans le monde, et le sens de la destinée humaine
est une lente évolution spirituelle depuis l'inconscience apparente de la matière jusqu’à une humanité
supramentale ou divine, prochain stade de I'évolution. A chaque étape décisive de I'évolution humaine,
l'Avatar vient ouvrir le chemin dune nouvelle région de conscience. Sri Aurobindo range le Bouddha
notamment, le Christ et Ramakrishna parmi les derniers grands Avatars. » (Le Cycle Humain. P. 110)
Se plaçant à la tête du petit groupe des purs, il triomphera des corrompus dans une grande bataille
eschatologique au soir de laquelle le droit chemin (dharma) sera rétabli et les exigences d'un nouvel âge d'or
réunies. Cette division quaternaire existe ailleurs, notamment dans l'ancienne Chine.
Les renseignements temporels offerts dans le Timée et le Critias conduisent à estimer la date de 9600 ans
av. J.-C. (il y a donc 11600 ans) comme étant la date de fin de la civilisation atlante. Nous étudions ici le
milieu géographique, géologique, climatique, océanographique, etc., dans lequel cette civilisation a pu
s'épanouir, puis s’éteindre.
Le Pléistocène est l'époque géologique qui s'étend du début du Quaternaire, il y a environ 1,6 millions
d'années jusqu’à il y a environ dix mille ans. Cette époque est définie par une succession de modifications
climatiques brusques et de forte amplitude qui produisirent une alternance de périodes glaciaires et
interglaciaires. On a estimé que la glace couvrait par moments jusqu'à 30 % de la superficie des continents.
La dernière glaciation du Pléistocène, celle du Würm (pour l'Eurasie) ou du Wisconsinien (pour l'Amérique
du nord) a duré depuis cent mille jusqu’à il y a dix mille ans, et atteint son développement maximum il y a
environ dix-huit mille ans, époque à laquelle de vastes régions des latitudes hautes et moyennes étaient
recouvertes de glace. C'est de cette dernière glaciation qu’il est question.
La rétention de l'eau de mer sous forme de glace a entraîné une phase de reflux marin, donc une faible
diminution du niveau d’eau des océans. Par contre, pendant les périodes interglaciaires, on observe l'assaut
des continents par l'eau de mer. Les côtes actuelles doivent leur aspect à ces derniers mouvements marins, la
transgression flandrienne date d’environ dix mille ans. La fonte des glaces entraîna une surélévation du
niveau des mers d'une centaine de mètres ou plus et donc l'inondation de vastes zones continentales.
L’origine des glaciations n’est pas établie avec certitude : des causes astronomiques (liées à des irrégularités
dans la rotation de la Terre), ou celle de la Terre traversant des nuages de poussières cosmiques dans son
périple galactique ont été avancées ; d’autres causes provoquées par la tectonique des plaques (plus
exactement la position relative des pôles et des continents), etc., toujours est-il que personne n’est sûr de
rien.
Un autre postulat a été imaginé : celle d'impacts d'astéroïdes (plus de 350 repérés à ce jour). Ceux-ci ont
la particularité de se mouvoir sur des orbites qui s'approchent de celle de la Terre ou même la croisent, ils
peuvent donc rentrer effectivement en collision avec la Terre et y faire d’énormes dommages (leur taille
varie de un à quarante kilomètres.). D'après quelques spécialistes, un refroidissement global serait le résultat
d'un impact continental, alors qu'un réchauffement général suivrait un impact océanique. Dans un cas, un
épisode glaciaire commencerait, dans l'autre il se terminerait. Un des effets incontestables de l’impact
continental majeur serait l'éjection dans la stratosphère de centaines ou de milliers de kilomètres cube de
poussière fine qui se répandrait dans l’atmosphère tout autour du globe, masquant partiellement ou
complètement la lumière solaire. L'éclaircissement du ciel ne débuterait qu’après quelques mois et ne serait
total qu'au bout de deux ou trois ans (ou plus si l'on tient compte de l'éjection de poussières supplémentaires
produites par des volcans qu'un tel impact ne manquerait pas de déclencher).
L'atmosphère se refroidirait très vite sur les continents, alors qu'elle demeurerait quelque peu tiède audessus des océans. Par conséquent, le retour à la stabilité thermique provoquerait de longues et violentes
tempêtes sur toute la planète. Aux basses latitudes, les orages amèneraient de violentes pluies (pouvant
inonder les dépressions continentales). A des latitudes plus hautes, des tempêtes véhiculeraient de la neige et
de la glace pourrait se former par accumulation de neige.
L’effet d'un impact maritime serait un monumental tsunami suivi par la production d'une énorme quantité
de vapeur d'eau qui causerait de monstrueux orages pouvant provoquer la fonte partielle des glaces polaires,
ce qui modifierait l'albédo de la Terre et pourrait (associé à d'autres effets) être l’agent occasionnant d’un
réchauffement global. On peut affirmer sans trop se tromper qu’il y a plus de douze mille ans, près de la
moitié de l’humanité vivait sur une zone comprise entre le niveau des eaux maritimes et cent
mètres d’altitude. Depuis la fin de l’ère glaciaire, le niveau des eaux a monté de plus de cent mètres, il faut
conclure que toutes les villes et villages qui existaient dans cette zone furent irrémédiablement submergés
par les eaux ; d’où les ’légendes’ de pays engloutis.
Maintenant, partons de l’hypothèse que les prédictions prévoyant un réchauffement de l’atmosphère se
réalisent, faisant ainsi fondre les glaces polaires, le niveau des océans pourrait s’élever de plus de cinquante
mètres. Qu’adviendrait-il alors des mégapoles telles que Tokyo, Bombay, Calcutta, Madras, New York, Los
Angeles et Shanghai ? Sans parler des centaines d’autres grandes villes côtières et des milliers de villages
autour de la planète ! Toutes ces agglomérations seraient irrémédiablement submergées. Plusieurs centaines
de millions de gens seraient sinistrés et des pays disparaîtraient en partie sous les eaux, tels que le
Bangladesh, la Hollande, l’Angleterre, la totalité des Maldives et pas mal des îles du Pacifique et d’ailleurs ;
la surface de tous les pays côtiers serait réduite considérablement. Alors naîtraient de nouveaux ‘mythes’ de
pays engloutis. On voit bien qu’il n’y a pas beaucoup de fantaisie dans ces légendes qui nous sont parvenues
et qu’un peu de fouilles dans les zones côtières nous apporterait une confirmation de celles-ci.
Au temps de la dernière ère glaciaire, des calottes glaciaires recouvraient le nord de l'Europe, l'ouest de la
Sibérie et une large partie de l'Amérique du nord. Le climat était plus sec et plus froid qu'actuellement dans
les régions situées au-dessous de la limite glaciaire, mais pouvait néanmoins fournir des conditions de vie
suffisantes à une population assez importante de grands herbivores (comme les mammouths), de grands
carnivores (comme des ours), et même d'Hommes.
A de plus basses latitudes (par exemple dans les régions arides comme le nord du Mexique, le Sahara ou
la région mésopotamienne) les conditions climatiques étaient plus humides que maintenant et propices à
l'élevage et à l'agriculture. Le Sahara était un vaste pâturage, ses montagnes étaient couvertes de forêts, de
grands lacs baignaient ses vallées et de grandes rivières y coulaient.
En Asie centrale et occidentale le climat était aussi favorable en raison de la présence d'une très grande mer
intérieure englobant la Mer Noire (durant la dernière glaciation, elle n'était pas connectée à la Méditerranée),
la Mer Caspienne et probablement la Mer d'Aral. Enfin, la région des Caraïbes, l'Afrique centrale et les
régions bordant le Pacifique étaient couvertes d'une dense végétation. On peut remarquer qu’au cours de la
glaciation, la surface de terrain rendue inhospitalière par la carapace glaciaire était quelque peu
contrebalancée par la disponibilité de bons herbages et de bonnes terres cultivables dans des régions
aujourd'hui désertiques ou couvertes par la jungle. Ces situations climatiques une fois mises en place se sont
maintenues avec une certaine stabilité au cours des douze derniers milliers d’années de la dernière glaciation.
Des conditions de durée et de stabilité semblables, sinon meilleures, à celles qui ont promu le développement
de notre civilisation pendant les douze mille ans suivants!...
Selon l’attestation de Platon, en ce temps-là ‘l'océan était navigable’ et la métropole atlante était un très
grand port qui grouillait « de navires marchands et de commerçants venus de partout » et dont le nombre
produisait ‘un vacarme assourdissant de jour et de nuit’. Inévitablement le développement de la navigation
va de soi avec une civilisation insulaire. Le récit de Platon dépeint parfaitement une nation d’audacieux
marins qui ont fait la conquête d'autres îles et se sont installés dans certaines régions des continents voisins
ou distants, ils y ont formé des établissements ou même de véritables colonies.
Si l'on admet le postulat, le plus plausible, de la localisation de l'Atlantide dans le territoire des Caraïbes,
on est en droit de se demander avec quels navires les Atlantes, il y a plus de cent siècles, pouvaient naviguer
facilement dans l'Atlantique. Quoique l’on puisse dire, l'océan était navigable et on pouvait le traverser. Et
ceci, répétons-le, sans faire appel à une technologie très poussée. Il suffisait de connaître les courants marins.
Revenons au cataclysme qui engloutit l’Atlantide. Nous avons déjà parlé des conséquences d’un impact
océanique par un astéroïde. Un monstrueux tsunami qui serait créé par cet impact correspondrait
parfaitement à la description de la fin de l'Atlantide rapportée par Platon. Un tsunami de cette ampleur se
manifeste, en général, par une première vague monstrueuse suivie d’autres similaires de plus en plus faibles
ayant fait le tour de la Terre. Cela pourrait justifier l'absence de ruines atlantes visibles, par la force et la
répétition de telles vagues qui n'ont pu que ‘décaper’ toutes constructions, rejetant brutalement à l’océan
toute trace de civilisation. Il se peut aussi qu’un tel choc ait provoqué une série de mouvements de la croûte
terrestre, suivi d’un effondrement partiel mais brutal de terres préalablement occupées par l’Homme. En
cette fin d’année 2004, au moment où ce texte est revu, un tsunami provoqué par un tremblement de terre en
Indonésie vient de dévaster une partie de l’Asie du Sud, dans l’océan Indien, ce fut un petit tsunami de 4 à 8
mètres de haut qui fit tout de même plus de 280,000 morts. A la fin du Pléistocène, la déglaciation a
provoqué une élévation des eaux océaniques de 80 à 120 mètres. Les découvertes archéologiques sont
aléatoires, mais un bouleversement de cette envergure a laissé des stigmates : la disparition massive et
brutale des grands mammifères du Pléistocène et notamment des mammouths (on en a retrouvé, dans le
permafrost, qui avaient encore dans la bouche de la végétation et des fleurs qu'ils n'avaient pas eu le temps
d'avaler !). Ce qui prouve qu’ils furent saisis de froid glacial allant jusqu’à -65 degrés centigrades, en
l’espace de quelques minutes.
Une seule conclusion s’impose : l'exposé de Platon est parfaitement cohérent avec ce que nous
commençons à savoir sur le monde de la fin du Pléistocène ; trop d'éléments se recoupent pour qu'il s'agisse
d'une simple coïncidence...
De nos jours, les géologues sont préoccupés par la découverte d’une anomalie importante dans la dorsale
nord atlantique, dans cette région, la croûte terrestre n’existe plus sur des milliers de kilomètres carrés. Elle
n’a pas disparu comme ça, il a bien fallu une catastrophe extraordinaire pour la faire disparaître. Ce
phénomène pourrait bien expliquer la disparition de l’Atlantide.
On a déjà signalé l'universalité des mythes du Déluge. ‘L'épopée de Gilgamesh’ dont les premières traces
remontent à plus de quatre mille ans peut être considérée comme le plus ancien — et peut-être le plus beau
— texte écrit relatant le Déluge. Ces tablettes en terre cuite constituent ce que l’on peut appeler des
documents historiques de premier ordre.
Venant de Mésopotamie : une autre épopée est relatée en douze chapitres, dont la majorité fut découverte
au XIXe siècle à Ninive dans les ruines du temple de Nabou, et dans la bibliothèque du palais
d'Assourbanipal. La narration débute par les exploits et la destinée du héros. C'était un être d'une grande
sagesse et d'une non moins grande connaissance, laquelle provenait d'avant le Déluge. Gilgamesh se mit en
quête de l'immortalité, mais au terme d'un long voyage, la lassitude eut raison de lui, et il se résigna à rentrer
dans son pays. Là, il écrivit (grava) sur une tablette de pierre le récit de son voyage, et acheva de construire
sa ville, Ourouk. La 9e tablette du récit présente Gilgamesh terrifié par la mort et errant dans la nature. Il
décide d'aller trouver un personnage censé avoir survécu au Déluge avec son épouse : Out-napishtim, afin de
connaître le secret de la vie éternelle. Il est impossible de ne pas penser à Noé devant cet épisode. La
dernière partie du récit s'accorde aisément au texte biblique ; à l'exception du fait que Noé envoie d'abord un
corbeau, puis une colombe. Nous avons donc, avec l'Épopée de Gilgamesh, une confirmation sinon de
l'historicité du Déluge, tout au moins de l'existence d'une tradition mésopotamienne sans doute orale, puis
écrite, relatant cette catastrophe.
C'est au début du Timée que nous sont rapportés les éléments permettant de dater la fin de l'Atlantide.
Critias le jeune dit à Socrate que l'histoire qu'il va lui conter, il l'a entendue de la bouche de Critias l'Ancien,
son grand-père, alors âgé de quatre-vingt-dix ans. Cette histoire, ‘très singulière, mais absolument vraie’,
Critias l'Ancien l'aurait entendue de Solon qui aurait visité l'Égypte aux alentours de l'an 600 av. J.-C.
Cette date est ensuite confirmée dans le Critias. La disparition de l'Atlantide est donc fixée selon Platon à
une date qui, suivant notre système calendaire, se situe à environ 9600 av. J.-C. ‘environ’, car tout le monde
peut convenir que lorsque Platon dit ‘neuf mille ans’, il s'agit d'une approximation et non pas d'une durée
précise de 9000 années. Cette date fournie par Platon correspond, nous le savons maintenant, — et il aurait
dû logiquement l'ignorer, — à la fin de la dernière glaciation (celle du Würm pour l'Europe, du Wisconsinien
pour l'Amérique). N'oublions pas que les géologues n'ont commencé à envisager que la Terre avait connu des
glaciations que depuis deux cents ans environ.
Et les géologues, les géographes, les climatologues et les océanologues les plus orthodoxes reconnaissent
que la fin d'une période glaciaire est une période où des changements rapides et importants ont lieu. Personne
ne conteste les grandes extinctions de grands mammifères à la fin du Pléistocène (mammouths entre autres)
ou la montée du niveau de la mer, de quatre-vingt à cent trente mètres, envahissant ainsi de vastes zones
autrefois émergées. A cette époque, nous sommes au tout début du Néolithique ou plus précisément au
Mésolithique, période qui commence dans la phase froide du Dryas II (de 10200 à 9800 av. J.-C.) et se
développe au cours de ‘'interstade d'Alleröd’ (de 9800 à 9000 av. J.-C.) qui, à la fin de la dernière glaciation,
annonce le réchauffement de l'Holocène.
D’après certains exposés, l'analyse de sédiments du fond de l'Atlantique, celle des isotopes de l'oxygène
et l'étude de la composition des populations d'insectes fossiles en Grande-Bretagne permettent de chiffrer les
variations de température : ainsi, entre 11500 et 9500 av. J.-C., les températures de surface de l'océan se sont
élevées, en été, de 6,6 °C à 14°C et, en hiver, de 0,9°C à 9 °C, le front polaire reculant alors sur 1700
kilomètres, du golfe de Gascogne au sud-ouest du Groenland. A cette époque correspondent surtout, en ce
qui nous concerne, les débuts de l'agriculture, de la sédentarisation, de la construction des cités, etc. C'est ce
que l'on a appelé la ‘révolution néolithique’.
Des historiens pensent que c'est vers 9000 av. J.-C. au Proche Orient que démarre le mouvement
d'expansion de la ‘nouvelle société’ tribale qui commence à domestiquer plantes et animaux et remplace l'
‘ancienne société’ des chasseurs et collecteurs du Paléolithique. Si l'expansion commence vers 9000 av. J.C., elle a dû être précédée d'une phase de préparation qui peut fort bien se situer vers 9600 ou 9500 av. J.-C.
Les scientifiques qui étudient cette période expriment en général leur surprise devant la rapidité avec laquelle
la civilisation émerge. En schématisant, les fouilles effectuées dans des ‘couches paléolithiques’ (pour
simplifier) présentent des caractéristiques voisines sur une longue période, et tout à coup, dans les couches
suivantes, on trouve un foisonnement d'objets nouveaux traduisant un mode de vie différent qui arrive
presque ‘du jour au lendemain’ (c'est-à-dire sur un millénaire environ quand même, ce qui est peu dans le
cadre d'études préhistoriques.)
Une tradition presque universelle rapporte que la civilisation fut apportée par des géants à la peau
blanche, aux cheveux blonds, aux yeux bleus ! Ces géants dont on retrouve la trace dans d'innombrables
mythes tout autour de la Terre, ne seraient-ils pas tout simplement des Atlantes rescapés qui s'organisaient
pour un nouveau départ ? Cette ‘version’ est évidemment la plus séduisante mais aussi la plus difficilement
prouvable et surtout la plus contestée. Il n'empêche que ces traditions se retrouvent avec une persistance qui
gêne. Nous en trouvons écho jusque dans la Bible : « Les géants étaient sur la terre en ces jours-là, et aussi
après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des Hommes et qu'elles leur eurent donné des enfants :
ce sont ces héros, qui furent fameux dans l’antiquité. » (Genèse VI, 4).
Strabon, le célèbre géographe et historien grec (-58/+25), rapporte que deux mille six cents ans avant son
époque des navigateurs allèrent au-delà des colonnes d'Hercule et rentrèrent en rapport avec les habitants de
Tartessos. Ce peuple est souvent identifié avec les Atlantes (peut-être une ancienne colonie atlante ou un
établissement fondé par des survivants du cataclysme...) Ces navigateurs avaient indiqué, affirme-t-il, que les
gens de Tartessos leur avaient dit avoir des souvenirs écrits de leur histoire qui remontaient à sept mille ans
avant cette époque. Le cumul des dates donne neuf mille six cent ans, et étant donné l'époque à laquelle
vivait Strabon, la date de 9600 av. J.-C. peut être avancée pour les origines de l'histoire de ces mystérieux
gens de Tartessos.
Pour conclure, ce tsunami ou ce déluge a peut-être été provoqué par autre chose que la chute d’une
météorite ou une comète. La théorie suivante a été évoquée : dans un passé pas très lointain, la terre avait un
satellite plus petit, mais bien plus proche de la terre, que notre lune actuelle.
Cette thèse est soutenue par l'examen de la faune et de la flore de la période où tout était porté vers le
gigantisme : les dinosaures, les plantes, les Hommes et même les insectes. Il est évident que si notre lune se
trouvait disons à moitié chemin de là où elle est à présent, l’attraction qui nous retient cloué au sol en serait
d’autant diminuée, les marées seraient plus violentes, bien sûr, mais les plantes, les animaux, les insectes
ainsi que les Hommes seraient plus grands. Mais voilà qu’un jour ce satellite, parce que trop proche, s’écrasa
sur notre terre…
Un cataclysme de cette envergure peut expliquer les bouleversements géologiques et climatiques qui
détruisirent la plus grande partie de la faune entre onze et treize mille ans avant notre ère. En effet, on
retrouve dans le pergélisol (sol gelé en permanence) du nord de la Russie, du Canada et de l’Alaska des
milliers d’animaux de toutes sortes tués sur le coup et saisis dans un mélange de plantes fracassées, de
pierres, de cendres volcaniques et autres. Certains de ces animaux ont encore de l’herbe dans la bouche et
dans l’estomac, ce qui prouve deux choses : l’une c’est que les plantes en question ne poussent pas dans la
glace, l’autre que ce chamboulement, d’une violence extrême, fut très brusque et dura quelques heures tout
au plus ; le froid qui suivit cette dévastation fut lui aussi presque instantané et gela tout dans les instants qui
suivirent, la chair de la plupart de ces animaux est intacte ! On consommait la viande de mammouth ainsi
gelée il n’y a pas si longtemps en Sibérie. On trouve des milliers de cadavres dans les glaces du grand nord,
ainsi que des plantes qui n’ont pas leur place dans une région glacée.
La chute d’un objet immense a pu provoquer de tels bouleversements : changements climatiques quasiinstantanés, raz-de-marée colossaux, nuits prolongées et autres effets rapportés par toutes les légendes du
monde. Il semble qu’une telle collision ait pu changer l’inclinaison de la terre par rapport à l’écliptique ainsi
que la position des pôles, ce qui expliquerait la variété des cadavres d’animaux trouvés mélangés dans le
pergélisol. Quoiqu’il en soit, l’Homme a survécu, et il n’est pas étonnant qu’il n’ait qu’une mémoire
fragmentaire du passé, et que la totalité des produits des civilisations antérieures n’ait été détruite dans cette
calamité.
Si cela s’est vraiment produit comme c’est décrit ici, il doit quand même en rester des traces ? Si l'on
étudie avec attention les grands lacs salés et les mers intérieures salées sur toute la terre, on peut se demander
à juste titre comment ceux-ci ont été formés. Une explication plausible : un jour, dans un passé pas très
lointain, une comète ou plutôt un ensemble de morceaux de comète se sont écrasés sur la terre, probablement
en partie dans les océans, créant ainsi une série de tsunamis, peut-être de plus de mille mètres de haut, selon
la profondeur des eaux aux points de chutes, en plusieurs endroits, ces tsunamis pénétrèrent très loin à
l'intérieur des terres. Au passage de ces monstrueuses vagues, ce ne fut que dévastation et mort. En se
retirant, une partie des eaux salées s'accumula dans les grandes dépressions pour y rester, le reste s'écoula
dans les rivières et les fleuves pour retourner aux océans. Il y eut quelques misérables survivants humains et
animaux, par-ci par-là, et de l'eau salée partout, du sable marin, des coquillages et tout un échantillonnage de
faune marine qui fut transporté et déposé un peu partout, même sur les montagnes.
Partout où de grandes quantités d'eaux salées séchèrent par évaporation, on trouve de nos jours du sel sur
de grandes surfaces, par exemple le ‘Great Salt Lake’ et son désert salé adjacent, aux États Unis, ensuite le
grand désert salé dans les Andes en Amérique du Sud. Ailleurs, il reste des lacs salés et mêmes des mers,
comme la Mer Caspienne. Un peu partout sur la Terre, on trouve des coquillages, du sable, dans les endroits
les plus inattendus, en Angleterre, en France et ailleurs. On trouve aussi des vestiges révélateurs. Par
exemple le lac Van et le lac Urmia, proche du Mont Ararat, tous deux en Turquie, sont respectivement à
1650 et 1250 mètres au-dessus du niveau de la mer. On trouve aussi, plus haut sur une montagne au sud du
lac Van, une plage de sable marin à 2150 mètres d'altitude ; la mer Caspienne n’est pas loin derrière le Mont
Ararat où, selon la Bible, l'Arche de Noé échoua après le déluge. Comment se fait-il que la Mer Caspienne,
située à huit cents kilomètres du golfe persique, au nord de l’Iran possède la même faune que le reste des
océans ?
Il y a d'autres lacs salés dans la région, par exemple la Mer d’Aral, située à près de cinq cents kilomètres
de là, au Kazakhstan ; ensuite il y a le Grand désert salé, nommé le désert de Lut en Iran, il couvre environ
400,000 kilomètres carré, on y trouve les dunes les plus hautes du monde (1200 m en moyenne).
En Amérique du Sud, on trouve le lac Titicaca, lui aussi salé, à plus de deux kilomètres d’altitude dans les
Andes. Enfin, le lac salé le plus célèbre est la mer Morte. On trouve aussi d’importantes couches de sel en
Éthiopie… Pour justifier ces nappes d’eau salée, des spécialistes affirment que c’est parce que les sédiments
minéraux lavés par les pluies s’y accumulent au cours des millénaires ; cela est douteux, car on trouve aussi
d’immenses lacs d’eau douce qui existent depuis des millions d'années et ne contiennent pas de sel. Par
contre, plus les lacs salés s’assèchent, plus la concentration en sel augmente, jusqu'à ne laisser que du sel
quand il n'y a plus d'eau...
On retrouve aussi des fossiles de poissons marins, de cétacés et de flore marine dans des endroits où ils ne
devraient pas être, en montagne par exemple. On sait maintenant que des centaines d’espèces d’animaux ont
disparu soudainement il y a environ dix mille ans. Ce qui signifie bien qu’il y eut un cataclysme.
En janvier 2001, un terrible tremblement de terre fit de considérables dégâts au Gujarât, dans le nordouest de l'Inde dans lequel on déplora des milliers de morts. Sur les lieux, un phénomène extraordinaire passa
presque inaperçu, à plus de deux cents kilomètres des côtes de l'océan indien : au beau milieu des champs, de
larges fissures apparurent et de l'eau salée chaude fut éjectée en geysers puissants. Quand ce jaillissement
cessa, on retrouva, répandu le long des fissures, un grand nombre de coquillages marins. Ce qui implique
qu’ils étaient dans la terre, prisonniers avec de l’eau de mer depuis une période de plusieurs milliers
d’années...
Sur une autre plan, celui de la mémoire collective de l'Homme : beaucoup d'entre nous ont eu des rêves,
plusieurs fois dans notre vie, où un immense raz-de-marée nous arrive dessus... Souvent, de tels rêves nous
réveillent en sursaut. Un tel cataclysme doit bien laisser des traces dans le sub-conscient des survivants
traumatisés ainsi que dans l’esprit des victimes, cela revient plus tard, sous forme de rêves pour ceux qui se
réincarnent.
Pour conclure, dans pratiquement tous les pays du monde, des légendes, des contes et des écrits,
entretenus depuis la nuit des temps, nous racontent les chroniques de déluges : l'eau qui monte et envahit
tout, qui tombe et noie tout, qui grimpe jusqu'aux sommets des montagnes ; des ténèbres qui durent des
jours, du feu. Pourquoi ces pralayas (destructions) ? Quelle que soit la raison physique de ces catastrophes,
une chose semble évidente : ce n’est que lorsque l’Homme a perdu son équilibre spirituel que des désastres
se produisent.
L’Être Humain est le véhicule de la Conscience incarnée, mais cet état doit se maintenir.
Malheureusement, l’Homme n’a pas encore appris à maîtriser cet équilibre. Sa douleur d’être n’est que son
incapacité de rester en harmonie avec la vraie nature de l’univers, de façon permanente. Quand on demanda à
la Mère si les catastrophes, les cataclysmes et les séismes sont causés par la désharmonie, la discorde et les
péchés des êtres humains, voici sa réponse : « Peut-être serait-il plus vrai de dire que c'est un seul et même
mouvement de conscience qui s'exprime par une Nature surchargée de calamités et de catastrophes, et par
une humanité inharmonieuse. Les deux choses ne vont pas de cause à effet, mais se trouvent sur le même
niveau. Au-dessus d'elles, est une conscience qui cherche à manifester, à s'incorporer sur terre, et qui, dans
sa descente vers la matière, rencontre partout la même résistance, que ce soit dans l'homme ou dans la
Nature physique.
Tout le désordre, toute la discordance que nous voyons sur terre sont le résultat de cette résistance. Les
calamités et les catastrophes, les conflits et les violences, l'obscurité et l'ignorance, tous les maux
proviennent de la même source. L'homme n'est pas la cause de la Nature extérieure, pas plus que la Nature
extérieure n'est la cause de l'homme ; mais tous deux dépendent d'une même et unique chose qui est derrière
eux et plus grande qu'eux ; et tous deux font partie d'un mouvement perpétuellement progressif pour
exprimer cela. Il est vrai que s'il y a, éveillées quelque part sur terre, une réceptivité et une ouverture
suffisante pour faire descendre quelque chose de la Conscience Divine dans sa pureté, cette descente, cette
manifestation sur terre pourra changer, non seulement la vie intérieure, mais aussi les conditions
matérielles, l'expression physique dans l'homme et dans la Nature.» ENTRETIENS - 1929-31 - P. 43
« Partout où tu vois une grande fin, sois sûr d’un grand commencement. Quand une douloureuse et
monstrueuse destruction épouvante ta pensée, console-la avec la certitude d’une vaste et grande création.
Dieu est là, non seulement dans la petite voix tranquille, mais aussi dans le feu et dans le tourbillon. » […]
«Pourquoi Dieu martèle-t-il son monde avec tant d’acharnement, pourquoi le piétiner et le pétrir
comme de la pâte, pourquoi le jeter si souvent dans un bain de sang et dans l’embrasement infernal de la
fournaise ? Parce que l’humanité dans son ensemble est encore un vil minerai grossier et dur qui autrement
ne se laisserait jamais fondre ni modeler. Tels les matériaux, telles les méthodes. Que le minerai se laisse
transmuer en un métal plus noble et plus pur, et les procédés de Dieu envers lui seront plus doux et plus
bénins, et les usages qu’il en fera, plus raffinés et plus beaux.»… (Pensées et Aphorismes)
Des preuves de civilisations disparues ? Si une ou plusieurs civilisations évoluées ont réellement précédé
celles dont nous avons connaissance, il semble raisonnable de penser que des traces nous seraient parvenues,
apportant des indices palpables prouvant qu'une culture développée sur le plan technique a existé, il y a
plusieurs millénaires. Mais pour comprendre pourquoi ces preuves sont rares, il est bon de s’imaginer ce qui
resterait de notre propre civilisation si elle était détruite par un cataclysme naturel de grande envergure ou
par une conflagration de nos bombes thermonucléaires !
La quasi-totalité des Êtres Humains seraient morts, les constructions, les machines et les objets façonnés
seraient désintégrés, décomposés, détériorés, rouillés, dispersés et seraient méconnaissables bien avant que
quelques millénaires se soient écoulés. Certains vestiges seraient vraisemblablement préservés s'ils se
trouvaient ensevelis sous la glace des pôles ou engloutis au fond des mers. Encore faudrait-il savoir où
chercher, comprendre ce que l’on trouve et surtout accepter son origine.
La mise au point des méthodes faisant appel au carbone 14, à l’argon potassium, à l’uranium thorium, à la
thermoluminescence, à la dendrochronologie (méthode fondée sur l'observation des couches concentriques
annuelles apparaissant sur la section transversale des troncs d'arbres), et d'autres procédés permettant de
dater une matière donnée, ont ébranlé certaines de nos théories bien enracinées concernant l'apparition ou la
disparition des civilisations, malgré le fait que ces méthodes soient encore imprécises. Citons quelques unes
de ces traces : une mine de fer de Ngwenya, au Lesotho, qui a été exploitée il y a quarante-trois mille ans,
l'Homme connaissait donc le fer bien avant le Néolithique.
Des outils de pierre, trouvés en Iran,
remonteraient à cent mille ans. L'extraction du cuivre sur une grande échelle a eu lieu dans le nord du
Michigan, apparemment bien des millénaires avant l'arrivée des Amérindiens. A Wattis, dans l'Utah, une
nouvelle galerie creusée dans une mine de charbon a débouché sur une suite insoupçonnée de tunnels
remontant à une époque inconnue. Le charbon trouvé dans ces galeries était altéré au point d'être inutilisable
pour le chauffage. Il n'existe aucune légende indienne relative à ces mines, et d'ailleurs, les Amérindiens
n'avaient pas recours à la technique des galeries dans leurs exploitations. Bon nombre de découvertes isolées,
une masse de légendes, d'écrits et d’objets inexpliqués, qui souvent, quand ils n’ont pas été détruits, dorment
dans les caves des musées ou chez des collectionneurs privés, portent à croire que l'Homme civilisé a existé
sur terre depuis beaucoup plus longtemps qu'on ne l'a cru jusqu'ici. Et ceci sans avoir à envisager la
possibilité de connaissances apportées sur notre planète par des extraterrestres, ainsi que cela a été
fréquemment avancé : il n'est point besoin de croire au miraculeux pour expliquer cela. Il nous faut
simplement accepter qu'il y a eu suffisamment de temps et d'espace au cours de l'histoire de notre globe pour
qu'une ou plusieurs cultures s'y soient développées jusqu'à atteindre les conditions critiques ayant entraîné
leur anéantissement. Que cela soit par la guerre, par l'altération dramatique du milieu, ou par des causes
cosmiques, à moins qu'elles n'aient été détruites par d'autres forces inconnues déclenchées plus ou moins
consciemment.
Notre propre culture, si nous estimons son point de départ à quatre mille ans av. J.-C., est passée du stade
de la cueillette et de l'élevage primitif à la fission nucléaire en six mille ans seulement et a frisé la
catastrophe il y a très peu de temps. Si l'on considère l'âge réel de l'humanité, d'autres civilisations ont eu
amplement le temps de parvenir à un degré d'évolution correspondant approximativement au nôtre.
Peut-être nos savants trouveront-ils une explication logique au fait qu’aucun nouvel animal n’a été
domestiqué depuis la préhistoire, pas plus qu’aucune nouvelle espèce de plantes cultivées n’a été découverte
depuis ce temps-là, même la pomme de terre et le maïs existaient en Amérique depuis longtemps. La
domestication des animaux semble bien être apparue en un court laps de temps, moins de mille ans, et
depuis, il n’y a aucune évolution dans ce domaine; serait-ce une mutation ou une maîtrise sur le monde
animal qui s’est perdue depuis ?
Une inspection approfondie d’anciens ouvrages qui nous sont parvenus, nous permet de penser que
l'humanité a déjà antérieurement atteint ses capacités actuelles de destruction. On relève des allusions à de
gigantesques destructions et explosions à la surface de la terre dans la Bible (le déluge, Sodome et
Gomorrhe), dans les mythes grecs et dans nombre d'autres légendes des Indiens d'Amérique du Nord et du
Sud, ainsi que dans le Mahabharata. Là, nous découvrons minutieusement décrits, l'utilisation et l'effet de ce
qui ressemble étrangement à des explosions nucléaires. Il est judicieux de noter qu'une radioactivité élevée se
dégagerait de certains squelettes découverts dans les anciennes cités de Mohenjo-Daro et d’Harappa. On ne
sait pratiquement rien sur l'histoire de ces très antiques agglomérations, sinon qu'elles furent soudainement
abandonnées comme d’autres cités récemment découvertes sous les eaux dans une baie du Gujarât au nordouest de l’Inde, ainsi que près de Mahäbalipuram, sur la côte est, le rivage du Coromandel. Cette dernière
bourgade aux sept pagodes fut, selon la légende, un des lieux où séjourna Krishna, le héros du Mahabharata.
Près des côtes japonaises, sur les abords de l’île Yonaguni on trouve à une vingtaine de mètres sous les
eaux, la preuve de l'existence d'une civilisation antédiluvienne, un temple sous l'eau, peut-être est-ce un
vestige intact d’une civilisation engloutie. Vieux de plus de dix mille ans, cet édifice a des dimensions
colossales, plus de cent quatre-vingt-trois mètres de large et vingt-sept mètres de haut. Il est indéniable, vu
les dernières découvertes, que c'est bien un monument artificiel, dédié à on ne sait quel dieu, si ce n'est que
l'on découvre une tortue sculptée, ainsi que des statues géantes semblables à celles de l'île de Pâque. Le
professeur Masaki Kimura, un géologue de l’université Ryukyu à Okinawa, déclara que la structure
énigmatique semble bien construite de la main de l’Homme : «Cet objet n’a pas été façonné par la nature. Si
cela avait été le cas, on pourrait s’attendre à trouver des débris dus à l’érosion autour du site, mais il n’y a
pas de fragments de roche ici. La découverte de ce qui apparaît être une route entourant la construction est
une autre preuve de la nature artificielle du bâtiment.». Robert Schoch, professeur de géologie à l’Université
de Boston, a procédé à des plongées sur le lieu en mai 1998 : «Cela ressemble essentiellement à des séries
d’énormes marches, toutes d’une hauteur d’environ un mètre. C’est une paroi de falaise ressemblant à une
face de pyramide à degrés. C’est une structure très intéressante. Il est possible que l’érosion hydraulique,
combinée avec un processus de fracture et d’éboulement de la roche ait pu créer une telle structure, mais je
n’ai jamais rencontré de processus pouvant créer une construction aussi régulière que celle-là» conclut-il.
Une autre preuve de l’origine artificielle de ce monument fut apportée par la découverte, pas loin, d’autres
buttes sous-marines, plus petites. Comme la construction principale, ces minis ziggourats sont des dalles
agencées en gradins, d’environ dix mètres de large et deux mètres de haut. Pour aménager un tel édifice,
l’utilisation d’un outillage adéquat a dû être nécessaire. Comme pour beaucoup d’autres monuments dans le
monde, nous faisons face à une inconnue qui nous donne à réfléchir et ouvre des horizons nouveaux. Teruaki
Ishii, professeur de Géologie à l’université de Tokyo, affirme que ce bâtiment remonte au moins à 8000 ans
av. J.-C., avant que les terres sur lesquelles il a été construit ne soient submergées à cause de la fonte des
glaces, vers la fin de la dernière ère glaciaire. Ce monument est-il tout ce qui reste d’une civilisation qui
occupa la région avant cette époque ?
Est-ce que les Aïnous en sont les survivants ? Ailleurs, les survivants de la catastrophe se réfugiaient dans
des grottes. Les merveilleuses fresques rupestres de France et d'ailleurs, souvent situées dans des grottes
aujourd'hui au-dessous du niveau du sol, ont été acceptées comme partie intégrante de l'héritage artistique de
l’humanité. D'autres représentations moins connues semblent bien remettre en question l'âge de l'Homme dit
civilisé. Jusque là, il était si commode de classer l’Homme des cavernes comme un sauvage ; sur ce sujet, Sri
Aurobindo nous dit que : « Le sauvage n’est peut-être pas tant le premier ancêtre de l’homme civilisé que le
descendant dégénéré d’une civilisation précédente. […]
La barbarie est un sommeil intermédiaire, non une obscurité originelle. » (La Synthèse des Yoga- Vol. 1 –
p.12)
Des lignes gravées sur des morceaux de roches plates que l’on a datées grâce aux couches successives de
terre qui les recouvraient, furent découvertes à Lussac-les-Châteaux, dans la Vienne. Il y a des dessins
surprenants, considérant la période généralement assignée à l'Homme des cavernes. A une époque remontant
à des millénaires avant l'aube de la civilisation, telle que nous l'entendons, des Êtres Humains à l'apparence
moderne surviennent de façon inattendue, portant robes, bottes, ceintures, manteaux et chapeaux, et on peut
découvrir aussi des hommes à la barbe et à la moustache taillées.
D'autres scènes rupestres très élaborées, profondément enfouies dans des cavernes d’Afrique du sud,
datant approximativement de la même époque, évoquent des voyageurs blancs, aux vêtements difficilement
identifiables, en train de prendre part à ce qui paraît avoir été un safari préhistorique ou une exploration…
La terre fut donc victime d’une destruction massive, mais malgré l’ampleur de la catastrophe, il y eut des
survivants, et curieusement, l’Égypte accueille une grande partie des survivants, tant en ce qui concerne les
humains que les vestiges de civilisations défuntes.
La sagesse des anciens va y survivre et être transférée jusqu’à nous, cachée, obscurcie, mais présente.
C’est comme si la légende arabe, au sujet des pyramides, était vraie. Il est possible que des êtres humains, en
grand nombre, se protégèrent du déluge dans le quartier sous les pyramides, dans des salles pas encore
découvertes…
Pour qui étudie profondément la mystique égyptienne, il apparaît que les maîtres de cette civilisation
étaient détenteurs de grands secrets liés au passé et au devenir de l’Homme sur la terre. A nous de soulever le
voile pour observer la naissance de l’ère nouvelle où l’homme devra redécouvrir le principe universel du
Divin.
DEUXIEME PARTIE
Protohistoire égyptienne et euro-asiatique
«Les plus anciens vestiges de l’existence de l’homme sur le sol d’Égypte sont des armes ou des
outils en silex… Comment déterminer l’âge de ces instruments ? Les uns comptent des dizaines, les autres
des centaines de siècles et les géologues n’ont pas encore trouvé un critère sûr qui permît de remplacer ces
suppositions par une date précise… Il y a un hiatus formidable entre les populations paléolithiques qui se
servaient de ces outils et les habitants dont on a découvert les restes d’agglomérations et les tombeaux sur
les deux rives du Nil, depuis la pointe du delta jusqu’à la première cataracte et même au-delà…
Soudainement, pourrait-on dire, tout, dans la Haute Égypte, va prendre un aspect nouveau, dès l’instant où
les sépultures nous montrent l’emploi de l’écriture hiéroglyphique. Il y a quelques années, au moment où
l’on venait de découvrir le préhistorique de la Haute Égypte, appelé parfois la civilisation de Négadah, on a
cru avoir enfin trouvé les premiers éléments d’où l’Égypte Pharaonique était sortie par une lente évolution.
Aujourd’hui qu’on a pu classer avec précision les divers éléments retrouvés, on constate qu’il n’y a pas, des
barbares préhistoriques aux Égyptiens proprement dits, une lente évolution progressive.
On peut fixer le point de suture et constater à quel moment un matériel commun de civilisation a été
transporté tout fait dans la Haute Égypte… » (MEMPHIS - Jean CAPART, page 113)
Ces lignes apportent un grand réconfort. Pour notre lecteur, il est maintenant évident qu’il existe un lien
entre l’Atlantide et l’Égypte, même si les ‘officiels’ continuent à nier l’existence de l’Atlantide. La
reconnaissance officielle n’est pas utile à la vérité.
