Bourses Le journal de la finance africaine Edition Maroc www.lesafriques.com Les valeurs les plus rentables à la Bourse d’Abidjan Miser sur l’huile de palme rapporte plus vite à Abidjan que le caoutchouc, les télécoms et la banque. Le point suite à la publication des résultats de 20 sociétés cotées sur un total de 38. Page 7 Le Caire et Lagos, locomotives de la reprise des bourses africaines L’indice Africa Investor 40 est revenu à son niveau de 100 points au terme d’une progression de 3,87% sur la semaine du 8 mai 2009. Page 9 Banques et assurances Le concept d’AfricaPAY se met en route Une vaste zone monétique globale pour toute l’Afrique. Utopique ? Page 17 Entreprises et marchés Les franchises d’Algérie peinent à trouver leurs marques De quel mal sont frappées les franchises d’Algérie ? Page 2 Getma International a l’accord de la junte pour l’exploitation du terminal à conteneurs de Conakry Plusieurs armateurs évoluant à Conakry prévoient un lendemain sombre. Dio Condé explique la nécessité de trouver un avenant. Page 10 Economie Côte d’Ivoire : comptes plus clairs pour l’or noir Sous la pression du FMI, de la Banque mondiale ainsi que de l’opinion publique, la Côte d’Ivoire éclaircit ses comptes pour le pétrole. PETROCI a publié ses chiffres pour 2008. Page 11 « Les pays africains ne doivent plus brader leurs gisements de matières premières stratégiques » David Beylard a effectué un scan de cinq juniors minières qui se partagent l’essentiel des concessions du sous-sol camerounais. Il tire maintenant les conclusions de cette recherche et propose ses solutions. Page 13 Politique Ankara se voit membre à part entière de l’Union européenne ou pas membre du tout Dans l’Europe totalement ou pas du tout. C’est la réponse de la Turquie à Sarkozy et Merkel qui préconisent un « partenariat privilégié ». Page 23 Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 76 : 21 au 27 mai 2009 Maroc : les défis de Ali Harraj à la tête du CIH Ali Harraj sera certainement le premier dirigeant du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) à avoir été nommé par les actionnaires. Le manager, qui jouit d’un parcours académique solide conforté par une expérience professionnelle riche, a déjà la confiance du marché, comme semble l’indiquer la fulgurante remontée du cours de l’action en bourse. Sera-t-il suffisant pour transformer l’ex-éta- blissement étatique spécialisé dans le crédit immobilier et hôtelier en une banque universelle capable de gagner de l’argent ? Première réponse le 28 mai prochain, lors de l’assemblée générale mixte devant entériner la nomination de Ali Harraj ainsi qu’un nouveau mode de gouvernance sur le modèle de SA à conseil d’administration. Lire en page 5 Lobbying tous azimuts autour de l’épargne des marocains Les assureurs et les gestionnaires de fonds voudraient faire inscrire dans la prochaine loi de Finances de nouvelles dispositions fiscales pour promouvoir des plans d’épargne à moyen et long termes. A travers l’Association professionnelle des sociétés de bourse, ou celle, moins formelle, de l’As- sociation des MBA du Maroc, il s’agit de donner aux entreprises et aux salariés les moyens d’optimiser leurs relations autour d’un nouveau plan de partage de profits et de nouveaux cadres de déduction fiscale. Un deal gagnant-gagnant. Focus. Lire en page 6 La BAD veut augmenter son capital de 200% En marge des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Dakar les 14 et 15 mai 2009, Donald Kaberuka a présenté son projet d’augmentation de 200% du capital de la banque, actuellement à 35 milliards de dollars. Le président a aussi demandé la recapitalisation du fonds FAD qui permet à la majorité des pays membres d’accéder à des ressources concessionnelles. Sur le premier volet, un comité a été institué et devra ren- dre ses conclusions lors de la prochaine assemblée générale. Mais d’ores et déjà, les spécialistes sont d’avis que si l’augmentation devait passer, son montant pourrait bien être inférieur à la proposition de Kaberuka. Ce seront, en définitive, aux membres non régionaux, élargis bientôt à la Turquie et au Luxembourg, d’en juger. Faute d’un accord rapide, la banque risque d’être à court de moyens à partir de 2011. Lire en page 2 Le Maghreb des hommes d’affaires a fière allure Réunis à Alger les 10 et 11 mai, quelque 500 hommes d’affaires maghrébins, dont, côté marocain, Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, et Hassan Sentissi, président de la Fédération nationale des industries de la pêche, ont déploré les coûts du « non-Maghreb ». Quelque 2% du PIB perdus par an. Bref, la réunion d’Alger s’est soldée par des appels à la mise en place de groupements privés transmaghrébins. Egalement, dans les bonnes résolutions, l’idée d’une centrale d’achat dans le domaine du textile ainsi que la nécessité d’un état des lieux des ressources du Maghreb. Autant de bonnes décisions qu’il faut concrétiser. Lire en page 3 Quand l’ONE et la Fenelec s’emmêlent les pinceaux La Fédération nationale de l’électricité (Fenelec), qui opère au Sénégal sous forme de consortium, envisage de mener une offensive sur le marché des énergies en milieu rural, très porteur dans la zone UEMOA. Toutefois, des sources concordantes contactées par Les Afriques signalent que l’enjeu réside dans la cohabitation sur un même marché de deux opérateurs marocains, même si les cahiers des charges sont opposés. Un litige avait opposé l’ONE à la Fenelec à propos de garanties non libérées par l’ONE l’an dernier qui seraient de l’ordre d’un million de dirhams. Lire en page 11 Italie et Libye s’entendent sur le dos de l’immigré Une première dans les annales de l’histoire de la Méditerranée. Un pays euro- péen, l’Italie, signataire de la convention de 1951 sur les droits des réfugiés, intercepte près de 500 demandeurs d’asile et les refoule vers la Libye. Bruxelles s’inquiète, mais veut d’abord vérifier si l’interception s’est faite dans les eaux internationales ou non. Elections européennes obligent, aucun homme politique du vieux continent n’a prononcé la moindre indignation. Le droit d’asile a sombré entre Rome et Tripoli. Lire en page 23 Maroc 12 DH - Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT 2 ACTUALITé Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Assemblées de la BAD : un G77 pour l’Afrique Représentée par la seule Afrique du Sud au G20 de Londres, l’Afrique s’est rattrapée en réunissant ses 77 membres sur la crise économique. Par Chérif Elvalide Sèye Dakar La Banque africaine de développement a obtenu de ses pays membres l’autorisation « d’engager dans les meilleurs délais des consultations avec les Etats membres en vue d’élaborer, le cas échéant, un plan pour une augmentation générale de capital devant permettre à la banque de couvrir, pour le futur, ses besoins en ressources ordinaires en capitaux ». Une réponse bien pru- « Les aspirations d’un continent qui a travaillé fort ces dernières décennies, notamment sur les réformes économiques pour amener la croissance du revenu national brut d’un registre négatif à une croissance de plus de 7%, se sont vues balayées en seulement six mois. » dente et donc une petite déception, peut-être, pour le président de l’institution, le Rwandais Donald Kaberuka, qui avait souhaité avant les travaux que la banque puisse procéder à une augmentation de 200% de son capital qui est actuellement de 35 milliards de dollars. « Le G20 a demandé à la Banque asiatique d’augmenter son capital à hauteur de 200%. Si une telle augmentation est raisonnable pour la Banque asiatique, elle l’est tout autant pour la BAD, qui doit aider les pays africains à faire face à la crise », s’était-il justifié. Cette augmentation serait la 6e et n’était pas prévue avant 2013. La dernière avait eu lieu en 1997. La décision fait donc partie de la réponse de l’institution à la crise comme l’y invite le thème de l’assemblée : « L’Afrique face à la crise financière : un plan d’action. » Mais la BAD se hâte bien lentement. La décision finale ne sera pas prise avant la prochaine assemblée, qui examinera les conclusions du comité chargé de réfléchir à l’augmentation. Bémol Selon plusieurs spécialistes, si l’augmentation devrait passer, en revanche le montant pourrait être bien inférieur à la proposition de M. Kaberuka. Les propos du gouverneur canadien démontrent la nécessité de la prudence. Probablement, se fait-il le porte-parole des membres régionaux à qui il appartiendra, en définitive, d’accepter ou de refuser l’augmentation du capital. Jean-Pierre Bolduc a rappelé que le G20 a demandé l’examen de la fiabilité du cadre de la dette. Pour le Canadien, il faut savoir tirer les leçons des erreurs du passé et éviter des changements qui pourraient alourdir le poids de la dette pour les pays en développement. Il n’est pas seul à craindre le réendettement des pays africains dont beaucoup viennent seulement de sortir du cycle vicieux de l’endettement grâce aux allégements consentis dans le cadre de l’Initiative pays pauvres très endettés. Le FMI et la Banque mondiale expriment les mêmes craintes. L’accession de la RD Congo à l’IPPTE se heurte ainsi à la question des contrats chinois qui prévoient un emprunt de sept milliards d’euros. Le gouverneur canadien craint par ailleurs que l’octroi de prêts additionnels ne provoque une diminution rapide des ressources et n’affaiblisse la capacité de la banque à assumer des risques. qui a pris une décennie à construire est remis en cause en peu de temps », s’est plaint le président de la BAD avec d’autant plus de raisons que si les causes de la crise financière ont été externes, ses impacts y ont entraîné « pertes d’emplois, fermeture d’entreprises, d’usines, de mines, etc. » Le revenu par habitant en Afrique, indique la BAD, devrait baisser en 2009, pour la première fois depuis 1994. FAD Optimisme L’augmentation du capital de la BAD ne concernant pas la majorité des pays membres qui ne peuvent accéder qu’aux ressources concessionnelles du Fonds africain de développement, le président de la BAD a naturellement souhaité la recapitalisation du FAD, dont le capital actuel s’élève à 9,7 milliards de dollars. La dernière augmentation du FAD, en 1997, avait été de 50%. Un record. Le ministre sénégalais des Finances, Abdoulaye Diop, président sortant du conseil des gouverneurs, a ajouté sa voix, celle des membres régionaux, aux arguments de Kaberuka, en soulignant que « la banque risquait d’être à court de moyens à partir de 2011 ». L’Afrique réunie avec ses partenaires a exprimé son blues. « Les aspirations d’un continent qui a travaillé fort ces dernières décennies, notamment sur les réformes économiques pour amener la croissance du revenu national brut d’un registre négatif à une croissance de plus de 7%, se sont vues balayées en seulement six mois. Ce Donald Kaberuka n’en reste pas moins optimiste, en appelant toutefois à prendre les bonnes décisions. « Cette crise passera [et] l’Afrique sera prête pour le décollage économique si les bonnes décisions sont prises en matière de gouvernance. » La BAD va accueillir un nouvel actionnaire, le Grand-Duché du Luxembourg, dont la demande d’adhésion a été acceptée. L’entrée de la Turquie, approuvée lors des assemblées annuelles 2008 de Maputo, au Mozambique, devrait être bientôt effective. Les assemblées ont réuni à Dakar quelque 2000 participants. Deux chefs d’Etat, l’hôte de la réunion, le Sénégalais Abdoulaye Wade, et le Burkinabé Blaise Compaoré, ainsi que le viceprésident ghanéen John Dramani Mahama, y ont pris part. Les prochaines assemblées se tiendront en Côte d’Ivoire, qui se console de ce demi-retour. Le vrai est encore assujetti à l’apaisement du climat politique, suspendu à la tenue de l’élection présidentielle. Les franchises d’Algérie peinent à trouver leurs marques Après avoir fermé ses deux boutiques sur l’avenue la plus centrale d’Alger, la marque de prêt-à-porter féminin Etam condamne celle de Sidi Yahia. Dans le même quartier, Célio, son équivalent de gamme masculin, baisse aussi le rideau. Il y a quelques mois, c’était Naf-Naf, en centre-ville, qui déclarait forfait. De quel mal sont donc frappées les franchises d’Algérie ? Par Mélanie Matarese, Alger Sollicitée pour nous expliquer sa décision, la distributrice d’Etam et de Célio n’a pas souhaité nous répondre. De l’avis de Hind Benmiloud, présidente de l’Association algérienne de la franchise, ces fermetures ne seraient liées qu’à des choix personnels. « Ils ont soit choisi de s’installer ailleurs, soit décidé de fermer parce qu’ils n’étaient pas sur place et ne pouvaient donc pas gérer correctement leur boutique. » Pour d’autres franchisés de la capitale qui préfèrent garder l’anonymat, la situation est un peu plus complexe. « Une franchise devient difficile à rentabiliser, car le protectionnisme ambiant freine les affaires, dénonce l’un d’entre eux. La réglementation est devenue plus stricte. On passe notre temps à faire de la paperasse ! Le Ministère du commerce exige par exemple une étiquette en arabe sur chaque produit. Or les marques n’ont pas le personnel pour le faire. Nous devons nous-mêmes faire les étiquettes et les envoyer, ou nous déplacer nous-mêmes, car certaines marques ne veulent pas le faire ! Imaginez un peu les retards dans la livraison… » Un problème qu’Hind Benmiloud, aussi distributrice de Guy Degrenne, Geneviève Lethu et Carré Blanc, relativise : « Il est tout à fait normal qu’on exige l’étiquetage en arabe. Le secteur agroalimentaire est concerné depuis très longtemps, pourquoi pas nous ? Il faut juste se lancer, c’est une mécanique que l’on va rapidement intégrer. » Pour la présidente, les obstacles au développement de la franchise sont ailleurs. Dans l’interdiction du transfert des royalties (redevances que payent les franchisés aux franchiseurs). Ou dans la durée des baux commerciaux, par exemple. « Il faut absolument changer la loi, qui stipule que le contrat de location est libre. Car notre inves- « Au-delà des contraintes économiques, je ne sais pas si les mentalités sont prêtes. Ceux qui peuvent s’acheter des marques étrangères, en particulier pour l’habillement ou le linge de maison préfèrent faire leurs courses à Paris. » tissement est beaucoup plus important que celui d’un commerce classique. Nous devons donc avoir plus de sécurité. » Des prix de location chers, chers… Sur les hauteurs de l’Alger chic, les commerçants se plaignent plutôt des prix de la location. « Les marques exigent des locaux situés dans des endroits sécurisés pour leur clientèle étrangère. Et à Alger, tout a augmenté de manière démesurée ! A Sidi Yahia, par exemple, il faut compter 700 000 DA pour 200 mètres carrés (environ 7000 euros, ndlr). C’est encore plus cher que sur l’une des plus belles avenues de Paris, mais à ce tarif, à Alger, vous avez un marchand de légumes comme voisin ! » Ajoutées aux lourdeurs administratives ou aux disfonctionnements du port, ces difficultés finissent par plomber les franchisés qui, comme le souligne un autre commerçant, « prennent tous les risques face à des marques plus ou moins réactives qui ne veulent pas dépenser plus. » Le reproche était d’ailleurs récurrent pour les boutiques de prêt-à-porter accusées de vendre les rebus des collections. « Sur un marché comme le nôtre, où les clients vivent à deux heures de Paris et savent ce qu’il y a dans les nouvelles collections, ça ne pardonne pas, analyse un franchisé. Nous sommes obligés de commander dès janvier la collection de septembre, sinon nous sommes servis trois mois après la France ! » Les commerçants, encore associés au regard de la loi à des importateurs-distributeurs, attendent donc beaucoup de la législation en préparation qui devrait organiser leur activité. Ceux qui ont de l’argent font leurs courses à… Paris « Tout cela va venir, assure Hind Benmiloud, optimiste. Le marché est prêt pour la franchise. » Baccarat, marque de cristallerie joaillerie implantée depuis 2007 à Alger, n’en doute plus. « C’est vrai que l’Algérie, où la situation était jusqu’alors plus instable que dans les autres pays du Maghreb, ne faisait pas partie de nos priorités, reconnaît-on au siège à Paris. Mais on a préféré faire le choix d’y aller, simplement pour être là avant les autres. » Et Hind Benmiloud d’ajouter : « La franchise est une garantie de qualité, de traçabilité et de sécurité pour le consommateur. Nous ne sommes pas la solution au marché parallèle, mais nous en sommes une alternative. Le futur centre commercial de Bab Ezzouar (qui devrait ouvrir cet été, ndlr) va accueillir de nombreuses marques étrangères : Marèse, Repetto, Guy Degrenne, les meubles Gautier, Lacoste. Zara est aussi en négociation. » Une perspective qui laisse perplexe un distributeur de plusieurs marques, résigné à stopper ses projets de développe- « Et à Alger, tout a augmenté de manière démesurée ! A Sidi Yahia, par exemple, il faut compter 700 000 DA pour 200 mètres carrés (environ 7200 euros, ndlr). C’est encore plus cher que sur l’une des plus belles avenues de Paris. » ment. « Au-delà des contraintes économiques, je ne sais pas si les mentalités sont prêtes. Ceux qui peuvent s’acheter des marques étrangères, en particulier pour l’habillement ou le linge de maison, préfèrent faire leurs courses à Paris, remarque-t-il. Si je n’avais pas les reins solides, il y a longtemps que j’aurais tout arrêté. » 3 ACTUALITé Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Les entrepreneurs maghrébins continuent de s’ignorer Le « non-Maghreb » est coûteux. Les hommes d’affaires maghrébins, réunis à Alger, ont, bien sûr, déploré le statu quo politique, mais ils ont également constaté que les entrepreneurs maghrébins laissent passer de nombreuses opportunités. Par B. Ali Bey, Alger Plus de 500 hommes d’affaires, réunis les 10 et 11 mai à Alger dans le cadre du 1er forum initié par l’Union maghrébine des employeurs (UME), ont appelé à l’union maghrébine, ce vieux projet cher aux nationalistes nord-africains des années 50. Pour essayer de dégeler l’Union du maghreb arabe (UMA), fondée en février 1989, les chefs de PME membres de cinq organisations patronales ont ouvert ou réanimé des pistes : la densification des échanges en tant que locomotive de l’UMA, l’intégration économique vecteur de l’UMA, et la complémentarité économique en tant que vecteur de réalisation de l’UMA. Ce dernier thème a semblé réunir le plus de partisans. Le président de l’UME, Hedi Djilani, s’en est fait l’écho en se prononçant « pour la création de groupements privés transmaghrébins afin de réaliser des projets communs ». Quelques intervenants ont plaidé pour une évaluation des points forts des uns et des autres, notamment dans les hydrocarbures, les services, l’agriculture et le tourisme, afin d’envisager des actions complémentaires concrètes. On a également avancé l’idée d’une centrale d’achats, en particulier dans le domaine des textiles. La nécessité d’un état des ressources humaines de l’entité maghrébine s’est fait sentir. Il faut dire que l’absence de données documentaires de base, à la portée de tous, n’a pas permis d’avoir une visibilité suffisante des activités économiques et commerciales actuelles. Une certitude, forgée par des travaux d’experts : le non-Maghreb fait perdre à la région 2% de croissance par an. Il empêche le volume des échanges – actuellement inférieur à 3% – d’être multiplié par 10 dans un marché potentiel de 100 millions de personnes que se partagent présentement les Occidentaux et les Asiatiques. Un statu quo politique qui pèse Quel que soit le volontarisme exprimé par les entrepreneurs durant ce forum d’Alger, le statu quo politique pèse lourdement sur cette aire géographique. Sciemment ou malgré eux, les entrepreneurs continuent de s’ignorer en perdant les uns et les autres d’extraordinaires opportunités d’affaires ou d’échanges d’expériences. Ainsi, le Maroc a réussi à réaliser ses autoroutes en recourant à ses entreprises locales. Initialement, elles devaient l’être par des groupes étrangers, faute d’entreprise marocaine de grande envergure. Finalement, les pouvoirs publics marocains ont réétudié les projets pour être mis à la taille des entreprises locales qui les ont finalement réalisés. Cette ex- périence aurait pu intéresser l’Algérie, engagée dans le gigantesque et coûteux projet de l’autoroute Est-Ouest confié à des consortiums étrangers. Des débats qui ont caractérisé ce forum, il ressort que la Tunisie est le pays qui réussit à exploiter au mieux les opportunités d’affaires maghrébines. Elle commerce surtout avec la Mauritanie, la Lybie et l’Algérie. Avec la Lybie, un accord d’Etat a simplifié au maximum les formalités de commerce extérieur. Passerelles Pour les Tunisiens, c’est le nouvel Eldorado. En Algérie, ils se plaignent un peu de la bureaucratie, mais ils sont nombreux à y réaliser de juteuses opérations commerciales. Sans compter qu’ils reçoivent, chaque année près d’un million de touristes « Nous ne rencontrons pas d’entraves politiques » Rencontre avec Khaled Zribi, DG de Compagnie gestion finance à Tunis. Les Afriques : Que fait la Compagnie gestion Finance ? Khaled Zribi : Nous comptons accompagner les entreprises algériennes, tunisiennes et maghrébines en général sur tous les marchés financiers maghrébins. Nous intervenons dans les métiers de marché, tels que la gestion privée, la gestion collective, le conseil aux entreprises en matière de financement et de levée de fonds sur le marché financier. L’année dernière nous avons obtenu un agrément pour être intermédiaire en opérations de bourse sur la place boursière d’Alger. Nous pensons que c’est un marché qui va se développer dans les années à venir. LA : Y a-t-il des entraves politiques ou autres à vos activités sur cet espace régional ? KZ : Nous ne rencontrons pas d’entraves politiques. Au contraire, nous collaborons énormément entre pays maghrébins. LA : Quel enseignement tirez-vous de ce 1er forum des hommes d’affaires maghrébins d’Alger ? KZ : Cela ne peut être qu’une excellente chose que les chefs d’entreprise maghrébins se rencontrent et qu’ils puissent discuter librement de ce que j’appelle la « maghrébisation ». Il est important qu’ils puissent faire des recommandations aux politiques pour qu’ils nous accompagnent dans cette démarche. Valeurs africaines Cameroun : Paul Fokam Kammogne fête la réussite d’Afriland First Bank En 22 ans d’existence, l’ex-Caisse commune d’épargne et d’investissement, devenue Afriland First Bank, a bien fait du chemin sous la houlette de son président, Paul Fokam Kammogne. La banque, qui vient de fêter cet anniversaire en grande pompe, présente un réseau qui va du Cameroun en Guinée équatoriale, à São Tomé et Principe, en France et en Chine. L’originalité de l’Afriland vient de son postulat de départ : la microfinance qui permet de prendre en compte le secteur informel. L’appel de Jean-Pierre Bolduc Le gouverneur temporaire du Canada auprès de la Banque africaine de développement (BAD) considère que la recommandation du G20 de réexaminer la fiabilité du cadre de la dette pourrait alourdir la dette des pays en développement. « Le Canada entend pour sa part honorer ses engagements en faveur de l’octroi de 0,7% de son revenu national brut (RNB) aux pays en développement », a assuré Jean-Pierre Bolduc, représentant de son pays à la réunion de la BAD. Sénégal : Madické Niang obtient gain de cause Après un débat de plus de cinq heures d’horloge, le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice, maître Madické Niang, a obtenu l’adoption du projet de loi portant création d’un poste de vice-président de la République du Sénégal. Le futur vice-président assistera le président de la République dans ses tâches quotidiennes. La valeur Didier Drogba en chute libre A son arrivée à Chelsea, en juin-juillet 2004, Didier Drogba valait 36 millions d’euros. Son coup de sang lors de la demi-finale de la Champions League, perdue contre Barcelone, le cote aujourd’hui beaucoup moins. Manchester City voudrait bien s’attacher les services de l’éléphant, mais pour pas plus de 16 millions d’euros. Preuve qu’à la bourse comme au foot, la valorisation repose sur la maîtrise de la communication. Malawi : Bakili Muluzi ne briguera pas un troisième mandat A trois jours des élections générales, la Cour constitutionnelle a rejeté, samedi, la demande de Bakili Muluzi qui souhaitait se présenter à la présidentielle bien qu’il ait déjà accompli deux mandats (1994-2004). Marqué par trente années de dictature de l’ex-héros de l’indépendance Kamuzu Banda (1964-1994), le Malawi s’est prémuni ainsi contre toute velléité de présidence à vie en rejetant la requête d’un ancien chef de l’Etat qui souhaitait briguer un 3e mandat. Le roi du Swaziland sous pression Les travailleurs du Swaziland sollicitent le soutien des organisations internationales du travail et des associations de la société civile pour mettre la pression sur leur roi pour un changement démocratique dans le pays, a déclaré vendredi à Accra, au Ghana, le secrétaire général de la Fédération des syndicats du Swaziland (SFTU), Jan Sithole. « Nous voulons que la monarchie soit constitutionnelle, que le roi règne, mais ne gouverne pas. En effet, la culture et la tradition ne devraient pas être utilisées comme des moyens d’abus, de manipulation ou d’auto-glorification », a-t-il déclaré. algériens. La réouverture de la frontière terrestre avec le Maroc réduirait certainement ce flux estival. Mais la levée de cette restriction n’est pas encore à l’ordre du jour. Les hommes d’affaires marocains la souhaitent vivement. Pour eux, c’est un « obstacle majeur à la dynamique maghrébine ». La circulation des personnes et des biens entre les deux pays se contentera, pour l’instant des voies aériennes et maritimes. « Les entrepreneurs continuent de s’ignorer en perdant les uns et les autres d’extraordinaires opportunités d’affaires ou d’échanges d’expériences. Ainsi, le Maroc a réussi à réaliser ses autoroutes en recourant à ses entreprises locales. » En attendant, ce premier forum maghrébin initié par l’UME a permis de jeter des passerelles appelées à se consolider puisqu’une rencontre similaire est prévue en 2010 à Tunis. Née il y a moins de deux ans, l’Union maghrébine des employeurs s’inscrit dans la continuité et prétend légitimement camper le rôle d’un acteur constructif. C’est le sens de la déclaration d’Alger qui se fixe, en filigrane, l’objectif stratégique de contribuer à créer un Maghreb économique. Le prix du pardon Adama Wade, Casablanca Vieux d’un an, le traité d’amitié italo-libyen ressemble à s’y méprendre à un contrat d’échange de marchandises libellé ainsi : « Moins de clandestins et plus de gaz et de pétrole libyen. » Après la plate repentance qui ferma la parenthèse coloniale, d’un côté et de l’autre, les accords assortis d’injection d’argent frais dans le système bancaire italien, le contrat vient de passer dans la phase délicate du service après-vente. Des centaines de candidats à l’Europe ont été interceptés et refoulés la semaine dernière, et à trois reprises, d’Italie vers la Libye sans déclencher la moindre ride sur les eaux méditerranéennes. Une mesure illégale au vu des traités internationaux sur les droits d’asile, mais qui semble recueillir, par leur silence gêné, l’assentiment de l’Union européenne et de ses Etats membres. En l’absence de réactions officielles, l’indignation humanitaire du HCR et de l’Eglise ne peut qu’accréditer cette thèse : l’immigration est un problème humanitaire et non politique. C’est ce déclassement qui est « un grand jour pour l’extrême droite ». Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur, peut exulter en prélude aux élections européennes qui se joueront sur le seul thème de la surenchère anti-immigrationniste. Le délit de clandestinité aura au moins le mérite de montrer que tous les chemins ne mènent plus à Rome depuis Ponce Pilate. Reste à comprendre l’attitude de l’Union africaine, étrangement silencieuse chaque fois qu’il s’agit d’immigration. Est-ce parce qu’au même moment où l’Italie refoulait ses demandeurs d’asile, quelque part en Angola 822 Africains en « situation irrégulière » ont été rapatriés chez eux manu militari ? Les chiffres de la semaine 270 millions d’abonnés au service mobile en Afrique à la fin 2008 pour 900 millions d’habitants. 6,3 milliards d’euros. C’est le produit de l’exportation de l’armement français en 2008, qui dépasse ainsi tous les objectifs assignés. Finance l’ICBC, qui dispose de 20% d’actions de Standard Bank ». BAD nappe phréatique du Haouz. 300 millions $ de bénéfices nets pour la BAD en 2008. La Banque africaine de développement (BAD) a enregistré « d’excellents » résultats opérationnels en 2008, a indiqué le directeur de la trésorerie de l’institution, Pierre Van Peteghem. Les bénéfices nets ont été de 300 millions $. « La BAD suit une politique financière conservatrice qui la met à l’abri des conséquences des subprimes à l’origine de la crise financière de l’année 2008 aux Etats-Unis et en Europe », a affirmé M. Peteghem, soulignant que le total des décaissements de la banque en 2008 a atteint 1,9 milliard d’UC, contre 1,7 milliard d’UC en 2007. Egypte : nomination à la tête de la Banque nationale de développement Mohamad Taymour, PDG de la société Pharos pour les investissements financiers, a été nommé à la présidence de la Banque nationale pour le développement. M. Taymour était membre du conseil d’administration de la banque. En bref - F i n a n ce 4 BANQUES Afrique du Sud : Postbank veut devenir une banque à part entière Postbank, l’un des pôles stratégiques de la Poste sud-africaine (Sapo), espère recevoir une licence bancaire, probablement au cours de l’année prochaine, afin d’élargir la gamme de ses produits et d’augmenter sa part de marché. Postbank, qui effectue ses opérations grâce à une dérogation spéciale du gouvernement, souhaite régulariser sa situation en obtenant un statut juridique qui la placerait sous la supervision de la Banque centrale. Nigeria : Intercontinental obtient une facilité de la BAD La BAD a attribué la semaine dernière une ligne de crédit de 100 millions de dollars à Intercontinental Bank destinée au financement des PME. L’accord signé à Dakar à l’occasion de la conférence annuelle des gouverneurs de la BAD, le plus important crédit obtenu par une banque nigériane de la part de la Bad, est d’une durée de sept ans. Il sera essentiellement consacré au soutien aux investissements productifs. Des succursales de banques algériennes seront créées à l’étranger Des succursales de banques seront créées dans certains pays étrangers qui enregistrent une importante communauté algérienne. La France sera la première sur la liste. L’annonce en a été faite par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger. « Avant la fin de l’année 2009, toutes les conditions permettant aux ressortissants algériens à l’étranger de placer leur argent dans des banques algériennes seront assurées », a-t-il affirmé. Maroc : deux prêts et un don de 317 millions d’euros de la BAD La Banque africaine de développement (BAD) a accordé deux prêts et un don d’une valeur totale de 316,9 millions d’euros au Maroc. Le premier prêt, de 75 millions d’euros, concerne l’appui au programme d’urgence de l’éducation nationale. Le deuxième prêt, qui s’élève à 240 millions d’euros, est destiné à la construction d’une nouvelle piste à l’aéroport de Casablanca et de nouveaux terminaux aux aéroports de Marrakech et Fès. La Facilité africaine de l’eau (FAE, un fonds géré par la BAD) a également consenti un don de 1,9 million d’euros pour un projet pilote de recharge artificielle de la L’apport du secteur bancaire tunisien à l’économie en croissance de 11,8% Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a mis en exergue, lors d’une intervention à la 3e conférence périodique des présidents directeurs généraux des banques, le fait que l’apport du secteur bancaire à l’économie nationale a enregistré une croissance de 11,8%. Les projets financés par ce même secteur ont atteint 3 milliards de dinars, soit une augmentation de 40% par rapport à l’année 2007. Le taux de couverture des dettes classées a été ramené à 15,2% du total des engagements du secteur. La couverture des dettes classées par l’épargne est estimée à 57,7%, contre 44,1% en 2003. Le président Wade annonce la Banque verte Le président Abdoulaye Wade a annoncé jeudi avoir décidé de la création d’une banque verte dédiée aux paysans, pêcheurs et pasteurs, dans l’espoir d’impulser « une révolution » dans le monde rural qui gagnerait en autonomie. Le capital de cette banque sera à la charge du gouvernement qui pourrait mettre au moins trois milliards de francs CFA, a indiqué le président sénégalais. Mali : les banques tiennent bien Les encours des seize établissements de crédit-treize banques et trois établissements financiers-maliens sont passés de 891 milliards de FCFA (1,358 million d’euros) à 974,3 milliards de FCFA (1,484 million d’euros) en 2008, soit un accroissement de 9,3%. Les ressources se sont également accrues de 7,2%, passant pour la même période de 1 020,9 milliards de FCFA à 1 094,6 milliards de FCFA. En 2001, le réseau bancaire malien comptait 66 guichets, contre 223 fin 2008. Le portefeuille des établissements de crédit enregistre aussi une amélioration. Les taux bruts et nets de dégradation se situaient respectivement à 23,34% et 9,39% fin 2008, contre 25,09% et 10,70% en 2007. En revanche, la trésorerie globale s’est contractée de 7,3% entre 2007 et 2008, de 129,9 milliards de FCFA à 120,3 milliards de FCFA. 825 millions $ de la Standard Bank et de la Chinoise ICBC pour une centrale au Botswana La Standard Bank et la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) financeront l’expansion de la centrale électrique Morupule B au Botswana. Les deux banques ont annoncé qu’elles avaient été mandatées en tant que principaux arrangeurs conjoints pour verser 825 millions de dollars américains afin de financer l’expansion de la centrale électrique, située près de Palapye, dans l’est du Botswana. « Il s’agit de la première transaction majeure engagée par la Standard Bank et La BIDC accorde plus de 3 milliards FCFA pour un barrage au Mali Le gouvernement du Mali a ratifié un accord de prêt signé à Bamako le 6 mars 2008 avec la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BIDC) pour le financement partiel de la construction à Taoussa (nord du pays) d’un barrage et de ses ouvrages annexes à hauteur de 4 774 698 unités de compte, soit environ 3 milliards 744 millions de francs CFA. Les statuts de la future Banque africaine d’investissement discutés à Tripoli Le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), Ferhat Ben Ghdahra, a affirmé que la création de la Banque africaine d’investissement permettra à l’Afrique de mobiliser ses propres ressources pour financier des projets sans recourir à l’étranger. M. Ben Gdhara, qui préside le comité de pilotage de la création de cette institution, a appelé les participants à un atelier d’experts sur les projets de statuts de la banque à déployer tous les efforts nécessaires pour élaborer les statuts tout en tenant compte des aspects juridiques et financiers. Zambie : explications embarrassées sur les crédits à Zambian