![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/d1a08e7f9d2405bccdb0a4709b7c26b0/1/006158139.htmlex.zip/bg4.jpg)
4
Les mieux nantis doivent être encouragés à donner
spontanément et avec joie à ceux qui n’ont rien. Ainsi,
grâce à la justice, sera assurée la paix que demandent
tous les êtres humains, à laquelle aspirent toutes les na-
tions et tous les peuples.
Nous avons le devoir de nourrir les affamés, de vê-
tir ceux qui sont nus, de soigner les malades, et plus
généralement de nous soucier de ceux qui sont dans le
besoin pour être dignes d’entendre le Seigneur nous
dire : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en par-
tage le Royaume qui a été préparé pour vous »
(Mt 25, 34).
Le fait que Votre honorable et bien-aimée Sainteté
ait choisi la simplicité a mis et continue de mettre en
évidence le critère qui vous guide dans le choix de ce
qui est essentiel. Cela remplit d’espérance le cœur de
tous vos fidèles partout dans le monde et plus généra-
lement de tous les hommes : nous disons
« d’espérance » car le critère qui guide vos choix trou-
vera un vaste accueil si la justice et la miséricorde, qui
sont « ce qu’il y a de plus grave dans la loi » (Mt 23, 23),
assument pour l’Église l’importance première qu’elles
méritent.
Au cours des deux mille ans d’existence de l’Église
du Christ, certaines vérités du Saint Évangile ont été
déformées et dénaturées par des groupes de chrétiens,
avec pour résultat qu’aujourd’hui au sein de larges
franges de la population chrétienne prévalent, hélas,
des idées qui appartiennent au monde. Nous avons
tous l’importante et urgente tâche, l’obligation de
rappeler les uns aux autres et à tous que Dieu est
descendu du ciel sur la terre, qu’il s’est fait homme en
Jésus Christ pour que nous vivions comme des
hommes dont « la cité […] est dans les cieux »
(Ph 3, 20). Oui, vraiment, « le Seigneur est Dieu et il
nous a donné la lumière » (Ps 121, 27) : lui, qui est le
Créateur de l’Univers et gouverne toute chose, il s’est
abaissé jusqu’à la mort, « à la mort sur une croix »
(Ph 2, 8), pour montrer, à travers sa résurrection, que
« béni est celui qui vient au nom du Seigneur »
(Ps 117, 26) et seulement en son nom, au service du
corps tout entier, afin que « tous soient un » (Jn 17, 21)
et que « Christ soit tout et en tous » (Col 3, 11).
La terre est le lieu où nous vivons notre ascèse et
sommes incorporés au Christ et, grâce à lui, nous en-
trons dans la vie éternelle. L’Église bénit la vie terrestre
mais n’établit pas en elle la fin de sa mission. Nous le
savons et le confessons. C’est pourquoi, pasteurs et fi-
dèles, nous parcourons le chemin de la vérité en œu-
vrant pour découvrir les réalités célestes à travers les
réalités terrestres.
Nous avons la certitude, personnellement en tant
que Patriarche œcuménique et en tant qu’Église ortho-
doxe du Christ répandue sur toute la terre, que Votre
vénérable et bien-aimée Sainteté dans le Seigneur, qui
commence sous les meilleurs auspices son ministère
comme Évêque de Rome, aura particulièrement à cœur,
avec l’aide de tous les hommes ayant la capacité et la
volonté de le faire, de corriger les tendances du monde
afin que l’homme puisse retourner à sa « beauté origi-
nelle », celle de l’amour.
De tout notre cœur, nous prions avec tous les fi-
dèles chrétiens dans le monde – et avec nous prie
l’humanité tout entière – afin que Votre Sainteté ac-
complisse sa haute, grave et difficile tâche.
Bénissons et louons notre Seigneur Jésus Christ !
Gloire à Dieu qui en tout temps choisit ceux qui sont
dignes de son appel afin qu’ils guident l’humanité, à la
gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Traduction de l’anglais au français SI
Discours du Pape François
Chers frères et sœurs,
Avant toute chose, je remercie de tout cœur pour
les paroles que mon Frère André [le Patriarche
œcuménique Bartholomaios Ier] nous a adressées. Merci
beaucoup ! Merci beaucoup !
C’est pour moi un motif de joie particulière de vous
rencontrer aujourd’hui, délégués des Églises or-
thodoxes, des Églises orthodoxes orientales et des
Communautés ecclésiales occidentales. Je vous remer-
cie d’avoir voulu prendre part à la célébration qui a
marqué le début de mon ministère d’Évêque de Rome
et de Successeur de Pierre.
Hier matin, durant la sainte Messe, j’ai reconnu
spirituellement à travers vos personnes la présence des
communautés que vous représentez. Par cette mani-
festation de foi, il m’a ainsi semblé vivre de manière
plus pressante encore la prière pour l’unité des croyants
dans le Christ, et d’en voir ensemble, en quelque sorte,
préfigurée cette pleine réalisation qui dépend du plan
de Dieu et de notre collaboration loyale.
Je commence mon ministère apostolique durant
cette année que mon vénéré prédécesseur, Benoît XVI,
avec une intuition vraiment inspirée, a proclamée être
l’Année de la foi pour l’Église catholique. Par cette
initiative, que je désire poursuivre et qui, j’espère, sera
un stimulant pour le cheminement de foi de chacun, il
a voulu marquer le 50e anniversaire du début du
Concile Vatican II, proposant en quelque sorte un pèle-
rinage vers ce qui représente l’essentiel pour chaque
chrétien : le rapport personnel et transformant avec
Jésus Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre
salut. C’est justement dans le désir d’annoncer aux
hommes de tous les temps ce trésor de la foi perpé-
tuellement valable, que réside le cœur du message con-
ciliaire.
Ensemble avec vous, je ne peux oublier tout ce que
ce Concile a signifié pour le cheminement œcumé-
nique. Il me plaît de rappeler les paroles que le bien-
heureux Jean XXIII a prononcées, lui dont nous nous