Depuis longtemps, il apparaissait que les guides et les dirigeants de la civilisation égyptienne n’étaient
pas des autochtones, mais bien des colonisateurs venant d’ailleurs. La classe gouvernante de l’Égypte n’est
pas de la même ethnie que la masse du peuple Égyptien et la civilisation qu’ils apportèrent n’est pas
étrangère à celle qui se développera de l’autre côté de l’Atlantique. Il est étrange de voir que des
observations similaires ont été faites en ce qui concerne la ou les civilisations précolombiennes. En effet, les
Olmèques, par exemple, semblent avoir surgi de nulle part au troisième millénaire avant notre ère ! Une des
‘colonies’ de l’Atlantide fut bien évidemment la région que l’on nomme aujourd’hui l’Égypte. La position le
long d’un fleuve important, en bord d’une mer fermée (à l’époque) c’est un endroit idéal pour le refuge et le
développement de peuplades sinistrées. La civilisation qui va naître de cet amalgame va influencer le reste de
tous les peuples qui se trouvent aux abords de la Méditerranée et l’Égypte sera le berceau d’une très haute
spiritualité. Beaucoup de ces connaissances nous sont parvenues à travers la Grèce qui, comme nous le
savons, occupa l’Égypte dès le troisième siècle av. J.-C., mais qui s’intéressa à la sagesse égyptienne bien
avant cette date.
Étudions un peu les Pyramides de Gizeh
L'étude des détails de construction de la grande pyramide est captivante, examinons par exemple les
conduits d'aération des deux salles de cette pyramide. Ceux de la salle supérieure, dite ‘chambre du Roi’,
communiquent avec l'extérieur, mais on ne peut pas voir le ciel en regardant par les orifices de la salle, car
ces conduits partent d'abord à l'horizontale avant de s'incliner vers le haut, pour déboucher sur la pente nord
et sud de la pyramide. Par contre, dans la salle inférieure, dite ‘chambre de la Reine’, ces conduits ne
peuvent en aucun cas être utilisés pour l'aération, ni pour viser quelques étoiles, puisque aucun d'eux ne
communiquait ni avec la salle en question ni avec l'extérieur.
Ils étaient donc complètement invisibles, et ce n'est qu'au dix-huitième siècle qu'une personne eut l'idée
de prendre un burin et de perforer le mur de la salle au même niveau que les conduits de la salle supérieure et
les découvrit. Il faut en conclure que cette ‘chambre de la Reine’ aurait pu servir de caveau pour recevoir une
momie, si ce n'est qu'il n'y pas de sarcophage, par contre, la salle d'en haut, qui en contient bien un, n'aurait
jamais pu contenir une momie, car l'atmosphère y pénétrant, la momie se serait vite décomposée. Mais, si
notre thèse est la bonne, c'est bien un corps vivant que recevait, de temps à autres, ce sarcophage, en des
temps antédiluviens, et ces orifices permettaient à un être humain de respirer. Toutefois c'est la partie
inférieure de la pyramide qui devrait attirer le plus notre attention et mériterait d'être étudiée en détail par les
géologues et ingénieurs, à défaut des égyptologues, qui eux n'y voient rien de particulier. Cette partie de la
pyramide, creusée à même la roche calcaire massive, — la même que celle du Sphinx, — semble pourtant
très ancienne. Des égyptologues maintiennent que la chambre souterraine de la grande pyramide n'est pas
préhistorique, qu’elle fut creusée pendant les travaux de la pyramide qui la coiffe, vers - 2500, qu'elle devait
être, au départ, la tombe du roi Koufou, mais que par la suite, lui et ses architectes changèrent d'idée et
abandonnèrent les travaux dans cette partie souterraine pour se consacrer à la construction de la pyramide.
En arrivant au niveau de la ‘chambre de la Reine’ qu'ils construisirent, ils l'abandonnèrent aussi, et
continuèrent à construire la pyramide pour arriver au niveau de la ‘chambre du Roi’, qui selon toutes les
apparences n'a jamais servi de tombe. Ce qui précède tend à dire que certains égyptologues sont convaincus
que ces gens qui construisirent la plus grande merveille du monde étaient atteints d'indécision chronique, de
manque de capacité de planification, et surtout étaient capables de perdre leur temps à extraire plus de 2000
tonnes de roche, creusée dans la masse à travers un tunnel très restreint, pour rien ! Les gens qui connaissent
bien la civilisation égyptienne ne peuvent souscrire à cet avis. De plus, comment pouvaient respirer et
s’éclairer les ouvriers qui creusèrent ce tunnel à cette profondeur, dans la poussière ? Imaginez-vous ce que
représente un ouvrage tel que de creuser un tunnel en pente à 26º sur une longueur de plus de cent mètres,
dans l'axe exact de la pyramide, de section réduite : hauteur de 115 cm et largeur de 105 cm ? Cet ouvrage,
exécuté de mains de maîtres, est d'une précision inégalable, la marge d'erreur est de moins de 6 mm sur les
côtés et un peu plus de 7 mm sur la hauteur sur les cent mètres de long. De plus, ce tunnel fut habillé de
pierres de Tura polies, très bien ajustées, et il n’y a aucune trace d’éraflure sur les parois du tunnel.
Si un tel habillage fut fixé, cela signifie bien que cet ouvrage était terminé. (La pierre de Tura est un
calcaire de haute qualité, solide et qui, une fois polie, donne un fini presque blanc et dur, les trois pyramides
de Gizeh en étaient complètement recouvertes.)
En bas de ce tunnel, le passage redevient parfaitement horizontal sur 10 mètres, et là, sur le côté ouest, il y a
une alcôve de 180 cm de long sur 90 cm de profondeur ; à un peu plus d'un mètre plus loin sur le tunnel, se
trouve une salle souterraine surélevée de 60 cm. C'est la plus grande salle connue de la pyramide. Elle
mesure près de 14 mètres de long, plus de 8 mètres de large et atteint une hauteur maximum de 3,40 mètres.
Sur le côté est, il y a une margelle autour d'un puits profond de 3 mètres (Voir note No 6), sur le mur sud, il y
a un autre corridor de 70 cm de côté qui s'enfonce horizontalement dans la roche sur une longueur de 16
mètres, sans issue. Si l'on regarde du côté ouest de la salle, on observe que le sol s'élève jusqu'à hauteur de
poitrine pour former une plate-forme taillée de façon irrégulière avec des tranchées dont certaines parois
touchent presque le plafond de la salle, la hauteur de ces parois est, elle aussi, irrégulière. L'atmosphère de
cette salle oppresse le visiteur et lui rappelle qu'il se trouve sous des millions de tonnes de roches, tout ici
semble inviter l'intrus à ne pas perdre son temps et à vite remonter à la surface... On en déduit qu'il y a une
raison derrière ces travaux. La salle souterraine n'est pas finie, et cela a fait dire aux égyptologues que cette
partie de la pyramide fut abandonnée : c'est probablement l'objectif principal des constructeurs... Vu l'état de
cette salle, de sa taille en contraste avec les dimensions réduites du couloir d'accès, tout est fait pour
décourager les chercheurs timides, pour les empêcher de découvrir quoique ce soit, comme pour cacher de
vrais accès à d'autres salles et souterrains encore inconnus. Quand on sait que les constructeurs de pyramides
de Guizèh avaient atteint une précision du millimètre, rien ne nous empêche de penser que des portes
secrètes en pierre bien ajustées ne soient à jamais fermées. Au 9e siècle, le calife Al Ma’mun alors
gouverneur du Caire, engagea une équipe de carriers pour creuser un tunnel dans la grande pyramide. Il
entreprit les travaux côté nord, en hauteur, à une trentaine de mètres, car il savait que l’entrée devait être de
ce côté-là. La pierre des pyramides étant extrêmement résistante, il employa le feu pour la chauffer et il fit
verser du vinaigre dessus afin que la pierre éclate, puis il fit utiliser le bélier pour briser la pierre ainsi traitée,
pour se frayer un passage vers l’intérieur. A cause des coups répétés par les ouvriers qui œuvrèrent plusieurs
jours, les vibrations se propagèrent dans l’édifice et à un moment donné, ils entendirent des chocs sourds
venant de l’intérieur, comme si des blocs massifs tombaient quelque part. Il semble que des pierres massives
en se déplaçant, ouvrirent ou fermèrent certains passages secrets. C’est comme si la tentative de s’introduire
par force dans la pyramide avait déclenché un système de sécurité mis en place depuis des millénaires afin de
dérouter et tromper tous les profanateurs. Finalement les parties de l’édifice accessibles se révélèrent
absolument vide. Et puis, pourquoi la grande pyramide serait-elle une tombe alors que toutes les tombes des
rois d’Égypte se trouvent creusées profondément dans la roche massive ou dans la terre?
L'archéologue français, André Pochan a attiré notre attention vers un curieux passage des écrits de
l'historien grec Hérodote, qui visita l'Égypte au cinquième siècle avant notre ère, et passa beaucoup de temps
avec des prêtres égyptiens. Il nous rapporte qu'il fut informé spécifiquement de l'existence de chambres
souterraines creusées à même la colline sur laquelle sont construites les pyramides, et toujours selon ces
prêtres, Koufou aurait fait faire un caveau pour lui-même sur une île dans une grande salle souterraine
inondée située au niveau du Nil. Hérodote fut aussi invité à visiter la partie supérieure du Labyrinthe au bord
d’un lac nommé Moeris qui avoisinait autrefois l’oasis du Fayoum ; il décrit ce lieu comme étant « une
infinie merveille », celui-ci comprenait 1500 pièces et autant de salles souterraines qu’il ne put visiter. On lui
affirma que la plupart de ces salles contenaient des manuscrits. Beaucoup d’auteurs antiques confirment la
description donnée par cet historien.
Crantor (300 av. J.-C.) déclarait que certains piliers souterrains en Égypte, étaient couverts d’inscriptions
décrivant la préhistoire, ainsi que les chemins à suivre pour rejoindre les salles sous les pyramides de Guizèh.
(Voir Nexus No 33, version française, datée de Juillet-août 2004). Ce passage des écrits poussa Pochan à
calculer que s'il y a effectivement une salle correspondant à cette description, elle devra se situer au moins à
trente mètres sous le niveau du fond du puits de la salle inférieure de la grande pyramide. Le Prof. Jean
Kerisel, un ingénieur français a poursuivi vigoureusement la recherche de salles souterraines cachées.
En 1992, lui et son équipe, outillés de matériels spécialisés, tel qu'un radar d'exploration des sols et une
machine pour étudier la micro-gravimétrie, étudièrent les lieux. Comme il nous le dit dans son rapport :
« Une structure fut détectée sous le sol du passage d'accès, cela pourrait être un corridor orienté en
direction SSE - NNO, le plafond semble être à la hauteur du prolongement du couloir descendant ». Ce n'est
pas tout, une autre anomalie fut découverte dans la masse de roche, sur le côté ouest du tunnel, à 6 mètres
avant d'entrer dans la grande salle. Kerisel croit avoir identifié l'accès d'une salle souterraine, ce qui semble
bien être un système d'accès séparé du système connu, se terminant par un puits vertical lui aussi, système
classique en Égypte. Juste à côté de la grande pyramide, il y a l'autre, aussi spectaculaire, dite de Khaéf-Rê
(Khephren). C'est l’exemple le plus spectaculaire du mélange de roche taillée et de construction de pierre,
cette pyramide fut édifiée sur le même plateau de roche. Elle occupe une surface de plus de cinq hectares. La
base massive de roche fut nivelée sur toute la surface de la pyramide, le plateau est en pente, ce qui fait que
les côtés nord et ouest de la pyramide s'enfoncent dans la masse et forment une tranchée qui s'élève jusqu'à 6
mètres de haut au coin nord-ouest pour n'atteindre que 3 mètres au coin sud-ouest, et zéro aux coins nord-est
et sud-est. Les marches les plus basses de la pyramide du côté nord et ouest sont taillées dans la masse
rocheuse, tandis que les marches des côtés est et sud sont en pierres rapportées car à cet endroit, le niveau de
la roche massive est en dessous du niveau zéro de la plate-forme rocheuse. Ce vide fut comblé par l'apport de
milliers de blocs de remplissage pesant une moyenne de 100 tonnes chacun ! Ils utilisèrent le même genre de
blocs massifs pour édifier les premiers rangs de la pyramide avant de continuer avec des blocs plus petits.
Maintenant que les blocs de couverture de la pyramide n'existent plus, on peut voir une ligne de démarcation
nette entre les deux types de constructions, ce qui pourrait nous laisser supposer que cette pyramide fut
construite à des époques différentes... Ce qui frappe le plus dans cette pyramide, c'est le rapport entre sa
masse et la dimension réduite de son unique chambre connue...
Des spécialistes égyptiens de l’irrigation faisaient, en 1980, des recherches pour établir le niveau de la
nappe phréatique aux environs du Sphinx ; à l’aide d’une foreuse ils firent un trou à moins de 80 mètres du
Sphinx, mais à 15 mètres de profondeur, ils rencontrèrent de la roche très dure. Leur surprise fut grande
quand ils remontèrent la tête de la foreuse, car ils y découvrirent du granit, mais pas n’importe quel granit,
celui même que l’on trouve à Assouan. De toute façon il n’y a pas de formation naturelle de granit dans le
delta du Nil et Assouan se trouve à près de 800 kilomètres au sud.
Il est évident qu'une civilisation qui a construit des édifices tels que les pyramides de Guizèh, sculpté une
statue gigantesque telle que le Sphinx et bougé des pierres monstrueuses de plus de 200 tonnes, a sûrement
été capable de creuser, sans obstacle majeur, des systèmes de galeries et de salles souterraines très
complexes. Témoin : c'est exactement ce que fit, bien des millénaires plus tard, Râ-Moses II, quand il fit
tailler un système de plus de cent salles souterraines dans la tombe KV 5 de la Vallée des Rois. On se
demande avec justesse, s'il ne reste pas de grandes découvertes à faire à l'intérieur du plateau de Guizèh.
Dans son livre ‘Excavation at Giza, Sphinx’ , Volume VIII, page 113, le Docteur Selim Hassan, un
égyptologue travaillant en Égypte dans les années trente, rapporte la découverte d'une stèle d'inventaire et
traduit ce qui y est écrit. Cette inscription annonce que le temple d'Isis (proche de la grande pyramide) fut
découvert par le pharaon Khaéf-Rê et reconstruit par ses soins. Il est aussi fait mention d'une intervention
faite sur le Sphinx pour réparer une balafre causée par la foudre. Bien sûr, il y a des spécialistes pour
dénoncer cette stèle et affirmer que c'est un faux !
Cette stèle est dédiée à Isis, en tant que ‘Maîtresse des Pyramides’, cette déesse préside à la résurrection
des morts, à l'éternité ; or il se trouve que l'utilisation probable des pyramides de Gizeh (à l'origine, tout au
moins) fut l'initiation pour explorer les mondes occultes ou pour la régénération des corps d'initiés afin de
prolonger leur vie sur terre. Le temple de la vallée fut effectivement remis en état à l'époque des premières
dynasties, comme le prouve la pose de parements de granit qui recouvrent les énormes blocs massifs de
pierres calcaires ; certains de ces parements sont tombés depuis, ce qui permet de voir une partie des blocs
d'origine, qui sont fortement érodés tout comme le Sphinx. Si ce temple fut effectivement rénové par KhaéfRê, cela prouverait sans l'ombre d'un doute que le bâtiment était déjà en mauvais état il y a plus de quatre
mille cinq cents ans, qu’il n'a donc pas pu être construit par ce Pharaon, pas plus que le Sphinx, puisque les
pierres qui servirent à construire ce temple viennent précisément d'autour du Sphinx.
Les similitudes entre les débuts de la civilisation égyptienne et les civilisations d’Amérique centrale et du
sud sont trop frappantes pour être fortuites. Prenez par exemple les pyramides, les momies et certains
symboles sacrés et l’utilisation de l’or, entre autres. Il y a des similitudes entre les pyramides d’Égypte et
celles du Mexique. Trois grandes pyramides ont été construites à Teotihuacan (le temple–pyramide de
Quetzalcóatl, la pyramide du Soleil, la pyramide de la Lune). Ces pyramides sont disposées de la même
manière qu’en Égypte (même hauteur – en altitude sans tenir compte du terrain). Il y a une centaine de
pyramides en Chine, en formations presque similaires à celles de l’Égypte. Il y a des pyramides dans
beaucoup de pays, même en France. Mais ce n'est pourtant pas en Égypte que l'on trouve le plus grand
nombre de pyramides, bien que leurs constructions soient dû à son influence directe : c’est en Nubie ! Du
temps de Égypte pharaonique, cette région se nommait le Kusch, et on peut y voir aujourd'hui plus de 200
pyramides. Les archéologues pensent qu’elles furent construites pour servir de caveaux aux rois et reines de
Napata et de Méroé. Les premières ont été bâties sur le site d'el-Kourrou, dont font partie les tombes du roi
Kashta et de son fils Piye (Piankhy), ses petit-fils Shabaka, Shabataka et Tanoutamon, ainsi que les
pyramides de 14 reines nubiennes. D'autres pyramides furent construites à Nuri, à l'ouest du Nil, en HauteNubie. Cette nécropole rassemble les tombes de 21 rois et de 52 reines, princesses et princes. La plus
ancienne pyramide de Nuri, — qui est aussi la plus grande, — est celle du pharaon Taharqa de la XXVe
dynastie Égypte, il était roi de Napata. C'était l'époque où les pharaons Égypte étaient des Nubiens (i.e.
Ethiopiens !) entre 715 et 690 a.v. J.-C. Le site le plus important est celui de Méroé, situé entre la cinquième
et la quatrième cataracte du Nil, à une centaine de Kilomètres au nord de Khartoum, plus de 40 rois et reines
y furent ensevelis. C’est aussi en ce lieu que l’Arche d’Alliance séjourna quand elle fut transportée depuis
son temple détruit de l’île d’éléphantine en route vers Éthiopie
Les proportions des pyramides nubiennes diffèrent totalement de celles Égypte : les pyramides nubiennes
sont bien plus pointues, et forment un angle d'environ 70° ; elles sont nettement beaucoup plus modestes que
celles Égypte et elles sont toutes tronquées au sommet. Il n’en reste pas moins qu’il existait des liens étroits
entre Égypte et Éthiopie et qu’une partie de la classe dirigeante Égypte avait ses racines en Éthiopie Les
pyramides qu'on découvre par le monde, sont souvent enfouies sous le sable, sous des tonnes de végétation
ou même sous l'eau, elles ont toutes une apparence comparable, et ce n'est sûrement pas le fruit du hasard.
Faisons un tour d’horizon
Qu’il s’agisse des Égyptiens, ou des prédécesseurs des Aztèques au nord de l’Amérique, les Incas au sud,
ou les Sumériens, il y a plusieurs aspects communs quant à l’origine de ces civilisations ; il faut en conclure
qu’ils avaient indéniablement une source commune, quoique lointaine dans le passé. Ils ont évolué chacun
avec des disparités de plus en plus grandes au fur et à mesure que le temps passait ; c’était dû aux
particularités géographiques, à l’environnement local et aux aléas de l’évolution mentale des peuples
concernés ; certains de ces groupes allant vers une apogée grandiose, comme l’Égypte, d’autres vers une
succession d’échecs malheureux, comme les différentes tribus aujourd’hui en grande partie disparues des
Amériques. Mais malgré cela, ce sont les habitants de l’Amérique centrale et du sud qui découvrirent la
culture d’une grande majorité des plantes qui constituent de nos jours la nourriture de base de notre
civilisation comme par exemple la pomme de terre, le maïs, la tomate, la cacahuète, le cacao et le chocolat,
la papaye, la noix de cajou, l’ananas, l’avocatier, le mûrier, le fraisier, le poivrier, le haricot, les gourdes,
etc. ; sans parler de plantes médicinales.
Comme nous l’avons déjà dit, c’est vers la fin de la période glaciaire que les Êtres Humains survivants se
dispersèrent sur la terre : en Amérique du Nord, dans l’État de Washington à Kennewick, des jeunes
folâtraient dans une rivière de la région, et ce faisant, ils découvrirent un squelette encastré dans l’argile, ce
squelette fut identifié par Catherine Macmillan, de l’Université de Washington, comme étant celui d’un
homme adulte de type européen. Des anthropologues estimèrent qu’il devait s’agir d’un colon mort au siècle
dernier. Des études plus approfondies conduites par le Docteur Taylor, de l’Université de Californie,
démontrèrent qu’en fait, il s’agissait d’un caucasien mort aux environs de 7414 av. J.-C.
Ce squelette est la dernière découverte qui s’ajoute à une longue liste d’anciens restes humains qui posent
un problème. En effet, ceux-ci détruisent la théorie selon laquelle les Amérindiens furent les premiers
habitants de l’Amérique du nord. Les premiers hommes sur ce continent semblent bien avoir été des hommes
blancs qui seraient venus sur les lieux en passant par le détroit de Béring alors gelé ; vers la fin de l’ère
glaciaire il y a environ douze mille ans. Cela pose un vrai dilemme aux historiens américains, car la version
officielle de l’histoire est que les Blancs ont colonisé l’Amérique en s’appropriant les terres et en tuant les
populations indigènes qui furent les premiers occupants du sol. Voilà pourquoi le grand public n’est pas
informé de ces découvertes et des Amérindiens ont réclamé, avec le support tacite de Clinton, les restes de
cet homme de Kennewick, selon une loi protégeant leurs sites, pour l’ensevelir secrètement au plus vite.
Cette découverte ne fait que s’ajouter au dossier qui démontre que durant la période allant de –35000 à –
10000 ans, l’habitat de l’homme blanc s’étendait de l’Europe jusqu’en Asie, jusqu’au Pacifique où l’on en
trouve encore, vivant au Japon. Mais les peuples mongols les exclurent de la Sibérie, de la Chine du nord et
de la Mongolie. Cette thèse est soutenue par la découverte récente de nombreux corps de caucasiens
naturellement momifiés depuis plusieurs milliers d’années dans la contrée de Tarim, proche du lac Lop Nor
(au Tibet) ; les corps sont extraordinairement conservés grâce au climat sec. C‘est une preuve irréfutable de
l’existence d’une tribu d’hommes blancs établis dans cette région. Les corps sont habillés de façon
relativement sophistiquée, portant tuniques, pantalons, bottes, chaussettes et mêmes chapeaux ! Dans la
même région, on découvrit dans un grand caveau, les corps de trois femmes et d'un homme. L'homme, âgé
d'environ 55 ans à sa mort, était d'une taille d'au moins 1,80 m et avait des cheveux châtain clair avec un
début de grisonnement. L'une des femmes les mieux préservées était d'une taille de 1,80 m, avec des cheveux
châtain clair tressés en nattes.
Les corps momifiés de douzaines de leurs semblables ont été découverts dans la contrée. Ces corps furent
retrouvés avec des objets tels que des manteaux de fourrure, des gants en cuir ; il y avait aussi des sacs
remplis de couteaux et d’herbes diverses. Le corps d’un bébé fut trouvé à Cherchen, il était enveloppé dans
de la laine ; il avait les yeux recouverts de petites pierres plates comme cela se pratique en Orient. Il y avait
aussi près du corps un récipient et un pis de brebis cousu pour recevoir du lait. Une autre momie d’homme
portait une blessure au cou qui avait été recousue avec du crin de cheval ! Ces détails posent une série de
« colles » aux spécialistes : en effet, il n’y avait pas de mouton dans cette région de l’Asie à cette époque,
donc pas de laine. De plus les connaissances médicales de ces gens-là semblent stupéfiantes pour l’époque.
Plusieurs momies de type européen ont été trouvées, dans la contrée du bassin du Tarim, au début du siècle
dernier, une momie de femme semble être celte, selon ses habits ; une autre momie, un vagabond bohémien,
ce qui indique que ce peuple était déjà mélangé. Toutes les momies étaient habillées de remarquables
vêtements, y compris un couvre-chef avec des plumes, ayant une ressemblance frappante avec les coiffures
encore portées de nos jours dans les Alpes. Mais ces premières découvertes de momies vieilles d'environ
deux mille ans furent rejetées comme étant des corps d'Européens isolés qui s'étaient égarés dans cette
région, et elles furent ainsi considérées comme n'ayant pas de signification culturelle ou historique. En effet,
les spécialistes modernes, en accord avec la mode de l'Histoire «politiquement correcte», ont eu tendance à
nier les preuves de tout contact ou échange précoce entre la Chine et l'Ouest pendant cette période,
considérant le développement de la civilisation chinoise comme une affaire essentiellement intérieure,
coupée de toute influence extérieure. Plus encore, toute diffusion de peuple ou de culture était supposée avoir
eu lieu de l'est vers l'ouest, les Européens ayant été civilisés par les Chinois. L'éminent spécialiste de la
préhistoire, Gordon Childe, par exemple, résuma en 1958 la préhistoire européenne comme étant l'histoire de
«l'irradiation de la barbarie européenne par la civilisation orientale» (V. Gordon Childe, in : Antiquity,
1958).
C’est vouloir oublier l’existence des Celtes et des peuples qui les précédèrent en Europe dès le
néolithique, lesquels, il est maintenant admis, avaient atteint un certain degré de civilisation. Mais les
dernières momies découvertes dans le bassin du Tarim sont trop nombreuses, trop anciennes, et trop riches
d'enseignements, pour pouvoir être rejetées de cette manière. Le débat à propos du rôle que les Blancs ont pu
jouer dans les origines de la civilisation en Chine est relancé. Quelques archéologues recommencent à inférer
que les ancêtres des Européens pourraient bien avoir été à l'origine de l'introduction en Chine d'éléments de
base tels que la roue et les premiers objets en métal.
Cela renforce sérieusement des théories qui furent proposées au début du siècle, mais qui furent
ultérieurement enterrées sous une avalanche de pensée «politiquement correcte».
En 1912 par exemple, un universitaire réputé de Cambridge, A.C. Haddon, nota dans ‘The Wanderings of
Peoples’ la possibilité que l'élément civilisateur de la vieille civilisation chinoise aurait pu être introduit par
la migration d'un peuple venant de l'ouest. A présent, selon le Dr Han Kangsin, un anthropologue de l'Institut
d'Archéologie de Pékin, l'existence des squelettes et des momies renforce clairement le fait que les premiers
habitants de la région du bassin du Tarim étaient des Blancs, apparentés aux Cro-Magnon de l'Europe
paléolithique. Cette théorie est soutenue par le Dr Victor Mair, spécialiste des anciennes langues et cultures
asiatiques à l'Université de Pennsylvanie, qui encouragea l’expédition qui découvrit les momies. Il est
devenu le principal avocat de la théorie selon laquelle des groupes importants d'Européens étaient présents
dans le bassin du Tarim longtemps avant les actuels habitants de la région, suggérant que les peuples
turcophones n'arrivèrent pas dans cette région avant le VIIIe siècle av. J.-C. environ. Ultérieurement, pense-til, les nouveaux venus chassèrent les Blancs, encore que le principal groupe ethnique de la région
aujourd'hui, les Ouïgours, compte parmi ses membres des individus avec des cheveux et un teint
exceptionnellement clair. En réalité, la preuve de l'existence d'un peuple indo-européen, à présent disparu,
qui vivait en Asie centrale, existe depuis longtemps. Les membres de ce peuple sont connus sous le nom de
Tokhariens, et sont décrits plus précisément sous le nom d’Arsi. Leur langue, qui présente des similarités
avec les branches celtiques et germaniques du tronc commun indo-européen, est conservée dans des
manuscrits datés entre le VIe et le VIIIe siècle après JC, et de solides preuves de son existence peuvent être
trouvées aussi loin qu'au IIIe siècle. En dépit du fait que des manuscrits tokhariens ont été trouvés seulement
pour la période la plus récente.
Les linguistes ont occasionnellement identifié des mots tokhariens dans des manuscrits écrits en Gandhari
Prakrit, une langue vernaculaire du nord-ouest de l'Inde qui était utilisée comme langue administrative ou
religieuse avant le Sanskrit dans une grande partie du bassin du Tarim du IIIe au Ve siècle après JC. Les
Tokhariens étaient aussi connus antérieurement sous le nom des Yue-zhi (ou Ru-zhi), qui sont cités dans des
textes chinois datés du 5e siècle après J.-C., dans les limites d'ancienneté définies par la datation des momies
du bassin du Tarim. Les Tokhariens sont représentés de manière frappante sur des peintures murales à Kizil
et Kumtura (non loin de la ville chinoise de Ku-Che, dans les montagnes du Tien Shan au nord du bassin du
Tarim) comme des Européens d'allure fière, de grande taille, avec des cheveux roux ou blond-roux,
nettement divisés au milieu, de longs nez, des yeux bleus ou verts, des visages allongés. Les Yue-zhi du
premier siècle av. J.-C. sont aussi décrits dans des statues peintes à Khalchayan (à l'ouest de la rivière
Surkhan, dans l'ancienne Bactriane). Eux aussi sont dépeints comme des Européens avec de longs nez, des
visages fins, des cheveux blonds, la peau rose, et les yeux bleu clair. On sait par des sources historiques que
pendant le IIe siècle av. J.-C., les ‘Grands Yue-zhi’ se déplacèrent du nord-ouest de la Chine jusqu'à
Ferghana et la Bactriane, qui se trouvent sur le flanc le plus éloigné du Pamir. A partir de là ils partirent au
sud à travers l'Hindou Kouch vers l'Afghanistan et la partie nord du sub-continent indien, où ils fondèrent le
puissant empire Kushan. Ce dernier, en retour, étendit son pouvoir jusqu'au bassin du Tarim, et avec lui se
répandit le Bouddhisme, qui atteignit finalement la Chine. «Les nouvelles découvertes obligent à un
réexamen des vieux livres chinois qui décrivent des individus historiques ou légendaires, de grande taille,
avec des yeux bleus ou verts, de longs nez, de grandes barbes, et des cheveux roux ou blonds. Les
spécialistes ont traditionnellement raillé ces récits, mais il semble maintenant qu'ils pourraient se révéler
exacts.» (Victor Mair).
Une hypothèse qui rencontre une faveur croissante est que la migration de ces Indo-européens commença
avec leur invention du chariot à roues. Travaillant avec des archéologues russes, le Dr David W. Anthony,
anthropologue au Hartwick College à New York, a découvert des débris de roues de chariots dans des
tumulus funéraires vieux de cinq mille ans, dans les steppes de la Russie du sud et du Kazakhstan. Cette série
d'investigations a un rapport direct avec la question des momies européennes en Chine, parce que des roues
en disque, formées de trois pièces, similaires à celles qui ont été découvertes en Asie de l'ouest et en Europe,
datées du IIIe et du IIe millénaire av. J.-C., ont été découvertes dans le désert de Gobi, au nord-ouest du
bassin du Tarim. De même, des roues à rayons datant du début du IIe millénaire av. JC ont été mises à jour
dans un autre site non loin de là.
La plupart des chercheurs acceptent à présent la thèse selon laquelle le lieu de naissance des véhicules
tirés par les chevaux et l'utilisation des chevaux comme montures se trouvait dans les steppes d'Ukraine,
plutôt qu'en Chine ou au Proche-Orient. Comme le Dr Anthony et ses collègues l'ont montré par leur étude
au microscope des dents de chevaux, des chevaux étaient déjà harnachés en Ukraine il y a 6000 ans. Des
chars de bois avec des roues à rayons ont été datés d'environ 2000 ans av. J.- C, dans la même région. En
comparaison, les chars n'apparaissent en Chine qu'environ 800 ans plus tard, tout comme ils n’apparaissent
en Égypte que sous la XIIIe dynastie aux environs de 1700 av. J.-C. Des chevaux enterrés rituellement,
similaires à ceux de l'ancienne Ukraine, ont aussi été mis à jour dans le bassin du Tarim, ainsi que des débris
de roues de véhicules faites par l'assemblage de trois planches de bois polies et parallèles. Des véhicules avec
des roues à peu près identiques ont été découverts dans les plaines d'Ukraine et datées de 3000 ans av. J.-C.
Un grand nombre d'objets découverts dans les tombes des momies du bassin du Tarim ont fourni des preuves
irréfutables de la domestication du cheval. Cela inclut un mors en bois et des rênes en cuir, une cravache
consistant en une seule lanière de cuir attachée à un manche de bois, un morceau de bois avec des lanières de
cuir, et une selle de cuir rembourrée, parfaitement réalisée. Cela semble confirmer que les momies
appartenaient à une culture nomade de cavaliers, qui se répandit à partir des plaines de l'Europe de l'est. Cela
renforce aussi la conviction grandissante des archéologues, que l'extension de la langue, de la culture, et du
stock génétique indo-européens sont peut-être liés à l'extension graduelle des techniques de domestication du
cheval et des véhicules tirés par des chevaux, depuis leur région d'origine en Europe, il y a six mille ans
environ.
Ces découvertes ont des conséquences extrêmement importantes pour la compréhension des origines de la
civilisation chinoise, puisqu'on a maintenant démontré que le char fut connu en Chine seulement vers le
milieu du second millénaire av. J.-C., à peu près à l'époque du développement de la métallurgie du bronze et
de l'écriture. Par conséquent, ces faits suggèrent que les chariots et les chars furent introduits en Chine à
partir de l'ouest par les Indo-Européens. Cela démontre aussi que la pénétration européenne en Chine ne
commença pas avec l'ouverture de la Route de la Soie, que les livres d'histoire datent habituellement du IIe
siècle av. J.-C., mais au moins deux mille ans plus tôt, au tournant du Néolithique et de l'Age de Bronze,
lorsque la totalité de l'Eurasie fut reliée culturellement et technologiquement par des innovateurs européens.
L’histoire des dix derniers siècles démontre qu’un des motifs conduisant l’homme blanc est bien
l’exploration extensive de la terre. L’histoire officielle nous apprend que des vagues migratoires, s'étendant
sur une période d'au moins sept mille ans (de 8000 à 1000 av. J.-C.), emmenèrent les Blancs depuis leur
habitat d'origine du nord de la Mer Noire jusqu'en Europe de l'ouest, aux frontières de l’Inde du nord, en
Chine de l'ouest, et en Amérique du nord (par le détroit de Béring, alors terre émergée). En 1951
l'archéologue allemand Robert Heine-Geldern était déjà parvenu à montrer une série de similarités entre les
techniques de la métallurgie en Europe et en Chine, vers 800 av. J.-C. Sa démonstration incluait l'équipement
pour les chevaux, des épées à deux tranchants, des haches et des pointes de lances, dont il situait l'origine
dans les centres métallurgiques du Halstatt et du Caucase. Arguant qu'une ‘migration reliante’ s'était
déroulée depuis l'Europe à travers l'Asie, il suggéra que l'émergence de la culture des Dong en Chine du sud
pourrait s'expliquer par des influences venant directement d'Europe, pendant les IXe et VIIIe siècles av. J.-C.
(J. P. Mallory, In Search of the Indo-Europeans (London, 1989), 59). Deux ans plus tard, l'archéologue russe
bien connu S.I. Rudenko nota l'existence de momies ayant une apparence européenne dans les tombes
royales de Pazyryk dans les monts de l'Altaï, datées des Ve et IVe siècles av. JC. Cette démonstration fut
ultérieurement appuyée par John Haskins de l'Université de Pittsburgh, qui suggéra que les Yueh-zhi (un
ancien nom chinois pour désigner les Tokhariens) de la région de Pazyryk dans l'Altaï, pourraient avoir été
apparentés aux Celtes de l'Europe occidentale. Précisément, les momies du bassin du Tarim ont fourni de
nouvelles preuves qui appuient la thèse de Heine-Geldern.
Quelques-uns des objets trouvés avec les momies suggèrent fortement un lien avec la ‘période des haches
à douille’, caractérisée par ses haches de bronze à douille (ayant un manche de bois inséré dans un trou au
côté opposé à la lame) et d'autres objets en bronze, tels que des couteaux avec des manches en forme
d'animaux.
La ‘période des haches à douille’, qui est datée d'environ 1800 à 1000 av. J.-C., s'est étendue sur toute
l'Europe et cadre bien avec certains aspects de la culture du cheval et du char, qui met l'accent sur la chasse,
avec l'utilisation de différentes sortes d'arcs.
Ainsi une nouvelle crédibilité a été donnée à des théories précédemment ignorées et ridiculisées, à propos
des origines et du développement de la civilisation en Chine. A la lumière de ces nouvelles découvertes,
Edwin Pulleyblank de l'Université de la Colombie Britannique, argua récemment que l'influence européenne
pourrait avoir été un facteur important pour l'unification des États chinois et l'établissement du premier
empire chinois centralisé, par Chinchi Huangti en l'an 221 av. J.-C. Il souligne l'arrivée de l'extérieur, à la
lisière de la steppe chinoise, de la technique militaire des archers montés, mentionnés explicitement pour la
première fois dans les sources chinoises en l'an 307 av. JC. A l'ouest, les archers montés apparaissent avec
les Scythes, étroitement apparentés aux Celtes, qui sont mentionnés pour la première fois dans les sources
moyen-orientales vers l'an 800 av. J.-C. et dont le mode de vie est décrit en détail par l'historien grec
Hérodote. Ironiquement, ce fut la technique des archers montés, typique du nomadisme classique, qui
domina la steppe européenne et qui rendit possible l'émergence des grands empires de la steppe des Singnou,
des Turcs et des Mongols qui plus tard terrorisèrent l'Europe. Pulleyblank suggère précisément que la
technologie européenne fut copiée par les Chinois et retournée contre ses inventeurs. En effet, une analogie
frappante avec l'extension de l'utilisation des archers montés aux frontières de la Chine peut être vue dans la
manière dont la découverte des chevaux par les Indiens du Mexique, du fait des Espagnols, et de leur
utilisation guerrière, a transformé les Grandes Plaines d'Amérique du nord au 19e siècle.
Cette théorie de l'imitation [des techniques européennes] par les peuples mongoloïdes est aussi appuyée
par la présence de nombreux mots d'origine indo-européenne dans les strates les plus archaïques des langues
apparentées au chinois. Cela inclut des mots comme «cheval», «trace», «charrette», «roue», et «vache», et
cela aussi suggère que ce sont des natifs de ce que l’on nomme aujourd’hui l’Europe qui apportèrent cela en
Chine. Les échantillons de textiles, datés de la fin du second millénaire av. JC, découverts dans les tombes
du bassin du Tarim, fournissent aussi la preuve de la diffusion de la technique sophistiquée des Européens
jusqu'en Chine. L'un des fragments était une pièce de tissu en laine avec un dessin à carreaux, nécessitant
l'utilisation d'un fuseau à tisser qui n'a jamais été associé auparavant avec la Chine ou l'est de l'Asie à une
date aussi reculée. Irene Good, spécialiste de l'archéologie du textile à l'Université de Pennsylvanie, a
confirmé que le dessin des carreaux était virtuellement identique, sur les plans stylistique et technique, aux
pièces de textiles découvertes en Autriche et en Allemagne sur des sites datant d'une période un peu plus
tardive. Le Dr Elizabeth J.W. Barber, linguiste et archéologue à l'Occidental College de Los Angeles, et
auteur de ‘Prehistoric Textiles’ (Princeton University Press, 1991), confirme que les Chinois n'utilisèrent pas
et ne connurent même pas le fuseau à tisser, mais en eurent connaissance par l'influence de l'Ouest, et
seulement après la période des Han. Il est significatif qu'il y ait de nombreuses ressemblances entre les
momies du bassin du Tarim et ‘l'Homme des glaces’ [le fameux « Ötzi»], vieux de cinq mille ans, découvert
en 1991 dans les Alpes autrichiennes. Cela inclut le type et le style des vêtements, les objets personnels, le
symbolisme religieux solaire, et les tatouages magiques ou décoratifs, ainsi que le type racial distinctif. Ces
découvertes semblent par conséquent confirmer de plus en plus l'existence d'une culture celtique s'étendant à
travers l'Eurasie, il y a au moins quatre mille ans. Comme l'a souligné James Opie, universitaire spécialiste
des instruments en bronze et des motifs décoratifs sur les anciens textiles, il est hautement significatif que les
entrelacs celtiques, les svastikas, et les motifs à thème animalier, aient été découverts depuis l'Europe, à
travers l'Iran, jusqu'à la Chine.
La religion des Celtes archaïques — ainsi que celle des Scythes — était une religion solaire, et les
svastikas à trois ou quatre branches utilisées comme symboles solaires sont des éléments omniprésents dans
l'art celtique. Et comme l’a dit Sri Aurobindo, les Celtes étaient probablement détenteurs du même secret que
les Rishis de l’Inde antique.
Ainsi, les Blancs du bassin du Tarim montrent un net penchant pour les spirales solaires, les tatouant sur
leurs visages et les gravant sur les brides de leurs chevaux. Cela suggère qu'il s'agissait de Celtes, qui ont
toujours été des adorateurs du Soleil et du Ciel, et plus généralement de la Nature. Les tracés laissés sur les
pierres par les Celtes sont basés sur la spirale.
Comme l'a dit le Dr Michael Puett, historien des civilisations d'Asie de l'est à l'Université de Harvard, les
momies du bassin du Tarim révèlent clairement un processus de diffusion culturelle depuis l'Europe, vers
l'extérieur. Tout cela renforce la thèse du pionnier de l'archéologie, Colin Renfrew, qui contesta l'idée
précédemment admise que la culture préhistorique commença au Proche-Orient ou en Asie centrale, et fut
‘diffusée’ seulement plus tard vers l'Europe «barbare». Ces nouvelles découvertes confirment que les
préalables culturels à la civilisation sont beaucoup plus anciens en Europe qu'on ne le croyait. (Colin
Renfrew - Before Civilization - New York, 1974)
La spiritualité n’est pas le seul apanage de l’Orient, nous retrouvons en Gaule les traces d’une grande
spiritualité : les druides étaient, chez les Celtes, dépositaires de la connaissance, de la médecine et du savoir
en général, ils étaient consultés par les dirigeants politiques. Les témoignages qui nous sont parvenus
soutiennent que les druides enseignaient l’immortalité et la réincarnation de l’âme ; la mort était une
randonnée vers d’autres régions. Pour eux, le corps et l’âme étaient deux formes de l’existence de l’Être. Le
signe de la spirale, représenté par la triskèle, est le symbole de l’univers. Les celtes étaient animistes, ils
étaient très proches de la nature et la respectaient bien mieux que nos contemporains. Les Gaulois guerriers
étaient ensevelis avec leurs armes afin qu’ils puissent vivre dans l’au-delà une vie semblable à celle qu’ils
vivaient avant de mourir, car ils méprisaient la mort. Nous voyons donc bien que la civilisation de l’Europe
de l’ouest avait bien des bases spirituelles élevées, peut-être égales à celles de l’Égypte antique ou celle de
l’Inde des Rishis, du moins c’est ce que Sri Aurobindo nous laisse entendre.