Airways Invertrust Bank a approuvé un crédit de 1,3 million de dollars à la défunte Zambian Airways parce que la compagnie s’était engagée à respecter toutes les conditions de la banque, y compris le départ de son directeur général, le très controversé Mutembo Nchito. La compagnie avaient commencé à apurer ses comptes jusqu’à sa brusque cessation d’activité en janvier dernier. Les échéances du crédit étaient régulièrement honorées, a précisé le directeur-général de la banque Friday Ndhlovu qui répondait aux questions d’actionnaires au cours de l’assemblée générale d’Invertrust. Le solde non remboursé est de 900 000 dollars. Nigeria : partenariat NaicomIncan La Commission nationale de l’assurance (Naicom) a annoncé la création d’un partenariat avec l’Association nigériane des usagers de l’assurance (Incan) afin de garantir l’indemnisation adéquate et dans les meilleurs délais des détenteurs de polices d’assurance dans le cadre du programme public de couverture obligatoire. Cette démarche conjointe vise à conforter les assurés et à établir des normes de conduite pour l’ensemble de la profession. Rwanda : EDPRS obtient un don de 45 millions de dollars de la BAD L’organisme rwandais pour le développement économique et de stratégie de réduction de la pauvreté a reçu un don de 45,3 millions de dollars de la Banque africaine de développement via le Fonds africain de développement (FAD). L’EDPRS couvre la période 2008-2012 dans le cadre des objectifs et priorités de développement économique. Le taux de croissance visé dans la période est de 6% l’an. Gambie : GTBank optimiste En dépit des conditions difficiles de l’année 2008 caractérisée par la crise économique, GTBank a enregistré une croissance de plus de 40% de son total bilanciel et de 21% de ses bénéfices avant im- pôts par rapport à 2007. Guaranty Trust a considérablement renforcé sa base de clients et entend poursuivre le mouvement en 2009. Selon son directeur général, Lekan Sanusi, les perspectives de la banque sont excellentes dans un contexte ou ses capacités de prêt se sont nettement améliorées. Ouganda : le Parlement autorise un crédit de 60 milliards de shillings Le Parlement a autorisé le gouvernement a emprunter auprès de la Banque africaine de développement un crédit de 60 milliards de shillings destiné a financer une série d’investissements dans le secteur agricole, dans le cadre du Projet d’amélioration des infrastructures. Les fonds mobilisés auprès de la Bad serviront à soutenir des projets agro-industriels et le développement de routes dans la région nord-est du pays. Sierra Leone : un second distributeur de billets à Freetown Le second distributeur de billets installé par l’UBA a rencontré un franc succès auprès des clients de la banque résidant dans le quartier de Brookfields, à Freetown. Dès son inauguration, une foule de curieux entourait les clients qui faisaient la queue face à la machine. Selon l’UBA, les distributeurs automatiques qui pallient efficacement l’insuffisance notoire des guichets bancaires sont appelés à se multiplier dans la capitale sierra-léonaise. Liberia : Ecobank ouvre une agence à Zwedru Ecobank, l’établissement qui dispose du plus important réseau au Liberia, vient d’inaugurer une nouvelle agence à Zwedru, dans le sud-est du pays. La population de la région, qui ne disposait pas de représentation bancaire, a exprimé sa satisfaction. Dès son ouverture au public, l’agence a ouvert plusieurs dizaines de comptes et procédé à des transferts et des encaissements de chèques. Afrique du Sud : Investec développe la banque de détail Investec Bank cherche à augmenter sa part de marché en matière de comptes à vue et d’opérations de trésorerie pour les entreprises et les particuliers. La banque vient de lancer une campagne publicitaire afin d’attirer une clientèle à la recherche de produits bancaires à court terme et basés sur des actifs monétaires. La crise et la volatilité des marchés boursiers représentent une fenêtre d’opportunité pour une banque soucieuse depuis quelques années de développer son activité de banque de détail. Ouganda : Stanbic Bank monopolise la bourse Stanbic Bank a dominé de très loin les transactions sur la Bourse de Kampala, the Uganda Securities Exchange (USE). Les opérations sur titres de Stanbic Bank ont représenté 95% de l’ensemble des mouvements boursiers. La banque bénéficie d’une cote appréciable en raison des excellentes performances enregistrées l’année dernière et des perspectives de distribution de dividendes substantiels. Conférence sur la finance islamique le 19 mai à Maurice Une conférence sur les particularités et les perspectives de développement d’un marché de capitaux suivant les principes de la chariah se tiendra les 19 et 20 mai à Pointe-aux-Piments, dans le nord de l’île Maurice, à l’initiative de la Banque de Maurice. « La finance islamique est un domaine en pleine effervescence », a relevé le gouver- Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 neur de la Banque de Maurice, Rundheersingh Bheenick, qui estime qu’il y a des opportunités à saisir et reléve que les détenteurs des premières licences pour opérer une banque islamique dans l’île ne devraient pas tarder à lancer leurs opérations. Fonds La BEI met en place un fonds de 2 milliards d’euros pour l’Afrique Le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Plutarchos Sakellaris, a annoncé à Dakar que son institution a mis en place un fonds de 2 milliards d’euros en faveur des pays africains pour les aider à faire face à la crise financière durant les deux prochaines années. Information délivrée à l’occasion de la signature d’un accord d’allègement de la dette du Togo et du Liberia pour un montant total de 8,8 millions d’euros dans le cadre de l’initiative Pays pauvres très endettés. Selon Sakellaris, la BEI a mis en place des mécanismes souples permettant l’absorption de ces fonds dont le volume pourrait augmenter selon les besoins. La BEI, a-t-il indiqué par ailleurs, est engagée avec d’autres bailleurs de fonds dans l’allocation de 15 milliards $ pour des pays africains au cours des 3 prochaines années. Tunisie : un fonds de garantie pour les intermédiaires en bourse Le fonds de garantie des intervenants sur le marché des valeurs mobilières et produits financiers a été constitué, à Tunis, par les intermédiaires en bourse réunis en assemblée générale extraordinaire. Le fonds garantit la clientèle contre les risques non commerciaux représentés par l’incapacité d’un intermédiaire en bourse à honorer ses engagements, concernant la restitution des fonds déposés ou virés auprès de lui au profit de ses clients. 120 millions d’euros de la BEI pour alléger la dette de 10 pays africains La Banque européenne d’investissement (BEI) entend mobiliser 120 millions d’euros dans de le cadre de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) pour lallègement de la dette de dix pays africains, a indiqué à Dakar son vice-président Plutarchos Sakellaris. Outre le Liberia et le Togo avec lesquels la BEI a signé mercredi des contrats de réduction et de rééchelonnement de dette, la liste des pays concernés comprend notamment le Sénégal, la Cote d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Ghana et le Malawi. Finances publiques Afrique du Sud : le Trésor reste aux commandes de l’économie Le Trésor conservera ses pouvoirs de contrôle budgétaire et de direction de la politique économique malgré la nomination par le président Jacob Zuma d’une commission chargée de la Planification et d’un ministre du Développement économique. La nomination de Pravin Gordhan au Ministère des finances, en tant que successeur de Trevor Manuel lui-même désigné à la tête de la Commission de la planification à la présidence, est un gage de continuité selon Lesetja Kganyago, le directeur général du Trésor. Egypte : 1 milliard $ en moins dans les réserves de la Banque centrale Pour le cinquième mois consécutif, les réserves de la Banque cen- trale en devises étrangères perdent 1 milliard de dollars pour s’aligner à un total de 31,19 milliards de dollars en avril, contre 32,18 en mars. C’est ainsi que les réserves étrangères de la BCE ont baissé de 11% depuis octobre dernier, date où elles avaient atteint un record de 35,06 milliards de dollars. Afrique : les mises en garde du gouverneur de la Banque centrale d’Ouganda Le gouverneur de la Banque centrale de l’Ouganda, Emmanuel Tumusiime Mutebile, a appelé les gouvernements africains à prendre garde à ne pas céder, dans le contexte actuel de crise, aux pressions de syndicats en mettant en place « des politiques macroéconomiques sensibles ». Au cours d’un séminaire sur la crise financière organisé en marge des 44es AG de la BAD, le gouvernement ougandais a déclaré que « l’un des plus gros risques auxquels la crise nous expose est que les gouvernements pourraient être forcés à mettre en œuvre des politiques macroéconomiques sensibles sous la pression des syndicats et des opérateurs intérieurs. Ce serait un désastre », a-t-il averti en appelant à des politiques « cohérentes pour que les investisseurs investissent… » Ghana : taux de base inchangé Le Comité de politique monétaire (MPC), présidé par le gouverneur de la Banque du Ghana (Banque centrale), le docteur Paul Acquah, a décidé de maintenir le taux de base (prime rate) à 18,5%. Le gouverneur a précisé que les indicateurs économiques traduisaient un certain ralentissement de l’activité par rapport à la croissance rapide enregistrée en 2008. L’inflation et le taux de change sont en voie de stabilisation dans un contexte mondial caractérisé par une forte volatilité. Ghana : hausse notable des actifs bancaires au premier trimestre Le premier trimestre de l’année fiscale 2009 a confirmé la tendance à la croissance des actifs bancaires observée durant l’année 2008. Selon la Banque du Ghana (Banque centrale), les actifs bancaires ont augmenté de 39% à la fin du premier trimestre de l’année en cours, notamment grâce à la croissance des crédits bancaires et à une distribution soutenue du crédit. La Banque centrale, qui a effectué des stress tests, estime que les banques sont globalement solides et correctement gérées. La Banque d’Algérie pourrait acheter des titres obligataires du FMI La Banque d’Algérie va examiner la question de la possibilité d’achat de titres obligataires que le Fonds monétaire international (FMI) compte émettre pour renflouer ses caisses, a indiqué le directeur général du Trésor, M. Baba Ami Hadj. L’éventuel achat de titres obligataires que le FMI envisage d’émettre est « une question qui vient d’être posée aux autorités algériennes. Et c’est au niveau de la Banque d’Algérie que cette question sera examinée », at-il déclaré en marge des travaux du 5e Forum international de la finance (FIF). La crise n’a pas affecté les économies de EAC, mais… Le Secrétariat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) indique dans un communiqué que les gouverneurs des banques nationales des cinq pays membres et partenaires ont confirmé que les économies de l’EAC ne ressentent pas les graves conséquences de la crise financière mondiale. Ils notent toutefois, observé que les Etats partenaires de l’EAC ne sont Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 5 Banques et Assurances Les défis du CIH sous l’ère Ali Harraj Prévue le 28 mai prochain, l’assemblée générale mixte du CIH devra prendre des options sur le futur. Premier PDG de la banque nommé par les actionnaires, Ali Harraj jouit de la confiance des milieux d’affaires. Suffisant pour réussir ? Par Adama Wade, Casablanca Le chemin est tout tracé pour Ali Harraj, président de directoire par intérim du Crédit immobilier et hôtelier (CIH), filiale de la Caisse de dépôt et de gestion et du groupe français Caisse d’Epargne. En premier lieu, se faire confirmer lors de la prochaine assemblée générale mixte des actionnaires prévues le 28 mai 2009. Dans l’ordre du jour de cette AGM, la transformation du mode de gouvernance qui devra passer de l’actuelle SA à directoire et conseil de surveillance à une SA à conseil d’ad- Dans l’ordre du jour de cet AGM, la transformation du mode de gouvernance qui devra passer de l’actuelle SA à directoire et conseil de surveillance à une SA à conseil d’administration. Côte d’Ivoire : l’Etat revigore Versus Bank L’Etat ivoirien est en passe de redonner vie à Versus Bank, dont il a pris le contrôle pour éviter sa faillite. « Aujourd’hui, Versus Bank a réglé tous ses arriérés et s’inscrit dans une dynamique de croissance. La clientèle est revenue et les activités se portent à merveille. Et l’assemblée générale mixte consacre la reprise de la banque par l’Etat de Côte d’Ivoire qui en est l’unique actionnaire. Il s’agira d’approuver les comptes des exercices précédents et de débattre des questions spéciales relatives au fonctionnement de la banque », a affirmé le directeur des engagements et secrétaire du conseil d’administration, Arsène Komenan, à la veille de l’assemblée de la banque le 7 mai dernier à Abidjan. Au cours de la réunion, c’est au tour du président du conseil d’administration, Kouassy Oussou, de féliciter l’équipe dirigeante et les administrateurs pour le travail abattu en si peu de temps. Le communiqué de l’assemblée indique enfin que la « reprise se traduit par une fluidité dans les opérations, tant aux guichets de la banque qu’avec les confrères et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ». Est-ce donc enfin la fin du feuilleton de Versus Bank, passée tout près du dépôt de bilan ? Les gros déposants, comme la Caisse nationale de prévoyance sociale de Côte d’Ivoire (CNPS), avaient commencé à quitter la banque. D’autres, comme la SOTICI, SITAB, SMB, Orange... plus compréhensibles, choisissent d’interroger la direction de la banque sur la situation réelle de l’actionnaire principal. Conflits entre actionnaires L’Aiglon, en Suisse, où elle a son siège, comme en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains où elle a des filiales, fait l’objet de maintes poursuites pour défaut de paiement. Ses difficultés se sont traduites non seulement par un encours trop élevé, mais se sont également naturellement répercutées sur le crédit de la banque, conduisant à des retraits de fonds en cascade. Pour ne rien arranger, des conflits éclatent entre le principal actionnaire et les autres, notamment en raison des concours trop importants accordés aux filiales d’Aiglon. Ainsi, le ratio de couverture de risques n’était que de 3,7%, celui de limitation des immobilisations et participations de 110,7%, celui des prêts aux dirigeants et au personnel de 253,5% et celui des engagements sur une même signature de 291,4%. Cette situation catastrophique conduit le gendarme bancaire de l’Afrique de l’Ouest, la commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, le 13 décembre 2005 à Bamako, à prendre des mesures conservatoires. Gel de toute distribution de dividendes aux actionnaires, suspension de tout nouveau concours aux signatures concernées par le non-respect de la réglementation relative aux prêts accordés aux principaux actionnai- res, aux dirigeants et au personnel, transmission aux autorités monétaires et de contrôle, d’un état mensuel de suivi des engagements du groupe l’Aiglon portés par Versus Bank. En mars 2006, à sa session suivante à Abidjan, cette fois, la commission bancaire menace d’adresser un blâme à la banque, qui serait assorti d’une injonction de prendre dans un délai donné des mesures pour assurer le fonctionnement harmonieux du gouvernement d’entreprise et le respect des normes prudentielles. Elle confirme aussi la suspension de la distribution de dividendes, le recouvrement des créances La « reprise se traduit par une fluidité dans les opérations, tant aux guichets de la banque qu’avec les confrères et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ». compromises et la réduction des engagements des principaux actionnaires dans les limites fixées par la réglementation en vigueur. Faillite bancaire Le gouvernement ivoirien, « considérant qu’une faillite bancaire dans l’environnement économique aurait des conséquences dramatiques et imprévisibles » décide de prendre le taureau par les cornes. Le Ministère de l’économie et des finances adresse le 29 mars 2006 un courrier détaillant trois mesures conservatoires. Le rachat de 70% des actions que détenait l’actionnaire majoritaire, le groupe Aiglon Holding, pour 3,2 millions d’euros, provisoirement pour être éventuellement rétrocédées au groupe l’Aiglon s’il se relève de ses infortunes. Deuxième mesure, le remboursement par le groupe l’Aiglon et son propriétaire, Sidi Kagnassy, de leurs engagements à l’égard de Versus Bank s’élevant à 9,6 millions d’euros au 31 décembre 2005, suivant un échéancier n’excédant pas douze mois. Dernière mesure, la sensibilisation par l’Etat de tous les gros déposants pour les rassurer et obtenir leur retour. Certains de ces gros déposants étant publics ou sous tutelle de l’Etat. Mais comme annoncé, l’Etat n’a pas vocation à rester éternellement dans la banque. En janvier dernier, il fut annoncé une reprise de la banque par le groupe privé ivoirien CKG Holding, appartenant à Charles Kader Gooré, après la liquidation d’Aiglon. Au final, l’opération ne s’est pas faite puisque l’Etat ivoirien contrôle toujours la banque. Le temps d’embellir la mariée, pour séduire un autre prétendant. CES ministration. Cette étape consistera, note-ton, en un passage de témoin entre l’ère Khalid Alioua (2004-2009), consacré à l’assainissement et au redressement de la banque, et l’ère Ali Harraj, qui devient déjà, conformément à l’évolution du tour de table, le premier PDG de la banque élu par les actionnaires et non par décision royale. Les milieux d’affaires tablent sur un nouveau business plan prônant développement et diversification. L’établissement devrait se concentrer davantage sur son cœur de métier (immobilier) et le développement des activités de marché. Une meilleure synergie avec la CDG lui garantirait du refinancement à moindre coût, sachant que, jusque-là, la banque s’est financée aux conditions du marché. Sur le plan interne, l’option « rigueur » dans la gestion du portefeuille est maintenue, comme l’illustre ce premier coup de pioche porté début mai avec le reclassement du portefeuille de la banque. Quelque 2,1 milliards de dirhams d’encours ont été ainsi affectés aux « crédits à la promotion immobilière » à la demande pressante de la Banque centrale. Confiance du marché En attendant l’AGM, l’action de la banque a repris des couleurs à la Bourse de Casablanca. Le titre a progressé de 8,33% entre le 11 et le 15 mai dernier, passant de 360 à 390 dirhams. Effet Ali Harraj ? Le nouveau dirigeant du CIH jouit en tout cas de l’estime et de la confiance des milieux d’affaires, de par son parcours académique et son expérience professionnelle. L A TA R TIO NA L NA . .A ES S Ali Harraj, le nouveau dirigeant du CIH jouit de l’estime et de la confiance des milieux d’affaires. Diplômé de l’Ecole centrale de Paris en 1981, de l’Institut français du pétrole (IFP) en 1983, de l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) en 1987, il intègre la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) à son retour au Maroc en février 2002. Directeur général de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE), puis président du collège des liquidateurs à partir de mars 2006, il cumule depuis janvier 2004 la présidence de Maroc Leasing. En 2007, il a été nommé au comité de direction du groupe CDG et responsable des métiers de banque de détail et financement spécialisés depuis 2007. Monsieur Harraj a été auparavant président de Sofac, filiale crédit à la consommation de la CDG, secrétaire général de la CDG, et, de février 2002 à juin 2003, directeur général de la Loterie nationale. Il serait fastidieux d’énumérer le nombre d’établissements dont il est administrateur. LA SOCIETE TCHADIENNE D’ASSURANCE et DE REASSURANCE En abrégé « STAR NATIONALE » Société Anonyme avec Conseil d’Administration Capital social de 500 000 000 FCFA Siège social : Rue 1016, Avenue Charles de Gaulle, B.P n° 914, N’DJAMENA Immatriculée au Registre du Commerce de N’DJAMENA, Sous le n° TC-NDJ-15/B/77 AVIS DE SOUSCRIPTION Le Président du Conseil d’Administration porte à la connaissance des actionnaires, que l’ouverture de la souscription faisant suite à l’augmentation du capital social décidée par l’assemblée générale extraordinaire du 17 novembre 2008, se fera suivant les conditions ci-après : Nombre d’actions à souscrire : 29 656 Valeur nominale de l’action : 10 000 FCFA Montant de l’augmentation : 500 000 0000 FCFA Prix d’émission des actions à souscrire : 29 000 FCFA Montant global de la prime d’émission : 950 000 000 FCFA Heures d’ouverture : 8h00 Date d’ouverture : 10 décembre 2008 Date de fermeture : 9 juin 2009 à 13h00 Les actionnaires disposent d’un droit préférentiel de souscription Le montant des actions souscrites est à libérer intégralement. Le versement sera effectué sur le compte n° 371 00 58 42 04 03 domicilié à la Commercial Bank Tchad, « C.B.T. » Fait à N’DJAMENA, le 4 décembre 2008 Le Président du Conseil d’Administration M. MOUSSA MOUSTAPHA TERAP Contact : Ali Adoum Djaya, directeur général Tél : (235) 52 48 08 Fax : (235) 52 51 89 [email protected] ou [email protected] 6 Finance Banques et Assurances En bref - Poste Maroc partout, toujours plus pour vous ! pas immunisés contre la situation mondiale en général, notamment la baisse de la demande en exportations, la réduction de l’investissement direct étranger et des transferts de fonds, ainsi que la diminution de l’aide extérieure au gouvernement. Algérie : 143 milliards $ de réserves de change en 2008 Selon le dernier bulletin de conjoncture de la Banque d’Algérie, le montant des réserves à fin 2008 s’établissait à 143,10 milliards de dollars, contre 110,18 milliards à la même période de l’année 2007, soit 33 milliards de dollars de plus. Cela représente un taux de couverture de 36 mois, contre 40 mois en 2007. Les crédits à l’économie ont augmenté de 17,84% en 2008 pour s’établir à 2 615,51 milliards de dinars, dont la plus grande part a été allouée au secteur privé (52,14%). L’encours de la dette extérieure à moyen et long termes a baissé fin 2008 pour atteindre 4,282 milliards de dollars, contre 4,889 milliards de dollars fin 2007. 2,31 milliards d’IDE en 2008 en Algérie, selon la Banque centrale Le montant des investissements directs étrangers nets engagés en Algérie a enregistré une hausse en 2008 pour s’établir à 2,31 milliards de dollars. Durant l’année 2008, les IDE nets réellement engagés ont été de 590 millions de dollars au cours du 1er trimestre, de 480 millions de dollars au 2e trimestre, de 240 millions de dollars au 3e trimestre et de 1 milliard de dollars au 4e trimestre. La hausse est nette par rapport à 2007 où les IDE nets ont été de 1,37 milliard de dollars. Les banques algériennes doivent améliorer la gestion des risques Le marché monétaire est marqué par un excès de liquidités à caractère structurel. L’encours de liquidité bancaire était de 2 597,8 milliards de dinars à fin décembre 2008 contre 2001,2 milliards de dinars fin 2007. La Banque d’Algérie a invité les banques à améliorer la gestion du risque de liquidité en relevant que le rôle de la politique monétaire dans la régulation du marché monétaire « doit être accompagné par un progrès de la part des banques quant à la gestion du risque de liquidité, sachant que la persistance du contexte d’excès de liquidité en Algérie contraste avec l’acuité de la crise de liquidité qui a été la première manifestation de la crise financière internationale dès 2007 ». Algérie : les recettes fiscales baissent de 19% au 1er trimestre 2009 En raison de la baisse des prix du brut, les recettes fiscales Editeur : Les Afriques Edition et Communication SA. Genève. Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel, Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication). Comité des Fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeur partenaire : Groupe Atlas Publication, 219 bis, Bd Zerktouni, angle Roudani, Casablanca. Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade (Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi (Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles A. Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Hannah Armstrong (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Khéfi (Tunis). Ont également participé à ce numéro : Ougna Camara (Conakry), Mélanie Matarese (Alger), Bénédicte Châtel (Paris), Sana Harb (Alger), Ali Bey (Alger), Hance Gueye (Dakar), Samy Injar (Alger), Dominique Flaux (Genève). Avec la collaboration de David Beylard (Genève), de Ghislain Ondias Okouma, consultant médias et politique (New York), d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris). Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève. Tél : +41 22 301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10. [email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com Maquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. Corrections : Xavier Michel. Raphael Caratsch. Régie publicitaire : Bureau de Casablanca : Ibrahima Thiam (+212 22 23 34 77 [email protected]) Disitributeur: SAPRESS ( Société Arabo-Africaine de Distribution, d’Edition et de Presse), 70, rue de Sijilmassa - 20300 - CASABLANCA - Tél: 022 24 92 00 Imprimeur: Ecoprint du groupe Ecomedia - 4, bd BenAissa Ejjarouani - 20250 – Casablanca - Tél: 022 66 40 78. Bulletin Officiel: Décret n° 2-08-121 du 9 rabii I 1429 (17 mars 2008) portant autorisation de l’édition du journal «Les Afriques» au Maroc, paru dans le B.O. N° 5618-26 rabii I 1429 (3-4-2008) © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur ont atteint 977,4 milliards DA (MDA) au 1er trimestre 2009, contre 1203,2 MDA pour la même période de 2008, soit une baisse d’environ 19%. Toutefois, la Direction générale des impôts (DGI) précise que le niveau atteint à la fin mars demeure supérieur aux objectifs établis qui tablaient sur 643,6 MDA. La fiscalité pétrolière a baissé à 694,6 MDA, contre 970,2 MDA à la même période de 2008. Quant à la fiscalité ordinaire, elle a atteint les 282,7 MDA, contre 233 MDA en 2008. Les contributions directes se sont établies à 108,1 MDA, dont 42,6 MDA d’IRG prélevés sur les salaires, 15,3 MDA d’IRG non salariés et 49,6 MDA d’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). Egypte : les recettes fiscales chutent de 22% Les recettes fiscales vont connaître une baisse de 22% et ne couvriront que les deux tiers des dépenses publiques d’après le budget 2009/10. Les recettes fiscales devront ainsi baisser de plus de 20 milliards de LE, pour s’aligner à 145,5 milliards de LE. Cette chute de recettes, établie à partir d’une prévision de croissance de 4%, pourrait être plus importante au cas où ce taux ne se réalise pas. Le gouvernement pourrait atténuer le déficit grâce à la nouvelle taxe rendement des bonds et des obligations du Trésor, entrée en vigueur en mai, qui pourrait générer 1 milliard de LE vers la fin de l’année fiscale courante (30 juin) pour atteindre 4,7 milliards lors de l’exercice prochain. Cela ne compensera pas la baisse des recettes fiscales provenant des entreprises publiques du pétrole et de leurs partenaires, qui baisseront de 4 milliards en raison de la baisse des cours mondiaux du brut, alors que les taxes payées sur les profits du Canal de Suez baissent de 3 autres milliards. Madagascar : l’arme fiscale contre l’ancien président Après la décision du tribunal commercial de suspendre la décision de l’Etat de bloquer des comptes du groupe Tiko et de Marc et Lalao Ravalomanana, la direction générale des impôts a décidé d’engager une procédure de recouvrement forcé des créances du groupe Tiko. « L’Etat n’a pas été vaincu, même si le tribunal commercial a accordé le déblocage de ses comptes bancaires. C’est une stratégie qui permettra à l’administration fiscale d’engager la procédure de recouvrement forcé qui est plus rapide et plus efficace. Ce qui implique automatiquement le blocage des comptes du groupe » a indiqué Armand Tazafy, directeur général des Impôts (DGI). Selon lui, Tiko doit actuellement 30 milliards d’ariary à la DGI et à la Douane. Un montant que le groupe avait déjà déclaré auprès de l’administration fiscale mais qui n’a jamais été payé. Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Maroc : agitation autour des produits d’épargne et d’assurance-vie Des actions de sensibilisation et de lobbying sont entreprises sur le terrain pour introduire des dispositions incitatives à l’épargne moyenne et longue dans la prochaine loi de Finance. Adil Douiri : « Les salariés n’épargnent jamais si on ne les force pas. » Au-delà de la rivalité entre Wafa-Assurance et RMA-Wataniya (le premier a détrôné le second à la fin 2008), le secteur marocain de l’assurance vit une véritable mutation. L’essor des produits d’assurance retraite et, d’une manière générale, des produits d’épargne longue devrait, à terme, révolutionner une activité nourrie jusque-là par la branche-non vie, l’assurance automobile et l’assurance liée aux risques industriels. Cette orientation du marché sera sanctionnée par l’arrivée de nouveaux acteurs mondiaux (Axa France Vie démarre ses activités à partir de juin) et, surtout, par une réforme du cadre global. La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) vient d’ailleurs de lancer une étude sur le sujet. De son côté, Wafa Assurance, fort d’un chiffre d’affaires de 4,1 milliards de dirhams en 2008, devant RMA Wataniya (4 milliards), a mandaté Bain & Co pour l’élaboration d’un plan stratégique. La mission, qui consiste à identifier les nouveaux segments porteurs, ne manquera pas de souligner tout le potentiel lié à ces nouveaux produits. Dispositions incitatives En attendant, des actions de sensibilisation et de lobbying sont entreprises sur le terrain pour introduire des dispositions incitatives à l’épargne moyenne et longue dans la prochaine loi de Finance. Au cours d’une récente rencontre sur le thème, l’ancien ministre du Tourisme Adil Douiri, co-fondateur de la banque d’affaires CFG et président de Mutandis, a loué Aujourd’hui, sur le marché de l’épargne, au Maroc, les produits d’assurance-vie ont pris une place prépondérante. Tendance bien comprise par les assureurs qui ont développé plusieurs types de produits. toutes les vertus de l’épargne à moyen terme (3 à 5 ans) en rappelant cette réalité du monde contemporain : « Les salariés n’épargnent jamais si on ne les force pas. » Si des dispositions fiscales adaptées sont prises, environ 3 millions de Marocains sont éligibles à ce type d’épargne qui peut être développé au sein des entreprises. Mais qu’est-ce qui pousse donc les ménages à faire recours à l’épargne ? Celle-ci, renseigne un membre de l’APSB (Association professionnelle des sociétés de bourse), peutêtre constituée par mesure de précaution, pour faire face aux aléas de la vie, préparer les dépenses ultérieures ou, comme le veut l’époque, rechercher du profit et des avantages fiscaux. La participation des salariés aux résultats de l’entreprise peut être réglée par stocks options, mais à condition de régler le partage des profits entre l’employeur et les salariés. Pour ce faire, « l’Etat doit imaginer un dispositif et un cadre réglementaire et fiscal attrayant pour les deux parties, visant l’allègement de l’impôt sur les sociétés et l’allégement de l’impôt sur le revenu pour les sommes concernées par ces nouveaux mécanismes. Le but n’étant pas seu- lement de mieux redistribuer et de stimuler la consommation, mais de renforcer l’épargne salariale ; véritable levier de développement pour notre pays », estime Bachir Baddou, président de l’Association des MBA du Maroc. Le plan d’épargne comprend en général les versements volontaires du salarié, l’intéressement et les revenus tirés du placement qui viennent en déduction du bénéfice imposable dégagé par l’entreprise. L’épargne ainsi dégagée est placée sur un compte bloqué ou investi dans le plan d’épargne entreprise. Pour M. Douiri, le Maroc serait mieux inspiré de ne pas bloquer l’épargne salariale. Qu’est-ce que c’est que l’épargne retraite ? Les ménages font recours souvent à l’épargne. Celle-ci peut être constituée par mesure de précaution, pour faire face aux aléas de la vie ou, le cas échéant, en prévision des dépenses ultérieures, de la recherche de profit, d’avantages fiscaux… Mais pour de nombreux ménages l’épargne-retraite reste une nécessité incontournable. « Les salariés n’épargnent jamais si on ne les force pas. » Par ce mot composé, on entend une épargne (financière, immobilière) constituée sur le long terme, durant la vie active, avec pour objectif de générer un revenu ou un capital après la vie active. Il s’agit donc de dispositifs permettant d’acquérir des annuités viagères, qui couvrent le risque lié à l’incertitude sur la durée de la vie. La détention d’une épargne est directement liée au niveau des revenus des ménages. Les produits les moins liquides, nécessitant un blocage des fonds sur plusieurs années et un abondement régulier (assurance-vie, épargne retraite), ont un taux de recours beaucoup plus important chez les ménages aux revenus élevés. Parmi les différentes formes d’épargne financière, les spécialistes ont du mal à faire la différence entre celles qui constituent l’épargne-retraite et les autres. Mais en principe, toute forme d’épargne financière peut, a priori, être accumulée par les ménages en vue de la retraite : aucune forme d’épargne ne semble exclure la possibilité d’une motivation liée à la constitution d’un revenu pour la retraite et d’un « lissage » des revenus sur le cycle de vie, avec perception d’un revenu (sous forme de rente ou de capital) à l’âge de la retraite. Cependant, l’épargne est d’autant plus adaptée à un projet de retraite qu’elle permet une sortie en rente ou qu’elle est mise en réserve pour une durée longue. Les rentes qui seront versées à partir d’une date ou d’un âge fixé, durant le reste de la vie de l’assuré, sont reversées au conjoint (suivant un mécanisme de réversion) en cas de décès de l’assuré. La souscription s’effectue à titre individuel ou collectif dans le cadre d’organismes de statuts variés (entreprises, sociétés d’assurances, mutuelles, etc.). Les régimes fiscaux et les réglementations prudentielles, qui visent à protéger les parties contractantes contre des risques excessifs, ne sont pas homogènes. Aujourd’hui, sur le marché de l’épargne, au Maroc, les produits d’assurance-vie ont pris une place prépondérante. Tendance bien comprise par les assureurs qui ont développé plusieurs types de produits (contrats d’épargne assurance entre autres). Cette dynamique se heurte cependant à l’absence d’un secteur financier florissant. Le marché de l’assurance-vie au Maroc occupe la 46e place mondiale, mais la deuxième en Afrique. A.W 7 Bourses Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Les valeurs les plus rentables de la BRVM Miser sur l’huile de palme rapporte plus vite à Abidjan que le caoutchouc, les télécoms et la banque. Le point suite à la publication des résultats de vingt sociétés cotées sur un total de 38. En mettant les