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PRÉFACE
MIEUX RÉGLEMENTER POUR UN AVENIR MIEUX MAÎTRISÉ
« Le plus pur trésor que puisse
donner l’existence humaine,
c’est une réputation sans tache ».
William Shakespeare
Avec la mondialisation des marchés nanciers, la délinquance nancière n’a cessé
de se développer et de se diversier dans plus en plus de domaines du secteur
économique. Cette délinquance représente une menace directe tant pour la stabilité
de l’économie globale que pour la sécurité de nos sociétés démocratiques.
Sans une action globale et concertée des Etats, les autorités et services chargés
de la prévention et de la répression ne pourront pas lutter efcacement contre les
objectifs poursuivis. Cette action ne sera efcace que si elle englobe et implique
l’ensemble des acteurs économiques.
Dans ce domaine, l’Europe doit avoir un comportement exemplaire et sans faille.
Aussi l’Union Européenne n’est d’ailleurs pas restée inactive puisqu’elle a actualisé
la directive contre le blanchiment et qu’elle a constamment travaillé à renforcer
l’Europe policière et judiciaire, en retard par rapport aux développements entrepris
sur le plan économique et monétaire.
Dans un cadre élargi, le Groupe d’action nancière sur le blanchiment de capitaux
(GAFI) a permis d’élaborer des normes et de promouvoir de manière efcace l’ap-
plication de mesures législatives, réglementaires et opérationnelles en matière de
lutte contre le blanchiment de capitaux et le nancement du terrorisme et de toutes
autres menaces pour l’intégrité du système nancier international. Ces travaux ont
permis d’afner les analyses du phénomène et de dénir les critères permettant
d’identier les pays et territoires « non coopératifs » ainsi que les lacunes des dis-
positifs des pays dits « coopératifs ».
Il est un fait que pour diverses raisons, dont un manque de connaissance des
dispositions en vigueur dans notre pays ainsi qu’une fausse image de « havre de
blanchiment de l’argent sale », le Luxembourg est la cible d’attaques farouches
et subit de fortes pressions, qui s’exercent par voie de conséquence sur tous les
acteurs de la vie économique.
Une lutte efcace contre le blanchiment et la délinquance nancière impose de
pouvoir reconstituer l’origine et la traçabilité des capitaux.
La place nancière est devenue ainsi en très peu de temps un lieu où l’éthique des
affaires passe au premier plan laissant en arrière les habitudes de travail basées
essentiellement sur le secret, de sorte que celui-ci fait déjà partie de l’histoire et
n’est plus au centre de tous les débats.
Ainsi la place nancière luxembourgeoise défend son image au niveau intérieur
mais aussi aux niveaux européen et international; une notoriété met des années à
se construire, le train est en marche et aujourd’hui les fruits commencent à se faire
percevoir. Les mentalités changent, évoluent pour faire la part belle à la réputation
sans prendre le risque d’une seule faille et avec pour objectif pour le Grand-Duché
de Luxembourg de se maintenir compétitif au niveau international et de ne pas
rester à quai.
À sa mesure, c’est un des objectifs de l’Association Luxembourgeoise des
Compliance Ofcers (ALCO), aujourd’hui présidée par Jean-Noël Lequeue depuis
plusieurs années.
Cette année, le Bulletin d’informations fête ses dix ans en même temps que la
première circulaire de la CSSF dénissant la fonction Compliance. Ces dix années
ont été riches en événements et ont permis à l’ALCO de devenir l’un des acteurs
majeur de la place nancière luxembourgeoise.
Tout avait commencé par la difculté de dénir le rôle et la place du Compliance
Ofcer dans l’organisation interne des institutions nancières. Sur l’initiative de Jean-
Marie Legendre, premier Président de l’ALCO, les Compliance Ofcers ont com-
mencé à se réunir an d’échanger leurs connaissances sur divers points. C’est ainsi
qu’est née l’ALCO en décembre 2000, avec une dizaine de membres fondateurs
issus d’établissements nanciers.
Dès son commencement l’ALCO a été soutenue par les encouragements de la
CSSF, de la classe politique et de la Cellule de Renseignement Financier.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, la fonction Compliance a pris une
ampleur considérable en intégrant parmi ses responsabilités la lutte pour la préven-
tion du blanchiment d’argent d’origine criminelle et le combat contre le nancement
du terrorisme.
À l’origine il s’agissait de cerner la fonction Compliance qui s’est ofcialisée avec
les textes du Comité de Bâle, puis par la circulaire de la CSSF émise en septembre
2004 qui l’a rendue obligatoire pour les établissements nanciers à Luxembourg,
lui conférant ainsi une reconnaissance tant sur le plan national qu’international.
Aujourd’hui le domaine d’intervention couvert par l’ALCO est vaste puisqu’il couvre
aussi bien les problématiques liées à la banque, que celles des fonds d’investis-
sements, du secteur des assurances, de la domiciliation ainsi que l’ensemble des
professionnels impliqués en raison de la loi dans la lutte contre le nancement du
terrorisme et la réglementation anti-blanchiment.
Depuis, l’ALCO a connu un essor rapide et compte aujourd’hui environ 700 membres
représentant près de 300 établissements issus des secteurs nancier et écono-
mique luxembourgeois.