Changeons de décors : On découvre, après études de photos satellites, l’existence d’un alignement
mégalithique dans le Sahara Égyptien en un lieu nommé Nabta, en bordure d’un lac datant de plus de dix
mille ans. Ces blocs de pierres auraient été érigés il y a plus de six mille ans, ce qui fait affirmer à M.
Maleville, de l’Université de Colorado à Boulder, que cet ensemble est le plus vieux du monde, plus ancien
que les alignements érigés par les Celtes en Bretagne et en Grande Bretagne. C’est la première fois, à ma
connaissance, que l’on trouve de tels monuments sur le continent africain.
Maintenant, on sait que les alignements mégalithiques d’Europe sont bien plus anciens qu’on ne l’admet
en général, entre six et neuf mille ans avant notre ère. Quoiqu’il en soit, M. Maleville annonce ensuite que ce
monument trouvé dans le désert pourrait être le précurseur de la civilisation égyptienne. Rien ne soutient
cette théorie et l’utilisation de ces mégalithes nous est inconnue malgré la prétention du contraire. Il est
probable que ce monument fut érigé par des peuplades d’origine celte, qui descendirent de l’Europe centrale
au moment du grand cataclysme mentionné plus haut ; les régions s’étendant du Nil jusqu’au Hoggar
n’étaient pas un désert en ces temps-là, comme le prouvent les vestiges et les dessins que l’on trouve sur les
rochers, par exemple ceux de Tassili.
On apprend, en consultant l'Encyclopdia Universalis que « les massifs centraux du Sahara font
figures de précurseurs (Hoggar, Tibesti, Aïr, Adrar des Iforas) », car c'est dans ces régions que l'on trouve,
dès la plus haute antiquité, des preuves de l'utilisation d'animaux domestiques et de poteries, donc de
présence humaine s'échelonnant sur une période qui permit à ces gens de graver sur la roche, en plusieurs
endroits, des fresques témoignant de la vie animale sauvage vivant dans ces régions aujourd'hui désertes.
Comme les abris naturels y sont plutôt rares, il faut en déduire qu'ils construisirent des habitations ; ce qui
signifie que ces gens-là étaient des sédentaires. Ils utilisaient des rudiments d'agriculture et l'élevage
domestique pour le lait et la viande, ils pêchaient le poisson dans les cours d'eau ; grâce à eux le Tassili nous
fournit les fresques les plus remarquables qui soient.
« Il n'y a rien qui nous indique quelle race d'homme étaient les premiers habitants de la
Mésopotamie... A une date que nous ne pouvons pas fixer, des gens d'une nouvelle race ont trouvé leur
chemin dans la vallée, venant d'on ne sait où, et s'installèrent aux côtés des anciens autochtones, c’étaient
les Sumériens. Ils étaient convaincus qu'ils arrivèrent dans ce pays avec leur civilisation déjà toute
développée, apportant la connaissance de l'agriculture, le travail du métal, l'art de l'écriture — depuis ce
temps-là, ils disent 'qu'aucune nouvelle invention n'a été faite. Et si, comme les fouilles faites semblent le
démontrer, il y a une bonne part de vérité dans ces traditions, des fouilles ultérieures découvriront peutêtre... où les ancêtres des sumériens ont développé la première civilisation réelle. » (URIEL’S MACHINE Traduit de l’anglais par l’auteur)
Cela ressemble étrangement au postulat prononcé par Jean Cappart au sujet de la naissance de la
civilisation égyptienne ! La Loi dans l'ancienne Égypte était en partie codifiée ; juste avant les Ptolémées, il
existait environ huit livres de lois, mais aucun ne nous est parvenu. Le peu qui nous reste se devine à travers
les textes funéraires, les textes des Cours Royales et certains parchemins. La base des lois en Égypte est
Maât, le droit chemin, l'équivalent de ce qu'en Inde on appelle le Dharma ; la vérité, l'ordre des choses,
l’équilibre en toutes actions et la justice en toutes choses sont aussi Maât.
Ce qui fait que tous les citoyens d'Égypte devaient nécessairement être égaux en principe. Le juge suprême
en Égypte était Pharaon, et la justice se faisait en son nom.
Et tandis que s’épanouissait la civilisation égyptienne aux bords du Nil, en Mésopotamie apparaissent les
codes, dès la fin du IIIe millénaire. Le plus ancien retrouvé, le code d'Ur-nammu (entre 2112 et 2095 av. JC.),
comprenait les trois parties classiques, celui de Sulgi, second roi de la IIIe dynastie d'Ur, simple registre des
arrêts rendus, le code de Lipit-Istar (de 1934 à 1924 av. JC.) à Isin, enfin les Lois d'Esnunna, antérieures de
quelques dizaines d'années au code d'Hammourabi datant d’environ 1750 av. JC. On connaît ensuite les Lois
hittites élaborées au XVIe et au XIIe siècle avant notre ère, les Lois assyriennes vers le XIIe siècle, les Lois
néo-babyloniennes retrouvées très fragmentées- remontant au VIIe siècle, aussi avant notre ère. Le contenu :
les arrêts rendus sont dépersonnalisés et leur rédaction particulière est propre à la pensée mésopotamienne,
au début une partie conditionnelle (la protase) si... suivie de la solution juridique proposée (l'apodose) : « Si
un homme commet un homicide, on tuera cet homme. »
(Code d'Ur-nammu)
Certains articles sont impératifs : « Un marchand ou une cabaretière n'acceptera pas d'argent,
d'orges, de laine, d'huile ou quoi que ce soit d'un esclave ou d'une esclave. »
(Lois d'Esnunna)
L'organisation interne des recueils obéit à une association d'idées propre aux préoccupations des
Mésopotamiens plutôt qu'à une logique rationnelle ; les codes ne contiennent pas la totalité des arrêts rendus
et le droit reste largement non écrit.
Le code d'Hammourabi : c'est le plus complet des codes retrouvés, riche d'enseignements sur cette
époque. Il fut emporté comme butin par les Elamites en 1200 av. J.-C. Constitué d'une stèle de basalte polie,
haute de 2,50 mètres, il porte au sommet, sur la face avant une sculpture présentant Hammourabi recevant de
Utu/Samas, dieu-soleil, le cerceau et la baguette symboles du pouvoir.
Le texte écrit en colonnes verticales, dont une partie a été martelée, compte encore 282 articles lisibles soit 3500 caractères- portant sur les thèmes concernant les punitions pour faux témoignages, vol et recel, lois
relatives au travail, à la propriété privée, au commerce, à la vie privée : mariage, divorce, adoption, etc. Le
code applique la loi du Talion, loi propre aux civilisations sémitiques mais inconnue à Ur, en contradiction
avec les codes antérieurs qui choisissaient le dédommagement des victimes au détriment du châtiment
corporel des coupables. « Si un homme a crevé l’œil d'un awêlum, on lui crèvera un œil ; s'il a brisé un os
d'un awêlum, on lui brisera un os. » Il est discriminant, pour un même préjudice la sanction dépend du statut
social de la victime, pratique synonyme de la rigidité de la société divisée en trois catégories sociales :
- l'awêlum, l'homme ou la femme libre, le seigneur, membre de l'élite,
- le wardum, l'esclave butin de guerre, ou homme et femme incapables de rembourser leurs dettes ou
d'accomplir leurs obligations envers l'État,
- le muskênum, situé entre l'esclave et l'homme libre, peut être un fonctionnaire recevant une terre et une
maison inaliénable mais soumis à l'obligation de servir l'État. « S'il a crevé l’œil d'un muskênum il paiera une
mine d'argent, s'il a crevé l’œil du wardum d'un awêlum ou brisé un os du wardum d'un awêlum, il paiera la
moitié de ce prix. » La mort du coupable sanctionne un éventail de fautes disparates à notre regard: fausses
accusations d'assassinat, sorcellerie, meurtre, vol de la propriété au détriment du dieu ou du palais, recel de
biens volés, aide à la fuite d'un esclave.
« Si un homme a volé soit une pièce de gros ou de petit bétail qui soit la propriété d'un simple
citoyen il remboursera dix fois la valeur du préjudice. Si l'auteur du vol n'a pas de quoi remboursé, il sera
mis à mort. ». « Si un homme a aidé un esclave du palais ou d'un awêlum à sortir par la Grande Porte de la
ville, il devra être mis à mort. »
La mutilation du coupable est prononcée lors du verdict : « Si un fils a frappé son père, on lui coupera le
poignet. » Le code a-t-il été la base de la législation civile ou des jugements rendus à Babylone au nom du
roi ? Rien n'est moins sûr car d'une part il est manifestement incomplet pour couvrir la totalité des crimes et
délits, d'autre part, d'après de nombreuses tablettes retrouvées, les arrêts rendus diffèrent notablement des
articles du code. On peut penser que cette somme de sentences avait un rôle informatif comme le dit
Hammourabi sur sa stèle : « Le citoyen opprimé qui aurait une affaire en justice... qu'il se fasse lire le texte
sur ma stèle... Elle lui montrera son affaire. Et il comprendra alors à quelle sentence il doit s'attendre, il en
aura le cœur tranquillisé. »
La stèle serait alors une manifestation de l'autoglorification royale, un testament politique pour édifier les
générations futures ; l'épilogue pourrait l’indiquer : « Telles sont les sentences équitables que Hammourabi,
roi plein d'expérience, a imposées pour faire prendre à son pays la ferme discipline et la bonne conduite. » Il
ajoute : « Si quelqu'un a assez de discernement pour se trouver capable de tenir en ordre ce pays, qu'il
prenne garde aux paroles que j'ai marquées sur la présente stèle, celle-ci lui montrera la marche et la
conduite à tenir. » On tend à conclure aujourd’hui que Moïse s'inspira de ces textes pour établir le code juif
de la Thora. Il est aussi possible que ce dernier soit la réincarnation d'Hammourabi. En tous cas, il y eut un
lien entre Sumer, Israël et Égypte, mais de là à conclure que la civilisation égyptienne est née en
Mésopotamie, c’est une théorie qui n’est ni soutenue par les faits, ni par les découvertes archéologiques, ni
par la langue, ni par l’art, ni par la religion.
Il est toutefois probable que la civilisation manquante qui donna naissance aux deux civilisations quelque
six mille ans plus tôt fut la même.
Les Égyptiens avaient depuis si longtemps inventé le calendrier solaire de trois cent soixante-cinq jours
qu’on aurait dû avoir une chronologie très précise, mais l’Égypte n’est pas l’Occident, elle est en cela très
proche de l’Inde, le temps n’a pas la même valeur. Faute de point de départ unique, on ne peut qu’ajouter les
nombres d’années de règne les uns aux autres. Or, on ignore certains d’entre eux, et, pour d’autres, on ne sait
si le dernier connu est le bon, les monuments des années suivantes du roi ayant pu disparaître. Enfin, au
temps des royautés multiples, des souverains et parfois des dynasties régnèrent simultanément. Si bien qu’en
fin de compte, seules sont sûres les dates calculées d’après les olympiades grecques. Au fur et à mesure
qu’on s’en éloigne en remontant dans le temps, la marge d’erreur possible s’accroît. Elle est peut-être d’une
ou de plusieurs dizaines d’années pour le début du IIe millénaire avant notre ère. Elle peut être infiniment
plus importante pour le IIIe. Les synchronismes avec la chronologie mésopotamienne n’apportent que peu de
clarté, parce que les difficultés sont du même ordre, pour la Chaldée ou le pays de Sumer. Il faut donc se
résoudre à ignorer beaucoup de choses et à tenir compte de l’incertitude de beaucoup d’autres. Il en est de
même pour Israël, où les dates sont facilement interchangeables.
Chronologie des rois mortels Égypte (Chronologie Pochan)
« En ce qui concerne la chronologie des Rois Mortels Égypte, il se révèle que, dès le début de
l'Égyptologie scientifique avec Champollion, les dates données pour le début du règne de Ménès sont plutôt
élevées. On note, suivant les Auteurs :
- Champollion Figeac (Égypte ancienne) 5867 av. J.-C.
- Lesueur (Chronologie des rois Égypte) 5773
- Boekh (Manetho und die Hundsternperiode) 5702
- Unger (Chronologie des Manetho) 5613
- Mariette 5004
- Lepsius 3893
- Meyer 3315
Mais la datation rigoureuse devait être fixée astronomiquement en 1965, à partir de l'intervention
des périodes sothiaques (levé héliaque de Sothis ou l'étoile Sirius), par les calculs du Pr. P. R. Pochan,
arrêtant à 5619 av. J.-C. - et à une minute près, suivant les déclarations faites lors de sa conférence du 5
juin 1969 au Collège de France - le début du règne de Ménès 2…
En conclusion, en Égyptologie, comme ailleurs, sont encore davantage «reculées» dans l'Antiquité
les datations des premières dynasties des Rois Mortels. » (Paradis Perdu de MU - Livre 1)
L’héritage grec : saviez-vous que ce que l’on nous présente comme la grande sapience grecque à été
plagier dans la connaissance en Égypte ? Tout comme les Arabes qui apportèrent ‘leur’ science en Europe,
science qui, dans bien des domaines, avait été découverte et copiée en Inde, les Grecs s’ingénièrent à puiser
dans les connaissances sacrées de l’Égypte depuis Solon en l’an 640 av. J.-C. jusqu’à Galien en l’an 210 de
notre ère. C’est ainsi qu’ils nous transmirent les bases des sciences modernes de l’astronomie, de la
médecine, de la physique, des mathématiques et de l’histoire. Parmi ceux-ci, nous avons bien sûr Solon et
certains de ses disciples. C’est à Solon que des prêtres Égyptiens ont parlé longuement de l’Atlantide et de
leur propre héritage, et qu’ils parlèrent aussi du passé de la race grecque. Solon nota toutes ces confidences
et nous les légua par le biais de son école. Ensuite, c’est grâce au grand philosophe Platon que cette
connaissance nous est parvenue, autre Grec célèbre né en l’an 429 avant notre ère. Nous avons aussi Thalès,
puis Pythagore, en passant par Hérodote, Démocrite, Hippocrate, Euclide, le grand Archimède, Ératosthène,
Apollonius, et bien sûr Hipparque… Beaucoup de leurs disciples sont aussi de célèbres personnages ayant
transmis la connaissance acquise par leurs maîtres à travers leurs œuvres, comme Socrate, Aristote, Périclès,
etc. Il n’existe pratiquement aucun grand philosophe grec qui ne soit pas instruit directement ou
indirectement de la sagesse égyptienne.
En fait, les Grecs furent en contact avec l’Égypte pratiquement depuis l’an mille avant notre ère.
Alexandre envahit l’Égypte en 332 av. J.-C., ce qui leur a donner plus de six cents ans pour étudier cette
civilisation et présager son déclin, et organiser un pillage intellectuel et scientifique systématique, ils ont tout
copié en créant la fameuse bibliothèque d’Alexandrie. En ce qui concerne le ciment, les romains sont
supposés être les inventeurs du ciment, ils semble bien qu’ils tenaient cette technologie des Grecs qui euxmêmes la tenait des Egyptiens...
Parcourons un peu l’Inde : Berceau et évolution de l’Homme
La prochaine étape de l'évolution de l'humanité sera davantage d'ordre spirituel que physique. Elle sera
provoquée par un changement de conscience radical. Ou bien l'Homme deviendra un être spiritualisé ou il
finira par disparaître pour être remplacé par un nouvel être qui reconnaîtra son essence spirituelle dans la
création matérielle, car telle est bien la prochaine étape du développement de l'Homme, un être de transition
en voie d'évolution intégrale. Nous suivrons, dans ces lignes, le cheminement pénible de l'Homme à travers
les âges, pour arriver au XXe siècle où Sri Aurobindo, le Messager du futur, annonce la descente de la Force
Divine sur la Terre, et les effets de cette force qu'il nomme ‘supramentale’ sur la nature et sur la conscience ;
nous rencontrerons aussi un témoin de cette manifestation : la Mère. Depuis plusieurs milliers d'années, cette
très ancienne compagne de l'évolution, montre le chemin de manière à ce que ses enfants que nous sommes
comprennent. Elle guide nos pas et nous aide à nous relever lors de nos chutes... Pour des raisons démontrées
dans ce chapitre, il est évident que ce cheminement débuta en Inde et que sa prochaine étape se passera aussi
en Inde.
L’environnement et le lieu où vit l’Être Humain ont une influence directe sur son comportement et son
développement, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif.
Examinons la naissance d’une civilisation millénaire où certains êtres de lumière se sont manifestés pour
être les acteurs de ce cheminement. Après tous les événements qui bouleversèrent la terre aux environs de
l’an dix mille avant notre ère, faisons ensemble un tour d’horizon de l’Inde, le pays des contrastes…
La Genèse de l’Homo sapiens
Sri Aurobindo nous affirme que l'Homme existait sur un autre plan avant que la terre soit créée. L'Être
humain, avant sa venue dans le monde physique de la terre, fit d'autres tentatives de manifestation sur le plan
physique sur d'autres planètes. La dernière fois, cette manifestation se serait produite sur la planète Mars.
(Archives and Research - Sri Aurobindo – Vol. 3 - no 2 – P. 182)
Auparavant, l'Homme était un demi-dieu, mais il devait d’abord explorer toutes les possibilités de la
manifestation mentale dans le physique, avec le handicap majeur d'un programme complexe qui englobait
toute l'échelle du spectre allant de l'absolu positif jusqu'à l'absolu négatif. L'être qui incarne le corps humain
n'est pas natif de la terre, c’est une création divine.
Et cet être œuvra avec les pouvoirs dont il disposait pour créer les conditions nécessaires à sa
manifestation sur la Terre. Il y eu plusieurs tentatives, des essais manqués, d’autres réussis pour un temps.
Les anthropologues nous affirment que c’est en Afrique que naquit le premier homme, un descendant des
primates. Mais des êtres qui puisent les informations ailleurs que dans quelques os, disent que c’est dans un
continent aujourd’hui disparu ! Nous allons voir où et comment. Ce n'est que lorsque le corps humain fût
prêt qu'il s'incarna dans ce corps; celui-ci n'est pas le produit d'une évolution naturelle de l'animal, quoiqu'il
en soit issu. Le corps est surtout le produit de la volonté de l'Homme pour se manifester sur la Terre.
« Les traditions — qui naturellement ne sont que des traditions orales et qui, au point de vue scientifique,
sont tout à fait douteuses, mais qui sont basées sur des souvenirs individuels — disent que le premier
homme, ou la première paire humaine, les premiers individus humains ont été matérialisés selon une
méthode occulte, un peu comme ce que Sri Aurobindo annonce pour le procédé supramental futur, c’est-àdire que des êtres appartenant à des mondes supérieurs, par un procédé de concentration et de
matérialisation, se sont construit ou formé un corps de matière physique.
Ce ne seraient pas les espèces inférieures qui progressivement auraient produit un corps qui a été le
premier corps humain. Selon la connaissance spirituelle ou occulte, c’est la conscience qui précède la
forme, c’est la conscience qui, en se concentrant, produit sa forme; tandis que, selon l’idée matérialiste c’est
la forme qui précède la conscience et qui permet à cette conscience de se manifester. Pour ceux qui ont une
connaissance des mondes invisibles et la perception directe du jeu des forces, il n’y a aucun doute possible :
c’est nécessairement la conscience qui produit une forme pour se manifester. Maintenant, de la manière dont
les choses sont établies sur la Terre c’est très certainement une conscience d’ordre supérieur qui pénètre
dans une forme et qui aide à la transformer pour que cette forme devienne — ou immédiatement ou par une
suite de génération — capable de la manifester… » (Entretiens 1957-1958 - P. 257)
L’Être Humain ainsi manifesté dans sa forme physique primordiale n'était peut-être ni mâle ni femelle,
mais probablement les deux à la fois, c'est-à-dire androgyne. La faute originelle dont parle la Bible serait
peut-être la division de l'Être-entité nommé Homme en deux personnes complémentaires ; peut-être pour se
sentir et se retrouver, mais aussi pour manifester un des aspects du Divin, se faisant, l’être ainsi formé perdait
tout contact direct avec le divin. Cela serait la ‘faute’ commise par les premiers humains qui cherchaient une
forme physique leur convenant pour la manifestation dans le physique et pour l’échange à tous les niveaux
que cela pouvait leur procurer.
Ils découvrirent la connaissance mentale en s'incarnant, c'est-à-dire qu'ils prirent conscience du mental, ce
fut un avantage et un inconvénient. « Le symbole de la connaissance, c'est cette espèce de connaissance qui
n'est plus divine, n'est-ce pas ; cette connaissance matérielle qui vient du sens de la division et qui a
commencé à tout gâter » (Pensées et Aphorismes - Page 120, 121)
Toujours est-il qu'il y aurait eu plusieurs essais plus ou moins fructueux de manipulation génétique. La
plupart des mythologies l’affirment…
Les premiers humains semblent bien avoir été affligés de diverses malformations dues a ces
manipulations, ce qui donna des êtres plus ou moins monstrueux à travers le pouvoir de manifestation du
vital au détriment du mental qui n'était pas suffisamment formé pour répondre aux espérances des ‘créateurs’
qui occupèrent ces corps... Ils continuèrent donc jusqu'à ce qu'ils trouvent la forme actuelle. (Réf : Edgar
Cayce on Atlantis)
« Ces monstruosités parcouraient la terre et se mêlaient aux animaux. Le sexe était déterminant, symbolisé
par le serpent.
A travers leurs descendants, les âmes naissaient encore et encore dans la prison de la matière de laquelle
elles ne pouvaient s’échapper. L’âme était piégée dans un corps grotesque, l’Homme en tant que tel allait à
la dérive de plus en plus éloigné de sa Source, d’une existence harmonieuse de paix et d’amour qui aurait pu
être la sienne. Cela, il l’a volontairement abandonné pour la satisfaction égoïste de la chair, il a accomplit
cela grâce à l’utilisation destructive de son pouvoir créateur. C’est le péché originel de l’Être Humain. C’est
seulement sur la terre que les âmes prennent un corps physique. Dans d’autres plans et royaumes—d’autres
états de conscience, le plan d’évolution de l’esprit change. C’est seulement dans le physique, le plan à trois
dimensions que la transition d’un plan à un autre nécessite le processus que l’on appelle la naissance et la
mort. L’âme, l’esprit de Dieu dans l’Homme, est immortelle depuis le début. Elle ne naît ni ne meurt jamais,
car les âmes sont des corpuscules du corps de Dieu, le Tout. » (Edgar Cayces – Story of THE ORIGIN AND
DESTINY OF MAN- P. 35)
Anne Dambricourt-Malassé, chercheur en paléontologie humaine au CNRS, Paléoanthropologue au
musée National d’Histoire Naturelle de Paris, s’approche de la vérité quand elle affirme que l’évolution de
l’humain depuis les hominidés n’est pas due aux influences de l’environnement mais plutôt à une cause
interne. Mais elle préconise que c’est dû à un changement d’un os crânien, le sphénoïde. Elle néglige,
comme la plupart de ses confrères, les différences irréconciliables entre le corps du singe — ou du grand
singe — et celui de l’Être Humain ; à commencer par le fait que tous les singes sont des quadrumanes alors
que l’Homme est un bipède. Les autres os qui différencient le grand singe de l’humain sont nombreux, sans
parler des différences physionomiques et morphologiques des deux espèces. Les grands singes ne sont que
des cousins éloignés de l’humain issus d’un ancêtre commun qui a disparu il y a plusieurs millions
d’années…
Les grands singes sont restés dans la vallée et ont évolués lentement dans les forêts alors que l’Homme a
choisi la montée laborieuse vers les sommets de l’évolution. La cause réelle de ce changement de parcours, si
l’on peut parler ainsi, c’est la manifestation de la Conscience ; en effet, l’Être Humain est le produit de cette
intervention sur un corps physique qui fut re-modelé selon ses besoins, les améliorations et modifications
morphologiques et physiologiques de ce corps n’en sont que les conséquences.
La Bible a vraisemblablement raison quand elle affirme que Dieu créa l’Homme à son image, mais il faut
interpréter que le Dieu dont il est question est une émanation de la Conscience Divine qui modela le corps
humain pour s’y incarner et devenir l’Être Humain actuel. Celui-ci est la manifestation de l’être
psychique dans un corps physique. Dans le passé, il y eut d’autres tentatives mais elles échouèrent, il y en
aura peut-être d’autres… si nous échouons !
Les dernières découvertes scientifiques prouvent qu’il n’y a pas eu de vague d’Homo sapiens envahissant
le monde depuis l’Afrique ; en effet, il est évident que l’Homme, tel qu’on le connaît, se manifesta en même
temps en plusieurs endroits de la terre à partir de souches locales, donc différenciées selon les régions ; cela
se produisit comme une contagion. Quoiqu’il en soit, la manifestation de l'Homme dans un corps animal n'est
pas complète et ne le sera pas tant qu'il n'aura pas réuni en sa substance toutes les conditions dont il disposait
avant sa manifestation sur cette terre ; Il s'agit là de la prochaine étape évolutive.
Cette évolution, comme la première fois, ne se fera probablement pas par un changement naturel de la
nature physique de l’Être Humain, mais sera plutôt le produit d'un effort de la volonté et la manifestation de
pouvoirs insoupçonnés de l'être Psychique (âme) enfermé dans un corps encore très animal, ceci malgré un
mental fruste qui s'obstine a reproduire toujours les mêmes schémas.
Les premiers humains ayant notre forme actuelle habitèrent un pays aujourd'hui englouti, celui-ci était
une sorte de paradis terrestre.
L'homme vivait là : « une vie parfaitement harmonieuse et parfaitement naturelle ; c'est-à-dire que la
manifestation du mental était en accord — était encore en accord complet — avec la marche ascendante de
la Nature et dans une harmonie totale, sans perversion et sans déformation. C'était le premier stade de la
manifestation mentale dans les formes matérielles. Le corps était parfaitement adapté à son milieu et le
climat aux besoins du corps, le corps aux besoins du climat. La vie était tout à fait spontanée et naturelle,
comme le serait une vie animale plus lumineuse et plus consciente ; mais elle n'avait absolument rien des
complications et des déformations que le mental, dans son développement, a apporté plus tard... Une si
grande harmonie avec la vie végétale — il y avait une sorte de connaissance spontanée de l'emploi des
choses de la Nature, des qualités des plantes, des fruits et de tout ce que la Nature végétale pouvait donner ;
et pas d'agressivité, pas de peur, pas de contradiction, ni de friction, et aucune perversion — le mental était
pur, simple lumineux pas compliqué. Et c'est seulement avec les progrès de l'évolution, la marche de
l'évolution, quand le mental a commencé à se développer en lui-même, pour lui-même, que toutes les
complications, toutes les déformations ont commencé. Si bien que cette histoire de la Genèse, qui paraît
tellement enfantine, contient une vérité... » (Pensées et Aphorismes - Page 120, 121 – 1979)
«Il reste à éclaircir un point que nous avons jusqu’à présent laissé dans l’ombre : comment la chute
dans l’ignorance s’est-elle produite ? Car nous avons vu que rien, dans La nature originelle du Mental, de
la Vie ou de la Matière, ne nécessite cette chute hors de la Connaissance. Certes, nous avons montré que la
division de la conscience est La base de l’Ignorance; la conscience individuelle se sépare de la conscience
cosmique et transcendante dont elle fait néanmoins intimement partie, ces deux consciences étant
inséparables en leur essence : le Mental se sépare de la Vérité supramentale dont il devrait être une action
subordonnée; la Vie se sépare de la Force originelle dont elle est une forme d’énergie; la Matière se sépare
de l’Existence originelle dont elle est une forme de substance…» (La Vie Divine – p. 308)
Ce pays se trouvait quelque part dans l'océan indien selon les Égyptiens ; ils l'appelaient le Pays Divin, ils
en avaient encore le souvenir. Le pays de Punt était à côté de ce pays. La Mère nous dit que ce pays se situait
soit entre l'Afrique et l'Inde, soit entre l'Inde et Java. (Voir : Pensées et Aphorismes - Page 120, 121)
D’autres sources : un des cinq anciens textes épiques tamouls appelé le ‘Silappadikaran’, écrit au début de
l’ère chrétienne, fait mention d'un immense pays nommé ‘Kumari kandam’. Selon les descriptions qui nous
sont parvenues, ce pays s'étendait loin au delà de la pointe du Comorin vers le sud de l'Inde et englobait le
Sri Lanka ; cette région comprenait une vaste zone s’étendant sur plus de 4500 kilomètres vers le sud, l’est et
l’ouest. Ce royaume fut gouverné par des rois appartenant à la dynastie des Pandyas. Il est dit que la capitale
politique de ce pays s'appelait «Madurai du sud». Ce pays était dominé par une chaîne de montagne dorsale
orientée nord-sud. Dans la plaine, du côté de l’actuelle Sumatra, il y avait deux grands fleuves, l’un au nord,
se nommait Kumari, l’autre au sud le Pakhruli ; ils étaient séparés par une immense plaine de plus de 4000
kilomètres de large. (Voir Annexe)
C’est là que se trouvait le centre du pays Dravidien et que naquit cette civilisation qui produisit les deux
premières Sangams (Groupements de plusieurs centaines de poètes et d’érudits en Académie) ; il y en eut
trois séries, la dernière se trouvait sur le territoire actuel du Tamil Nadu parce que les deux premières
disparurent à la suite d’effondrements successifs du pays dans les eaux de l’Océan Indien.
Il est estimé que la première Sangam fut établie il y a près de dix mille ans, et qu’elle dura environ 4400
ans ; la seconde 3700 ans et la troisième 1850 ans et se termina aux environs de l’an 300 de notre ère.
(Dravidians & Africans – Prof. K. P. Aravaan – University of Dakar - Senegal – 1977 & Anthropological studies of the
Dravido-Africans. Dr. K. P. Aravaan – IFAN-University of Dakar-Senegal -1980)
D’autres travaux littéraires de la période des Sangams tels que Mudhunaarai, Mudhukurugu et
KalariYavirai sont parmi les plus grands chefs-d’œuvre de cette période datant de plus de 1000 av J.-C. Il y a
une autre référence dans le Ramayana de Valmiki, qui nomme la capitale de ce pays ‘ Pandya Kapadakam’,
et la décrit comme étant une cité belle et riche. Les Pandyas étaient les mentors des Sangams. Nous
retrouvons des traces de cette civilisation dans des villes du littoral englouties comme Mahäbalipuram
(Kadalmalai) avec ses sept pagodes, Poompuhar et Korkai, et il y en a d’autres qui n’ont pas encore été
découvertes. Ainsi que quelques rares écrits sur feuilles de palmiers qui ont survécus dans certaines grandes
bibliothèques du Tamil Nadu. Le Kumari Kandam fut détruit par un ‘Kadal Koll’ qui eu lieu à
plusieurs reprises. Ce terme signifie normalement un tsunami causé par un objet céleste, une comète, une
planète ou un météore, qui, soit en frôlant la Terre, soit en s’y écrasant, provoque un soulèvement des eaux
maritimes, et selon le cas un effondrement d’une partie du continent ou d’une île ; le terme Tamoul correcte
pour un tsunami provoqué par un tremblement de terre serait plutôt ‘Kadal Perukku’ ou ‘Kadal Vowal’
comme il est dit dans Kalithogai Mullaikkali, verset 4. Nous trouvons de nombreuses références sur cet
événement dans la littérature dite des Sangams. La nouvelle capitale fondée après ces événements sera
édifiée temporairement à Manalour, près de Madurai sur la route de Rameshwaram, car le roi
Madhuthirumaran se disait qu’ayant perdu deux capitales recouvertes par les eaux de l’océan, il fallait
maintenant trouver un lieu sûr à l’intérieur des terres, l’actuelle Madurai sera cette nouvelle capitale.
L’île de Madagascar est proche de l’Afrique, elle est aussi connue sous le nom de ‘Kommar’, son peuple
est parfois nommé ‘Komri’. Proche de là, il y a d’autres îles nommées archipel des Comores… Le mot
Kumari vient du Tamoul, cela veut dire jeune fille, Kumar veut dire Jeune homme (puceau). La pointe sud
du Tamil Nadu (et de l’Inde) se nomme le Cap Comorin (en Tamoul : Kanya Kumari). Cela fait pas mal de
‘coïncidences’ !
« Faune et flore héritées du Gondwana vont évoluer sur place, mais pas en vase clos. La
communauté de peuplement de la zone madagascane ou province biogéographique madagascane prouve que
de nombreux échanges s’opèrent dans l’Océan Indien rompant l’isolement strict de Madagascar.
La zone madagascane se réfère surtout à Madagascar, à l’archipel des Comores, à l’archipel des Seychelles
et aux Mascareignes. Par ailleurs, jusqu’à la fin du Crétacé, Madagascar est restée en contact avec l’Inde
qui, avec le Plateau des Seychelles, formait un véritable pont ou, du moins, un gué, la Lémurie, vers l’Asie.
Ceci expliquerait la remarquable affinité entre Madagascar et la région australo-malaisienne. Tandis qu’on
peut s’étonner que Madagascar ne soit pas une province biogéographique de l’Afrique alors que seulement
300 km séparent la côte du Cap Saint-André de la côte du Mozambique. » (Biogéographie de Madagascar,
Société de biogéographie, Muséum, O.R.S.T.O.M. éditions 1996)
Comment expliquer la disparition de cette partie du continent ? L’histoire devrait toujours être abordée
comme une enquête policière; quand on ne trouve pas de preuves directes ayant causé un événement, il faut
chercher des indices indirects et explorer les circonstances probantes dans l’environnement immédiat. Les
écrits sur Kumari Kandam sont considérés par certains comme le produit de l’imagination d’écrivains. Mais
pour d’autres, ce n’est pas une fable ; pour prouver que ces récits sont bien basés sur des faits réels, nous
allons tenter de découvrir les preuves à l’appui de cette thèse. Ces anciens écrits dravidiens mentionnent la
disparition de ce continent massif situé dans l’Océan Indien attenant à l’Inde du sud, cependant, pour que
disparaisse un tel continent, il a bien fallu que ça laisse des traces visibles. Au sud de Madagascar, il se
trouve quatre structures géologiques en forme de coin nommées ‘Chevrons’ par les géologues. Elles se
composent d’éléments spécifiques provenant des fonds marins; elles sont de dimensions impressionnantes
dépassant la taille de l’île de Manhattan et d’une hauteur supérieure à 100 mètres !
A l’analyse, on découvre qu’elles contiennent des microfossiles provenant de grandes profondeurs
marines, mélangés à des métaux que l’on ne trouve normalement dans ses proportions que dans les
astéroïdes, comètes ou météores.
Tous ces chevrons sont orientés dans la même direction : vers le milieu de l’Océan Indien, justement là où
il y a un énorme cratère non volcanique de plus de 28 kilomètres de diamètre situé à plus de 4000 mètres de
profondeur. On le nomme Burckle. Est-il nécessaire de signaler que la collision d’un bolide capable de
former un cratère de cette taille à cette profondeur — aux environs de 2800 ans a.v. J.-C., — a dû provoquer
un séisme dévastateur conséquent suivit d’un tsunami monstrueux… C’est précisément l’indice manquant
qui témoignerait de la destruction de ce pays légendaire nommé aussi Lémurie, comme cela nous est transmit
dans les écrits et par les traditions dravidiennes datant de l’âge des Sangams. C’est lorsque ce morceau du
sous-continent fut englouti qu’une partie des survivants se réfugia sur le continent indien, ils emportèrent
avec eux leurs connaissances ancestrales.
Mélange ethnique
Pour le visiteur assidu qui voyage en Inde, il apparaît qu’il y eut un réel mélange des ethnies limitrophes
du pays dans le nord, peut-être pas une invasion dans le sens qu’on lui donne en général, mais sûrement une
pénétration progressive dans les régions où vivait la race dravidienne depuis des milliers d’années. Mais
malgré la thèse de certains historiens européens, la fameuse « invasion aryenne » n’a pas eu lieu, ou plus
exactement, les aryens n’étaient pas des étrangers de l’Inde. Durant des années, en étudiant le langage
tamoul, je me suis souvent heurté à une barrière invisible qui divise les populations du nord de l’Inde et
celles du sud. Il m’a fallu de nombreuses années pour en comprendre le pourquoi. Un Dravidien du Tamil
Nadu n’a pas la même origine ethnique qu’un indigène du Panjab, de l’Assam, du Nagaland ou du Ladakh.
Donc, il nous faut bien admettre que la population du nord de l’Inde n’a pas la même origine que les
dravidiens, même si par la suite il y a eu des métissages, et que des ethnies différentes s’infiltrèrent dans le
nord de l’Inde, jusqu'aux Anglais en passant par les Grecs, les mahométans, les chrétiens et d’autres, que cela
soit sur les frontières ouest, nord ou est. Si aujourd’hui, il est incontestable que l’Inde forme une certaine
homogénéité politique, il n’y a aucun doute que des disparités de cultures et d’ethnies existent et persistent,
prouvant bien qu’il y a eu pénétration culturelle, religieuse et raciale au cours des millénaires.
L'histoire de l'Inde est l'une des plus anciennes du monde mais il convient de rappeler que le territoire
‘historique’ de l'Inde ne se limite pas aux frontières actuelles mais englobe le sous-continent dans son
ensemble, c'est-à-dire l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Sri Lanka. Normalement, on divise le pays en
deux parties : le nord et le sud. L'Inde du nord est constituée par les bassins de l'Indus et du Gange, l'Inde du
Sud est formée par le gigantesque plateau du Deccan et les plaines jusqu'au Cap Comorin bordées par deux
chaînes de montagnes. Les plaines alluviales du nord ont formé un environnement propice au développement
de ce que l'on a appelé les civilisations de l'Indus puis du Gange, cette région est séparée du plateau du
Deccan par une autre chaîne de montagnes qui fut longtemps infranchissable. L'Indus coule du nord de l'Inde
vers le sud-ouest du Pakistan.
Il semble bien que ce fleuve soit le résultat d’un grand changement, et que, dans un passé préhistorique, il
ne coulait pas à la même place, et n’avait pas le même nom, il s’appelait Sarasvatî, et c’est au long de ce
fleuve que la civilisation de l’Indus se développa, il y a plus de 7000 ans. Le Gange traverse l'Inde du nord
depuis l'Himalaya vers le Golfe du Bengale.
Avant d’aller plus loin, il est aussi bon de noter que trop souvent l'histoire de l'Inde est vue à travers les
lorgnons d'historiens qui sont soit anglophiles, soit hindouistes, soit musulmans ou bien chrétiens. Il est rare
de trouver un historien indépendant. Ce chapitre est le produit d’une étude en profondeur de la culture et des
traditions dravidiennes qui dure depuis plus de vingt ans.
La civilisation et la culture du peuple de la vallée de l'Indus remontent loin dans le passé, il n’est pas dans
mon intention de rentrer dans les détails sur cette civilisation.
Certains chercheurs soutiennent que le peuple qui composait cette civilisation était proto-dravidiens, si
cela était vrai, il faudra expliquer pourquoi ce même peuple, une fois qu’il se dispersa dans tout le nord de
l’Inde perdit sa langue pour en adopter une qui est indo-européenne et qui n’a rien de commun avec les
langues dravidiennes, même si celles-ci contiennent maintenant des mots sanskrit ! Il y a probablement une
autre explication : il se pourrait que le scripte du Prakrit se soit inspiré de la même source que le scripte de la
langue dravidienne originelle. Il se pourrait donc qu’il y ait eu une sorte d’échange entre les deux cultures,
celle des Dravidiens et celle des plaines Indo-Gangétique. Mais les langues ‘aryennes’ actuellement écrites et
les langues dravidiennes actuelles ont évolué chacune de leur côté indépendamment depuis fort longtemps.
Ce qui semble certain, c’est que l’écriture d’Harappa n’a rien de commun avec l’écriture d’aucune langue de
l’Inde depuis des millénaires. Il semble qu’il existe un lien de parenté entre les langues dravidiennes et
certains dialectes d’Afrique ! (Ref: Dravidians & Africans – Prof. K. P. Aravaan – University of Dakar - Senegal –
1977 & Anthropological studies of the Dravido-Africans. Dr. K. P. Aravaan – IFAN-University of Dakar-Senegal 1980)
Bernard Sergent, dans son oeuvre monumentale Genèse de L’Inde, nous démontre comment des peuples
différents ont occupé le sous-continent : « La notion de dravidien, on l’a dit, se définit linguistiquement : la
famille linguistique dravidienne occupe la majeure partie de la péninsule de Dekkan, (Le Deccan) elle réunit
plusieurs langues fortement corrélées par leurs différents traits et forme un ensemble nettement différencié
des autres familles linguistiques connues. Les anthropologues ont constaté, au XIXe siècle, que cette famille
linguistique coïncidait largement avec un type physique, caractérisé par une peau très sombre, une taille
moyenne (1,62 mètre chez les Tamouls) et des traits plus proches de ceux des Européens que des
Veddhoïdes : nez plus mince, lèvres non éversées, cheveux bouclés, tête dolichocéphale mais à un degré
moins prononcé, le menton et le front ne sont pas fuyant. Ce type est appelé Mélano-indien… »
Pour lui, les Veddahs (Ce sont des aborigènes ressemblant à ceux de l’Australie), les mélano-indiens,
répartis sur le plateau du Deccan, les habitants de l’Indus et les habitants actuels du nord de l’Inde font partie
du même courant humain qui arriva par vagues successives.