soucis de portefeuille avant celui du prestige, Unilever apparaît en vedette de la Bourse régionale d’Abidjan. L’entreprise a distribué à ses actionnaires 34 200 FCFA/actions au compte de l’exercice 2008. L’annonce d’un tel niveau de dividende fin avril a propulsé le titre, passé de 72 000 FCFA à plus de 100 000 FCFA en l’espace de deux semaines. Normal, une telle distribution représente un rendement de 45, 48% sur la base d’un cours moyen de 75 197 FCFA, déterminé avec l’aide la CGF Bourse. C’est dire si le groupe ivoirien SIFCA, ainsi que le Singapourien Nauvu Investment, tous deux repreneurs mi2008 des parts du groupe anglo-hollandais Unilever dans la compagnie ivoirienne, ont été récompensés par le marché. Au passage, l’on notera qu’Unilever a distribué 61,2 milliards de FCFA de dividendes, représentant 99,6% de ses bénéfices. Ce qui en fait une valeur de rendement. Une option qui consiste à récompenser les actionnaires et qui prévaut en général quand ceux-ci sont des multinationales. BICICI en bonne santé Loin derrière Unilever CI, l’on retrouve la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (BICICI), avec un rendement de 11,37% résultant d’une décision de distribution de dividendes de 3645 FCFA. L’entité bancaire, qui vient de porter l’ex-Premier ministre Seydou Elimane Diarra à la tête de son conseil d’administration, récompense ses actionnaires BNP Paribas, SIFIDA et une tranche de 33% du tour de table complétée par des privés ivoiriens. Autre entreprise cotée à avoir cassé la tirelire, la Société ivoirienne de tabac (la SITAB CI) qui affiche le troisième rendement du marché, soit 9,77% à raison d’un dividende de 5 552/action. Presque au même niveau de rendement, SARI CI (9,53%) montre que, même si elle est en crise en Europe, l’automobile rapporte bien en Afrique. De son côté, la SDV-SAGA CV fête superbement le changement de sa dénomination en Bolloré Africa Logistics Côte d’Ivoire par un dividende de 4666 FCFA par action. Puis viennent par ordre de rendement Total CI (8,43%), CIE CI (8,37%), BOA Benin (7,81%), SAFCA CI (7,26%) et Sonatel CI (7,3%). Notons que la distribution d’un dividende de 11 700 FCFA ne fait pas de la compagnie sénégalaise, récipiendaire du prix 2009 de la meilleure entreprise cotée, la meilleure valeur en termes de rendement et la valeur la moins chère en termes de PER. L’on conviendra tout de même que le paiement d’un tel dividende, au grand bonheur de l’Etat du Sénégal et de France Télécom, renforcera la confiance des autres actionnaires engagés sur le titre. Parmi les valeurs moyennes en termes de cherté, à noter la Sicable, qui affichait une baisse du chiffre d’affaires sur le deuxième semestre et qui s’est apparemment bien ressaisie avec un dividende de 1311/action, représentant un rendement de 5,3%. Rares seront les entreprises qui auront opté pour la baisse de dividendes. La Société africaine de plantions d’héveas (SAPH) l’a fait, ce qui se comprend sans doute au vu de la crise qui souffle sur l’industrie du pneu, très sensible à la situation de l’automobile. Pourtant, Jean Louis Billon, président du conseil d’administration, a présenté un bénéfice record de 19,9 milliards de FCFA en 2008. Mais du fait des incertitudes du marché et pour renforcer sa trésorerie, le dividende est fortement revu à la baisse, à raison de 1057 FCFA par action contre 2800 FCFA en 2007. Ce qui confère à la SAPH un rendement de 3,22%. Au stade actuel de la publications des résultats et des décisions de distribution, SAPH devient la valeur la plus chère du marché aux côtés de Shell CI Filtisac CI. Adama Wade Eclairage L’avis de Cyrille Nkountchou, managing director de Liquid Africa Holdings Limited à Johannesburg et intervenant régulier sur la BRVM Sur la rentabilité Mon expérience d’investissement sur la BRVM est plutôt bonne. Actuellement la performance de l’indice BRVM est déprimée par la sous-performance de certaines valeurs clés agricoles telles que la SAPH et PALMCI, mais aussi Sonatel et certaines valeurs bancaires comme ETI. Ceci est principalement le résultat du retournement de la conjoncture économique pour des matières premières telles que l’hévéa ou l’huile de palme, ainsi que du ralentissement relatif du rythme de croissance du chiffre d’affaires et du résultat de la valeur phare Sonatel. L’autre facteur qui a contribué à la déprime est le retrait des fonds étrangers qui, l’année dernière, avaient fortement investi sur cette place financière. Sur les opportunités Nous pensons qu’aux niveaux actuels, la BRVM offre de bonne opportunités d’investissement en particulier sur les valeurs telles que PALMCI ou SAPH, qui ont connu de fortes corrections et dont les niveaux de valorisation actuels ignorent le redressement récent du cours des matières premières sous-jacentes. Nous pensons aussi que des titres tels que Sonatel ou ETI présentent des points d’entrée intéressants aux cours actuels. Voir tableau BRVM page 9 OFFRE D’EMPLOI (Réf. OE 01-05/09) BGFIBANK, Premier Groupe Financier de la zone CEMAC certifié ISO, présent en Afrique et en Europe, recherche dans le cadre de son développement à international, des candidats correspondants aux profils suivants : 4CHARGE DE RELATION CLIENTELE PARTICULIERS 4CHARGE DE RELATION CLIENTELE ENTREPRISES 4COMPTABLE 4ASSISTANT QUALITE 4CONTROLEUR INTERNE 4CONTROLEUR DE GESTION 4AUDITEUR INTERNE 4INFORMATICIEN PROFILS : H/F diplômé(e) d’une Grande Ecole de Commerce et détenteur (trice) d’un diplôme de type BAC +4/5 (Maîtrise, Master, DESS, DESCF) spécialisé en Banque, Economie, Finance, Contrôle de Gestion, Qualité, Informatique, Audit et Commerce et vous justifiez d’une expérience professionnelle significative (2 ans minimum) dans l’un des domaines concernés. Compétences techniques recherchées selon les postes à pourvoir : maitrise des techniques de vente et de négociation commerciale, analyse financière, maitrise des circuits des opérations de banque, maitrise de la comptabilité bancaire, connaissance de la règlementation bancaire, connaissance des systèmes de management de la qualité, maitrise de l’outil informatique, management d’équipe. Qualités recherchées : rigueur, esprit d’analyse et de synthèse, qualités rédactionnelles et relationnelles, initiative, travail d’équipe, avoir le souci de la satisfaction client. La maîtrise d’une langue internationale sera fortement appréciée, de même qu’une expérience significative dans le domaine bancaire. Merci d’adresser vos CV, lettres de motivation et Titre du poste à [email protected] 8 Bourses Les fonds avec Fonds Afrique 2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10 Rating Domicile 2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11 Overall DWS Invest Africa A2 Acc 37.85 Luxembourg JPM Africa Equity D (acc) USD 33.88 Luxembourg Robeco Afrika Fonds A Inc 29.95 Netherlands Nikko Africa Equity Fund 29.22 Japan JB Multiflex JB African Equity C JPY Acc 28.21 Luxembourg Magna Africa Fund C Acc 26.65 - 43.59 - 33.13 Ireland 1 Swedbank Robur Africa Equity D2 Acc 24.82 - 45.29 Luxembourg EFG-Hermes Saudi Arabia Equity Fund 23.25 Saudi Arabia EMIF South Africa load ZAR Acc 23.07 - 12.84 - 19.80 Luxembourg 2 Saudi Arabia Investment Fund Ltd Inc 22.96 - 38.23 - 42.21 United Kingdom 2 JB EF Northern Africa CHF A Inc 21.81 - 31.98 Luxembourg UBS (CH) EF-South Africa Inc 21.08 - 21.60 - 22.86 Switzerland 2 Wallberg African All Stars I Acc 19.07 Luxembourg PCA Africa Fund 17.99 Taiwan E.S. África FI Acc 17.40 - 33.07 Portugal The Concord Egypt Euro Shares 17.30 - 25.32 4.05 Ireland 3 HQ Afrika Inc 15.61 - 40.82 Sweden Simplicity Afrika Acc 13.30 - 44.42 Sweden Coronation Africa Frontiers Fund 12.96 Ireland BPI Africa FI Acc 11.50 Portugal The Egyptian Growth Investment Company 10.84 - 23.81 0.69 Guernsey 3 Nordea-1 African Equity Fund BI Acc 9.22 Luxembourg WIOF African Performance Portfolio A Acc 6.16 Luxembourg Standard South Africa Equity A USD Acc 5.00 - 41.27 Ireland Santander Selección África FI Acc 4.75 - 41.98 Spain Intereffekt Emerging Africa EUR 4.53 - 46.42 Netherlands Atlas Maroc Acc - 0.87 - 21.93 17.05 France 3 Standard Africa Equity A USD Acc - 7.36 - 58.59 Ireland ICECAPITAL Africa A Inc - 7.60 - 58.80 Finland Name Fonds MENA Name SGAM Oasis MENA SGD ING (L) Invest MENA EUR I Acc Investec GSF Africa&Middle East A GrAcc Gustavia Turkey Middle East Inc SSgA Emer. Middle East&Africa Indx P Acc FIM Sahara EUR Acc SGAM Fd Eqs MENA AE Acc Investec GSF MENA A Gross Acc Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A Acc BG Selection Africa&MiddleEast Eqs A Acc Investec Africa & Middle East I Acc Net CIMB-Principal MENA Equity Fund HQ Middle East Inc JPM Middle East Equity A (dist) - USD Makaseb Arab Tigers Fund USD Acc Sydinvest Afrika & Mellemøsten Inc ESPA Stock Mid East and Afri Mkts A Inc Schroder ISF Middle East EUR A Acc Deka-MiddleEast and Africa CF Acc Meridio ArabWorld P Acc GAM Star Frontier Opportunities Acc Mashreq Arab Tigers Funds Acc LHV Persian Gulf Fd A Acc WIOF Middle East Perf A T. Rowe Price Mid East& African Eq Fd I Algebra Capital Alpha MENA A Acc FT Emerging Arabia EUR Inc PF (LUX) Mdl East & N Africa HP EUR Acc ING Middle East & Africa Fund GCC Fund Arabia Inside A Acc Franklin MENA A Acc a H1 2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10 Domicile 2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11 27.36 - 42.36 Singapore 26.30 Luxembourg 23.06 - 21.90 Luxembourg 22.68 Sweden 21.04 - 19.89 - 21.57 France 19.17 - 43.45 Finland 18.94 Luxembourg 18.78 - 25.62 Luxembourg 18.25 - 45.37 Luxembourg 18.10 - 34.11 Luxembourg 17.92 United Kingdom 17.75 - 44.52 Malaysia 16.14 Sweden 15.38 - 33.95 - 25.82 Luxembourg 15.26 - 40.23 - 26.64 Bahrain 12.58 - 41.86 Denmark 12.30 - 39.82 Austria 11.98 - 41.74 Luxembourg 11.49 - 40.75 Luxembourg 9.25 - 40.80 Luxembourg 8.97 Ireland 7.11 Ireland 6.66 - 44.35 Estonia 5.41 Luxembourg 4.83 - 50.92 Luxembourg 3.93 - 61.96 Bahrain 0.12 - 53.45 Luxembourg - 0.64 Luxembourg - 1.12 Taiwan - 3.30 Luxembourg - 4.31 Luxembourg Rating Overall 3 3 2 Fonds islamiques 2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10 Name 2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11 CMS Islamic Balanced 33.25 - 3.82 19.27 TA Dana Optimix 26.17 - 3.83 10.75 Dana Makmur Pheim 22.79 - 5.90 11.23 Avenue SyariahExtra 19.00 - 11.97 - 6.40 Dana Islamiah Affin 18.97 - 17.79 13.46 Apex Dana Al-Faiz-i Inc 18.54 - 0.15 55.33 CIMB Islamic Balanced 18.24 - 11.10 7.97 Public Islamic Asia Balanced 17.32 - 10.51 CIMB Islamic Balanced Growth Fd 16.44 - 13.71 2.88 MAAKL Al-Umran 16.15 0.45 19.17 HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced Fund 15.34 1.51 12.70 HLG Dana Maarof 14.33 - 8.70 14.50 Alliance Dana Alif 14.22 - 8.59 - 0.61 PRUdana dinamik 14.07 - 2.73 20.18 AmIslamic Balanced 13.88 - 7.04 17.75 MAAKL Al Fauzan 13.81 - 6.01 31.38 RHB Mudharabah 13.10 - 1.76 16.13 Public Islamic Balanced 12.86 - 10.60 4.89 CIMB Islamic Balanced Income 12.29 - 7.18 8.09 AMB Dana Ikhlas 12.00 - 5.59 - 0.09 ASBI Dana AL-Falah 11.54 - 2.49 25.06 CIMB Islamic Enhanced Sukuk Fd 9.63 1.04 4.08 ASBI Dana AL-Munsif 8.41 - 7.81 14.21 Public Islamic Enhanced Bond 7.52 3.35 PRUdana al-islah 6.69 0.31 - 0.34 Domicile Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Rating Overall 3 1 2 1 3 5 3 2 4 3 3 1 4 4 5 3 3 3 2 4 3 4 3 Fonds matières premières et ressources naturelles 2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10 Name Domicile 2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11 SIA Global Mining Value EUR Acc 91.54 - 61.04 Luxembourg Earth Exploration UI Acc 70.79 - 50.17 Germany Oceanic CF Australian Natrl Res GBP Inc 69.21 - 46.88 - 41.13 United Kingdom Natural Resources Fund Inst Acc 65.84 - 44.04 - 28.55 Ireland JPM Natural Resources A Acc 60.87 - 41.62 - 30.84 United Kingdom Pioneer Fds Gold and Mining A EUR ND Acc 56.88 - 43.17 - 25.31 Luxembourg JPM Global Natural Resources A EUR Acc 56.46 - 45.57 - 35.33 Luxembourg Orion Sicav Ressources Naturelles Acc 55.34 4.98 7.89 Luxembourg Rating Overall 1 3 4 3 2 5 Oceanic CF Global Resources EUR Acc Oak Tree Junior Mining & Explortion Acc Schroder ISF GEM Commodities A Acc Allianz RCM Rohstoffonds A EUR Inc Investec Enhanced Natural Res I Acc Net JPM Emerging Resource Equity Pioneer CIM-Global Gold and Mining Acc MitsubishiUFJ Wld Resources BGF World Mining A2 EUR cominvest Rohstoff Aktien P Inc First State Glb Resources III Acc United Global Resources SGD First State Glb Resources A Acc First State Global Resource USD eQ Emerging Agri Sector 2 Acc FC AGF Canada Resource Eq Fd ZKB Ressourcen Vision Fonds A Inc Alizee Deterre T Acc Mizuho Global Resource Eq Fd DWS Rohstoffonds Inc Franklin Natural Resources A Acc $ The Emerging Commodities Fund Acc DekaLux-GlobalResources CF Inc STABILITAS Soft Commodities I Acc Argenta Fd Sector Europe BasIndustr Acc Carmignac Portf Commodities Acc JF Five Elements Fund A Acc JB EF Natural Resources CHF A Inc Ideal Global Acc Dynamic Focus+ Resource Fund I Acc BR Natural Resources Eq Fund Baring Global Resources Fd Inc Tuma Commodities Acc bfw raw materials Acc ALTIS Fund Global Resources Acc BBGI Commodities (USD) A Acc Craton Capital Global Resources A Acc Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Acc Etoile Matières Premières Acc T. Rowe Price Glb Natrl Res Eq I Acc Orsay Ressources Acc Manulife GF Global Resources AA Inc BNY Mellon Glb Natrl Res Eq Fd AXA Or et Matières Premières Acc SGAM Invest Secteur Matières Prem. Acc UBS (CH) EF-Global Materials Inc CS EF (Lux) Global Resources B Acc ESPA Stock Commodities A Inc SGAM Fd Eqs Global Resources A Acc CF Equities HAIG Resources B Acc RBC Diversified Fund Natural Rsrc Eq Inc VP Bank Advice FoF Nat Resources A Inc FMM - Natural Resources A Acc Euro The Tectonic Fund Acc VV-Strategie Rohstoffe T1 Inc Swedbank Robur Råvarufond Inc Eurovalor Recursos Naturales FI Acc GR Dynamik OP Acc MAM Actions Matières Premières Acc Parvest Global Resources C Acc Barclays Ressources Naturelles Acc KB Lux Key Fd Natural Resources EUR Acc BWI-FdsPtf Rohs & Ress Acc Martin Currie GF Glbl Resources Inc UBS (Lux) SS-RICI (GBP) Inc Tiberius Active Commodity OP Inc BZ Agro Inc LCF Roth Prifund Natural Res. USD A Acc UBS GU Commodity AXA WF Hybrid Resources A EUR Acc CAAM Funds Global Resources C Acc Géo-Energies C Acc Deutsche Far Est DWS Glb Mat & Engy LCL Actions Minergior Monde Acc Barclays Glb Commodity Delta A USD Acc CAAM Actions Minergior Acc OSK-UOB Resources Vontobel Belvista Com Lnk Sel Fund A Acc UBS (Lux) SS-RICI (USD) Acc Commodity Alpha OP R Inc Daiwa/RICI(R) Commodity Fd Prudential Financial Global Resources Fd STABILITAS Growth Small Cap I Acc HSBC Ressources Naturelles A/I DSP BlackRock World Gold Div Daiwa Commodity Index Daiwa FW Commodity Select Nippon Commodity Sel (Food) Schroder Nikko Commodity Fd A MUFJ Commodity Fund Alpi Risorse Naturali Acc DB Platinum Commodity USD I1C Acc Swedbank Robur Skogsfond Inc BEA Global Resources A Acc CAAM Ressources-Industrie Monde I Acc VCH Expert Natural Resources Acc DaiwaSB/SMBC Commodity Fd Tiberius Commodity Alpha Euro OP I Inc Allianz Glb Inv Glb Agr Trend - ACC-TWD Robeco Commodities UBS (Lux) SS-RICI (EUR) Acc LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde Acc Nordea Foresta Kasvu Nomura Sect Indx Oil Nonferr Fortis L Commodity World I Acc DKA Sel Indx Resources UBS (Lux) SS-RICI (CHF) Acc Nomura Commodity Fund UBS (CH) Commodity Fund - USD P Inc DB Platinum Commodity Euro I1C Acc MHAM Commodity Index Fd Wrap Nippon Commodity Index Open Chuomitsui Commodity Fund Nissay Commodity Fund AIG Commodity Fund D1M Marlborough ETF Commodity A Acc Yuanta Global Oil & Mining Fund Parworld Track Commodities C Acc 51.11 50.30 48.14 48.08 46.97 46.03 45.86 45.56 43.75 43.61 43.11 42.99 42.26 41.83 41.12 39.95 38.91 37.54 36.95 36.52 35.38 35.20 34.00 33.19 33.09 32.83 32.54 31.99 31.80 31.79 31.25 30.94 29.78 29.30 29.24 29.23 28.99 28.14 27.97 27.59 27.23 27.20 26.93 26.73 26.50 26.40 26.24 26.18 26.02 25.84 25.49 25.02 24.94 24.35 24.05 23.92 23.89 23.69 23.16 22.87 22.66 22.57 22.55 21.68 21.59 21.41 20.82 20.20 18.44 18.35 18.05 18.03 17.54 17.50 17.43 17.39 17.09 17.06 17.02 16.90 16.86 16.73 16.72 16.63 16.59 16.42 16.25 16.25 15.68 15.35 14.25 13.82 13.71 13.63 13.41 13.38 13.28 13.23 13.21 13.20 12.49 12.40 12.31 12.08 11.98 11.35 11.24 10.75 10.70 10.56 10.30 10.22 10.22 10.09 9.39 9.15 9.10 9.03 - 45.73 - 52.39 - 59.81 - 46.85 - 11.89 - 25.87 - 48.98 - 39.41 - 52.22 - 47.78 - 40.17 - 34.03 - 41.68 - 41.86 - 44.71 - 19.03 - 26.91 - 44.68 - 30.53 - 12.88 - 26.03 - 27.07 - 17.12 - 18.67 - 8.46 - 56.53 - 43.07 - 36.26 - 79.59 - 38.42 - 47.58 - 57.37 - 44.18 - 30.89 - 37.98 - 49.56 - 26.69 - 35.62 - 51.90 - 32.78 - 42.27 - 37.65 - 10.02 - 29.61 - 33.13 - 34.83 - 39.11 - 37.30 - 36.71 - 8.56 - 16.90 - 36.27 - 35.70 - 38.84 - 43.57 - 35.31 - 36.32 - 40.25 - 40.35 - 37.78 - 39.55 - 73.90 - 42.36 - 41.72 - 39.31 - 32.08 - 37.15 - 30.43 - 42.56 - 32.96 - 29.92 - 33.02 - 55.70 - 30.70 - 23.53 - 27.39 - 30.80 - 44.31 - 29.31 - 29.50 - 32.68 - 28.06 - 41.54 - 28.26 - 21.70 - 51.91 - 42.44 - 23.73 - 18.70 - 18.52 - 28.10 - 27.77 - 39.26 - 48.63 - 35.01 - 18.52 - 40.50 - 39.53 - 18.37 - 29.06 - 27.66 - 30.64 - 35.94 - 39.16 - 35.39 - 56.16 - 37.34 - 34.60 - 40.88 - 36.99 - 49.44 - 35.54 - 39.45 - 19.57 - 40.85 - 13.97 - 46.29 - 36.10 - 36.73 - 39.41 - 32.61 - 33.99 - 41.19 - 40.01 - 21.20 - 16.60 - 44.20 - 24.25 - 43.79 - 37.36 - 27.99 - 20.22 5.63 - 47.19 - 30.99 - 21.58 - 32.75 - 82.37 - 25.36 - 36.84 - 16.09 - 49.39 - 23.92 - 10.67 - 13.35 - 16.84 - 18.20 - 35.67 - 15.34 - 24.01 - 31.92 - 26.26 25.89 - 50.12 - 30.12 - 43.46 - 33.34 - 30.74 - 50.74 - 42.33 - 34.12 - 35.91 - 33.44 - 32.16 - 34.12 30.35 - 31.62 - 38.91 Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 United Kingdom Liechtenstein Luxembourg Germany United Kingdom Japan Luxembourg Japan Luxembourg Germany Ireland Singapore United Kingdom Singapore Estonia Japan Switzerland Austria Japan Germany Luxembourg France Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Cayman Islands Luxembourg Luxembourg Luxembourg Japan Ireland Liechtenstein Liechtenstein Luxembourg Switzerland Liechtenstein Germany France Luxembourg France Luxembourg Japan France France Switzerland Luxembourg Austria Luxembourg Luxembourg Switzerland Liechtenstein Luxembourg France Luxembourg Sweden Spain Germany France Luxembourg France Luxembourg Germany Luxembourg Luxembourg Luxembourg Switzerland Luxembourg Japan Luxembourg Luxembourg France Taiwan France Ireland France Malaysia Luxembourg Luxembourg Luxembourg Japan Taiwan Luxembourg France India Japan Japan Japan Japan Japan Italy Luxembourg Sweden Hong Kong France Luxembourg Japan Luxembourg Taiwan Netherlands Luxembourg France Finland Japan Luxembourg Japan Luxembourg Japan Switzerland Luxembourg Japan Japan Japan Japan Japan United Kingdom Taiwan Luxembourg 3 4 2 4 3 4 1 3 3 Nomura Global Commodity Open Baring Real Asset Futures A Acc SompoJapan DBLCI Commodity 6 Caja Madrid Recursos Naturales FI Acc VINCOX Water & Energy Europe I Acc Nomura Commodity Fund2 (GSCI) Swisscanto (CH) Commodity Sel Fd A Inc Pioneer SF EUR Commodities A EUR Acc Polaris Global Key Resources Caixa Catalunya Multisectorial FI Acc UBS (CH) Commodity Fund - EUR P Inc HAIG Advantage M5 Rohstoffe B Inc CS CF Plus SFR A Inc DWS Invest Commodity Plus FC Acc CS CF Plus USD A Inc Löwen Investment Fund Commodities Acc ICECAPITAL Commodity B Acc AGF Matières Premières R Acc UBS (CH) Commodity Fund - CHF P Inc ESPA Garant Commodities T Acc Sabadell BS Commodities FI Acc CS CF Plus EUR A Inc Caixagest Matérias Primas FEI Acc STAM Commodity Open 1 3 1 3 3 4 5 4 4 3 4 3 2 3 2 3 3 1 4 2 5 2 3 5 4 5 4 3 4 3 3 5 2 4 2 8.62 8.53 8.49 8.31 8.05 7.90 7.26 6.65 6.65 6.40 5.75 5.71 5.52 5.34 4.64 4.43 4.39 4.34 3.95 3.02 2.98 0.32 - 1.18 - 2.78 - 50.64 - 62.49 - 47.38 - 26.77 - 20.71 - 50.01 - 49.94 - 46.55 - 43.03 - 40.45 - 45.22 - 57.85 - 36.88 - 33.04 - 34.12 - 57.75 - 29.24 - 60.85 - 15.73 - 2.04 - 56.55 - 41.40 - 7.40 - 50.50 - 29.26 - 57.55 - 25.54 - 4.78 - 47.72 - 34.55 - 66.33 - 7.22 - 30.67 - 58.26 - 31.04 Japan Ireland Japan Spain Liechtenstein Japan Switzerland Luxembourg Taiwan Spain Switzerland Luxembourg Switzerland Luxembourg Switzerland Liechtenstein Finland France Switzerland Austria Spain Switzerland Portugal Japan 1 3 3 1 4 2 5 2 3 1 Fonds or et métaux précieux Name SIA Global Mng Val Intl Eq Sel CHF Acc STABILITAS Pacific Gold+Metals I Acc Timeless Precious Metal EUR Earth Gold Fund UI Acc CF Ruffer Baker Steel Gold O Acc Piazza Merrill Lynch IIF World Mini Acc JB Gold Equity (USD) B Acc Sicav Placeuro Gold Mines Inc Nestor Gold Fonds Acc MRB Goldminen- & Rohst.-aktien Fnd Inc ZKB Gold Aktienfonds A Acc Smith & Williamson Glb Gold & Resources STABILITAS Silber+Weissmetalle I Acc IAM-Gold& Metals B CHF Acc Strategic Precious Metal Fund CHF Inc JB URAM Gold & Mining Stock Fd B EUR Acc Tocqueville Gold P Acc Investec Global Gold A Acc Net USD Dynamic Precious Metals Fund I Acc Valeurs Or Acc LODH Invest World Gold Exp USD P A Acc Precious Cap Glb Mining & Metals Inc Craton Capital Precious Metal A Acc Federal Multi Or et Matières Prem. Acc Franklin Gold and Precious Metals A AmPrecious Metal Investec GSF Glbl Gold A Acc Grs USD BlackRock Gold Fund UOB United Gold & General BlackRock Gold Metal B PAM Gold & Silver Mining & Metals Acc BlackRock Gold and General A Inc Share Gold Acc Pioneer Fds (A) Gold Stock A Inc BBGI Share Gold (USD) Inc MP-GOLD.SI BlackRock International Gold & Gen AIG PB Equity Fund Gold A Inc LODH Invest World Gold Exp EUR I Acc Global Gold And Precious Acc DWS Invest Gold and Prc Met (USD) A2 Acc DWS Noor Precious Metals B Acc STABILITAS Gold+Resourcen I Acc CM-CIC Or et Mat Acc Stratégie Indice Or Acc Fructifonds International Or R Acc BGF World Gold A2 EUR STABILITAS Gold+Resourcen Spec Sit I Acc DWS Goldminenaktien Typ O Acc SGAM Fd Eqs Gold Mines A Acc LCL Actions Or Monde Acc CAAM Actions Or Acc SGAM Invest Secteur Or Acc Swisscanto (CH) EF Gold Inc AMG Gold Minen & Metalle A Inc Nikko DWS New Resorce Fund GoldSphere A Acc Golden Dhow Fund Acc AIG World Gold Div NOAH-Mix OP Acc DJE - Gold & Ressourcen I Acc PEH Q-Goldmines Acc UBS (CH) EF-Gold Inc CS EF Global Gold A Inc BlackRock Gold Metal A LCF Roth Prifund Global Gold & PM A Acc MVM LUX SICAV - frontrunner earth Acc 2008-12-31 2008-05-11 2006-05-10 Domicile 2009-05-11 2009-05-10 2009-05-11 92.07 - 61.35 Luxembourg 61.03 - 28.54 Luxembourg 59.59 - 47.83 - 62.72 Malta 58.98 Germany 47.36 - 25.29 - 47.37 United Kingdom 43.75 - 52.22 Belgium 43.02 - 27.91 - 26.76 Luxembourg 42.47 - 25.98 - 21.91 Luxembourg 42.28 - 29.77 - 28.66 Luxembourg 39.61 - 36.66 - 39.80 Switzerland 38.45 - 60.23 - 63.81 Switzerland 38.38 - 20.47 - 23.07 United Kingdom 34.20 - 60.04 Luxembourg 31.34 - 37.41 - 13.62 Switzerland 31.19 - 12.49 - 15.63 Switzerland 31.17 - 39.71 Luxembourg 30.18 France 29.78 - 21.22 - 8.56 United Kingdom 29.73 13.41 Luxembourg 29.10 - 8.46 - 9.50 France 29.05 - 16.86 - 15.72 Luxembourg 28.02 - 26.23 - 32.99 Switzerland 27.87 - 20.56 - 31.37 Liechtenstein 27.38 - 34.84 - 26.61 France 27.34 - 13.68 - 5.68 United States 26.63 - 19.46 Malaysia 26.49 - 18.45 - 11.22 Luxembourg 25.96 - 17.44 - 27.63 Japan 25.37 - 19.87 - 0.64 Singapore 25.19 - 16.76 - 29.57 Japan 24.77 Switzerland 24.09 - 21.27 - 12.58 United Kingdom 24.03 0.71 - 0.85 Luxembourg 23.87 - 7.41 - 14.77 Austria 22.90 0.29 Switzerland 22.79 - 8.64 Slovenia 21.80 - 20.26 - 13.47 Jersey 21.80 - 11.71 - 11.37 Switzerland 21.72 - 22.48 - 15.72 Luxembourg 20.95 - 17.03 - 29.40 France 20.71 - 14.17 Luxembourg 20.46 - 19.04 Ireland 19.89 - 58.30 - 64.40 Luxembourg 19.51 - 16.71 - 19.04 France 19.08 - 8.97 - 17.68 France 18.46 - 6.80 - 11.63 France 18.27 - 18.10 - 15.35 Luxembourg 18.22 - 68.19 Luxembourg 18.19 - 23.75 - 33.63 Germany 18.05 - 10.71 - 22.22 Luxembourg 17.45 - 14.03 - 24.08 France 17.31 - 14.26 France 16.84 - 10.11 - 18.44 France 16.43 - 7.79 - 21.14 Switzerland 16.31 - 14.56 - 4.76 Switzerland 16.15 - 34.19 Japan 15.95 France 15.74 - 12.01 Liechtenstein 15.16 India 12.86 - 27.30 - 38.70 Germany 10.82 - 22.81 - 26.58 Luxembourg 10.82 - 35.84 - 35.17 Luxembourg 10.66 - 11.38 - 19.81 Switzerland 10.60 - 4.27 - 15.41 Switzerland 6.67 - 2.95 - 24.00 Japan 5.68 - 6.23 - 4.90 Luxembourg 3.01 - 12.10 - 50.51 Luxembourg Rating Overall 1 3 2 2 1 3 1 3 5 2 5 5 3 2 3 4 3 4 4 5 4 3 5 4 3 1 1 3 3 4 4 1 3 3 3 2 4 2 3 2 2 3 4 2 Fonds énergies Name 3 4 1 3 3 3 5 CF Junior Oils Trust A Acc LTIF Global Energy Value Acc Schroder ISF Global Energy A a Acc DnB NOR Renewable Energy Inc DnB NOR Miljøinvest Acc Investec Global Energy A Acc Net GBP Awake Global Energy Fund Earth Energy Fund UI Acc Orion Sicav Energie Acc MP-ENERGY.SI ODIN Offshore BR World Resources Stk Fd Guinness Global Energy A Inc CL (Lux) Energy Equity B Acc CL (Gue) Energy Equity B Acc Investec GSF Glbl Energy A Acc Grs EUR Invesco Energy Fd C Acc 2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10 Rating Domicile 2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11 Overall 55.37 - 44.78 - 40.49 United Kingdom 2 46.43 - 56.37 - 44.84 Luxembourg 1 45.87 Luxembourg 44.26 - 32.15 Luxembourg 41.23 - 32.34 - 3.54 Norway 4 38.52 - 26.95 - 14.80 United Kingdom 3 38.33 - 45.13 Sweden 35.89 - 43.67 Germany 35.42 - 3.03 0.54 Luxembourg 5 34.45 - 29.34 - 30.02 Slovenia 2 34.39 - 52.63 - 45.23 Norway 2 34.03 - 40.89 - 23.77 Japan 33.89 - 33.13 Ireland 32.32 - 37.70 - 28.23 Luxembourg 2 32.07 - 38.04 - 26.27 Guernsey 2 30.88 - 30.45 - 14.84 Luxembourg 4 30.55 - 36.51 - 18.07 Luxembourg 4 A.C. Nuclear Opportunities Fund Acc Share Energy Acc DWS Energiefonds Inc Petercam Equities Energy & Resources A OHRA New Energy Fonds DWS Invest Energy FC Acc cominvest Energie Aktien I Inc FIM Green Energy Acc Fortis L Equity Energy Europe Acc Fortis L Equity Energy World I Acc Raiffeisen-Energie-Aktien A Inc AXA WF Junior Energy A EUR Acc ING Energy Inc Daiwa/BlackRock Energy Resour Delta Lloyd L New Energy B Acc Robeco Energy Eq D EUR Acc Pioneer Fds (A) Energy Stock T Acc Sigma Energy Acc JB EF Energy Transition AFr PF (LUX) Clean Energy I Acc SAM Smart Energy (EUR) B Acc Mediolanum Ch Energy Eq Fd L Acc Allianz RCM Energy A EUR Inc STABILITAS Uran+Energie I Acc BBGI Islamic Share Energy (USD) Inc BGF World Energy A2 EUR Guinness Alternative Energy A Inc CS EF Global Energy A Inc EIC Renewable Energy Fund A Inc Fideuram MS Equity Global Resources Acc Ancoria Ny Energi Handelsbanken Ny Energi Acc Investin AMBER Energy Alpha ING (L) Invest Energy P USD Acc OP-Ilmasto B Inc WEF I Global Energy Equities AU Acc Independent BasicEnergy Global Inc EIC Solar Fund I Acc Global Energy and Natural Resources Acc KBC Eco Fund Alternative Energy Acc Swisscanto (LU) Eq Fd Sel Energy Acc CS EF (Lux) Future Energy B EUR Acc eQ Clean Energy 1 K BBGI Share Clean Energy (USD) Inc JB URAM Energy Stock Fund B EUR Acc UBS (CH) EF-Energy Inc SGAM Invest Secteur Energie C Acc Sarasin New Power B Acc New Energy Fund (EUR) Acc Eurizon EasyFund Eq Energy & Material R Raptor Peak Oil Fund B Acc BGF New Energy A2 EUR Ofi Single Sel Core Energy A Acc KEPLER Öko Energien A Inc Tokyo Kaijyo Energy & Food Fd KBC Eq Fd Oil Acc Nikko Global Water Fund United New Generation Wld Eco Etoile Energie Europe Acc Eurizon Azioni Energia E Mat Prime Acc Vontobel Glb Trend New Power A1 Inc LODH Premia Clean Energy F D Inc Montepio Euro Energy FI Acc Fondo Valencia Energ. Renovables FI Acc SGAM Fd Eqs Global Energy A Acc Energia A Acc Groupama Energie Monde I Acc Argenta Fd Energie Acc SEB ÖkoLux Acc SSgA Energy Index Equity Fund P Acc Ibercaja Petroquímico FI Acc BNP Paribas Energie Acc LBPAM Actions Ressources Durables A/I Yuanta Global New Energy Fund Sectorissime Energie Acc 29.85 29.53 27.54 27.43 27.09 27.06 25.44 24.71 24.42 24.35 24.29 23.74 23.65 23.38 23.33 23.27 22.90 22.90 22.63 22.47 22.44 22.38 21.81 21.59 21.39 21.29 21.19 21.07 20.91 20.79 20.60 20.34 20.21 20.04 19.52 19.48 19.29 19.18 19.15 18.76 18.47 18.36 17.74 17.73 17.21 16.88 16.82 16.64 16.31 15.63 15.56 14.92 14.89 14.84 14.54 14.11 13.54 13.50 13.46 13.25 13.06 12.93 12.82 12.69 12.66 12.22 11.95 11.10 11.04 10.93 10.61 9.70 9.37 8.96 8.37 - 30.77 - 29.40 - 32.24 - 48.86 - 41.70 - 31.98 - 34.06 - 36.61 - 41.87 - 34.64 - 53.09 - 33.85 - 39.96 - 41.27 - 30.80 - 34.32 - 47.09 - 36.69 - 35.22 - 26.10 - 32.22 - 59.40 - 33.32 - 49.86 - 30.48 - 28.74 - 41.26 - 32.80 - 56.11 - 36.64 - 21.03 - 38.07 - 38.11 - 46.48 - 41.55 - 28.84 - 33.10 - 39.93 - 47.61 - 27.22 - 35.50 - 44.94 - 45.55 - 34.55 - 48.04 - 37.91 - 35.93 - 16.79 - 41.25 - 41.95 - 37.36 - 29.01 - 9.14 - 26.25 - 24.52 - 20.25 - 29.84 - 19.46 - 19.32 - 22.21 - 27.77 - 20.24 - 27.03 - 18.78 - 19.42 - 44.63 - 34.68 - 18.63 - 25.57 - 16.64 - 26.69 - 35.31 - 24.51 - 52.27 - 30.64 - 22.33 - 26.45 - 29.94 - 42.34 - 29.21 - 29.30 - 40.56 - 36.55 - 32.95 - 29.79 - 37.59 - 36.55 - 40.62 - 33.79 - 37.86 - 29.82 - 26.14 - 30.63 - 34.57 - 13.69 - 15.97 - 29.22 - 29.47 - 26.95 - 16.24 - 24.17 - 29.38 - 33.33 - 31.17 - 24.46 - 39.81 - 18.20 - 16.21 - 27.21 Liechtenstein Luxembourg Germany Belgium Netherlands Luxembourg Germany Finland Luxembourg Luxembourg Austria Luxembourg Netherlands Japan Luxembourg Luxembourg Austria Norway Luxembourg Luxembourg Luxembourg Ireland Germany Luxembourg Switzerland Luxembourg Ireland Switzerland Switzerland Italy Cyprus Finland Denmark Luxembourg Finland Luxembourg Denmark Liechtenstein France Belgium Luxembourg Luxembourg Finland Switzerland Luxembourg Switzerland France Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Austria Japan Belgium Japan Japan France Italy Luxembourg Luxembourg Portugal Spain Luxembourg France France Luxembourg Luxembourg France Spain France France Taiwan France 4 1 1 1 3 4 3 3 3 2 2 3 3 4 3 3 5 3 1 2 3 3 3 4 3 2 1 3 3 2 3 4 3 2 2 2 2 4 5 2 2 Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24 SITAB CI SICABLE CI BOA BENIN SONATEL SN SAPH CI SDV-SAGA CI SHELL CI BOA NIGER UNILEVER CI SOLIBRA CI SODE CI CIE CI FILTISAC CI CFAO CI SARI CI TOTAL CI SAFCA CI BICI CI CROWN SIEM CI BERNABE CI Cours moyen 2008 56 804 24 713 40 329 166 334 32 780 55 294 32 094 35 408 75 197 309 292 12 415 18 825 8 340 25 445 58 429 102 827 30 988 32 047 39 022 27 069 La Bourse de Tunis se dote d’un fonds de garantie de la clientèle La place de Tunis tente de consolider son attractivité en lançant un fonds de garantie destiné à indemniser les investisseurs en cas de défaillance des sociétés de bourse. Par Walid Kéfi, Tunis En dépit de la solide réputation d’« oasis de stabilité financière » sur une planète dans la tourmente qu’elle s’est taillée en bouclant l’année 2008 sur une progression de 10,65%, soit la troisième meilleure performance à l’échelle mondiale après les places d’Accra et de Quito, la Bourse de Tunis multiplie les mesures destinées à renforcer son attractivité. Après la création, en novembre 2008, de deux fonds de 100 millions de dinars « C’est plutôt un instrument visant à cuirasser le marché contre les effets psychologiques des chocs externes. Depuis sa création en 1969, la Bourse de Tunis n’a, d’ailleurs, enregistré aucune défaillance d’une société de bourse. » (1 dinar = 0,54 euro) à participation majoritairement publique pour stabiliser le marché en cas de besoin, les autorités tunisiennes viennent de mettre en place un nouvel instrument pour rassurer davantage les investisseurs locaux et étrangers : le fonds de garantie de la clientèle du marché financier. Lancé officiellement le 6 mai lors d’une assemblée générale extraordinaire de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), ce fonds a pour mission l’indemnisation des investisseurs en cas de défaillance d’un intermédiaire en bourse. « Le fonds de garantie vise à protéger les investisseurs contre les Dividendes Rendement 5552 1311 3150 11 700 1057 4666 990 2475 34 200 12 060 900 1575 319 1531 5566 8668 2251 3645 1635 9.77% 5.30% 7.81% 7.03% 3.22% 8.44% 3.08% 6.99% 45.48% 3.90% 7.25% 8.37% 3.82% 6.02% 9.53% 8.43% 7.26% 11.37% 0.00% 6.04% 1. Dividendes calculés sur la base des états financiers publiés 2. Dividendes distribués 3. Le 27 avril 2009, SDV-SAGA CI est devenue BOLLORE AFRICA LOGISTICS CI La Bourse du Caire. risques non commerciaux, en l’occurrence l’incapacité d’une société de bourse à restituer des titres ou des fonds à ses clients », indique un communiqué publié le 12 mai par la BVMT. Un vieux projet déterré L’idée de la mise en place de ce fonds ne date pas d’hier. « Il s’agit d’un vieux projet prévu dans une loi sur la réorganisation du marché financier adoptée en 1994, qui a été déterré au lendemain du mouvement de panic-selling enregistré peu après le déclenchement de la crise financière internationale », précise Adel Grar, patron de la société Amen Invest et président de l’Association tunisienne des intermédiaires en bourse (AIB). Selon lui, la création du fonds de garantie de la clientèle est essentiellement motivée par la volonté de rassurer davantage les investisseurs et d’attirer de nouveaux épargnants en ces temps de frilosité consécutive aux tempêtes qui secouent les plus grandes places financières dans le monde. D’autant plus que les autorités ambitionnent de porter la contribution de la bourse à l’investissement à 20% en 2009, contre 16% l’an passé. « C’est plutôt un instrument visant à cuirasser le marché contre les effets psychologiques des chocs externes. Depuis sa création en 1969, la Bourse de Tunis n’a, d’ailleurs, enregistré aucune défaillance d’une société de bourse », ajoute M. Grar. 500 millions de dinars en 2009 Les vingt-quatre sociétés de bourse tunisiennes agréées ont été déjà appelées par le Conseil du marché financier, le gendarme de la place, à participer à l’alimentation du fonds de garantie. Leur contribution annuelle a été fixée à 1000 dinars par société. L’essentiel des ressources du fonds proviendra, cependant, du versement de 5% des commissions perçues chaque année par la Bourse de Tunis sur les transactions. En 2008, le montant global de ces commissions a atteint quelque 10 millions de dinars. Les ressources du fonds, qui seront débloquées d’ici fin mai, se situeront aux alentours de 500 millions de dinars. Elles devraient, toutefois, s’accroître au fil des années compte tenu de leur caractère cumulatif et des revenus de leurs placements dans des titres peu risqués, notamment des bons de Trésors. Selon l’arrêté du Ministère des finances relatif à la constitution du fonds, le montant maximal d’indemnisation a été fixé à 30 000 dinars pour chaque client quel que soit le nombre de ses comptes. Un plafond qui pourrait être, toutefois, revu à la hausse dans une étape ultérieure. Le Caire et Lagos, locomotives de la reprise des bourses africaines AI40 CGF BOURSE BRVM - RENDEMENT 2008 COMPAGNIES 9 Bourses Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 L’indice Africa Investor 40 est revenu à son niveau de 100 points au terme d’une progression de 3,87% sur la semaine du 8 mai 2009. Le marché africain a évolué encore une fois en parfait couplage avec ceux du monde, dopés par les signaux de la reprise. Du Caire à Lagos, les secteurs bancaire et télécom sont les premiers bénéficiaires de cet optimisme ambiant. Le marché nigérian a