ESPACE JEAN VILAR
SQUARE DE NIEDERWERRN
14123 IFS
BILLETTERIE
02 31 82 69 69
www.espace-jean-vilar.com
JEUDI 19 JANVIER 19H30
Un spectacle présenté dans le cadre de
« A PARTIR DU RÉEL »
6 spectacles qui parlent de la vie et s’inspirent
du réel. L’Espace Jean Vilar s’associe à ce
temps fort initié par la Renaissance de
Mondeville.
Après chaque représentation une rencontre
entre le metteur en scène, une personne
invitée et le public.
HOLD ON
LE LAABO
© Laurent Dubin
Production LE LAABO / Coproductions Ville de Champigny-sur-Marne / L’Onde Théâtre et Centre
d’Art de Vélizy-Villacoublay / L’Arc en Ciel – Théâtre de Rungis / Festival Théâtral du Val d’Oise
Avec l’aide à la production d’Arcadi / Avec l’aide à la création du Groupe Geste(s) et du Conseil
général des Yvelines / Avec le soutien du Conseil général du Val-de-Marne, du centre culturel
Jean-Vilar et du centre culturel Gérard-Philipe de Champigny-sur-Marne, du Théâtre de Privas-
Scène Conventionnée Rhône-Alpes
Ecriture collective LE LAABO
Anne Astolfe, Julie Deliquet, Pascale Fournier, Gaëtan Gauvain
Mise en scène / Anne Astolfe
Avec / Anne Astolfe ou Julie Deliquet, Pascale Fournier, Gaëtan Gauvain
Lumière / Yoann Tivoli
Son / Véronique Dubin
Masques / Marine Dillard
Régie lumière - Régie générale / Julie-Lola Lanteri-Cravet
Régie son / Véronique Dubin ou Benoît Riot-Le Junter ou Maxime Gauthier
HOLD ON ou les « Temps Modernes » en entreprise
HOLD ON ou ne quittez pas
HOLD ON ou accrochez-vous
HOLD ON se passe sur une plateforme téléphonique. On suit l’évolution de plusieurs per-
sonnages au sein de l’entreprise : parcours croisés, récits elliptiques, scènes flashs, zooms
intimistes, autant de séquences donnant à voir, au rythme de cette machine à rendement, la
lutte de l’humain face à un système managérial bien huilé. Tout est calculé pour que tout se
passe « pour le mieux ».
Sur la plateforme, tout le monde s’appelle Dominique, et on se tutoie, c’est la règle.
Les téléopérateurs sont observés, écoutés, notés. Suivre le script à la lettre, se battre pour la
prime, accélérer la cadence, améliorer sa note ou tricher pour être bien vu, mais surtout tenir,
tenir par tous les moyens. Qu’ils soient managers, téléopérateurs ou directeurs, tous sont pris
en tenaille par l’absurdité des nouvelles organisations du travail.
Ce processus de standardisation révèle l’individu : sa singularité mais aussi sa capacité
à résister.
HOLD ON ou comment perdre pied dans l’absurdité des règles de rentabilité.
NOTE D’INTENTION
Dominique. Le prénom unique des téléopérateurs, homme ou femme. Première découverte
et prise de conscience que la standardisation touche jusqu’à l’identité des téléopérateurs.
Point de départ de notre questionnement et envie d’en savoir plus. Nous nous sommes
interrogés sur l’impact que peuvent avoir, sur l’individu, cette standardisation et ces méthodes
managériales que l’on nomme les nouvelles organisations du travail.
Pourquoi certains s’épanouissent-ils et d’autres en arrivent-ils à se suicider ? Comment
l’ascension d’un employé et son épanouissement dans l’entreprise peuvent-ils contribuer à la
destruction de l’Autre ? Le sait-il ? Peut-on mourir du travail ?
HOLD ON pose la question des conséquences de ces formes de management en prenant
comme terrain d’expérimentation les plateformes téléphoniques.
Pourquoi une plateforme téléphonique ?
