Croissance, fluctuations et crises Quelles sont les sources de la

4 CHAPITRE 1QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?
Ce thème 1 consacré à la croissance, aux fluctuations et aux crises comprend deux
chapitres : le 1er sur les sources, les facteurs de la croissance économique (Chapitre
1. Quelles sont les sources de la croissance économique ?), le 2e sur les causes de
l’instabilité de la croissance (Chapitre 2. Comment expliquer l’instabilité de la
croissance ?).
Doc. 1 La forte croissance économique de la Chine
La forte croissance chinoise, croissance du PIB de 9 à
10 % par an, soit deux fois plus que la croissance française
pendant les Trente Glorieuses, permet la croissance des
revenus et laccès à la consommation de masse.
Doc. 2 La crise de 1929 aux États-Unis
Cette photographie célèbre illustre la misère sociale engen-
drée par la crise de 1929 : familles contraintes de quitter
leur logement et leur région pour trouver du travail (on
peut faire allusion au film Les Raisins de la colèreali
en 1940 par J. Ford) et vivant sous des tentes, pauvre
des vêtements des enfants et de la mère, importance du
chômage. Il faut se souvenir, qu’à cette époque, il nexistait
pas de protection sociale.
I. PRÉSENTATION DU CHAPITRE
Ce premier chapitre de science économique sinterroge sur les sources de la crois-
sance économique. Après avoir défini la croissance économique, observé les diffé-
rences, dans le temps et dans lespace, des rythmes de croissance ainsi que les limites
du PIB et de la croissance (Dossier 1. Quest-ce que la croissance et quelles sont ses
limites ?), on explique les causes directes de la croissance (Dossier 2. Facteurs de
production, progrès technique et croissance), puis les mécanismes de la croissance
endogène et le rôle des institutions (Dossier 3. À quelles conditions la croissance
peut-elle être auto-entretenue ?).
Ressources numériques liées au chapitre
Vidéos
• Quest-ce que le PIB ? (Dessine-moi léco, 2013), p. 20
www.lienmini.fr/magnard-ses-001
• La croissance, c’est fini ! Interview de Christian Chavagneux (Xerfi Canal TV,
2014), p. 23
www.lienmini.fr/magnard-ses-002
• Lien entre démographie et croissance. Interview de Christian Chavagneux
(Xerfi Canal TV, 2014), p. 26
www.lienmini.fr/magnard-ses-003
• Pas déconomie sans confiance (Dessine-moi l’éco, 2013), p. 35
www.lienmini.fr/magnard-ses-032
Schéma-bilan
• Schéma de synthèse du chapitre, p. 38
SCIENCE ÉCONOMIQUE – THÈME 1
Croissance, fluctuations et crises
CHAPITRE 1
Quelles sont les sources
de la croissance économique ?
Manuel p. 16 à 17
Manuel p. 18 à 45
CHAPITRE 1 QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 5
II. RÉPONSES AUX QUESTIONS
Sensibilisation p. 18
1. La période des Trente Glorieuses est exceptionnelle car
le taux de croissance annuel moyen du PIB, proche de 5 %
pour les pays européens, est nettement supérieur à ce qu’il
était auparavant et à ce qu’il sera après le choc pétrolier de
1973.
2. Les taux déquipement des ménages en France entre 1960
et 1980 suivent une courbe logistique : une croissance forte
dans les années 1960, qui ralentit ensuite jusqu’à atteindre
des taux proches de 100 % pour certains biens déquipe-
ment comme le réfrigérateur. Les achats deviennent des
achats de renouvellement et non de premier équipement.
De nouveaux biens déquipement apparaissent dans les
décennies 70 et 80 mais leur nombre est inférieur à celui
des Trente Glorieuses.
3. Parmi les facteurs de la croissance des Trente Glorieuses,
on peut noter : le rattrapage technologique vis-à-vis des
États-Unis, les mutations structurelles (baisse de la place
de lagriculture) et l’intensité de la demande (développement
de la consommation de masse).