gagné 9,42% à 23 516,26 points. Le cours de la United Bank for Africa (UBA) réalise la meilleure performance avec une hausse de 21,8% à 0,09 dollar, suivi par l’Oceanic Bank International plc (20,3%). Même envolée pour le cours de l’Intercontinental Bank, en progression de 17%, confirmant l’appétit des investisseurs pour les grosses capitalisations bancaires. En Egypte, l’indice des 30 premières capitalisations boursières de la place progresse de 6,98% à 316,09 points. L’action de la banque d’affaires Hermes (EFG) a progressé de 20,9% à 4,33 dollars après l’annonce d’une probable prise de participation dans un nouveau fonds de 1 milliard d’euros devant investir dans des projets d’infrastructures en Europe de l’Est. Dans la foulée, EFG Hermès annonce le paiement cash d’un dividende de 0,08 dollar par action, disponible depuis le 6 mai. Loin du secteur bancaire, Orascom Construction Industries (OCIC) a aussi contribué à la bonne forme de la place cairote. La compagnie a annoncé le report de son programme de rachat de 2 millions d’actions à cause de la stabilité des prix sur la période. Le cours de l’action a grimpé à 33,17 dollars, en hausse de 16%. Sans doute aussi grâce à l’annonce de la signature d’importants contrats par la filiale OCI Fertilizer Group avec le groupe financier EFIC pour la production du sulphate d’ammonium destiné à l’export. Appréhensions des investisseurs De son côté, l’opérateur mobile Mobinil a plongé de 2,9% à 35,2 dollars, prenant le marché à contresens. L’annonce dimanche du remboursement d’un prêt bancaire de 57,7 millions de dollars en deux versements durant l’exercice actuel a contribué largement à la sanction du marché. S’y ajoute par ailleurs la baisse de 6% du bénéfice net (75 millions de dollars) durant le premier trimestre 2009. Et, last but not least, la note de recherche de HC Brokerage fixant le cours cible de Mobinil à 34,9 dollars, soit une décote de 5% par rapport à son cours de marché (36 dollars). Au Maghreb, Banque de Tunisie (BT) a encore perdu du terrain (-6,8%), conséquence des appréhensions des investisseurs qui pèsent sur le secteur bancaire en général. La contreperformance de la bancaire s’est reflété sur l’indice composite tunisien (-0,93%). A Casablanca, le cours de Lafarge a plongé de 2,1% à 167, 96 dollars, alors que l’indice global local (MASI) a gagné 0,29% à 10 938 points. A Abidjan, la Sonatel s’est effritée de 1,8% à 217,03 dollars dans une ambiance générale au repli. La BRVM 10 a chuté de 0,6%. Au Kenya, Safaricom Ltd a aussi perdu du terrain (-0,3%) dans un climat d’attentisme. Le cours de cette valeur télécom est en retard de 22,2% par rapport à la même période de l’année dernière. Après avoir battu bien des records au moment de son introduction, Safaricom a perdu 44% de ses actionnaires en moins d’une année. Comme quoi l’euphorie des IPO doit, pour se confirmer, être validée par les chiffres. AW (avec Africa Investor, Londres) 10 Logistique Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Getma International a l’accord d’exploitation du terminal à conteneurs du port de Conakry Le Français Getma International vient d’obtenir l’aval de la junte guinéenne pour la gestion et l’exploitation du terminal à conteneurs du port de Conakry. Dans la configuration actuelle de la convention, la filiale du groupe Necotrans s’installe pour 25 ans. Par Ougna Camara, Conakry L’autorisation vient lever toute équivoque sur la suspension de l’application de la convention qui court depuis le début de l’année. A sa prise de pouvoir, le CNDD, junte au pouvoir, avait alors arrêté l’exécution du contrat de concession, adjugé en septembre 2008. Histoire de l’étudier en profondeur. Un comité d’audit et de surveillance des secteurs stratégiques avait Le Ministère des transports parle de la faible distance du corridor Conakry-Bamako (980 km), par rapport à ceux d’AbidjanBamako (1250 km) et DakarBamako (1550 km). alors été commis à la tâche. Selon le décret du capitaine Dadis Camara, Getma International peut à présent commencer les travaux suivant la convention de concession du terminal à conteneurs du port autonome de Conakry, « sous réserve de la préservation des intérêts de l’État et des actionnaires guinéens initiaux ». Le feu vert acquis, c’est la Société du terminal à conteneurs de Conakry (STCC), société d’exploitation de Getma International, qui va se charger d’exécuter les travaux. Les dispositions générales de l’accord lui confèrent la mission de réhabilitation, d’équipement et de maintenance du terminal à conteneurs. Elle doit aussi procéder à une extension par la construction d’un nouveau quai de 300 mètres de long, l’aménagement d’une superficie d’environ 120 000 m² et l’aménagement d’une plateforme de stockage d’environ 11 000 m². D’autres droits lui sont également attribués. La réception et mise sur moyens d’évacuation par voie maritime, routière ou ferroviaire, les opérations de dépotage et d’empotage de conteneurs déchargés des navires et les opérations d’entreposage et de gardiennage de conteneurs et de marchandises conteneurisées déchargées des navires, notamment. Un hub sous-régional à l’horizon 2012 Le port de Conakry souffre d’un manque d’infrastructures et d’équipements viables. Or il dispose d’atouts concurrentiels pour attirer les flux des marchandises du Mali et même de celles du Burkina Faso. Le Ministère des transports parle de la faible distance du corridor Conakry-Bamako (980 km) par rapport à ceux d’Abidjan-Bamako (1250 km) et de Dakar-Bamako (1550 km). Le rêve est conforté par le transit time et le coût des transports qui reste pour le moment l’un des plus faibles. Mais la Guinée n’arrive pas capitaliser ces atouts. Le centre de recherche, d’expertise et d’information en économie du transport maritime ISEMAR et les autorités portuaires guinéennes soutiennent que le port de Conakry a réalisé en 2007 un trafic portuaire de près de 10 millions de tonnes. Loin derrière Dakar entre 10 et 20 millions de tonnes, et Abidjan avec plus de 30 millions. La STCC veut profiter de cette position stratégique pour construire à Conakry un port de transbordement sousrégional. L’initiative consistera à réaliser un projet d’équipements et d’infrastructures nécessaires, à renforcer la capacité d’accueil des navires, la performance logistique et la capacité de stockage, dit-on. La STCC n’exclut pas également la construction d’une plateforme logistique à l’intérieur de la Guinée entre les villes de Dabola et Kankan. Ce qui pourrait soutenir le transport des marchandises vers le Mali. « Le port de Conakry pourrait devenir un hub sous-régional dans l’espace géographique compris entre Dakar et Abidjan à l’horizon 2012 », avait déclaré en mars le groupe Necotrans au Salon international du transport de l’Afrique de l’Ouest (SITRAO). Pour son entrée dans le port de Conakry, le nouveau concessionnaire doit payer un ticket de 15 millions d’euros. Une première tranche est déjà payée. Le paiement de la deuxième tranche devrait intervenir très prochainement. Controverses L’adjudication de la concession à Getma International suscite des contestations dans le milieu des acteurs portuaires. « Le port de Conakry et 80% des échanges de la Guinée sont pris en captivité », commentait par voie de pres- se Jean-Jacques Grenier, PDG de la Société guinéenne d’entreprise et de transport maritime et aérien, très active dans le port. Plusieurs intervenants portuaires continuent de dénoncer ce contrat. Ils estiment que la convention donne l’exclusivité et le monopole des opérations de manutention des conteneurs ainsi que la consignation coque des navires au nouveau concessionnaire. Un état de fait qui, d’après eux, « supprime le lien régalien du port de Conakry avec les armateurs ainsi que les agences maritimes de leurs obligations et responsabilités dans les opérations portuaires ». La désapprobation prend de l’élan le 26 avril lorsque le directeur général du port autonome de Conakry, Mamadouba Sankhon, invite le Groupement d’entreprises ConakryTerminal-Services (CTS) opérant dans le port « à prendre toutes les dispositions nécessaires pour la mise à disposition des lieux à la STCC du groupe Necotrans ». Le CTS craint la suppression de près de 800 emplois et la destruction des intérêts économiques de la Guinée. L’adjudicataire rejette ces thèses et se veut rassurant. Il promet la création de nouveaux emplois et la préservation de ceux existant. « Getma international répond à des exigences importantes pour la Guinée. Elle n’a pas d’activités stratégiques majeures dans la logistique portuaire dans les ports directement concurrents (ndlr : Dakar et Abidjan). Ce qui aurait entrainé un conflit d’intérêt compte tenu de la concurrence engagée entre ces ports », indique pour sa part un cadre de la Société du terminal à conteneur de conakry. « On doit préserver les intérêts de l’Etat et des actionnaires initiaux » Plusieurs armateurs évoluant à Conakry prévoient un lendemain sombre, caractérisé par une série de licenciements et une perte économique pour l’Etat guinéen. La Société guinéenne d’entreprise de transport maritime et aérien, représentant en Guinée de l’armateur Grimaldi, en fait partie. Son directeur commercial, Dio Condé, explique la nécessité de trouver un avenant. Interview. Par Ougna Camara, Conakry Les Afriques : La concession du terminal à conteneurs du port de Conakry adjugée en septembre 2008 à Getma International fait l’objet de vives critiques de votre part. Pourquoi ? Dio Condé : Ce n’est pas seulement Getma Guinée qui critique cette convention. Tous les opérateurs de la place le font. Nous sommes derrière la décision des nouvelles autorités. Mais il faut attirer l’attention des gouvernants « Notre partenaire, la Société maghrébine de génie civil (Somagec), qui est une société marocaine, a écrit au ministère des Transports pour dire que le cahier de charge ne contenait aucun élément technique. Il ne pouvait pas soumissionner à un appel qui était vide. » sur les failles que cette convention comporte. La première erreur que nous imputons à cette convention est le fait que le nouveau concessionnaire n’ait pas au moins cinq ans d’expérience dans la gestion d’un terminal, contrairement à ce qui a été initialement demandé. Ensuite, la convention donne l’exclusivité de tout le port à l’adjudicataire. Elle attribue la gestion de tous les terminaux à conteneurs à Getma International. Il y a aussi les redevances sur les marchandises et celles sur les stationnements. Nous versons 50% des redevances au port. Dans la convention, il est prévu le paiement de 25% au port et de 75% au nouveau concessionnaire. Je ne comprends pas pourquoi l’Etat donne une partie de ses recettes à un privé. La convention est signée pour 25 ans. Ce qui est un peu trop. Dans les ports africains, la durée des conventions est comprise entre dix et quinze ans. Il y a d’autres failles dans cette convention. Mais comme nous sommes en phase d’élaboration de l’avenant, nous continuons la lutte. LA : Il y a au moins un droit d’exploitation des activités concédées, ce qui est non négligeable. DC : Le ticket d’entrée de 15 millions d’euros est très faible. Le terminal à conteneurs (CTS) couvre 7 hectares. Il y passe aujourd’hui 95% des échanges commerciaux en conteneurs du port de Conakry. L’import-export est basé sur ce CTS. Si nous le cédons pour 25 ans, nous nous enfermons pour 25 ans. LA : Est-ce que vous ne pensez pas que la levée de la suspension, en avril dernier, soit une preuve que cette convention est légitime ? DC : Les nouvelles autorités guinéennes ont dit qu’elles n’annuleront pas les conventions signées par les gouvernements précédents. Il y va de la crédibilité de l’Etat. Le décret du capitaine Moussa Dadis Camara est clair. Il ordonne l’application de la convention, mais « sous réserve de la préservation des intérêts de l’Etat et des actionnaires initiaux ». Ce que le CNDD a fait est un acte correct. Maintenant, on doit aller dans le sens de la préservation des intérêts de l’Etat et de nous, les anciens membres du Conakry-Terminal-Services, qui représentons les actionnaires initiaux. LA : Beaucoup d’observateurs guinéens pensent que Getma Guinée lutte pour le Groupe Bolloré ? DC : Le Groupe Bolloré a fait son offre sans nous, donc nous ne pouvons pas lutter pour lui. LA : Pourquoi tant d’opposition alors que Getma Guinée ne figure pas parmi les soumissionnaires ? DC : Getma Guinée n’a pas soumissionné pour une raison simple. Notre partenaire, la Société maghrébine de génie civil (Somagec), qui est une société marocaine, a écrit au Ministère des transports pour dire que le cahier des charges ne contenait aucun élément technique. Il ne pouvait pas soumissionner à un appel qui était vide. Somagec était prête à investir 92 millions d’euros à condition qu’elle ait une idée précise sur le substratum. Elle a estimé qu’il fallait être en possession de tous les paramètres du port. Ce qui est tout à fait normal. LA : En quoi la convention représente-t-elle un danger pour vous ? DC : Il y a d’abord l’éviction des actionnaires initiaux. Le deuxième risque est celui du personnel. La question est très sensible. Près de 200 emplois sont menacés chez Getma Dio Condé : « Le Groupe Bolloré a fait son offre sans nous, donc nous ne pouvons pas lutter pour lui. » Guinée. Globalement 700 à 800 travailleurs des sociétés qui seront évincées du port doivent être transférés chez la Société du terminal à conteneurs de Conakry, qui assure l’exploitation pour Getma International. Travaillant depuis plus de vingt ans dans le port, je ne suis pas certain que cette société puisse absorber tous ces emplois. LA : Il faut donc un terrain d’entente entre les actionnaires initiaux et le nouveau concessionnaire ? DC : Oui. Sur la question, le secrétaire général de la présidence de la République, par le biais de l’agent judiciaire de l’Etat et le ministre à la présidence chargé du Contrôle d’Etat, ont essayé d’apaiser le jeu, et de défendre nos intérêts et ceux de l’Etat. Il y a donc un acte concret qui est posé par le CNDD qui, à mon avis, a mûri. Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 11 energies Guinée : litige à propos de la raffinerie de Friguia L’Etat guinéen a saisi en avril le procureur général de la Cour d’appel de Conakry pour annuler la convention de cession de l’usine d’alumine du pays, qui attribue toutes les actions à la société Ruskij Aluminij LLC (Rusal). Par Ougna Camara, Conakry « Dans l’immédiat, la Guinée a récupéré ses actions. Ensuite, nous aurons la possibilité de composer avec le partenaire disposé à accompagner fermement la Guinée. » C’est en ces termes que Me Momo Sakho, conseiller à la primature guinéenne, chargé des Ressources naturelles et du Développement durable, exprimait la dé- Pour les nouvelles autorités guinéennes, la transaction est un bradage du patrimoine de l’Etat. Elles affirment que le montant de vente est inférieur à la valeur réelle de la société. termination de la junte à reprendre le contrôle de l’usine de Friguia, la raffinerie d’alumine de Guinée, située à 165 km au nord-ouest de Conakry, dont l’acte de privatisation a été signé en 2006 dans des circonstances nébuleuses. Coût de l’opération : 22 millions de dollars. La pomme de discorde Pour les nouvelles autorités guinéennes, la transaction est un bradage du patrimoine de l’Etat. Elles affirment que le montant de vente est inférieur à la valeur réelle de la société. Des sources proches du dossier au moment des faits rappellent que des cabinets indépendants estimaient le prix à 250 millions de dollars. En outre, la junte estime que Rusal n’a effectué aucun paiement de taxe durant le contrat de location-gérance. Période qui a duré quatre ans avant la cession définitive. « Aucun paiement sur le bénéfice industriel et commercial (BIC) ni de dividendes n’a été effectué. Près de 96 millions de dollars au titre de loyer des infrastructures restent à recouvrer », argue Me Sakho. Les Guinéens font face à un des scandales économiques les plus ahurissants du régime du général Conté. La cession a été entièrement négociée par le cabinet particulier du président défunt. L’Unité de privatisation n’avait pas pris connaissance du dossier. Ce service stratégique est domicilié au Ministère de l’économie et des finances. Sa mission : étudier les réformes des entreprises publiques et le désengagement de l’Etat dans les sociétés publiques. Il devait en principe déterminer les paramètres de la vente. Le Parlement devait ensuite approuver le dossier, avant qu’un décret présidentiel ne finalise la transaction. Aucune de ces étapes n’a été observée. Aujourd’hui, le nouvel homme fort du pays, le capitaine Moussa Dadis Camara, estime que « toutes les mesures de désengagement qui ne sont pas conformes seront nulles et de nul effet », s’appuyant sur le décret portant sur l’application de la loi du désengagement de l’Etat. Trouver un partenaire sûr Pour bon nombre de Guinéens, le voile s’est levé sur la privatisation de la raffinerie de Friguia en avril. Les 1000 employés avaient déclenché une grève générale illimitée pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Le syndicat fustigeait la suppression de la taxe spéciale sur l’alumine et les droits de douane sur les importations d’équipements. Le capitaine Dadis, qui avait mieux cerné les contours de la transaction au cours d’un débat public, avait émis l’idée d’engager un procès. Dans le rang du syndicat l’on propose aujourd’hui la nationalisation de l’entreprise. Une nationalisation qui n’a pourtant pas réussi à la Guinée depuis 1984. Le gouvernement apporte son soutien aux employés. Mais refuse d’envisager le dossier sous cet aspect. Selon une source proche de la procédure, « un partenaire sûr sera associé à la gestion de l’usine une fois que l’Etat aura repris ses actions ». Le patron de Rusal en Guinée, Anatoly Patencko, a affirmé sa disponibilité à renégocier les termes de l’accord. Une proposition que le gouvernement rejette pour l’instant. Depuis son avènement au pouvoir en décembre 2008, la junte militaire a affirmé son engagement en faveur de la révision des conventions portant sur les mines et les secteurs stratégiques. Dans le milieu des affaires, le procédé est diversement apprécié. Plusieurs analystes décrient « une méthode qui accroît le climat d’instabilité économique du pays ». Le ministre des Mines et de l’Energie, Mahmoud Thiam, insiste sur la nécessité pour la Guinée de réviser les contrats en cours. « Les contrats ont valeur de loi. Ils seront examinés en commun accord avec les compagnies minières concernées », dit-il, cité par Reuters. Les ressources de bauxite sont estimées à 29 milliards de tonnes. Au rythme actuel (18 millions de tonnes en 2007), la Guinée pourrait s’assurer seize siècles de production, selon le Centre de promotion et développement minier. L’alumine, le produit dérivé de la bauxite servant à la production de l’aluminium métal, est produit par la seule raffinerie de Friguia. Après 49 ans d’existence, la capacité de production de cette raffinerie reste très faible, 700 000 tonnes d’alumine par an. Fenelec prend pied au Sénégal En marge du forum des investisseurs Maroc-Afrique-Elec, tenu à Dakar, la Fenelec a décidé d’investir le marché sénégalais en matière d’électrification rurale globale. Par Ismail Aidara, Paris Le Maroc, qui a une expérience avérée dans le domaine de l’électrification rurale avec un taux de couverture de 98% sur le territoire national en 2008, est déjà présent au Sénégal via la première concession attribuée à l’Office national d’électricité (ONE) depuis le 13 mars 2008. Grâce à l’appui de la Banque mondiale pour un montant de 3,2 milliards de FCFA, l’Etat du Sénégal a concédé au groupe marocain l’exclusivité de la réalisation et de l’exploitation des infrastructures du réseau électrique dans la région de Saint-Louis, au nord du pays, sur un rayon de 20 000 foyers. Selon son PDG, Salah Eddine Kadmiri, qui a fait le déplacement, « la Fenelec, compte tenu des opportunités qu’offre le marché énergétique rural, a décidé de transférer son expertise et son savoir-faire au Sénégal via une joint-venture public-privé ». Selon une source bien informée, les autorités marocaines de la Fenelec avaient en ligne de mire ce marché sénégalais et avaient déjà entamé les pourparlers avec les autorités sénégalaises. Ambition régionale L’Agence sénégalaise pour l’électrification rurale (ASER), maîtresse d’ouvrage, qui vise d’ici 2012 un taux de couverture de 50% en milieu rural contre 16% début 2009, vient de franchir un palier supérieur en chiffrant les besoins d’investissements de ce programme à hauteur de 10 milliards de FCFA. Selon une source autorisée, la Marocaine Fenelec, via son implantation à Dakar, envisage de mener son offensive sur le marché rural très porteur de tout l’UEMOA, qui s’élève à près de 150 milliards de FCFA. « Le Sénégal constitue pour la Fenelec une portée d’en- trée au marché sous-régional africain et traduit la vision stratégique internationale de notre consortium », confie Salah Kadmiri. Toutefois, des sources concordantes, contactées par Les Afriques, signalent que l’enjeu réside dans la cohabitation sur un même marché de deux opérateurs marocains, même si les cahiers des charges sont opposés. Un litige avait opposé l’ONE à la Fenelec à propos de garanties non libérées par l’ONE l’an dernier et qui seraient de l’ordre d’un million de dirhams. Du côté des autorités sénégalaises, on estime que l’ONE, qui s’était engagé à libérer un investissement de l’ordre de 7 milliards de FCFA en trois ans, traîne toujours les pieds. De même que la Compagnie maroco-sénégalaise d’électrification de SaintLouis (Comasel) qui n’est point visible depuis le lancement de l’entreprise en 2008. Côte d’Ivoire : comptes plus clairs pour l’or noir Sous la pression du FMI, de la Banque mondiale ainsi que de l’opinion publique, la Côte d’Ivoire éclaircit ses comptes pour le pétrole. PETROCI a publié ses chiffres pour 2008. Par Hance Guèye, Dakar La nébuleuse pétrolière s’éclaircit progressivement en Côte d’Ivoire. Le directeur général de la compagnie pétrolière nationale, PETROCI, Fadika Kassoum, a révélé la semaine dernière à Abidjan les comptes du pétrole pour l’année 2008. « Les compagnies qui refusent cette transparence se rendent complices de la confiscation des revenus issus des ressources naturelles au détriment de la population. » Selon lui, le pétrole brut et le gaz naturel ont rapporté 955 milliards FCFA, 1,45 milliard d’euros, à l’économie nationale l’année dernière. La contribution au PIB s’est élevée à 3,6% et les exportations de pétrole brut à 15% du total des exportations. L’approvisionnement de la Société ivoirienne de raffinerie (SIR) en brut a occasionné une dépense d’environ 1081 milliards FCFA pendant la période. Il n’est pas sûr que cette révélation satisfasse pleinement les nombreuses voix qui dénoncent depuis plusieurs années l’opacité des données du pétrole ivoirien. A l’occasion du traitement des contrats passés avec l’architecte Pierre Fakhoury (voir Les Afriques N° 70), il était apparu, ainsi que le reconnaissait un courrier du ministre de l’Economie et des Finances Charles Koffi Diby estampillé confidentiel 0274/MEF/ CAB-01/20 en date du 3 mars 2009, que c’est le 13 novembre 2008 que le Premier ministre Guillaume Soro, par l’instruction n° 001/PM/ CAB, avait ordonné « l’inscription des prévisions de recettes et de dépenses au budget de l’Etat, versement au Trésor de la contrepartie des produits affectés au financement des travaux, prise en compte des opérations dans le rapport d’exécution du budget soumis au Conseil des ministres ». Il apparaît donc que jusqu’en novembre 2008, la totalité des recettes pétrolières n’était pas reversée au Trésor public. Les recettes annoncées par le directeur général de PETROCI, 955 milliards de francs CFA, rapportées au gain reconnu de trois cargaisons livrées à Pierre Fakhoury, le 29 juin, le 29 août et le 23 octobre 2008 qui ont rapporté 101 milliards de francs CFA, apparaissent bien faibles. Royalties En 2006, le budget avait inscrit 290 millions d’euros de recettes pétrolières, alors que le « rapport présenté par le Groupe d’experts en application au paragraphe 2 de la résolution 1761 (2007) du Conseil de sécurité » estimait que les hydrocarbures occupaient le premier rang des exportations ivoiriennes avec 1569 milliards de FCFA, 2,39 milliards d’euros. Les experts onusiens révélaient que leurs « démarches entreprises auprès du Ministère de l’économie et des finances pour l’obtention des informations sur l’utilisation des redevances et taxes générées par la filière café-cacao et le secteur des hydrocarbures sont restées sans suite ». De son côté, la coalition nationale « Côte d’Ivoire, publiez ce que vous payez » (CI-PCQVP) soulignait que « des sources issues de la presse internationale (African Energy) estiment ce chiffre autour de 90 000 barils/jour, produits seulement à partir des champs Espoir, Lion et Baobab », alors même que la production officielle moyenne indiquait 75 000 barils/jour. « Les compagnies qui refusent cette transparence se rendent complices de la confiscation des revenus issus des ressources naturelles au détriment de la population », a déploré en conséquence Michel Yoboué, le responsable de PCQVP. Discorde Le pétrole a longtemps constitué une pomme de discorde entre Abidjan et les institutions de Bretton Woods. Les deux parties ont pu s’entendre puisque le conseil d’administration du FMI a admis le pays au point de décision de l’Initiative pays pauvres très endettés qui lui ouvre la remise de sa dette qui s’élevait en 2007 à 10,22 milliards d’euros. Le ministre Monnet Léon Emmanuel, des Mines et Energie, peut ainsi assurer que « la bonne gouvernance et la traçabilité des ressources générées par le pétrole sont une réalité. Mieux, les audits commandés par la Banque mondiale et le Fmi l’ont prouvé. Mais il faut améliorer cet acquis. » « L’ensemble des ressources pétrolières captées par l’Etat sont retranscrites dans le budget. C’est à juste titre que la Côte d’Ivoire a souscrit volontairement à l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (Itie) », ajoute le ministre Diby. Peut-être de quoi clore définitivement la controverse sur un secteur appelé à peser de plus en plus dans l’économie ivoirienne. Les réserves prouvées restantes sont estimées à 306 millions de barils de brut et 1,726 milliard de pieds cubes de gaz naturel. Les réserves possibles à 14,710 milliards de barils de brut et 9,236 milliards de pieds cubes de gaz. Petroci entend intensifier les travaux de recherche pour accroître les réserves et la production nationales, tout en souhaitant « une révision du cadre institutionnel, la rédaction d’un nouveau code des Hydrocarbures, l’élaboration d’un nouveau modèle type de contrat de partage de production, etc. » 12 Industrie et services Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 TIC : « Les investisseurs en Afrique ont bien compris la situation » Pour Laura Recuero Virto, économiste au Bureau Afrique et Moyen-Orient au Centre de développement de l’OCDE, sur le plan des TIC, l’Afrique a préservé tout son dynamisme. Par Bénédicte Châtel , Paris Selon les Perspectives économiques en Afrique 2008/09, document annuel publié le 11 mai conjointement par la Banque africaine de dé- « Des réseaux sans frontières ont été construits à partir de 2006 (…). Aujourd’hui, en Europe, on est bien loin de ça ! Lorsqu’on se rend à l’étranger, on paye des tarifications qui sont très fortes. » veloppement, le Centre de développement de l’OCDE et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, le continent se verra impacté par la crise mondiale cette année. Les analystes qui ont couvert cette année 47 pays du continent contre 35 dans leur dernière édition, estiment que la croissance ne sera que de 2,8% cette année, alors qu’elle dépassait les 5% ces cinq dernières années. Mais 2010 verrait un rebond, à 4,5%. A cette occasion, un coup de projecteur a été mis sur les technologies de l’information et de la communication (NTIC), secteur qui demeure très porteur. Les Afriques : Quelle place dans les TIC en Afrique ont les investisseurs du Sud ? Laura Recuero Virto : Si on additionne l’Egyptien Orascom, le Sud-Africain MTN et Zain, du Koweït, les trois ont investi en Afrique pour un total d’environ 13 milliards de dollars ces dix dernières années. C’est un volume comparable aux 14 milliards d’investissements réalisés par la France et le Royaume-Uni, qui sont les deux pays les plus présents en Afrique dans ce secteur. Donc, on parle de chiffres comparables et d’une présence du Sud qui est remarquable. Elle est d’ailleurs souvent à l’origine de nombreuses innovations. Ainsi, des réseaux sans frontières ont été construits à partir de 2006 par des investisseurs du Koweït, mais avant c’était Celtel, une société africaine, qui les avait mis en place. Cela a démarré au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, puis cela a été étendu sur 17 pays en Afrique et au Moyen-Orient. Puis, l’opérateur interne d’Afrique du Sud a répliqué ce modèle pour 21 pays en Afrique et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, en Europe, on est bien loin de ça ! Lorsqu’on se rend à l’étranger, on paye des tarifications qui sont très fortes. Donc, des investisseurs africains ont voulu mettre en place des solutions propres à l’Afrique et ils y ont réussi. LA : Quel est l’impact de la crise sur ce secteur des TIC et ces différents projets en cours ? LRV : Fin 2008-début 2009, d’importants contrats continuent à être conclus, notamment au Togo, au Burkina Faso, en Namibie, au Mali, en Ouganda et au Rwanda. On retrouve le schéma de la crise des nouvelles technologies de 2000-2001 : le continent qui était alors le plus épargné au regard des investissements, c’était l’Afrique. Et c’est à nouveau le cas. Si on regarde les engagements sur les investissements privés en Afrique, 44% de ces investissements se disent non impactés par la crise. Or, si on regarde l’Europe et l’Asie centrale, il n’y a que 9% qui se disent non impactés. Le reste est soit annulé, soit retardé. LA : Mais 56% de projets remis en cause, c’est énorme pour l’Afrique qui demeure très en retard… LRV : Oui, mais c’est la région la plus épargnée et ce n’est pas négligeable. Les investisseurs en Afrique ont bien compris la situation : les dépenses opérationnelles en Afrique sont les plus basses et les bénéficies dégagés les plus importants, toutes régions confondues. On parle de bénéfices pour les entreprises de télécom, de téléphonie mobile, de l’ordre de 35 à 40% avant impôts. On parle donc de chiffres très importants… Les grosses entreprises présentes comme Zain, MTN, Orange et Vodafone l’ont bien compris et continuent à investir en 2009. Car il faut dire que leurs recettes, par exemple en Asie du Sud-Est, sont en train de ralentir alors que ce n’est pas du tout le cas en Afrique. D’autre part, au niveau micro, on a constaté que les minutes d’appels passés en Afrique sont en train de croître encore alors que dans les pays de l’OCDE, ce chiffre a baissé en 2008. LA : Sur la téléphonie fixe, les investissements sont-ils impactés par la crise ? LRV : Cette année, les câbles sous-marins de la côte est, là où il n’y a absolument rien pour le moment, vont être mis en place à partir de juin 2009. Ces câbles relieront l’Afrique du Sud à l’Inde et jusqu’au Royaume-Uni. L’autre câble reliera le Kenya avec le Soudan. Pour la côte ouest, il y a quatre projets : deux vont relier le Nigeria, le Ghana, le Sénégal avec le Royaume-Uni et la France. Deux autres projets vont relier l’Afrique du Sud au Portugal et au Royaume-Uni en suivant la côte. Ces quatre projets sont prévus entre 2009 et 2011. Gagnant-gagnant Selon le rapport, l’Afrique représente environ 10% des connexions cellulaires mondiales, avec 450 millions de connexions prévues à la fin de cette année. Sur le continent, l’Afrique du Nord et de l’Ouest se développent le plus vite : ces deux régions représentent déjà 63% des connexions totales du continent. Les marchés les plus concurrentiels sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, la RD Congo, la Tanzanie, la Tunisie et la Zambie. Les gros opérateurs croient en le continent et mettent les bouchés doubles : Zain a augmenté son capital de 4,49 milliards de dollars et investirait en Afrique 4 milliards $ d’ici 2010 ; Ghana Telecom, Onatel au Burkina Faso et Sotelma au Mali ont changé de main tandis qu’Orascom a racheté Cell One Namibia en janvier dernier. Cet essor est aussi une manne pour les gouvernements. En moyenne, sur le continent, les taxes représentent 29,4% des recettes d’un opérateur, ce taux pouvant atteindre 53% en Zambie, mais tomber à 16% en RD Congo. En 2006, 5 milliards de dollars de taxes auraient été collectés auprès des opérateurs de téléphonie mobile, dont 77% pour les seuls opérateurs d’Afrique du Sud et du Nigeria. Comment communiquer avec Les Afriques Vous voulez toucher 30 000 leaders de l’Afrique émergente ? Choisissez le journal Toutes les éditions - Edition Maroc - Edition Algérie Les Afriques est le journal de référence de la finance africaine g Professionnels de l’économie et de la finance africaine g Gérants de fonds et investisseurs directs g Cadres et dirigeants d’institutions africaines et internationales g Agences de coopération g Top management de moyennes et grandes entreprises g Traders g Consultants, avocats et experts Vous voulez toucher 130 000 supporters de l’économie africaine ? Choisissez le web (469 247 visites en mars 2009 Source Webalizer) g Cadres et dirigeants d’entreprises africaines ou actives en Afrique g Diaspora africaine g Personnel d’institutions africaines et internationales g Etudiants Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 13 Produits de base L’OCP double son chiffre d’affaires Le groupe phosphatier marocain a résisté à une tendance mondiale violente durant le deuxième semestre 2008. Au terme d’une année 2008 où son chiffre d’affaires consolidé a doublé par rapport à 2007, passant de 28,9 milliards de dirhams à 60,14 milliards, l’OCP envisage de faire recours au marché spot. Par opposition au marché contractuel, moins sensible aux variations, ce marché spot offre une contraction de l’offre et de la demande au coup par coup. La maîtrise du marché spot offre une meilleure optimisation des prix et des volumes de ventes selon les orientations chères à Mustafa Terrab, PDG de la société chérifienne. Durant l’année 2008, le groupe a réalisé 41,24 de DH supplémentaires, tout en réduisant ses volumes de vente en équivalent phosphate à environ 23,71 millions de tonnes contre 27,93 millions en 2007. L’amélioration de l’efficacité opérationnelle du groupe a réduit la cadence de l’évolution des charges d’exploitation (hors dotation aux amortissements). Celles-ci atteignent 32,24 milliards, composées notamment de l’achat de soufre dont l’enveloppe est passée de 2,87 à 12,47 milliards de dirhams entre 2007 et 2008. Malgré l’évolution rapide du poste « soufre », l’OCP réussit à augmenter son EBITDA de 390% par rapport à 2007, pour s’établir à 32,9 milliards de dirhams. La rentabilité économique, qui représente le