5WHO/EPI/GEN/98.11
WHO/CDS/CSR/EDC/2000.1
La fièvre jaune est une fièvre hémorragique virale qui affecte chaque année
approximativement 200 000 personnes de part le monde et entraîne environ
30 000 décès3. Le virus amaril est le prototype de la famille des flaviviridae qui
comprend plus de 70 virus parmi lesquels la plupart, dont les virus de la dengue, sont
transmis par des arthropodes.4,5 Il existe trois cycles épidémiologiques de transmission
du virus amaril : le cycle forestier ou selvatique, le cycle urbain par Aedes aegypti6 et
le cycle intermédiaire qui relie les deux autres cycles. Ces différents cycles de
transmission entraînent le développement de la même maladie.7
Le principal vecteur de la fièvre jaune dans les villages et en agglomération est la
femelle Aedes (Stegomyia aegypti) puisque seules les femelles se nourrissent de sang
afin d’obtenir les protéines nécessaires à la maturation des oeufs. La transmission du
virus s’effectue lorsqu’un moustique, après avoir piqué un être humain infecté
et après une période d’incubation extrinsèque (à l’intérieur du moustique) de 12 à
21 jours, pique un individu réceptif. A. aegypti se reproduit très facilement dans tous
les types de gîtes artificiels domestiques et péridomestiques conservant l’eau fraîche
tels que les vases, les réservoirs d’eau, les boîtes de conserve, les noix de coco cassées,
les pneus usagés et les égoûts.4, 5, 7-9 Dans le cas du cycle forestier, le singe est l’hôte
primaire et l’homme est l’hôte accidentel (en Amérique du Sud, la fièvre jaune est
une maladie professionnelle affectant les forestiers qui travaillent à l’abattage des
arbres9). La transmission du virus amaril à l’homme s’effectue par piqûre d’un
moustique vecteur primaire (Ae. africanus, Ae. bromeliae, ou l’une des nombreuses
espèces de moustiques). La plupart de ces moustiques se reproduisent et vivent dans
des trous d’arbres et dans les fentes de l’écorce, au sommet du couvert forestier 4, 7-9
Les épidémies intermédiaires sont un mélange de transmission interhumaine et de
transmission du singe à l’homme. Elles se caractérisent souvent par des épidémies
localisées séparées par des zones exemptes de cas humains.10 Certaines enquêtes ont
permis de démontrer une incidence annuelle d’infection d’au moins 1 % chez les
sujets humains réceptifs si bien qu’il n’est pas rare d’observer des taux d’immunité de
50 % à l’âge adulte.11 Un accès de fièvre jaune est suivi d’une immunité élevée et
durable empêchant la réinfection.12
Chez l’homme, la période d’incubation est généralement de 3 à 6 jours suivant la
piqûre d’un moustique infecté. Le patient n’est infectieux pour le moustique que
durant les 3 ou 4 premier jours suivant l’apparition des symptômes. 7
La maladie se caractérise par l’apparition soudaine de fièvre, de maux de tête, de mal
de dos, de douleur musculaire généralisée, de nausées et de vomissements.13 Certains
cas plus modérés de fièvre jaune peuvent ne pas présenter d’ictère. 7 Une bradycardie
caractéristique est liée à la température (signe de Faget).6, 14 Environ 15 % des
Resumé