4. Parmi les transformations sociodémographiques carac-
téristiques des Trente Glorieuses, on peut noter : laug-
mentation de lespérance de vie (forte mortalité infantile
à l’époque dAngèle, hausse de lespérance de vie pour
Florence), lallongement de la scolarité (Angèle na pas fait
d’études et a travaillé à l’âge de 12 ans, Florence a fait des
études supérieures), la croissance de la place du secteur
tertiaire dans la population active (Angèle a travaillé dans
lagriculture, Florence dans le tertiaire) et les transforma-
tions de la famille (baisse du nombre des enfants, banali-
sation du divorce).
DOSSIER 1. Qu’est-ce que la croissance et quelles sont ses limites ? p. 20-25
Le programme officiel
En s’appuyant sur le programme de première, on s’in-
terrogera sur l’intérêt et les limites du PIB. Létude de
séries longues permettra de procéder à des comparaisons
internationales.
NOTIONS DE TLE : • PIB • IDH
ACQUIS DE 1RE : • production marchande et non marchande
• valeur ajoutée
Mise en œuvre dans le manuel
Il s’agit dabord de définir la croissance économique et de
souligner qu’il sagit d’un phénomène qui débute réelle-
ment avec la Révolution industrielle, puis de préciser qu’elle
est associée à la croissance du niveau de vie (croissance du
PIB par habitant) et qu’en conquence la croissance écono-
mique est un enjeu fondamental pour les pays pauvres (A.
De la croissance du PIB à celle du niveau de vie). On montre
ensuite que la croissance économique connaît des rythmes
difrents selon les périodes et selon les pays (B. Les rythmes
de la croissance), avant de développer certaines limites du
PIB et de la croissance économique relativement aux critères
du bien-être et du développement (IDH), des inégalités et
du bonheur (C. Les limites du PIB et de la croissance).
A. De la croissance du PIB
à celle du niveau de vie p. 20-21
Doc. 1 Définition et mesure de la croissance économique
Les questions 1 et 3 portent sur la vidéo.
1. La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de la
production et celle des consommations intermédiaires. La
valeur de production comptabilise ainsi plusieurs fois la
richesse créée par les différentes entreprises contribuant à la
fabrication d’un produit fini. Il faut donc retirer à la valeur
de la production celle des consommations intermédiaires
déjà comptée dans la production.
2. Le produit intérieur brut (PIB) mesure la richesse créée
par un pays au cours dune année. Le PIB nominal est
exprimé en unités monétaires courantes alors que le PIB
réel est calculé en éliminant l’inflation. Le PIB par habitant
est le PIB divisé par le nombre dhabitants au sein du pays.
3. Oui, l’État (les administrations publiques) crée de la
valeur ajoutée, principalement, en fournissant des biens et
services non marchands.
4. La croissance économique est un phénomène de long
terme (le trend) alors que l’expansion est une phase dac-
lération de la croissance du PIB sur court-moyen terme
(fluctuations autour du trend). La croissance économique
est un phénomène quantitatif (hausse du PIB) alors que le
veloppement est un phénomène qualitatif caractérisé par
les mutations structurelles et institutionnelles, de nature
économique, sociale, démographique ou culturelle.
Ressource numérique
Vidéo
Qu’est-ce que le PIB ?
Saisir ladresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la vidéo.
www.lienmini.fr/magnard-ses-001
Cette vidéo explique le mode de calcul du PIB, du PIB
réel et du PIB par habitant.
Doc. 2 La croissance économique :
un phénomène récent à l’échelle de l’humanité
5. La Révolution industrielle marque le passage dune
croissance économique proche de zéro à une croissance
économique soutenue et s’accompagnant de nombreuses
mutations structurelles et institutionnelles.
6. Avant la Révolution industrielle, toute accélération de la
croissance économique entraîne une accélération de la crois-
sance démographique qui vient buter sur une production
agricole insuffisante amenant une destruction du facteur
travail et le retour au niveau de production antérieur.
7. À partir de la Révolution industrielle, le progrès tech-
nique permet à la croissance économique d’être supérieure
à la croissance démographique, donc au niveau de vie
daugmenter.
