MES INSCRIPCIONS (1779-1785) – JOURNAL (1785-1789)
Nicolas Rétif de La Bretonne
Texte établi, présenté et annoté par Pierre Testud
Format 15x24 cm - 608 p - 36,4 €
Rétif de la Bretonne (1734-1806), eut une conscience
particulièrement aiguë de la fuite du temps et de l’importance
de la mémoire. Mes Inscripcions sont un relevé des
inscriptions gravées de 1779 à 1785 sur les parapets de l’île
Saint-Louis. Pour Rétif il s’agit d’un rite à usage intime :
retrouver le temps passé, au jour marqué, année après année,
et se procurer ainsi, selon son expression, « un véritable
aliment de sensibilité ». En 1785, il décide, pour assurer leur
conservation, de les recueillir sur papier. Sitôt ce relevé
terminé, et sur le même manuscrit, il s’engage dans la tenue
d’un journal : « Je continuerai désormais à écrire, jour par
jour, tout ce qui m’arrivera, jusqu’à la n de ma vie ». Lire ces
inscriptions et ce journal, c’est connaître dans sa réalité brute
la condition d’un homme de lettres sans pension ni fortune
personnelle au xviiie siècle : son inlassable travail d’écrivain,
ses difcultés pour publier et vendre ses ouvrages, son
environnement social, sa vie familiale et ses secrets.
C’est aussi, d’un point de vue historique, découvrir un
important jalon dans le processus d’apparition de l’écriture
intime en France dans la seconde moitié du xviiie siècle.
JOURNAL II (1790-1796)
Nicolas Rétif de La Bretonne
Texte établi, présenté et annoté par Pierre Testud
Format 15x24 cm - 448 p - 30,4 €
L’édition de cette partie du Journal est le
complément nécessaire du volume I qui portait sur
les premières années, 1779-1789.
Ce journal ne ressemble à aucun autre : loin de toute
préoccupation littéraire, de toute pensée d’un lecteur futur,
il se présente comme une suite de notes lapidaires, où Rétif
consigne les étapes de son travail d’écrivain et d’imprimeur,
ses relations avec les libraires, ses déambulations dans
les rues de Paris, ses rencontres, ses sorties au théâtre. Il
tient également registre de ses maladies, et des secrets de
sa vie sexuelle auprès de ses deux lles. C’est une masse
d’informations que nous livrent ces notes prises au jour le jour.
On y voit un Rétif acharné à imprimer les milliers de pages de
son autobiographie, Monsieur Nicolas, de la somme théâtrale
qu’est Le Drame de la vie. Le papier est rare, donc cher, et les
caractères dans la casse sont disparates, de mauvaise qualité,
parfois manquants. Mais ni le délabrement de
sa santé, ni la misère, ne l’empêcheront de mener
à bien ces grandes entreprises.
Au nal, cette œuvre qui s’interrompt brusquement au bas
d’une page, à la date du 12 juin 1796, et dont la suite est sans
doute perdue à jamais, révèle une personnalité complexe,
attachante, un travailleur inlassable, et cependant un homme
ouvert sur le monde qui l’entoure. Un homme aux prises avec
les pires difcultés matérielles et toujours habité, cependant,
par sa foi dans l’importance du livre.