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Adama, Sénégal
«J’habite un petit village de la région de Fatick au Sénégal. Mes
parents cultivent la terre. Nous récoltons à peine de quoi nous nourrir
et nous ne mangeons pas tous les jours à notre faim. Autrefois les
récoltes étaient plus abondantes. Mais maintenant, les terres sont
moins productives. Les pluies sont plus rares, plus intenses et plus
courtes, il fait de plus en plus chaud. Le désert avance et gagne sur
les terres cultivées. La mer aussi avance, mon oncle ne peut plus
cultiver car il y a du sel sur ses terres et l’eau du puits est parfois
salée. Le climat est devenu imprévisible et si la situation ne
s’améliore pas, mes parents envisagent de vendre leurs terres et de
partir pour aller chercher du travail à Dakar. Dans la région, il y a
maintenant des digues antisel pour freiner l’avancée de la mer, les
villageois ont planté une petite forêt et nous essayons de protéger les sols en les couvrant. Mon père pratique le
compostage et il a construit de petites digues pour retenir l’eau. Il dit qu’il a l’impression de lutter contre les
éléments, que c’est perdu d’avance et que nous serons bientôt des réfugiés climatiques. Il trouve que c’est
vraiment injuste que ce sont ceux qui ont le moins d’effet sur le climat qui en sont les premières victimes.
Sais-tu ce qu’est un réfugié climatique?
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Kaushal, Inde
«Avec mes parents et mes sept frères et sœurs, nous habitons une hutte dans les Sunderbans, dans le delta du
Gange. Malgré les désastres naturels et les grandes inondations
que notre village a subis, nous avons pu rester alors que les
10 000 habitants de la petite île de Lohachara ont dû être évacués
vers une île voisine. Depuis, Lohachara a complètement disparu
sous l’eau. Mais parents disent que d’autres îles ont été
recouvertes par la montée des eaux, mais par chance elles
n’étaient pas habitées. Certaines maisons du village ont aussi dû
être abandonnées. Nous vivons de la production de bois mais ça
devient difficile car la forêt de mangrove ne supporte pas bien la
salinisation des sols. Même la source d’eau du village est parfois
salée. Heureusement qu’il y a ces immenses fleuves qui amènent