6 CHAPITRE 1QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?
8. Le PIB mondial par habitant PPA $ 1990 est le PIB
mondial par habitant exprimé en dollars de 1990 (donc en
termes réels dans une unité monétaire unique) et parité de
pouvoir dachat (donc en éliminant les différences de prix
entre les pays). Le coefficient multiplicateur du PIB par
habitant de 1820 à 2010 est égal à 7 814/666 = 11,7.
9. La croissance économique est supérieure à la croissance
démographique entre 1820 et 2010. On peut vérifier que
le coefficient multiplicateur du niveau de vie, calculé à la
question précédente, est égal à 77/6,6.
Doc. 3 La croissance économique :
un enjeu fondamental pour les pays pauvres
10. Bien que, par définition, la croissance du niveau de vie,
donc l’amélioration du bien-être matériel, dépende de la
croissance économique et de la croissance démographique,
lexpérience historique prouve que les pays ayant bénéficié
dune croissance économique durablement soutenue sont
aussi ceux qui ont vu le bien-être matériel de leur popula-
tion s’aliorer.
11. On peut prendre comme exemple les privations retenues
par le PNUD dans le calcul de lindice de pauvreté multi-
dimensionnelle : acs à l’électricité, présence de sanitaires,
accès au combustible, accès à léducation
12. La croissance économique est une priorité dans les pays
pauvres dans la mesure où elle permet une amélioration du
bien-être matériel, et notamment des progrès en matière
alimentaire, ce que lon peut considérer comme un aspect
primordial du bien-être.
Doc. 4 Croissance et niveau de vie :
une comparaison France/Afrique subsaharienne
13. La diminution du PIB par habitant de l’Afrique subsa-
harienne entre 1970 et 1990 s’explique par une croissance
démographique supérieure à la croissance économique.
14. En 1970, le PIB de la France représente environ 6 fois
(896/148) celui de lAfrique subsaharienne, et le PIB par
habitant plus de 31 fois (17 262/550). Ainsi, du fait des
différences de population entre les deux zones, un éven-
tuel rattrapage de lAfrique en termes de niveau de vie
nécessiterait une croissance économique soutenue sur de
nombreuses dannées ainsi qu’un ralentissement de la crois-
sance démographique.
15. Le PIB par habitant de la France s’élèverait à 160 291
dollars (aux prix et taux de change de 2005) en 2173
(33 945 x 1,01160) et celui de lAfrique subsaharienne à
163 388 dollars (763 x 1,035160). Avec des taux de crois-
sance du PIB par habitant de 1 % par an pour la France et
de 3,5 % par an pour lAfrique subsaharienne, il faudrait
donc environ 160 ans (156 exactement) pour que lAfrique
subsaharienne rattrape la France en termes de niveau de
vie. Compte tenu des taux de croissance retenus, plausibles
au regard des évolutions récentes, on peut tirer de ce calcul
une conclusion optimiste pour lAfrique, laquelle serait sur
la voie du rattrapage, ou pessimiste, puisque plus dun siècle
et demi serait nécessaire.
16. Le dessinateur rappelle que le taux de croissance écono-
mique dans les pays du Sud est élevé comparé à celui des
pays du Nord : 5 % correspond approximativement au taux
de croissance du PIB en Afrique depuis le début des années
2000, alors que celui des pays avancés est proche de 1 %
par an. Cependant, le dessinateur souligne que le PIB des
pays du Sud est très faible, donc que même avec une crois-
sance économique forte, lécart avec les pays du nord reste
très élevé.
FAIRE LE POINT
1. Non, l’horizon temporel n’est pas le même ; 2. Oui, par
définition du bien-être matériel ; 3. Oui ; 4. Non, il faut
prendre en compte les taux de croissance démographiques.
B. Les rythmes de la croissance p. 22-23
Doc. 1 Des rythmes de croissance différents
au cours du temps
1. Le taux de croissance annuel moyen est la moyenne
géométrique des taux de croissance annuels du PIB obsers
sur la période considérée. C’est donc le taux de croissance
du PIB quaurait un pays chaque année si sa croissance était
parfaitement la même chaque année.