Les Veddahs en premier, suivis par les mélano-indiens et enfin les gens de la civilisation de l’Indus ; il reste
encore des Veddahs dans le sud de l’Inde et à Ceylan. Tous ces peuples forment maintenant un amalgame
difficilement discernable de nos jours à cause de l’uniformisation de la culture et de la religion depuis des
siècles par l'emploi de procédés de persuasion et le brassage des tribus.
Voici en gros comment se répartissait la population en Inde :
1 - Populations négroïdes, encore présentes dans les îles Andaman, peuple d’origine incertaine, ils sont
petits. On retrouve des caractéristiques similaires dans les populations du sud de l'Inde (nez épaté, cheveux
bouclés, peau sombre).
2 - Les Veddahs, populations proto-australoïdes.
3 - Les populations tribales du centre et du nord-est.
4 - Les populations mongoloïdes sur les franges de l'Himalaya, le long de la frontière chinoise et birmane,
comme les Nâgas.
5 - Les populations dravidiennes : dominantes au sud, après avoir occupé une grande partie de l'Inde au cours
des millénaires précédents, de teint sombre, ils sont restés en plusieurs endroits, on en trouve des traces dans
les couches de population du nord-est, comme au Bengale.
6 - Les populations dites aryennes, au teint plus clair, originaire des plaines de l'Indus, parlant des langues
indo-européennes.
7 - Les colonisations portugaises, françaises et britanniques ont créé ponctuellement des communautés
hybrides, de religion chrétienne que l'on nomme Anglo-Indiens.
Il existe également une présence juive ancienne mais numériquement très limitée, sur la côte sud-ouest de
l'Inde. Il y a aussi des Parsis aux alentour de Mumbay.
8 - Les populations du Kashmir sont formées de deux ethnies principales, les tibétains dans la région du
Ladakh et un mélange indo-européen avec, dans la vallée, des traces nettes de type européen, probablement
dû à l'invasion grecque. Plus tard, les invasions arabes, turques et mongoles se sont plutôt traduites par des
mutations culturelles et religieuses (apport de l'Islam) que par des bouleversements ethniques.
Ethnies Dravidiennes au sud de l'Inde
Les dravidiens du Sud comptent cinq peuples de traits non négroïdes, mais à pigmentation souvent très
foncée, et dont les noms correspondent aux cinq langues dont ils font usage : Télougou, Canara, Toulou,
Malayâlam, Tamoul.
Il faut ajouter à cela les tribus de chasseurs nomades, les korovans, les dodas des Montagnes Bleues
et d'autres tribus qui habitent les collines des Kalvarayan au nord de Salem, dans le Tamil Nadu.
1 - La majorité des habitants de l'Andhra Pradesh sont des Télougous (près de 55 millions). Le télougou
appartient au groupe des langues dravidiennes.
Il occupe par le nombre de ses locuteurs, la seconde place au sein des 14 langues nationales de l'Union
indienne. Il est aujourd'hui langue officielle de l'État d'Andhra Pradesh dont la capitale Hyderabad se situe à
la rencontre des influences linguistiques indo-aryennes et dravidiennes en Inde.
Le terroir des Télougous, l'Andhra Pradesh, semble avoir constitué l'un des habitats des premiers hommes en
Inde. Les découvertes archéologiques préhistoriques sont nombreuses, et selon l'hypothèse la plus
communément avancée, font ainsi le lien avec les tribus dravidiennes actuelles.
Parlée par près de 45 millions d'Indiens en Andhra Pradesh, cette langue est considérée comme la plus
poétique grâce à un discours très musical. Son existence, connue par les inscriptions épigraphiques du VIe
siècle, est révélée par les textes sanscrits du début de notre ère.
2 - Les Kanaras (plus de 25 millions), langue officielle de l'État du Karnataka, le canara est une des plus
vieilles langues dravidiennes, à peine moins ancienne que le tamoul.
Des inscriptions épigraphiques du IIe au Ve siècle de notre ère révèlent les plus anciennes formes du canara.
3 - Les Toulous (plus d'un million et demi), répartis dans le sud de l'Inde, et les îles Laquedives à l'ouest du
sud de l'Inde.
4 - Les Malayâlams (30 millions) habitent l'État du Kerala. Au Xe siècle, ce peuple se sépara du peuple
tamoul. Sa littérature ne commence pas avant le XIe siècle, et jusqu'au XVe demeura sous l'influence des
poètes tamouls.
C'est un pays riche de culture, dont les habitants voyagent partout, ils ont subi une influence chinoise qui se
perçoit dans ses danses, théâtre et son architecture.
Les Kéralites ont exporté les arts martiaux vers la chine en protégeant ses caravanes de marchandises.
Aujourd’hui, c’est le peuple le plus instruit de l’Inde.
5 - Et enfin les Tamouls (plus de 50 millions). Une des grandes langues de communication et de culture, le
tamoul est la langue la plus pure des quatre idiomes dravidiens, c’est aussi la plus ancienne langue parlée du
monde.
Ce langage est le produit d'une longue civilisation, particulièrement riche, elle atteint le plus haut niveau
culturel bien avant son contact avec le sanscrit au début de notre ère. L'origine des Tamouls est ancienne.
Leur histoire débute dans les riches plaines alluviales de l'extrémité Sud de l'Inde péninsulaire. Ils y érigèrent
leurs premières cités, il y a plus de trois mille ans.
Les mots utilisés par les premiers Tamouls montrent qu'ils avaient des ‘rois’ qui vivaient dans des ‘maisons
fortifiées’ et régnaient sur de petits ‘districts’. Ils avaient des ‘lois’ et des ‘coutumes’.
Ils possédaient des ‘bateaux’ et des ‘navires’, savaient construire des villes et pratiquer la médecine.
Les Tamouls ont dominé la mer très tôt. Ils ont fait le commerce avec Rome au temps de l'empereur
Auguste. Ils envoyèrent des navires vers de nombreuses contrées des côtes de l'Océan Indien et expédièrent
des commerçants, des érudits et leur art de vivre. L'île de Ceylan, séparée du sous-continent indien par moins
de 50 kilomètres d'eau, n'était pas inconnue des Tamouls qui l'appelaient Eelam. Ils y ont établi deux
royaumes ; il y a plusieurs milliers d’années, avant la fonte des glaces à la fin de l’ère glaciaire, les habitants
de l’île et ceux du continent pouvaient passer à sec. Ce n’était pas une île, et elle faisait partie du Kumari
Kandam. Aujourd’hui le fond du détroit entre les deux ne dépasse pas cinquante mètres de profondeur.
Les ethnies de l’Inde
L’Inde se divise en cinquante-deux tribus majeures ; il va sans dire qu’il existe de nombreuses tribus
mineures ; dans ces conditions le nombre de langues et de dialectes est prodigieux ! Le peuple dravidien,
quant à lui, remonte bien plus loin si l'on en croit les textes sacrés. En effet, les Veda furent découverts par
des sages vivant parmi les Dravidiens il y plusieurs milliers d'années, on les nomme Rishis.
Sri Aurobindo soutient que les Rishis étaient des Aryens, pas des Dravidiens. En ce temps-là, il n'y avait
pas vraiment de religion dominante, les Veda n'étaient pas des textes à connotation religieuse, mais plutôt le
résultat d'expériences spirituelles qui se sont élaborées sur des milliers d'années.
Par la suite, ces textes furent codifiés et interprétés par une classe particulière d'habitants venus du nord
de l'Inde qui les firent transcrire en prakrit puis en sanscrit afin d'en garder jalousement le secret ; le peuple
ne devait en aucun cas connaître le sens réel de cette écriture, comme pour les hiéroglyphes en Égypte. La
période Indienne archaïque des Dravidiens et des Moundas : on peut attribuer certains récits de l'Inde antique
à des périodes allant de -8000 à -9000 ans sans pour autant pouvoir apporter de preuves matérielles. Car
même si le livre du Rig-Veda, considéré comme le plus ancien de la période védique n’a été rédigé par écrit
qu’aux alentours du Xe siècle avant notre ère, nous savons que ces écrits ont été transmis oralement depuis
très longtemps et les parties de la tradition qui mentionnent des phénomènes inexpliqués jusqu'à maintenant,
ne sont pas que des légendes ! Dans cette période indéterminée, les historiens situent en Inde des peuples
d'hommes à la peau sombre : les Dravidiens et les Mundas. Les Mundas sont des tribus de langue austroasiatique (comme les Mons et les Khmers) qui sont venus de l'est. Voici les étapes de leur culture en Inde,
dans le bassin oriental du Gange :
-Koldihwas (6600 av. J.-C.) : Introduction du riz.
-Mahagara (5000 av. J.-C.) : Introduction des poteries cordées.
-Sarai-Nahar-Rai (4000-2300 av. J.-C.) : Culture du riz mais absence de poteries.
-Chirand et Saroutarou (2500-1800 av. J.-C.) : Poteries cordées.
-Culture de l'Inde orientale (2000 av. J.-C.): Les Mundas sont rejetés vers la partie orientale du Bassin du
Gange par la progression du peuple des poteries ocrées, à l'ouest, puis par l'expansion dravidienne au sud,
puis ‘aryenne’ à l'est.
Les Dravidiens du nord s'établirent dans certaines régions de l'Orissa, de l'Andhra Pradesh, du Madhya
Pradesh, du Bengale, etc. Les Moundas : ils sont surtout dans des régions difficiles d'accès, vivent dans les
forêts, surtout en Orissa, vers Madras et Andhra Pradesh. Certaines tribus vivent encore à l'état sauvage. Le
refoulement des Dravidiens au sud de la péninsule (à part l'îlot des Brahouis), confina les Moundas dans une
petite zone du centre-est de l’Inde, ce qui laissa la place à des ethnies différentes qui composent la population
Indienne :
Kashmiris, Sindhis, Hindous, Goudjeratis, Mahrattes, Cinghalais, Bengalis, etc. Parmi les tribus dravidiennes
du nord, les Bastars sont des descendants des plus anciennes tribus de l'Inde. Ils habitent dans la région du
Chattisgar, du sud de l'Orissa et du nord de Andhra Pradesh. Ils ont des coutumes particulières, tant au
niveau culturel et linguistique que religieux. Certaines tribus parviennent à conserver leurs prérogatives, par
exemples les Bhils, les Bondas, les Apatani, les Nishi, les Bishnoi parmi d'autres, ces tribus perpétuent leurs
traditions, leurs fêtes et leur artisanat, ils essayent de préserver leurs identités culturelles.
Quoiqu'ils aient été colonisés comme le reste de l'Inde par l'hindouisme, ils traitent leurs dieux d'une
manière unique : ils leur intentent des procès tous les ans pour cause d'inefficacité en tant que dieux. Si ces
dieux sont jugés coupables, ils seront envoyés en prison. Comme par hasard, cette cérémonie a lieu durant
les festivités où, ailleurs, les dieux sont à l'honneur pour avoir vaincu Ravana. Les divinités de la tribu
subissent le même traitement, pas de jaloux. Ils sont emmenés en procession au temple de la déesse
Danteshwari où la cour du seigneur Bangaram tient ses séances, c'est le dieu de la fortune et le chef des
divinités chez les Bastars. La déesse mère est représentée par une jeune fille âgée de 7 ans, elle fait partie de
la caste des tisserands, elle doit demander l'autorisation pour que le procès commence.
Le roi des Bastars, même s'il n'est pas reconnu légalement, est le président du tribunal. Au banc des
accusés, les dieux et déesses sont mis ensemble sous la forme d'idoles colorées.
Vous y trouverez le dieu de la terre, de la pluie, la vache sacrée ainsi qu'une ribambelle de divinités
inconnues en bois, en cuir, en écorce de bambou ou en métal. Tous devront répondre aux plaintes du peuple.
Après avoir entendu tous les témoins à charge, le roi devra annoncer sa sentence. Presque tous les dieux sont
envoyés en prison. La foule les emmène cérémonieusement en un lieu où les attend une cage et ils seront
emprisonnés pour quelques heures, ils seront ensuite remis en liberté sous caution de bonne conduite. Le
voyageur qui va dans ces régions ne manquera pas d'observer qu'en apparence, les Bastars semblent être des
gens très belliqueux, ils portent souvent des armes, des arcs, des hachettes...
Cela s'explique par le fait que cette tribu a subi de nombreuses agressions au cours des trois derniers
millénaires. Les tribus aborigènes, les Adipsies, c’est-à-dire les premiers hommes comme ils sont appelés : il
y en a plusieurs dizaines de millions en Inde. Par exemple les Gonds qui sont répartis en différentes tribus,
Marias, Murias, Murias Hill etc., vivant dans des régions isolées. Repoussés au coeur des forêts par les
différentes invasions du nord et musulmanes, ils se sont réfugiés dans des zones qui étaient inaccessibles et
eurent une paix relative jusqu'en 1900. (Notez le nom de Murias, proche de Mu ou de Lémurie.) Puis des
routes ont traversé leurs jungles et les Hindous vinrent s'installer dans ces zones reculées pour y commercer...
Vivant traditionnellement de cueillette, de chasse, de pêche et de cultures sur brûlis, la civilisation et les
missions ont réussi à les fixer en villages à l'intérieur des forêts, mais n'ont pas encore réussi à entamer leur
culture dans certaines régions. Peuple très doux et craintif, les hommes et les femmes sont très beaux, petits
et costauds. Les femmes portent toujours des minis saris qui laissent la poitrine et les jambes dénudées
(qu'elles cachent quand elles vont dans les villages Hindous), et les hommes portent des pagnes. Leurs
coiffures sont décorées de peignes, de fleurs et de pompons suivant la coutume de chaque village. Tous les
hommes d’un même village portent des turbans noués de la même façon et de la même couleur, avec les
mêmes plumes d'oiseaux. Tous sont très coquets et très festifs. Hommes et femmes adorent faire la fête et
boivent souvent des alcools de palme ou de fruits (Mawa). Animistes, ils ont aussi annexé des dieux hindous.
Mais aux yeux des hindous ils sont hors caste et ne peuvent pénétrer dans les mêmes temples. Ils sont
considérés par eux comme des sous-hommes et subissent même à notre époque une forme d'esclavagisme. Ils
ont conservé une coutume ancestrale la coutume des ‘gothuls’ qui sont des dortoirs pour adolescents et
adolescentes, ce qui fait dire aux hindous que ce sont des animaux. Il y a dans chaque gothul, un groupe de
danse et très souvent des concours de danse entre villages. Une région superbe constitue l'état du Chattisgar
riche en minerais. Des plaines et des collines emplies de forêts à perte de vue. Les tigres ne sont pas loin et
font de temps en temps des incursions dans les villages les plus reculés. Les hommes, pour le transport des
charges lourdes, utilisent des balanciers. Les Gonds sortent de leurs forêts pour vendre ou échanger dans les
marchés hebdomadaires, du bois, des légumes et fruits sauvages qui proviennent de la cueillette en forêt, et
viennent s'approvisionner en tissus et ustensiles de base. Femmes et hommes se déplacent toujours en petits
groupes du même village. Elles viennent aussi pour acheter des pots en terre cuite qui sont leur principal
instrument de cuisine ou de stockage du grain. Ils conservent les liquides dans des courges évidées. Au sud
du Deccan, une majorité de Dravidiens ont absorbé plus ou moins les Veddahs, au nord, ils se sont mélangés
aux Munda, ce qui fait que de nos jours, il ne reste presque plus de Veddahs ou de Munda.
Les dravidiens n’étaient pas soumis au système des castes avant l’invasion des brahmanes, ils n’avaient
pas de problème à se marier avec d’autres tribus. Qui sont donc ces ‘Aryens’ ?
Est-ce une race ou une culture ? Si il y a quelqu’un qui pouvait comprendre la signification du mot
‘Aryen’ c’est bien Sri Aurobindo, qui découvrit le secret des Veda. Le mot aryen est généralement mal
compris en Europe où il a acquit une connotation sinistre pendant la deuxième guerre mondiale. Ce qui suit
est tiré d'une réponse que Sri Aurobindo écrivit pour un lecteur de ‘l'Arya‘, (revue éditée par Sri Aurobindo
au début du XXe siècle) : « Les Indiens connaissent ce mot, mais il a perdu pour eux l'importance qu'il
revêtait pour leurs ancêtres. La philologie occidentale en a fait un terme ethnologique lié à une race mal
définie dont varie la valeur suivant les hypothèses.
Il en est, maintenant, qui même parmi les philologues, commencent à reconnaître que ce terme, en
son emploi originel, exprimait non une différence de race, mais une différence de culture. Dans le Veda, en
effet, les peuples aryens sont ceux-là qui avaient accepté un mode particulier de culture de soi,
d'entraînement intérieur et extérieur, d'idéalité, d'aspiration… (Sri Aurobindo)
Preuves de l’existence de la Lémurie
Il semble qu’il y a une certaine confusion quant à la place de ce continent. D’aucuns le situe dans le
Pacifique, d’autres, en Asie du sud. Pour ma part, je vais chercher les traces de ce continent ici, au sud de
l’Inde !
Mr. Srinivasa Aiyangar, dans son livre intitulé ’Tamil Studies’, nous dit que le peuple dravidien a des
origines assez obscures, mais il pourrait venir du continent englouti nommé Lémurie ; n’est-ce pas ce
territoire légendaire que les Égyptiens appelaient ’le pays Divin’, et que la Mère disait être le pays qui donna
naissance à l’homo sapiens ? Cette contrée était adjacent du Cap Comorin et s’étendait d’un côté vers
l’Afrique, probablement englobant Madagascar, les Comores (nom tamoul), les Seychelles, les
Mascareignes, et incluant de l’autre côté Sri Lanka, les Andamans, et l’île de Java, jusqu’à l’île de Diego
Garcia, plus au sud. Sur les cartes de l’océan Indien dévoilant les profondeurs de l’eau, il apparaît que la
zone située entre les Seychelles, Mascareignes et les Comores devait former une grande île avant la montée
des eaux à la fin de la dernière ère glaciaire. De même quand on étudie les roches de ces régions on
s’aperçoit que leur géologie est similaire à celle du sud de l’Inde, ce qui semble bien démontrer un lien.
Le professeur R. S. Diez illustra une théorie de la dérive des continents dans laquelle les morceaux
manquants seraient, selon lui, immergés dans l’océan Indien !
Quoiqu’il en soit, il est significatif que tous ces territoires fussent habités d’Êtres Humains de race noire,
et le sont encore. Tous ces peuples étaient animistes ; ils n’avaient pas de caste et ils s’étaient organisés sous
un régime matriarcal.
On en retrouve les traces dans la culture et les langues dravidiennes. Au nord de l’Inde, loin derrière une
immense forêt tropicale et une chaîne de montagne pratiquement infranchissable à l’époque, nommée
Vindhya, ou Pariyatra par les habitants du nord, une autre civilisation, patriarcale celle-là, se remettait elle
aussi d’une catastrophe similaire… Cette partie de l’Inde posséda, dans sa préhistoire, une haute civilisation
mais l’Occident ne l’apprit que très tardivement, dans les années 1920. Deux découvertes spectaculaires
livrèrent à l’archéologie les villes de Harappa et de Mohenjo Daro, riveraines de l’Indus. C’étaient des villes
au plein sens du mot, avec des rues, des pâtés de maisons, des forteresses, des puits, des bains publics…
Bernard Sergent, auteur de ‘Genèse de l’Inde’ (Payot, 1997), chercheur au CNRS, s’appuie sur ces
découvertes pour formuler des hypothèses et tenter de définir ce qui, dans cette civilisation de l’Indus, a pu
perdurer lors des civilisations ultérieures. Les études anthropomorphiques faites sur les squelettes humains
découverts sur les sites de l’Indus-Sarasvati démontrent qu'il s'agit du même peuple qui vit encore
aujourd'hui au Panjab et au Gujarat. Ce fleuve prenait alors naissance dans l’Himalaya avant d'alimenter une
vaste région en passant par les régions du Kuruksetra, de Kalibangan et de Ganweriwala, pour enfin aboutir
dans le golfe de Kambat près de Lothal. Les vestiges témoignent d'une grande richesse culturelle. Les
bâtisseurs de ces cités firent preuve d'un sens de planification urbaine remarquable. De nombreux temples
offraient la principale raison d'être à ce peuple « aryen », captivé avant tout par les valeurs religieuses de la
vie humaine. Les maisons, dont certaines avaient plusieurs étages, étaient construites en briques de terre
cuite.
Les villes possédaient également des magasins, des entrepôts, des systèmes d'égouts souterrains. Les
Salagram-Silas et Siva-Lingams trouvés dans plusieurs des anciennes cités du Nord-ouest de l'Inde et au
Pakistan (la région Sindhu-Sarasvati) révèlent la dévotion de leurs résidents envers les dieux précurseurs de
Vishnu et Shiva. Le nombre d'autels particulièrement conçus pour les feux sacrificiels est un autre élément
important qui nous renseigne sur le caractère religieux de cette civilisation.
Bien que toutes ces villes aient compté de nombreux temples, les autels sont pourtant vides de tout objet
de culte. Cette absence de déités révèle qu’elles furent transportées vers d’autres régions lors de l’exode du
peuple.
La cité d'Harappa est considérée comme le plus important centre urbain des anciennes villes. Le mot
Harappa est mentionné dans le Rig-Veda. La cité aurait été bâtie par les Salvas, un clan des Bharatas. Ces
gens écrivaient un langage nommé ‘Harappa’, encore intraduisible.
Apollonius de Tyane, en revenant d’un grand voyage en Inde (dans le nord), déclara : « Je découvris aux
Indes une race de mortels qui évoluait sur cette terre mais n'y adhérait point toutefois, qui bien que résidant
au sein de cités fabuleuses n'y était pas attachée et quoique paraissant tout posséder était néanmoins libre de
tout. »
Il est vrai que l’Indien en général ne s’attache pas aux choses matérielles, comme l’Occidental. C’est pour
cela que la mort n’a pas la même signification pour lui et que vous auriez de grandes difficultés à trouver des
maisons de plus de trois cents ans.
Comme nous l’avons dit, l'hindouisme est né de la rencontre de deux religions; celle des Aryens (nobles
& brahmanes du nord) et celle des Dravidiens du sud. Les Aryens, à l’origine, adoraient le tonnerre (Indra, le
roi des dieux), le soleil (Surya), la lune (Chandra), le feu (Agni), le vent (Vayou), tous les éléments naturels
étaient divinisés et considérés comme des forces conscientes en tant que symbole du feu originel. Adorateurs
du feu, ils y sacrifiaient des offrandes aux dieux. Les rituels du sacrifice, en effet, étaient très importants dans
leur religion, pas pour les Dravidiens. Ils étaient très savants en astronomie et connaissaient le fer. Leur
langue n'était pas écrite, alors que les Dravidiens avaient déjà un alphabet. Ils étaient divisés en quatre
castes : la plus élevée était celle des Brahmanes (les prêtres), puis les Kshatriyas (les guerriers : rois et
princes), puis les Vaishias (les vachers, les paysans), et enfin les Soudras (les serviteurs). Aux débuts, ce
n’étaient pas des castes, mais des corporations, des métiers à apprendre, des qualités humaines…
Sri Aurobindo nous explique comment fut crée le système des castes en Inde. A l’origine L’Esprit
manifesté dans la nature se divisait en trois attributs, nommés les trois Gunas. Le premier est Sattva, le
second est Radjas et le troisième est Tamas. Ce jeu d’attributs se manifeste dans l’Homme sous la forme de
quatre pouvoirs. Le Pouvoir de connaissance, le Pouvoir d’énergie, Pouvoir de solidarité, de relations
pratiques et producteurs et le Pouvoir des œuvres, du travail et du service : « La pensée ancienne de l’Inde,
consciente de ce quadruple type de personnalité active et de nature humaine, en a tiré ses quatre types –
brâhmane, kshatriya, vaïshya et Shoûdra (l’homme de connaissance ou le prêtre, le guerrier, le commerçant,
puis le serviteur ou l’ouvrier) —, chacun avec sa tournure spirituelle, son idéal éthique, son éducation
appropriée, ses fonctions fixes dans la société et sa place dans l’échelle évolutive de l’esprit. Comme il
arrive toujours, finalement, quand nous projetons au-dehors et mécanisons trop les vérités subtiles de notre
nature, cette division s’est pétrifiée en un système incompatible avec la liberté, la variabilité et la complexité
de l’esprit plus fin qui grandit dans l’homme… » (LA SYNTHÈSE DES YOGA – vol. 3 - p. 210)
Après la conquête du sud de l'Inde, les castes et sous-castes vont se créer et se multiplier et se
rigidifier ; les castes aryennes seront supérieures aux autres. La plus inférieure, celle des intouchables, est
attribuée aux populations tribales, voire nomades. Souvent ces tribus sont interdites de séjour par des rois
locaux. Le système des castes, c’est le drame de l’Inde, et les historiens de ce pays ne veulent pas
l’admettre : il y a là l’une des raisons principales de la désunion totale du peuple indien depuis plus de 2000
ans. Si les chrétiens ont eu du succès en Inde, c’est principalement à cause du système des castes : les
refoulés de cette société n’avaient souvent d’autre choix que de devenir chrétiens pour sortir du piège socioéconomique qui emprisonne les basses castes dans la pauvreté à perpétuité. Il en découle des ressentiments
persistants entre les basses castes et les hautes castes.
Ces conditions feront que les musulmans, et plus tard les Européens, envahiront l’Inde sans qu’il leur soit
opposé une forte résistance. Il a suffi aux Anglais de contrôler les gouvernants, et d’opposer les irréductibles,
pour être maîtres du pays. En fait, on peut en déduire que l’esclavage de l’Inde sous le joug des musulmans
puis des anglais fut causé essentiellement par les brahmanes dans les coulisses des palais. Si l’Inde n’avait
pas été divisée en castes figées, aucune invasion n’aurait été possible. Car les brahmanes, forts de leur statut
et de leur renommée concernant la connaissance des shâstras et du livre de Manu, divisèrent la société en
couches rigides pour permettre aux Kshatriyas d’avoir un grand pouvoir sans qu’ils soient pour autant les
vrais maîtres du pays. L’autorité des brahmanes et de leur sacerdoce jetait le voile sur une attitude politique
qu’ils utilisèrent au détriment des fondements d’une civilisation qui prend ses racines dans les Veda et même
avant.
La zone d'influence des Tamouls est appelée Tamilakam. Celle-ci était divisée en 13 districts. A l'époque
des Mauryas les trois principaux dirigeants du Tamilakam sont : les Pandya (Madurai), les Cheras (côte de
Malabar) et les Cholas (Thanjavur). Ces trois familles étaient fréquemment en guerre les unes contre les
autres mais aussi avec Sri Lanka. Malgré cela d'importants échanges économiques et culturels eurent lieu et
la littérature Sangam connut son âge d'or. Finalement la région tomba aux mains des Kalvar venus du nord
du Tamilakam. Dès cette époque, les Romains avaient des avant-postes de commerce sur les côtes du
Coromandel, notamment à Pondichéry et à Cuddalore et les Arabes avaient eux aussi les mêmes avantages,
sur les côtes de Malabar (Kerala) et ailleurs. Les premiers chrétiens vinrent en Inde dès les premiers siècles,
sur les traces de Jésus (il existe des documents écrits qui attestent le passage de Jésus en Inde), par le biais
des transports romains et arabes ; une communauté juive s'installa au Kerala, probablement dès le troisième
siècle de notre ère. Les Parsis sont aussi en Inde depuis longtemps. On voit donc que l'Inde est perméable
aux invasions douces depuis très longtemps. Malgré la collusion entre brahmanes et rois, l'hindouisme n'avait
pas gagné tout le pays, loin s'en faut. Il faudra attendre le cinquième ou le sixième siècle de notre ère pour
voir l'hindouisme se généraliser dans les plus grandes villes du sud.
A quelques kilomètres au nord de Pondichéry, sur le territoire d'Auroville, en creusant des tranchées pour
faire des fondations de bâtiments, ou en creusant des trous pour planter des arbres, on a découvert un certain
nombre de tombes relativement anciennes, ainsi que des restes de fondations de bâtiments. Les tests
préliminaires nous donnent une période allant du troisième siècle av. J.-C. au deuxième siècle de notre ère,
c'est l'époque des grandes conquêtes du nord de l'Inde par Chandragupta.
Le plus intéressant dans cette découverte, c'est son association avec le site archéologique d'Arikamédu, au
sud de Pondichéry qui date de la même période et qui fut occupé par les Romains. Qui dit cimetière, dit
agglomération… La particularité du peuple qui habita ce site est qu'il n'était pas hindou. C'est-à-dire qu'il ne
suivait pas les rites de l'hindouisme pour ses morts. Les rites funèbres de ses habitants ressemblaient bien
plus à ceux des Parsis ou des Tibétains. Ils étaient des adorateurs du Soleil comme le témoignent deux soleils
de bronze retrouvés dans certaines de ces tombes profondes de plusieurs mètres. Ils connaissaient aussi le
système solaire, car ces soleils avaient 11 rayons se terminant par des boules représentant les planètes
connues depuis la plus haute antiquités, et comme le soleil était aussi une planète pour eux, ils savaient que
le système solaire en avait douze, tout comme les Sumériens et autres anciennes peuplades. Ce peuple
laissait le corps des morts se décomposer à l'air libre sur une grande pierre de calcaire plate, ensuite ils
ensevelissaient des restes symboliquement dans la terre et à l'intérieur d'une ou plusieurs jarres de terre cuite
de différentes formes. Ils enfermaient aussi certains ustensiles en métal portant des décorations très
sophistiquées ayant apparemment servi durant la vie ou devant servir après la mort, un peu à la manière des
Égyptiens. Parmi ces objets en fer, cuivre et bronze, il y avait des ustensiles de cuisine, des armes et d’autres
objets dont la fonction nous échappe. Par contre, les Hindous brûlent généralement le corps de leurs morts au
plus vite après le décès, et parfois jettent les cendres dans un lieu spécial ou une rivière sacrée, ils ne croient
pas en la vie en ce monde, ils disent qu’ils vivent dans Maya, l’illusion, donc ils n'entrevoient pas le besoin
d'objets matériels de ce monde pour un autre. Ce qui prouve bien que les peuples qui habitaient en dehors des
centres ‘civilisés’ par les brahmanes et leurs rois, continuaient leurs rites ancestraux jusqu'à il y a moins de
deux mille ans.
La coutume de brûler les morts dérive du sacrifice au feu des temps védiques, dans le nord de
l’Inde ; tout comme la pratique du Sati, un rite barbare qui veut que la veuve rejoigne vivante son mari
défunt sur le bûcher. En ces temps-là, des animaux étaient offerts en sacrifice aux dieux représentés par le
feu sacré (Agni), pratique que l’on retrouve dans tout l’Orient jusqu’en Israël. Il était donc naturel d’offrir le
mort aux dieux après son décès afin de le purifier, et cela se faisait partout où le culte védique était en usage.
Avant que cette méthode ne soit utilisée, la tradition était d’exposer le corps à l’air libre, quelque fois
démembré, pour que les oiseaux et animaux de proie s’en nourrissent, autrement les morts étaient tout
simplement enterrés. Nous savons maintenant que le culte du feu ne s’est répandu au sud de l’Inde que très
tard, au fur et à mesure que l’hindouisme se répandait. Et seuls les Kuruvas étaient assignés à cette tâche. De
nos jours, ce sont les intouchables qui sont chargés de cette fonction. (Réf. : History of the Tamils)
Le temple d'Irumbai, dédié à Shiva, est le plus ancien temple proche du site d'Auroville. Il date du
septième ou huitième siècle de notre ère, il fut construit soit sous les Pallavas, soit sous les Cholas, et fut
consacré à Shiva par un brahmane venu du Madhya Pradesh, c’est-à-dire du nord. Si ce n'est pas une
invasion par l'épée, c'est quand même une invasion pour convertir les peuples du sud de l'Inde à
l'hindouisme : Avant le 4e siècle de notre ère, il n’existe pas de temple dédié aux dieux de l’hindouisme dans
le sud de l’Inde ! Un des premiers temples que l’on y trouve sera bâti probablement au 6e siècle à
Kanchipuram puis à Madurai ! (Réf : History of the Tamils)
Pour Bernard Sergent, les Dravidiens sont peut-être des méditerranéens noirs. Au point où en est cette
étude lors de la rédaction de ce livre, cela serait le contraire ; les tribus dravidiennes sont proches de l’Homo
sapiens originel, c’est un scion du peuple noir isolé depuis longtemps. Il a subi des mutations et des
mélanges au cours des âges, ce qui explique ses traits génétiques particuliers d’aujourd’hui. Et comme il est
dit plus haut, il viennent d’un grand continent au sud de la péninsule, qui a disparu il y a quelques milliers
d’années ; ce continent, était, selon toute probabilité, le pays d’origine de l’Homo sapiens. D’après la culture
dravidienne et ses légendes, un postulat s’impose : Ils sont les réfugiés lémuriens.
La Mère, dans ses commentaires sur les Aphorismes de Sri Aurobindo, nous dit clairement que c’est là
que les premiers Êtres Humains apparurent. Les géologues affirment que les roches du Tamil Nadu sont les
plus vieilles qui existent sur Terre. Donc, on peut très bien envisager que les méditerranéens sont issus d’une
tribu dravidienne qui se sépara du groupe il y a plusieurs centaines de milliers d’années, et qui perdirent leur
pigmentation à cause de mutations successives et de brassages.
La grande difficulté rencontrée lors de l'apprentissage de l’histoire du Tamil Nadu est due au fait que la
langue de ce peuple n’a pas de connections avec les langues indo-européennes, ce qui ne facilite pas l’étude
de la littérature tamoule ; c’est un obstacle sérieux à la compréhension de cette civilisation qui a survécu
durant des millénaires, sans interruption, mais qui fut sévèrement amoindrie à la suite des invasions
successives et de l’imposition d’une culture et d’une religion par les envahisseurs. Les langues dravidiennes
ne correspondent pas aux autres langues parlées. De plus, il n’y a jamais vraiment eu de véritables fouilles
archéologiques sur ce territoire.
Plus loin dans son livre, Mr. Sergent se demande s’il est « possible de remonter plus haut que la culture
Néolithique Sud-Indienne et entrevoir le processus d’immigration des mélano-indiens/Dravidiens en
Inde ? ». Nous donnons la réponse à sa question dans le paragraphe ci-dessus. Comme pour prouver notre
thèse, il ajoute que les Dravidiens étaient déjà dans le sud de l’Inde lors de la naissance de la civilisation de
l’Indus. Bien plus tard, le nord de l'Inde, la vallée du Gange et une bonne partie du nord du Deccan, seront
partagés en 16 États principaux. Le système politique était de type monarchique ou oligarchique. Les
changements politiques et sociaux furent accompagnés d'une remise en question des traditions religieuses.
De nombreuses sectes firent ainsi leur apparition. Seules deux d'entre elles se développèrent suffisamment
pour prendre le statut de religion majeure : le bouddhisme et le jaïnisme. Elles étaient toutes deux opposées
aux sacrifices d'animaux et prônaient la non-violence.
Aperçu de l’histoire des langues en Inde
De nos jours, excepté les brahmanes qui poursuivent les recherches sur les Veda, pratiquement personne
ne parle le Sanskrit, et avant cette langue il y avait le Prakrit.
Les premières ‘infiltrations’ de langues étrangères dans le Tamoul étaient en Prakrit. Ce n’est qu’au 4e
siècle de notre ère que le Sanskrit apparaît. Cela se passait sous la Chancellerie des Pallavas (Rois
dravidiens) ; l’infiltration du Prakrit ou du Sanskrit se fit principalement dans les domaines de la religion.
Depuis des millénaires la richesse de la tradition littéraire et poétique dravidienne est telle que nous
observons une nette tendance de certains milieux « aryens » à prétendre être les géniteurs de cette sapience.
Toutefois, il existe un moyen très simple de voir la frontière entre les textes d’origine dravidienne et ceux
d’origine aryenne : les dravidiens glorifie la beauté de la vie, de la nature, ils ont le goût de l’argumentation
philosophique, tandis que les aryens parlent presque tout le temps de religion, des dieux, de guerres, etc.
C’est un fait que le trait dominant de l'environnement culturel et religieux du peuple de la vallée de l'Indus a
donné naissance, à partir du deuxième millénaire av. J.-C., aux principes de l'hindouisme, puisés en partie
dans les traditions millénaires des Dravidiens ; ces derniers étaient un ensemble de tribus habitant le sud du
sous-continent indien depuis plus de dix mille ans. La plupart des chercheurs indiens intègres s’accordent sur
ce sujet. Les habitants de la vallée de l’Indus se dispersèrent dans le nord à la suite de la destruction de leur
civilisation pour des raisons encore inconnues, quoique probablement dues au changement du cours du
fleuve mentionné plus haut, à cause d’un cataclysme d’origine séismique, phénomène courant dans ces
régions. C’est là « l’invasion aryenne », les Aryens ne sont pas des gens de race blanche ni d’origine externe
à l’Inde, c’est tout simplement les peuples de l’Inde du nord qui avaient, selon eux, la « connaissance ». Ils
se sont répandus dans toute l’Inde et ce faisant, l’hindouisme se créa et se propagea. Ces principes se
répandront sur le territoire indien parce que ces « Aryens » étaient principalement de la caste des prêtres et
de la caste des nobles du peuple du Nord, du moins une grande majorité de ceux qui envahirent le reste de
l’Inde. Ces gens avaient ‘compris’ l'essentiel de la sagesse des Dravidiens et l'interprétèrent à leur manière en
répandant cette nouvelle religion. Ce fut donc bien une invasion culturelle et religieuse, et elle ne se fit pas
toujours pacifiquement ; le Ramayana, s’il est basé sur des faits historiques, en est la preuve ! Il est si facile
de traiter ses ennemis de démons (Asoura), c’est ce qui arriva à une partie du peuple du sud qui se révoltait
contre les pratiques religieuses des brahmanes ; ces derniers firent appel à Rama pour calmer les
récalcitrants. N’oublions jamais que l’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs !
Premiers textes sacrés
Nous avons prouvé que les Aryens n’étaient pas une race mais plutôt une classe particulière de la
population du nord de l’Inde composée de la caste des prêtres et celle de la noblesse. En Europe, les druides
furent les gardiens du savoir depuis le début du Néolithique et l’apportèrent aux Celtes ; en Inde, les
brahmanes eurent le même rôle. C'est à cette époque qu’ont été mis par écrit, sur des feuilles de palmier
séchées, les Veda, ainsi que d'autres grands textes sacrés qui forment le canevas de la culture religieuse
profonde de l'Inde et de sa spiritualité. Jusqu’à cette période, ces textes étaient transmis oralement grâce à
une méthode très savante (voir note No 1 à la fin du livre). La littérature sacrée prit donc une forme écrite
entre 800 et 500 av. J.-C. Ces textes servaient de base à la vie spirituelle à l'origine mais ils deviendront
rapidement l'instrument de cultes religieux, ainsi que principes du code qui régit la vie sociale qui renforçait
le pouvoir des brahmanes auprès des roitelets innombrables. Ils devinrent ainsi les seuls ‘habilités’ à
apprendre, comprendre et enseigner les Veda ; tant est si bien qu’ils en ont perdus le vrais sens. Ce code,
nommé le Livre de Manu fut transcrit à cette époque, et c'est grâce à ce texte dit ‘sacré’ que la classe
dirigeante allait imposer une règle sociale rigide qui, au cours des siècles, formera le système des castes.
C'est entre 500 et 300 av. J.-C. que sont rédigées les deux grandes épopées hindoues : le Mahabharata et le
Ramayana.
Ces textes sont basés sur des légendes et des faits réels mais ces derniers sont très difficiles à dater en
raison des nombreuses réécritures et du manque de références par rapport à des événements extérieurs à
l'Inde. Ce qui fait qu’il est difficile de dater le grand bouleversement subi par les populations durant le conflit
décrit dans la Mahabharata ou de dater l’incursion de Rama dans le sud.
Depuis ces périodes, la notion de clan et de tribu est peu à peu abandonnée au profit de celle de royaume
avant de devenir celle d'État. Le Raja n'est plus seulement un chef de guerre mais devient l'incarnation de
l'autorité et du pouvoir sur le territoire. Cette autorité est affirmée par de grandes cérémonies et souvent
ponctuée de guerres, elle devient vite héréditaire. Cette nouvelle hiérarchie sociale renforce le pouvoir de
l'aristocratie et des prêtres. C’est comme cela que le système des castes se rigidifia, ce qui permit aux Rajas
de se réclamer d’ascendance divine.
Les prêtres, en s'appuyant sur le livre de Manu, divisèrent la société en classes : bien sûr les Brahmanes
(prêtres) au sommet, ensuite les Kshatriyas (aristocrates, combattants, chevaliers), puis les Vaishias (le
peuple ordinaire) et enfin les Soudras (serviteurs). A l'origine, les basses castes n'étaient pas considérées
comme des esclaves, mais comme une nécessité. Aujourd'hui, la division du peuple en castes et sous-castes
s'est développée au point que le nombre de ces castes et sous-castes est impensable. D’autres catégories
doivent être ajoutées : celle du peuple des intouchables, qui se nomment les adivasis, c’est-à-dire les
premiers arrivés ; et celle des rejetés, ces insoumis condamnés à errer dans le monde, et ils sont des millions,
ce sont les Gitans, les vrais !
