numéro 2217 vendredi 20 septembre 2002
céphalo-rachidien au rythme cranio-sacré, la
lymphe à un rythme beaucoup plus lent tout comme
les différentes sécrétions viscérales (d’où l’effica-
cité de l’ostéopathie pour traiter un œdème chro-
nique de cheville après entorse, ou prendre en
charge la composante mécanique des insuffisances
respiratoires).
Le lien psychosomatique
Grâce à la simplicité du rapport à l’autre qu’éta-
blit la main,le médecin ostéopathe perçoit en direct
la souffrance du corps. Il s’efforcera de libérer la
parole du corps en souffrance, afin que s’expriment
les mots enfermés sous les maux et qu’opèrent
parallèlement les techniques ostéopathiques de
détente.
LA DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
L’approche médicale classique reste la base
incontournable. L’approche générale ostéopathique
apprécie le tonus et l’équilibre postural avec ses
différentes portes d’entrée, ainsi que toutes les mobi-
lités articulaires et tissulaires.
>Pour chaque dysfonction somatique, on explore
l’ensemble des paramètres structuraux et fonc-
tionnels situés dans le métamère intéressé, le tissu
cellulocutané (couleur, chaleur, texture, sensibilité),
les muscles (souplesse, contracture, atrophie,
fibrose), les ligaments (rétraction, distension, sensi-
bilité), les articulations (douleur, épanchement,
restriction de mobilité, hyperlaxité, ressauts, bruits
anormaux), les viscères (sensibilité, volume, consis-
tance, rapports anatomiques), les vaisseaux (pouls,
œdèmes, syndrome canalaire), les nerfs (point
gâchette, syndrome canalaire, déficit sensitivo-
moteur ou réflexe).
>Cet examen palpatoire, riche en informations
sémiologiques, va de l’écoute, où la main délicate-
ment posée sur la structure en apprécie les varia-
tions de tension et de rythme (comme dans les tech-
niques cranio-sacrées), aux techniques beaucoup
plus appuyées de mobilisation forcée (mais toujours
indolore), en passant par des mobilisations très fines
à la recherche d’une restriction de mobilité d’une
articulation intervertébrale ou sacro-iliaque.
LE TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE TRADITIONNEL
Tout comme l’approche diagnostique, le traite-
ment ne se conçoit que de manière globale.
Certaines techniques s’adressent
aux tissus mous :
–la peau : techniques de massage et de mobilisa-
tion du tissu fibroconjonctif ;
–les muscles : techniques visant à détendre, assou-
plir, étirer (pression prolongée des points réflexes,
étirement passif, contracté-relâché, technique
neuromusculaire d’écrasement longitudinal, mise
au repos du muscle par raccourcissement passif
prolongé, décordage, massage transverse
profond) ;
–les fascias : étirements, postures, massages ;
–les ligaments : étirement, ponçage ;
–les viscères : pressions et mobilisations douces à
visée circulatoire, métabolique et mécanique ;
–le système circulatoire : pompages, techniques
crâniennes, drainage lymphatique.
Certaines techniques s’adressent
aux articulations
Elles visent une action de détente, de restitution
de mobilité, mais aussi une action réflexe dans
tout le métamère :
– manipulations avec impulsion (thrust) :ce sont
des maniements de haute
vélocité et faible amplitude,
qui produisent un craque-
ment ;
–manipulations dites physio-
logiques : un positionnement
passif des pièces osseuses en
situation lésionnelle exagé-
rée est suivi d’un lent retour
à la normale ; elles s’accom-
pagnent souvent d’une libé-
ration articulaire avec relâ-
chement musculaire et
atténuation de la douleur ;
–le strain counterstrain (Jones), qui consiste à
placer l’articulation en position antalgique la plus
neutre possible ; au bout de quatre-vingt-dix se-
condes, le retour à la position de repos se fait
lentement, en soixante secondes, pour obtenir la
levée de la contracture et l’antalgie ;
–les tractions axiales ont un effet de détente.
LES INDICATIONS CONSENSUELLES
Les indications de l’ostéopathie sont beaucoup plus
nombreuses que ses contre-indications. Elle peut
rendre service dans la plupart des syndromes
douloureux consécutifs à une dysfonction segmen-
taire vertébrale bénigne, ainsi que dans les pertur-
bations de la mobilité vertébrale existantes, bien
souvent d’ailleurs liées à la survenue d’une douleur
lors du mouvement. """
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Les tests de mobilité
des membres inférieurs
font partie de l’examen clinique
ostéopathique systématique.
L’ostéopathie, médecine hygiéniste dès son ori-
gine, reprend à son compte toutes les propo-
sitions de la médecine préventive et propose
d’intervenir précocement sur d’éventuelles
lésions récentes, avant que ne se constituent
des enraidissements ou des détériorations plus
difficiles à traiter ultérieurement, grâce à une
surveillance régulière.
La prévention
par l’ostéopathie
D.R.
FMC