2. Plutôt non si l’on fait débuter notre observation en
1820. Les taux de croissance sont certes en moyenne plus
élevés après 1950 qu’avant cette date, mais il est difficile
de dégager une tendance claire, surtout compte tenu de la
rupture de croissance qui semble s’observer depuis 2008.
3. Complétez le tableau en caractérisant chaque période :
Croissance
mondiale 1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-2001 2001-2008 2008-2010
du PIB 0,94 % par an 2,12 % par an 1,82 % par an 4,89 % par an 3,11 % par an 4,39 % par an 2,5 % par an
de la
population 0,41 % par an 0,79 % par an 0,93 % par an 1,93 % par an 1,62 % par an 1,21 % par an 1,18 % par an
du PIB
par habitant 0,54 % par an 1,31 % par an 0,88 % par an 2,91 % par an 1,46 % par an 3,14 % par an 1,31 % par an
Causes
Révolution
industrielle
2e révolution
industrielle et
1re mondialisation
2 guerres
mondiales
et crise des
anes 1930
Reconstruction
de l’Europe,
diffusion des
innovations,
consommation
de masse, rôle
de l’État
Crises
pétrolières puis
diffusion des
NTIC
Rattrapage
des pays
émergents et 2e
mondialisation
Crise
de 2007-2008
CHAPITRE 1 QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 7
Doc. 2 Des rythmes de croissance différents dans l’espace
4. Au cours de la période 1973-2001, la croissance du PIB
par habitant est particulièrement forte pour la Corée du Sud
(6,26 % par an en moyenne) ou la Chine (5,5 %) alors quelle
est faible pour lAfrique (0,39 %) et même négative pour
lex-URSS (- 0,87 %). En revanche, ces deux dernières zones
connaissent une croissance très forte sur la période suivante
(3,09 % par an en moyenne pour lAfrique et 5,57 % pour
l’URSS) alors que les États-Unis et l’Europe de l’Ouest ont
les taux de croissance les plus faibles (respectivement 0,66 %
et 0,7 % par an).
5.
1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-2001 2001-2010
Croissance
mondiale du
PIB par habitant
(moyenne
annuelle)
0,44 % 1,3 % 0,84 % 2,92 % 1,48 % 2,68 %
Zones ou
pays dont la
croissance du
PIB par habitant
est supérieure
à la croissance
mondiale
États-Unis,
Europe de
l’Ouest, Europe
de l’Est, Afrique
États-Unis,
Europe de
l’Ouest, Japon,
Europe de l’Est,
Amérique latine
États-Unis, Japon,
Ex-URSS, Amérique
latine, Corée du
Sud
Europe de
l’Ouest, Japon,
Ex-URSS, Europe
de l’Est, Corée
du Sud
États-Unis,
Europe de
l’Ouest, Japon,
Corée du Sud,
Chine
Ex-URSS, Europe
de l’Est, Corée du
Sud, Afrique, Asie
de l’Est, Chine
Commentaires
1re Révolution
industrielle.
2e Révolution
industrielle ;
rattrapage
des pays à
industrialisation
tardive.
Ralentissement de
la croissance (deux
guerres mondiales
et dépression des
années 1930).
Processus de
rattrapage de
certains pays.
Trente
Glorieuses.
Rattrapage de
l’Europe et du
Japon.
Rupture des
années 1970 pour
les pays avancés.
Croissance
forte des pays
émergents à
partir des années
1990-2000.
Instabilité de la
croissance dans
les pays avancés.
Rattrapage des
pays émergents.
6. Instabilité de la croissance dans les pays avancés, en parti-
culier aux États-Unis. Croissance forte des pays émergents,
en particulier de la Chine (taux de croissance annuel moyen
de 9-10 %).
7. La « dynamique de rattrapage » caractérise une croissance
durablement supérieure à celle des pays avancés pour des
pays moins avancés.
Doc. 3 Des Trente Glorieuses au ralentissement
de la croissance
La question 11 porte sur la vidéo.
8. Une croissance forte et régulière est une croissance supé-
rieure au trend de très long terme et ne connaissant pas de
fluctuations très marqes.