Résumé de l’histoire récente de l’Inde
Au 6e et au 5e siècles avant notre ère, les États les plus puissants sont en guerre pour prendre le contrôle
de la vallée du Gange. Bimbisara, le roi du Magadha sort victorieux de cette confrontation et s’empare des
voies d'accès au delta du Gange et donc des voies de commerce ; il fut l'un des premiers souverains de l'Inde
à développer une administration efficace.
Ajatasatru, fils de Bimbisara, renforce le pouvoir du Magadha sur la basse vallée du Gange. A sa mort en
-459, la dynastie perd de son influence et est remplacée par celle des Mahapadma Nanda. C'est en -327
qu'Alexandre le Grand, après s'être emparé du royaume des Achéménides en Perse, franchit l'Indus et
s'empare du Gandhara. Mais ses troupes, à bout de forces, refusent de s'aventurer plus loin. Alexandre établit
tout de même un certain nombre de colonies grecques qui améliorèrent le commerce vers l'Asie Mineure,
certaines de ces tribus sont encore visibles au Kashmir. C'est avec l'arrivée d'Alexandre que l'histoire de
l'Inde commence à être datée avec précision. Entre 325 et 321 av. J.-C., Chandragupta détrône les Nanda et
mène des campagnes souvent violentes dans le nord et le centre de l'Inde. C'est ainsi qu'il constitue le
premier empire de l'Inde. Chandragupta ira jusqu'à combattre les Séleucides en Iran, préparant ainsi un futur
« négatif » pour l'Inde. Ces provinces lui seront cédées après la signature d'un traité. Kautilya, Premier
ministre de Chandragupta, rédige en sanskrit son célèbre ouvrage sur la vie politique et économique :
l'Arthasasthra. Il y décrit le gouvernement idéal et développe des théories économiques. Il prônait par
exemple l'irrigation et la colonisation des terres non cultivables par les Soudras. L'application de ce principe
provoquera d'importants mouvements de population. Selon les jaïns, Chandragupta se convertit au jaïnisme
puis abdiqua en faveur de son fils Bindusara. Ce dernier monte sur le trône en 297 av. J.-C. Il étend son
empire vers le sud jusqu'au Karnataka. Ashoka, fils de Bindusara, prend la succession en 273 av. J.-C.
environ. Ashoka est connu pour le nombre impressionnant de décrets qu'il rédigeait. En 260 av. J.-C. il mène
une guerre sanglante contre les Kalinga. L'histoire de l'Inde est jalonnée de ces guerres intestines sanglantes
jusqu'à nos jours. La conséquence principale de cet affrontement fut l’effet qu’il produisit sur Ashoka, qui
prit conscience de l’horreur de la guerre, et se convertit au bouddhisme qui prêchait la non-violence. Après
sa conversion, il envoya des missions à Lanka.
Au nord, l'empire Maurya était à son apogée, mais la cohésion de l'empire était maintenue par le contrôle
de l'administration. L'empire était divisé en quatre grandes provinces, elles-mêmes divisées en districts. Le
village constitue la base administrative avec le système de Panchayat (littéralement : gouvernement de cinq
hommes). Ashoka se sentait très proche de son peuple et cherchait toujours à connaître son opinion. Il
disparut en -232.
L'empire déclina alors très rapidement et en moins d'un demi-siècle, il n'en restait que la vallée du Gange.
La raison de cette désintégration reste sujette à controverses. Elle pourrait avoir été due à la conversion au
bouddhisme d'Ashoka, qui aurait provoqué la colère des brahmanes. Les dépenses liées au maintien de
l'armée et de l'administration sur un territoire de plus en plus vaste auraient aussi considérablement vidé les
caisses.
Et d'autre part la production agricole n'aurait pas suivi le développement démographique. En 185 av. J.-C.
le dernier Maurya, Brhadratha est assassiné par Pusyamitra, un brahmane qui fondera la dynastie des Sunga.
Ceux-ci contrôlent l'Inde gangétique pendant que Demetrius, roi de Bactriane entre 190 et 167 av. J.-C.,
prend d'assaut l'Inde du nord-ouest...
Peut-être est-ce grâce aux prêtres qui fuirent ces régions dévastées pour se réfugier dans le sud, que la
connaissance des textes fut préservée.
Toujours est-il que les brahmanes n'ont jamais dirigé l'Inde, même pendant l'âge d'or de l'hindouisme. Ils
n'ont pratiquement pas d'expérience de gouvernance. Ils ne l'ont pas non plus acquise à notre époque. Ils ont
philosophé, ritualisé, récité des mantras, effarouché les gens avec leurs subtilités, et manipulé le pouvoir. Ce
sont les Kshatriyas qui ont dirigé, ou encore, les Soudras qui s'étant emparés du pouvoir, ont soutiré aux
brahmanes leur reconnaissance. Les brahmanes, quant à eux, sont toujours restés dans les coulisses du
pouvoir et ont fait en sorte d'avoir un rôle de guides, car ils ont toujours eu le respect pour le vrai pouvoir,
c’est comme une fascination. C'est apparemment sous l'Empereur Ashoka que l'Inde devint un pays uni pour
un temps. A ce moment-là, le bouddhisme a connu son apogée, donnant naissance à une vague de fanatisme
hindouiste qui provoqua l'exil de la ‘fine fleur’ de la civilisation indienne vers l'orient. La première diaspora
indienne colonisa beaucoup de pays, en commençant par Lanka qui fut littéralement envahi par des
bouddhistes venus du nord-est de l'Inde. Le reste de la population de Lanka a toujours été tamoule, même
après l'invasion de Rama, qui lui aussi venait du nord de l’Inde. Il y eut aussi la Birmanie, la Thaïlande, toute
la péninsule indochinoise, la Malaisie ainsi qu'un grand nombre d'autres îles en passant bien sûr par Bali.
L'autre côté de l'Inde, jusqu'en Afrique, fut également envahi. Le bouddhisme ira aussi en Afghanistan, au
Tibet, en Chine, et même au Japon. En contrepartie, l'Inde subira le coup de boutoir des musulmans : dès le
huitième siècle, ils envahirent Delhi en 732, l'année même où Charles Martel les battait à Poitiers.
Spiritualité et religion dans le sud
C'est au sud que sont nées les recherches spirituelles les plus riches de l'humanité qui nous soient
parvenues, c'est le peuple dravidien qui, dans ses jungles luxuriantes, abritera des Rishis qui pendant des
milliers d’années, à l'instar des druides, recherchèrent aussi la nature profonde des choses.
En général, quand on parle de la provenance des arts martiaux, on pense à la Chine ou au Japon et au
bouddhisme. Ce n’est que récemment que l’on a découvert que l’origine des arts martiaux se trouvait en
Inde. Ils prirent naissance il y a fort longtemps dans le pays Dravidien. Les plus importants d’entre eux se
nommaient alors : ‘Varma Kalai’ (point d’attaque par pression, similaire au Tai Chi ou au Dim Mak), le
‘Kuttu Varisai’ (Combat de main à main, similaire au Kung-fu ou au Karaté), le ‘Malyutham’ (la lutte), le
‘Silambam’ ou ‘Silamb Attam’ (combat d’armes et de bâtons – similaire à l’art Arnis des philippins ou à
l’escrime) et enfin ‘Adithada’ (similaire à la savate française).
Tout au début, cela commença par une extension naturelle de la défense de l’homme face à l’animal,
soit pour se protéger, soit pour le chasser, la première arme fut le bâton, en tant qu’extension du bras… Plus
tard d’autres armes furent inventées, à la suite de la découverte des métaux. Il apparaît que ces arts martiaux
se répandirent vers la Chine grâce aux marchands qui formaient des caravanes partant du sud de l’Inde vers
le nord, mais qui, en route subissaient souvent des attaques de brigands, c’est pour se défendre que ces
marchands embauchèrent des groupes de recrues entraînés dans les arts martiaux dravidiens afin de se
protéger contre ces brigands. D’autres sources soutiennent que c’est grâce à un moine bouddhiste nommé
Daruma Bodhidharma, qui alla en Chine au cour de l’expansion maritime des Cholas ou des Pallavas entre le
2e et le 12e siècle de notre ère.
Le ‘Silamb Attam’ est pratiqué par les Tamouls depuis au moins 5000 ans. Cet art d’autodéfense se pratique
à l’aide de bâton, souvent en bambous durs. Le ‘Kalarippayattu’, un art martial élaboré très en vogue au
Kerala de nos jours, est aussi originaire du pays dravidien.
Les Kéralites font partie du peuple dravidien, mais ce groupe qui vivait sur la côte Est de l’Inde se
sépara des Tamils il y a environ 10 siècles pour former le Kerala. Pratiquement tous les arts martiaux
dravidiens étaient accompagnés d’exercices de yoga et de pranayama intensifs.
Pour les Dravidiens, l’épopée de Rama paraît bien être une invasion dans le sens le plus pur du terme, il
suffit de lire le Ramayana pour y voir le récit d’une invasion d’un Raja du nord de l’Inde. De plus, le peuple
dravidien ne reconnaît pas Rama. La suite elle est simple : un des rois dravidiens de Lanka, de la lignée des
Ravana, — qui avait osé résister à un roi du Nord soutenant les brahmanes dans leur ardeur de répandre
l’hindouisme — fut méprisé par les vainqueurs et déclaré comme un être diabolique. A force de coups durs
répétés, les Dravidiens se réfugièrent plus au sud.
Petit à petit, d’autres peuplades se mélangèrent aux Dravidiens qui étaient restés sur place, la fusion se fit
surtout à l’aide de la religion. Avec la montée de popularité des dieux de l’hindouisme—grâce à une forme
de prosélytisme des brahmanes ayant le soutien des Rajas, —les anciennes divinités dravidiennes furent, soit
assimilées à de nouveaux dieux, soit remplacées par les nouvelles divinités hindoues, ou encore simplement
abandonnées. Prenons par exemple Mãyõn, une divinité dravidienne, il fut transformé en Krishna. La
personnalité de ce dieu étant, par sa nature humaine, un joyeux luron basané qui aimait bien jouer de la flûte
en compagnie de femmes, il adorait le lait et ses produits.
Sêyõn fut assimilé à Subramanya, les dieux du ciel et de la mer disparurent simplement ; les totems
animistes tels que le rat, le paon, le taureau, l’éléphant et le serpent sont devenus des animaux de transport
pour les nouveaux dieux ou tout simplement des éléments de décoration pour ceux-ci. Les Dieux-Arbres et le
Dieu-Serpent sont devenu Shiva. A la lecture de ces passages, on nous signale que « tout est symbolismes
dans les écrits sacrés, seuls les ignorants croient à la lettre les histoires. ».
Selon d’autres, il n’y aurait aucune vérité historique dans les personnages du Mahabharata, de la Gîta, etc.
Les compagnes des nouveaux dieux devinrent le symbole de la Shakti. Cevvêl, le Dieu Enfant, aussi appelé
Murugan, vivait dans les montagnes, il deviendra Karttikeya, le fils de Shiva ; Vinayaguar devint Ganesh
qui, selon l’hindouisme, fut crée par Parvati, compagne de Shiva, etc. Pour les Dravidiens, la vie apporte
aussi des joies, et ils ne voient aucune faute ou aucun péché à en profiter, alors que les hindous en général, à
l’instar des chrétiens, sont convaincus que ce monde n’est qu’illusion et que les sens ne sont là que pour
fourvoyer l’humain et qu’il faut y renoncer. Vous ne trouverez pas beaucoup de Sanyasin tamouls (homme
qui renonce à tout).
Mais la fusion des deux tendances aida les Tamouls à accepter les nouveaux dieux qui semblaient très
proches de l’Être Humain, ils avaient presque tous une compagne et certains d’entre eux s’incarnaient sur
Terre... (Réf. : History of the Tamils )
L'Inde produisit un grand nombre d'êtres hautement spirituels, car ce grand pays est bien la patrie de
l'Esprit autant que des contrastes. L'environnement spirituel s'améliora et acquit un énorme avantage positif
avec les Rishis et d'autres sages depuis plus de cinquante siècles... Une légende hindoue dit qu'Agastya est un
des brahmanes venus du nord ; cette tradition concerne Ganesh et la rivière Kaveri : «Afin d'apporter de l'eau
aux régions arides du sud, le Sage Agastya, avec les bénédictions de Brahmâ, reçut de Shiva de l'eau sacrée
dont il remplit son kamandalu. Il voyagea vers les régions du sud du pays, espérant trouver un endroit
propice à la création d'une rivière abondante. Il atteignit ainsi les montagnes de Kodagu Coorg, (en bordure
du Tamil Nadu, dans le Karnataka). Chemin faisant, il héla un jeune garçon qui passait par-là. En fait, il
s'agissait de Ganesh sous un déguisement. Le sage pria l'enfant de porter soigneusement son pot à eau
pendant qu'il chercherait alentour un endroit propice où s'isoler. Ganesh savait qu'Agastya souhaitait créer
une rivière et le lieu où ils étaient lui parut convenable. Il posa donc à terre le kamandalu du sage. Une
corneille, passant par-là, se posa sur le rebord du pot. Revenant alors, Agastya chassa l'oiseau qui, en
s'envolant, renversa le kamandalu. En s'écoulant, cette petite quantité d'eau devint la rivière Kaveri.
L'endroit, considéré comme sacré jusqu'à nos jours, est connu sous le nom de Talakaveri, au Karnataka.».
Cette légende prouve deux choses : que ce sage venait bien du nord puisqu’il apportait avec lui le nom de
Shiva et l’autre c’est que l'origine pré-védique de Ganesh paraît évidente. Quand les brahmanes infiltrèrent le
sud, ils découvrirent une société dravidienne matriarcale, dont le peuple vénérait une forme féminine de la
divinité nommée Mariammane. L'adoration de la Mère Divine n'était pas spécifique à l'Inde, car on la
retrouve un peu partout dans le monde, avant que la doctrine hébraïque n'impose une forme masculine et
paternelle du Divin, mais aujourd’hui, la grande majorité des temples du sud de l'Inde sont dédiés à
Mariammane dans ses aspects différents.
Ensuite nous trouvons ceux de Ganesh appelé aussi Vinayaguar, Vinayaka, Pouliar ou encore Ganaphati.
Il n'existe que très peu de temples dédiés à Shiva ou à Vishnou et aucun à Brahmâ, et tous sont récents. Dans
l’ancienne religion des Dravidiens, la notion de morale n’existait pas, ce qui ne veut pas dire que les
Dravidiens étaient amoraux, cela veut simplement dire que les considérations morales ne se mêlaient pas à la
religion. Une autre caractéristique de cette ancienne religion, c’est que pour eux, la division entre le bien et le
mal n’avait pas la même valeur que pour les autres religions.
Une chose est certaine, aujourd’hui, comme autrefois, les Dravidiens sont superstitieux et croient aux
fantômes, aux mauvais esprits et aux démons, ils sont aussi convaincus que les dieux peuvent être mauvais à
l’occasion.
De nos jours, comme autrefois, une bonne partie des pratiques religieuses est dédiée à la protection contre
les mauvais esprits ou contre les pratiques magiques de gens qui leur veulent du mal et ou encore pour
apaiser les dieux. Il existe une forme de Vaudou dans les régions où vivent les Dravidiens, ce qui fait que
souvent les prêtres sont demandés pour exorciser tel malade ou tel maléfice, ou même une maison.
Il existe aussi des sorciers dont la fonction est d’offrir leurs pratiques maléfiques pour ensorceler une
personne, pour la rendre malade ou pire. Pour les Dravidiens d’aujourd’hui, certaines maladies sont plus le
fait d’une possession ou d’une attaque maléfique qu’une infection due à des microbes, c’est souvent au
temple (différent selon la maladie) que l’on ira pour guérir. Dans les cérémonies religieuses populaires, il
n’est pas rare de voir une femme ou un homme en transe, possédé par une divinité. Les témoins sont
convaincus de ces manifestations et entendent les paroles formulées comme étant prononcées par la divinité.
Aujourd’hui, l’hindouisme tel qu’il est pratiqué par les Dravidiens n’est pas le même que celui qui est
pratiqué par le reste de l’Inde. En pays Tamoul, sauf peut-être chez les brahmanes, c’est la femme au foyer
qui, le vendredi, préside la cérémonie hebdomadaire devant l’autel familial, ou bien y fait les offrandes les
jours de fêtes religieuses, elle brûle l’encens et le camphre et allume la lampe à huile et bénit la maison après
avoir invoquer la présence divine à l’aide d’une clochette. Depuis la nuit des temps, les Dravidiens marchent
sur les braises ardentes lors de leurs cérémonies annuelles dédiées à la mère divine. Ce qui démontre qu’ils
ne craignent pas le feu sacré.
Les religions en Inde :
Pour comprendre la civilisation indienne, il faut savoir d’où viennent ses religions. Mais longtemps avant
les religions d’aujourd’hui, il y avait les Veda, ils nous disent que :
BRAHMA :
est le Dieu Créateur, le protecteur et le Père de toutes créatures
L’Homme Cosmique, son fils Daksha est un des dix Rishis (Sages)
Et la triade des trois dieux védiques se compose de :
INDRA :
le Roi des dieux.
AGNI :
dieu du ciel - gardien du monde - dispensateur de la vie éternelle
SURYA :
le dieu soleil
Anciens dieux secondaires védiques
ARUNA :
la rosée - Dieu de l'Aube et conducteur du char Soleil. Il est le fils de Vinata et du sage
Kasyapa.
KUBERA :
dieu de la richesse - chef des êtres du mal.
MANU :
le Noé indien.
Puis nous avons les législateurs :
RUDRA :
dieu des tempêtes
SANJNA :
(la conscience) Épouse de SURYA (Soleil) - Le couple eut 3 enfants :
- MANU - Noé Indien
- YAMA - dieu des enfers
- YAMI - la reine du fleuve Yamuna.
SARASVATI :
épouse de BRAHMA, dans l'ancien temps elle personnifiait un des trois
fleuves sacrés
SOMA :
nom du nectar des dieux qui devint plus tard le dieu Lune
VARUNA :
personnifie ciel et terre. Le plus ancien dieu védique - veille sur les démons
de
l'Océan et des ténèbres.
VAYU :
le dieu des vents
VRITRA :
le serpent démoniaque et destructeur qui provoque la famine. Il déclencha la Création.
« Dans le Veda, en réalité, la conception de base interdit l’arrangement Puranique de la trinité
suprême et des dieux secondaires. Pour les Rishis védiques il n’y avait qu’un seul Deva universel, dont
Vishnu, Rudra, Brahmanaspati, Agni, Indra, Vayu, Mitra, Varuna sont tous pareillement des formes et
aspects Cosmiques. Chacun d’eux est en lui-même le Deva tout entier et contient tous les autres dieux. » (Le
Secret du Veda – p. 364)
Si l’on admet que les Veda sont des révélations divines, nous sommes obligés de conclure que Shiva et
Vishnou, ainsi que toute une multitude d’autres divinités de l’hindouisme sont des révélations plus tardives
datant de périodes ultérieures aux temps védiques. Selon Sri Aurobindo, ce sont là des aspects de l’Éternel.
La religion du peuple de la vallée de l'Indus, tout comme celle du sud, fait partie des plus anciennes
religions de notre humanité. Elles ont débuté avant l'émergence des premières civilisations connues en Orient
et avant les premiers écrits qui ne sont apparus qu'aux alentours de l'an -3000 en Égypte et en Mésopotamie.
Les Dravidiens avaient la renommée d'être un peuple sociable et moins agressif que les autres. C’est pour
cela qu’un jour aux alentours des années -1700 leur civilisation a presque disparu devant les troupes
d'envahisseurs venus du Nord qui les décimèrent comme du bétail, un précurseur de ces envahisseurs fut
Rama...
Ce qui implique que le Mahabharata, le Ramayana et beaucoup d’autres textes considérés comme sacrés
faisant allusion à des divinités qui ne sont pas citées dans les Veda sont des révélations ultérieures à ces
époques-là, de composition récente, c’est-à-dire qui n’existent que depuis les deux millénaires avant notre
ère. Le fait que Rama soit pris pour une incarnation de Vishnou ne peut en aucun cas être considéré comme
venant des Veda, pour la simple raison que la doctrine des Avatars est étrangère aux Veda ! Pourtant le nom
de Rama apparaît dans le Rig-Veda (x. 93. 14) dans une liste de seigneurs (princes) qui instituèrent les
sacrifices et firent de grasses offrandes aux prêtres. Il est mentionné comme étant un être humain sans aucun
talent divin. Il est difficile de croire que Valmiki ait pu, de son propre chef, modifier l’histoire de ce prince
pour en faire un être divin puisque la doctrine d’incarnation divine a été inventée par l’école des Agamas qui
était opposée aux enseignements des Veda et qu’il fallut attendre le Xe siècle de notre ère pour que A. D.
Yamunacarya écrive un livre appelé Agamapramanya afin de prouver que le Vaisanavas Agamas était aussi
important que les Veda pour les Vaisanavas. Donc la notion que Rama soit une émanation de Vishnou n’a
pas pu faire partie des écrits originaux de Valmiki si ceux-ci sont vraiment antérieurs aux Agamas, car cette
notion ne fit son apparition qu’à partir du X e av. J.-C. C’est un fait que Rama vint au sud de l’Inde pour
combattre toutes formes d’oppositions aux ‘sacrifices’ pratiqués par les prêtres de la nouvelle religion
nommée aujourd’hui l’hindouisme. L’origine des Agamas : aux temps védiques, les rites religieux étaient
tous centrés sur l’offrande à Agni, le feu. Ces rites disparurent après la guerre des Kshatriyas (nobles
guerriers) à Kuruksetra (Mahabharata) et les prêtres brahmanes furent obligés de se réorienter. Ils tournèrent
leur attention vers les anciens rites sans feu qui avaient survécu aux temps védiques.
Plus tard, ils furent attirés par la dévotion telle qu’elle est enseignée dans la Bhâgavata Gîta. Ils eurent
l’intuition de la Trimurti qui correspondait avec la doctrine des trois Gunas de la matière, nommée Sankhya
et développèrent le concept des avatars de Vishnou.
Ensuite ils composèrent les 108 Vaisna Agamas (consacrés à Vishnou) et les 28 Saiva Agamas (consacrés
à Shiva). Plus tard, une autre école se développa, celle de la Bhakti qui comprend 77 Agamas. Voilà en gros
comment est né l’Hindouisme après son intrusion dans le sud. (Réf : History of the Tamils)
La première mention de Krishna se trouve dans le Rig-Veda (VIII, 3-4) comme le nom d'un homme sage,
mais aussi comme le nom d'un Asoura ; un hymne védique contant la défaite de 50 000 Krishnas et de leur
famille par le dieu Indra.
C’est probablement le souvenir d'une guerre entre les ‘Aryens’ et des populations autochtones, Dravidiens
ou Munda, pour le contrôle de la plaine gangétique, populations dont la carnation foncée serait à l'origine du
nom de Krishna. Car Krishna, tel qu’on nous le présente de nos jours, était à l’origine le dieu Mãyõn des
Dravidiens, peuple à la peau sombre. La paix entre ces adversaires aurait alors été scellée par l'adoption des
divinités brahmaniques par les autochtones d’un côté et de l’autre, par l'intégration du dieu dravidien Mãyõn
dans le panthéon des divinités en tant que Krishna.
Il se pourrait que les Kuravas du Mahabharata ne fussent probablement autres que des tribus dravidiennes
ou munda qui furent vaincues dans ces guerres de religion ! Ce qui précède est un point de vue exprimé par
beaucoup de brahmanes et de lettrés du sud de l’Inde.
En pays tamoul, les Nari-Korovans sont des tribus de chasseurs errants, d’origine dravidienne et qui
refusent de se plier aux cultes de l’hindouisme, tout comme les Adi-dravidas, les hors castes du sud qui
mangent de la vache et n’ont pas accès aux temples hindous. Comme le disait Ambedkar en parlant de
l'Hindouisme : « On a forcé nos ancêtres à pratiquer cette religion. C'est ce qui pouvait leur arriver de pire
en matière d'esclavage ». Periyar, un politicien Tamoul très populaire prôna que l’identité et la culture
dravidienne furent corrompues par les Brahmanes et l’imposition de l’hindouisme.
Il a nommé les dieux hindous un à un, a conté leurs légendes et a ridiculisé leur moralité ; Phule a
enseigné que les mythologies hindoues étaient des versions religieuses de l'histoire injuste des peuples
opprimés en Inde. Ambedkar, a rejeté la totalité du système hindou en le qualifiant d'exploiteur et
d'oppresseur. Il a dit qu'il était né hindou mais qu'il ne mourrait pas hindou. Il a tenu sa promesse : il est mort
bouddhiste. Cet homme était le représentant de plusieurs millions de harijans, hors caste, il était membre de
l'Assemblée Constituante après l'indépendance de l'Inde, il fut un des principaux architectes de la
constitution indienne.
Selon Bernard Sergent, la civilisation de l’Indus n’est pas à l’origine directe de la civilisation indienne. Il
s’est écoulé plus de 1500 ans entre la fin d’Harappa et l’apparition des prémisses de la civilisation urbaine du
nord de l’Inde, et de plus il ne semble y avoir aucun lien entre la langue d’Harappa et celles parlées en Inde.
Par contre : « Il apparaît comme extrêmement vraisemblable qu’une part importante de la théologie indienne
provient de l’Indus. On a parlé des déesses et de Shiva…On a invoqué aussi, en raison du grand nombre
d’animaux représentés sur les sceaux, ce phénomène particulier de la religion indienne qui associe
régulièrement un dieu à un animal, tenu pour son véhicule (Vâhana), mais dont il prend aussi bien la forme
à certains moments (Shiva et le taureau, Vishnu et l’oiseau Garuda, Brahmâ et le cygne, Yama et le buffle,
Skanda et le paon, etc. » (Genèse de l’Inde)
En fait, Shiva parait avoir un précurseur harappéen, plusieurs animaux l’entourent sur un sceau devenu
célèbre. On le voit avec un tigre, un éléphant, un rhinocéros, un buffle et une antilope. Sur un autre sceau
trouvé à Mohenjo Daro datant de la même période, on y voit une déesse qui porte des cornes de chèvre, son
corps se termine par l’arrière-train d’un tigre, elle pourrait être l’ancêtre de Dourga, qui est un aspect de
Parvati, compagne de Shiva.
Contrairement à ce que je supposais dans les deux premières éditions de ce livre, il semble bien qu’il y ait
une distinction très nette entre la civilisation védique et la civilisation harappéenne. Mr. V.D. Mahajan, dans
son livre ‘’Ancient India’’, dernière édition en date de 2003, page 91, nous donne une série d’informations
qui, effectivement, semble bien démontrer que ces deux civilisations ne sont pas les mêmes.
- Par exemple, selon lui les Harappéens ne connaissaient pas le cheval, alors que le peuple védique l’avait
domestiqué.
- Le peuple harappéen était un peuple urbain alors que le peuple védique était essentiellement rural.
- Contrairement au peuple védique, le peuple harappéen ne connaissait pas l’usage du fer.
- Les Harappéens préféraient les jeux d’intérieur, mais le peuple védique, ceux du plein air.
- Les Harappéens ne chassaient pas, alors que le peuple védique s’y adonnait.
- Contrairement au peuple védique, les Harappéens avaient intensivement développé les bains.
- Le peuple harappéen n’attachait pas d’importance à la vache ; ce peuple adorait le taureau.
- Le peuple védique adorait des déités masculines alors que le peuple Harappéen adorait la Mère divine,
les arbres, les animaux (animistes ?) La religion des deux peuples était différente.
- Contrairement au peuple védique, les Harappéens connaissaient l’écriture.
Pour lui, il est évident que le peuple harappéen était bien plus avancé que le peuple védique.
Pour certains historiens, ceci semble bien démontrer que le peuple harappéen était probablement dravidien,
ses coutumes et modes de vies concordent avec la civilisation dravidienne.
Plus que tout autre pays au monde l’Inde est le pays des religions, il y a ici probablement plus de religions
que dans le reste du monde.
1 - L'amalgame entre les cultures dravidiennes et aryennes a donné naissance à cette culture indienne que les
grands récits du Mahabharata et du Ramayana nous ont transmise. Comme nous l’avons démontré,
l'hindouisme est sorti vient du nord de l’Inde. La civilisation harappéenne était une religion lunaire, alors que
la civilisation védique était une religion solaire.
L’hindouisme marque tout à la fois l'espace et les usages des populations, c’est la religion majoritaire
(environ 80% de la population). L'hindouisme se divise en une multitude d'adorateurs affiliés à tel dieu ou à
telle déesse, mais on y trouve en majorité deux branches principales : les shivaïtes et les visnouites...
2 - La première place derrière l'hindouisme revient à l'Islam, puisque l'Inde est un des plus grands foyers
islamiques du monde, avec plus de 138 millions.
3 - Les communautés chrétiennes représentent plus de 20 millions d'indiens.
4 - Il y a 15 millions de sikhs, principalement habitant le nord du pays, surtout au Panjab.
5 - Le bouddhisme, bien que né en Inde au 6e siècle avant J.- C., regroupe peut-être 5 millions d'adeptes,
principalement dans les régions proches du Tibet.
6 - Le Jaïnisme, religion aussi ancienne que le bouddhisme, avec peut-être 5 millions d'adeptes.
7 - Il faut citer également quelques centaines de milliers de parsis (religion d'origine persane au 5e siècle
avant J.- C.
8 - Quelques milliers de juifs.
9 - Il ne faut pas oublier les populations tribales qui représentent plus de 50 millions de personnes réparties
en plus de 400 tribus de croyances le plus souvent animistes. Il apparaît, quand on lit le Mahabharata, la Gîta
et le Ramayana, que l’hindouisme est une religion de guerriers, certains de ses symboles, comme le trident,
en est l’exemple le plus frappant. C’est avec des armes que les rois et les dieux de la mythologie hindoue se
battaient car ces dieux sont plus ou moins tous engagés dans des combats. Dans la mythologie hindoue, il n’y
a pas d’Avatar féminin, mais chez les Tamouls, selon une tradition ancestrale, on enseigne aux enfants :
‘Mazda’, ‘Ida’, Gourou’, ‘Dévam’, donnant ainsi l’ordre du respect dans la famille : d’abord la mère, puis le
père, le gourou et enfin Dieu.
Le plus ancien yoga et système de médecine du monde
Le mot ‘Siddha’ vient du mot ‘Siddhi’, qui signifie ‘un objectif est atteint’ ou la ‘perfection’ ou ‘la félicité
céleste’ ou les ‘pouvoirs’ obtenus par la pratique intense de discipline yogique ; c’est une référence aux huit
pouvoirs surnaturels énumérés comme «anima». Le Siddha fut découvert en pays dravidien il y a des
millénaires. Les premières recherches sur ce système sont aussi vieilles que l'humanité, parce que l'étude des
premières nécessités de l’Être Humain telles que la soif, la faim, l'air et l'eau sont des éléments qui
interviennent sur sa santé donc qui furent observés dès cette époque. Ce système est le produit de l'évolution
d'une civilisation extrêmement bien organisée dans le sud de l'Inde. Il est surtout le produit de recherches
profondes expérimentées par les Siddhars sur leur propre corps afin d’en observer les effets et les résultats
eux-mêmes. Cette civilisation a développé un système de médecine pour traiter ses problèmes sanitaires.
Les personnes qui ont maîtrisé ces pouvoirs sont appelées des ‘Siddhars’. Traditionnellement, il est dit
qu’il y eu 18 Siddhars dans le sud, Babaji est l’un d’entre eux ; ils laissèrent leurs empreintes non seulement
dans la médecine mais aussi dans le yoga et la philosophie, car le Siddhar était avant tout un yogi et
accessoirement un médecin. Ils ont étudié et classifié 4448 maladies, et ils utilisaient des médecines qui ont
une véritable valeur thérapeutique, sous forme d'herbes, de racines, de sels, de minéraux et même de poisons
dangereux dont la toxicité a été réduite, pour traiter toutes sortes de maladies qui affligent les Êtres Humains.
Le Siddha s'est développé indépendamment de tout autre doctrine de médecine indienne, il s’avère en fait
que d'autres systèmes de médecine indienne ont puisé des informations dans le Siddha : « Il a été prouvé que
bien avant que les aryens occupent la province du Sindh et la plaine gangétique, il y avait dans le sud, sur
les rives de la Kaveri, du Vaguai et autres fleuves, une civilisation très développée et hautement raffinée.
Celle-ci avait développé un système de médecine pour faire face aux problèmes de santé et pour guérir ces
maladies... » (Cultural Heritage of the Tamils - p. 281)
Ce qui distingue le Siddha des autres médecines, c'est l'utilisation de métaux et de minéraux. Dès les
premiers textes sur ce système, mention est faite du mercure, du souffre, de l'arsenic et même de l'or. La
médecine Siddha est axée sur la chimie et sur l'alchimie. Pour lutter contre le vieillissement, les Siddhars
privilégièrent les substances animales et minérales aux substances végétales qui perdent de leur potentiel au
cours du temps.
Ces médicaments administrés en petites doses sont efficaces quelle que soit la saison, ils peuvent être bien
conservés. Certains composés comme le mercure et l'arsenic sont fabriqués seulement dans certaines familles
et leurs méthodes sont gardées secrètes. Ce n'est pas ici la place de faire un long exposé sur le système de
médecine du Siddha, il existe suffisamment de bons ouvrages que le lecteur intéressé pourra consulter.
Cette médecine considère que l’Être Humain fait partie de l'Univers et applique donc la théorie des cinq
éléments. Les Siddhars ont développé une discipline appelée Kayakalpa qui s'intéresse tout particulièrement
à la jeunesse et à la préservation du corps. Pour les Siddhars, le corps humain est le temple de Dieu, il doit
être respecté en tant que tel. Le Siddhar maintient que l'excès d’activité sexuelle réduit l'immunité naturelle
du corps humain. La destruction du système immunitaire (Sida) était connue des Siddhars. Plus que la
médecine, c'est la discipline menée par l'individu qui assure la longévité et libère de la maladie. Le contrôle
du souffle (Sarapayarchi pranayanam) et le régime alimentaire sont importants, la quantité de nourriture doit
être modérée pour rester en bonne santé et un régime correct promouvra la résistance physique et l'équilibre
mental.
Les Siddhars affirment que le corps physique est le seul moyen de participer réellement à l'évolution
spirituelle ; donc il faut le maintenir en bonne santé et le renforcer. Cette évolution spirituelle passe par
l'éveil de la Kundalini (Force-Énergie, normalement dormante située à la base de la colonne vertébrale). Une
fois cet éveil réalisé, le Siddhar devient progressivement maître de son corps et peut donc, en suivant les
règles de yoga, changer la structure de base au sein de la cellule en réarrangeant les molécules de telle
manière que ces cellules du corps ne soient plus sujettes aux maladies, au vieillissement ou à la mort. C'est là
que nous entrevoyons une analogie avec le Yoga Intégral de Sri Aurobindo et de La Mère. Le Siddhar
Ramalingame Swamy est le dernier des grands maîtres spirituels dravidiens. Il vécut au XIXe siècle et a
accompli le travail de la transformation de son corps, mais, comme il l'a dit, cette transformation doit être
rendu accessible à l'ensemble de l'humanité par quelqu’un d’autre ; peu de temps avant de quitter ce monde,
il a annoncé la venue d'un grand yogi qui accomplira ce travail. Ce yogi, c'est Sri Aurobindo. Dans de belles
proses Tamoules, Ramalingame Swamy nous a laissé les bases de son credo :
1 - Il n'y a qu'un seul Dieu.
2 - L'adorer sous forme d'Effluence de Lumière.
3 - Éviter le régime carné.
4 - Éviter le culte des divinités secondaires.
5 - Éviter le sacrifice d'animaux associés à ce culte.
6 - Éviter toute distinction basée sur la caste, la religion ou facteur similaire.
7 - Suivre le principe de l'égalité spirituelle fondamentale entre toutes vies.
8 - Seule la discipline résultant de la compassion qui assouvit la faim des pauvres est la clé de la
Béatitude.
9 - Abandonner les croyances et les habitudes superstitieuses.
10 - Les morts doivent être enterrés, ne pas les incinérer. (LA PENSÉE TAMOULE)
Ceci est la quintessence de la psyché dravidienne, tradition millénaire d'une civilisation encore vivante
quoique décadente.
Ce credo est le fruit d'une vie passée à méditer, à comprendre et à enseigner les grands principes de la
survie de l'humanité et à travailler sur le secret des cellules du corps humain. Cet homme fut un docteur de
l'âme, un de ceux qui vont chercher la vérité au fond d'eux-mêmes, un Rishi. En cela, il fut le précurseur du
Yoga intégral. Il est né dans un village au sud de Pondichéry, près de Chidambaram en 1823. Très tôt dans
son enfance il montra son amour pour Shiva, un aspect de l’éternel dans la religion hindoue. Il enseigna les
préceptes d'une vie droite et saine, prôna qu'il ne fallait pas tuer les animaux et qu'il fallait être végétarien.
Toute sa vie, cet homme fut un poète lyrique et chanta les louanges de Dieu : « Il nous a laissé plus de
quarante mille lignes sous forme de vers dans lesquels il décrit les stages successifs de la transformation
telle qu’il l’a vécue...Le processus développé par eux est vraiment inspiré, l’objectif est d’amener l’humanité
à entrer en unisson avec le Divin aussi bien spirituellement, qu’intellectuellement, mentalement, vitalement
et physiquement. » (Babaji and the 18 Siddhars).
Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails de l’expérience de Ramalingame Swamy, il existe des
ouvrages qui remplissent cette fonction. Une chose est certaine, c’est que son expérience est similaire à
celles de Sri Aurobindo et de la Mère. Il suffit de savoir que le corps subtil du sage était couleur d’or. Pour
Sri Aurobindo, l’immortalité seule n’est pas le but de la transformation, c’est une transformation radicale du
corps physique, c’est la prochaine étape de l’évolution humaine, et pour ce faire, c’est le monde spirituel qui
doit être amené à se manifester sur le plan terrestre afin de remplir l’atmosphère terrestre de cette vibration
nouvelle qu’il nomme Supramental. C’est dans ce nouvel environnement que l’Homme pourra progresser et
passer le cap de la prochaine étape de son évolution. Ce passage ne demandera pas un effort surhumain, mais
la transformation ne se fera que par une communion et une soumission complètes au Divin. C’est le chemin
de la bhakti, tout comme Ramalingame Swamy et Chaitanya. Sri Aurobindo et La Mère sont allés plus loin
et nous ont donné leurs carnets de route vers cette transformation qu’ils ont vécu. Cette transformation, une
fois accomplie, implique un changement radical du mode de fonctionnement du corps physique qui ne sera
plus constitué d’un assemblage d’organes ayant une fonction définie, mais plutôt de centres d’énergies
conscientes qui prendront source non pas dans la matière grossière, mais sur un autre plan où l’énergie
supramentale est infinie.
Comme nous le dit Sri Aurobindo : « Une évolution spirituelle, une évolution de la conscience dans la
Matière, assumant des formes en constant développement, jusqu’à ce que la forme puisse révéler l’Esprit qui
l’habite, telle est la note dominante, le mobile central significatif de l’existence terrestre. Cette signification
est cachée tout d’abord par l’involution de l’Esprit, la Divine Réalité, dans une lourde inconscience
matérielle. Un voile d’inconscience, le voile de l’insensibilité de la matière, recouvre la Conscience-Force
universelle qui travaille en elle, de sorte que l’énergie, cette première forme que la Force créatrice revêt
dans l’univers physique, parait être elle-même inconsciente, tout en accomplissant l'œuvre d’une vaste
Intelligence occulte… Mais même à son sommet, l’homme porte en lui l’empreinte de son origine animale,
le poids mort de la subconscience du corps; il subit l’attraction vers le bas, vers l’inertie et la Nescience
originelles; il est soumis à la domination que la Nature matérielle inconsciente exerce sur son évolution
consciente, au pouvoir de limitation de cette Nature et à la loi de son développement difficile, à immense
force de ralentissement et d’obstruction…. Ainsi entravé et alourdi, l’homme mental doit encore développer
en lui-même l’être pleinement conscient, une humanité divine, ou une surhumanité spirituelle et
supramentale, qui sera le prochain fruit de I’évolution .Cette transition marquera le passage d’une évolution
dans l’Ignorance à une supérieure dans la Connaissance, fondée sur la lumière du Supraconscient, et
progressant en elle et non plus dans ténèbres de l’Ignorance et de l’Inconscience. » (La Vie Divine – p. 875)
Mère ajoute : « On peu avec certitude affirmer qu’il y aura un spécimen intermédiaire entre l’être
mental et l’être supramental, une sorte de surhomme qui aura encore les qualités et partiellement la nature
de l’homme, c’est-à-dire qui appartiendra encore par sa forme la plus extérieure à l’Être Humain d’origine
animale, mais qui transformera sa conscience suffisamment pour que, dans sa réalisation et son activité, il
appartienne à une nouvelle race de surhomme. » (Entretiens – 1957-58, p. 356)
Le corps humain ne sera plus une masse de matière brute sujette aux maladies, à la souffrance et à la
destruction. Il sera le Voile du temple de l’âme, un être de lumière dorée. Tout le travail accompli par Sri
Aurobindo et La Mère dans leurs corps est le creuset alchimique qui produira l’or véritable, celui des vrais
Alchimistes, qui n’a aucune valeur marchande.
C’est cette transmutation tant recherchée au cours des ages : Le Corps Glorieux ! La peau des dieux est en
or disaient les Egyptiens ; le corps supramental est couleur d’Or nous dit La Mère.
Voilà pour un survol de l’histoire, du passé de la spiritualité et des religions de l’Inde, tout cela a eu une
influence, loin dans le passé, sur d’autres philosophies, spiritualités et religions du monde, dans tout l’Orient,
jusqu’en Égypte, donc en Grèce, à Rome et sur le reste de l’Europe. Nous venons de voir que l'Inde a un
acquis spirituel indéniable, mais cet avoir risque de se perdre dans les bouleversements de l'Inde moderne.