rapport entre l’EBITDA et les immobilisations corporelles, a été ainsi multipliée par cinq entre 2007 et 2008 pour s’établir à 62%. Par ailleurs, les performances financières ont permis au groupe OCP d’externaliser une partie importante de sa caisse de retraite et d’opérer des investissements de plus de 3 milliards de DH en 2008. Le conseil d’administration a aussi décidé la distribution de 2,9 milliards de dirhams en dividende. Pour rappel, l’OCP a entamé depuis 2006 un tournant stratégique en vue de consolider son leadership mondial. Il se fait par une nouvelle stratégie commerciale et une politique active de partenariats internationaux privilégiant le hub chimique de Jorf Lasfar, une modernisa- tion de son outil industriel et logistique et une restructuration financière autorisant d’ambitieux programmes d’investissements. MBF En attendant le marché spot En réponse à la volatilité des prix constatée depuis le début de l’année 2008, sur le marché des commodités en général, et sur celui des engrais en particulier, le groupe OCP, en commun accord avec ses partenaires indiens, a décidé de passer d’une fixation de prix annuelle à une fixation de prix trimestrielle. Ce mode de fixation des prix a été privilégié pour, d’une part, protéger et conforter ses clients, et d’autre part permettre à l’OCP de ne pas passer à côté d’opportunités que permettaient les conditions du marché. Depuis l’instauration de ce système en mars 2008, les contrats ont été exécutés normalement avec les quantités habituelles jusqu’à fin octobre 2008. En effet, l’aggravation de la crise économique mondiale, couplée à une restriction d’accès aux crédits bancaires, n’a pas été sans conséquences sur les clients indiens qui n’ont pas été en mesure d’honorer leurs engagements contractuels au titre du quatrième trimestre 2008. Depuis début février 2009, les exportations de l’OCP vers ses partenaires indiens ont repris à un rythme normal avec les volumes habituels. La chronique minière de David Beylard « Les pays africains ne doivent plus brader leurs gisements de matières premières stratégiques » Dans nos six derniers numéros, David Beylard a effectué un scan de cinq juniors minières qui se partagent l’essentiel des concessions du sous-sol camerounais. Il tire maintenant les conclusions de cette recherche et propose ses solutions. Propos recueillis par Dominique Flaux, Genève. Les Afriques : Quelle principale leçon tirez-vous de vos investigations ? David Beylard : Selon moi, les sociétés juniors minières que nous avons présentées n’apportent pas au Cameroun ce qu’un Etat est en droit d’attendre de partenaires auxquels il confie de tels potentiels de richesses, si stratégiques pour son développement économique. LA : Vous qualifiez ces sociétés de penny stock trading. Comment peut-on les détecter ? DB : Le gendarme de la bourse américaine, la Securities And Exchange Commission, considère toute société qui émet des actions sur les marchés financiers dont le cours est inférieur à 5 $ comme un penny stock trading. Pour les repérer, il faut obtenir la liste des actions des sociétés qui sont cotées à moins de 5 $ sur les marchés boursiers internationaux. LA : Pourquoi ces sociétés sont-elles généralement cotées au Canada et incorporées dans des paradis juridiques ? DB : Les bourses canadiennes n’obligent pas les sociétés minières à prouver leurs réserves. Sur une simple concession délivrée par un gouvernement, elles peuvent émettre des titres « La valeur financière des gisements de matières premières du continent peut être estimée à 46 200 milliards $ ! Il suffirait de 12% de cette valeur totale pour doter tout le continent d’infrastructures du même niveau que celles des pays développés. » et réaliser des plus-values confortables avant même d’investir un penny dans le pays qui leur a délivré ces concessions, et en échappant, de plus, à toute obligation fiscale, juridique, environnementale, sociale ou sanitaire. En dix ans, près de 60% des sociétés minières mondiales se sont inscrites au Toronto Stock Exchange. En 2007, ce marché boursier comptait 1300 sociétés minières. C’est cinq fois plus que les bourses de New York, de Londres, de Johannesburg ou de Tokyo. LA : Que proposez-vous aux gouvernements qui souhaitent mieux valoriser leur potentiel minier ? DB : Nous leur proposons tout d’abord d’effectuer un inventaire complet et une évaluation de la valeur financière de leurs ressources minières. Nous pouvons également leur assurer une veille d’intelligence économique pour les informer sur les sociétés minières avec lesquelles ils sont en affaire ou en négociation. Nous pouvons surveiller ces sociétés en temps réel, 24h/24, pour que l’Etat sache à tous moments qui fait quoi, où, quand, comment, avec qui et avec quels moyens ? L’intelligence économique est primordiale dans ce secteur. On ne peut plus, de nos jours, accorder, comme l’a fait le Cameroun, sans doute trop confiant envers l’ambassadeur américain qui les a conseillés (voir Les Afriques N° 70), un permis d’exploitation d’un des plus grands gisements d’uranium au monde à une société qui ne dispose même pas d’une adresse fixe, ni d’un personnel technique ou administratif ! LA : Et que peut faire le Cameroun dans la situation actuelle ? DB : Selon moi, le Cameroun a déjà amorcé la bonne stratégie en créant le Douala Stock Exchange. C’est un outil formidable qui peut lui permettre de se prémunir contre les sociétés écrans, les penny stock trading et autres évasions fiscales. Pour cela, je conseillerais aux autorités camerounaises d’édicter une loi qui définit son secteur des matières premières comme un domaine d’activités stratégiques qui touche à sa sécurité nationale. Il pourra, sur cette base, exiger de tous les investisseurs étrangers qui souhaitent explorer ou exploiter les gisements camerounais de s’inscrire à la Bourse de Douala et d’y fournir toutes les informations nécessaires à un contrôle strict de leurs activités. LA : Le cas du Cameroun, qui a confié l’essentiel de son secteur minier à des juniors minières, est-il plutôt une exception ou une règle générale ? DB : Nous avons mis en place un tracker, un système de veille informationnelle qui suit en temps quasi réel les activités de toutes les sociétés qui opèrent sur les marchés africains des matières premières. Au jour d’aujourd’hui, nous recensons une cinquantaine de sociétés juniors minières qui sont actives dans 40 des 53 pays d’Afrique. La plupart d’entre elles agissent selon le même modèle d’affaires que leurs consoeurs au Cameroun. LA : Le secteur minier africain est-il bradé ? DB : Trop souvent, oui. L’Union africaine s’est inquiétée de la mainmise étrangère sur les terres arables africaines en concluant à la nécessité pour les pays du continent de « ne plus brader leurs terres par pans entiers aux pays, notamment asiatiques, qui cherchent à s’assurer leur sécurité alimentaire ». De la même manière, j’implore les pays africains de ne plus brader leurs gisements de matières premières stratégiques. Ils doivent cesser de conclure avec des juniors minières des accords léonins. Nous sommes à leur disposition pour leur apporter toutes nos informations et tout notre savoir-faire, pour contribuer, à notre modeste mesure, à faire émerger du sous-sol africain tous les moyens nécessaires au développement du continent. LA : Selon vous, mieux valorisé, le sous-sol africain pourrait financer le développement de l’Afrique ? DB : Largement ! Lorsqu’on dit que l’Afrique est riche, ce n’est pas un vain mot. Selon nos calculs, la valeur financière des gi- sements de matières premières du continent peut être estimée à 46 200 milliards $ ! Il suffirait de 12% de cette valeur totale pour doter tout le continent d’infrastructures du même niveau que celles des pays développés. Avec une telle richesse sous nos pieds, allons-nous encore longtemps nous comporter comme un continent pauvre ? Pays Afrique du Sud Cameroun Congo RD Cote d’Ivoire Guinée Ghana Mali Lesotho Niger Nigeria Senegal Sierra-Léone Mali Niger Nigeria Juniors minières Canac Transrail Geovic African Aura Resources Hydromine Inc Sundance Resources Ltd Mega Uranium Limited Nu Energy Corporation Energy Capital Anvil Mining American Minerals Fields Banro Barrick Gold Emaxon First Quantum Minerals Melkior Heritage Oil Millenia Hope Diamond Works Rex Diamonds AmCam Hydro-Quebec International Repadre Akrokeri-Ashanti Golden Star Resources IamGold (SEMOS) Rand Gold Acres TG World Energy Pfizer Hydro-Québec International Dessau SNC Tecsult Sulzer Roche Canac (Transrail) Diamond Works Rex Diamonds AmCan IamGold (SEMOS) Diamond Works Rex Diamonds AmCan RandGold Millenia Hope TG World Energy Pfizer Nationalité Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada Canada 14 E n t r ep r i ses et M a r ch é s ENtreprises et marchés Agriculture Energie Cameroun : objectif de doubler la production de café en six ans Congo Brazzaville : Total fait une nouvelle découverte de pétrole Le Cameroun envisage de doubler sa production de café au cours des six prochaines années pour répondre à une demande croissante. Le pays vise à accroître la production à 80 000 tonnes en 2015, comparativement à 33 000 tonnes actuellement, a déclaré Michael Ndoping, le directeur général du Conseil du cacao et du café. Le Cameroun va améliorer l’accès aux intrants tels que les jeunes plants et les engrais, réhabiliter des fermes abandonnées et investir dans la recherche. La compagnie française Total a annoncé avoir fait une nouvelle découverte de pétrole dans le champ d’exploitation de Moho-Bilondo, au large de Pointe-Noire. « Les résultats du puits Moho Nord Marine-4 (MHNM-4), situé à environ 75 km au large des côtes, par 1078 mètres de profondeur, ont été positifs », indique un communiqué de la compagnie qui détient un intérêt de 53,5% dans le permis de MohoBilondo. Total représente un peu plus de la moitié de la production pétrolière nationale. En bref - Le Burundi doit améliorer la qualité du café pour les acheteurs américains mondiale, selon Gaoussou Touré, président de l’Association pour le développement de la filière cajou africaine (Adefica). Mines Les producteurs de café au Burundi doivent être plus prudents dans le choix des grains, améliorer le lavage, et de manière générale la qualité de leurs expéditions de café s’ils veulent vendre aux Etats-Unis, selon un groupe d’opérateurs américains. « Nous voulons construire une nouvelle réputation pour le Burundi et, une fois que cette réputation commencera à s’établir, je suis sûr que de plus en plus d’acheteurs viendront des USA », a déclaré Geoff Watts, vice-président de l’Intelligentsia Coffee. La filière café représente une des principales ressources de devises pour le pays, et emploie environ 10% de la population. Les prévisions de production pour la campagne agricole 2009/2010 sont estimées à 11 000 tonnes. Afrique : Harmony Gold revoit à la baisse ses objectifs de production La compagnie Harmony Gold Mining Co, 3e plus grand producteur d’or en Afrique, a indiqué que la production de cette l’année (qui se termine en juin) sera au-dessous de l’objectif de 1,55 million d’onces ciblé auparavant. « Cela a été une année difficile », a déclaré Graham Briggs, le directeur exécutif de la société. Harmony Gold avait prévu de produire 1,69 million d’onces d’or. Algérie : prévisions d’une « récolte exceptionnelle » de céréales Guinée Conakry : 13 morts dans l’éboulement d’une mine d’or à Siguiri Un éboulement dans une mine d’or, dans la nuit du 6 au 7 mai derniers, dans la localité de Maleya, a causé la mort de 13 personnes dont des femmes et des enfants, et 5 blessés graves. Deux personnes sont également portées disparues. Le porte-parole du gouvernement, Justin Morel Junior, a annoncé l’ouverture d’une enquête, surtout que de tels accidents sont récurrents dans cette partie de la Guinée. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, prévoit une production céréalière « exceptionnelle » cette année, en raison de la « bonne pluviométrie enregistrée et du système d’aide instauré par le gouvernement au profit de cette filière ». Le Département de l’agriculture entend reconstituer le stock stratégique en céréales et en semences. Pour rappel, la production céréalière de 2008 a été marquée par une baisse vertigineuse, soit un volume de 21 millions de quintaux contre 41 millions de quintaux un an plus tôt. Algérie : hausse de 4% de la production d’agrumes Selon un bilan du Ministère de l’agriculture et du développement rural, la filière des agrumes a enregistré une croissance de 4% en 2009, soit 7,23 millions de quintaux contre 6,97 m/qx en 2008. Les wilayas ayant enregistré une hausse de la production sont Blida (15%), Mostaganem (24%) et Relizane (16%). Quant à Alger et Tipaza, elles ont enregistré des baisses respectives de 43% et 15%. Agriculture Nigeria : une aide sera accordée aux producteurs de cacao, de coton d’huile de palme Le gouvernement a décidé d’accorder une aider aux producteurs et investisseurs dans les secteurs de transformation du cacao, du coton et de l’huile de palme, dans le but de stimuler la production et de créer des emplois. Selon le Ministère de l’agriculture et des ressources en eau, l’Etat s’engage à fournir 70% des besoins de financement aux investisseurs qui souhaitent créer des usines dans ces secteurs. Angola : MDC-Cossaid lancera une usine de transformation de produits agricoles L’entreprise allemande MDCCossaid entamera, à partir de juin prochain, le montage d’une usine de transformation des produits agricoles dans la région de Catófe, province de Kwanza-sul. 200 postes d’emplois seront créés dans cette unité qui aura la capacité de transformer en jus et en compote une tonne d’ananas, de carottes, d’oignons, de bananes, de tomates et d’oranges par jour. Aucune indication n’a été donnée sur le montant de l’investissement. Afrique : la filière noix de cajou en crise La filière africaine de noix de cajou traverse une « crise profonde », constatent les pays exportateurs d’anacarde en raison notamment de l’incapacité à mettre en place une industrie de transformation. « Malgré les performances de la production, force est de reconnaître que la filière connaît en ce moment sa crise la plus profonde avec une industrialisation ratée », a souligné le ministre ivoirien de l’Agriculture, Amadou Gon Coulibaly, à l’ouverture d’une rencontre internationale sur ce thème regroupant 13 pays africains producteurs de noix de cajou. Le continent produit plus de 650 000 tonnes de noix de cajou brute (doit 98% est exportée à l’état brut) et assure plus du tiers de la production Zambie : la firme chinoise NFC relancera la mine de cuivre de Luanshya La Zambie a finalement porté son choix sur une société chinoise pour relancer l’exploitation de la mine de cuivre de Luanshya (LCM). Le président zambien, Rupiah Banda, a précisé que la NFC prendra une participation majoritaire dans la LCM, dont l’ouverture est prévue au plus tard à la fin mai. LMC avait été fermée en décembre dernier par ses anciens propriétaires, Bein Stein Resources Group (BSRG) et International Mineral Resources (IMR), en raison des pertes causées par la baisse du prix des métaux sur le marché international. Ghana : la Chambre des mines réclame une hausse des redevances minières à 30% Le PDG de la Chambre des mines du Ghana, Joyce Aryee, a appelé le président de la République, John Evans Atta Mills, à augmenter les redevances minières de 9 à 30%. Mme Ayree a appelé le gouvernement à envisager la construction de pistes d’atterrissage dans les centres miniers afin de faciliter le transport des minerais. Energie Algérie : Naftec cède des actions détenues dans plusieurs sociétés L’Entreprise nationale de raffinage de pétrole (Naftec) a procédé à la cession de ses actions détenues dans six sociétés au profit de compagnies du secteur. Pour un montant de 60 millions DA, Naftec a cédé ses 4% du capital de l’Institut algérien du pétrole (IAP Spa) à la société Weatherford International, spécialisée dans le forage et la prospection offshore. Naftec a également cédé au profit du Holding RCH spa les actions détenues dans les sociétés 2SP (Sarl), Baosem (Sarl) et Segis (spa). Les 51% de parts détenues dans le capital de Naftec Mauritanie et les 33% de Somagaz Mauritanie ont été cédés au holding SIHC. Filiale à 100% de Sonatrach, Naftec est dotée d’un capital social de 50 milliards DA. Algérie : Sonatrach va investir 1,5 milliard $ dans l’exploration en 2009 Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a révélé que la compagnie et ses associés vont investir un montant de 1,5 milliard $ dans l’exploration en 2009, contre seulement 300 à 400 millions $ durant les années précédentes. Les réserves prouvées de l’Algérie en gaz et en pétrole atteignent environ 40 milliards de barils, « dont seulement une petite partie est exploitée par Sonatrach et ses associés », a précisé Meziane. Kenya : nécessité d’un investissement annuel de 35 milliards Sh pour la production d’électricité Le Kenya doit investir au moins 35 milliards Sh annuellement dans la production d’électricité au cours des 10 prochaines années si le pays veut assurer ses besoins, comme prévu dans la Vision 2030. Les 350 milliards Sh devraient êtres destinés à financer une nouvelle centrale électrique de 2000 MW d’ici 2018. La capacité de production s’élève actuellement à 1345 MW. La demande nominale annuelle augmente de 8% par an. Afrique du Sud : les inquiétudes de l’Autorité de régulation L’Autorité de régulation de l’énergie d’Afrique du Sud (NERSA) se dit préoccupée par le retard mis par Eskom Holdings Ltd pour déposer une demande d’augmentation de ses tarifs d’électricité. « Ce retard aura d’autres implications », a déclaré la NERSA, sans donner de détails. La compagnie Eskom avait annoncé, en novembre dernier, qu’elle allait introduire une demande « dans les semaines à venir ». Ce retard fait qu’il sera plus difficile pour les gros consommateurs d’énergie de planifier à l’avance leurs dépenses, particulièrement dans cette conjoncture économique mondiale. Egypte : ENI va investir 1,5 milliard $ sur cinq ans La compagnie pétrolière italienne, ENI, va investir 1,5 milliard $ sur cinq ans en Egypte pour stimuler l’exploration des hydrocarbures, le développement et la production. L’objectif principal est de « maintenir le volume de production dans la région du Sinaï de renforcer le taux de récupération des réserves ». ENI a obtenu une extension de la concession pour le gisement géant de Belayim, dans Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 le golfe de Suez, pour 10 ans encore, soit jusqu’à fin 2030. Algérie : Samsung remporte un contrat de 1,279 milliard $ pour la raffinerie de Skikda La compagnie sud-coréenne Samsung Engineering & Construction a remporté le projet EPC de réhabilitation, d’adaptation et modernisation de la raffinerie de Skikda pour un montant de 93 milliards DA (environ 1,279 milliard $). La capacité de la raffinerie de Skikda devrait passer de 15 à 16,8 millions de tonnes par an. Le délai de réalisation est de 36 mois. Samsung était en compétition avec 3 autres compagnies : Hyundaï Engineering & Construction qui a offert 1,347 milliard $, Technica Réunidas (1,451 milliard $) et Saïpem (1,428 milliard $). RDC : discussions avec des investisseurs sud-coréens Les discussions avec une délégation d’investisseurs sud-coréens sur l’identification des opportunités de coopération dans le secteur énergétique ont été qualifiées de « prometteuses » par le ministre de l’Energie de la RDC, Laurent Mazungisa. Les hôtes de la RDC ont été invités à investir dans les infrastructures de transport d’électricité et dans l’électrification rurale. Burkina Faso : Total se dit pleinement opérationnel après la grève La compagnie pétrolière française Total a annoncé qu’elle était à nouveau pleinement opérationnel au Burkina Faso, après deux semaines de grève lancée le 24 avril suite au licenciement d’un employé. « Total Burkina a pris des mesures pour le fonctionnement normal de l’ensemble de ses activités, (à savoir) les stations d’essence, les dépôts de carburant pour l’aviation, les mines et autres secteurs », a déclaré le directeur commercial Thibault Flichy. Ouganda : vers la construction d’une mini-raffinerie de pétrole L’Ouganda envisage la construction d’une mini-raffinerie de pétrole. L’intérêt pour une telle infrastructure a augmenté suite aux récentes découvertes d’hydrocarbures estimées à 2 milliards de barils. L’entrée en production de ces gisements, découverts par les compagnies Tullow Oil et Heritage Oil dans le bassin du lac Albert, est prévue pour la fin 2010. Egypte : Dana Gaz augmente de 20% sa production La société Dana Gaz d’Abu Dhabi a augmenté de 20% sa production de gaz au 1er trimestre 2009 par rapport à la moyenne annuelle atteinte l’an dernier. La production totale est de 35 000 barils équivalent pétrole par jour (bepj), a annoncé la compagnie qui prévoit d’atteindre 40 000 bepj d’ici la fin de l’année en cours, soit une hausse de plus de 25% par rapport à la fin de 2008. Egypte : la Banque mondiale accorde 600 millions $ pour la centrale de Ain Sokhna La Banque mondiale a approuvé un prêt de 600 millions $ au gouvernement égyptien pour le financement de la centrale électrique à turbines à vapeur de Ain Sokhna, qui sera dotée d’une capacité de 1300 MW. Tunisie : attribution des permis Telemzane et Kasserine L’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) et la société française Poros, filiale de la société GEOREX SA, ont décroché les deux permis de prospection d’hydrocarbures de Telemzane et de Kasserine, situés respectivement dans les gouvernorats de Kebili et Kasserine. Ces permis, dont la période de validité est de deux années, couvrent des superficies respectives de 5380 km2 et 5108 km2. Maroc : accord pour la construction de 2 autres unités à la centrale thermique de Jorf Lasfar Le Maroc et les Emirats arabes unis ont signé un accord pour la construction de deux unités de production supplémentaires à la centrale thermique de Jorf Lasfar, à 130 km au sud de Casablanca, pour un investissement global de 10 milliards Dh (environ 900 millions d’euros). Ces deux unités auront chacune une capacité de 350 MW. Les quatre déjà existantes disposent d’une puissance unitaire de 330 MW. La centrale à charbon de Jorf Lasfar est détenue à 100% par le groupe Taqa de l’émirat d’Abou Dhabi. Industries Angola : Infarmed accorde une assistance technique à Angomedica La compagnie pharmaceutique portugaise Infarmed accordera une assistance technique à l’entreprise publique angolaise Angomedica pour la production et le contrôle de qualité des médicaments. Algérie : journées tunisiennes médicales et pharmaceutiques à Alger et Oran Des Journées tunisiennes médicales et pharmaceutiques auront lieu à Alger les 17 et 18 mai 2009 à l’hôtel Aurassi, et à Oran les 19 et 20 mai 2009 au siège de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI Oranie). Cet événement est organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax, sous l’égide de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et de la CCI Oran. Kenya : la filière sucre dans le doute Les professionnels de l’industrie sucrière au Kenya doutent que la relance de la filière puisse être réalisée avant la fin de la période de sauvegarde de la production locale contre les importations qui se termine en 2012, et préconisent des mesures rapides pour donner un avantage concurrentiel à la production locale. Le Marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA) a accordé au Kenya une prolongation de 4 ans pour la sauvegarde de son industrie sucrière, y compris par la privatisation des entreprises publiques. Selon les projections du Kenya Sugar Board (KSB), la production atteindrait 553 000 tonnes métriques cette année, contre 544 000 tonnes l’an dernier. Afrique du Sud : GlaxoSmith Kline prendra une participation de 16% dans Aspen La firme pharmaceutique GlaxoSmithKline Plc (basée à Londres) prendra une participation de 16% dans la compagnie Aspen Pharmacare Ltd. En retour, Aspen aura le droit de distribuer des produits de Glaxo en Afrique du Sud. Glaxo va céder les droits de distribution de 8 médicaments et une usine à Bad Oldesloe (Allemagne) à Aspen, le plus grand fabricant de médicaments génériques dans l’hémisphère sud. La participation est évaluée à 3,29 milliards de rands (390 millions $). Guinée : report de la construction d’usine d’aluminium après la baisse des prix La construction de l’usine Guina Alumina, une coentreprise entre BHP Billiton Ltd, Global Alumina Corp et Dubai 15 Industrie et services Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Ghana : pas de procès pour Vodafone Aviation : Turkish Airlines s’offre Dakar Deux fois par semaine, un vol Ankara-Dakar est désormais proposé par Turkish Airlines qui prend pied en Afrique de l’Ouest. Le gouvernement ghanéen a trouvé un compromis avec Vodafone pour éviter une suite judiciaire au rachat de Ghana Telecom par la compagnie britannique qui va investir 700 millions de dollars au Ghana. Alors qu’au Sénégal ce sont les syndicats et l’opinion qui ont engagé le combat pour empêcher le contrôle de la première entreprise de téléphonie, la Sonatel, par France Telecom, au Ghana, c’est le gouvernement qui s’est insurgé contre la vente de 70% des parts de Ghana Telecom au géant britannique de la téléphonie, Vodafone, pour 900 millions de dollars. Il est vrai qu’une alternance politique vient d’intervenir au Ghana. La transaction avait donc été conclue par le régime précédent. Le nouveau président, engagé dans une croisade de lutte contre la corruption, a annoncé le mois dernier la création d’une commission spéciale chargé d’enquêter sur la transaction. A l’issue de sa visite officielle à Londres, du 6 au 8 mai derniers, durant laquelle il s’est entretenu avec le président de Vodafone, Sir John Bind, John Evans Atta Mills semble avoir changé son fusil d’épaule. Il a annoncé que le gouvernement ghanéen était disposé à recourir à des moyens non juridiques et à discuter de l’accord afin de trouver une solution qui plairait aux deux parties. Il semble même qu’un compromis a déjà été trouvé puisque Vodafone a décidé d’investir 700 millions de dollars pour le développement des infrastructures de télécommunications du Ghana, pour améliorer ses services. Sir John Bind s’est réjoui officiellement du souci de transparence du gouvernement quant à la transaction qui lui a permis de prendre le contrôle de la compagne nationale ghanéenne. Il a révélé, par ailleurs, avoir évoqué avec le président ghanéen le transfert de Ghana Telecom University à Accra. On est bien loin d’un procès entre de tels partenaires. HG Par Hance Guèye, Dakar La compagnie nationale aérienne turque, Turkish Airlines, vient de s’offrir sa 113e destination internationale en lançant le 5 mai dernier une liaison bi-hebdomadaire Istanbul-DakarSao Paulo. Elle est rendue possible par un accord de transport aérien signé par les deux pays en août 2004. Le souci exprimé à l’époque était le renforcement de la coopération entre le Sénégal Elle a pour « objectif de renforcer la coopération entre les deux pays, mais aussi de relier l’Afrique de l’Ouest à l’Amérique latine sans transiter par l’Europe à bord d’un Airbus 340 ». et la Turquie. Ankara avait ouvert en conséquence un bureau de la coopération, le troisième en Afrique, en 2007. Les échanges commerciaux entre les deux pays s’élèvent annuellement à 45 milliards de francs CFA, 67 millions d’euros. La continuation sur São Paulo indique clairement que la compagnie se sert de Dakar comme d’une escale, mais le souci de s’ouvrir davantage à l’Afrique de l’Ouest, à partir de Dakar, n’en est pas moins réel. La plus islamisée des nations européennes cultive depuis plusieurs années ses relations avec le Sénégal. Une école privée turque a ouvert depuis longtemps ses portes à Dakar. L’ambassadeur de Turquie au Sénégal, Ali Kaya Savut, a expliqué, lors de l’inauguration de la liaison qui sera portée à une fréquence de trois vols hebdomadaires en juin prochain, qu’elle a pour « objectif de renforcer la coopération entre les deux pays, mais aussi de relier l’Afrique de l’Ouest à l’Amérique latine sans transiter par l’Europe à bord d’un Airbus 340 ». Le Sénégal s’est réjoui de l’arrivée de la compagnie qui se targue Une rue commerçante d’Ankara. d’avoir conservé en 2008 « son titre de transporteur dont la croissance s’est avérée la plus rapide de tous les transporteurs européens en termes de capacité et de volume de trafic, et qui a accru le nombre annuel de ses passagers et son chiffre de sièges-kilomètres offerts respectivement de 15% et de 11,3% ». Dakar, qui a entrepris de construire un nouvel aéroport à une soixantaine de kilomètres de l’actuel aéroport Léopold Sedar Senghor, dispute la place de premier hub ouest-africain à la capitale ivoirienne Abidjan. Le pavillon turc, doté d’une flotte de 127 avions et qui a transporté 22,5 millions de passagers en 2008, membre de Star Alliance, est une recrue de choix, comme le reconnaît Mbaye Ndiaye, directeur de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads). 16 ENtreprises et marchés En bref - BTP Transports Cameroun : projet de construction d’une route de 215 km pour désenclaver Bakassi Egypte : les revenus de Canal Suez ont baissé de 22,7% en avril Le gouvernement camerounais a décidé de construire une route de 215 km en vue de désenclaver Bakassi (sud-ouest). La péninsule a été rétrocédée au Cameroun en août 2008 au terme d’un différend frontalier de quinze ans avec le Nigeria. Les travaux de bitumage, qui bénéficient de l’appui de plusieurs bailleurs de fonds, seront lancés à la fin de la saison des pluies, vers le mois d’octobre prochain. E n t r ep r i ses et M a r ch é s Egypte : Orascom Construction décroche deux contrats de 280 millions $ en Algérie La compagnie Orascom Construction Industries (OCI) a annoncé avoir décroché deux contrats d’un montant global de 280 millions $ en Algérie. Le premier contrat porte sur la construction d’une unité de traitement d’hydrocarbures dans le cadre d’une joint-venture 50/50 avec la société italienne Bentini, qui avait remporté un contrat de 230 millions $ pour les infrastructures et les bâtiments de la centrale de traitement d’El Merk, dans le bassin de Berkine ; le second contrat, signé avec Petrofac Ltd pour un montant de 170 millions $, porte sur la fourniture de structures en acier et de plates-formes d’installation d’usines. Guinée-Bissau : la société Angola Bauxite va réaliser le port de Buba Le gouvernement a signé un accord avec la société Angola Bauxite pour la construction du port de Buba (sud de la Guinée-Bissau), son exploitation et sa gestion. La construction du port entre dans le cadre du projet d’exploitation de la bauxite découverte dans cette région. Les réserves sont estimées à 113 millions de tonnes et la compagnie angolaise a décidé d’investir 321 millions de dollars pour l’exploration et l’exportation de ce minerai qui a une teneur de 44,9% d’alumine. Aluminium Co, commencera plus tard que prévu après que la demande mondiale en aluminium a chuté. « Nous espérons pouvoir commencer la construction de l’usine dans les 18 prochains mois, soit vers la fin de 2010 », a déclaré Karim Karjian, le président de Global Alumina (basée à Toronto). Le lancement du projet, dont le coût est estimé à 4,8 milliards $, devait démarrer au 1er trimestre de cette année. Cameroun : les employés de Camwater reprennent le travail Après 3 jours de débrayage, le personnel de la Camerounaise des eaux (Camwater) a repris du service. La décision de mettre fin à la grève intervient suite à l’engagement du gouvernement de procéder à l’apurement de la dette sociale des travailleurs estimée à 1 milliard FCFA, et représentant notamment les congés. La Camwater a déjà débloqué 400 millions FCFA, au gouvernement de trouver le reste de la somme. BTP Algérie : Snasco évalue le développement du mégaprojet immobilier d’Oran Des responsables de la société saoudienne Snasco Real Estate Investment and DeveloppementAlgérie vont séjourner à Oran afin d’évaluer le développement du projet de promotion immobilière « Cité de la Mer ». Composé de plus de 2000 logements de haut standing, le projet est estimé à 1 milliard $. La visite permettra également la présélection des entreprises de réalisation et des travaux de suivi technique. Mali : la BADEA accorde un prêt de 10 millions $ pour le barrage de Taoussa La Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA) a accordé un prêt de 10 millions $ pour la réalisation du barrage de Taoussa, dans le nord du Mali. L’ouvrage, considéré comme le plus important programme de développement économique et social dans le pays, servira au développement des activités agricoles ainsi qu’à la production d’électricité. Le coût global du projet d’aménagement de Taoussa est estimé à 165 millions $. Algérie : les EPLF absorbées par L’ENPI L’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) remplace désormais les Entreprises de promotion du logement familial (EPLF), a annoncé Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. La nouvelle société, de type SPA, a pour mission de promouvoir du logement de type promotionnel « destiné aux catégories de personnes qui ne répondent pas aux critères d’éligibilité pour le logement social ou autres formes d’aide ». Algérie : accord entre les OPGI et CNEP-Banque Les Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) ont Les revenus de Canal Suez ont baissé de 22,7% en avril dernier, atteignant 346,9 millions $, comparativement à 448,9 millions $ pour le même mois de l’an dernier. Ils sont cependant en augmentation de 5,47% par rapport au résultat réalisé en mars 2009. Le nombre de navires ayant utilisé cette voie d’eau en avril était de 1482, en hausse par rapport aux 1439 de mars. signé un protocole d’accords avec la CNEP-Banque ayant pour objet de faciliter l’accès aux crédits immobiliers au profit des acquéreurs de logements sociaux participatifs et promotionnels à l’état fini ou selon la formule de vente sur plan. Maroc : le Guy Hoquet l’Immobilier ouvre sa première franchise Le groupe Guy Hoquet l’Immobilier ouvre sa première Master Franchise au Maroc. Le coup d’envoi a été donné à l’occasion du salon Maroc franchise de Casablanca, qui s’est tenu du 8 au 11 mai 2009. Cette franchise intervient après les 5 agences Guy Hoquet l’Immobilier implantées à Agadir, Casablanca, Marrakech, Rabat et Safi, implantées depuis 2004. Les objectifs de développement de la Master Franchise tablent sur l’ouverture de 50 agences Guy Hoquet l’immobilier et bureaux Guy Hoquet Entreprises et Commerces sur tout le territoire marocain au cours des 5 prochaines années. Transports Cap-Vert : la compagnie française XL Airways dessert l’île de Sal La compagnie aérienne française XL Airways et sa filiale touristique Heliades ont annoncé qu’elles allaient assurer, à partir d’octobre prochain, des vols directs de Paris à destination de l’île capverdienne de Sal. Le vol « sera essentiellement réservé aux touristes », a indiqué un responsable de la compagnie. Algérie : le port d’Alger actif toute la semaine Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a