9. Oui. Pendant les Trente Glorieuses, le taux de croissance
annuel moyen de la France est denviron 5 % contre 3 %
environ pour les États-Unis.
10. La période des Trente Glorieuses peut être considérée
comme exceptionnelle dans la mesure où ses caractéristiques
exceptionnelles (taux de croissance, gains de producti-
vité…) sont liées à des circonstances particulières : sortie
de la Seconde Guerre mondiale, mutations des structures
économiques et sociales…
11. R. Gordon explique la faible croissance contemporaine
par labsence dinnovations majeures susceptibles, comme
ce fut le cas pour l’électricité, de générer des gains de
productivité importants.
Ressource numérique
Vidéo
La croissance, cest fini ! Interview de Christian
Chavagneux
Saisir ladresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la vidéo.
www.lienmini.fr/magnard-ses-002
Cette vidéo donne la parole à Christian Chavagneux,
journaliste économique éditorialiste à Alternatives écono-
miques. Celui-ci résume la thèse de léconomiste améri-
cain Robert Gordon qui prédit une stagnation séculaire
de la croissance économique..
Doc. 4 Les pays du Sud encore loin de ceux du Nord
12. Le niveau plus élevé des prix aux États-Unis explique
que, dans les autres pays, le PIB exprimé en dollars PPA
soit plus élevé que le PIB exprimé en dollars courants, en
particulier pour les pays les plus pauvres.
13. Le PIB en dollars PPA des États-Unis représente plus de
5 fois celui de la Chine (55 000/10 700) et plus de 20 fois
celui de lAfrique subsaharienne (55 000/2 700).
14. Compte tenu des dynamiques de rattrapage en cours, les
projections de croissance conduisent à faire des émergents
des pays aux niveaux de PIB proches, voire supérieurs à
ceux des pays avancés actuels. Ainsi, selon ces projections,
la Chine et le Brésil devraient avoir des PIB supérieurs,
respectivement, à ceux des États-Unis et du Japon en 2050.
FAIRE LE POINT
1820-1870 : Europe de lOuest, États-Unis ; 1870-1913 :
États-Unis, Europe de l’Ouest, Japon ; 1913-1950 : États-
Unis, Japon ; 1950-1973 : Europe de l’Ouest, Japon ;
1973-2001 : États-Unis, Europe de l’Ouest, Japon, Inde,
Asie du Sud-Est, Chine ; 2001-2010 : Asie du Sud-Est, Inde,
Chine.
8 CHAPITRE 1QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?
C. Les limites du PIB
et de la croissance p. 24-25
Doc. 1 Le PIB : un indicateur imparfait du bien-être
1. Le bien-être est une notion normative regroupant les
éléments constitutifs de la qualité de vie : santé, éducation,
qualité de lenvironnement, équilibre entre vie familiale et
vie professionnelle… Le bonheur est une notion subjective
exprimée par les individus ; parmi ses éléments constitu-
tifs, qui peuvent recouper en partie les différents aspects
du bien-être, on trouve par exemple : l’état de santé, le
niveau de revenu, la place dans l’échelle des revenus, le
statut demploi…
2. Le PIB évalue mal l’activité productive dun pays, notam-
ment parce que : 1) il ne comptabilise pas certains éléments
de l’économie informelle tels que le bénévolat ou le travail
domestique ; 2) les services non marchands offerts par l’État
sont comptabilisés de manière imprécise (au coût des facteurs),
alors que dans lidéal il faudrait évaluer la réelle valeur ajoutée
apportée par ces services. Le PIB ne tient pas compte d’é-
ments qui contribuent au bonheur, tels que la qualité des liens
familiaux ou amicaux, la satisfaction au travail…
3. La notion de « dépenses défensives » désigne les dépenses
qui, bien que comptabilisées positivement dans le PIB, sont
réalisées pour réparer les dégâts commis par certaines acti-
vités, donc qui nuisent au bien-être, activités contribuant
elles aussi à augmenter le PIB.
4.capitulatif des critiques adressées au PIB :
Activités non prises en compte dans le PIB Activités sous-estimées Activités augmentant artificiellement le PIB
Économie informelle : bénévolat, travail
domestique…
Éléments contribuant au bonheur.