Le plus grave danger auquel l'Inde d’aujourd’hui doit faire face est bien sûr l'explosion démographique.
Les efforts constants pour la réduction des naissances, incluant stérilisation puis développement de la
contraception, n'ont pas permis de ralentir cet accroissement de la population. L'inde a la seconde population
mondiale derrière la Chine. Cette situation particulière justifie les efforts constants de presque tous les
gouvernements indiens depuis l'indépendance pour assurer la suffisance (et l'indépendance) alimentaire du
pays.
Mais l'incapacité à maîtriser son taux de croissance démographique risque de mettre à zéro les efforts des
cinquante dernières années. Au delà des exigences alimentaires, d'autres besoins sont en jeu, de nouvelles
obligations de consommation provoquées par l'ouverture au marché mondial de consommation depuis la
dernière décennie bouleversent les fragiles équilibres économiques, sociaux, écologiques et religieux. Forcée
de rentrer à grande vitesse dans l'économie industrielle mondiale, l'Inde va connaître tous les changements et
toutes les influences ainsi que les risques apportés par ces développements ; va-t-elle supporter le choc ?
Au risque d'explosion démographique, s’ajoute le manque d'eau potable, ou plus exactement l'incapacité
de gérer le patrimoine aquatique, une politique désastreuse du contrôle des pollutions et l'absence de
contrôles de développements urbains n'ont fait qu'aggraver la situation. Et pour couronner le tout, l'Inde perd
ses forêts à coups de kilomètres carrés ! L'injustice économique et quelques fois l'abus de pouvoir d’autorités
locales sont des problèmes qui doivent être résolus afin de garantir une paix durable.
Un reprise en main demandera des sacrifices au niveau national, un peu plus de compréhension pour les
défavorisés, un renoncement réel au système des castes, une suppression systématique de la corruption suivie
d’un ralentissement des dépenses inutiles pour mobiliser les ressources nécessaires au plan de redressement
et de sauvegarde de la nation. La violence en Inde est souvent mise en avant, mais quand on regarde bien, le
nombre de morts par la violence ici est en fait bien inférieur au nombre de morts par accidents de la
circulation aux États-Unis ! C’est une question de proportion par rapport au nombre d’habitants.
Pour conclure : Malgré une histoire mouvementée, nous pouvons affirmer que l’inde est devenue un
pays uni grâce à la richesse de sa culture, à sa diversité et à la nature tolérante de sa population en général.
Aujourd’hui, les disparités d’hier s’estompent peu à peu pour laisser la place à la recherche de son identité
globale et de sa place dans le monde. L’Inde est mon pays d’adoption, j’ai vécu la plus grande partie de ma
vie dans ce pays que j’aime. Certains passages de ce livre pourraient être pris pour une critique négative du
pays ; tel n’est pas mon but ; en fait, mon désir le plus profond est de voir l’Inde montrer le chemin au reste
du monde vers la Lumière et l’Unité Humaine. L’Inde deviendra ce que Sri Aurobindo a entrevu : une nation
phare qui éclairera le reste du Monde.
TROISIEME PARTIE
Histoire d’Égypte
Dans les pages précédentes, nous avons fait un tour d’horizon en dehors des frontières de l’Égypte pour
dépasser les limites imposées par les historiens classiques, car il est bien entendu qu’un foyer de civilisation
peut et doit influencer les civilisations proches et vice versa …
En Égypte, durant la seconde moitié du IVe millénaire, des villes plus fortes que leurs voisines
dominèrent progressivement le pays, et deux royaumes finirent par se constituer, correspondant aux deux
parties géographiques distinctes : la haute vallée du Nil et le delta. Peut-être des alliances éphémères eurentelles lieu. L’une d’entre elles, sans doute avant le début du IIIe millénaire, eut une importance capitale. Les
anciens eux-mêmes l’attribuaient au roi Ménès, originaire de Haute Égypte. Il conquit le delta et, comme
c’était un administrateur autant qu’un guerrier, comprenant qu’il aurait de la peine à gouverner les deux pays
depuis le fin fond de la Haute Égypte, il fonda une nouvelle capitale au point de jonction même des deux
royaumes. Il lui donna le nom de « Mur Blanc ». Cette ville (à l’emplacement de l’actuel village de MitRahina) devait s’appeler plus tard Memphis. Elle demeura la capitale durant tout l’Ancien Empire et joua
jusqu’à la fin de l’histoire pharaonique un rôle important. A l’époque grecque, c’est encore là que le roi
devait se faire couronner selon un rituel antique. Il prenait possession de l’ensemble des territoires en courant
autour des quatre bornes ; il se conciliait les dieux du sud et ceux du nord, puis il coiffait successivement la
couronne du sud, puis celle du nord, et enfin les deux ensemble, le Pschent.
De ces temps antiques on connaît trop peu l’histoire proprement dite. Mais l’archéologie apporte nombre
de données remarquables. Elle nous restitue en particulier les noms des rois appartenant aux deux premières
dynasties connues, qu’il n’est pas toujours facile d’identifier avec ceux que nous ont conservé les extraits de
Manéthon ou les anciens historiens grecs. Mieux encore, les fouilles nous ont permis de trouver des
tombeaux royaux. Jusqu’aux années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, on pensait situer ces
tombeaux dans les environs d’Abydos : on y avait trouvé, dans des mastabas complètement délabrés, des
inscriptions et quelques stèles portant des noms de rois appartenant aux deux premières dynasties. La stèle du
roi Djet, aujourd’hui au Louvre, en est le plus bel exemple. On pensait que ces souverains s’étaient fait
enterrer dans cette région, voisine de la ville de Thinis, parce qu’ils étaient originaires de cette contrée, qui a
donné son nom aux deux dynasties dites Thinites. Mais, de 1935 à 1956, Emery découvrit au nord de la
nécropole de Saqqarah de grands mastabas de la même époque ; il les attribua tout d’abord aux personnages
importants de la capitale. Puis, on en vint à penser que ces monuments, beaucoup plus grands que ceux
d’Abydos, étaient des tombeaux de rois ; en fait seuls des cénotaphes furent installés à Abydos. Pour une
liste de ces rois, dont l’ordre est encore incertain, regardez la Note No 4 à la fin de cet ouvrage. Néanmoins
l’on doit remarquer que l’écriture s’est répandue suffisamment à travers le pays pour permettre une
organisation administrative forte. En Égypte, les mythes ont la vie longue ! Des égyptologues continuent à
prétendre que lorsque le pharaon mourait, ses proches serviteurs devaient l’accompagner dans l’autre
monde ; ces déclarations ne sont pas soutenues par des preuves sans appel, ce ne sont que des interprétations
erronées de découvertes archéologiques partielles. Les inscriptions nous ont conservé les noms de
fonctionnaires, chanceliers, trésoriers et magistrats, très probablement déjà dirigés par un vizir. Souvent deux
personnages remplissent cette fonction, un pour le sud, un autre pour le nord. L’Égypte connaît alors un
essor étonnant. Les rois eux-mêmes rédigent — ou passent pour rédiger, — des traités de médecine. Érudits,
ils sont capables de contrôler les rapports ou les documents administratifs, de vérifier le contenu des ordres
écrits, les revenus ou l’organisation des temples.
Une incroyable ferveur guide les arts. A la vieille architecture de poteaux, de clayonnages et de vanneries,
se substituent maintenant une construction beaucoup plus solide et une protection plus efficace : le mur de
briques crues.
Dans la plaine, ces monuments ont disparu, mais les tombeaux de Saqqarah se dressent encore au bord du
plateau. Ils étaient peints de vives couleurs, rappelant celles des matériaux primitifs qu’ils remplaçaient, et,
parfois, leurs abords étaient munis de décorations comme des têtes de taureaux qui ornaient le mastaba du roi
Ouadji. Autant que les rares documents de cette époque permettent de le voir, l’Égypte connut une série de
créations ou de raffinements étincelants dans les domaines sociaux, administratifs, artistiques et intellectuels.
Ne connaissant pas assez ce qui précède ni ce qui suit, il est difficile d’en donner des raisons sûres. Il semble
bien pourtant que la centralisation, groupant autour du roi dans sa résidence, toutes les ressources du pays et
permettant aux idées de s’interpénétrer et aux œuvres d’être comparées donc critiquées, joua un rôle
important dans ce développement qui devait aboutir à l’Ancien Empire.
La IIIe dynastie vit s’accentuer les progrès de la civilisation égyptienne. Le roi Djéser paraît avoir eu une
forte personnalité et il su choisir ses collaborateurs. L’un d’entre eux, le génial Imhotep, fut un architecte de
premier ordre. Il conçut, pour rendre éternel le tombeau royal, une construction entièrement en pierre,
matériau indéfiniment durable. Par ailleurs, il cherchait à traduire dans le monument lui-même des
conceptions métaphysiques qui lui imprimèrent leur grandeur. Imhotep rédigea le premier recueil de pensées,
inaugurant ainsi l’un des genres les plus riches et les plus originaux de la littérature égyptienne. Il fut aussi
médecin et, l’on peu dire sans se tromper qu’il est le père de la médecine ; à l’époque tardive, promu au rang
des dieux ; il fut assimilé par les Grecs à Asclépios. Les autres rois de la dynastie sont moins connus, bien
qu’on ait trouvé le tombeau du successeur de Djéser. Les IVe, Ve et VIe dynasties apportent un nouvel élan,
suivi d’un épanouissement et d’une décadence. Mais souvent, seuls les restes archéologiques supplémentent
les textes pour nous permettre d’inférer le degré de perfection que dû connaître l’Égypte durant l’Ancien
Empire.
Il n’existe aucun document nous parlant de la période où l’on veut nous faire croire que les pyramides de
Guizèh furent construites, aucun document nous parlant de la construction de ces pyramides. Nous ne
connaissons ces rois qu’à travers les écrits grecs. A cette période apparaissent cependant une élaboration
théologique plus poussée et une puissance sociale plus élaborée qu’auparavant ; les titres, plus abondants,
permettent d’imaginer une plus grande spécialisation des fonctionnaires. Et, depuis la IIIe dynastie, un vizir
secondait probablement le roi dans la direction des affaires. Une administration très bureaucratique et très
hiérarchisée permettait la concentration des ressources entre les mains du roi et renforçait ainsi son pouvoir.
En outre, à la Ve dynastie, le roi devient «Fils de Rê». Il n’a plus seulement le pouvoir d’un dieu céleste,
Horus ; c’est aussi bien de jure que de facto le lieutenant terrestre de son père, le dieu soleil Rê, primordial et
créateur. Son pouvoir normal n’est donc pas seulement social, mais aussi, ce qui est le plus surprenant pour
nous, cosmique. Il est garant de l’inondation, du rendement des champs comme de la vie même de tout le
peuple, de sa fécondité et de sa santé. C’est lors du couronnement royal que se manifestent les qualités du
roi ; et c’est par le Sed que se renouvelle à travers son roi, une ou plusieurs fois sa puissance spirituelle dont
dépend le sort du pays tout entier.
Dès le début de la civilisation égyptienne, des expéditions sont entreprises au Sinaï pour en rapporter du
cuivre et de la turquoise. Dans le fameux Ouadi Maghara, Djéser, Sanakht, Khoufou, Sahourê, Neouserrê,
Pépi I et Pépi II ont laissé des inscriptions célèbres. Les Libyens, remuants et hostiles, furent à plusieurs
reprises contenus par des raids conduis à l’ouest vers leurs territoires. Les campagnes contre les Soudanais
rapportèrent maintes fois un gros butin en hommes, en bétail et en richesse mobilière. Elles se compliquaient
aussi de rapports plus ou moins religieux et parfois pacifiques. Sous Pépi II, un Nomarque (gouverneur d’une
province ou Nome) d’Éléphantine ramena d’une expédition au Soudan un Pygmée «qui savait danser la
danse du dieu». On possède encore la lettre que le roi envoya en réponse au message du Nomarque ; elle
énumère les précautions à prendre pour qu’il n’arrive rien de fâcheux à ce nain si extraordinaire, il est à noter
que les nains occupaient une place prépondérante en Égypte, la divinité protectrice des scribes était un nain.
Du côté de l’Asie, il fallait tantôt refouler les Bédouins qui poussaient leurs raids jusque dans les terres
cultivées du delta, tantôt se procurer le bois de cèdre précieux du Liban, indispensables pour faire les
sarcophages royaux, pour le naos des dieux ou bien pour fabriquer les grands bateaux utilisés sur le fleuve ou
en haute mer. Les expéditions étaient donc alternées, tantôt guerrières, tantôt pacifiques. Sous Pépi 1e, un
habile général nommé Ouni, nous a laissé le récit d’une manœuvre stratégique d’envergure. Il semble avoir
réussi à écraser les habitants du nord de Canaan en les enserrant dans une sorte d’étau : il avait débarqué au
Carmel des troupes qui se rabattirent sur les Bédouins reculant devant l’armée égyptienne envoyée par la
terre. Mais au temps de Sahourê, une flotte revenant de l’est ramenait des Asiatiques «en paix», c’est-à-dire
des gens qui venaient de leur plein gré. Les rapports avec Byblos datent de l’époque Thinite. On a trouvé des
vases en pierre dure ou des objets de l’Ancien Empire, aussi bien en Crète qu’en Asie Mineure, ce qui
montre que l’empire égyptien avait certainement des rapports avec le monde de la Méditerranée orientale et
sans doute avec la civilisation mésopotamienne et la civilisation Minoenne, échanges qui culminèrent sous
Akhenaton.
L’Égypte est une étrange réalité géographique. «Tout s’y fait au contraire des autres pays», remarque
Hérodote. C’est une longue oasis verdoyante d’une fertilité extraordinaire. Mais, hormis la plaine qui borde
le fleuve, c’est un terrain d’une affreuse aridité, qui commence de manière si abrupte qu’on peut avoir un
pied dans les cultures et l’autre dans le désert. Ailleurs, les inondations sont irrégulières et destructrices ; ici,
elles sont étonnamment réglées et fécondantes. Les autres peuples doivent défendre leurs frontières.
L’Égypte n’a à se garder qu’au nord-est, vers la péninsule du Sinaï ; et encore faut-il, pour l’attaquer
sérieusement, des empires organisés, parce qu’il est nécessaire de franchir un désert inhospitalier pour arriver
à l’eau et aux cultures. Partout ailleurs, des solitudes sableuses et mortelles la protègent. Cette information
est absolument primordiale pour comprendre pourquoi Akhenaton n’a pas entretenu une armée excessive
pour garder ses frontières !
Le lit du fleuve présente aussi une curieuse particularité. Tant qu’il descend du sud au nord entre les
montagnes arabiques à l’est et les hauteurs libyennes à l’ouest, la vallée est unique, relativement étroite, de
climat tropical. Lorsque, au nord de l’antique Memphis, il s’étale en sept branches dans ce qui, autrefois,
était un golfe, maintenant colmaté par le limon qu’il charrie, créant une vaste plaine sillonnée de canaux qui
se terminent vers la mer par d’impénétrables fourrés, et là le climat est méditerranéen. Parfois il pleut,
surtout dans la partie nord ; beaucoup d’arbres à feuilles caduques marquent nettement la distinction entre
l’été et l’hiver. Une végétation méditerranéenne croît jusqu’à une centaine de kilomètres de la côte. La Basse
Égypte s’oppose à la Haute Égypte, cette dualité était réelle, même si ensuite elle devient en quelque sorte
mythique, l’ensemble est voué à l’unité. Depuis l’union du Double Pays par le roi Ménès, toute division a été
pour l’Égypte une catastrophe.
La prospérité est fonction d’une organisation unifiée depuis la première cataracte jusqu’à la mer:
creusement des canaux, retenue plus ou moins prolongée des eaux, réserves destinées à parer aux besoins en
cas d’irrégularités de la crue, l’histoire biblique de Joseph en est une illustration célèbre. Le premier canal de
Suez fut fait par Râ-Moses II. Mais la longueur même du territoire, en des temps où les communications
étaient beaucoup plus lentes qu’aujourd’hui, favorisait son morcellement. Aussitôt que la poigne du roi se
relâchait et que les particularismes locaux aboutissaient à des royautés ou tout au moins à des principautés
multiples, c’était la misère dans la vallée et l’invasion étrangère. Les nomades asiatiques qui poussaient leurs
troupeaux dans les déserts, à l’ouest du Sinaï, avaient tendance à aller chercher l’eau et le fourrage sur les
confins cultivés de l’Égypte et naturellement, ils pillaient quand on ne voulait pas leur accorder ce qu’ils
demandaient. Ils s’infiltraient et parfois s’installaient. Les Libyens, à l’ouest, n’en usaient pas différemment.
Ils avaient plus de facilités pour se déplacer le long de la côte. Il y avait toujours un peu de pâture, quelques
arbres et des points d’eau.
On appelle communément «périodes intermédiaires» ces moments où se relâcha le pouvoir royal. Elles se
situent après la VIe et après la XIIIe dynastie. L’histoire de l’Égypte ancienne est celle de l’alternance de
centralisation – accompagnée d’extension territoriale et de développement social – et d’émiettement du
pouvoir, lié à l’invasion étrangère et à la décadence.
Avant de suivre les grandes phases des heurs et malheurs de l’Égypte, il faut d’abord prendre conscience
de deux difficultés considérables : les lacunes de l’information et l’incertitude de la chronologie. Il ne nous
est parvenu aucun récit suivi de l’histoire d’Égypte.
Celui qui nous est parvenu à travers Hérodote est très incomplet, décousu, entrecoupé d’exactitudes
seulement pour le temps le plus récent et les monuments originaux sont en grande partie détruits. On ne
possède que de très rares extraits des annales royales, sans doute régulièrement tenues depuis la Ie dynastie,
et probablement avant. Les fragiles papyrus ou les rouleaux de cuir, sur lesquels on les écrivait, ont tous
disparu. Seuls des fragments, transcrits sur la pierre pour des raisons particulières, ont pu être sauvés. Le
livre de Manéthon est perdu, heureusement que des monuments gardent le nom des rois et de quelques faits
de certains règnes. On érigeait, dans des moments solennels, des stèles historiques, comme celle de
Thoutmosis III au Gebel Barkal ou celle d’Amenhotep II à Memphis. Tout cela est souvent en piteux état.
Les inscriptions d’Horemheb, par exemple, sont tout à fait lacunaires. Pour l’Ancien Empire, on ne dispose
pratiquement d’aucune inscription royale tant soit peu développée. Bref, on ne peut reconstituer le
déroulement des événements qu’avec des éléments notoirement insuffisants.
C’est un peu comme si on n’avait, pour faire l’histoire du XVIIIe siècle français, que les plaques de
mulets employées par les marchands dans le midi de la France ; elles portent, selon le moment où on les a
gravées, les noms des rois, des grands faits révolutionnaires, de la Convention ou du Directoire. Ce serait
maigre pour reconstituer l’histoire générale de ces temps troublés et pourtant si proches ; à plus forte raison
quand on parle des trois millénaires de l’histoire d’Égypte qui se terminèrent voilà près de deux mille ans.
Toute personne qui voudrait faire un rapprochement entre tel Pharaon et tel roi d’Israël arriverait à une
marge d’erreur peut-être plus grave qu’avec l’Égypte. On a gardé pour cadre de l’histoire égyptienne le
groupement de ses rois en trente dynasties. Il nous a été transmis par un prêtre de Sebennytos, nommé
Manéthon, contemporain de Ptolémée Ie. Prophète à Héliopolis, il est probable qu’il avait accès à la
documentation des temples. Le fameux papyrus royal de Turin qui, intact, contenait le nom de tous les rois
d’Égypte jusqu’à la XIXe dynastie donne une idée du matériel avec lequel il travailla.
Des fragments d’annales très anciennes, transcrits sur un bloc de diorite à la Ve dynastie, montrent qu’à
Memphis on conservait des documents datant de la préhistoire, puisqu’on y lisait le nom d’une quantité de
rois de la Basse Égypte indépendante, prédécesseurs de Ménès. Comment cet empire centralisé, si puissant,
si développé prit-il fin ? On peut s’en faire une idée parce que les documents sont plus abondants à la fin de
l’Ancien Empire. A la Ve dynastie, on a l’impression d’un équilibre. Sans doute, déjà les grands du royaume
ont pris une importance considérable, mais jamais ils ne paraissent disposer de moyens comparables à ceux
de leur souverain. Par contraste, on est frappé, dès le début de la IVe dynastie, de voir un vizir comme
Mererouka se faire construire près du site funéraire du roi Téti, un mastaba énorme. Alors que celui de Ti,
sous la dynastie précédente, possédait deux chambres, un corridor et une grande cour, celui de Mererouka
comprend vingt et une chambres, sans compter celles des deux membres de sa famille, logés dans le même
ensemble. Le pouvoir du roi diminue tandis que celui des grands ou des administrateurs provinciaux
augmente. Ajoutons à cela une politique d’alliances matrimoniales du roi avec ses grands vassaux.
On ignore comment la monarchie memphite s’est effondrée ; il est probable que ce fut sous le choc d’une
invasion étrangère. A l’est du delta, les nomades ne cessaient de s’approcher des terres cultivées pour y
abreuver leurs troupeaux. Ils regardaient les riches campagnes avec convoitise, et seule une organisation bien
conçue pouvait les empêcher de s’introduire en Égypte et de s’y installer, car ils étaient insaisissables, se
déplaçant sans cesse et n’exposant aux coups des sédentaires que des fractions minimes de leurs tribus. La
décomposition du pouvoir central et l’incapacité des Nomarques locaux expliquent leur pénétration à
l’intérieur du pays. Probablement, d’ailleurs, les féodaux livrés à eux-mêmes finirent-ils par négliger l’intérêt
général. Leur égoïsme engendra une révolution au cours de laquelle les lois furent abolies et foulées aux
pieds et les grands réduits à la misère. Le palais royal fut violé et le souverain divin, lui-même, avili. Il faut
bien comprendre que la largeur du pays était en réalité extrêmement réduite, maximum dix ou quinze
kilomètres, une pénétration massive de gens déterminés, pouvait très vite couper le pays en deux et contrôler
le fleuve, cordon ombilical de l’Égypte. Il faut noter, par ailleurs, que cette catastrophe sociale eut un résultat
positif et durable : la généralisation des rites funéraires. Avant cette période, seul le roi possédait de plein
droit l’immortalité, parce qu’il était dieu.
Mais il pouvait la communiquer à qui il voulait pour se donner dans l’au-delà une cour et des serviteurs. Il
possédait des recueils liturgiques qui assuraient son existence impérissable, les ‘Textes des pyramides’. Or,
après la révolution, les simples particuliers s’approprièrent des rituels similaires qui sont à l’origine des
‘Textes des sarcophages’, que l’on inscrira sur les parois des cercueils au Moyen Empire. Les Égyptiens
attachaient donc au moins autant d’importance à assurer la pérennité de leur vie d’outre-tombe qu’à acquérir
des biens immédiatement utilisables ; c’est un trait de caractère qu’il convient de souligner. Ce
bouleversement aboutit à un émiettement du pouvoir royal. Les VIIe et VIIIe dynasties sont devenues
insignifiantes. Les lacunes du papyrus royal de Turin et les contradictions des abréviateurs de Manéthon ne
permettent guère de reconstruire leur histoire, qu’éclairent à peine de rares documents contemporains.
Certains rois rédigèrent des Enseignements destinés à éclairer la conduite de leurs successeurs. Celui qui
avait été destiné à l’un des derniers représentants de la Xe dynastie, Mérikarê, nous est parvenu. C’est un très
beau document, à la fois d’analyse politique et de considérations métaphysiques et morales : « La force ne
saurait se suffire à elle-même ; la justice seule dure. Dans le culte, l’intention droite est plus importante que
l’offrande elle-même... »
Ces idées, que reprendront un millénaire plus tard les prophètes d’Israël, se retrouvent dans le ‘Conte de
l’Oasien’ : un habitant du Ouadi Natroun, dépossédé de son bien par un fonctionnaire prévaricateur, expose
en neuf discours d’un style fort relevé la primauté de la justice sur la force. Les rois d’Héracléopolis étaient
maîtres du pays depuis le Nome Thinite jusqu’à la mer. Il est vrai qu’ils devaient compter avec de grands
vassaux, tels les Nomarques d’Assiout, à demi indépendants mais apparemment fidèles jusqu’au bout à leur
souverain légitime. L’est du delta cependant leur échappait, toujours plus ou moins occupé par les
Asiatiques. Probablement moins guerriers que penseurs, ils furent les continuateurs des Memphites par leur
art délicat et classique. En revanche, les Nomarques thébains dans leur lointaine résidence provinciale
avaient la lourdeur et parfois même la grossièreté des gens incultes, quand on compare leurs attitudes
sociales et leurs réalisations artistiques à la fine urbanité des Héracléopolitains. Mais cette rudesse avait du
caractère. Dès que leurs sculpteurs et leurs peintres apprennent le métier, ils savent infuser à l’art poli, mais
un peu exsangue et académique du nord, une vigueur prometteuse de nouveaux chefs-d’œuvre. Leurs
armées, bien entraînées, ne cessent d’attaquer, autour d’Abydos, les forces du pharaon légitime. Elles
arrivent à Assiout, qui cède en dépit de la valeur de ses chefs, et finissent, au temps de Mentouhotep
Nebhepetrê, peu avant le IIe millénaire, par renverser Héracléopolis et ses monarques esthètes et
philosophes, et même par reconquérir tout le delta.
Le successeur du dernier Mentouhotep, Amménémès 1e, fonde une dynastie nouvelle, la XIIe, une des
plus brillantes de l’Égypte. De nouveau le roi règne sur le Double Pays tout entier. Il court sus aux Libyens,
occupe la Nubie septentrionale, construit peut-être une forteresse à Semna, et continue l’occupation des oasis
de l’Ouest, inaugurée sous la XIe dynastie. A l’est du Delta, il ne semble pas avoir tenté de créer une marche
asiatique et s’est contenté de défendre les Nomes frontaliers par une seule ligne de fortifications contrôlant
les points de passage, et appelée le «Mur du Régent». Mais la politique extérieure ne retint pas toute son
attention. Comprenant que Thèbes, trop méridionale, ne permettait pas une surveillance facile du sud et du
nord à la fois, il transporta sa capitale près de la ville actuelle de Licht, un peu en amont de Memphis. De là,
il parcourut le pays en tous sens, maintenant à leur place dans les Nomes les chefs qui étaient fidèles, à
condition qu’ils observent strictement les ordres royaux. Aussi le pays connut-il une prospérité considérable.
Amménémès Ie associa à son trône son fils aîné, Sésostris Ie, pour éviter toute contestation sérieuse à sa
mort. Les deux monarques régnèrent dix ans ensemble. Sésostris semble avoir prolongé au Soudan les
expéditions de son père au-delà de la deuxième cataracte jusqu’à l’île d’Argo. En Libye et en proche Asie, il
fit des campagnes d’intimidation, mais ne paraît pas avoir occupé le pays.
Partout maintenant s’élèvent des monuments nouveaux à la gloire des dieux. Il n’est guère de site qui
n’ait conservé quelque inscription du roi. Mais le temps s’est acharné sur son œuvre. Du grand temple
d’Héliopolis qu’il avait entièrement restauré, s’il faut en croire le rouleau de cuir de Berlin, il ne reste plus
dans la plaine aujourd’hui couverte de maisons qu’un obélisque mélancolique rappelant les fastes du
glorieux souverain. Ses successeurs complétèrent cette œuvre. Sésostris III, grand conquérant, dirigea au
moins quatre expéditions en Nubie.
Il fixa Semna comme frontière pour les Nubiens qui viendraient faire du commerce en Égypte. Pour
protéger les marches du nord-est, les plus vulnérables, il guerroya en Palestine, certainement jusqu’à Sichem
et sans doute plus au nord, puisque les Égyptiens connaissaient la géographie compliquée de la Syrie du Sud
comme le montrent les textes dits ‘d’exécration’. Ces documents, qui tentent d’attirer par des moyens
magiques le malheur sur les ennemis de l’Égypte, contiennent entre autres les noms d’Ascalon, Jérusalem,
Sichem, Byblos. On apprend aussi, grâce à des inscriptions datant de la treizième dynastie (aux environs de
1700 av. J.-C.) que les villes de Sichem, d’Ascalon et surtout de Jérusalem, villes sémitiques, existaient ! Ce
qui prouve bien que les Sémites étaient déjà établis en Israël entre 1872 et 1700 av. J.-C. Il s’agissait sans
doute là plutôt de campagnes d’intimidation que de tentatives pour annexer ou coloniser le pays. Partout sont
reprises les grandes caravanes vers les mines voisines de la vallée, abandonnées durant la période de
faiblesse qui avait précédé. On exploite à nouveau les carrières d’améthyste et de diorite du Soudan, l’or du
Ouadi Fawalhir, les amphiboloschistes du Ouadi Hammamat, l’albâtre d’Hatnoub, les turquoises et les
cuivres du Sinaï. On réorganise les lointaines expéditions maritimes au pays d’Oponé (côte des Somalis) et
au Liban ou en Syrie (Byblos, Ougarit).
Amménémès III et IV font creuser un lac dans la fertile oasis du Fayoum, pour y emmagasiner les eaux
des inondations et en bénéficier plus longtemps en les libérant plus lentement. On retrouve encore leur
cartouche dans l’élégant sanctuaire du temple de Medinet-Madi, dédié à Ermouthis, déesse des récoltes, et à
Sobek. La civilisation égyptienne, durant plus de deux siècles, connut un épanouissement merveilleux. Une
organisation sociale et un droit renouvelés permettent à une société solide de s’établir. Des fonctionnaires
investis directement par le roi sous l’autorité immédiate d’un vizir ont peu à peu remplacer les féodaux
soumis depuis la dynastie précédente. Mais les rois de Thèbes, en venant s’installer plus au nord, ont subi
l’ascendant de l’ancienne culture memphite ; ils l’ont assimilée plus encore que n’avaient fait les derniers
Mentouhotep. L’architecture s’affine et se diversifie. Elle vise toujours à la grandeur, pour les dieux et les
morts, mais à une échelle plus humaine que les massives constructions de l’Ancien Empire. On a tiré les
leçons du passé, depuis ‘l’Enseignement pour Mérikarê’. La statuaire, peu à peu, tentera d’exprimer le
pessimisme profond, issu de la révolution où sombra l’Ancien Empire. Les traits tirés et profondément
burinés du roi Sésostris III sont plus l’expression d’une psychologie mûrie et désabusée que le masque
imposé par la vieillesse : «Ne te confie point à un frère ; ne connais aucun ami [...] car un homme n’a point
de sujets au jour du malheur.»
La littérature atteint une finesse et une variété inégalées jusque-là : des romans de style populaire, pleins
de merveilleux et de formules figées, comme le ‘Conte du roi Khoufou et des magiciens’. De fines analyses
psychologiques, comme la nouvelle de ‘Sinouhé’. Des hymnes à la gloire du roi-dieu ; des manifestes
sociaux en faveur du monarque qui apporte paix et prospérité en Égypte ; de subtiles discussions mimétaphysiques mi-morales sur la vie et la mort, tel le ‘Dialogue de l’homme désabusé et de son Baï’ ; et,
enfin, des poèmes lyriques, tel le ‘Chant du harpiste’ conseillant de cueillir les joies du jour qui passe et
considérant avec scepticisme tout espoir de vie future. Si l’on ajoute que le Moyen Empire a livré des
ouvrages médicaux déjà fort élaborés et spécialisés (gynécologie), des fragments d’un traité vétérinaire et des
papyrus mathématiques, on aura de la richesse de cette grande époque une image assez précise. Une raison
plus humanisée est venue tempérer le sens de la puissance lourde et absolue qui paraît avoir été une des
caractéristiques de l’Ancien Empire. Comment le Moyen Empire sombra-t-il ? Les documents sont trop
fragmentaires et trop rares pour conclure.
Durant la XIIIe dynastie encore, les rois-dieux règnent sur le pays tout entier, mais on constate déjà que
leur nombre est considérable. Auraient-ils été souvent détrônés par des compétiteurs ? La succession paraît
bien ne pas avoir été assurée régulièrement. La XIVe dynastie laisse déjà apparaître un pouvoir morcelé et
des royautés ou du moins des principautés multiples, comme à la fin de l’Ancien Empire. Autour de 1720 av.
JC., l’invasion étrangère vient encore accroître l’affaiblissement consécutif à la décomposition
gouvernementale. On a d’abord interprété les maigres données qui nous sont parvenues à ce sujet sur le
mode épique : une grande invasion de peuples divers sous la conduite de chefs syriens ou palestiniens aurait
détruit le royaume égyptien. Ils auraient fondé un grand empire allant de l’Euphrate à la Crète.
Aujourd’hui, on a tendance à se limiter à des réalités plus modestes : les Asiatiques, en majorité Amus
selon les uns, Hourrites selon les autres, peut-être aussi des Amalekites selon les Israélites, s’infiltrent dans
l’est du delta. S’appuyant sur des groupes de ‘collaborateurs’, les ‘chefs de ces hauts-pays-étrangers’
Hyksos, en Égyptien) s’emparent du pouvoir et finissent par régner sur toute l’Égypte. Ces intrus d’ailleurs
s’adaptèrent aux coutumes égyptiennes. Ils n’étaient pas les premiers mais ils adoraient Seth qui avait des
affinités avec leur Baal, mais aussi Rê, en dépit des assertions des Thébains, qui plus tard ont voulu les
présenter comme de purs barbares. Les rois dits Hyksos prirent le cartouche et le protocole des rois d’Égypte,
même lorsqu’ils portaient des noms purement sémitiques. Malheureusement l’ordre de leur succession n’est
pas encore clair, car les Égyptiens, plus tard, détruisirent leurs monuments. Pourtant il nous est parvenu
plusieurs œuvres fort précieuses sur des papyrus copiés de leur temps. Ils ont certainement admiré et imité la
civilisation égyptienne, et ont obtenu, sans aucun doute, la collaboration d’un certain nombre d’Égyptiens
septentrionaux. Mais les Nomarques thébains, une fois de plus, se dérobèrent d’abord à la suzeraineté des
‘étrangers’, puis tentèrent de les bouter hors d’Égypte, après s’être déclarés seuls rois légitimes. La lutte fut
dure et Séqénenrê Taô II tomba très probablement sur le champ de bataille, le crâne fracassé. Son fils
Kamose reprit la lutte et atteignit Avaris, la capitale des Hyksos, qu’il terrorisa. Il réussit à battre un roi de
Kouch (Soudan) qui s’était allié au souverain nordique, intercepta leurs messages – qui passaient par les
oasis de l’ouest – et s’empara de presque toute l’Égypte.
C’est son successeur, Ahmès 1e, qui prit la ville d’Avaris (autour de 1570 av. JC.) et chassa les derniers
étrangers jusqu’en Asie, où il ira les poursuivre. Il est le fondateur de la XVIIIe dynastie. Tout ne fut pas
négatif dans ces rapports des Égyptiens et des peuples de l’Asie : la délicate civilisation égyptienne avait
séduit son vainqueur, qui s’était égyptianisé. Mais Ahmès 1e avait appris de l’occupant l’art de la guerre :
emploi massif du cheval et des chars dans la bataille, création d’une flotte de guerre fluviale, et enfin volonté
d’assurer la sécurité de la frontière nord-est de l’Égypte par une solide marche en Asie. L’histoire de la
XVIIIe dynastie, durant deux siècles, n’est que celle d’une série de triomphes, aboutissant à l’apogée de la
puissance et de la civilisation égyptienne. Thoutmosis Ie, après plusieurs campagnes en Asie, franchit
l’Euphrate, sans doute non loin de Karkemish (l’actuelle Djerablous) et y dressa une stèle.
Hatshepsout
A la mort de Thoutmosis II, vers 1504 av. J.-C., commence le règne d’une femme-roi, Hatshepsout.
Femme de Thoutmosis II, elle est la fille de Thoutmosis 1er. Certains égyptologues n’hésitent pas à
employer des adjectifs péjoratifs en parlant de cette souveraine, ce sont d’ailleurs en général les mêmes qui
insultent la mémoire d’Akhenaton. Ils soutiennent qu’Hatshepsout usurpa le pouvoir et qu’elle fut un tyran.
En fait, elle a été initiée aux devoirs de sa charge sous l’égide de son père car elle devait assurer la régence,
le fils du roi-dieu étant bien trop jeune pour gouverner seul. Encore une fois, seule une personne initiée au
secret de la mystique égyptienne pouvait devenir roi-dieu, de plus, elle portait le titre de Femme de dieu. Les
chercheurs qui veulent bien connaître l'Égypte, étudieront avec passion la vie remarquable du Pharaon
Hatshepsout, c’est la première personne à qui on donna le titre de Pharaon et de divinité royale, elle régna en
l'an 1500 av. J.-C. sur le trône de la Basse et Haute Égypte ; son nom est porteur de grandeur et de majesté.
Son Mémorial de Deir el-Bahari en est le plus grand témoignage. Mais qui est la femme derrière ce visage de
pierre, pareil à un roi-dieu homme ou avec la crinière du lion d'un Sphinx ? La tradition de la naissance
divine d'Hatshepsout, dont le nom signifie ‘suprême noblesse féminine’, est relatée dans des fragments du
temple d'Aménophis III à Louxor ; c’est l’objet d’une légende : dans une assemblée de neuf dieux, AmonRê, Maître des Trônes des Deux Terres, annonce son intention d'engendrer le prochain monarque. Il doit
d'abord séduire la première femme du roi. « La Souveraine Ahmès, écrit Thot, divin scribe et maître du
savoir, est d'une beauté à nulle autre pareille ; c'est l'épouse de Thoutmosis I, Roi de Haute et Basse
Égypte. » Thot conduit Amon Rê auprès de la Souveraine Ahmès. Amon Rê, empruntant la forme de son
royal époux, pénètre naturellement dans l’alcôve de la souveraine. Enchanté par la beauté émouvante de la
Souveraine dans son sommeil, Amon Rê se glisse dans la couche royale.
Le divin parfum d'Amon Rê éveille la Souveraine. Impressionnant comme le Serpent Sacré, Amon Rê lui
révèle son identité. Entre deux étreintes, elle lui dit : « Seigneur, comme votre célébrité est grande et comme
il est fabuleux de voir votre splendeur ! Vous avez allié ma majesté à votre célébrité, et votre souffle se
répand en tout mon corps ». La Souveraine, envoûtée par les charmes de son divin amant, accepte ses
ardeurs. Il annonce qu'elle enfantera de lui : « Hatshepsout, tel sera le nom de la fille que j'ai placée en toi.
Elle gouvernera sur l'Égypte, et je lui donnerai ma notoriété, mon autorité, ma couronne et ma divine
protection ». Quittant la Souveraine Ahmès, Amon Rê se rend chez Khnoum, dieu responsable de former les
corps humains, et lui dit : « Va pourvoir à la création de cette future Souveraine d'Égypte. Façonne son
corps et son esprit d'éléments empruntés aux miens. Qu'elle soit supérieure même aux dieux, car je lui ai
donné toute la santé, la richesse, la force et la félicité nécessaires pour qu'elle vive à jamais comme le dieu
Rê. »
Khnoum va accomplir son œuvre avec dévotion. Il s'assoit à sa table de potier et fabrique avec son tour
deux petites statues, Hatshepsout et son Ka. Pendant que la déesse Héket, déité à tête de grenouille, se
penche devant ces effigies et leur transmet la vie, Khnoum psalmodie ses charmes : « Je te crée avec des
éléments empruntés à Amon, le premier dieu de Karnak... » A l'approche de la délivrance, les dieux
intercèdent à nouveau par Khnoum, dieu à tête de bélier. Amon Rê conduit la procession vers la chambre
d'accouchement. La Souveraine Ahmès, étendue sur un grand lit à pattes de lions, est livrée à Meskhénet,
déesse de la naissance. Toutes les divinités de la maternité et de la naissance sont présentes : Isis, Nephtys,
Reddjédet, Bès le nain caricatural affublé d'une peau de lion, Touéris, déesse à la tête d'hippopotame, etc.
Ainsi s'accomplit l'extraordinaire venue au monde de la divine Hatshepsout. On lui donne toute la santé, la
richesse, la force et le bonheur. La déesse Hathor la soumet à son père Amon Rê. L'enfant royal est entouré
de toutes les attentions. Elle est allaitée par deux déesses à la tête de vache, que l'on voit sur les bas-reliefs du
temple mortuaire de Deir el-Bahari. A la mort de Thoutmosis I, en accord avec les traditions de la succession
royale, Hatshepsout épouse son demi-frère, Thoutmosis II, et prend les rênes du pouvoir à titre de régente.
Très tôt, elle assume tous les pouvoirs et elle est sacrée roi à Karnak, c’est grâce à ce couronnement
qu’apparaît pour la première fois le nom de Pharaon, qui signifierait : « la grande demeure ». Le jeune
Thoutmosis se contentant du rôle de prince consort. Supérieure en tout point à ses prédécesseurs, tant en
intelligence, perspicacité et volonté que culture, ardeur et détermination, Hatshepsout a la nature d’Élisabeth
I d'Angleterre. (Les citations en italiques viennent de ‘La Reine Mystérieuse – Hatshepsout’).
Après la mort de Thoutmosis II, Hatshepsout continue d'assurer la régence, car son neveu,
Thoutmosis III, n'est qu'un enfant. Elle gouverne en s'entourant d'hommes énergiques, comme l'intendant et
architecte Sénènmout, à qui elle confie l'enseignement de sa fille Néférurê.