révélé que des contacts sont en cours avec les services des douanes, de police et de l’Entreprise du port d’Alger (EPA) pour rendre le port opérationnel durant les 7 jours de la semaine. Depuis un mois déjà, les inspecteurs des douanes travaillent le jeudi. Plus de la moitié des importations transitent par le port d’Alger, géré depuis mars dernier par le groupe émirati DP World. Maroc : Ryanair lancera en juillet la liaison Tarragone-Marrakech La compagnie aérienne low cost Ryanair lancera en juillet prochain une nouvelle desserte entre Tarragone (Espagne) et Marrakech, à raison de deux vols hebdomadaires au départ de l’aéroport de Reus. Rwandair signe un accord de coopération avec Virginia Atlantic La compagnie nationale Rwandair Express a signé un accord de coopération avec la compagnie américaine Virginia Atlantic, portant sur les liaisons directes entre le Rwanda et plusieurs destinations en Amérique du Nord et en Europe. Selon Marie Claire Mukasine, secrétaire permanent au Ministère des infrastructures, en vertu de cet accord, « tous les passagers à destination de l’Amérique du Nord et de plusieurs pays européens pourront se procurer directement leur réservations via les desks de Rwandair Express au Rwanda ». EgyptAir ouvre une ligne Le Caire-Abuja La compagnie aérienne EgyptAir a annoncé l’ouverture de la ligne Le Caire-Abuja (capitale du Nigeria) à compter du 1er juin 2009. Il s’agit de la 3e desserte vers le Nigeria, après les villes de Lagos (capitale économique) et Kano, dans le nord du pays. Selon Wael Fouad, représentant de la compagnie au Nigeria, cette nouvelle ligne va « renforcer et promouvoir le tourisme, le commerce et le développement économique des deux pays ». Algérie : l’ENTMV lance deux nouvelles dessertes L’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV) a annoncé l’ouverture de deux nouvelles dessertes à destination de Barcelone et de Tunis à partir d’Alger. La première sera mise en service dès le 20 mai 2009, la seconde est prévue pour l’année prochaine. L’ouverture de la ligne Alger-Barcelone vise à réduire la pression sur les lignes AlgerMarseille et Alger-Alicante, qui ont totalisé 250 000 passagers en 2008. L’ENTMV annonce également un projet d’une deuxième gare maritime au port d’Alger. Algérie : le réseau ferroviaire atteindra 10 400 km à fin 2014 Dans 5 ans, le réseau ferroviaire algérien atteindra 10 400 km, avec l’achèvement des projets en cours de réalisation pour un total de 6000 km, a affirmé le ministre des Transports, Amar Tou. Toutes ces actions permettront, selon le ministre, une large couverture du pays, y compris les grandes villes du Sud, en matière de transport de voyageurs et de marchandises. Kenya Airways lance un nouveau système de prix Kenya Airways a introduit un nouveau modèle de prix de billets qui varie selon le taux de change sur une base hebdomadaire. Ce système est en accord avec les résolutions de la conférence tarifaire de l’International Air Transport Association (IATA). Ainsi, le taux de vente des banquiers (BSR), qui sera publié par la Barclays Bank of Kenya chaque mercredi à 10 heures, sera applicable à partir du jeudi de la même semaine par Kenya Airways jusqu’au mercredi suivant. Tourisme Egypte : Ritz-Carlton va gérer un hôtel de Palm Hills La société Palm Hills a signé un accord avec la compagnie RitzCarlton Hotel pour l’exploitation d’un hôtel haut de gamme au Caire. Aucune indication n’a été donnée sur le montant de la transaction. Constitué de 160 chambres, le Ritz-Carlton Cairo, faisant partie du programme immobilier Palm Hills October, sera doté d’un Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 terrain de golf conçu par Jack Nicklaus, d’un club de santé et de plusieurs piscines. Selon un communiqué de Palm Hill, « l’Egypte continue à offrir un potentiel énorme pour l’industrie du luxe ». Egypte : Hôtel Coral signe une première incursion au Caire Coral Hotels and Resorts a décidé d’ouvrir durant le dernier trimestre 2010 le Coral Cosmopolitan Hotel au Caire. L’hôtel sera constitué de 85 chambres, deux restaurants et deux salles de réunion. Maroc : le groupe Barrière ouvre un hôtel à Marrakech Le groupe Barrière a inauguré sont premier hôtel hors de France, le Naoura Barrière à Marrakech, un palace de 85 chambres et 26 rias, et autres appartements. L’investissement s’est élevé à 45 millions d’euros, dont 35% pour le groupe Barrière et le reste pour quatre partenaires marocains : CFG Group, CMKD, Axa Assurance Maroc et RMA Watanya. Le groupe détient un contrat de gestion de 20 ans. L’établissement emploie 240 personnes. Tunisie : croissance de 2,2% des entrées touristiques à fin avril Au 30 avril 2009, environ 1,654 million de touristes ont visité la Tunisie, soit une augmentation de 2,2% en comparaison avec la même période de l’année dernière. Les recettes touristiques ont atteint 811,7 millions DT, une progression de 4,3% par rapport à la même période de l’année 2008. Telecoms et TIC Algérie-Poste installera 700 distributeurs de billets en 2009 Dans le cadre du déploiement de la monétique et de la généralisation de l’utilisation des cartes magnétiques, Algérie-Poste installera près de 700 distributeurs automatiques de billets d’ici fin 2009. Nigeria : Zain va supprimer 300 postes d’emplois L’opérateur koweïtien Mobile Télécommunications Co (Zain) va supprimer 300 emplois et en externaliser 450 autres au Nigeria, son plus grand marché de téléphonie en Afrique. Zain a annoncé qu’une compression d’effectif touchera 2000 emplois sur un total de 15500 employés d’ci 2011. Zain emploie environ 2000 personnesau Nigeria, et veut réduire les coûts et augmenter les marges, a investi 12 milliards $ en Afrique depuis 2005, dont près de 3 milliards $ au Nigeria. Cameroun : forte perturbation de la connexion Internet à Yaoundé La capitale camerounaise Yaoundé a enregistré une forte perturbation de la connexion Internet depuis le 10 mai dernier. Plusieurs autres grandes villes du pays subissent la même situation ayant conduit à la fermeture des cybercafés. Alors qu’aucune information officielle n’est parvenue de la part de Cameroon Telecommunications (CAMTEL), certaines sources font état d’« incident majeur » qui serait survenu sur le réseau fibre optique de la compagnie. Ghana : Vodafone va investir 700 millions $ L’opérateur britannique Vodafone PLC a annoncé qu’il investira 700 millions $ dans le développement des infrastructures de télécommunications du Ghana. Ce projet a été discuté lors de la rencontre entre une délégation ghanéenne, conduite par le président John Evans Atta Mills, et le président de Vodafone, Sir John Bind. Pour rappel, le parti du président Mills, le Congrès national démocratique, a dénoncé, lorsqu’il était dans l’opposition, la vente de 70% des parts de Ghana Telecom à Vodafone pour 900 millions $. Une fois aux commandes de l’Etat, Mills a déclaré qu’il était disposé à recourir à des moyens non juridiques et à discuter de l’accord afin de trouver une solution qui arrangerait les deux parties. Maroc : le mobile compte plus de 23,5 millions d’abonnés Les derniers chiffres livrés par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) font état de plus de 23,5 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au 31 mars 2009. Maroc Telecom, opérateur historique et filiale de Vivendi Universal, arrive en tête avec plus de 14,6 millions d’abonnés, suivi par Méditelecom (8,3 millions) et Wana (5,5 millions). Ce dernies enregistre une progression de plus de 19% par rapport à la fin de l’année 2008, suivi de Méditel (5,5%). Les chiffres montrent également que le prépayé est largement prépondérant avec plus de 96%. Quant au parc du téléphone fixe, il est de plus de 3 millions d’abonnés. Angola : vers un quadruplement des revenus de l’industrie des téléphones portables Le chiffre d’affaires en Angola de l’industrie du téléphone portable pourrait quadrupler au cours des sept prochaines années, selon Frost & Sullivan. Les ventes devraient augmenter à 5,7 milliards $ d’ici à 2015, contre 1,26 milliard $ l’an dernier. L’investissement des entreprises étrangères en Angola et la création de la demande d’une gamme de services, y compris de communications, favorise cette explosion des ventes. « Ce marché aura une croissance significative dans les 7 prochaines années, avec l’amélioration de l’infrastructure, qui place le pays parmi les plus développés en Afrique », a dit Sylvia Hirano Venter, analyste auprès de Frost. Medias Côte d’Ivoire : les entreprises de presse exonérées d’impôts pour trois ans Les entreprises de presse écrite et de la communication audiovisuelle en Côte d’Ivoire ont été exonérées d’impôts et de taxes pour une période de trois ans, selon le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI). « L’Etat vient effectivement de donner un écho favorable à nos démarches » en accordant des « mesures fiscales de soutien aux entreprises de presse en les exonérant d’impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux ou d’impôt minimum forfaitaire », a déclaré Denis Kah Zion, le président du GEPCI. Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 17 Industrie et services Le concept d’AfricaPay se met en route Une vaste zone monétique globale pour toute l’Afrique. Utopique ? L’idée fait des émules, mais peine à vaincre certains scepticismes. Papa Mbaye Dieye, directeur du CTMI-UEMOA, répond à nos questions. Les Afriques : On a entendu parler du concept de AfricaPAY durant la dernière édition de Carte Afrique à Tunis, pouvez-vous nous donner de plus amples détails sur ce terme ? Papa Mbaye Dieye : AfricaPAY est une forme de globalisation des paiements en Afrique avec la mise en œuvre d’une plateforme unique qui permet d’interfacer tous les centres monétiques existant sur le continent de ma- « AfricaPAY vise la mise en œuvre d’une plateforme unique qui permet d’interfacer tous les centres monétiques existant sur le continent de manière à créer une zone domestique de paiements africaine. » nière à créer une zone domestique de paiements africaine. C’est un peu à l’image de ce que nous avons fait en Afrique de l’Ouest (fédération de huit pays), mais à une échelle plus grande. LA : Est-ce un projet réaliste ? PMD : Bien sûr, ce n’est pas une œuvre facile, ni faisable dans un horizon court, compte tenu du fait qu’il faut d’abord une volonté politique affirmée ; ensuite une étude d’opportunités ; résoudre les questions relatives au cadre légal et institutionnel ; à la monnaie de compensation ; aux règles et protocoles à utiliser pour que tous les systèmes puissent communiquer ensemble. LA : Comment se présente aujourd’hui la monétique en Afrique de l’Ouest, plus précisément le CTMI-UEMOA en zone UEMOA ? PMD : Le CTMI-UEMOA est entièrement opérationnel depuis juin 2007 avec la mise en œuvre du volet interbancaire qui assure l’interopérabilité nationale, régionale et internationale (Visa, Mastercard) du CTM – délégataire pour permettre aux institutions qui ne jugent pas opportun d’investir dans la monétique de pouvoir le faire à moindre coût dans des conditions de sécurité conformes aux standards internationaux. Sont également opérationnels l’Autorité de certification régionale (ACR) pour l’émission des cartes régionales, les services de consulting et d’accompagnement aux banques dans le cadre de leur projet de connexion au CTMIUEMOA, les actions de formation à l’endroit des banques, établissements financiers, postaux et structures de microfinance dans le cadre de la conduite de leur projet monétique, le Centre de traitement commerçant (CTC) depuis le 1er semestre 2008 pour permettre l’utilisation des TPE RTC et IP et l’émission de cartes interbancaires internationales EMV, sans compter le projet d’émission de cartes prépayées régionales (en cours de tests). LA : Combien comptez-vous de banques en production ? PMD : A ce jour, trente-deux banques, établissements financiers et postaux sont en production au niveau de la plateforme du CTMI-UEMOA concernant les fonctions retrait, consultation de solde. Ainsi, dans cha- que pays, l’interbancarité est effective avec au moins trois à quatre établissements financiers. Nous lançons un signal fort aux populations de l’UEMOA pour leur dire que les cartes GIM-UEMOA pures (régionales) et co-marquées (internationales) sont à leur disposition et qu’elles peuvent les utiliser aussi bien dans toute la région UEMOA qu’à l’extérieur pour effectuer leurs opérations quotidiennes. Notre défi majeur est d’accroître la volumétrie des transactions monétiques traitées par le CTMI-UEMOA et de rentabiliser ainsi notre plateforme. LA : Comment se comporte la monétique africaine avec la crise internationale que nous vivons ? PMD : La monétique bancaire en Afrique est souvent liée à l’activité touristique étrangère. Le paiement par cartes étrangères dans le secteur touristique a été pendant longtemps le levier de croissance de la monétique africaine. Il faut que notre monétique soit pensée autrement et qu’elle soit moins dépendante de cette activité. En effet, avec la crise, l’activité touristique s’est quelque peu réduite et impacte naturellement l’activité « acquisition monétique ». C’est ce que nous avons compris depuis longtemps dans le cadre du projet monétique de l’UEMOA en mettant l’accent sur le développement de cartes locales au sens régional du terme, avec le logo GIM-UEMOA. Cela nous permet de créer une interopérabilité monétique domestique entre les huit de l’UEMOA et d’offrir ainsi à nos populations un réseau plus large avec des commissions plus réduites à la charge des utilisateurs ou porteurs pour développer une monétique de masse. LA : Que vous inspirent les développements récents du paiement par téléphone mobile sur le continent africain ? PMD : Vous savez, les espèces constituent le premier instrument de paiement au regard de la part de la monnaie fiduciaire dans le volume des paiements, et elles le seront sans aucun doute en Afrique pendant quelque temps, le temps que la carte bancaire puisse jouer pleinement son rôle et emporter davantage l’adhésion de nos populations. La carte bancaire est accessible, simple d’utilisation, acceptable partout, fiable, dotée d’une grande sécurité et capable de répondre aux besoins de la clientèle. Par ailleurs, il convient de suivre l’évolution technologique et de ne pas perdre de vue que d’autres solutions émergent dans notre continent après avoir connu des déploiements réussis dans d’autres continents, et vous avez raison de parler du paiement par téléphone mobile. En effet, il ne s’agit pas seulement de paiement, mais de tout ce qui tourne autour des opérations électroniques, bancaires et financières. Avec les opportunités offertes par les applications et services de télécommunications, la technologie mobile permet de mettre en relation plusieurs domaines comme le média, l’électronique, la monétique, les services bancaires et financiers. Aujourd’hui, le mobile est un véritable support de paiement et d’opérations bancaires et financières. Propos recueillis par MBF « Il faut favoriser l’émergence de la création locale de contenus Internet » De la différenciation discriminatoire du contenu des sites Internet à vocation planétaire. En 2008, le site de partage de vidéos YouTube avait volontairement bloqué l’accès à une partie de ses services aux internautes installés en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe de l’Est, justifiant cette décision par des raisons financières et le coût élevé de la diffusion des vidéos. Cette année, le tour est revenu à la multinationale News Corporation, propriété du magnat Rupert Murdoch, qui a créé, pour ses abonnés installés hors Amérique, une version « test » (bas de gamme) de son célèbre site web Myspace. Le nouveau site Internet sobrement baptisé « Profil Lite » sera moins coûteux à entretenir et nécessitera moins de bande passante, affirme la compagnie qui oublie de préciser qu’il offrira, dorénavant, un service minimum dénué de l’entièreté des applications et rubriques qui font le succès de Myspace. De son côté, Facebook, l’autre réseau social en vogue, entend réduire (et donc altérer !) dans les mois qui viennent la qualité de visionnage, à partir de certaines régions, de vidéos et de photographies publiés sur ses pages Web, et cela dans un effort visant à réduire les lourdes dépenses en matière de bande passante également. Cette énième discrimination à l’accès à la toile se fonde donc sur la faiblesse économique et financière des internautes des pays en voie de développement et sur la faiblesse de leur marché publicitaire continental. Pour ces structures, comme pour toute entreprise médiatique ou fournisseur de contenu, la publicité constitue l’une des principales sources de revenus. Mais le secteur de la publicité est en difficulté. On y assiste depuis des mois à l’éloignement des annonceurs et au tarissement des investissements. Touché de plein fouet Signe des temps, le géant américain des médias Time Warner, propriétaire de AOL, a annoncé mercredi 29 avril un bénéfice en baisse, touché de plein fouet par la diminution des revenus publicitaires. Les géants se voient contraints de revoir leur stratégie de déploiement et de présence sur la planète, quitte à opter pour la consécration de la désuniformisation de l’internet. Si au Nord on assiste à l’effondrement des investissements publicitaires, les perspectives au Sud sont encore moins reluisantes. Comment faire face alors à cette problématique émergente ? Incontestablement, la solution ne viendra pas de ces entités écono- mico-financières. Elle repose avant tout sur l’action des acteurs étatiques et les efforts des organisations régionales africaines, accouplés à la stratégie continentale développée par l’Union africaine, et appuyés, si possible, par d’éventuels partenaires internationaux. C’est cet ensemble architectural qui s’attaquera le mieux à l’urgence de la réduction de la fracture numérique qui retarde l’édification de politiques éducationnelles effectives et pertinentes, et garantira l’égal accès pour tous aux meilleurs contenus de la toile, qu’ils soient gratuits ou payants. L’importance d’accélérer le développement de l’infrastructure Aujourd’hui, les Etats du continent sont appelés à accélérer à la fois le renforcement de leurs capacités technologiques et l’africanisation de la toile, c’est-à-dire la promotion de contenus africains. Sur le plan des infrastructures, comme l’a déjà prévu le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la priorité demeure l’installation de la fibre optique, qui représente le meilleur des moyens actuels pour transporter de très hauts débits d’informations numériques, avec en prime une durée de vie d’au moins quarante ans alors que celle des autres moyens de transport des communications varie entre sept et quinze ans. « Il incombe aux banques de développement et à d’autres partenaires de financement de jouer leur rôle lorsque les insuffisances retardent le développement de la région », déclarait à Kigali, en octobre 2007, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, durant le sommet « Connecter l’Afrique » consacré aux moyens d’améliorer l’infras- tructure des technologies de l’information et des communications (TIC) en Afrique, et notamment de renforcer la connexion Internet à haut débit sur le continent. L’infrastructure est essentielle pour la concrétisation de l’objectif d’inclusion numérique, assène-t-on dans les forums internationaux, alors que la concrétisation de cette nécessité tarde et que les déclarations en ce sens ressemblent de plus en plus à des vœux pieux. Si en 2002 a été inauguré le premier système de câbles sous-marins à fibres optiques, long de 28000 km, reliant l’Afrique, l’Europe et l’Asie, tous les moyens n’ont pas été mis en œuvre pour exploiter et rentabiliser cet outil. Il reste encore à installer ce câble dans d’autres parties du continent, comme en Afrique de l’Est, où les travaux d’installation du câble à fibres optiques sous-marin n’ont débuté qu’en 2008. Puis, après l’installation du câble, il revient aux Etats de poursuivre le développement du réseau à l’échelle nationale et régionale. A quelques exceptions près, très peu de pays s’activent à la réalisation de cette ambition. Ils devraient pourtant s’y atteler ! S’agissant de l’africanisation du Net, elle doit s’intégrer dans la démarche globale visant à la pleine appropriation des technologies de l’information et de la communication. Ce qui implique de favoriser l’émergence de la création locale de contenus Internet. C’est à ce prix que les acteurs et investisseurs de l’internet s’ancreront, sans différenciation, sur le marché continental. Ghislain Ondias Okouma Docteur en Droit public. Consultant médias et politique. New York 18 E co n om i e et P ol i t i q u e Economie - politique Afrique La BAD veut sensibiliser sur l’accord de Facilité africaine de soutien juridique La Banque africaine de développement (BAD) veut sensibiliser d’autres pays membres de l’institution financière panafricaine pour q’ils signent l’accord portant création de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF). Cet accord est destiné « à aider les pays pauvres très endettés (PPTE) à résoudre les problèmes croissants posés par les fonds vautours », affirme un communiqué de la banque. En bref - Le NEPAD, une « escroquerie intellectuelle », selon le président Wade Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est un « instrument politique bien réfléchi, mais qui a raté le départ dans sa mise en œuvre », a déclaré le président sénégalais Abdoulaye Wade à l’ouverture des 44e assemblées annuelles du Conseil des gouverneurs du groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Wade estime que le NEPAD ne doit pas se « contenter seulement d’additionner les projets et acquis des pays africains pour s’en glorifier ». Qualifiant la démarche d’« escroquerie intellectuelle », il a déclaré que « beaucoup d’argent a été gaspillé (…) pour des résultats insignifiants ». Afrique L’ONU appelle les donateurs à faire plus d’efforts pour la Corne de l’Afrique Les Nations Unies ont appelé les donateurs à augmenter leur aide pour les pays de la Corne de l’Afrique (Ethiopie, Somalie et Kenya). Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, John Holmes, évalue à « plus de 19 millions les personnes (...) en Ethiopie, en Somalie et au Kenya (ayant) un besoin urgent de nourriture ou d’assistance humanitaire ». Holmes réclame des « ressources importantes » pour aider ces pays très touchés par la sécheresse et la hausse des prix des produits alimentaires. Les objectifs des fonds que compte lever l’ONU n’ont été que faiblement atteints à ce jour. La croissance économique en Afrique sera de 2,8% au lieu de 5,7% Dans son rapport annuel sur les Perspectives économiques en Afrique (PEA), la Banque africaine de développement (BAD) prévoit une croissance économique de l’ordre de 2,8%, au lieu de 5,7% en 2009, en raison de la crise économique mondiale. La même étude s’attend à ce que la croissance dans les pays exportateurs de pétrole baisse à 2,4%, contre 3,3% pour les pays importateurs. Les estimations pour 2010 tablent sur 4,5% de croissance. 15 milliards $ en faveur de l’Afrique sur trois ans Un groupe de bailleurs de fonds composé de la Banque africaine de développement (BAD), de l’Agence française de développement (AFD), de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Banque de développement d’Afrique australe (DBSA), de la German Financial Cooperation, l’International Islamic Trade Finance Corporation et de la Banque mondiale a procédé le 11 mai dernier, à la signature d’un plan d’action de 15 milliards $ destiné à appuyer le continent africain face à la crise financière internationale. Il s’agit d’un plan de trois ans destiné à appuyer les systèmes financiers et les prêts au secteur privé. Algérie 16 milliards Da par an pour développer la filière lait Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a annoncé que l’Etat va consacrer une enveloppe de 16 milliards Da (MDA) par an pour le développement de la filière lait. La moitié de ce montant sera destinée aux subventions, l’autre moitié ira au financement des actions de développement de la production nationale en lait. Une subvention de 12 DA/litre est accordée à l’éleveur, 5 DA/litre pour le collecteur et une prime d’intégration de 4 DA/litre au transformateur. Réunion de la Task Force algérosud-coréenne La 6e session de la Task Force algéro-sud-coréenne se tiendra les 26 et 27 mai prochains à Alger. Afrique du Sud Une réunion s’est déroulée récemment entre le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement (MIPI), Abdelhamid Temmar, et l’ambassadeur de la République de Corée, Choi Sung Joo, qui a permis d’examiner les « voies et moyens du développement des partenariats entre les entreprises des deux pays ». 45 000 travailleurs étrangers officiellement recensés en Algérie Quelque 45 000 travailleurs étrangers sont officiellement recensés par les services du Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Le ministre, Tayeb Louh, a indiqué qu’« il n’est délivré une autorisation de travail pour les étrangers que lorsqu’il s’agit d’une spécialité introuvable en Algérie », rappelant l’obligation faite aux sociétés étrangères et nationales de recruter parmi les Algériens. Un grand salon Agriculture sera institué à partir de 2010 Un grand salon consacré à l’agriculture sera institutionnalisé à partir de 2010, a annoncé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural. « Algex » organise le 1er salon de l’exportation « Djazaïr Export » Du 31 mai au 3 juin 2009, l’Agence pour la promotion du commerce extérieur (Algex) organisera, en collaboration avec la Safex, au Palais des expositions d’Alger, le premier salon de l’exportation « Djazaïr Export ». Cette manifestation vise, selon l’organisateur, à favoriser la rencontre d’opérateurs économiques nationaux et étrangers en vue de « promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures ». Selon son président, Mohamed Benini, Algex n’accompagne pas suffisamment les opérateurs et il réclame un « changement de statut » pour avoir « plus de souplesse et pour mieux accompagner les entreprises exportatrices à l’international ». Plus de 13 milliards $ de recettes à fin avril 2009 L’Algérie a engrangé 13,1 milliards $ de recettes pétrolières durant les quatre premiers mois de l’année 2009, a indiqué le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane. Durant cette période, les prix du pétrole sur le marché international étaient en moyenne de 57 à 58 $ le baril. Harmonisation des données statistiques L’Office national des statistiques (ONS) a signé deux protocoles d’accords avec la Direction générale des impôts (DGI) et le Centre national du registre de commerce (CNRC) afin d’assurer l’harmonisation des répertoires et l’interconnexion des bases de données statistiques. Le DG de l’ONS, Mounir Khaled Berrah, explique qu’il « est essentiel que nous disposions de répertoires d’agents économiques et sociaux qui soient fiables, exhaustifs et mis à jour ». Ces accords permettent aux organismes signataires de disposer des mêmes codifications et nomenclatures « pour que les données soient interchangeables ». Le premier forum maghrébin des hommes d’affaires Le premier forum maghrébin des hommes d’affaires, qui s’est déroulé les 10 et 11 mai à Alger, a réuni 700 opérateurs de la région. Lors de cette rencontre ont été abordées des questions relatives à l’intégration maghrébine, à la facilitation des échanges et au développement de l’entreprise maghrébine, ainsi qu’à la réalisation de projets mixtes. La Déclaration d’Alger a appelé à « l’intensification de la coopération » entre les opérateurs de la région, à renforcer les échanges de marchandises et de services et à promouvoir les investissements mixtes. Angola Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Guinée Dadis Camara annonce des élections pour cette année Le capitaine Moussa Dadis Camara, président auto-proclamé de la Guinée, a affirmé que sous la pression des partis politiques et des syndicats, il est contraint d’organiser des élections législatives et présidentielles avant la fin de 2009, malgré l’avis de l’organe exécutif du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte au pouvoir) qui prévoyait de les organiser en 2010. Le chef de la junte a assuré qu’aucun programme cohérent n’a pu être mis en place à cause du processus électoral voulu par les leaders politiques « qui ont incité les bailleurs de fonds » à fermer le robinet à la Guinée. Il dit avoir accepté le calendrier qui propose octobre pour les législatives et décembre pour la présidentielle de façon à éviter le désordre, tout en étant persuadé que le peuple regrettera le départ du CNDD après les élections à cause des nombreux problèmes non résolus dans le pays. Près de 700 millions $ d’investissements privés au 1er trimestre de 2009 Selon Aguinaldo Jaime, le coordinateur de la commission de restructuration de l’Agence d’investissement privé (Anip), l’investissement privé en Angola a atteint environ 700 millions $ au cours du premier trimestre de l’année en cours. d’oeuvrer pour la conservation et la gestion durable de ses forêts et d’améliorer l’accès de son bois sur le marché européen. Selon le directeur des ressources naturelles à la Commission, l’UE va fournir un appui financier de 2 millions d’euros pour la mise en oeuvre de l’accord. dront 73 milliards de LE dans le budget 2009/2010, contre 133 milliards pour l’exercice actuel, soit une baisse de 45%. La subvention à l’énergie va baisser de plus de 40% pour se chiffrer à 33,7 milliards de LE, à condition que le prix du pétrole se maintienne à 50 dollars le baril. Burundi Congo RDC Aménagement d’un camp pour 5000 demandeurs d’asile congolais à Bujumbura Un 4e camp d’une capacité de 5000 nouveaux demandeurs d’asile en provenance de la RD Congo est en voie d’aménagement à Ruyigi, au sud-est, a annoncé le bureau local du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) du Burundi. On estime à 27 000 le nombre de réfugiés fuyant l’insécurité dans l’est de la RDC, répartis dans les 3 autres camps. Récupération de 10 000 armes à Kinshasa contre des dollars L’ONG congolaise Programme oecuménique de paix et réconciliation (PAREC) a récupéré 10 000 armes de guerre en échange de 100 dollars pour chaque arme rendue. L’opération, qui a démarré en novembre dernier et se poursuit encore dans la partie est de la capitale Kinshasa, a pour but de combattre l’insécurité, a expliqué un responsable du PAREC. Pour garantir sa réussite, les détenteurs d’armes ne sont pas inquiétés et ne sont pas identifiés. Vers une hausse des subventions au secteur du sucre Le Ministère du commerce et de l’industrie envisage d’étendre les subventions à 240 millions LE pour les entreprises de production de sucre. Le ministère avait précédemment refusé d’imposer des taxes sur les importations afin d’aider l’industrie des produits alimentaires à profiter de la baisse des prix internationaux du sucre. Centrafrique Le CICR assure une assistance à 1700 nouveaux déplacés Quelque 1700 réfugiés centrafricains, à Kaga Bandoro, dans le nord-ouest de la Centrafrique, ont bénéficié d’une aide alimentaire de la part de la sous-délégation du Comité international de la Croix Rouge (CICR). Ces réfugiés ont fui plusieurs villages dans la sous-préfecture de Kabo, à environ 375 km au nord-ouest de Bangui. Congo Brazzaville Signature d’un accord avec l’UE pour améliorer l’exportation du bois Un accord « volontaire de partenariat sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux de bois et produits dérivés » (FLEGT) a été conclu avec la Commission de l’Union européenne. Cet accord a pour objectif de concrétiser l’engagement du Congo Congo Brazzaville Zuma procède à de nouvelles nominations L’élection présidentielle fixée au 12 juillet Au lendemain de sa prestation de serment, le président sud-africain Jacob Zuma a désigné Pravin Gordhan au poste de ministre des Finances, en remplacement de Trevor Manuel. Ce dernier a été nommé à la tête de la Commission nationale de planification, créée récemment pour superviser la planification et la coordination entre tous les ministères. Par ailleurs, le président sortant, Kgalema Motlanthe, a été nommé vice-président, Lindiwe Sisulu ministre de la Défense et Nkosazana DlaminiZuma, ancienne ministre des Affaires étrangères, au poste de ministre des Affaires intérieures. La date du premier tour de l’élection présidentielle a été fixée au 12 juillet 2009. Le décret l’annonçant stipule que la campagne électorale se déroulera deux semaines avant le scrutin. 15 candidats seront en lice, dont l’ancien Premier ministre Ange Poungui de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), le parti de l’ancien président Pascal Lissouba qui vit en exil en France, et Mathias Ndzon, qui a occupé le poste de ministre des Finances entre 1997 et 2002. Le président Sassou Nguesso n’a pas encore officialisé sa candidature. L’opposition radicale menace de boycotter le scrutin si une nouvelle loi électorale n’était pas adoptée. Vers l’adoption d’un code de l’électricité pour attirer les investissements Le gouvernement de la République démocratique du Congo a adopté l’avant-projet du code de l’Electricité. Le texte prévoit l’ouverture du secteur de l’énergie aux investissements privés afin d’améliorer la quantité et la qualité de la production électrique dans le pays. Egypte Le ministre des Finances prévoit 3 à 4% de croissance Le ministre des Finances, Youssef Boutros Ghali, prévoit une croissance économique de l’ordre de 3 à 4% au cours de l’exercice 20092010, comparativement à 1,6% dans les marchés émergents. Il a ajouté que les dépenses publiques dans le nouveau budget, qui vise à améliorer la demande intérieure et les conditions socioéconomiques, devraient atteindre 319 milliards LE. L’inflation en hausse de 0,6% Pour la première fois depuis les 12 derniers mois, le taux d’inflation annuel général a enregistré une hausse de 0,6%, pour atteindre 12,2% en avril contre 11,6% au mois de mars dernier. De même, le taux d’inflation mensuel a poursuivi une courbe ascendante pour le quatrième mois, avec une hausse de 1,6% contre 1,4% en mars, 1,2% en février et 0,3% en janvier. Subventions en baisse La baisse mondiale des prix des produits alimentaires et de l’énergie a permis au gouvernement de réduire la part des subventions dans le budget. Celles-ci attein- Ethiopie Financement d’un projet routier Une convention de prêt de 10 millions $ a été signée avec la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Le montant sera utilisé pour goudronner la route Nekempt-Bedele (96 km), donnant accès au sud et au sud-ouest du pays et à la frontière avec le Soudan. Gabon Sensible baisse du prix du passeport biométrique Le prix du passeport biométrique, initialement fixé à 70 000 FCFA, a été baissé à 45 000 FCFA pour les adultes et 35 000 FCFA pour les enfants de 1 à 16 ans affirme, un communiqué du Conseil des ministres. Le manque à gagner d’au moins 35% pour la direction générale de la documentation et de l’immigration (relevant du Ministère de l’intérieur) sera remboursé par le Ministère des finances à l’établissement. On estime à 3,6 millions FCFA les dépenses consenties pour l’acquisition du matériel nécessaire à l’établissement du passeport biométrique. Les enseignants du supérieur entrent en grève illimitée Les 650 enseignants et chercheurs de l’enseignement supérieur des trois universités et des quatre grandes écoles du Gabon ont entamé, depuis le 11 mai dernier, une grève illimitée pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ainsi que pour l’élaboration d’un statut particulier. « Nous avions déposé un préavis de grève il y a 5 mois, mais depuis aucune solution n’a été trouvée », a déclaré Jean-Rémy Yama, président du Syndicat national des enseignants du supérieur et des chercheurs (SNEC). Aux premiers jours de la grève, le taux de suivi a dépassé les 90%. Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 19 Gestion publique APE : désaccord persistant entre la CEDEAO et l’UE La CEDEAO et l’UE ne se sont pas entendues à Dakar dans l’ultime négociation avant l’échéance du 30 juin prochain. Par Hance Guèye, Dakar L’échéance du 30 juin 2009 qui avait été fixée pour la conclusion des Accords de partenariat économique, APE, entre l’Union européenne et la Communauté économique des Etats de L’UE, qui avait promis de négocier dans un cadre régional pour encourager le processus d’intégration, montre que c’était un engagement de pure forme. Au premier écueil, elle a délibérément joué la carte de la division. l’Afrique de l’Ouest, moins la Cote d’Ivoire et avec la Mauritanie, ne sera pas tenue, sauf miracle. La Côte d’Ivoire a déjà signé un accord intérimaire et n’est plus concernée, encore qu’il soit prévu en cas de signature qu’elle puisse rejoindre ses partenaires de la CEDEAO pour éviter l’existence de deux régimes commerciaux différents dans la même communauté économique. La Mauritanie, en revanche, qui a quitté la CEDEAO, y est rattachée parce qu’il faut bien la rattacher à une communauté. Sa situation économique a été jugée plus proche de celle des pays de la CEDEAO que de celle des pays du Maghreb, qui sont avec elle dans l’Union du Maghreb arabe qui n’a d’existence que de nom. Points de divergence Les négociations qui se sont tenues la semaine dernière au Sénégal ont encore achoppé sur de nombreux points. Le désaccord reste ainsi total sur l’accord à signer. La CEDEAO continue à réclamer un accord économique alors que l’UE entend s’en tenir à un accord commercial. Cette divergence était pourtant apparue en 2007 au moment de la première échéance. Le président Wade du Sénégal avait réclamé, quant à lui, un partenariat pour le développement, APD. La querelle n’est pas seulement sémantique. Un accord de développement comporterait naturellement des responsabilités de l’UE dans le financement du développement du partenaire ouest-africain. La proportion de la libéralisation, ainsi que la durée de la période transitoire constituent un autre point de divergence. La CEDEAO veut que la proportion ne dépasse pas 60% sur une durée de 25 ans. Loin de la contreproposition de l’UE qui réclame un taux de 80% sur quinze ans. L’UE semble peu disposée à transiger sur la proportion. Elle a déjà obtenu 80% avec d’autres communautés régionales et craint une remise en cause des acquis. Autre désaccord, la protection des industries. Le Nigeria, qui a un début d’industrialisation et qui entend profiter du marché régional d’une communauté qu’il a portée à bout de bras pendant plus de vingt ans, a convaincu ses pairs de proposer une clause de protection. Il n’en est pas question pour l’Union européenne qui estime que les accords sont justement faits pour respecter les règles de l’Organisation mondiale du commerce, qui vise à lever les protections commerciales. Le statu quo qui risque de se prolonger ne sera pas sans conséquence sur l’intégration régionale. L’UE, qui avait promis de négocier dans un cadre régional pour encourager le processus d’intégration dans les communautés économiques régionales, montre que c’était un engagement de pure forme. Au premier écueil, elle a délibérément joué la carte de la division. L’Union économique et monétaire ouest-afri- Le président Wade du Sénégal avait réclamé un partenariat pour le développement APD. caine, qui a instauré une zone de libre-échange, va devoir trouver une solution à une situation inédite d’une union douanière avec des régimes commerciaux différents. Drôle d’encouragement à l’intégration. Investissement : Angola, bon premier trimestre L’Angola a attiré au premier trimestre de cette année 700 millions de dollars d’investissement privé. Par Hance Guèye, Dakar La crise économique et financière a certes déjà atteint l’Angola, pays très dépendant des exportations de pétrole et de diamant, mais les investissements directs étrangers se sont plutôt bien tenus pour le trimestre de cette année. L’investissement privé a atteint, selon l’Agence d’investissement privé (ANIP), près de 700 millions de dollars. « L’Angola est en train de vivre un moment de reconstruction. Il y a de la stabilité politique et sociale. Elle présente de nombreuses opportunités d’affaires et a un grand intérêt à obtenir de la technologie de qualité. » C’est le coordinateur de la commission de restructuration de l’ANIP, Aguinaldo Jaime, qui l’a déclaré à Londres où il participait le 9 mai dernier à la conférence « Investissons sur les marchés émergents de l’Afrique », organisée par l’Institut international des relations internationales. L’Angola ne se satisfait toutefois pas de cette performance. Le gouvernement poursuit ses efforts pour attirer l’investissement privé. C’est pourquoi le ministre de l’Economie, Manuel Nunes, a participé personnellement à la réunion. Il en a profité pour inviter les investisseurs étrangers à venir en Angola, en vantant la stabilité macroéconomique du pays. Le ministre a également argué que, le monde traversant l’une des plus grandes crises économiques et financières de son histoire, le moment est propice pour investir sur un marché émergent comme l’Angola. « L’Angola est en train de vivre un moment de reconstruction. Il y a de la stabilité politique et sociale. Elle présente de nombreuses opportunités d’affaires et a un grand intérêt à Manuel Nunes. obtenir de la technologie de qualité. » Manuel Nunes a également révélé que le gouvernement angolais a entrepris de renforcer les institutions nationales destinées à attirer le capital étranger et à développer l’investissement privé. L’Agence nationale d’investissement privé est justement en restructuration, pour mieux répondre aux exigences de l’économie nationale et des investisseurs étrangers, a-t-il ajouté. Il a aussi évoqué le lancement, il y a trois ans, de la Banque de développement d’Angola, destinée « à financer le processus de diversification de l’économie angolaise à partir des recettes pétrolières ». La prochaine Coupe d’Afrique des nations de football qui se déroulera en début d’année prochaine dans le pays offre, selon le ministre, des opportunités d’investissement puisque le gouvernement souhaite la participation du secteur privé aux grands investissements prévus, notamment les infrastructures touristiques. Le ministre a enfin rappelé les deux priorités fondamentales définies dans la stratégie du gouvernement, le capital humain et la réhabilitation des infrastructures économiques et sociales. Aguinaldo Jaime, le coordinateur de la commission de restructuration de l’ANIP, a complété le ministre en soulignant les encouragements fiscaux consentis par le gouvernement et en rappelant les opportunités d’investissement offertes également hors de Luanda pour décongestionner la capitale et créer des emplois. Economie - politique Kenya La Banque mondiale va accorder un prêt de 413 millions $ Le ministre des Finances, Uhuru Kenyatta, a déclaré que le Kenya recevra un prêt de 413 millions $ de la Banque mondiale. Environ 250 millions $ seront consacrés à la reconstruction de la route de Mau Summit-Kisumu, qui longe la frontière entre le Kenya et l’Ouganda, a-t-il précisé. Quelque 80 millions $ seront investis dans l’amélioration de la couverture en électricité dans les zones rurales, 50 millions $ seront consacrés à des programmes d’aide pour orphelins, et le reste des 30 millions $ servira à la gestion de l’écosystème du lac Victoria. Libye Suicide en prison d’un islamiste membre d’Al Qaïda Des organisations de défense des droits de l’homme à l’ouest ont demandé l’ouverture immédiate d’une enquête sur le suicide de Ali Mohamed Abdelaziz al Fakhiri, surnommé Ibn al Cheikh Al Libi, un islamiste libyen dont le faux témoignage sur Al Qaïda avait été utilisé par les Etats-Unis pour justifier leur intervention en Irak en 2003. Cet homme de 46 ans, qui aurait commandé en Afghanistan un camp militaire pour activistes islamistes du monde arabe, a été retrouvé mort dans sa cellule. Arrêté au Pakistan par les Américains quelques semaines après le 11 septembre 2001, Fakhiri avait fait état de prétendus liens entre Al Qaïda et l’Irak pour échapper à la torture dans un pays tiers avant de se rétracter en janvier 2002, selon un rapport datant de 2006 de la commission des services de renseignement du Sénat américain. En bref - E co n om i e et P ol i t i q u e 20 Malawi Les militants des droits de l’homme exigent plus de transparence pour les élections Le Comité consultatif des droits de l’homme du Malawi (CCDH) a demandé à la Commission électorale (CE) de donner plus de détails sur la mise en place d’un centre de décompte des voix pour les élections présidentielles et parlementaires du 19 mai. Le président du CCDH, Undule Mwakasungula, a demandé à la CE « d’afficher clairement les résultats de chaque bureau de vote pour raison de transparence et d’obligation de rendre compte ». Mali L’Allemagne accorde une enveloppe de 41,5 millions d’euros Une convention de financement a été signée entre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, et l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, Karl Flitnner, portant sur l’octroi d’une enveloppe de 27 milliards FCFA (41,5 millions d’euros). L’accord permettra la réalisation de programmes dans des domaines prioritaires relevant du Projet pour le développement économique et social (PDES). Maroc Maroc Les autorités marocaines ont annoncé, le 12 mai dernier, le démantèlement d’un réseau « terroriste » de huit islamistes présumés. Le groupe « planifiait de préparer des attentats », a-t-on indiqué de sources officielles. Les transferts des émigrés en baisse de 14,3% depuis le début de 2009 Selon l’Office des changes, les transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE) ont baissé de 14,3% depuis le début de l’année en cours. Le montant enregistré durant cette période est de 10,597 milliards Dh, contre 12,373 milliards Dh à fin mars 2008. Standard & Poor’s estime que les transferts devraient diminuer de 5 à 10% en 2009. Déjà en 2008, les envois de fonds des MRE avaient baissé de 2,4% par rapport à 2007. La BAD accorde 317 millions d’euros La Banque africaine de développement (BAD) a accordé deux prêts et un don d’une valeur totale de 316,9 millions d’euros au Maroc. Le premier prêt, de 75 millions d’euros, concerne l’appui au programme d’urgence de l’éducation nationale. Le deuxième prêt, qui s’élève à 240 millions d’euros, est destiné à la construction d’une nouvelle piste à l’aéroport de Casablanca et de nouveaux terminaux aux aéroports de Marrakech et Fès. La Facilité africaine de l’eau (FAE, un fonds géré par la BAD) a également consenti un don de 1,9 millions d’euros pour un projet pilote de recharge artificielle de la nappe phréatique du Haouz. Mauritanie Le Sénégal propose un plan de sortie de crise Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, a soumis aux parties mauritaniennes un plan de sortie de crise mis au point par le président Abdoulaye Wade. Le chef de la diplomatie sénégalaise a été reçu le 8 mai dernier par le président mauritanien par intérim, Mamadou Bâ, dit Mbaré. Selon l’émissaire de Wade, « le président mauritanien a bien apprécié les propositions et nous a encouragé à rencontrer tous les acteurs de la crise mauritanienne pour trouver un consensus autour de ce plan ». Sit-in à l’intérieur du Parlement des opposants au coup d’Etat Les députés mauritaniens représentant le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah et le Front national de défense de la démocratie (FNDD), opposés au coup d’Etat du 6 août, ont observé un sit-in dans la salle des plénières de l’Assemblée nationale à l’issue de l’ouverture d’une session ordinaire du Parlement. Selon le député Abderrahmane Ould Mini, les élus de la majorité favorable au putsch « se sont reti- Mali Trois jours pour créer une entreprise Le gouvernement malien a décidé de réduire à 72 heures le délai de création d’entreprises après le dépôt du dossier au « Guichet unique ». Les autorités souhaitent simplifier et accélérer les procédures administratives de création d’entreprises, diminuer les délais d’obtention des agréments et réduire les frais des dossiers. Le « Guichet unique », domicilié à l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-MALI), couvre les industries, les bâtiments et travaux publics, l’immobilier, les cabinets d’architecture, les bureaux d’ingénieurs conseils, le tourisme et les transports publics des voyageurs et des marchandises. Démantèlement d’un réseau terroriste rés de la salle suite à notre insistance de discuter de la crise politique qui secoue le pays ». Ould Mini a également dénoncé la présence des forces de l’ordre aux alentours du Parlement. Finances Mansur Muhtar. Les pourparlers sont au stade « exploratoire » et aucun montant n’a été envisagé pour l’heure. Le président déchu appelle à un dialogue « franc et constructif » Le président déchu, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, appelle à un dialogue national « franc et constructif » entre toutes les forces politiques mauritaniennes et soutient toute contribution étrangère pouvant faciliter ce dialogue. Cette déclaration est intervenue à la suite de l’audience qu’il a accordée le 9 mai dernier à l’émissaire du président sénégalais Abdoulaye Wade, le ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio. Pénurie alimentaire à cause de la sécheresse Les autorités indiquent que le pays fait face à une pénurie alimentaire à l’échelle nationale, suite à une longue sécheresse dans plusieurs zones du pays. Selon le ministre d’Etat pour les situations d’urgence, Musa Ecweru, une opération d’aide alimentaire d’urgence a été entamée en faveur des populations de la sous-région semi-aride de Karamoja, au nord-est du pays. Une distribution rapide de semences matures et d’instruments agricoles a été engagée dans les régions du pays qui ont reçu des pluies. Mozambique L’inde accorde un prêt de 30 millions $ pour l’électrification rurale La Banque Import-export (Exim Bank) de l’Inde a approuvé un crédit de 30 millions $ pour financer des projets d’électrification rurale au Mozambique. Les provinces concernées sont Gaza, Zambèze et Nampula. Namibie Les projets de développement freinés par la crise financière Selon le Fonds monétaire international (FMI), la crise financière internationale pourrait entraver le démarrage des projets de génération d’électricité et de dessalement de l’eau en Namibie. Le dernier rapport de l’institution consacré à ce pays, prévoit une croissance économique de 1% en 2009, contre 3% en 2008, du fait de la baisse de la production minière. « La production minière devrait baisser de manière significative, et après avoir beaucoup ralenti à la fin de l’année 2008, les investissements dans l’exploration minière devraient rester faibles », indique le Fonds. Niger Un référendum pour une révision constitutionnelle Le président Mamadou Tandja va soumettre à référendum une révision constitutionnelle instituant un régime présidentiel et lui permettant également de briguer un nouveau mandat à la tête du pays. L’idée de ce référendum a été annoncée par Tandja lors d’un entretien accordé le 4 mai dernier au quotidien français Libération, et dans lequel il avait déclaré que « le peuple demande que je reste, il faut un référendum ». Nigeria Des discussions avec la Banque mondiale pour financer le budget Le Nigeria est en pourparlers avec la Banque mondiale pour l’octroi d’un prêt pour aider à financer son déficit budgétaire. Le déficit est la conséquence directe de la baisse des prix du pétrole qui a eu pour effet de réduire les recettes publiques et de freiner la croissance économique, indique le ministre des Ouganda Seychelles Le FMI satisfait des réformes économiques Le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné aux Seychelles, Paul Mathieu, a félicité le gouvernement pour les « très bons résultats » réalisés jusqu’ici dans la mise en œuvre de son programme de réformes économiques. Sierra-Leone Le ministre de l’Environnement, antre de la corruption Le ministre des Terres, de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement a qualifié son propre département comme étant « le service le plus corrompu » de toute l’administration. « Depuis que j’ai pris mes fonctions (...), j’ai découvert de très nombreuses activités illégales menées aussi bien par des fonctionnaires que par certains de mes prédécesseurs », a déclaré Dennis Sandi, nommé en mars par le président Ernest Bai Koroma. Le ministre a annoncé la mise en disponibilité de plusieurs fonctionnaires le temps de mener une enquête. Il s’est engagé à faire de son mieux pour éliminer la corruption au sein de son département. Soudan L’ONU demande aux autorités de revenir sur la décision d’expulsion des 13 ONG Le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, John Holmes, a appelé les autorités soudanaises à revenir sur leur décision d’expulser 13 ONG internationales. « En attendant, nous devons travailler avec le gouvernement pour trouver des moyens d’avancer. Il est positif que le Soudan ait réaffirmé aujourd’hui que nous étions les bienvenus, à la fois les ONG présentes et les nouvelles ONG », a ajouté Holmes. Tchad 247 morts dans les combats entre rebelles et forces gouvernementales Selon un bilan provisoire des autorités tchadiennes, les combats opposant les forces gouvernementales aux rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR), dans Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 l’est du pays, ont fait 247 morts. Les assaillants auraient perdu 225 hommes, contre 22 pour les forces armées tchadiennes. Le bilan fait état également de 212 prisonniers parmi les rebelles. La CEN-SAD dénonce l’atteinte à la sécurité du pays La Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) a exprimé sa ferme condamnation du recours aux armes dans l’est du Tchad et des manœuvres portant atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays de la part de groupes rebelles. Le secrétariat général de la CEN-SAD rappelle que l’Accord de Tripoli du 8 février 2006 demeure le cadre idéal pour résoudre les problèmes politiques et appelle les parties concernées à respecter les engagements souscrits. Des réfugiés tchadiens affluent au Cameroun Pour fuir les combats entre l’armée régulière tchadienne et les rebelles, des milliers de Tchadiens ont afflué en masse vers le NordCameroun, précisément dans la ville de Kousseri, située à une cinquantaine de km de N’Djamena. Le Gabon condamne et la CEEAC appelle au cessez-le-feu Le Gabon a condamné « avec fermeté et rigueur » l’attaque rebelle contre le Tchad. Le communiqué réaffirme le soutien total du Gabon « au peuple frère tchadien (…) ainsi qu’au président Idris Déby Itno et (sont) gouvernement ». Le Gabon invite les parties en conflit à privilégier le dialogue et à renoncer au langage des armes. De son côté, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) a également condamné « avec la plus grande fermeté cette nouvelle tentative de déstabilisation des institutions » et appellé au cessez-le-feu immédiat. Le communiqué regrette que « cette situation (…) intervienne au lendemain de l’accord conclu au Qatar (…) entre le Tchad et le Soudan », deux pays qui s’accusent mutuellement de se déstabiliser par rébellions interposées. Menace de rupture des relations diplomatiques avec le Soudan Le président Idriss Deby Itno a menacé de rompre les relations diplomatiques avec le Soudan. N’djamena accuse Khartoum de soutenir les attaques perpétrées par des groupes depuis le 4 mai dernier dans l’est du pays. Une aide de plus de 27 millions $ sur 5 ans pour lutter contre le paludisme Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a accordé une subvention de 27,479 millions $ pour les 5 prochaines années. L’enveloppe est destinée à lutter contre le paludisme et à offrir des moustiquaires aux popu- lations, a indiqué le secrétaire général-adjoint du Ministère de la santé publique, Dr Natoïngar Kabo. Le paludisme constitue la première cause de morbidité (27%) et de mortalité (15%) dans le pays. « Plus de 11 000 décès dus au paludisme sont enregistrés chaque année chez les enfants de moins de 5 ans », ajoute la même source. Vers une limitation d’âge des véhicules d’occasion importés Le secrétaire d’Etat tchadien aux Finances, chargé du budget, Oumar Boukar Ghana, a annoncé que le gouvernement va réglementer l’importation des voitures et camions d’occasion. Seront autorisés uniquement les voitures de moins de trois ans et les camions de moins de cinq ans. La mesure entre dans le cadre de la protection de l’environnement et du réseau routier du pays. « Quand un véhicule de six ans arrive au Tchad, une année plus tard vous avez l’impression que c’est un véhicule vieux de 10 ans », a affirmé M. Gana. Tunisie 200 nouvelles entreprises seront insérées au PAMEX II Le président Zine El Abidine Ben Ali a recommandé d’accélérer le rythme d’insertion de 200 nouvelles entreprises au sein du deuxième Programme d’accès aux marchés extérieurs (PAMEX II) au cours de cette année. Zambie Les donateurs honorent 55% des fonds promis 55% des fonds promis en faveur des efforts de développement de la Zambie ont été débloqués par les donateurs. Les engagements financiers ont été honorés à hauteur de 174,1 millions $, sur les 312,88 millions $ annoncés, a confirmé Chileshe Kandeta, responsable du service des relations publiques au Ministère des finances. La somme versée ne comprend pas les fonds alloués directement aux ONG et à d’autres organisations publiques et privées. Le montant comprend une aide budgétaire de 96,2 millions $ sur les 120,28 millions prévus pour 2009. Zimbabwe Besoin d’une aide d’urgence de 200 millions $ pour éviter l’effondrement Le Zimbabwe a besoin d’une aide d’urgence de 200 millions $ pour payer les salaires, l’électricité et l’assainissement, et pour éviter un effondrement du gouvernement d’unité nationale, a déclaré le ministre des Finances Tendai Biti. Le gouvernement perçoit environ 20 millions $ par mois de recettes fiscales, ce qui ne suffit pas à payer les 30 millions $ nécessaires pour les fonctionnaires. Tunisie La Banque mondiale accorde 250 millions $ La Banque mondiale a accordé un prêt de 250 millions $ pour le financement d’une nouvelle phase du programme d’appui à la compétitivité de l’économie en Tunisie, et accompagner le processus d’intégration dans l’économie de marché. Cette phase est cofinancée également par la Banque africaine de développement (BAD) et l’Union européenne (UE). Elle prévoit la mise à niveau du secteur des services, le renforcement des services logistiques, l’amélioration de l’environnement des affaires, la simplification des procédures administratives, la modernisation du cadre législatif, la protection des investisseurs, le développement du financement direct de l’économie et la promotion du marché financier. Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 21 Economie - politique Tchad : en attendant la prochaine attaque Idriss Deby a réussi une nouvelle fois à repousser une attaque rebelle, mais son ambition de l’écarter définitivement a peu de chance de réussir. Une prise de pouvoir violente à N’Djamena restera longtemps encore une menace. Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar Une nouvelle attaque rebelle a encore secoué le Tchad le 4 mai dernier avec pour objectif déclaré « prendre N’Djamena et de renverser le président Idriss Deby Itno ». Les combats ont tourné relativement rapidement en faveur de l’armée gouvernementale. Le bilan établi par le pouvoir fait état de 247 morts, presque tous attribués aux rebelles. Les militaires de l’armée régulière ne seraient que 22. Par ailleurs, 212 insurgés auraient été capturés. Bilan contrasté du camp ennemi. L’Union des forces de la résistance, UFR, la coalition qui regroupe les principales factions de la rébellion, auteur de l’attaque, qualifie de « fantaisiste » le bilan gouvernemental et proclame n’avoir perdu que cinq hommes, et fait au contraire 200 prisonniers et détruit ou récupéré plus d’une centaine de véhicules. Nul ne saura jamais la vérité, mais le fait est que la rébellion a échoué à atteindre N’Djamena et a dû retourner à ses bases soudanaises. Mais ce n’est pas la fin du conflit. Finira-t-il jamais ? Bases arrière En février 2008, c’est l’Alliance nationale, regroupant plusieurs mouvements, dirigée par le général Mahamat Nouri, qui avait été bien près de prendre le pouvoir. Elle s’était emparée de la capitale à l’exception du palais présidentiel, avant d’en être chassée par une contre-offensive gouvernementale qui a bénéficié, au moins, de l’aide logistique de la France. En avril 2006, c’est le Front uni pour le changement qui avait réussi à prendre pied, mais seulement à la périphérie de N’Djamena, avant d’être contraint de se retirer. Le week-end dernier, le président tchadien Idriss Deby a lâché ses troupes au-delà de ses frontières pour exercer un droit de poursuite en territoire soudanais avec l’intention déclarée d’en finir une fois pour toutes avec la rébellion. Outre le risque d’un embrasement de la région, il a peu de chances de pouvoir éteindre définitivement la rébellion. Rien dans les ingrédients qui la nourrissent n’a changé. Le Soudan continue à offrir la base arrière, malgré les pressions internationales. Les spécialistes se demandent du reste si cette base est vraiment indispensable. Le massif imprenable du Tibesti offre depuis toujours un refuge tout aussi inexpugnable. La France semble avoir opté pour le statu quo. Elle y est contrainte à la fois par la remise en question de son influence en Afrique et par la menace islamiste sur la bande sahélienne. S’étendant sur 275 000 km², parsemé de pics de plus de 3000 mètres, il est balayé par des tempêtes de sable et les températures peuvent atteindre des écarts thermiques de 30°. Le jour, il peut faire 50°, et l’hiver il gèle. Cette région hostile n’a jamais été colonisée par la France qui s’est contentée de l’occuper brièvement du 10 décembre 1913 au 15 février 1914, avant de passer des accords avec les populations toubous irréductibles. A l’indépendance du Tchad en 1960, la région devient autonome et ne sera récupérée par le Tchad qu’en 1964. Soudan aujourd’hui, Libye hier ou encore Tibesti toujours, la rébellion ne manque jamais de base arrière. L’autre facteur est l’étendue du pays, 1 285 000 km2, incontrôlable de ce fait. L’eau et le feu Plus que la nature, les hommes expliquent l’éternelle rébellion tchadienne. « Les frontières coloniales du Tchad ont enfermé dans un même espace l’eau et le feu : 200 ethnies, parlant plus de 100 langues, dont les groupes dominants ne sont que de fortes minorités : Arabes (15% de la population), Saras au Sud (20%). De grands nomades guerriers du désert, coutumiers des rezzous, sans organisation, même proto-étatique, doivent vivre à côté de populations d’agriculteurs sédentaires », écrit avec justesse Pierre Conesa dans Le Monde diplomatique (mai 2001). Le Tchad n’a pas encore su être une nation. Il n’est pas le seul pays africain à devoir composer avec ce handicap, mais s’y ajoute l’absence d’un Etat. Depuis 1960, c’est donc une série incessante de coups de force contre le pouvoir central. Le premier fut sudiste et chrétien, avec François Tombalbaye puis son tombeur en 1975, Félix Malloum. Depuis, avec Goukouni Weddeye en 1979, Hissène Habré en 1982 et depuis 1990, Idriss Deby, il appartient aux musulmans, Toubous. Ces tribus irréductibles du nord du pays perpétuent aujourd’hui encore leurs pratiques ancestrales de raids et de razzias pour s’emparer de richesses. La division n’est plus ni ethnique, ni religieuse puisque les oppositions comme entre Habré et Deby et comme entre Deby et ses nouveaux ennemis, conduits par son ancien directeur de cabinet, Timam Erdimi, sont tous Toubou, et du même clan Zaghawa. Menace islamiste Autre acteur, la France. Elle demeure prépondérante dans le jeu. Personne n’a pu s’imposer Il y a peu de chances d’éteindre la rébellion à court terme. sans sa complicité. L’ancienne puissance coloniale compte 1350 hommes et, surtout, une flotte aérienne qui la rend maîtresse des cieux. Elle peut bombarder ou fournir les renseignements qui permettent de localiser les troupes rebelles dans les grandes étendues qui échappent au contrôle gouvernemental. Elle semble avoir opté pour le statu quo. Elle y est contrainte à la fois par la remise en question de son influence en Afrique et par la menace islamiste sur la bande sahélienne. Le projet prêté au groupe islamiste GSPC de fédérer les tribus musulmanes du Sahel pour offrir un nouveau sanctuaire à Al-Qaïda. Avec la couverture française, le président Deby semble assuré de ne plus pouvoir être surpris par une attaque rebelle de grande envergure sur N’Djamena. Surtout que les revenus pétroliers lui ont permis de bien équiper son armée. En revanche, une révolution de palais restera toujours dans l’ordre du possible en raison de la multiplication des clans et sous-clans que génèrent les mécontentements dans la redistribution des revenus du pétrole. Autre risque, une explosion populaire face à un pouvoir qui exclut toute alternance pacifique. Les oppositions militaires et civiles réussissent, chacune de leur côté, à fédérer de plus en plus de forces. Deby ferait bien de permettre une respiration démocratique avant que la marmite n’explose. L’encadrement des sociétés d’import étrangères en Algérie provoque un bug au sein du gouvernement La décision d’obliger les sociétés étrangères d’importation à réserver 30% de leur capital à un partenaire algérien a un effet rétroactif. Par Samy Injar, Alger Deux bonnes semaines après avoir, de Washington en marge d’une réunion du FMI et par le biais de l’agence de presse officielle APS, annoncé que cette obligation n’était pas rétroactive, le ministre des Finances algérien, Karim Djoudi, a invoqué une « confusion » pour revenir sur sa déclaration. Selon lui, il voulait dire que la détention des 51% du capital dans les projets d’investissements n’était pas rétroactive et non la décision sur la part du capital à réserver à un partenaire algérien dans les sociétés étrangères d’importation. A Alger, rares sont ceux qui croient à la « confusion ». L’annonce faite à partir d’une capitale étrangère, par un subordonné, n’a guère été du goût du Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. Il a d’abord instruit le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, de communiquer sur le sujet en précisant que l’échéance de la mise en conformité des sociétés était désormais le 31 décembre 2009, au lieu du 30 septembre annoncé initialement dans l’instruction du Premier ministre. Calculs erronés Le ministre du Commerce, magnanime pour son collègue des Finances, a mis en cause une « mauvaise interprétation » de la presse. Mais le message est passé : la règle des 30% est rétroactive et les sociétés étrangères qui ne se sont pas mises à jour seront interdites d’activités à parti du 1er janvier 2010. La seconde exigence d’Ahmed Ouyahia est un désaveu public du ministre des Finances. A l’évidence, le Premier ministre algérien considère que le président de la République est le seul à même de corriger ses décisions. Le ministre des Finances a donc mis fin à la « confusion » le 11 mai dernier. Curieusement, ces démentis sur la rétroactivité, en supposant qu’il y a eu « confusion », ont mis du temps pour venir. L’affaire, estiment certains spécialistes, est révélatrice du fait que les mesures « patriotiques » d’Ahmed Ouyahia ont du mal à être soutenues en totalité ou en partie au sein du gouvernement. On observe, notamment, que Abdelhamid Temmar s’abstient totalement de se prononcer sur le sujet. Motif : on ne l’a pas consulté, alors qu’il est en charge de l’investissement. On indique aussi qu’à la suite de ces mesures, aucune délégation étrangère n’a frappé à la porte de l’Andi, l’Agence nationale du développement de l’investissement, depuis le début de l’année. En tout cas, les calculs des sociétés d’importation étrangères – elles sont près de 1600 – qui tablaient sur le fait que les mesures annoncées ne dépasseraient pas la phase électorale, se sont avérés erronés. On signalait récemment (Les Afriques N° 74 du 7 au 13 mai) qu’aucune action n’avait été engagée par Bruxelles. C’est désormais le cas. En marge de la réunion la semaine dernière sur l’évaluation de l’accord d’association avec l’UE, la délégation de l’UE a fait savoir que deux commissaires européens allaient saisir par écrit le gouvernement algérien pour lui rappeler ses engagements, conformément à quatre articles du dit accord d’association, en plus des disposition bilatérales qui lient l’Algérie à la majorité des pays européens. Ces dispositions prévoient la protection des investissements mutuels en plus de la non-imposition… Déséquilibre Les entreprises européennes espéraient, sans avoir à se mouiller directement, une intercession directe du président Nicolas Sarkozy à l’occasion d’une visite du chef de l’État algérien annoncée pour ce mois de juin. Finalement, la visite est reportée à la fin de l’année et les entreprises européennes concernées ne peuvent plus attendre. Dans ce contentieux qui s’annonce, Alger pourrait faire valoir que, quatre ans après sa mise en œuvre, l’accord d’association est totalement déséquilibré en défaveur de l’Algérie. Chérif Zaâf, directeur du Commerce extérieur, a relevé que « pour un 1 dollar exporté vers l’UE, l’Algérie importe pour 20 dollars ». Les importations en provenance de la zone euro ont augmenté de 80%, passant d’un peu plus de 11,2 milliards à près de 21 milliards en 2008. Dans l’autre sens, hors hydrocarbures, les exportations algériennes restent marginales et se situent, selon le même responsable, à un milliard de dollars en 2008. Outre une « très L’affaire, estiment certains spécialistes, est révélatrice du fait que les mesures « patriotiques » d’Ahmed Ouyahia ont du mal à être soutenues en totalité ou en partie au sein du gouvernement. faible présence » des investisseurs européens dans les secteurs hors hydrocarbures, M. Zaâf a noté que les entreprises algériennes, dont certaines performantes, faisaient face à de grandes restrictions d’accès au marché européen. L’affaire des 30% pourrait pousser Alger à remettre à plat, rétroactivement, l’ensemble des problèmes liés à la mise en œuvre de l’accord