CONTEXTE ET ENJEUX
La prévention des déchets : entre réduction de l’empreinte environnementale et opportunité
économique
La prévention est définie par le code de l’environnement comme le mode de gestion prioritaire, selon la
formule courante « le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ». Réduire les déchets à la source,
c’est en effet éviter le travail de collecte puis de traitement des déchets. Ce mode de gestion permet donc
de réduire les dépenses du service public de gestion des déchets ménagers et assimilés et de limiter
l’impact environnemental induit par celui-ci.
La loi pour la transition énergétique et la croissance verte, promulguée le 18 août 2015, fixe des objectifs
clairs en matière de gestion des déchets : la production de déchets ménagers et assimilés doit diminuer de
10% entre 2010 et 2020 et le recours à la mise en décharge doit être divisé par 2 entre 2010 et 2025. Ces
objectifs sont également repris dans le projet de Plan de Prévention et de Gestion des Déchets Non
Dangereux (PPGDND) de Guadeloupe.
La gestion des déchets est particulièrement onéreuse en Guadeloupe. Les travaux entamés par les
collectivités pour remplir la matrice Compta Coûts mettent en avant des surcoûts importants. Ainsi, en
moyenne, le coût de la gestion des déchets en Guadeloupe s’élève à 170 €/hab/an, contre 89 €/hab/an en
moyenne nationale, soit un surcoût de 90 %. Sur la base de ce constat, toute action susceptible de diminuer
les quantités de déchets à gérer sera de nature à diminuer les coûts du service public.
Le traitement des déchets en Guadeloupe repose aujourd’hui encore essentiellement sur l’enfouissement :
en 2014, 70% des déchets produits étaient enfouis. La prévention de la production des déchets permettra
de limiter le recours à l’enfouissement et ainsi économiser nos capacités de stockage en décharge (ISDND).
Par ailleurs, l’augmentation progressive passée et probablement à venir du taux de la Taxe Générale sur les
Activités Polluantes (TGAP) constitue un argument supplémentaire pour réduire la production de déchets.
Il est également montré que la prévention des déchets contribue à éviter la production de gaz à effet de
serre et prévient d’autres types d’impacts liés à la collecte et au traitement des déchets.
Ainsi, si des contraintes réglementaires poussent particulièrement les collectivités à porter des actions sur
ce champ, celles-ci sont légitimées par des bénéfices économiques d’une part et environnementaux d’autre
part. Pourtant, la prévention des déchets reste encore aujourd’hui trop peu développée en Guadeloupe.
Le présent appel à projets (AAP) a donc pour vocation de susciter des projets en faveur de la prévention des
déchets, dont les résultats encourageront leur reproduction sur le territoire. Les actions menées devront
faire l’objet d’un retour d’expérience minutieux qui permettra d’évaluer les conditions de leur
reproductibilité.
Il n’ambitionne pas de couvrir tous les champs de la prévention. Le présent AAP porte sur 3 domaines :
- L’animation d’actions dans le cadre de la Semaine Européenne de la réduction des déchets (SERD) ;
- Le développement de la gestion de proximité des biodéchets ;
- L’innovation à travers le développement de systèmes de consignation des emballages en vue de
leur réemploi et/ou de leur recyclage.
L’enveloppe indicative de l’ADEME, pour la mise en œuvre des actions qui auront été retenues est de
400 000 euros.
Certains projets pourront faire l’objet d’un financement complémentaire de la part du Conseil
Départemental, et solliciter la mobilisation du Fonds Européen de Développement Régional de la
Guadeloupe, dans le cadre de leurs programmes d’aide respectifs.
Les projets d’études aidés dans le cadre de cet AAP pourraient, a posteriori, bénéficier de soutiens aux
investissements, un fois leur faisabilité démontrée.