Elle adopte une politique franchement pacifique et préside au monumental développement matériel de
l'Égypte, renforçant son royaume depuis les cataractes supérieures du Nil en Nubie jusqu'à l'Euphrate en
Asie…
…Sur certains bas-reliefs, ses seins sont à peine visibles, c’est le personnage qui est mis en avant,
pas la femme ; elle est représentée comme un homme alors Akhenaton est représenté comme s’il était
hermaphrodite. La Souveraine, reprenant une ancienne habitude, organise au pays d'Opouné une expédition
fructueuse qui rapporte à Thèbes or, ivoire, bois précieux, plumes d'autruches, peaux et arbres à encens…
(Traduit de : Ages in chaos - Voire note No 8)
Quand on étudie la reconstitution du Temple de Salomon, on y voit une étonnante similitude avec
certaines constructions égyptiennes.
Le grand temple de Deir El Bahari, appelé ‘La plus splendide des splendeurs’, est près de Thèbes ; il est
dédié à Hatshepsout. Sur certains de ses murs, on y observe des bas-reliefs illustrant les événements les plus
importants de la vie de la Souveraine. Une des séries de ces bas-reliefs est appelé Punt, il raconte l'histoire
d'un voyage dans la terre de Punt et de la Sainte Terre (Terre de Dieu). Cette description est la plus complète
qui soit relatant une expédition royale en terre étrangère. Ce temple est le chef-d'œuvre architectural de
Sénènmout ; il fut construit après le retour de ces randonnées à l'étranger. Il fut édifié par Sénènmout,
précepteur et Grand Conducteur des travaux d'Hatshepsout, Architecte, Intendant de la Cour royale et
confident de la Souveraine Hatshepsout. Sa présence se fait sentir dans plus d'un lieu du temple funéraire.
Il nous est présenté comme un fonctionnaire despote oppressant Thoutmosis III, ceci est une
interprétation sans aucun fondement, car ce dernier n'était qu'un enfant ; dans bien des bas-reliefs,
Thoutmosis III est représenté auprès d'Hatshepsout.
Sénènmout ressemble étrangement à Imhotep et à Amenhotep fils de Hapou ! Dans sa description du voyage
au pays de Punt, entrepris en l'an 9 du règne, on lit, inscrit dans la pierre, sur la partie sud du deuxième
portique du temple d'Hatshepsout, le nom d'Aton. En l'an 9, elle envoie son Chef du Trésor, nommé Néhésy,
mener une expédition au pays de Punt. Les Égyptiens nouent des contacts pacifiques avec les Pountites, et
rapportent de nombreux produits exotiques comme des arbres à encens.
Le succès de cette expédition lointaine est mis en image sur les murs du temple de Deir el-Bahari. Voici
un extrait des textes, il est dit qu´Amon fit cette promesse à Hatshepsout : « Je te donne Punt tout entier
jusqu´à la limite des terres divines, le pays de Dieu qui n´a pas encore été foulé aux pieds et les échelles de
l´encens dont le peuple d´Égypte ignore l´existence. On en entendait parler, de bouche à bouche, d´après les
hommes d´autrefois. On a en effet déjà apporté des merveilles provenant de ce pays auprès de tes pères, les
rois de Basse Égypte (Ce qui implique qu’Hatshepsout était descendante directe des Rois de Basse Égypte,
donc de la région du Delta, c’est-à-dire la région où vivaient les Israélites depuis bien des millénaires), mais
une par une, depuis le temps de tes ancêtres - aux rois de Haute Égypte également, ceux qui ont vécu jadis,
mais en échange de multiples présents. »… « Les navires étaient chargés très lourdement des merveilles du
pays de Punt: toutes les essences odoriférantes du pays divin ; des tas d´encens ; des arbres à encens encore
vert ; de l´ébène et de l´ivoire pur ; de l´or vert du pays d´aamou ; du ladanum, et de la cannelle ; de la
myrrhe, de l´encens, du fard noir, des singes, des guenons et des chiens ; de nombreuses peaux de panthères
du sud, des gens avec des enfants. Jamais on n´avait emporté pareilles choses du temps d´aucun roi ayant
existé depuis l´antiquité de la terre. » «Les chefs de Punt disent, implorant d´elle la paix : Salut à toi, roi du
pays bien-aimé, soleil (féminin) qui brille comme le disque (ATON) (Référence éclatante, et cela un siècle
avant la naissance d’Akhenaton !).
« Ô notre maîtresse et maîtresse de Punt, fille d`Amon, le roi des dieux. Ton nom a rejoint le circuit
céleste, et la gloire de Maâtkarê a parcouru le grand cercle (l`océan qui entoure le monde). » (THÉBES ou la
naissance d’un Empire – de Claire Lalouette)
Ce voyage est un des plus important du règne tout en étant la plus mystérieuse entreprise de la
Souveraine. Hérodote croyait que ce voyage dura deux mois seulement, ce qui semble bien court pour une
telle expédition. Une scène du temple décrit l’expédition au pays de Punt, un pays légendaire, voisin d’un
autre pays connu anciennement sous le nom de «Terre de Dieu», comme il est mentionné dans : «le Livre
des Morts». Le voyage de la Souveraine au pays de Punt n’était pas le premier de l’histoire de l’Égypte. Dès
la quatrième dynastie, un fils de Khaéf-Rê entreprit ce genre d’expédition qui deviendra une tradition.
D’autres voyages de la sorte en ce pays furent mentionnés sous le règne de Sahu-Ra, de la cinquième
dynastie ; cela fut le début du commerce régulier avec le pays de Punt. Une autre expédition fut entreprise
sous le règne de Pépi II, de la sixième dynastie. Harkhuf, chef de la caravane, a écrit au roi, alors âgé de neuf
ans, lui décrivant un nain dansant qu’il ramena avec lui en Égypte. Durant les règnes de Montuhotep II et III,
de la XIe dynastie, ainsi que sous ceux de Sésostris I et Amenemhat II de la XIIe dynastie, de telles
expéditions fructueuses furent envoyées au pays de Punt. Sésostris III fit creuser un canal allant du Nil à la
Mer Rouge afin que les bateaux puissent naviguer directement vers le pays de Punt. Dans une histoire écrite
sous le règne d’Amenemhat II, par un capitaine de bateau ayant été sur l’île magique dans la mer loin au sud
de la Nubie, le marin raconte au Premier Ministre qu’une tempête se leva soudainement et conduisit le
bateau vers la terre mystérieuse. Il entendit brusquement un bruit comme le tonnerre, et il vit un serpent
énorme portant la barbe. En entendant que le marin était envoyé par le roi, le serpent le laissa partir avec des
présents pour Amenemhat. Il lui dit que c’était grâce à la bénédiction d’Amon Ra que l’île était riche et ne
manquait de rien. En entendant cette histoire amusante, Amenemhat II donna l’ordre que cette anecdote soit
consignée sur papyrus. Les historiens connaissent ce conte appelé « le marin du bateau échoué ». Ce n’est
que longtemps après la mort d’Hatshepsout que le commerce avec le pays de Punt fut repris durant la dixhuitième dynastie par Thoutmosis III, Amenhotep III et Horemheb. Des officiels de ce pays furent même
dépeints en reliefs sur les murs du temple de Râ-Moses II à Abydos.
Râ-Moses III fut le dernier Pharaon connu à organiser une expédition à Punt. La location réelle de ce
pays est un mystère pour tous les égyptologues. Il est possible que cela soit l’Australie, comme cela pourrait
être l’Inde, Sri Lanka, Madagascar ou encore un territoire aujourd'hui disparu se situant entre l’Afrique, la
Malaisie et l’Inde.
D’après mes recherches, cette île faisait partie d’un continent aujourd’hui engloutit sous les eaux de
l’Océan Indien ; c’est ce pays que les Dravidiens connaissent sous le nom de Kumari Kandam. Ce continent
se situait probablement aux environs des Maldives et des Seychelles ou entre ces îles et Madagascar. Le lieu
où accostaient les bateaux égyptiens était une plage de sable dont les hauteurs immédiates étaient couvertes
d’arbres d’ébène et d’encens. A son retour, l’expédition ramenait de l’ivoire, de l’argent et aussi de l’or, ainsi
que des girafes. Normalement les girafes sont africaines… Si, comme on le prétend, ce pays était proche de
l’Égypte mais en Afrique, pourquoi utiliser des grands bateaux armés portant de nombreuses voiles pour la
haute mer ? Car les Egyptiens connaissaient très bien la route pour aller en Éthiopie, donc en Somalie. Des
découvertes ultérieures donneront peut-être la réponse.
Le temple de Deir El Bahari est taillé dans la roche en un lieu tenu pour sacré depuis bien des siècles
avant les travaux du sanctuaire. Lieu du culte d’Hathor. Ce lieu était aussi le site mortuaire des ancêtres de la
Souveraine et le temple fut construit en empiétant sur le site de Montuthotep de la XIe dynastie. Cela fut fait
en connaissance de cause par le grand architecte Sénènmout. Hatshepsout dédia ce temple à Amon, mais elle
fit construire des chapelles pour Hathor et Anubis dans le même ensemble. La Souveraine fut ensevelie au
côté de son père Thoutmosis I, dont elle fit transporter la momie de sa place originale pour la placer dans la
vallée des Rois toute proche. Ce monument était surtout un édifice dédié à la vie de la Souveraine,
principalement à sa naissance miraculeuse et au voyage au pays de Punt ; il est construit en calcaire, avec sa
partie arrière creusée dans la falaise, un peu comme le temple d’Abu Simbel. Il y a un jeu d’harmonie dans
cet édifice en terrasses avec sa rampe centrale pour accéder au sommet, cette harmonie qui se noie dans
l’environnement de la falaise à l’arrière plan. A l’origine, ce bâtiment était relié à un temple de la vallée
sur le bord du Nil par une allée encadrée de sphinx à l’effigie de la Souveraine. On retrouve les restes de cent
vingt de ces statues. L’entrée du monument est orientée vers l’est, comme les temples en Inde. L’architecture
est assez unique en Égypte : le seul temple qui lui ressemble est celui dédié à Osiris par Séti bien des années
plus tard. L’amour de la nature était manifeste chez la Souveraine, elle fit planter des arbres — ramenés par
des expéditions lointaines — jusque dans les esplanades du monument. De nos jours, on peut encore voir les
souches de deux arbres encore sur place. Ce fut probablement la première expérience d’acclimatation
d’arbres d’origine étrangère. En tant que pharaon, Hatshepsout suscite l'édification de monuments en bien
des lieux en Égypte, y compris à Thèbes, ‘la ville aux cent portes’ incrustées d'or. Elle fera ériger deux
obélisques, ‘doigts des dieux’ dont l'un est encore dressé, les vestiges de l'autre portant l'altière inscription :
« Tous les pays étrangers me sont soumis. Ma frontière sud atteint la région du Punt, celle de l'est les marais
d'Asie. Les habitants du Sinaï sont sous ma tutelle. A l'ouest, mon Royaume s'étend jusqu'au Manu. Je
domine la Libye. Je règne sur les Bédouins, les habitants du désert. On m'apporte la myrrhe du Punt... » (La
Reine Mystérieuse).
Cette référence aux frontières de Égypte touchant la région de Punt semblerait souligner le fait que ce
pays légendaire pourrait bien ce trouver sur le continent africain. Comme nous savons que Égypte s’étendait
jusqu’en Nubie, c’est-à-dire le Soudan actuel, on pourrait presque dire que le Pays de Punt pourrait bien être
l’Éthiopie qui justement borde le Soudan et donne naissance au Nil. Hatshepsout apparaît dans les sources la
dernière fois en l'an 20, l'année où Thoutmosis III est représenté comme son égal pour la première fois.
Manéthon donne à Hatshepsout une durée de règne de 21 ans et de 9 mois. Elle fut succédée par Thoutmosis
III. On nous dit que celui-ci, à partir de l'an 42 de son règne, fait subir à Hatshepsout une ‘damnatio
memoriae’ : il fait effacer son nom des monuments, peut-être pour se venger d'avoir été tenu à l'écart du
pouvoir aussi longtemps. Il n'existe aucun document mentionnant l’existence d’un conflit familial durant la
vie de la Souveraine Hatshepsout. La raison pour laquelle certaines personnes pensent à une hostilité est due
au fait que Thoutmosis III semble avoir permis que le nom de la Souveraine soit effacé de la liste officielle
des Rois Dieux, des monuments et des temples.
Le nom de la Souveraine fut remplacé par son nom, celui de son père ou de son grand-père. Il apparaît
que cette action fut réalisée vers la fin du règne, donc plus de vingt ans après le décès de la Souveraine. Si
cela prouve une hostilité, on se demande pourquoi il ne l'a pas fait auparavant ! On peut aussi se demander
avec juste raison si ces effacements systématiques du nom de la souveraine ne sont pas le fait des prêtres
d’Osiris, jaloux de la nouvelle gloire d’Amon. Si Thoutmosis III haïssait sa tante, ses titres auraient dû être
effacés aussi, mais son nom est encore visible en bien des lieux où ces effacements ont été faits. Il semblerait
que Thoutmosis ne fit que les choses à moitié, ce qui ne ressemble en rien à ce Pharaon. De plus il choisit de
construire son temple mortuaire tout contre celui de sa tante, bien étrange pour quelqu'un qui la haïrait ! En
outre, contrairement à beaucoup d'autres pharaons, il ne s'est pas accaparé le temple d'Hatshepsout, un des
plus fabuleux de l'Égypte. Il semblerait que là encore ce soient des prêtres qui furent les auteurs de ces
dégradations, mais pas ceux d’Amon cette fois… Ce genre d'effacement aurait aussi été fait bien plus tard,
nous voyons que dans la liste des Pharaons du Temple d'Osiris construit sous la dynastie suivante, son nom
est volontairement omis, tout comme ceux d’Akhenaton et des autres pharaons Atoniens.
Les listes royales de la XIXe dynastie ne la mentionnent pas. Cependant, il est vraisemblable de penser,
comme le dit Joyce Tydesley, que cette omission est due au fait que les Ramessides la considéraient comme
co-régente, et non parce qu'ils entendaient la faire oublier car au cours de la XXIe dynastie, son souvenir est
encore vivace : la souveraine Henouttaouy et son époux le grand prêtre d'Amon Paynedjem I nomment leur
fille Maâtkarê (le nom solaire d'Hatshepsout), et un de leur fils Menkheperrê (le nom solaire de Thoutmosis
III). Cette Maâtkarê a un statut royal : elle est divine adoratrice d'Amon.
C'est donc la preuve qu'Hatshepsout fascinait encore les Égyptiens des siècles après sa disparition. Il
s’avère qu'Hatshepsout n'a eu qu'une fille, Néférourê, dont Sénènmout était le tuteur.
Hatshepsout a fait construire deux tombes : la première quand elle n'était encore que grande épouse de
Thoutmosis II, et la seconde où elle fut enterrée avec son père Thoutmosis I.
Hatshepsout est l'un des personnages les plus fascinants du début de la XVIIIe dynastie. Femme politique
exceptionnelle, elle parvient à accéder pleinement au pouvoir suprême, traditionnellement réservé aux
hommes. Tout au long de la co-régence, elle eut l’appui d’Hapouseneb, le Grand Prêtre d’Amon, et de
quelques autres officiels. Mais le plus puissant et le plus loyal de la cour était Sénènmout. Il était
probablement descendant d’une famille loyale à Thoutmosis. Il travailla pour lui en tant que régisseur du
palais royal ; à ce titre il l’accompagnait dans ses campagnes militaires. Juste après la mort du père
d’Hatshepsout, elle le choisit comme conseiller, régisseur du palais, administrateur de la maison de SheHorus et de toutes les propriétés royales et temples. Pour couronner le tout, Sénènmout avait des talents
extraordinaires d’architecte ; il laissa des traces indéniables dans l’architecture contemporaine de la
souveraine.
Au musée du Louvre, on peut voir sa statue portant des outils d’architecte. (Certains textes ci-dessus sont
inspirés d’une publication par « Nuit sans lune Montréal », mai 1997). C’est un fait que l’histoire d’Hatshepsout
n’est jamais complète sans Sénènmout ; les rapports entre lui et la Souveraine étaient uniques. Quelques
personnes vont jusqu'à suggérer des rapports plus intimes ! Si on le voit avec la princesse, c’est dû à sa
profession et son amour pour les enfants. C’est une union spirituelle d’êtres qui ont choisi une œuvre
collective nécessitant l’incarnation simultanée. En fait, Hatshepsout était vraiment un être venant des hautes
sphères spirituelles, et c’est à ce titre qu’un culte lui fut voué. La tombe de Sénènmout était dans la cour du
temple de la Souveraine. Cette reine est à l’origine de la suprématie d’Amon en tant que dieu d’État. Dans sa
prochaine incarnation, en tant que Reine Tiyi, elle sera l’instigatrice du détrônement de ce dieu, ou plutôt de
ses prêtres. Hatshepsout est un personnage clé dans l’histoire, au cours des millénaires, on retrouvera de
temps à autres ce genre de couples spirituels, d’âmes sœurs. Elle se réincarna plusieurs fois, même en
Égypte, pour changer le cours de la grande Histoire de l’Homme et le guider vers les Sentiers Solaires. La
Mère Universelle, la grande Isis qui revient sans cesse afin d’aider à relever les enfants que nous sommes
tous et qui trébuchent souvent. (Réf : Glimpses of the Mother’s Life – I – p. 9-10).
Nous avons déjà vu qu’à la mort de la souveraine, un enfant royal choisi depuis son enfance en secret par
les prêtres d’Amon pour être roi, Thoutmosis III.
Doué d’une volonté et d’une ténacité rare, Thoutmosis III reprend les opérations militaires au Soudan et
atteint la quatrième cataracte du Nil, en annexant pratiquement ce pays. En Asie, au cours de dix-sept
campagnes, il remporte une victoire à Megiddo, et, le terrain libéré, remonte peu à peu vers le nord, occupe
sur la côte Byblos et Simyra, pour se ravitailler par mer, et finalement franchit l’Euphrate et retrouve la stèle
érigée par son aïeul, Thoutmosis Ie. Il organise ces pays en protectorats, en laissant le pouvoir à ceux des
habitants qui lui sont fidèles, et amène en Égypte les jeunes princes qui gouverneront un jour, à la fois
comme «otages» et pour les former aux mœurs et à l’administration de l’Égypte. Les successeurs de
Thoutmosis III, Amenhotep II et Thoutmosis IV se contentent de faire des parades militaires destinées à
intimider les peuples qui auraient des velléités de rébellion, mais ils n’agrandissent pas davantage cet
immense empire. L’Égypte, en contact au nord-est avec le royaume du Mitanni, entre Khabour et Euphrate,
avec les Hittites, dont le centre est en Asie Mineure avec la Grèce achéenne et les îles de la Méditerranée,
voit affluer à Thèbes les tributs de ses vassaux et les cadeaux des pays amis. Avec la foule bigarrée et
chatoyante d’étrangers apportant leurs produits exotiques arrivent aussi les idées et les œuvres littéraires des
peuples voisins. Les rois font des mariages politiques avec des princesses mitanniennes ou hittites qui
apportent dans leur harem des idées nouvelles.
La langue diplomatique du Proche-Orient est l’akkadien, écrit en signes cunéiformes sur des tablettes
d’argile, comme sur celles retrouvées à Tell el-Amarna. Bref, Thèbes est devenue une capitale cosmopolite
où se brassent les affaires et les idées. A ce moment monte sur le trône un jeune monarque raffiné, amateur
des arts et lettres : Amenhotep III.
Il fut intronisé Pharaon d'Égypte en 1408 av. J.-C. Très épris de sa compagne la reine Tiyi, dont la forte
personnalité se devine derrière bien des événements, il renonce au bout de quelques années aux
démonstrations militaires que ses prédécesseurs faisaient en Asie ou au Soudan, et bientôt même aux
exercices violents de la chasse au lion ou au taureau sauvage, tout comme la Souveraine Hatshepsout.
Préoccupé de questions théologiques et esthétiques, il imprime à l’art de son époque la marque d’une
maturité et d’une finesse psychologique qui ne seront plus jamais atteintes et demeurent un des sommets de
l’expression artistique humaine. Dans son palais de Malgatta, en dehors de Thèbes, sur la rive ouest, aux
abords de la nécropole, il mène une vie raffinée que partage un des fils qu’il a eu de Tiyi, Amenhotep IV. On
perçoit malgré tout qu’il est inquiet au sujet de l’emprise de la prêtrise d’Amon sur le gouvernement. Il eut
au moins deux autres garçons qui deviendront pharaons à leur tour, l’un après l’autre, après le décès
d’Akhenaton, il s’agit de Smenkha-Ré et Toutankhaton qui étaient frères ou demi-frères. Près de trente ans
plus tard, Amenhotep III prit le prince Amenhotep, comme co-régent et lui enseigna les charges de la
fonction royale.
Il est généralement admit que la co-régence dura quatre ans, après cela le Pharaon, son père se retira ou
bien expira, il n'y a pas de document pour le préciser, sauf un indice du premier ordre : le British Museum
possède une stèle de trente centimètres de haut montrant le pharaon Amenhotep III et la Souveraine Tiyi l’un
à coté de l’autre assis sous Aton. Le nom d’Aton figurant sur cette stèle est écrit dans une forme tardive
datant de la fin du règne d’Akhenaton. Cette stèle fut découverte par Francis L. Griffith dans les ruines de la
demeure de Pinhasy, à Amarna vers la fin du dix-neuvième siècle. Elle doit donc datée d’après l’an 9 du
règne. Ensuite, parmi les lettres de monarques de la région, découvertes dans les archives d’Akhétaton, une
dizaine d’entre elles sont adressées à Amenhotep III, donc il était bien vivant à cette période. Ceci est
important et supporte la thèse qu’Amenhotep III puisse vraiment être le père de Toutankhaton qui montera
sur le trône 9 ans plus tard. On est donc enclin à penser qu'il continua à vivre bien des années, et accompagna
son fils et son épouse à Akhétaton. Amenhotep IV, sous l’œil bienveillant de sa mère, abandonnera l'ordre
général qu'il hérita, pour réformer la société dans ses fondations mêmes.
Il commença par changer de nom, donc d'attribut, ce qui était dans l'ordre normal des choses, il se fit
nommer Akhenaton, il abandonna Thèbes, jusque-là la capitale d'Égypte, pour édifier un nouveau domaine et
un nouvel ordre. Ce n'est pas la première fois ni la dernière qu'un Pharaon change de capitale. Pour une
période qui dura seulement 12 ans, de 1366 à 1354 av. J.-C., il vivra dans sa nouvelle capitale appelée
Akhétaton. Après cela il disparut, et jusqu'à ce jour, aucun document n'a été trouvé donnant la date ou les
circonstances de sa mort.
Les évidences historiques sont très maigres, mais par chance, une interprétation comparative des
documents qui ont survécu à la destruction de la ville ont permis aux spécialistes de résoudre certaines
énigmes : près du lieu appelé aujourd'hui Akhmim, la capitale du neuvième Nome dans la Haute Égypte, un
seigneur local, nommé Yuya, pris sa cousine Tuyu pour épouse. Quelques mois plus tard, le couple s'installa
à Thèbes pour s'embarquer dans une carrière glorieuse à la cour royale : en plus de son titre de ‘Prophète et
Surintendant du bétail de Min’, Yuya deviendra Lieutenant de la Charioterie et Maître des Chevaux ; pendant
que Tuyu reçut le titre de Surintendant du Harem d'Amon. Ils eurent un fils nommé Anen qui devint prêtre,
et une fille, nommée Tiyi, fameuse pour sa beauté, son intelligence et un don rare lui permettant de ‘lire dans
le cœur des gens’. Quand le temps fut venu pour le jeune Amenhotep III de se marier, Tiyi était un choix
évident. Les circonstances réelles du mariage restent un mystère. Tiyi serait la nièce de la Reine, ayant
préséance dans la lignée royale. On a retrouvé les momies du père et de la mère de Tiyi dans une tombe
inviolée dans la vallée des rois, si ils avaient été des étrangers, pourquoi auraient eut droit aux privilèges des
rois Égypte ? Et leurs momies n'ont rien d'asiatique, cela serait plutôt le contraire, ils ressemblent beaucoup
trop à des Européens... Même si des scarabées, distribués lors du mariage d’Amenhotep III avec Tiyi, portent
des inscriptions qui semblent dire que l'origine de la souveraine est plutôt de basse souche, tout cela semble
relatif. Quoiqu'il en soit, le couple royal fut prolifique : on compte leur premier-né, le prince consort
Touthmôsis qui aurait dû être l'héritier en titre, mais on prétend qu'il trépassa avant même de devenir corégent avec son père. Ensuite, il y eut Amenhotep IV, qui deviendra Akhenaton
Amenhotep III eut probablement avec une deuxième femme, (vraisemblablement la sœur de Néfertiti, qui
plus tard deviendra la femme d’Horemheb) un fils nommé Smenkha-Ré, qui règnera brièvement après le
décès d’Akhenaton ; après lui on voit naître la princesse Sitanum et ensuite Toutankhaton et enfin Békétaton,
la plus jeune, ‘chère au cœur de son père’. A l'âge de sept ans ou peut-être neuf, le prince consort,
‘survivant’, deviendra co-régent après avoir subi l'initiation. Il sera marié à la belle Néfertiti, un peu plus
jeune que lui. Bien des auteurs ont cherché à prouver qu'elle était une étrangère venue au palais.
Il n'existe aucun document pour soutenir cette thèse. S'il est vrai que certains Pharaons ont eu des
concubines étrangères, nous n'avons aucune preuve que des grandes épouses de Pharaons furent d'origine
étrangère. N'oublions pas que normalement, le titre de Pharaon ne pouvait être porté que par un homme qui
était marié à une épouse de sang royal, c’est-à-dire fille descendant de pharaon. L’épouse d’Akhenaton fut
digne de la souveraine Tiyi. Vu son nom, ‘La Belle est venue’, Néfertiti, on a voulu conclure que c’était une
princesse mitannienne, en fait rien ne permet de l’affirmer. Elle partageait avec son mari la conviction que le
Divin ne peut pas se représenter sur terre.
On connaît peu de chose sur la Première Dame Royale du Pharaon Akhenaton. Certains disent qu’elle fut
la mère de Toutankhaton, mais il n’y rien pour supporter cette affirmation. Il n’y a pas non plus qui parlant
du décès de Néfertiti et nous ne connaissons pas de monument où elle est pleurée ! La date de l’an quatorze
semble être le moment où on ne mentionne plus son nom nulle part ; cela voudrait dire que si elle fut mariée
à l’âge de douze ans et qu’elle fut souveraine quatorze ans elle aurait donc eu moins de trente ans lors de son
décès. Plusieurs personnes ont prétendu avoir identifié la momie de Néfertiti ; un documentaire de Discovery
Channel sur le sujet n’est pas convaincant. Néfertiti était très donc probablement une fille d'une branche
royale secondaire. Comme la plupart des rapports officiels concernant Akhenaton et Néfertiti ont été
systématiquement détruits peu de temps après la mort d'Aÿ, on ne peut qu’avancer des possibilités, mais rien
affirmer au sujet de son origine. Néfertiti fut élevée par la nourrice Tey, femme d'Aÿ qui lui-même deviendra
Pharaon, cet homme était vraiment un dignitaire de très haut rang à la cour de plusieurs Pharaons ; il n’aurait
pas élevé et nourri une roturière dans sa demeure. Il portait aussi le titre officiel de ‘Père de Dieu’, ce qui en
Égypte veut bien dire père d'un enfant royal, garçon ou fille, qui est monté sur le trône. Il semblerait que la
lignée d’Aÿ ait été retrouvée : il serait le fils d'Yuya et donc le frère de Tiyi, mère d’Akhenaton Néfertiti
serait donc une cousine d’Akhenaton, ce qui serait tout à fait en accord avec la tradition égyptienne.
« Dans le domaine religieux, Tiyi fit évoluer d’une manière notable les idées de son temps. Son frère,
Aânen, remplissait des charges remarquables ; une statuette conservée au musée de Turin, nous apprend
qu’il était ‘Grand Voyant’ à Héliopolis et ‘Second Prophète d’Amon’.
Cette double fonction confère à Aânen un statut assez exceptionnel ; d’un côté, il est inséré dans la toutepuissance hiérarchie thebene et, grâce a son rang, en connaît le mécanisme. De l’autre, il appartient au
clergé héliopolitain relègue au second rang par la puissance croissante des prêtres d’Amon. » (Néfertiti et
Akhenaton – Christian Jacq)
Sur les traces de Moïse
On appelle ‘l`Exode’ le départ massif de tribus sémites sortant d’Égypte. Les fresques murales, qui
décorent la tombe de Khoumhotep (XIXe dynastie) à Beni-Hassan en Haute Égypte, montrent de façon très
vivante la venue d’immigrants sémites en ces lieux. En fait, il pourrait bien s’agir de l’arrivée de la famille
de Joseph. Mais des tribus sémites vivaient déjà en Égypte bien avant cette période dans la région du delta.
La traversée de la mer Rouge, exaltée par Moïse, est le moment décisif de l’Exode. Ce «passage», autour
duquel s’articuleront les thèmes théologiques de salut et de résurrection, doit être localisé au nord de la mer
Rouge, là où celle-ci est un marécage et non une masse d’eau. Les hébreux n'auraient jamais donné un nom
égyptien au plus grand de leurs prophètes, c’est pourtant bien un nom qui sent le Nil et ses nobles. La Bible
nous le décrit comme un homme ayant ses faiblesses, ses insuffisances, ses manques, ses peurs, sa
violence,... mais aussi ses élans de compassion.
Ce nom est bien un nom d’origine égyptienne ; il vient de Mose (fils de, ou celui qui est né. Réf : ‘Le
Fabuleux Héritage de l’Égypte’ – P. 174). La Bible dit qu’il fut initié à tous les secrets de la mystique
égyptienne, or seul un Égyptien de la famille royale pouvait y avoir accès. De plus si Moїse avait été juif, il
aurait été circoncis tant qu’il était bébé, alors que la Bible affirme qu’il ne fut circoncis que très âgé.
C’est une information qui est passée sous silence par les experts, qu’ils soient juifs, chrétiens ou
musulmans ; certains Égyptiens de ces temps-là étaient circoncis, mais seulement à partir de l’adolescence.
Ce détail très significatif tend à démontrer que ce peuple que l’on nomme le peuple d’Israël, était en fait une
tribu issue d’Égypte. Peut-être même s’agissait-il de gens qui n’acceptaient plus de se soumettre au
polythéisme revenu en Égypte après le décès d’Akhenaton, avec une partie des documents sacrés, vers le
pays de Canaan. On peut se demander aussi pourquoi Moïse avait besoin d’un traducteur pour parler à son
peuple ? En effet, quand l’Éternel ordonna à Moïse de parler au peuple, Moïse répond qu’il ne sait pas leur
parler, on doit comprendre qu’il ne parle pas leur langue.
Et, n’en déplaisent aux amateurs, si Moïse n’avait été qu’un simple étranger, jamais il n’aurait pu parler
au Pharaon. La sévérité du protocole de la cour faisait qu’aucun étranger ne pouvait s’adresser directement
au Pharaon, ni même de le regarder en face et debout. Si le récit de la Bible est correct, cela prouve bien que
cet homme n’était pas un simple juif, mais bien un scion de la noblesse égyptienne.
L’expérience d’Akhenaton avait échoué, il était évident que l’Égypte n’était pas prête pour la
manifestation spirituelle et qu’il fallait passer le flambeau pour une future manifestation. Une hypothèse,
développée en bref ici, est que l'on a tendance à gommer le rôle du frère aîné d’Akhenaton, Touthmôsis. Pour
beaucoup d'égyptologues, il n'existe même pas, pour d'autres, ils le mentionnent en passant pour dire qu'il est
mort avant d'arriver à l'âge d'être initié ou plutôt qu’il ne fut jamais roi, ce qui revient au même pour eux. La
seule représentation qui nous soit parvenue de lui est une statuette conservée au musée du Louvre. Il porte un
pagne, la mèche de côté comme tous les enfants de son époque, et la peau de panthère normalement portée
par les prêtres : il est en train de moudre du grain, une inscription dit : «Le Fils du Roi, le Prêtre-Sem
Thoutmosis», ce qui prouve bien que cet enfant était initié aux secrets. Il est possible qu'il ne soit pas mort à
ce moment-là car il ne fut pas mis en tombe en Égypte, sa tombe fut utilisée par Aÿ. Si c’est bien lui, il
occupera une place proéminente dans l'histoire de l'humanité, en effet, son nom est beaucoup trop proche de
celui de Moïse pour être ainsi négligé. Des objections viendront: on dira que les dates ne correspondent pas,
que Moïse est né près de cinquante ans plus tard, que Moïse était juif, et bien d'autres hypothèses de ce
genre. Les datations, chez les Égyptiens comme chez les Hébreux, sont d'une confusion extrême, il n'est pas
étonnant que même les plus grands historiens puissent se tromper.
On a retrouvé un sceau de jarre à vin portant une inscription révélatrice parlant
d’Akhenaton : ‘Amenhotep, le Vrai Fils du Roi’ elle date de l’an 29 du règne d’Amenhotep III ; c’est
surprenant, car si c’est bien traduit, cela implique qu’il y avait un autre fils et qu’il n’était pas ou plus le fils
du Roi… Comme Moïse dans la Bible ! On sait maintenant que ce prince avait des responsabilités
particulières lors des funérailles du taureau Apis de Memphis ancienne ville du culte solaire, or, le seul culte
qui survécut à l’épuration des Atoniens fut celui-là. On a retrouvé le sarcophage de son chat, et là on trouve
son titre complet : «Prince Héritier, Surveillant des Prêtres de Haute et de Basse Égypte, Grand Prêtre de
Ptah à Memphis et Prêtre-Sem de Ptah». On voit donc que le lieu de prédilection de ce prince fut Memphis,
qui fut le centre de la connaissance primaire de la Divinité Unique depuis la plus haute antiquité
égyptienne…
Flavius Josèphe témoigne qu’une tradition rapportée par Manéthon, prêtre égyptien (hellénisé et
antisémite) d’Héliopolis (l’On de la Bible) affirme que Moïse était un prêtre égyptien nommé Osarsyph qui
aurait changé son nom et changé de religion, contre l’avis de son Pharaon (un Amenhotep) et fait sortir
d’Égypte des asiatiques lépreux (en Égypte, tous les étrangers étaient considérés comme lépreux, c’est à dire
impurs). En lisant la Bible, (le nom de l’Égypte y est cité 700 fois), on remarque que certains éléments de ces
textes n'auraient pas pu être connus des personnes ayant écrit ces textes à moins qu’elles n’aient vécu en
Égypte. En Israël, et surtout à Jérusalem, on construisait les maisons en pierre, tandis qu’en Égypte, les
maisons étaient le plus souvent construites en briques de boue parfois mélangées à de la paille, exactement
comme le décrit le texte biblique, lorsque les Hébreux se plaignent qu’il leur faudra à présent aller chercher
la paille en plus de leur travail de fabriquer les briques. C'est aussi dans la Bible que se trouvent des textes
très intéressants qui semblent confirmer l’action d’Akhenaton sur l'Égypte. Isaïe :
19 - 1 : « Voici, l'Éternel est monté sur une nuée rapide, il vient en Égypte ; et les idoles de l'Égypte
tremblent devant lui, et le cœur des Égyptiens tombe de défaillance. »
19 - 3 : « l'Esprit de l'Égypte disparaîtra du milieu d'elle, et j'anéantirai son conseil... »
19 - 18 : « En ce temps-là, il y aura cinq villes au pays d'Égypte qui parleront la langue de Canaan et qui
jureront par l'Éternel... »
19 - 19 : « En ce même temps, il y aura un autel à l'Éternel au milieu du pays d'Égypte, et sur la frontière
un monument à l'Éternel. »
Ces extraits prouvent que les Hébreux étaient bien installés en Égypte. Étrangement, le milieu de l'Égypte
correspond à l'endroit où a été construite la ville d'Akhétaton. Les idoles d'Égypte ont effectivement
‘tremblé’ pendant plusieurs années et le ‘cœur’ des prêtres et de leurs suppôts a bien défailli jusqu'à ce
qu'Horemheb usurpe le pouvoir et restore le polythéisme... Par contre, le seul moment de l’histoire d’Égypte
ou ‘son conseil’ fut anéanti est lors de l’invasion des hyksos, de la XVe a la XVIIe dynasties…
Les dix plaies d’Égypte
Les anciens Grecs prétendent que la civilisation crétoise fut anéantie par eux, mais des découvertes
récentes de l'archéologie montrent que cette civilisation fut frappée par une catastrophe soudaine entre 1300
et 1500 av. J.-C. On en chercha la cause, et des fouilles effectuées près de la Crète sur l'île de Théra, nommée
Santorin, ont montré que l'île avait subi une gigantesque inondation. Dans l'Antiquité, l'éruption d'un volcan
a détruit et englouti une partie de l'île, celle-ci a aujourd'hui la forme d'un croissant. Cette explosion massive,
en provoquant un raz-de-marée destructeur, a probablement été l'une des causes de la fin de cette civilisation
crétoise et permit sa conquête ultérieure par les Grecs. Des forages ont en effet révélé la présence de cendres
volcaniques sur Théra et en Crète, permettant d'imaginer l'ampleur de l'explosion. L'examen scientifique
démontre que l'éruption de Théra atteignit une violence bien supérieure à celle qui détruisit le Krakatoa en
1889. Dans ce dernier cas, le bruit de l'explosion fut entendu à quatre mille huit cents kilomètres de là. Un
nuage de poussière s'éleva à quatre-vingts kilomètres d'altitude, ce qui plongea la ville de Djakarta, distante
de cent soixante kilomètres, dans une obscurité totale et recouvrit celle de Bandoeng à deux cent quarante
kilomètres.
Une partie de l'île s'effondra, la mer s'y engouffra, suscitant une vague qui dévasta tout sur son passage ;
cette vague atteignait encore quinze mètres de hauteur à quatre-vingts kilomètres de son point de départ.
C'est probablement ce qui s'est produit au cœur de l'empire crétois. Un tel événement doit sûrement avoir
laissé des traces sur les pays voisins, il doit être possible d'en trouver en cherchant aussi bien dans les
légendes que dans des fouilles méticuleuses. Il est très probable que ce cataclysme eut des conséquences sur
l’Égypte.
En fait, nous trouvons dans un papyrus égyptien, une référence sans équivoque aux dix plaies qui, juste
avant l’Exode, frappèrent l’Égypte selon la Bible. Le professeur Immanuel Velikovsky nous démontre dans
son livre ‘Le Désordre des Siècles’ que ce papyrus, appelé le Papyrus d'Ipuwer, apporte cette preuve qui
manquait aux textes bibliques. Il nous parle des similitudes frappantes entre les faits formulés dans ce
manuscrit et ceux relatés par le texte biblique en rapport à l’Exode. Ce genre de calamités s’associe
généralement avec des retombées d’une éruption volcanique violente.
Nous n’avons pas de date précise de l’explosion du Santorin, les spécialistes ne sont pas d’accord, ils
donnent une date qui se situe entre 1600 et 1200 av. J.-C. ; toujours est-il que 1000 ans après ce désastre,
personne n’en parle, c’est oublié… Les retombées de cendres et autres déchets volcaniques sur le continent á
700 kilomètres au sud-est ainsi que les dégâts provoqués ont été observés et enregistrés dans ce fameux
document datant de l’Égypte antique. Des traces géologiques supportant cette thèse furent retrouvées. Le
Papyrus d'Ipuwer fut découvert à Memphis. En 1828, le Musée de Leiden aux Pays-Bas l’acheta et le classa
sous le numéro ‘Leiden 344’. En 1909, il fut traduit et publié à Leipzig par Sir Alan Gardiner, égyptologue
renommé et spécialiste de l'écriture hiératique. La traduction fut publiée sous le titre : «Les Admonitions d'un
Sage égyptien selon le Papyrus Hiératique de Leiden».
Ce Papyrus décrit de façon poignante des événements dont l’auteur fut probablement témoin. Des pluies
acides furent pour beaucoup quant à la coloration rougeâtre du Nil. Des pluies violentes provoquèrent une
augmentation anormale de moustiques et autres sortes d’insectes, de grenouilles. De nombreuses maladies se
déclarèrent à cause de tous ces maux, des animaux moururent en grand nombre et les petits enfants furent les
premières victimes de maladies et de troubles respiratoires.
A cause des cendres dans l’atmosphère, il y eut un refroidissement qui provoqua des chutes de grêle ; il fit
sombre pendant quelques jours, et pour couronner le tout, le pays fut envahit de sauterelles, ce qui est
courant dans ces régions ; la terre trembla, il y eut un raz-de-marée, du feu tomba du ciel, des morceaux de
lave refroidie détruisirent en tombant les récoltes et les arbres. Tout cela est raconté mot pour mot dans la
Bible et dans le papyrus d’Ipuwer. Le lieu où demeurait une grande partie du peuple Hébreux fut épargné car
il se trouvait juste en dehors du couloir des retombées du Santorin, à l’est du Delta du Nil. Il est d’ailleurs
possible que ces incidents fussent l’occasion qui favorisa l’Exode. Bien que ce papyrus ne mentionnât ni les
Hébreux ni leur départ. Il est possible aussi que cette période de l’exode fût aussi en partie provoquée par des
événements d’ampleur cataclysmique, comme l’explosion gigantesque d’un volcan dans la Méditerranée, ce
qui expliquerait les fameuses plaies décrites dans la bible.
Les Sémites d’Égypte emportèrent avec eux non seulement leurs richesses matérielles, mais aussi tout ce
qui faisait partie de leur culture millénaire, de la spiritualité, de la tradition écrite et orale, ainsi que les
‘cendres’ de Joseph, ainsi que les connaissances acquises. Il existe dans la Bible un verset inattendu et
insolite, parlant du peuple d’Israël, spécifiant que : «Ils cuisirent avec la pâte qu'ils avaient emportée
d’Égypte, des gâteaux azymes, parce que, chassés d'Égypte, ils n'avaient pu attendre, et de provisions, ils ne
s'étaient pas munis.» (Exode XII, 39)
En hébreu : (ki-garchou mimitsraïm) ; Ki = parce que Garchou = chassés ; Mi-Mitrsaïm = d'Égypte. Le
verset mentionne bien que les enfants d'Israël furent ‘chassés d'Égypte’, cela mérite notre attention. Dans la
Genèse III, 24, Dieu chasse Adam et Ève du jardin d'Eden. Le même verbe ‘Garèch’, a été utilisé dans ce
cas, donc la signification du mot est ‘chassé’, dans le sens d'expulsion.
