Jean Leonetti
Député-Maire d’Antibes Juan-les-Pins
Président de la Communauté
d’Agglomération Sophia Antipolis
Pourquoi un grand théâtre à Antibes Juan-les-Pins ? Le public a apporté à cette légitime
question, une réponse claire en donnant à anthéa un succès populaire qui est allé
au-delà des prévisions les plus optimistes. L’architecture massive de béton, d’acier
et de verre aux courbes élégantes, répondant à la force du Fort Carré qui lui fait
face, affirme désormais cette ambition culturelle. Après le Musée Picasso au Château
Grimaldi et la médiathèque Albert Camus, un nouvel édifice vient, sous l’impulsion
de la Communauté d’Agglomération Sophia-Antipolis et de la Ville d’Antibes
Juan-les-Pins, compléter la palette culturelle de notre cité.
La découverte de la majestueuse salle Audiberti, à l’acoustique parfaite, et la salle
Vaneck, intime dans sa sobriété, a fini de séduire ceux qui ont eu le privilège de
gravir la pente de l’escalier monumental menant à la terrasse qui domine le port et
les alentours de la ville.
Mais la programmation équilibrée et riche de diversité, proposée par Daniel Benoin,
a fait de cet écrin d’architecture, un lieu culturel incontournable. Théâtre, musique,
one-man show, art lyrique, à la diversité des spectacles a répondu la diversité des
publics, qui ont eu la chance de voir sur une scène antiboise de grands noms où
Gad Elmaleh rivalisait de succès avec Jean-Louis Trintignant.
Curieuse alchimie du spectacle vivant qui nous montre que les fables de La Fontaine
peuvent enthousiasmer les petits et les grands et que Madama Butterfly ne perd
rien de son charme à « s’actualiser » dans la tragédie de la dernière guerre.
anthéa est aussi devenu le théâtre de tous et pour tous : le Conservatoire de
musique et d’art dramatique et les associations culturelles ont pu investir cet
espace et lui apporter sa touche de spontanéité et de jeunesse.
L’An II d’anthéa s’ouvre donc sous les mêmes auspices des grands noms, des
grands spectacles et des défis audacieux comme celui de faire venir les chevaux de
Bartabas sur la scène du théâtre. Oser c’est aussi la marque de la culture, celle qui
risque, innove et étonne.
À l’aube de cette nouvelle saison, mes remerciements vont tout d’abord à toute
l’équipe de Daniel Benoin, qui par son professionnalisme a su accueillir artistes et
public avec bonheur. Ils vont ensuite à tous ceux qui apporteront leur talent sur les
« planches d’Antibes » nous laissant dans la mémoire des instants d’éternité. Ils
vont, enfin, à vous, qui par votre présence, votre fidélité, vos applaudissements ont
fait, en peu de temps, de ce lieu, un espace d’émotion et de partage que seule la
culture peut engendrer.
ÉDITO
anthéa, saison 2. Aussi riche en émotions qu’a été cette première année, elle a filé en un éclair. C’était
un pari audacieux car la programmation ne pouvait s’appuyer sur aucun héritage. Les objectifs de
fréquentation et d’abonnement ont été très largement dépassés (plus de 60 000 spectateurs quand
nous en espérions 40 000 au bout de 3 ans, et 5 300 abonnés) et nous avons presque doublé nos
recettes prévisionnelles. Ces résultats sont plus qu’encourageants. Ils répondent à la vision de Jean
Leonetti qui a voulu ce théâtre et récompensent les équipes de la CASA et la ville d’Antibes qui
soutiennent notre travail depuis le début avec un enthousiasme et une ferveur jamais démentis.
Paradoxalement, la réussite a un coût : un théâtre peut être victime de son succès si des moyens ne
sont pas engagés pour rester à la hauteur, notamment en termes de personnel. Je n’irai pas me plaindre
de n’avoir que des soucis heureux mais, désormais, mes devoirs sont clairs : maintenir et embellir.