d’association. Comme quoi une rétroactivité peut en cacher une autre… 22 médias et etudes Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Coton : « Le franc CFA m’a “tuer” ! » A l’occasion de sa parution, le 12 mai, le Rapport Cyclope 2009, ouvrage de référence sur les marchés mondiaux de matières premières, souligne l’agonie des filières en zone Franc qui subissent l’Inde et surtout le franc CFA. Ailleurs en Afrique, notamment au Zimbabwe, la situation n’est pas comparable. Le point de vue de Gérald Estur, co-auteur du rapport. Propos recueillis par Bénédicte Châtel, Paris Les Afriques : La crise semble signer la mort des filières cotonnières en Afrique francophone. Quelle est votre analyse ? Gérald Estur : Il y a eu une petite phase d’espoir pour les filières africaines au début de l’année dernière avec l’envolée des cours dopés par la spéculation, mais qui s’est vite éteinte. Pour la première fois depuis trois ou quatre campagnes, on pouvait espérer revenir à l’équilibre des comptes, à payer des prix suffisamment rémunérateurs aux producteurs pour qu’ils aient recours aux intrants. Mais on a très vite déchanté au bout de trois ou quatre mois. On est retombé au niveau des cours d’il y a deux ans, situation dans laquelle la filière se morfondait « On a beaucoup mis la faute sur les subventions américaines. Mais la production américaine perd un million de tonnes tous les ans... Le véritable coupable derrière tout ça, c’est le franc CFA. » entre 2004 et 2007. On s’est retrouvé plongé avec des déficits cumulés considérables. Toutes ces filières, ou pratiquement toutes, sont en perdition : elles ont été recapitalisées par l’Etat. Même de belles filières sont en difficulté. On a beaucoup mis la faute sur les subventions américaines. On le dit encore souvent en Afrique. Mais il faut tout de même prendre du recul. Ce n’est pas la production américaine qui est l’élément clé. J’aurais tendance à dire que le coupable, c’est l’Inde, ce n’est pas les Etats-Unis. La production américaine perd un million de tonnes tous les ans... Mais le véritable coupable derrière tout ça, c’est le franc CFA : « Le franc CFA m’a “tuer” ! » LA : Donc il y a deux coupables : le franc CFA et l’Inde ? GE : Le franc CFA est resté accroché à l’euro – on a raté le coche au moment du passage à l’euro – et l’euro s’est envolé ! Certes, lorsqu’on est dans un ensemble de pays, certains profitent de la situation plus que d’autres. Mais là, on a clairement arbitré en faveur des pays qui profitent d’un franc CFA fort, à savoir les importateurs et certaines élites qui envoient leurs enfants à l’étranger. Si on était resté au niveau d’un dollar pour environ 600 francs CFA, on n’aurait pas parlé de déficit tous les ans. Or, il y a eu des déficits considérables. Au Mali, on est quasiment à 200 milliards FCFA. Toutes les sociétés cotonnières en zone Franc sont virtuellement en faillite. Et c’est le cercle vicieux : on ne peut pas payer un prix suffisamment rémunérateur au producteur. On ne peut pas non plus expliquer à un producteur qu’être payé 150 FCFA le kilo aujourd’hui c’est plus en parité de pouvoir d’achat, en mobylettes chinoises, que ce n’était en 2002 ; 150 francs CFA aujourd’hui, c’est l’équivalent d’au moins 220 FCFA ou plus d’alors. Mais ce discours, bien entendu, ne passe pas ! Malheureusement, le prix des intrants ayant augmenté, c’est l’effet ciseaux. Les gens se retrouvent avec plus rien du tout. Les sociétés sont elles-mêmes en difficultés, donc on paye les gens avec un lance-pierre ou on ne les paye pas. Et lorsqu’on annonce un prix à 200 FCFA, comme cela a été le cas l’année dernière au Mali, les gens n’ont pas plus fait de coton, car ils n’étaient toujours pas payés des 160 francs de l’année précédente. Au Togo, les producteurs n’ont pas été payés pendant deux ans : il y a eu une perte de confiance généralisée vis-àvis de la filière. Ceci a été le cas sur quasiment tous les pays de la sous-région, sauf peut-être au Burkina. LA : Dans les autres pays africains producteurs de coton, hors CFA, notamment en Afrique de l’Est, la situation est bien meilleure… GE : Ils n’ont pas le franc CFA ! On a souvent vu, lors de discussions internationales, les Africains de la zone Franc monter au créneau en disant : ce sont les subventions, les prix s’effondrent, etc. Mais leurs collègues d’Afrique de l’Est ne comprennent pas, car le cours est à 60 cents alors qu’il était à 50 avant... C’est l’effet du taux de change, du CFA ! LA : Comment les autres pays cotonniers, hors CFA, résistent-ils à la crise actuelle ? GE : Il y a des difficultés, car les prix ont chuté entre les mois de juillet et de novembre, mais ces difficultés ne sont pas du même ordre que celles des sociétés cotonnières africaines de zone Franc. Surtout, il n’y a pas de déficit accumulé. La crise permet d’éliminer les marginaux, ceux qui sont venus simplement par opportunisme. On revient à des gens plus sérieux. LA : Face à l’Inde, comment la fin de l’année se présente-t-elle ? GE : L’Inde a fait un grand coup d’accordéon : elle faisait 1,5 Mt, c’était le deuxième exportateur mondial et elle le demeure, mais avec moins d’un million de tonnes. Cependant cela va revenir, car on voit le retour des Etats, notamment en Inde. Même si le secteur est totalement libéralisé, il y a un prix minimum de soutien d’intervention de l’Etat, de l’ordre de 225 FCFA. On dit que c’est beaucoup, mais il faut voir que l’essentiel du marché du coton indien, même si c’est un exportateur important, c’est le marché national. L’Etat a acheté une bonne partie de la récolte et elle se trouve toujours entre ses mains. Donc lorsqu’on dressera le bilan des subventions par pays, cela fera des montants importants. On voit bien que le grand concurrent de l’Afrique, c’est l’Inde. Non seulement l’Afrique a perdu ce marché, mais il est devenu son concurrent, car il a créé des habitudes, ne serait-ce que par sa proximité géographique : les frais d’évacuation sur le marché chinois sont moins élevés. En 2002/03, les Indiens importaient 500 000 t dont une bonne partie de cotons africains. Maintenant c’est quasiment zéro et l’Inde envoie 1,5 Mt sur le marché chinois. Rapport Cyclope 2009 : dirigé par Philippe Chalmin, Gérald Estur, consultant indépendant, ancien de la Copaco et du Comité consultatif international du coton à Washington. La revue de presse africaine de Londres Les déchets toxiques de Trafigura Le Guardian revient toute cette semaine sur un programme de la télévision publique britannique BBC qui, dans son émission fétiche Newsnight, a démontré, document à l’appui, que la compagnie Trafigura, qui se présentait comme le plus important négociant privé de pétrole au monde, a effectivement fait déverser à Abidjan des déchets hautement toxiques transportés par le Probo Koala. L’opération s’est déroulée en 2006, rappelle le journal. Et selon les analyses des officiels néerlandais, le Probo Koala transportait jusqu’à 2 tonnes de sulfure d’hydrogène, un gaz mortel qui a la caractéristique de sentir comme des œufs pourris. A Abidjan plus de 30 000 personnes ont été victimes de ce cocktail de poisons déversés, dans 18 endroits différents de la ville. Le Guardian rappelle également que la cargaison mortelle du Probo Koala avait été refoulée préalablement au port d’Amsterdam qui, ayant découvert la dangerosité de ce cocktail toxique et mortel, a demandé une augmentation des frais de prise en charge pour que des spécialistes s’en chargent. Ayant rejeté cette offre, le Probo Koala se dirigera sur Abidjan, où il louera les services d’une compagnie locale, Tommy, qui sans expertise pour la gestion de tels déchets acceptera une somme vingt fois moins importante que celle demandée par les spécialistes d’Amsterdam. Ainsi, 400 tonnes de déchets toxiques seront déversées nuitamment sur des sites à travers la ville. Le procès s’ouvrira avant la fin de cette année. L’habileté politique de Zuma Très vite après sa prestation de serment, le président Jacob Zuma a formé son gouvernement. Trevor Manuel, comme l’indique le Financial Times, celui qui pendant treize ans a tenu le Ministère des finances au sein du gouvernement sud-africain, a été muté à la tête de la nouvelle Commission nationale de la planification, qui serait, selon Zuma lui-même, un super-ministère avec des pouvoirs étendus. A sa place, tous les journaux annoncent l’arrivée du directeur des impôts Pravin Gordhan. Ancien militant anti-apartheid et activiste du parti communiste, Gordhan à une réputation de gestionnaire bien établie à l’intérieur du pays, même s’il ne semble pas très connu à l’extérieur selon le FT. The Independent rappelle également les défis du nouveau président : faire face à la crise financière généralisée, lutter contre la pauvreté, le crime, le sida et créer des emplois. The Independent signale que la nomination de Pieter Mulder, un afrikaner, au poste de vice-ministre de l’Agriculture, est un clin d’œil à cette communauté pour dire qu’elle n’était pas oubliée. Le Times signale que l’ancienne ministre de la Santé Manto ThsabalalaMsimang, qui voulait soigner le sida avec des oignons et de l’ail, a été remerciée, alors que Winnie Mandela, que l’on attendait au cabinet, n’a pas été finalement nommée. Pour The Economist, le président sud-africain a tout fait pour garder la confiance des investisseurs. que dans les cas d’homicide, la peine maximale peut être un emprisonnement à vie. Mais il semble, selon les journaux britanniques, que Thomas Cholmondeley, après avoir tiré la balle fatale, était le premier a tenté de le secourir en s’occupant de lui et en l’envoyant dans un hôpital, ce qui justifierait ce verdict clément. Somalie, la guerre sans fin Le Guardian reprend les propos d’Ahmedou Ould Abdala, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Somalie, qui affirme que des islamistes du groupe Al-Shabab ont tenté de renverser le gouvernement du président Cheikh Sharif Sheikh Ahmed. 280 à 300 combattants islamistes, dont des étrangers, ont attaqué Mogadiscio, faisant une centaine de morts. Le Guardian Cholmondeley l’heure de vérité a sonné Toute la presse britannique a annoncé la semaine dernière la condamnation à huit mois de prison (en plus des trois ans de préventive) de Thomas Cholmondeley, descendant d’une prestigieuse famille aristocratique kenyane blanche, jusque-là intouchable. Il a été accusé d’avoir abattu Robert Njoya, 37 ans, qui participait à une partie de chasse sur ses terres. L’accusé dira que c’est en tentant d’abattre les chiens que le Kenyan a été tué. Le Telegraph signale la colère des Masai pour qui ce verdict est trop léger. Le Guardian rappelle en effet Mogadiscio. rappelle que les forces gouvernementales somaliennes contrôlent seulement une artère principale de la capitale Mogadiscio, ainsi que certains buildings gouvernementaux, et ils sont appuyés par 4350 soldats de l’Union africaine. The Independent, qui parle aussi des combats à Mogadiscio, précise qu’une mosquée et plusieurs habitations ont été détruites. Des cadavres trainaient dans les rues de Mogadiscio, alors que les hôpitaux étaient débordés. Un médecin de l’hôpital Medina a précisé au journal que rien que le week-end dernier 60 blessés graves ont été admis. L’immigration africaine & le FMI et la RDC Le Times retrouve, dans les dédales de Paris, un Sénégalais, Oumar Ba, 28 ans, serveur dans un café, qui lance un appel à ses frères africains pour ne pas tenter l’aventure de l’Europe. Car, dit-il, l’Europe n’est plus cette terre promise dont il faut rêver. « J’étais venu à la recherche du bonheur, nais je n’ai trouvé que la solitude et la dépression. » Oumar Ba vient en réalité de publier un livre qui l’a littéralement sorti de l’anonymat. Ce livre intitulé Je suis venu, j’ai vu, et je ne crois plus, revient sur sa longue marche d’immigré et ses expériences douloureuses. Enfin le FT signale que le FMI conditionne un financement de plusieurs milliards de dollars à la RDC pour la renégociation de son contrat de neuf milliards de dollars avec la Chine. Un contrat qui donne accès à la Chine aux réserves de cuivre et de cobalt en échange de la construction de routes, de chemins de fer, d’écoles et de cliniques de soins. La RDC pourrait bénéficier d’une réduction de dette de 11 milliards de dollars du FMI, si ce contrat était renégocié. Charles Bambara, Londres Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 Le droit d’asile en Europe a sombré entre Rome et Tripoli En deux vagues, près de 500 immigrants ont été refoulés par l’Italie vers la Libye. Une coopération « exemplaire » au détriment des droits fondamentaux des personnes. Le HCR et les ONG s’alarment. L’Europe ne trouve rien à redire. Berlusconi applique sa politique. Par Saïd Djaafer, Alger Une « journée historique dans la lutte contre l’immigration clandestine ». Le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, du parti de la Ligue du nord, jubilait après le renvoi vers la Libye, les 6 et 10 mai, de quelque 500 passagers, africains et asiatiques, qui tentaient de rejoindre la côte italienne dans des em- L’Italie ne semble pas subir de remontrances des autres pays européens. C’est, bien au contraire, toute l’Europe qui risque de s’aligner sur la politique italienne « décomplexée » à l’égard des immigrants. barcations. Jour sinistre, rétorque le Haut-Commissariat aux réfugiés qui a dénoncé une action qui bafoue de manière fondamentale le droit d’asile. Le HCR fait valoir que 70% des étrangers qui ont débarqué par mer en Italie ont déposé une demande d’asile et 50% d’entre eux l’ont obtenu. « Nous sommes gravement préoccupés par la politique pratiquée par l’Italie, qui porte atteinte à l’accès à l’asile en Europe », a déclaré Ron Redmond, porte-parole du HCR. En réponse, le gouvernement italien joue avec les mots : les immigrés ont été interceptés dans les eaux internationales et ont donc été renvoyés vers leur base de départ, la Libye. Le fait est que cette politique de renvoi des immigrés n’aurait guère été possible sans la collaboration de Tripoli qui s’était engagée, dans la foulée de la signature 23 International du traité d’amitié et de coopération avec l’Italie, le 30 août, à participer activement à la lutte contre l’immigration clandestine. Silvio Berlusconi, qui avait accepté de faire des excuses pour les crimes de la période coloniale, avait crûment indiqué que le traité d’amitié « nous permettra d’avoir moins de clandestins et plus de gaz et de pétrole libyen ». Cela s’est traduit par l’organisation de patrouilles maritimes conjointes, et surtout par l’accommodement de Tripoli de ces « rapatriements » des immigrés arrêtés. Un évènement terrible C’est « un évènement terrible qui va placer l’Italie au ban des nations civilisées », s’est alarmé Médecins sans frontières-Italie. En fait, l’Italie ne semble pas subir de remontrances des autres pays européens, l’indignation et la colère est plutôt le fait des organisations des droits de l’homme. C’est, bien au contraire, toute l’Europe qui risque de s’aligner sur la politique italienne « décomplexée » à l’égard des immigrants. Théoriquement, l’Union européenne reconnaît le principe d’un examen individuel des demandes de séjour formulées par les étrangers. C’est ce que rappelait le HCR qui a reçu le soutien public du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon. La réponse de Roberto Maroni illustre parfaitement cette volonté, implicitement soutenue par toute l’Europe, de se dérober au droit d’asile : « L’ONU n’a qu’à aller faire les contrôles sur les demandes d’asile en Libye, laquelle est membre des Nations Unies. » Le Maghreb gendarme Contrairement à l’Italie, la Libye, qui a durci également sa politique à l’égard des immigrés, n’est pas signataire de la convention des Nations Unies de 1951 sur les réfugiés. Cette convention considère comme un principe essentiel le non-refoulement des réfugiés. La Libye a d’ailleurs fait part de son intention d’expulser les clandestins. La boucle est ainsi bouclée. Ces premiers refoulements sont dans la logique de la politique européenne qui veut faire assumer au pays du Maghreb le rôle de gendarme. Les immigrants sont de fait soustraits physiquement à l’espace du droit européen pour être renvoyés dans des pays où les protections juridiques pour les immigrants sont faibles, pour ne pas dire inexistantes. Le commissaire européen à la Justice, Jacques Barrot, le justifie implicitement en déclarant que les « migrants ne doivent plus être obligés de recourir à des passeurs pour demander l’asile. Ils doivent trouver des points d’accueil dans tout le Maghreb. » Il a annoncé qu’il allait se rendre en Libye pour discuter de « solutions de fond ». « Intolérance et xénophobie » Les ONG n’y voient qu’hypocrisie et estiment impossible de mettre en place une procédure de demande d’asile indépendante dans un contexte autoritaire. En réalité, c’est toute l’Europe qui pourrait s’aligner sur l’Italie qui a adopté le 13 mai une loi sur la sécurité intérieure et l’immigration aux relents mussoliniens. La loi adoptée par 297 voix contre 255 avec trois abstentions crée un délit « d’immigration et de séjour » clandestins et permet la dénonciation à la justice des immigrés clandestins. Le système de délation prend même un aspect actif avec la possibilité pour des « associations de citoyens » de faire rondes pour signaler aux forces de l’ordre des atteintes à l’ordre public. Le cadre pour une chasse, légalisée, aux immigrés est ainsi fixé. Verbatim Prompteur « Au cours des 100 prochains jours, je vais apprendre à me passer du prompteur et Joe Biden va apprendre à s’en servir. » Barack Obama, lors du dîner annuel de l’Association des correspondants de la MaisonBlanche. Africaine « L’année 2008 a été une grande année africaine. » Le directeur général de l’AFD, Jean-Michel Severino, lors d’une conférence de presse jeudi à Paris. L’aide au développement fournie par l’AFD en Afrique subsaharienne a atteint, l’année dernière, 1,5 milliard d’euros sur un montant total de 4,5 milliards. Accord « Nous espérons signer un accord (...) Selon cet accord, ceux qui ont exercé un rôle à la tête de l’Etat auparavant ne pourront pas se présenter. » Andry Rajoelina, peu avant son départ, samedi dernier, pour la Libye. Grandeur « Je nommerai Titi Camara à la place du Français Robert Nouzaret, qui touche mensuellement 150 millions de francs guinéens (14,31 millions FCFA). C’est la folie des grandeurs. » Dadis Camara, chef d’Etat de la Guinée, déterminé à « nettoyer » le milieu du sport. Paix « Qu’est-ce qui vous gêne dans une solution à deux Etats ? Vous pourriez vivre en paix et ils vivraient en paix. Ce n’est pas un problème. » Hosni Moubarak, exhortant Israël à accepter la politique des deux Etats, selon une retranscription de l’agence Mena. Clair « En ce qui concerne la question du désarmement, l’Accord complémentaire 4 est clair. Toutes les charges, toutes les actions à mener dans le cadre militaire pour permettre des élections transparentes, démocratiques et sécurisées le seront pour permettre que, justement, la date du 29 novembre 2009 soit tenue. » Guillaume Soro, Premier ministre de Côte d’Ivoire. Morale « C’est très bien de défendre les valeurs morales, mais (…) ce n’est pas l’homosexualité qui est immorale, c’est l’homophobie. » Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Terry Davis. Ankara se voit membre à part entière de l’Union européenne ou pas membre du tout Dans l’Europe totalement ou pas du tout. C’est la réponse de la Turquie à Sarkozy et Merkel qui préconisent un « partenariat privilégié ». Par Sana Harb, Alger L’Union pour la Méditerranée, que les Turcs soupçonnent d’être un dérivatif inventé pour empêcher leur adhésion à l’Union européenne, est, sans surprise, totalement absente des débats pour les élections européennes. L’adhésion de la Turquie, contrée par la France, l’Autriche et, à un degré moindre, l’Allemagne, continue, par contre, à faire débat. A Berlin, dans un meeting électoral, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont appelé à engager immédiatement des négocia- Ankara ne veut pas que la question de l’adhésion serve de dérivatif aux politiciens européens. tions pour un « partenariat privilégié » avec la Turquie. A Ankara, on a bien compris que ce n’était pas une offre, mais la réitération d’un refus fondamentalement motivé par une présumée altérité religieuse et culturelle, même s’il ne s’affiche pas en tant que tel. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a guère apprécié, c’est un euphémisme, cet appel à un « partenariat privilégié » en demandant aux dirigeants européens de ne pas changer « les règles à la mitemps du match ». La Turquie, comme les étrangers et les migrants, est un thème commode en temps de crise. Ankara, qui s’estime soutenue par la grande majorité des Etats européens, hormis le trio franco-allemand-autrichien, ne veut pas que la question de l’adhésion serve de dérivatif aux politiciens européens. Un processus d’adhésion très lent A Stockholm, et en présence d’Olli Rehn, commissaire européen à l’Elargissement, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a demandé que l’adhésion de la Turquie ne soit pas un thème de campagne au sein de l’Union européenne : « Ne faites pas du processus d’intégration de la Turquie à l’Union européenne une question intérieure. » Exprimant clairement l’état de l’opinion turque, Ahmet Davutoglu a souligné que l’objectif de son pays est de « devenir membre à part entière ou pas membre du tout ». C’est une « priorité stratégique (...) Il ne s’agit pas pour nous d’une question de politique étrangère ordinaire ni d’une affaire simplement technique », mais elle s’inscrit dans un « long processus de modernisation de la Turquie ». Le processus d’adhésion, officiellement entamé le 3 octobre 2005, est d’une lenteur proverbiale. La remise en cause du principe même de l’adhésion de la Turquie à l’Europe, par Nicolas Sarkozy notamment, est venue alourdir un aspect technique particulièrement difficile puisque la Turquie se doit d’intégrer dans son droit national tout l’acquis communautaire. Sur trente-cinq chapitres, dix ont été ouverts, un seul a été refermé. La présidence tchèque de l’UE n’a pas permis de faire évoluer les choses, les Turcs espèrent que la présidence suédoise, partisane de l’adhésion, permettra de faire avancer les choses. Stockholm veut ouvrir au moins deux nouveaux chapitres. Une opposition idéologique et religieuse Le processus d’adhésion se poursuit laborieusement au plan technique, sans que la Turquie ne soit prémunie d’un véto de la part de ses adversaires qui ne se privent pas d’en faire un thème politique « existentiel » pour l’Europe. « Moi président, la Turquie n’entrera jamais dans l’Union européenne ! », avait déclaré Nicolas Sarkozy, qui en a fait son cheval de bataille. La Suède table sur des avancées dans les négociations sur la réunification de Chypre pour marquer davantage la vocation de la Turquie à faire partie de l’Europe. A Prague, le président Abdullah Gül a promis Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a guère apprécié, c’est un euphémisme, cet appel à un « partenariat privilégié » en demandant aux dirigeants européens de ne pas changer « les règles à la mi-temps du match ». le soutien de son pays au projet de gazoduc Nabucco promu par Bruxelles, en espérant une nouvelle étape dans son processus d’adhésion à l’Union européenne. Une manière de rappeler que la sécurité énergétique de l’Europe passe par la Turquie. Un accord sur le transit devrait être conclu avant le 30 juin prochain. Pour Ankara, cela implique également l’ouverture du chapitre « énergie » dans les négociations d’adhésion avec l’UE. La persévérance du gouvernement turc continuera pourtant à se heurter durablement à l’opposition idéologique, pour ne pas dire « religieuse », de certains Etats européens. 24 L’africain de la semaine Sakhr El Materi, 29 ans : « Partout où il passe, il agit en bon père de famille » Issu d’une grande famille de la bourgeoisie tunisienne, Sakhr El Materi s’est fait un prénom en plaçant l’argent hérité dans des affaires qui marchent. A 29 ans, il est à la tête d’un empire ayant des ramifications dans le tourisme, l’automobile, l’immobilier, et maintenant les médias. Le docteur El Materi était également une grande figure de la lutte contre l’occupation française et le fondateur du Néo Destour, l’ancêtre du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir. Ancien militaire reconverti dans le business, Moncef El Materi, le père de Sakhr, s’était associé à son frère Tahar pour créer, en 1973, la société El Adwya, aujourd’hui le plus important laboratoire pharmaceutique privé du pays, et plus tard beaucoup d’autres entreprises prospères dans le secteur agroalimentaire. Voler de ses propres ailes Sakhr El Materi : « Notre but sera la quête de la vérité et la contribution au renforcement du climat démocratique à travers un groupe de presse solide. » Par Walid Kéfi, Tunis « Je tiens à rendre hommage aux journalistes. Comme eux, je suis conscient que le développement du groupe implique l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, meilleurs garants de leur indépendance. » C’est en ces termes que l’homme d’affaires tunisien Sakhr El Materi a tenu, le 18 avril dernier, à rassurer les journalistes du groupe de presse privé Dar Assabah qu’il venait de racheter. Au Syndicat national des journalistes et à l’opposition, qui s’inquiétaient des conséquences de l’opération sur la relative liberté d’expression qui distinguait les quatre journaux du groupe fondé en 1951 par Habib Cheikhrouhou, le jeune entrepreneur a lancé : « Notre but sera la quête de la vérité et la contribution au renforcement du climat démocratique à travers un groupe de presse solide. » Tout le microcosme politique tunisien est aujourd’hui curieux de voir l’issue de ce mariage inédit entre le monde des affaires et celui des médias. Entre l’argent et la liberté d’expression. Les premiers signes sont, toutefois, rassurants. Quelques jours après la finalisation de son « OPA amicale », le nouveau patron du premier groupe de presse privé tunisien a joint la parole à l’acte en majorant les salaires des journalistes et en entamant une « mise à niveau intégrale » de la boîte, dont la trésorerie était chancelante. « C’est son habitude. Partout où il passe, il agit en bon père de famille », commente l’un de ses collaborateurs. Fils de millionnaire Aujourd’hui âgé de 29 ans, l’homme a accompli en moins de six ans l’une des plus spectaculaires percées jamais effectuées dans le monde des affaires tunisien. Héritier d’une grande famille tunisoise qui s’est constitué une fortune avec le tournant libéral qu’a connu le pays depuis les années 1970, Mohamed Fahd Sakhr El Materi, de son nom complet, est le petitneveu de Mahmoud El Materi, qui fut en 1927 un des premiers musulmans diplômés de la faculté de médecine de Paris. Après une enfance de fils de millionnaire et des études sanctionnées par un Master en sciences de gestion, le jeune Sakhr intègre la société Adwya, dont il est toujours l’un des administrateurs. Entre temps, il se marie à Nesrine, l’une des filles du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. En 2005, il pilote l’entrée du groupe familial dans le capital de Nestlé – Tunisie. Quelques mois après, il commence à prendre ses distances avec les affaires familiales pour voler de ses propres ailes. Alors que plusieurs de ses semblables, issus de familles bourgeoises, ont vu leur héritage se diluer dans les voyages à l’étranger et les soirées mondaines, il a préféré compter ses millions et les placer opportunément dans des affaires qui marchent. A l’occasion de la privatisation de la Banque du Sud, fin 2005, il reprend les 16% du capital de l’établissement à la banque italienne Monte De Pasche De Sienna, avant de les céder quelques mois plus tard. Une opération qui lui aurait, dit-on, rapporté un joli pactole. Suffisamment en tout cas pour racheter la société publique Ennakl, concessionnaire de toutes les marques automobiles allemandes en Tunisie, pour quelque 22 millions de dinars (1 dinar = 0,54 euro). Peu après, il entreprend une modernisation tous azimuts de cette société à coups d’investissements importants et de campagnes de marketing agressives. Conséquence : le concessionnaire automobile, repris en piteux état, est devenu, depuis 2007, le deuxième importateur des véhicules Wolkswagen en Afrique. Diversification réussie L’entrepreneur n’a pas, par ailleurs, tardé à multiplier les partenariats avec des groupes étrangers. Il rentre rarement d’un voyage à l’étranger sans un nouveau contrat dans ses valises. C’est ainsi qu’il crée, fin 2007, les sociétés Truks Gros et, Car Gros, spécialisées dans la vente des pièces de rechange Wolkswagen, Audi et Porsche. En juin 2008, il inaugure Ennakl véhicules industriels, une nouvelle société dédiée à l’activité poids lourds, en partenariat avec le groupe Renault Trucks International. Deux mois après, il a été à l’origine d’une visite de prospection menée en Tunisie par une importante délégation de Wolkswagen, qui s’est achevée par un accord sur le doublement des achats des composants automobiles du groupe allemand auprès des industriels tunisiens. C’est également lui qui a été l’artisan, le 28 février dernier, de la présentation, à Tunis, en avant-première mondiale, de trois nouveaux modèles du constructeur Porsche : la Boxter S, la Cayman S et la Cayenne Diesel. Bien que l’automobile constitue sa « principale tirelire », Sakhr El Materi prend soin de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Sa société Goulette Shipping Services entend surfer sur la vague du tourisme de croisière avec la construction, au port tunisois de La Goulette, d’un terminal réservé aux croisiéristes, réalisé dans le cadre d’une concession pour quelque 80 millions de dinars. L’appétit venant en mangeant, le business angel vient également d’investir le secteur de la promotion immobilière, avec la création des sociétés Les Hirondelles et Le Marchand immobilier. Fin 2008, son groupe baptisé Princesse El Materi Holding a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 200 millions de dinars. Mécénat et œuvres caritatives Insatiable, le « serial entrepreneur » n’entend pas s’arrêter là. Fin janvier 2009, il obtient l’agrément des autorités monétaires pour créer une banque, qui commercialisera des produits financiers respectueux de la charia. Un vieux projet auquel l’homme, connu pour sa piété, rêvait depuis longtemps. Ce sera « sa deuxième contribution à la promotion des valeurs de l’islam ». En septembre 2007 il avait déjà lancé une radio dédiée « à la récitation des versets du Coran et à l’explication de leurs nobles finalités ». Cette radio baptisée Ezzeitouna (Olivier), éponyme d’une prestigieuse mosquée de Tunis, ne vit que grâce au mécénat de son promoteur. Le docteur El Materi était également une grande figure de la lutte contre l’occupation française et le fondateur du Néo Destour, l’ancêtre du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir. « Le bonheur de participer à la création d’emplois et à la survie de nombreuses familles n’a pas de prix », a-t-il indiqué fin 2008 lors d’un meeting d’hommes d’affaires. Le social semble en effet faire partie de ses priorités. En témoigne la création de l’Association Dar El Materi, basée dans une ancienne demeure construite il y a plus d’un siècle par son grand-père, qui assure depuis environ une année logement et soutien psychologique aux cancéreux nécessiteux. La trajectoire rectiligne de l’entrepreneur n’est bien sûr pas pour plaire à certains de ses concurrents en affaires. « Il est très chanceux », susurre l’un d’eux, laissant entendre que les liens familiaux de l’intéressé l’auraient beaucoup aidé. Lui s’en défend et affirme agir par patriotisme comme l’ont toujours fait les membres de sa famille. « Faites le millionième de ce que je fais pour mon pays et ma religion et la Tunisie se portera beaucoup mieux », a-t-il lancé récemment à ses détracteurs. Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009 L’agenda Forum de promotion des matières premières pour l’industrialisation de la Côte d’Ivoire 18 au 22 mai 2009 à Shanghai, Chine. www.cabinetpkd.com 1er carrefour international des banques et des assurances 18 au 22 mai à Alger - Centre des arts de l’Office Riadh El Feth. 1er salon international « Documentation 2009 » 20 et 21 mai 2009 à Tunis, La Soukra Expo Center. www.documentation-tn.com Careers in Africa Summit 22 au 24 mai à Londres. www.globalcareercompany.com 6th Africa Petroleum week 2009 26 au 29 mai à Londres, Le Meridien Piccadilly. [email protected] eLearning Africa 2009 4th International Conference on ICT for Development. 27 au 29 mai à Dakar (le Méridien Président). www.elearning-africa.com 1re édition des Rencontres EURO MED « Conjuguons nos valeurs » 29, 30 et 31 mai 2009 à Tournon et à Tain l’Hermitage (France, Rhône). www.seme.asso.fr 42e Foire internationale d’Alger 30 mai au 4 juin 2009. http://www.safex-algerie.com 1er Salon de la franchise et des occasions d’affaires 8 au 12 juin 2009 à Marrakech. www.maroc-franchise.com 6th Annual Global Commodities Finance Conference 9 et 10 juin à Genève. www.euromoneyseminars.com PAMED, salon méditerranéen de la production animale et des produits agricoles à l’export 9 au 11 juin 2009 - Yasmine Hammamet (Tunisie) Expo Center Medina. Contact : [email protected] AgriBusiness Forum 2009 14 au 17 juin 2009 à Cape Town, Hôtel Lord Charles, Afrique du Sud. [email protected] Conséquences de la crise financière mondiale sur la banque africaine 22 et 23 juin 2009 à Paris - Auditorium de la Fédération bancaire française, 18 rue Lafayette. [email protected] Mod’art, Rabat, capitale de la mode 25 et 26 juin à la Villa des Arts à Rabat, Maroc. http://modartmaroc.blogspot.com Le G8 de l’investissement sur les infrastructures en Afrique 29 et 30 juin 2009 à Londres, Royal Garden Hôtel, 2-24 Kensington High St. Info : www.times-publications.com Salon international de la coopération 29 juin au 1er juillet 2009 à Dakar. www.developmentcooperationdakar.org Homecoming 2009 : retour aux sources de la diaspora sénégalaise à Dakar 25 juillet au 1er août 2009 à Dakar. www.sununet.com The Africa Pharmlab 2009 Conference and Exhibition 16 et 17 septembre 2009 à Marrakech, Kenzi Farah Hotel, Maroc. Info : www.cubicglobe.com 7th Heavy Minerals Conference 20 au 23 septembre 2009 à Drakensberg, Afrique du Sud. www.saimm.co.za (events) Africa Petroleum Storage and Transport 23 et 24 septembre 2009 à Marrakech, Maroc (Kenzi Farah Hotel). www.cubicglobe.com Salon des Compétences africaines de l’Amérique du Nord 26 et 27 septembre 2009 - Montréal, Canada. www.carrefourafricain.com 7e Bienniale US/Africa Business 29 septembre au 1er octobre 2009 à Washington DC. Contact : CCA (Corporate Council on Africa), Adina Ellis, [email protected] ITU Telecom World 2009 5 au 9 octobre 2009 à Genève. www.geneva-telecom.com Alger Industries 18 au 21 octobre 2009. www.batimatecexpo.com/alger industries/index.htm World Gold 2009 26 au 30 octobre 2009 à Le Cap, Afrique du Sud. www.saimm.co.za (events) Eau et Energies en Afrique 28 au 30 octobre 2009 à Lyon. www.adeafrance.org