Le peuple de l'Exode aurait donc été chassé, délogé de son territoire l’Égypte, contre sa volonté, et ils purent
emporter leurs biens, ce qui prouve bien qu'ils n'étaient pas des esclaves ! Au chapitre XII, verset 51, il est
écrit : «Et il arriva, en ce jour-là même, que Yahvé (Adonaï) fit sortir les fils d'Israël du pays d’Égypte, avec
leurs armées.»
La Bible évoque à plusieurs reprises de la présence des ‘armées’ qui ont accompagné le peuple de
l’exode : au verset 41 (S.E.) du même chapitre, il est précisé : « Et il arriva qu’à la fin des quatre cent trente
ans, oui, il arriva, en ce jour même, que toutes les armées de Yahvé sortirent du pays d’Égypte. »
Avez-vous vu des esclaves avec des d’armées ? De plus, il n’y avait pas d’esclave en Égypte avant
l’arrivée des Grecs. Le texte parle du peuple chassé d'Égypte, accompagné par son armée, cela rejoint la
réalité historique : il ne peut s'agir que d'une partie de l'armée égyptienne se ralliant à Moïse.
Tout cela a l’apparence d’un schisme qu’il provoqua, ce qui est logique puisque celui-ci était
probablement fils de pharaon et que la période était des plus trouble : pas de successeur de la XVIIIe
dynastie, un militaire qui prenait le pouvoir. Comme nous l’avons dit plus haut, le frère d’Akhenaton, que
nous soupçonnons d’être Moïse, était «Prince Héritier, Surveillant des Prêtres de Haute et de Basse Égypte,
Grand Prêtre de Ptah à Memphis et Prêtre-Sem de Ptah». Il avait des responsabilités particulières lors des
funérailles du taureau Apis de Memphis, le seul ancien culte accepté par Akhenaton. Et pour confirmer cette
similitude entre les deux pays, le seul personnage admis au saint des saints du Temple Juif, c’était le grand
prêtre, comme en Égypte. Moïse, l’homme qui domine l’événement, n’est saisissable par l’historien que dans
le domaine du plausible. Mais c’est un fait qu’il marqua l’histoire de l’humanité. Il instaura non seulement
un nouveau début pour ces peuplades sémites, mais aussi lui donna une cohésion sociale, juridique et
religieuse qui inspirera l’humanité pour les prochains millénaires. Des fouilles archéologiques furent
effectuées sur le lieu de l’ancienne ville de Jéricho qui fut, selon le récit biblique, la première ville que les
Israélites assiégèrent après avoir séjourné quelques quarante ans dans le désert. Dr. Yigael Yadin, éminent
archéologue israélien, démontra par des découvertes dans ses fouilles sur ces lieux, que la ville fut détruite
par le feu aux environ de 1250 av. J.-C.
Et comme cette destruction, par ailleurs détaillée dans la Bible, a eu lieu a un peu plus de 40 ans après
l’exode Égypte, cela fait remonter la date de cet exode aux environs de 1300 av. J.-C. C’est-à-dire sous le
règne d’Horemheb. L’enquête historique se révèle très dépouillée. L’intérêt et la réalité de l’Exode
s’inscrivent beaucoup plus dans le domaine religieux que dans celui de l’histoire : l’événement est en effet
souvent repris et englobé par la légende religieuse.
Le fait est que ce genre de rapport historico-religieux se retrouve dans bien des légendes qui,
incontestablement, n’ont rien à voir avec les Judéo-Chrétiens. Il apparaît que Moïse s’inspira du code et du
système de justice Égyptien, ainsi que de celui d’Hammourabi, pour ce qui est des lois qu’il donna au peuple
d’Israël.
Mais quel est ce Peuple ? A l’origine des survivants du déluge ; plus tard, des caravanes de nomades
voyageant de point d’eau en point d’eau. Des tribus de pasteurs en quête de sédentarisation sont des
phénomènes connus dans les annales égyptiennes, tout comme dans l’histoire de l’ancien Orient depuis la
nuit des temps, surtout en période de sécheresse ; la venue de la famille de Joseph en Égypte en est un des
exemples.
Ces groupes ne s’intègrent jamais complètement mais finissent par être recrutés par les Égyptiens pour le
travail de bâtisseurs, quoiqu’ils ne furent jamais esclaves, contrairement à ce que postule la tradition judéochrétienne. Une étude approfondie de la Bible en association avec l'archéologie de l'ancienne Égypte, des
coutumes telles que celle de la circoncision ou celle du culte des morts, permettra de découvrir que la réalité
historique va bien au-delà des récits bibliques prouvant que les deux peuples sont bien liés.
Il
y
a
beaucoup de points communs entre le judaïsme et la religion égyptienne. Les deux sont fondées sur la crainte
de Dieu, le respect des parents.
La circoncision n'a pas été inventée par Abraham, puisque des gravures égyptiennes datant de la Ve
dynastie, entre 2400 et 2300 av. J. –C. montrent des prêtres en train de circoncire des enfants, cela prouve
que la circoncision était déjà pratiquée dès l'adolescence avant la naissance d'Abraham, en fait il fut luimême circoncis à l’âge adulte en Égypte ! Mais certaines momies de pharaons ne portent pas la cicatrice, il
semble donc qu'elle n'était pas généralisée. La plupart des membres de la tribu d’Israël, qu'ils soient prêtres,
scribes, notables ou élites de la nation, étaient parmi les premiers monothéistes de l'histoire telle qu’on la
connaît, ils croyaient en un Dieu unique, et parce qu'ils n'acceptaient plus de compromettre leur foi, ils
demandèrent un territoire pour pouvoir la pratiquer librement.
Les coutumes culturelles et religieuses de ces groupes furent en partie assimilées par l’Égypte, et
réciproquement, les usages égyptiens imprégnèrent les traditions sémites. Qu’on le veuille ou non, ces deux
peuples étaient intimement liés depuis longtemps et le seront pour toujours.
Ce qui est certain, c’est que le peuple qui sortit d’Égypte erra dans la péninsule du Sinaï pendant un
certain temps. Or, cette région était une partie intégrale de l’Égypte à cette époque. Pourquoi aller dans cette
région inhospitalière, loin de la ‘Terre Promise’ ? En fait, Moïse suit un plan établi à l’avance : la reconquête
du Canaan, territoire égyptien envahit par les philistins. Mais pour accomplir cet exploit, il fallait que ce
peuple encore trop épris des traditions nonchalantes de Égypte soit aguerri aux conditions qu’exigeait une
conquête militaire. Une nouvelle génération naissant dans le désert ne pouvait que favoriser une telle
formation tout en encourageant le désir de vivre dans des contrées plus accueillantes, le pays promit ou coule
le lait et le miel.
Dans le Deutéronome, Moïse demande de détruire ‘les colonnes et poteaux sacrés’. Pour le peuple venu
d'Égypte, il ne pouvait s'agir que des obélisques et des poteaux porte-étendard, normalement plantés à la
façade des temples égyptiens. La requête a pour but d'interdire de construire des monuments imitant les
temples égyptiens. L'histoire nous dit que ce peuple avait les capacités de construire, ce qui est normal
puisque les Hébreux étaient principalement engagés à la construction en Égypte, ils emportèrent les secrets
de leur profession avec eux. Le temple de Jérusalem avait l'aspect d'un temple égyptien dans sa structure
globale.
Tout comme les temples égyptiens, le temple de Jérusalem possédait un énorme réceptacle de fonte
rempli d'eau sacrée supporté par douze bœufs (taureaux ou vaches), ainsi que de nombreux petits bassins
pour la purification des prêtres. D'après la description architecturale du second temple reconstruit avec
l'accord de Cyrus, la forme rectangulaire, la salle commune, les compartiments et le saint des saints
rappellent l‘agencement et l'organisation des temples égyptiens.
Le sacrifice animal en offrande à Dieu, celui de la ‘vache rousse’ dans le temple de Salomon, renvoie aux
sacrifices des ‘bœufs rouges’ dans le grand temple d’Akhetaton.
Les Hébreux masquent-ils leur passage en Égypte sous une forme d’esclavage, et les Égyptiens
d’aujourd’hui masquent-ils aussi leur héritage historique ? (Voire Note No 9)
Les rapports entre la sagesse de l’Égypte ancienne et la littérature sapientiale d’Israël sont toujours à
l’ordre du jour. Les textes bibliques étant connus depuis bien plus longtemps que les œuvres égyptiennes, on
a eu tendance à se demander tout d’abord si la vallée du Nil n’avait pas subi l’influence des traditions
hébraïques. Mais c’est le contraire qui se produisit, les goûts égyptiens ont laissé leurs empreintes à la cour
de David et de Salomon, qui fit construire un Temple qui ne peut que s’inspirer par l’architecture égyptienne.
Les titulatures de la cour des souverains juifs rappellent celles de Pharaon, et pour cause, dans le palais de
Salomon se trouvait une princesse égyptienne, probablement la seule fille de Pharaon à avoir épousé un
‘étranger’. Salomon fut intronisé roi d’Israël par son père David lors de son vivant, comme co-régent, alors
que Salomon avait environ 12 ans, tout comme la coutume royale Égyptienne. Dans la littérature du jeune
État hébreu, on peut rencontrer l’écho de l’antique sagesse de la vallée du Nil. Par quatre fois, l’Ancien
Testament fait d’ailleurs référence à celle-ci : dans la Genèse, XLI, 8, lors des songes de Pharaon, on a
recours aux sages pour qu’ils en donnent leur interprétation, comme ce fut le cas de Joseph, par exemple.
Dans l’Exode, VII, 11, lorsque Aaron brise sa verge qui devient un serpent, Pharaon fait appel aux sages ;
en fait, dans ces cas, il s’agit plus de magie que de sagesse ; dans 1e livre des Rois, V, 10, Salomon, assure-ton, dépassa en sagesse tout l’Orient, et l’Égypte en particulier ; dans Isaïe, XIX, 11-15 : «Fous sont les
princes de Zoan. Les sages conseillers de Pharaon donnent de stupides conseils. Comment pouvez-vous dire
à Pharaon : je suis un fils de sage, un fils des anciens rois ? »
De même, certains accents des hymnes solaires d’Akhétaton se retrouvent dans les psaumes dits de David
; les chants des harpistes retrouvent leur écho dans les textes pessimistes du temps de Salomon ; le Cantique
des cantiques s’apparente aux poésies amoureuses du Nouvel Empire.
L’histoire de Joseph et de la femme de Putiphar rappelle le ‘Conte des deux frères’. Selon certains, les
psaumes de David sont inspirés directement des Hymnes d’Akhenaton, ce qui démontrerait que David est
effectivement né en Israël après Akhenaton.
Il semble que ces psaumes faisaient tout simplement partie des ‘bagages’ emportés par Moïse et son
équipe quand ils sortirent d’Égypte quelque temps après le décès d’Akhenaton, car c’est sous son égide que
la Bible fut en grande partie codifiée.
Doit-on aussi voir les réminiscences de l’Égypte dans certaines fables de l’Inde ou vice versa ? Il existait
un trafic maritime de la mer Rouge qui mettait en liaison la vallée du Nil et l’océan indien depuis la plus
haute antiquité. Nous savons que récemment, une jarre portant des inscriptions en langue Tamoule fut
retrouvée à Quseir-al-Qadim, en Égypte. Selon les spécialistes, cette ville était un port était sous le control
des Romain aux environs du premier siècle avant notre ère. C’est la deuxième fois que l’on retrouve des
poteries portant des inscriptions Tamoules en provenance du pays Dravidien. Une autre pièce fut retrouvée à
Berenik en 1995, ce lieu était lui aussi un port égyptien sous le control des Romains. Ces découvertes
fournissent des preuves matérielles en faveur d’anciens écrits européens ainsi que ceux de poètes tamoules
datant des Sangams, déclarant qu’il y avait beaucoup d’échanges commerciaux entre le pays Tamoul et
l’Empire Romain, en passant par les ports maritimes romains sur les côtes de la Mer Rouge en ce temps-là,
ce qui prouve aussi que les Tamouls étaient bien des marins entreprenant. ( Voire © :
http://tech.groups.yahoo.com/group/IndiaArchaeology/message/6236)
Quoiqu’il en soit, il y eut une influence certaine de la mystique hindoue sur la sagesse égyptienne ; des
symboles communs aux deux civilisations ne sont pas rares, comme le cobra, la fleur de vie, les oreilles
percées, le cordon autour de la taille, etc.…
Qui est la Reine de Sheba et quand Salomon a-t-il vécu ?
A ce sujet, le Coran nous apprend (dans un discours entre Salomon et un oiseau rare) : 27 - 22 : J'ai
appris ce que tu ne sais pas, je viens de Sheba avec des nouvelles qui vous intéresseront.
27 - 23 : J'y ai trouvé une femme régnant sur les hommes, elle possède toute sorte de biens et elle a un très
grand trône. 27 - 24 : Mais j'ai vu aussi qu'elle et son peuple adoraient le soleil, Satan a embelli leurs
œuvres à leurs yeux, il les a détournés de la vraie voie en sorte qu'ils ne sont pas dirigés.
Dans cette région, il n’y a pas d’autre peuple que l’Égypte comme adorateurs du soleil ! De plus,
pour confirmer cette thèse : Joseph, dans son œuvre ‘Les Antiquités Judaïques’ parle de la Souveraine de
Sheba en ces termes : « Maintenant la femme, qui à ce moment-là gouvernait en tant que Souveraine
d’Égypte et d’Éthiopie, était pleinement instruite dans la sagesse et remarquable en tous points, quand elle
entendit parler des vertus et des entendements de Salomon, elle fut intéressée, et eut grand désir de le
voir…».
Et enfin, la Bible rapporte que «Le Roi Salomon donna à la Souveraine Sheba tout ce qu`elle désira,
ce qu`elle demanda, et lui fit en outre des présents dignes d`un roi tel que Salomon. Puis elle s`en retourna
dans son pays, elle et ses serviteurs. » (Rois I -10-13)
En fait, Salomon avait bien des raisons de recevoir la souveraine, et elle aussi de rendre visite à Salomon ;
celui-ci était en effet marié à une princesse égyptienne, parente directe de la Reine de Sheba : « Salomon
s'allia par mariage avec Pharaon, roi Égypte Il prit pour femme la fille de Pharaon, et il l'amena dans la
ville de David, jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir sa maison, la maison de l'Éternel, et le mur d'enceinte de
Jérusalem... » (Rois - 1-3- 1&2). « …Et il fit une maison du même genre que ce portique pour la fille de
Pharaon qu’il avait prise pour femme. » (Rois – I- 7 -8).
La question qui se pose est de savoir qui est cette Reine de Sheba dont parlent la Bible et le Coran ?
L’historien Flavius Joseph nous dit qu’elle était aussi reine d’Égypte et d’Éthiopie ; le Coran ajoute qu’elle
adore le soleil, c’est-à-dire Râ ! Nous n’avons pas de réponse directe à cette question, nous devrons donc
chercher les circonstances qui entourent cet événement. Il nous faut chercher dans plusieurs témoignages,
documents et écrits, fouiller et analyser. Commençons par la situation dans la région de Jérusalem à cette
époque : il apparaît qu’il y avait plusieurs peuplades en Canaan, elles étaient plus ou moins sémites, ce qui ne
veut pas dire Hébraïque ; en 1200 av. J.-C., le peuple qui était sorti d’Égypte était bien en place puisque cette
date se situe à environ cent trente ans après l’exode !
Le tout est de distinguer les différentes tribus qui occupent la région, et rien ne nous prouve que
‘Hébreux’ soit équivalent de ’Israël’ ou du groupe qui sortit d’Égypte lors de l’Exode pour occuper la
région qui leur fut assignée.
Dans le pays de Canaan, les Hébreux se sont infiltrés sur des terres délaissées. Au XIIIe siècle av. J.- C.,
certains des Hébreux demeurés au contact des Cananéens se sont organisés en une ligue dite Israël. La
première source égyptienne mentionnant le nom d'Israël date du règne du pharaon Merenptah (de 1213 av.
J.-C. à 1204 av. J.-C.). Elle désigne un groupe installé en Palestine. Ses habitants y vénèrent le dieu suprême
du panthéon cananéen : le dieu El. Mais peu à peu, la vénération de Yahvé est imposée à la population sous
les ordres des prêtres...
Certains affirment que le pharaon Mineptah ou Merenptah, fils de Râ-Moses II fut le pharaon opposé à
Moïse lors de l'Exode.
Nous allons démontrer que ce ne peut être lui, car ce pharaon est contemporain de Salomon. Merenptah
devint prince héritier parce son frère aîné mourut avant le trépas de son père ; ce fut donc Merenptah, le
treizième fils de Râ-Moses II qui succéda à son père. Son nom de couronnement fut ‘Ba en Rê, Méryamon’,
l'âme du soleil, l'aimé d'Amon.
Il ne régna que huit ans. Très tôt il dû faire face à une révolte en Nubie, matée rapidement ; et en l'an
5 de son règne, il pu arrêter la marche d’envahisseurs libyens à la frontière orientale du Delta. Dans le
Proche-Orient, il affronta aussi la rébellion de plusieurs agglomérations cananéennes : «Pharaon, roi
d’Égypte, était venu s’emparer de Guézer, l’avait incendié, et avait tué les Cananéens qui habitaient dans la
ville. Puis il l’avait donnée en dot à sa fille, femme de Salomon. Et Salomon bâtit Guézer, Beth-Horon la
basse, Baalath et Thadnor… » (Rois I -9-16)
La stèle de Merenptah est un monument érigé par ce pharaon pour commémorer ses victoires en Canaan,
elle souleva quelques questions car le pharaon mentionne ‘Israël’ parmi les peuples vaincus au cours de ses
campagnes, ce qui impliquerait qu’Israël était déjà implanté en Canaan à cette époque et confirme le fait que
l’Exode avait déjà eu lieu. (‘Stèle d'Israël au musée égyptien du Caire’). Cette stèle en granit de plus de 3
mètres de haut était placée dans le temple funéraire du roi. Il s'agit en fait d'un hymne au roi Merenptah,
célébrant sa victoire sur les Libyens, suivi d'une énumération d'autres villes et régions de Syrie-Palestine
vaincues par le pharaon : « L’ordre et la paix, grâce à lui, sont revenus. Assieds-toi et cause, le coeur léger,
ou promène-toi le long du chemin, car il n'y a plus de crainte dans le coeur des hommes... On entend plus
d'appel dans la nuit Alerte. Quelqu'un vient qui parle une langue étrangère. Maintenant, chacun va et vient
en chantant, il n'y a plus de plaintes ni de gémissements... Et celui qui laboure ses champs, c'est lui qui
mangera la moisson... Le roi a mis ses ennemis en déroute. La Libye est ravagée, le Hatti est pacifié. Canaan
est pillé, Ascalon est dépouillé, Guézer est ruiné, Xenoam est réduit à rien, Israël est désolé, et sa race
n'existe plus... »
La ville de Guézer que ce pharaon détruisit au nord d’Israël est celle qui est décrite dans la Bible ! Elle
était apparemment habitée par des peuplades hostiles à l’Égypte, c’est pour cela que le pharaon vient luimême à la tête de ses armées pour libérer cette région troublée et l’offrir à sa fille, femme de Salomon. (Roi
1 – 9 -16). Donc, on est bien obligé de conclure que le peuple dont Salomon était roi n’était pas ‘Israël’ ou
qu’il y a erreur de traduction du texte de la stèle mentionnée ci-dessus. L'inscription précise que ce qui y est
nommé ‘Israël’ n’est un groupe semi-nomade qui n'habite pas dans une ville. Si la race n’existait plus du
temps de ce pharaon, on peut se demander avec juste raison si c’était bien des Hébreux qui furent
exterminés ? Nous trouvons ici une précision qui nous permet d’éliminer le peuple sorti d’Égypte de cette
catégorie, car celui-ce avait des villes, ses habitants n’étaient pas des nomades, Salomon était roi d’un peuple
discipliné et civilisé et il était parent du pharaon…
La Bible nous donne des précisions sur ces peuplades qui habitaient ce territoire : « Tout le peuple qui
était resté des Amoréens, des Héthiens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens, ne faisant point partie
des enfants d’Israël, leurs descendants qui étaient restés après eux dans le pays et que les enfants d’Israël
n’avaient pu dévouer par interdit, Salomon les leva comme esclaves de corvée… » (Rois 1– 9 – 20 a 21)
Encore une fois, il y a concordance entre un récit Biblique et une inscription Égyptienne qui existe
encore. Ce qui prouve bien que Merenptah était bien le pharaon qui vivait au temps de Salomon, et comme
on connaît la date du règne de ce pharaon, on peut donc dire que Salomon a bien vécu aux environs de 1200
av. J.-C.
Et comme Salomon vécut après l’exode, on voit bien que ce pharaon ne pouvait pas en être le
responsable, pas plus que son père. En fait, les tribus sémites ne sont certainement pas sorties en une seule
fois de l’Égypte, mais par groupes dont les départs ont dû s’échelonner sur un certain temps, voire plusieurs
siècles ; il a dû y avoir des vagues successives provoquées par des évènements en l’Égypte. Et elles ne sont
pas homogènes et n’allèrent pas toutes en Canaan. Il apparaît aussi qu’une de ces vagues de réfugiés
s’installa en Éthiopie et en Nubie ; de toute manière, le peuple éthiopien n’est pas négroïde, il serait plutôt
dravidien. Nous savons que Sésostris III, grand conquérant, pour protéger les marches du nord-est, les plus
vulnérables, guerroya en Palestine, certainement jusqu’à Sichem et sans doute plus au nord, puisque les
Égyptiens connaissaient la géographie compliquée de la Syrie du Sud comme le montrent les textes dits
‘d’exécration’.
Ces documents, qui tentent d’attirer par des moyens magiques le malheur sur les ennemis de l’Égypte,
contiennent entre autres les noms d’Ascalon, de Jérusalem, de Sichem, et de Byblos. On y apprend aussi,
grâce à des inscriptions datant de la treizième dynastie (aux environs de 1700 av. J.-C.) que les villes
sémitiques de Sichem, d’Ascalon et surtout de Jérusalem existaient déjà. Cela semble dire que les Sémites
étaient bien établis en Israël entre 1872 et 1700 av. J.-C.
Donc, il en découle que depuis longtemps des sémites étaient installés sur ces lieux, il en découle aussi
que si Merenptah n’a pas parlé de Jérusalem dans sa fameuse stèle, cela implique que cette expédition
punitive ne se fit qu’au nord et qu’elle n’était pas dirigée contre le peuple Hébreux sorti d’Égypte, mais
plutôt contre des peuplades rebelles qui s’étaient probablement alliés aux ennemis de l’Empire, autrement le
pharaon aurait aussi détruit la capitale de ce pays.
Nous avons donc une date relativement précise pour la période de Salomon sur le trône d’Israël à
Jérusalem, c’est aux environs de 1210 av. J.-C., ce qui confirme que le peuple sorti d’Égypte était déjà bien
installé dans ce pays, mais avait des problèmes aux frontières du nord. On doit donc en conclure que ce n’est
pas sous Râ-Moses II, ni sous aucun pharaon de la XIXe dynastie que le peuple d’Israël se réfugia en
Canaan mais bien un peu plus d’un siècle plus tôt, c’est-à-dire sous Horemheb. Le pharaon du temps de
Salomon doit donc être Merenptah ! C’est celui dont on fait mention dans la Bible - ROIS 1 – 3 – 1… qui
donna une de ses filles en mariage à Salomon.
C’est un fait unique dans l’histoire Égypte Il a fallu certaines raisons pour que cette alliance ce fasse :
Salomon était, jusqu’à preuve du contraire, un descendant direct d’une branche royale sortie d’Égypte
pendant l’exode, il était aussi devenu par mariage, un allié puissant, donc le pharaon scella cette alliance par
ce don des villes du nord, en échange de quoi Salomon gardera les frontières nord de l’Empire Égyptien…
Maintenant, l’histoire se révèle devant nos yeux : la Reine de Sheba ne pouvait donc être que Taousret,
car elle seule régna sur l’Égypte en tant que Pharaon durant cette période ! Elle faisait probablement partie
d’une famille Kemet, une vieille souche de la noblesse royale d’origine d’Abyssinie. Et cette visite avait
pour sujet de confirmer l’alliance avec le pharaon. Et si elle avait entendu parler de Salomon, ce ne pouvait
être que par la compagne égyptienne de Salomon !
Selon la Bible, Salomon a bâtit le Temple de Jérusalem et y plaça l’Arche d’Alliance fabriquée sous les
ordres de Moïse, 480 ans après la sortie d’Égypte. (Rois 1 – 6). Donc, si cette période est correcte, cela
signifierait que l’Exode aurait eut lieu en 1690 av. J.-C. Ce qui tombe approximativement sous la XVe ou
XVIe dynastie, c'est-à-dire durant la période d’occupation de l’Égypte par les Hyksôs, qui étaient peut-être
des sémites. Est-ce à dire que l’Exode eut lieu bien plus tôt qu’on ne le croit ? Et est-ce que l’invasion et
l’exode furent provoqués par l’explosion du Santorin ?
D’où vient l’Arche d’Alliance ?
On apprend dans les fameux textes des pyramides datant de la IVe dynastie, qu’il est question d’un boîte
en or contenant certaines choses très dangereuses à manipuler, à un tel point que des gens maladroits furent
tués, un dieu Égyptien en fut lui-même gravement blessé. Cela ne nous rappelle t-il pas un meuble similaire,
lui aussi couvert d’or et lui aussi très dangereux qui se nommait l’Arche d’Alliance ?
C’est tellement extraordinaire que cela confirme bien que les Israélites, quand ils partirent d’Égypte pour
aller en Israël, emmenèrent bien de l’or comme le dit la Bible, mais pas n’importe quel or, et puis le fameux
bâton magique de Moïse, il venait bien de quelque part, peut-être du même lieu ?
Enfin, cette fameuse Arche a disparue d’Israël il y a fort longtemps, mais elle séjourna plusieurs siècles
en Égypte lors de son transfert vers l’Éthiopie.
Ce qui est certain, par contre, c’est que l’Arche d’Alliance a disparu ! Qu’est-elle devenue ? Où est-elle ?
Cette question ne sembla pas troubler outre mesure les Hébreux lors de sa disparition, car cet événement
n’est même pas mentionné dans la Bible. Après le départ de la Reine de Sheba, les choses semblent se
compliquer à Jérusalem, après de nombreuses années de règne, Salomon disparaît, les événements
deviennent flous. Le royaume est divisé… La légende éthiopienne prétend que la reine de Sheba portait le
fruit d’une union avec Salomon et qu’un enfant naquit de cette rencontre en son pays. Les Éthiopiens
prétendent, peut-être avec juste raison, que cette reine revint au pays et mit au monde un enfant mâle qui fut
nommé Menelik. Quand cet enfant fut en âge, il rendit visite à son père à Jérusalem. Là, il aurait organisé,
avec l’aide de gens haut placés, un vol de grande envergure : partir avec l’Arche d’Alliance enfermée dans le
Temple, le lieu le plus sacré d’Israël en plein centre de Jérusalem et serait parti avec ce bagage vers
l’Éthiopie. On a du mal à croire à cette aventure rocambolesque…
Il semble plutôt vraisemblable que le départ de l’Arche d’Alliance fut un sauvetage organisé par Salomon
ou un de ses successeurs, pour éviter que celle-ci ne tombât dans les mains sacrilèges des ennemis. Le récit
des aventures de la descendance de Salomon et de l’Arche est décrit avec force détails troublants dans un
document nommé Kebra Nagast (traduit en Anglais par Samuel Mahber). Selon cette tradition éthiopienne,
l'Arche d'Alliance est conservée dans une chapelle en Éthiopie. Elle est nommée le ‘Tabot sacré’ et dans
toutes les églises d’Éthiopie il y en a une copie. Ceci est un mélange unique d’hébraïsme et de christianisme.
Toujours selon cette légende, un autre jeune homme nommé Azarias, ami de Menelik, fils de Zadok, grand
prêtre du Temple déroba l'Arche et l'amena vers l’Éthiopie où le prince Ménélik décida de la conserver.
Les Falashas, ‘juifs noirs’ d'Éthiopie, poursuivent leurs anciennes traditions, ils ne parlent pas l’hébreux,
mais leur religion est indiscutablement hébraïque. Même s’ils ne gardent plus l’Arche qui est aux mains des
chrétiens, ils sont les gardiens de la tradition qui affirme que Salomon a eu un fils avec la reine de Sheba et
un autre avec la servante de la reine. C’est ce dernier qui fonda la dynastie des rois Falashas.
Le professeur Edward Ullendorff, membre de l'Académie Britannique et premier titulaire de la chaire
d'Études éthiopiennes de l’université de Londres, affirme : « L'Arche originale est censée se trouver à
Aksoum (en Éthiopie). Toutes les autres églises n'en peuvent posséder que des répliques. Dans la plupart, ce
ne sont pas des copies de l'Arche mais seulement de son contenu supposé, c'est à dire les tables de la Loi. ...
Autrement dit, la description de ces tables de bois ou de pierre désignées sous le nom de tabotat est
seulement, par le biais de la partie pour le tout, une manière de désigner ce que l'Arche d'Alliance recèle de
plus important, à savoir les tables de la Loi. »
Curieusement, la Bible mentionne l’Arche plus de deux cents fois ; et la dernière fois : « Lorsque vous aurez
multiplié et fructifié dans le pays, En ces jours-là, dit l'Éternel, On ne parlera plus de l'arche de l'alliance de
l'Éternel; Elle ne viendra plus à la pensée; On ne se la rappellera plus, on ne s'apercevra plus de son
absence, Et l'on n'en fera point une autre. » (Jérémie 3-16). En tous cas, il semble plutôt que l’Arche fut
subtilisée par une partie de la prêtrise qui l’emmena en Égypte avec eux, et là, ils édifièrent un temple
identique à celui de Jérusalem, ce qui prouvent bien que ce furent des prêtres, car eux seuls possédaient cette
science. Ce nouveau temple juxtaposait le temple égyptien de Kanoum, dédié au dieu bélier, sur l’île
éléphantine. Aux environs de 410 av. J.-C., ce temple judaïque fut détruit par une révolte d’Égyptiens
locaux, et le temple de Kanoum fut lui aussi inexplicablement détruit en mille morceaux, comme si une
bombe avait éclaté de l’intérieur. Il ne reste que le naos d’intacte. L’Arche fut ensuite transportée vers
l’Éthiopie où elle réside depuis lors à Aksoum.
Voici en bref, un résumé sur cette histoire : les Falashas sont des Éthiopiens qui ont adopté une forme très
archaïque du Judaïsme en se mélangeant à des réfugiés Juifs, à une époque très éloignée de l’histoire.
Selon les observations faites sur le terrain, tout porte à croire qu’ils se convertirent antérieurement au Ve
siècle avant l’ère chrétienne. D’après une étude approfondie de leurs coutumes, on est bien obligé de donner
foi aux textes sacrés éthiopiens qui affirment que le Judaïsme se propagea en Éthiopie à la suite de l’arrivée
de l’Arche d’Alliance. Une partie du peuple de la région située autour du lac Tana se regroupa autour de
quelques prêtres et réfugiés venus d’Israël après un séjour de plusieurs siècles en Égypte sur l’île
d’Éléphantine, en Égypte.
C’est là, qu’en arrivant d’Israël, ils avaient construit un temple semblable en tout point à celui de
Salomon — le Vrai deuxième Temple ; celui-ci sera détruit aux environs de 410 av. J.-C., à la suite d’un
conflit avec des égyptiens. C’est à la suite de ce conflit que les gardiens de l’Arche d’Alliance repartirent
vers le sud et arrivèrent dans le Kusch, l’actuel Soudan, et ils séjournèrent dans la ville de Méroé pendant
quelques dizaines d’années. Ensuite, ils repartirent en remontant l’Atbara, un de des affluents du Nil Bleu,
ensuite le Takazé jusqu’aux abords du lac Tana en Éthiopie. Après ce long séjour sur l’île de Kirkos, vers le
IVe siècle de notre ère. Arrivés là, ils installèrent l’Arche sous une tente, comme celle qui est décrite dans la
Bible. L’Arche séjourna sur cette île pendant près de huit siècles. C’est durant ce temps-là que les réfugiés
d’Israël et les prêtres se mélangèrent aux populations locales et en convertirent une grande partie, ces gens
seront nommés les Falashas.
Et ce n’est que dans la région du lac Tana autour de Gondar, que se trouve leur habitat d’origine. Ce lieu
est loin des bords de la Mer Rouge. Le fait que le Judaïsme pratiqué par les Falashas date d’avant la prise de
Jérusalem par Babylone au VIe siècle av. J.-C. contredit la thèse de certains ethnologues qui affirment que les
Falashas sont des éthiopiens convertis au judaïsme par des réfugiés juifs – qui fuyant la destruction de
Jérusalem par les romains en 70 de notre ère – vinrent du Yémen au début de l’ère chrétienne.
Toute cette épopée est un mélange de preuves et de légendes ; les Ethiopiens affirment que c’est grâce au
fils de la Reine de Sheba que l’Arche d’Alliance se trouve en Éthiopie, il n’existe qu’une preuve pour
soutenir cette thèse, le Nagast Kebra !
Par contre, c’est un fait qu’il y avait des dizaines de milliers d’éthiopiens Juifs en Éthiopie, avant que
ceux-ci ne soient rapatriés en masse en Israël à la fin du siècle dernier. C’est aussi un fait que l’Éthiopie fut
un des premiers pays christianisés (en l’année 335), c’est aussi un fait que toutes les églises de ce pays sont
construites sur le même principe que le Temple de Salomon, et toutes possèdent une réplique des Tables de
la Loi, faites à partir des originaux qui, selon les Ethiopiens, se trouve à Aksoum dans l’Église Sainte Marie
de Sion.
Tout ce paragraphe est inspiré d’une enquête menée sur le terrain durant de nombreuses années par Mr.
Graham Hancock ; telle qu’elle est rapportée dans son livre ‘Le Mystère de l’Arche d’Alliance’, paru aux
éditions J’ai Lu. Maintenant si l’Arche d’Alliance n’est pas et n’a jamais été en Éthiopie, pourquoi tout
cela ? Et pourquoi ce long silence de la part des autorités religieuses Juives en ce qui concerne l’Arche
d’Alliance ?
En lisant ce qui suit, le lecteur réalisera que depuis la plus haute antiquité des liens profonds et durables
existaient entre Israël et l’Éthiopie : la Bible nous annonce que Moïse était marié à une Éthiopienne avant
même d’entreprendre le périple qui amena les réfugiés d’Égypte vers la Terre Promise. (Nombres. 12 1.)
Selon Flavius Joseph et plusieurs traditions judaïques, Moïse aurait vécu une partie de sa vie en Éthiopie
avant de revenir en Égypte pour guider le peuple d’Israël vers Canaan. Dans la Bible, au Psaume 68 – 32, il
est dit qu’en Éthiopie, il y a un peuple qui adore le dieu des Hébreux, ce psaume date de l’époque du Roi
David. Toujours dans la Bible, plus tard entre 783 et 743 a.v. J.-C., Amos nous dit que : « N’êtes vous pas
pour moi comme les enfants Éthiopiens, enfants d’Israël ? dit l’Éternel. » (Amos – 9 – 7).
Par ailleurs,
toujours dans la Bible, Sophonie nous apprend : « D’au delà des fleuves de l’Éthiopie, mes adorateurs, mes
dispersés, m’apporteront des offrandes. » (Sophonie – 3 – 10). Et comme ce passage fut écrit bien avant la
conquête d’Israël par Babylone, de quels dispersés parle t-il, si ce n’est d’une partie du peuple qui quitta la
Terre Promise et se réfugia au sud, très loin, probablement avec l’Arche d’Alliance en passant par Assouan ?
Le Prophète Isaïe nous dit que c’est une nation forte au-delà des fleuves d’Éthiopie (le Nil et ses
affluents), il dit aussi que ce pays est coupé par des fleuves ; il exhorte de voir « la bannière dressée sur la
montagne » ; (Isaïe – 18 – 1, 2, 3). L’Éthiopie est en grande partie montagneuse, jusqu’à plus de 4000
mètres.
A une altitude de plus de 1800 mètres, il y a un vaste lac sur lequel naviguent des barques faites de
papyrus… Sur une des nombreuses îles de ce lac, l’Arche d’Alliance, — symbole de la présence divine, —
aurait séjourné quelques siècles dans une tente avant d’être enfermée dans l’église sacrée de St. Marie de
Sion à Aksoum où elle demeure depuis lors… On dit qu’en 1896, l'Arche fut utilisée par Menelik II pour se
protéger des envahisseurs italiens à la bataille d'Adoua : les Éthiopiens n’étaient pas prêts, très mal armés,
mais ils affrontèrent l'ennemi le 1er mars et en quelques heures, ils furent vainqueurs. La Bible nous affirme
que l’Arche contenait les Tables de la Loi données par Moïse, celles-ci étaient en pierre ; cependant, une
série de questions se posent concernant le contenu réel de l’Arche d’Alliance. En effet, Salomon fit
construire le premier Temple uniquement pour y enfermer l’Arche d’Alliance.
Et, pour construire ce temple, pour ‘tailler’ les pierres sans l’aide du marteau et du burin, il utilisa le
Shamir, une sorte de pierre magique. La Bible nous informe que le Shamir fut ensuite caché dans une des
grandes colonnes à l’entrée du Temple. Serait-il possible que ce Shamir ait été, par la suite, déposé dans
l’Arche lors de son transfert hors d’Israël ? L’on sait maintenant que cette Arche d’Alliance fut transportée
vers l’Éthiopie après le règne de Salomon. Car on découvre que bien des siècles plus tard, que l’Arche
d’Alliance fut utilisée pour l’édification des grands obélisques d’Aksoum, c’est ce que prétend le PrêtreGardien de l’Arche à Aksoum.
Il semble aussi que la légende du Saint Graal, telle qu’elle fut relatée par Wolfram Von Eschenbach dans
Perceval, retrace la quête de l’Arche d’Alliance, et les constructeurs de la cathédrale de Charte le savaient,
puisque, selon toutes apparences, ils ont laissé un message codé dans le portique nord. (Réf. : Le Mystère De
L'arche Perdue - A La Recherche De L'arche D'alliance)
Amenhotep III change le dieu ‘officiel’
La plupart des égyptologues qui ont étudié la période d'Amenhotep III et Akhenaton ont omis un détail
d'une grande importance : on nous présente le père d’Akhenaton comme un fervent pur et simple d'Amon qui
est un culte lunaire. Alors que ce n’est pas la cas : vers la fin de son règne, — c'est-à-dire durant la corégence avec son fils Akhenaton, — un événement a eu lieu : Amenhotep III fait ériger des centaines de
statues de la déesse Sekhmet, divinité solaire. Ces statues nous sont parvenues en si grand nombre et que
pratiquement tous les musées et collections égyptiens du monde en possèdent au moins une !
A moins de cinq cents mètres du temple d'Amon, il fit reconstruire le temple dédié à la déesse principale
Mut. Mais il change soudain la divinité de ce temple et le consacre à Sekhmet, de ce fait, Sekhmet devient la
divinité qui détrôna Amon. Est-ce que c’est parce que cette déesse était la compagne de Ptah (un dieu
égyptien) ? Est-ce parce que le Prince Thoutmosis, frère d’Akhenaton, était le premier prêtre du dieu Ptah ?
Il a été estimé qu'il existe plus de 700 statues de la déesse rien qu'au temple de Mut, et la totalité de ces
statues fût érigée sous les ordres d'Amenhotep III, une grande partie est encore sous les sables et les
décombres du temple. Que signifie cette nouvelle direction dans la religion égyptienne à une époque où
l'Égypte est apparemment très stable, prospère et sans aucune crise visible ? Elle, la puissante déesse de la
guerre et des querelles, appelée la ‘Toute-puissante’ représente aussi le pouvoir destructeur et la chaleur
torride du soleil. Elle est la déesse de la dévastation, l’équivalent de Dourga-Kali en Inde. Elle est
représentée comme une lionne ou une femme ayant une tête de lion, elle est la fille de Ra, et dans la
mythologie égyptienne, elle a presque détruit l’humanité, ce n’est que grâce à l’intervention de dernière
minute de Ra que l’humanité fut sauvée. Pourquoi ces statues monumentales furent-elles érigées à ce
moment-là ? C’est un mystère qui n'a été expliqué par aucun spécialiste… Alors que l'on a tant parlé de la
réforme religieuse d’Akhenaton et que l’on continue de le traiter d’hérétique. « Amenhotep III a fait faire
bien plus de statues de cette déesse qu'il n'en fit faire pour Amon et cela n'a pas provoqué de remous dans le
pays. Un événement a certainement dû se produire pour susciter ce changement de direction radicale ?
N'oublions pas qu’Akhenaton fut très probablement témoin de cette réforme. Il est possible qu'Amenhotep III
fasse cela afin d'apaiser la colère de la déesse.
Encore un détail : une de ces statues, se trouvant au musée de Londres, porte l’inscription : ‘Amenhotep,
le Bien-aimé de Sekhmet’, or curieusement c'est pratiquement sous le même qualificatif que sera appelé son
fils : ‘Akhenaton, le Bien-aimé d'Aton’. Aton et Sekhmet ont un point en commun, ils sont tous deux une
divinité solaire. » (Traduit de : Act of God)…..
Ceci n’est qu’une partie du manuscrit…
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