Grâce aux spectateurs, nous avons rempli le théâtre. Il va falloir amplifier le mouvement, que les « habitués »
deviennent des « piliers » d’anthéa et entraînent des « nouveaux » sur les chemins de la curiosité, de la
réflexion et de l’ouverture.
Il m’est impossible d’envisager d’assumer pleinement la responsabilité de directeur sans me confronter
à la réalité de la scène. C’est pour moi la seule façon de rester lucide quant aux enjeux du théâtre. Ainsi,
cette année, je proposerai une nouvelle création du grand succès de Jean-Claude Brisville, Le Souper. La
pièce qui a vingt-cinq ans n’a jamais été reprise avec des comédiens d’une envergure comparable à
la distribution d’origine. À charge pour eux et votre serviteur d’en faire entendre toute l’actualité.
Toujours au chapitre des créations d’anthéa, on verra Jacques Bellay revenir à Jules Verne avec Au-delà
du possible. Paulo Correia et ses vidéos nous entraîneront au pays des merveilles d’Alice tandis qu’Eugénie
Andrin créera Les Passagers, une chorégraphie qui unit technique classique et modernité.
Parmi les grands invités nous recevrons André Dussollier dans une adaptation de Novecento le chef
d’œuvre d’Alessandro Baricco ; Richard Berry et Jean Reno dans Nos femmes, le plus grand succès de
la saison dernière à Paris ; Pierre Arditi dans Le Mensonge de Florian Zeller ; Guillaume Gallienne, encore
auréolé de ses cinq Césars, viendra avec Oblomov et la troupe de la Comédie-Française ; Clovis Cornillac
reprendra La Contrebasse ; Philippe Torreton dans La Mégère apprivoisée, Élie Semoun dans une adaptation
par Francis Veber de son film Le Placard.
Nous avons la chance unique d’accueillir Bartabas avec Andrés Marín dans Golgota pour quatre repré-
sentations exclusives, seules dates programmées dans le sud de la France. Les amateurs de lyrique
n’ont pas été oubliés. Présence de la mezzo-soprano Béatrice Uria-Monzon, dans un dialogue texte/
chant avec l’immense philosophe Michel Serres. Du côté du grand répertoire, Rigoletto et L’Enlèvement
au sérail. Enfin une version stupéfiante de la Petite messe solennelle de Rossini. Dans un autre registre
musical et chanté, Agnès Jaoui poursuivra son voyage en chansons, tout comme Bernard Lavilliers qui vient
de signer un superbe album. On retrouvera James Thierrée, au sommet de son art dans Raoul. Quant à
Gaspard Proust et Max Boublil, ils nous réservent la primeur de leurs nouveaux one-man-shows.
À titre personnel, mon cœur bat pour La vie de Galilée, particulièrement dans cette version de Jean-François
Sivadier. Jean Liermier se révèle un excellent lecteur de Molière et son Malade imaginaire m’a convaincu.
Dominique Pitoiset s’empare avec grand talent d’Un été à Osage County. Le Ballet Flamenco de Andalucía
et Azimut de Aurélien Bory seront des moments forts de la saison.
Sans parler, du beau projet présenté par Catherine Morschel et Wolfgang Doerner, associant anthéa et
l’orchestre de Cannes pour une célébration du centenaire de la Grande Guerre qui s’étendra sur 4 saisons
et présentera des œuvres crées entre 1914 et 1918 mêlant projections, lectures et musique.
58 spectacles vivants. Il y a là un extraordinaire potentiel qui doit conduire anthéa à renforcer sa position,
tant à l’échelle locale que nationale, jusqu’à s’installer durablement dans le panorama des scènes qui
comptent et auxquelles pensent spontanément les amateurs de théâtre en France.
Avec cette équipe d’anthéa jeune, enthousiaste, dynamique, nous continuerons d’améliorer les espaces
d’accueil pour faire d’un lieu d’art un lieu de vie et d’anthéa votre théâtre.
Daniel Benoin
Daniel Benoin
Directeur artistique d’anthéa
antipolis théâtre d’antibes
© A. Bérard