Standardisation, cadence, rendement, rationa-lisation : on pense aux Temps Modernes, on
pense aux usines, on pense aux ouvriers. Quelle différence entre les téléopérateurs et les ouvriers
? Le bureau ? Aujourd’hui, l’informatique et la téléphonie renforcent les contrôles et temporisent
encore plus le travail ; la prise d’initiative personnelle est bannie et les conditions de travail se
durcissent. On parle d’hyper-taylorisation du tertiaire. Les salariés, définis par les spécialistes
comme « le nouveau prolétariat », sont infantilisés, mis en concurrence et isolés par un
système qui prône l’individualisme au détriment du collectif. HOLD ON explore le fonctionnement
des plateformes par un traitement permettant de décaler la réalité et d’en rire.
Un cadre : la plateforme téléphonique
Du commun, du standard, nous allons vers l’unique, le particulier, le sensible. Imaginons un
espace épuré : un carré de 6m par 6m délimité par une ligne blanche, trois tables, trois chaises.
Le spectacle est écrit sous forme de séquences, zooms, flashs, parcours croisés, aller-retour
constant entre scènes dialoguées d’entretien, scènes chorégraphiques, monologues, scènes
visuelles et silencieuses. On sonde l’intimité d’une personne avant de nous tourner à nouveau
vers tous les employés, mais quelque chose change à chaque séquence. Tout est imbriqué,
et la machine à rendement se détraque peu à peu.
Une écriture gestuelle
Nous avons créé une phrase gestuelle (ensemble de gestes codifiés utilisés par les comédiens)
représentant le travail du téléopérateur. Elle est l’architecture du spectacle. Imposée par l’entreprise,
elle s’immisce peu à peu dans le quotidien. Les frontières entre l’univers du travail et la sphère privée
finissent alors par se confondre. Le texte s’entremêle au geste.
Le texte de HOLD ON est écrit au plateau à partir d’improvisations. Après un travail d’enquête en immersion,
lectures sur le thème et rencontres avec différents spécialistes menés par toute l’équipe, des propositions
sont testées sur le plateau. L’analyse et l’observation du fonctionnement des centres d’appels permettent
de gager des incontournables tels que les scriptes, les entretiens individualisés, les challenges, les
appels, qui viendront s’entremêler à l’architecture gestuelle. Que dit-on ? A qui ? Comment ? Et pourquoi
? Quels sont les mots utilisés, répétés ? Que se cache-t-il derrière les expressions ? Il s‘agit de donner
à entendre les mots de la plateforme (abréviations, anglicismes, vocabulaire spécifique), de révéler la
violence et l’angoisse générées par la sémantique guerrière ou sportive.
Nous nous référons à :
- LQR La propagande du quotidien d’Eric Hazan
- LTI La langue du IIIème Reich de Victor Klemperer, qui analyse la contamination de la langue allemande
par l’idéologie nazie au quotidien.
Le scripte ou « argumentaire » ou encore « déballe », texte prescrit aux téléopérateurs, est la ligne
que doivent garder les employés en toute circonstance. Arrivent-ils à se défendre contre ce langage
standardisé ? Si oui, comment ? Par les plaisanteries ? Le cynisme ? Développent-ils une virtuosité du
texte à l’image de celle du geste ? Trouvent-ils des espaces de liberté entre les phrases prescrites ?
Peuvent-ils se défaire de ce langage imposé, de cette novlangue, une fois la journée de travail terminée,
ou, telles « Les Dames du téléphone » que le psychiatre Louis Le Guillant étudiait au début du XXème
siècle, sont-ils surpris par les mots du scripte rejaillissant dans leur quotidien, provoquant crises de rire
ou crises de nerfs
La lumière et le son viennent cimenter ces deux écritures.
La lumière, très découpée, avec des angles très marqués, renforce et crée cet univers aseptisé,
standardisé, déshumanisé de l’open space. Elle a pour objectif de créer l’ambiguïté « lieu unique /
lieu multiple », espace privé / espace public.
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