DOSSIER DE PRESSE
Poitiers, le 8 janvier 2016
Le 12 novembre 1938, le gouvernement de la IIIe République autorise la création de centres destinés à la
détention des étrangers que les autorités souhaitent placer sous surveillance. C’est en France, l’acte de
naissance de l’internement. La mesure est alors pensée comme exceptionnelle, compte tenu des menaces
de guerre. Avec le déclenchement des hostilités en septembre 1939, elle est étendue rapidement aux
Tsiganes et aux communistes.
Entre 1939 et 1945, plusieurs camps d’internement administratifs pour des civils ont été ouverts et ont fonctionné
dans la Vienne : camp de la route de Limoges et camp de la Chauvinerie à Poitiers, camp de Rouillé, ...
Pour des durées et des motifs différents, avec des destins divers, plus de 11 000 personnes sont ainsi passées
dans ces camps : réfugiés espagnols, Tsiganes, Juifs, internés politiques, détenus de droit commun, etc.
A la Libération, Miliciens, collaborateurs, suspects en tout genre, civils allemands rattrapés par l’avancée
des Alliés, connaissent à leur tour l’internement.
Sauf exception, cet internement ne résulte pas d’une procédure judiciaire et les institutions administratives
- du ministre au préfet et à leurs services - en assurent la responsabilité. Il obéit à des logiques différentes,
conjoncturelles ou longuement réfléchies, qui traduisent des ruptures politiques évidentes : logique de
contrôle social sous la IIIe République finissante, logique d’exclusion systématique qui fonde le régime de
Vichy dès sa création puis utilisation de l’internement comme une étape préalable vers la déportation et
l’extermination. L’utilisation des camps à la Libération obéit en partie à un autre contexte idéologique, une
autre logique de l’internement, une autre réalité : l’épuration.
L’exposition des Archives départementales de la Vienne, riche de nombreux documents,
d’objets inédits, de maquettes et de supports audiovisuels, propose des clés de compréhension
de cette histoire ignorée du grand public car longtemps exclue de la mémoire collective.
Les 20 panneaux de l’exposition se répartissent en 5 grands ensembles :
• Les politiques de l’internement
• L’architecture des camps
• Vivre dans les camps
• Les camps à la Libération
• Camps sans mémoire, mémoire des camps
CONTRÔLER, EXCLURE, PERSÉCUTER
DES CAMPS DANS LA VIENNE,
1939-1945
aux sources de notre histoire