Services non marchands dispensés
par l’État.
Dépenses défensives : dépenses de dépollution,
antidépresseurs.
Doc. 2 L’IDH : construction et enseignements
5. Les trois composantes (ou dimensions) de l’IDH sont :
la santé, l’éducation et le niveau de vie.
6. Non, le poids de la santé, mesuré par la pondération de
cette dimension dans la moyenne, est le même que celui du
revenu, c’est-à-dire un tiers.
Pour aller plus loin sur le calcul de l’IDH : J. Villion, « Les
moyennes en économie », in Statistique et probabilités, Revue
TDC, Réseau Canopé, 15 juin 2015.
7. Non. La hausse du RNB peut saccompagner dune
stagnation, voire dune baisse de l’IDH lorsqu’elle est
compensée, soit par une hausse plus rapide de la croissance
démographique (impliquant une baisse du RNB par habi-
tant), soit par une dégradation des indicateurs de la san
et/ou de l’éducation.
8. Avec un IDH de 0,944, la Norvège est classée 1re en
2013 alors que, avec un IDH de 0,337, le Niger est classé
dernier (187e). La Norvège a de meilleures réalisations que
le Niger dans toutes les dimensions de l’IDH. En consul-
tant les données détaillées sur le site du PNUD, on pourra
toutefois remarquer que lécart le plus marqué, en termes de
classement, entre les deux pays concerne l’éducation, alors
que l’écart le plus faible concerne la santé. Pour l’indicateur
« durée moyenne de scolarisation », la Norvège se classe 4e
et le Niger 186e ; pour lindicateur « espérance de vie », la
Norvège se classe 13e et le Niger 166e.
9. Bien quayant des niveaux de vie proches, le Sri Lanka
et la Namibie ont des niveaux d’IDH relativement éloi-
gnés, du fait des réalisations assez faibles de la Namibie
dans les domaines de la santé et de léducation. On pourra
préciser que le Sri Lanka est classé parmi les pays à IDH
élevé (compris entre 0,700 et 0,800) alors que la Namibie est
classée parmi les pays à IDH moyen (entre 0,550 et 0,700).
Doc. 3 Croissance, inégalités et pauvreté
à l’intérieur des pays
10. La courbe de Kuznets décrit une évolution des inégalités
au cours du processus de croissance caractérisée par hausse
des inégalités suivie dune baisse. La relation entre l’indi-
cateur des inégalités (de revenu) et le revenu par habitant a
donc une forme “en cloche” :
Niveau
des inégalités
Revenu par habitant
11. Kuznets explique la hausse des inégalités dans les
premières phases de croissance par les mutations structu-
relles de l’économie, en particulier de la population active :
le décollage dépend principalement de quelques secteurs
moteurs qui génèrent des revenus élevés pour une faible
part de la population. Le développement de ces secteurs
entraîne dans un deuxième temps labsorption dune part
grandissante de la population : les gains tirés de la crois-
sance se répartissent donc entre un nombre plus important
d’individus, les inégalités diminuent.
12. Selon Piketty, la réduction des inégalités dans les pays
riches à partir du début du e siècle est due aux chocs de la
première moitié du siècle (les deux guerres mondiales et la
dépression des années 1930), qui ont eu pour conséquences
une destruction dune partie importante du capital des plus
riches ainsi que des mutations institutionnelles favorisant la
réduction des inégalités (apparition dun impôt progressif
sur le revenu, développement de l’État-providence…).
13. Les inégalités de revenu connaissent une progression
en Chine et en Afrique du Sud, entre 1980 et 2010, plus
rapide que dans lensemble du monde. Selon lanalyse de
Kuznets, cet accroissement des inégalités est normal dans
des pays émergents, c’est-à-dire des pays qui connaissent
un décollage. En revanche, la croissance des inégalités dans
un pays avancé comme les États-Unis s’intègre mal à lana-
lyse de Kuznets ; dans ce cas, les évolutions des inégalités
semblent difficiles à expliquer par des mécanismes « natu-
rels » du développement économique.
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!