
CHAPITRE 3 ■ Agir maintenant 77
Derniers nés, les indicateurs de biodiversité font une apparition
timide dans les rapports extrafi nanciers. Les premiers avaient une
vocation pédagogique ; ils ont été développés pour faire prendre
conscience aux organisations de leur interdépendance avec le mon-
de vivant. Parmi eux, citons l’IIEB (Indicateur d’interdépendance de
l’entreprise à la biodiversité) ou de l’outil EBEVie. Ces deux outils ont
largement contribué à faire évoluer les perceptions. L’ESR
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system Services Review) est quant à lui un outil visant à compléter
utilement les systèmes de management environnementaux exis-
tants. On y propose une démarche proactive, structurée pour mettre
en évidence les liens entre l’évolution des écosystèmes et les objec-
tifs économiques dans cinq champs (opérationnel, réglementaire et
juri dique, image et réputation, marchés et produits, fi nancement). La
démarche ESR, passe par cinq étapes : défi nir un périmètre d’étude,
identifi er les services prioritaires rendus par la nature, analyser l’évo-
lution de ces services prioritaires, étudier les risques et opportunités
pour l’entreprise et défi nir une stratégie. Enfi n, depuis 1997, la Global
Reporting Initiative (GRI) publie régulièrement des lignes directrices
pour l’élaboration des rapports développement durable, à la fois pour
les entreprises et les agences de notation qui les évaluent.
Ces indicateurs ont permis aux entreprises de progresser en
connaissance. Désormais, il va s’agir de construire une grille d’in-
dicateurs propre à chaque secteur d’activités, sans restreindre le
périmètre d’étude à un site industriel mais en couvrant l’ensemble
des interactions de l’entreprise avec la biodiversité.
■ Quels indicateurs choisir ?
Les propriétés complexes des écosystèmes et de la biodiversité ne
peuvent se résumer en quelques indicateurs simples, sauf à réduire
notre attention seulement à la faune et la fl ore. Comme l’illustre le
tableau page suivante, l’approche par les services écosystémiques
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est une des réponses apportées au besoin d’indicateurs multi critères.
D’une part, elle permet de suivre l’évolution de plusieurs paramètres
fonctionnels de la biodiversité, d’autre part, les services écosystémi-
ques englobent l’échelle des gènes, des espèces et des milieux. Enfi n,
ils font le lien entre les thématiques environnementales traditionnel-
lement cloisonnées comme l’eau, l’air, les déchets, le C02, qui ont un
intérêt limité quand elles sont envisagées séparément.
52 En France il est porté par l’Institut Inspire.
53 La CICES (Common International Classifi cation of Ecosystem Services) travaille à une classifi ca-
tion internationale des services écosystémiques dont nous avons repris les éléments ici.